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Full text of "Journal asiatique ou recueil de memoires d’extraits et de notices relatifs a l’histoire, a la philosophie, aux langues et a la litterature des peuples orientaux"

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GOVERNMENT OF INDIA 
DEPARTMENT OF ARCHAEOLOGY 
CENTRAL ARCHAEOLOGICAL 
LIBR ARY 








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JOURNAL ASIATIQUE 


RECUEIL DE MÉMOIRES 
D'EXTRAITS ET DE NOTICES 


RELATIFS À L'HISTOIRE, À LA PHILOSOPHIE, AUX LANGUES : 
ET À LA LITTÉRATURE DES PEUPLES ORIENTAUX 
ELDITR 
Fan Mi: 3م‎ 51 155 DE METRIMIE 
à, MARTIN 5 BERGAIGXE., نا ا ا 1ه‎ 2 DARNESTETARN, ل ا‎ 


FER, FOUCAUX 
MALÉVT, CPFRENT,; MEMAN, Ti SEMXANT, EOTONNIRES ب‎ RTC 


ET PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE 
HUITIÈME SÉRIE 
;LOME VI 


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À L'IMPRIMERIE NATIONAL 


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IMPRIMÉ PA AUTORISATION DE ءلا‎ LÉ 


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JOURNAL ASIATIQUE. 


JUILLET 1885. 






PROCÈS-VERBAL 


DE LA SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1885. 


La séance est ouverte à trois heures par M. Ernest 
Rénan, président. | 
Le procès-verbal de la précédente séance générale 
est lu et adopté. 
Sont recus membres de la Société : 
MM. Gasrox Vinvent, attaché au consulat de 
France à Damas, présenté par MM. Bar- 
bier de Meynard et Hartwig Derenbourg. 
Gagrren, breveté d'arabe de l'École des 
lettres, au lycée d'Alger, présenté par 
MM. Houdas et Basset. 
Le P. Lous Gnaxmo, Université Saint-Jo- 
seph, à Beyrouth (Syrie), présenté par 
MM. .ل‎ Halévy et J. Darmesteter. 
L'abbé Quentin, aumônier du lycée Louis- 
le-Grand, présenté par MM. Oppert et 
Renan. 


M. le Président donne lecture d'une lettre du Mi- 


ü 1 JUILLET (885. : dy] 
nistère de l'instruction publique annoncant que 1 0 
cond trimestre de l'allocation annuelle des 600 francs 
est accordé à la Société. 

La parole est donnée à M. ER qui lit, au 
nom de la Commission des censeurs, son rapport sur 
l'état des finances de ها‎ Société. Des rémerciements 
sont votés à MM. les Censeurs et à ها‎ Gommission des 
fonds, 

M. James Darmesteter lit son rapport annuel sur 
les travaux du Conseil, 

由 st procédé au dépouillement du scrutin, dont 
les résultats sont consignés dans le tableau ci-joint. 

La séance est levée à cinq heures, 


OUVRAGES OFFÉRTS À LA SOCIÉTÉ. 


Par la Societe. Journal of the Royal Asiatie Society, 
april 1885. In-8". 

— Proceedings of the Royal Geographical Soctely, 
marech-aprilmay-qune 1885. In-8* 

Par la rédaction, The Endiun Antiquary, may-june 
1889. In-4". 

— The American Journal of Philology, Baltimore, 
april 1885. In-$°. 

Journal des Savants, mai 1885. In-4°. 

— La Revue orientale, n° 3-4,:1885. In-4°. 

Comples rendus de la Société de géographie,‏ سب 
vi-12, 1885. In-8®,‏ ”مو 

— Polyhiblion, partie littéraire, iwai-juin 1885; 
pare technique ,-mai-join 1885. 1n-8". 


PROCÈS-VERBAL. 7 

Par la rédaction, Revue afrivaine, n° ١ و6‎ , janvier- 
février 1885. In-8”, 

一 Revue de l'Extréme Orient, 1885. Tome II, 
n° à, janvier-mars. In-b°. 

— Bulletin de la Société khédiviale de géographie, 
11" série. n° 6: février 1885. In-8”. 

— Le Globe, journal géographique, février-avril 
1889. In-8*. 

Par l'Académie, Mémoires de l'Académie impériale 
des sciences de Saint-Pétersbourg, VIF série, tome YY, 
n° 8, 1864. In-4* 

— dem, lome XXÂTE, n° 13, 1884. În-4". 

一 Bulletin de l'Académie impériale, tome XXIX 
كلدعم[ ل خم‎ | 

Par le Secrétaire d'État pour l'Inde. Bibliotheca in- 
dica. The Akhbarnamak, edited by Mawlawi ‘Abd ur- 
Rahim, vol. ILE, عدا‎ VL [n-4*, 

— £afarnämah, by Mauläni Sharfuddin'Ali Yazdi, 
vol. 工 fasc. 1. In-8°. 

— À bibliographical dictionary of persons who knew 
Muhammad, by Ibn Hajar. Vol. 11] , n° 7. In-8". 

— Chaturvarga-Chintämant, by Hemadri, vol. HI, 
part 1, Pariseshakhanda, fase. XL In-8°. 

— The Srautasätra of Apastamba , with the commen- 
tary of Radradatta, edited by Richard Garbe. Vol. If, 
fasc. X. In-5". 

— Sthavirdvalicharita, being an Appendix of the 
Trishashtisaläkapurushacharitre, by Hemachandra, 
edited by Hermann Jacob, fase, ,الآ‎ In-8°. 


8 JUILLET 1885. 

Par le Ministère, Revue des travaux scientifiques, 
tome [V, n° ندر‎ tome V, n° 1-2. In-ê", 

2. Lnydeiuh P'hisjolse der soroipfsolé chrétiens, par 
René Grousset {lase. 44° de la Bibliothèque des Écoles 
francaises d'Athènes et de Rome). In-8*, 

Par l'éditeur, Lortet, La Syrie d'anjourd 
chette, 1884. à vol. grand in-8°, 

Par l'auteur, Pratimoksha sûtra, trad. par W, Wood- 
ville Rockhill. Paris, Leroux, In-8°, 





| (LE , Ha- 





exégèse, par Antoine J. Baumgartner, Leipaig, 1885. 
In-#°. 

Traité de droit musulman. Le Tohfat d'Ebn‏ يب 
Avem, texte arabe avec traduction française, par 0.‏ 
Houdas et F. Martel, 3 fase. Alger, 1882-1883. In-8".‏ 

— Monographie de Méquinez, par O. Houdas. Ex- 
trait du Journal asiatique, 1885. “سل‎ 

— Notes de lexicologie berbère, par René BasseL. 
Extrait du Journal asiatique. Paris, 1885. In-8°. 

— La Trinité carthaginoise (extrait de la Gazette 
archéologique, année 1880), par Philippe Berger. 
Paris. Brochure in-4°. 

— Le Poème chaléen du Déluge, traduit de l'assy- 
rien par Jules Oppert. Paris, 1885. Brochure in-8°, 

Gentral-Afrika, ein nener und wichtiger An-‏ ب 
stedlangspunkt für deutsche Golonisten, von D" Ad.‏ 
Ungär, fase. 1-2. Stuttgart, 1850. In-8*.‏ 

Par l'éditeur, Annales de Tabari, édit, de Gœje, 
VII, vu, Bril, 1885. à vol. in-8". 


PROCÉS-VERBAL. 1 

Pur l'éditeur. Excursions أن‎ reconnaissances, Saï- 
gon, IX, n° 21, janvier février 1885. In-8", 

— Majäni akadab كل‎ hadaig el-Arab, pur le P. 
Cheikho. Beyrouth, imprimerie des Pères Jésuites, 
1884. 6 vol, in-12. 

一 طشان‎ eL-Alfäth al-Kitäbiyat, par le P. Gheikho, 
Beyrouth, imprimerie des Pères Jésuiles, 1885. 
1 vol. in-12, 

Par M. Robert Gust. À pocket vocabulary of East- 
African languages, by À. DownesShaw., London, 1 885. 
١ vol. in-16, 


(LL JUILLET E885. 






TABLEAU 
DU CONSEIL D'ADMINISTRATION 


CONFORMÉMENT AUX BOMINATIONS FAITES DANS L'ASSEMBLEE GERÉRALE 


ou 27 زنواد‎ 1583. 


一 一 一 一 
PRÉSIDENT HONONAIÏNE. 


M. Banruëzeuv-Sainr Hilaume. 


V'HÉSIDENT. 
M. Ernest RENAN. 
VICE-PHESIDENTS. 
MM. Bansien ne Mervann. 
Paver DE TOURTEILLE。 
SECRÉTAIRE. 


M. James Danuesreren. 


SECRÉTAIRE ADJOINT ET LIBLIOTHÉCAIRE, 
M. Gannez. 
TRhÉSONMIER. 
M. Melchuor pe Vote. 
COMMISSION DES FONDS. 
MM. Gannur. 


SPECIIT. 
CLenmour-Gaxneir. 





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13 JUILLET 1885. 





RAPPORT 
son 
LES TRAVAUX DU CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE 
PENDANT L'ANNÉE 1581-1885. 


FAIT À LA SÉANCE ANNUELLE Dh La 





LE 25 وراد‎ 1885, 
PAR M, JAMES DARMESTETER. 


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Messieurs , 


L'année qui vient de s'écouler s'est ouverte triste 
ment et pour notre société et pour da science fran- 
çaise. Quelques semaines à peine: après notre der- 
nièré séance annuelle , la mort enlevait à nos études. 
coup sur coup, et leur doyen vénéré et l'un de leurs 
représentants les plus jeunes et les plus brillants, 
comme si elle voulait les frapper à la fois dans leur 
passé et dans leur avenir : avec notre président, 
M. Adolphe Regnier, c'est un grand passé, et avec 
Stanislas Guyard, c'est un grand avenir qui s'en va. 


Là carrière de M. Fegnier a été pleine et bien 
remplie, Jacques-Auguste-Antoine Régnier, mort le 
22 octobre 1884 à Fontainebleau, était né le 
7 Juillet 1804 à Mayence, ville alors francaise et 
chef-lieu du département du Mont-Tonnerre: son 


RAPPONT ANNUEL. 13 
père était un ofhcier de la Grande armée. H entra 
jeune dans l'enseignement et professa d'abord les 
lettres dans des collèges de proyince : après avoir 
passé l'agrégation des classes supérieures, en 1829, 
il professa ها‎ rhétorique au lycée Saint-Louis, puis 
au lycée Charlemagne, et fut nommé maitre de 
conférences de langue et de littérature allemande à 
l'École normale supérieure. C'était le moment où les 
études nouvelles de philologie comparée, réprésen- 
tées et illustrées par Eugène Burnoul, essayaient de 
sacclimater en France. M. Regnier fut un des pre- 
miers à comprendre la portée des nouvelles mé- 
thodes, et d'un esprit trop sage et trop mesuré pour 
avoir la pensée de rompre avec la tradition de l'en- 
seignementdittéraire qui a fait le génie de la France, il 
comprit aussi, mieux que personne, qu'il fallait que la 
haute culture littérairen'eût rien äredouter du renou- 
vellement de la science. Élève et ami d'Eugène Bur- 
nouf, il ouvrit un cours élémentaire de sanscrit dans 
une salle de la Société asiatique , et dans une série d'ou- 
vrages destinés à l'enseignement secondaire, en par- 
ticulier à l'enseignement du grec et de l'allemand, 
il sut faire entrer discrètement dans la pratique les 
résultats généraux et l'esprit de la philologie histo, 
rique, Le dictionnaire allemand quil publia en col- 
laboration avec M. Schuster, en 1841, est le meilleur 
que nous possédions encore; ses Mémoires sur lhis- 
toire des langues germaniques, publiés dans le Re- 
cueil de l'Académie des i inscriptions de 1848 à 1850, 
sont un des rares travaux ôriginaux que la France 





FA JUILLET 188% 
ait produits dans le domaine de ها‎ philologie ger- 
manique : il trouva malheureusement peu de disci- 
ples pour le suivre dans la voie où il sengageait. 
En 1842, il publiait modestement, comme préface 
à une édition des Racines grecques, un essai magis- 
tral sur la composition des mots en grec, comparée 
à la composition sanscrite, latine et germanique. 于 
ne tint pas à lui d'empêcher ce divorce qui s'est pro- 
duit entre l'enseignement littéraire et l'esprit scien- 
tique, divorce funeste qui a amené dans l'esprit des 
classes lettrées un recul d'une ou deux générations 
et qui maintenant encore s'accuse dans ses effets et 
dans les efforts même, artificiels et violents, par 
lesquels on essaye de le faire cesser ou de le vaïler, 
Ce n'est point le lieu de chercher ici les causes qui 
ont fermé l'université ancienne à des progrès si 
clairs et dont la légitimité et la nécessité semblaient 
s'imposer. Peut-être une part de cet échec revient- 
elle à l'enthousiasme excessif de quelques-uns, dé ces 
apôtres plus artistes qu'hommes de science, de ces 
romantiques de l'orientalisme qui semblaient prêts 
à sacrifier Homère aux Védas et Virgile à Kalidasa : 
ces admurations mal éclairées excitaient la défiance 
et compromettment leur objet; l'on ne peut trop 
blämer la vieille université de séêtre tenue sur la 
réserve ou da défensive; des découvertes, mal com- 
prises par ceux qui les annoncent ou annoncées 
avec trop de fracas, amènent un recul instinetif et 
une réaction contre la vérité, 

Cependant sous l'influence عل‎ Burnouf, et com- 


RAPPORT ANNUET. 153 
prenant que pour dominer ذا‎ philologie il valait ' 
mieux sétablir au centre qu'aux extrémités, il se 
consacrait de plus en plus à l'étude du sanserit, et 
en particulier du sanserit le plus archaïque, celui 
des Védas. Sur ce terrain, si neuf encore, il fut l'un 
des pionniers : ses Etudes sur lidiome des Védas, en 
1855, furent l'un des premiers essais d'ensemble 
d'unerestitution grammaticale de la languearchaique 
de l'Inde et, après trente années, sont encore, par la 
précision et l'exactitude de la recherche, comme par 
la clarté de l'exposition, la meilleure initiation pour 
le débutant et le guide le plus sûr. C'est un beau 
spécimen de la façon scientifique de la vieille France, 
celle de Tillemout et de ses émmules, dont Burnouf 
avait repris et continué la tradition; un peu lente 
et traînante parfois, mais si sûre el si honnète, 
n'abordant jamais une question sans l'exposer, 
n'avancant aucun fait sans l'établir, disant toujours 
exactement d'où l'on part, où l'on va ét par où l'on 
va. L'édition du Prétiçakhya du Rig Véda, avec 
commentaire et traduction, conçue dans le mème 
esprit, n'u pas été dépassée : c'était la premiere fois 
qu'étaient abordés de front les difficiles et délicats 
problèmes de la phonétique indigène, L'élève de 
Burnouf avait quelques-unes des plus rares qualités 
du maître, la sagacité patiente, le bon sens inalté- 
rable, et cette clarté d'esprit et de style qui est une 
des formes intellectuelles de l'honnêteté, Aussi à la 
mort de Burnouf, la voix unanime du monde savant 
l'appela-t-elle à la chaire du maître : on sait les 


15 JUILLET 853 

nobles scrupules qui l'en écartèrent et eomment il 
abandonna l'Inde Pour ذا‎ France classique, Quand 
plus tard, un ministre intelligent plus soucieux des 
intérêts de la science que de petites préoccupations 
de parti, lui offrit d'inaugurer la chaire de philologie 
comparée en le dispensant du serment, M. Regnier, 
par un nouveau et non moins noble scrupule , erai- 
guit d'accepter une charge dont ses occupations 
nouvelles semblaient Téloigner, et il désigna سا‎ 
mème un candidat plus jeune et qui püt se donner 
tout entier et sans réserve à l'organisation de l'ensei- 
gnement nouveau, 

Ce n'était pourtant point sans regret ni douleur 
que ML Regnier avait dit adieu à l'Orient : il aimait à 
le répéter aux nouveaux venus de la science qui ve- 
naient chercher des conseils auprès de lui. Ge n'était 
point seulement l'abandon des études de sa jeunesse, 
le sacrilice de ses préférences personnelles, qui le 
faisait souffrir; homme de devoir comme il l'était 
avant tout, ce qu'il regrettuit avant tout, c'était 
d'avoir à quitter un champ où il y avait plus de 
services à rendre, où les travailleurs étaient plus 
rares et les dévouements plus nécessaires : « Un autre 
que moi, disait-il souvent, aurait pu faire l'édition 
des classiques français, » Peut-être y avait-il là quelque 
erreur de modestie : votre vice-président, M. Barbier 
de Meynard, a déjà fait ressortir ici même avec fi- 
nesse comment c'était bien le même homme qui 
était l'éditeur de nos classiques et l'éditeur des Prâti- 
cäkhyas, et comment des deux parts c'était l'esprit de 





HAPPORT ANNLEL. 7 

Burnouf qui était à Fœuvre!, L'idée d'appliquer à 
Corneille et Hacine les procédés de critique que 
l'on applique aux anciens n'a aujourd'hui sans doute, 
pour presque tous, rien que de légitime et de na- 
turel; au moment où M. Régnier entreprenait son 
œuvre, l'idée était neuve et hardie: l'on peut avan- 
cer, sans trop craindre de se tromper, qu'elle ne 
Int jamais venue à aucun homme nourri exelusive- 
ment dans l'ancienne critique, et que l'édition de 
nos classiques n'est ce qu'elle est que parce que 
l'éditeur avait débuté par déchiffrer les Védas sous 
l'œil de Burnouf. M. Regnier n'avait donc point au- 
tant manqué sa destinée scientifique qu'il pouvait 
l'imaginer : il n'en est pas moins vrai que pour nos 
études sa retraite fut une perte irréparable, la tra- 
dition de Burnouf fut interrompue du coup et une 
génération d'indianistes fut perdue pour la France. 
En quittant l'Orient, M. Regnier resta de cœur 
avec les orientalistes et ils le considétèrent toujours, 
non seulement comme l'un d'eux ."mais comme leur 
maître. Bien qu'il eût cessé de prendre une part ac- 
tive à leurs travaux, il n'avait pas cessé d'en rester 
le juge et l'arbitre, et son approbation était encore 
l'un des encouragements, l'une des récompenses les 
plus précieuses que pussent trouver les efforts des 
débutants dans l'orientalisme. Aussi, il y a dix ans 
environ, à la mort de M. Mohl, la Société n'eut 
qu'uné voix pour l'appeler à la présidence, triple 

' Journal aatique, 18864, 1 Il, pe 566-568. 
إن‎ 3 


الاعتسطعواع كلق ص11 


LA JOUIELET 1 5 

hommage rendu à ها‎ dignité de son caractère, à 
l'éclat de ses services passés et à da tradition de a 
grande génération sciealifique دعل‎ 540 «dont il était 
le dernier représentant parmi nous. lei, comme 
dans tons les corps savants auxquels il appartenait, il 
exercait tout naturellement ; malgré sa modestie et 
par sa modestie même, une autorité prépondérante, 
faite du prestige d'un désintéressement sans égal, 
d'une sincérité absolue et d'un dévouement sans 
bornes aux seuls intérêts de la science et de la vérité. 
Dans ses rapports avec la famille des: orientalistes, 
il se mélait à l'autorité de toutes ces vertus un senli- 
ment plus intime et plus doux, le sentiment d'une 
sympathie profonde, d'une allection sûre pour tous 
ceux qui apportaient au succès de l'œuvre commune 
un dévouement, une force où une espérance; c'était 
le patriarche respecté et bienveillant, Dans nos 
. études il laissera un souvenir durable, comme l'an 
des premiers eË des plus vaillants organisateurs des 
études védiques. Son œuvre orientale, arrêtée avant 
l'heure dans son développement, est pourtant , telle 
qu'elle est, de celles qui resteront, car il était de 
ceux qui ne marchent quà coup sûr et il laissera 
dans l'histoire de la science , non seulement un nom, 

Iaig mnae oativre, 


Bien que près d'une année déjà se soit écoulée 
depuis l'instant où la nouvelle de la mort de Sta- 
nislas Guyard vint atterrer ses amis et attrister en 
France et hors de France tous ceux qui, connaissant 


AAPFORTIANNUE EL. 19 
l'œuvre, admiraient l'auteur et comptaient sur lot, 
toute celle carrière, à la fois si courte et si plaine, 
est certainement encore dans votre souvenir et sous 

vos veux. Vous avez encore à l'oreille les adieux 
d'une émotion! pénétrante que hi adressaient sur ln 
tombe ou dans cette: salle, M: Renan, سه‎ nom du 
Collège de France, M. Barbier de Meynard , au noin 
de-la Société asiatique, M Gaston Paris, au nom de 
l'École-des hautes études! Tout ce que da science د‎ 
perdu en lui avant l'heure, vous le savex déjà par 
tout ce que vous attendiez de lui. « Depuis le jour, 
disait sur sa tombe le représentant le plus illustre de 
l'orientalisme français, depuis le jour où j'ai serré 
main sur son lit d'agonie , sans qu'elle m'ait répondu, 
il me semble que nos études ont été atteintes dans 
quelque organe vivant, près du cœur: » 

Stanislas Guyard; mort à Paris le. 7 septembre 
1884, était né à lrotteydlés-Vesoulle 27 septembre 
1816. Des circonstances exceptionnelles s'étaient 
jointes in dons naturels les plus rares pour pré- 
parer Guyard au rôle prépondérant qu'il était des- 
tiné à remplir dans nos éludés. D'une curiosité 
d'esprit sans limite, d'une mémoire qui émerveillait 
les mieux doués, ouvert aux sciences, à L'art: aux 
lettres, il avait été élevé par son père, homme in- 
struit et aux idées arrêtées, dans une discipline in- 
tellectuelle forte et austère, Il avait passé au sortir 
de l'enfance trois années en Russie, en compagnir 

' Meune critique, 1884, L Il, p. 225-329. — Journal aialique , 


.385-2348 بم ,1 ,884,1 


ا 


su JUILLET 1885, 

de jeunes Persans, et à quinre ans à pente 让 rev. 
mil à Parts, parliont عا‎ russe et le persan comme ss 
langue maternelle, Bsantle ture, connaissant ét com- 
prenant le monde et l'esprit oriental éomme peu 
d'orientalistes عل‎ profession. La duplicité des élé 
ments qui composent le persan, l'élément aryen et 
l'élément sémitique, éveilla sa curiosité scientifique, 
et, pour la satisfaire, il se mit à l'étude simultanée 
du sanserit et de l'arabe. Telle était pourtant la ri- 
chesse de cette organisation que ces études, où il 
portait toute la rigueur et tout le sérieux d'un rsprit 
droit ennemi de l'à peu près, n'étaient dans sa pensée 
qu'un. passe-temps de curiosité; il croyait sa voca- 
tion ailleurs : il était né musicien, il composait, et 
longtemps encore, même après que les circonstances 
eurent dirigé sa carrière dans un autre sens, il son 
plus d'une fois à revenir sur ses pas et à faire de l'avt 
l'objet de sa vie. 

Tandis qu'il cherchait sa voie, dans cette heu- 
reuse indécision des natures trop bien doûuées, les 
circonstances extérieures vinrent da Jui tracer, C'était 
en 1868 : on commencait en France à reconnaitre 
avec inquiétude tout ce qu'on avait laissé perdre 
de temps et de forces dans l'œuvre d'organisation 
de ها‎ science et combien on s'était laissé distancer 
par des rivaux plus assidus et mieux disciplinés, Un 
ministre éclairé, le même qui aurait voulu appe- 
ler M Rognier au Collège de France, établit à 
l'École des hautes études un centre d'enseignement 
et de recherches, où les études nouvelles où re- 


RAPPORT ANNUEL. 型 


nouvelées de l'érudition classique et orientale de- 
vaient venir se grouper el se lortifier par leur con- 
laët, dans la: pleine liberté de la recherche et 
l'unité عل‎ l'esprit et de la méthode. Tout était à 
créer : il fallait faire appel à tous les dévouements, 
On offrit à Guyard l'enseignement de l'arabe et du 
persan : il aécepta, parce qu'il y avait un service À 
rendre à une œuvre dont il sentait toute la grandeur 
scientifique et nationale. Il s'y voua avec tout l'en- 
thousiasme de la jeunesse et se trouva peu à pou 
engagé par la force des aie s dans jn philologie sé- 
mitique. Mais ni ses études aryennes, ni méme ses 
éludes musicales ne devaient être perdues pour le 
progrès de هل‎ science. Son Premier essai philolo: 
gique, sur la formation des pluriels brisés, qu'il 
publia à vingt-trois ans, én 1869, dans la Biblio- 
thèque de l'École des hautes études, était une ap- 
plication ingénieuse et hardie des principes de la 
phonétique germanique et de la théorie de 了 Call 
à l'un des phénomènes les plus obscurs de la gram- 
عست‎ arabe. Dans une série de mémoires publiés 
dans les quinze années qui suivirent dans le Journal 
astalique, les Notices et Extraits, les Mémoires de la 
Société de linguistique, la Revue critique, À parcourut 
tour à tour toutes les branches de la philologie arabe, 
linguistique, poésie, histoire, géographie, portant 
partout, avec le soin minutieux du détail ét ln re- 
cherche exacte du fait, la vue large des enseunbles. 
Nous mentionnerons spécialement ses études sur La 
secte des Ismaéliens, dont il publia, traduisit et 


22 JUILLET. 1885 
conmenta les textes dogmatiques les plus importants 
(Notices et Extraits, XXII, 11); son admirable me- 
moire historique sur Rachid-eddin, le grand maître 
des Assussins سه‎ temps de Saladin*; ses études sur 
Abd-ar-Razxäq et la théorie soulie de la prédestina- 
don et du bbre arbitre; enfin son mémoire sur la 
métrique arabe {Journal asit., à 836 etsuite), œuvre 
capitale, qui fut couronnée par l'Institut : le jeune 
philologue, appuyé sur ses fortes études musicales 
et son instinct d'artiste, mettait In lumière dans le 
chaos inextricable des métres arabes, en substituant 
l'étude du son réel et vivant à ecetle des. notations 
artihicielles et mortes où s'étaient embarrassés et 
perdus les prosodistes de cabinet, Une confirmation 
éclatante de ses théories lui vint du grand arabisant 
Palmer qui retrouva pour la première fois, en l'en- 
tendant scander des vers arabes, le rythme et l'accent 
qu'il avait saisis sous Ja tente, de. ln bouche des 
chanteurs du désert. 1 
Mais le monde arabe ne suflisait plus à sa eurio- 
sité. En même temps qu'il traduisait du russe la 
grammaire palie de Minayelf et mettait à la portée 
des aryanisants de l'Occident une œuvre de premier 
ordre à peu près perdue pour eux et trouvait encore 
des loisirs pour publier un manuel de la langue 


١ ,انا‎ Le عطاك مدع‎ Taimiyyah sur les Nüsairét, Journal asiatique , 
1073, 4 رلا‎ p. 158. À 

5 [n gra maitre des Assassins an temps ile Saladlin, bed, د‎ 873. 
1: 1, pré, 

١ ملعلا اسشقل‎ p, 195: nouvelle traduction, Gouverneur, 1895. 


RAPPFORT ANNUEL. 23 
parlée de Perse à l'usage des voyageurs (1881), il 
sengageait dans ce champ si vaste et si obscur encore 
de l'assyriologie, Il pensa qu'après le grand effort 
de la première heure et de l'époque héroïque ; après 
la fièvre du déchiffrement et les synthèses des pre- 
muiérs maîtres, l'heure était venue de l'analyse عتمم‎ 
nutieuse et froide, et qu'il fallait refaire mot par 
mot le lexique assyrien : 0 se consacra à rette tâche 
et ses Mélanges d'assyriologie, comme ses mémoires 
dans عا‎ Journal allemand d'assyriologie , le elassèrent 
bien vite, sur ce terrain encore, at premier rang !. 
Dans la grande question qui passionne encore les 
assyriologués, ها‎ question accadienne, après avoir 
suivi au débat ها‎ doctrine dominante, il se متلا‎ avec 
decision®, sans craindre l'isolement, à la théorie anti- 
accadienne à Taquelle il apporta l'autorité d'une 
méthode calme et sachant faire dans ces queëtions 
obscures la part de l'inconnaissable. Étendant sans 
cesse la portée de ses investigations, il aborduit ces 
mystérieuses inscriptions d'Arménie, écrites dans 
l'alphabet assyrien, moitié en idéogrammes dont on 
connaît Le sens sans la lecture, moitié en caractères 
phonétiques dont on connaît la lecture sans le sens : 
il souleva le premier le voile * en isolant dans ces im- 


' Sur les aflantes assyriennes {Zestschrift عقا‎ Keilachrififorschung, 
1884 L 

4 eve critique, 16%o,n" 25. 

? Questions 2000 .لط ا الل‎ — Bulletin cri- 
مها‎ de ها‎ religion nssyro-bahylonienne { Revue de l'histoire des reli- 
qions, 1880 اع‎ 1XBa }. 

3 Journal asinftque ,مقف‎ ١1, p, 516 


34 JUILLET 1585 

scriptions la partie qui correspond aux formules im. 
précatoires d'Assyrie et dégagea ainsi k méthode 
qui peu à peu expliquera d'une facon précise tous 
ces textes, 

Depuis longtemps déjà Guyard était nn des mai- 
tres reconnus de la philologie arabe, et quand le 
président des arabisants d'Europe, M. de Goeje, en- 
tréprit de publier l'original reconstitué de la grande 
chronique de Tabnri, eest à lui qu'il s'adressa 
pour la part de ln collaboration française dans cette 
œuvre internationale (Leyde, 1881}, Aussi, il y a 
un an à peine, quand la mort de son maitre vénéré, 
M. Defrémery, rendit la chaire d'arabe vacante au 
Collège de France, le voté unanime du Collège et 
عل‎ l'Institut appelait Guyard à sa succession, comme 
son seul héritier possible. Il ouvrait son cours en 
ai dernier par une leçon sur la civilisation arabe, 
chef-d'œuvre de contision et de précision, digne de 
devenir classique, où il embrassait toutes les bran- 
ches de ce domaine si varié et si vaste avec une ai- 
sance, une clarté, une hauteur d'aperçus qui, à 
chaque ligne, révélaient un esprit maître d'un monde. 
Jamais cette puissante intelligence n'avait été plus 
vigoureuse, plus lucide, plus maîtresse d'elle-même. 
Hélas! "ces pages, qui semblaient la préface de que: 
que œuvre monumentale, ne devaient être qu'un 
testament scientifique !. 


١ Citons encore sa publication avec traduction d'un chapitré du 
Farhangi Diehanqure sur la dactélonomie {Journal asiatique, 183, 
١٠١ .لا‎ p.106); Tachévement de la traduction de ها‎ Géographie 


RTS" 2 
L رانف‎ * 


RAFPORT ANNUEL, 2à 
Ce qu'était le savant et ce qu'il aurait été, l'œuvre 
reste li pour le dire; mais ce qu'elle ne dit point et 
ce que-vous savez, c'est combien le caractère était à 
la hauteur de l'intelligence : les circonstances et la 
nature avaient mis dans lun les mémes variétés et 
les mèmes harmonies que dans l'autre. D'une dou- 
ceur el d'une fermeté inaltérables; prèt à tous les 
services et-à tous les devoirs, si ingrats qu'ils fussent, 
mais incapable d'une complaisance qui coulit si pou 
que ce füt à la conscience; modeste et lier; tenant 
à ses opinions parce qu'il n'en adoptait point dont 
toute son intelligence ne fût convaincue, mais pour 
ln méme raison, sachant, s'ille fallait, y renoncer 
et se laisser convaincre : il était de ceux qui inspirent 
le respeet dans l'amitié. Ses amis voyaient pour lui 
une longue carrière de travaux et de découvertes, 
ennoblie par toutes les curiosités de l'esprit, honorée 
par tous les succès, qui venaient à lui d'eux-mêmes, 
sans qu'il les cherchät, par la seule nécessité des 
choses et l'ascendant tranquille du talent : bien peu 
se doutaient du mal sourd qui rongeait cette noble 
existence et que les jouissances mêmes de la pensée 
ne pouvaient endormir. اله‎ fallait, dit M. Gaston 
Paris, pénétrer plus avant dans son intimité, qu'il 
ouvrait rarement, pour découvrir que cet extérieur 
si avenant et si facile cachaït une äme mélancolique 
et désenchantée, pour laquelle le travail était une 
diversion autant qu'une jouissance, et qui, ayant à 
d'Abouliéda (1883. in-4") et le grand article sur le khalifai des Chm- 
meindes et des Abbassides dans l'Enrycdopédie britannique. 


20 JUILLET FS85. 

sa portée bien des conditions de bonheur, semblait 
sy refuser de parti pris et ne pouvait échapper à 
l'obsession de quelque sinistre vision d'avenir. Cette 
vision, on voulait croire que son imagination În 
eréait seule; elle: était, hélas! trop réellement me- 
nacante, elle se rapprochait de jour en jour, elle a 
enveloppé, elle « emporté sn jeunesse. n 


Bien quil ne Fit point partie de notre société. 
vous me reprocheriez de ne pas envoyer en votre 
non un souvenir de reconnaissance et de tristesse à 
la mémoire de Charles Huber, voyageur français, 
assassiné on Arabie en travaillant pour nous Charles 
Huber, né 1 Strasbourg, avait une première fois 
parcouru l'Arabie centrale, de 1898 à 1884; parti 
de Bostra, il s'était rendu à travers le Djouf à Haïl, 
la capitale des Shammar, dont il avait su gagner 
عفدنا‎ Wabhabite, et dont il avait fait le centre d'une 
série d'excursions dans le Dijebel Serra, le Qacim, 
le Hedjaz, Teima, Medain Saleh, Khaiber; il avait 
ensuite remonté de Hail à Bagdad, et était revenu 
de Bagdad à Damas par le désert, notant au pas- 
sage tous les faits de nature à intéresser le natura- 
liste ot le géographe et relevant snssi les inscriptions 
qu'il rencontrait !. 11 avait ainsi parcouru l'immense 
triangle de Damas, Hail, Bagdad, région presque 
inconnue, et visité nombre de lieux que n'avait ja- 


orage dans l'Arabie centrale, Ham, Shummar, Quoi, Hedjaz , 
178-1882 | Bulletin de هأ‎ Société de yéographie, 1484, لهة بم‎ 363 
184-543: 1885, قاد وحم‎ 


RAPPORT ANNUEL. 27 
كتف‎ foulés عا‎ pied d'un Européen. Une partie de ce 
Sa avait déjt été explorée avec succès de 1875 

à 877 par un vaillant voyageur anglais, le rév. 
Charles Doughty, dont les découvertes à Medain Sa- 
leh n'ont été publiées que l'an dernier, par les soins 
de M. Renan. Huber vit les inscriptions de Medain 
Saleh et la grande inscription de Teima, aujourd'hui 
célbre, qui avait échappé à M. Doughty et dont il 
prit un spécimen publié dans le Bulletin de la Société 
de géographie. Bien qu'il ne füt pas épigraphiste de 
profession, il comprit l'importance de ces inserip- 
ions araméennes et nabatéennes rencontrées au cœur 
de T'Arabie et signala Teinna en particulier à l'atten- 
tion des futurs explorateurs !. u À dater de ce mo- 
ment, — je laisse ici la parole à M. Berger, — il 
n'eut plus qu'une pensée, retourner en Arabie, pour 
prendre des estampages des inscriptions qu'il n'avait 
pu que copier à la hâte, et relever, au point de vue 
géographique, toute cette région encoresimal connue 
et à l'exploration de laquelle il voulait attacher son 
nom, ainsi qu'il l'écrivait encore dans sx dernière 
lettre à M. Renan *. ١ 11 repartit plein d'ardeur en 
mai 1883, sous les auspices du Ministère et de l'Aca- 
démie des inscriptions à laguelle était réservé le fruit 
de ses travaux. H voulait relever la riche épigraphie 


١ Bulletin de la Socidté de géographie, 1884, pos. Copies de 
cent quarante-cinq inscriptions recurillies dans l'Arabie centrale, 
thi,, p. 189-303, 

9 L'Arabie avant Mahomet | Bulletin de lAssocration scientifique de 
France, juin 2885, p 26]. 


28 TÜILLET 188% 

qu'il avait découverte et pour laquelle il n'était pas 
sulisamment outillé dans son premier voyage: الا‎ 
répartit de Damas, en compagnie d'un savant alle- 
wand bien connu, M. Euting, de l'Université de 
Strasbourg, et traversa la péninsule jusqu'à Jeddu 
en passant par ail où il retrouvait son ami l'émur 
Il-songenit à faire le pèlerinage de la Mecque sousun 
déguisement féminin, confonda dans de harem d'un 
cheikh arabe de ses amis. Le ده‎ juillet:884, M: Re: 
nan recevait, par l'intermédiaire du ministère ;un pa- 
quet considérable d'estampages : c'étaient les inserip- 
tions عل‎ Medain Saleh déjà relevées par M: Doughty, 
mais augmentées d'une quinzaine d'autres, et ذا‎ 
grande inscription de Teima que Huber: avait de- 
couverte dans son premier voyage et dont un des- 
ain venait d'être présenté quelques jours aupara- 
vant à l'Académie de Berlin au nom de M. Euting. 
Du moins le monument lui-même a été acquis par 
Huber et cette pierre, la plus précieuse de l'épigra- 
phie sémitique apris celle عل‎ Mesha, est à Paris à 
présent et viendra bientôt la rejoindre sous les 
voûtes du Louvre. 

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 46 au 
27 juillet, Huber repartit de Jedda, en route pour 
Hail, son quartier général, où il avait laissé le gros de 
son bagage et de ses acquisitions ; il devait explorer 
Sedous, au sud-sud-est à huit jours de marche de 
ail, où on lui signalait des ruines considérables et 
une riche épigraphie. Deux jours plus tard il péris- 
sait assassiné presque aux portes de Jedda, à Kassai 





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9 - | 1 7 


KHAFPORT ANNUEL. su 
متام‎ avait quitté مالعل‎ accompagné de son do: 
mestique Mabhumoud et de deux gnides. Mahmoud 
suivait هل‎ route, conduisant les bagages, tandis que 
Huber et ses guides s'écartaient tantôt à gauche, 
أفامها‎ à droite, pour recueillir une inscription , 
prendre un croquis, faire quelque observation scien- 
tilique. On se retrouvait à l'endroit fixé pour Ja halte | 
afin de prendre quelque nourriture etun peu derepos. 

Le2g,au moment où Mahmoud arriva à la halte, 
il trouva tout le monde rendu; Huber à terre sous 
un manteau arabe, les guides à quelque distance 
faisant leur prière, Croyant son maître endormi, il 
se meétlait en devoir de décharger les chameaux 
quand il sentit deux canons de fusil braqués sur sa 
poitrine : «dette tes armes, criait l'un des guides, 
ou nous Le traitons comme ton maître. un Mahmoud 
regarda et vit que Huber était étendu sur Le côté 
gauche, tout le côté droit de la tête ensanglanté , 
mais la figure au repos comme s'il dormait. Il avait 
غنات‎ tué dans son sommeil d'un coup de pistolet à 
bout portant. Mahmoud , resté deux jours prisonnier 
des assassins, parvint à s'échapper et revint rendre 
comple au vice-consulat de France du sort de son 
maitre, Le corps de Huber resta exposé quelques 
jours à l'air : enfin des passants creusèrent une fosse 
et l'ensevelirent, Il n'est pas encore vengé L 

١ Rapport de M. de Lostalot, vice-consul à Djedda, communi- 


qué par l'ambassade de France ذ‎ Bertin à M" veuve Huber à Stras- 
bourg (17 décembre 1884: Journal des [Mbats, د‎ décembre. 


50 | JUILLET 1 
1 

Les études de grammaire comparative indo-euro. 
péenne, qui pendant un temps onl été un stimulant 
et un instrument si puissant pour les recherches de 
J'orientalisme pur, semblent languir à présent, en 
attendant sans doute que le renouvellement de leurs 
inéthodes, qu'elles poursuivent un peu confusément 
depuis quelques années, leur donne une nouvelle 
impulsion. Nous n'avons à vous signaler celte année 
que la suite des essais de M, Regnaud, qui continue 
à appliquer au groupement des familles de mots les 
principes, trop larges peut-être, qu'il essaie d'intro- 
duire dans la phonétique. M. Henry, dont nous 
vous annoncions il y a deux ans les brillants débuts, 
a présenté également quelques conjectures hardies 
sur l'origine du suflixe du génitif -sya et du thème 
-tya, où il voit des adjectifs verbaux du verbe essen- 
tiel es el d'un doublet « procthnique » de ce verbe 
qui serait et; M. Henry présente d'ailleurs ces hypo- 
thèses avec toutes les réserves qui sont nécessaires 


1 Afélanges de linguistique imlo-curapéenne, Paris, Vieweg, 1845, 
56 pages in-8" (Observations phonétiques sur 地 القن عللتسها‎ gui. 
plonger»... L'hypothèse de la liquide sonnante et la série بسن‎ 
Eapds gravis, ...سما‎ . Sur le mode d'affhiblissement des racines en 
an-u, ait). ب‎ Érahman, pdd, flamen (braluman , “ln prière, 
serait primitivement عله‎ crie; Annales de da Faculté de Lyon, 1884, 
.م‎ 4e%-434\. — Sur la véritable forme de la rucine sanserite proch 
pracch | Hevas de lingnistique, 1885, .م‎ 255-209; prag ét pracch 
sont, selon M. Regnaud, des variantes d'une racine simple, prask 
probablement |. | 


RAPPORT ANNUEL, a sl 
quand l'on s'engage dans la voie glissante et déce- 
vante de ها‎ philologie proaryenne!. 

La psychologie du langage, seienoc encore en 
fonmation et dont il est à peine encore pose 
d'entrevoir les contours, a suggéré à M. Bréal d'in- 
génieuses observations sur le classement des mots 
dans l'esprit®. M. Regnaud a montré par de nou- 
veaux exemples comment les doublets verbaux vont 
se différenciant de forme et de sens?; il a analysé 
avec finesse les mots qui désignent l'idée de temps 
dans les langues indo-curopéennes et a montré que 
tous ces mots — nous dirions plus volontiers un 
grand nombre d'entre eux 一 se ramènent à l'idée 
de jour et de lumière, la première notion d'un 
temps défini ayant été suggérée par ln succession 
du jour et de la nuit". M. Havet a étudié les termes 
de droit, de date ario-européenne, qui désignent des 
personnes, el a observé qu'ils forment une seule et 
même elasse avec ceux qui expriment des relations 
de famille ; que les uns et les autres remontent en bloc 
au delà de l'unité indo-européenne et sont par suite 


١ Misdon, 18865, pu ati-tis. 

1 Revue politique et ,لل 4 ,884 بعتم طشنا‎ p 553-5565, 

+ No ser Le développement phonétique et bléologique du langage 
(daus Les Aunales de la Faculté de Lyon, 1884, p. 433-454}. — 
Exposé de quelques principes de linguistique imlo-uropéenne en rap- 
port avec La méthode applicable à cette seience | Revue عل‎ linywistique, 
1885, مم‎ 351-370 

١ L'idée عا‎ temp : عستواسه‎ des principales expressions Qué y np 
portent dans Les langues inda-européeanes (Hevne philosophique, 1885, 
.نز‎ 280-287 |. 


et 


32 | JUILLET 1883. 
irréductibles 4 notre analyse étymologique !. Ces! 
une conclusion, croyons-nous, qui de jour en jour 
s'étendra à une partie plus large du vocabulaire 
indo-européen, la partie fa plus ancienne, ct il 
ne faut pas croire que la linguistique perde en puis- 
sance mi en autorité pour savoir reconnaître les li- 
mites de son domaine et où commence l'inconnais- 
sable. 

La mythologie comparée ne languit pas moins 
que la linguistique. M. de Harlex, étudiant le role 
des mythes dans la formation des religions antiques”, 
montre, par la comparaison des mythologies ira- 
nienne, indoué et grecque, que les religions an- 
tiques ont commencé par la croyance au surhumain 
par fa personnification des lorces naturelles: que 
les mythes, qui sont l'expression figurée de cette 
conviction, peuvent à leur tour créer des person- 
nages nouveaux, enrichir le panthéon et contribuer 
partiellement à la formation des croyances et du 
culte, mais qu'à l'origine le mythe est le produit et 
non la source de la religion. M. Lefébure à défini 
en traits héureux lesrapports du mythe et du contes. 
le conte étant un intermédiaire entre le mythe et le 
roman, صن‎ mythe humanisé, un développement de 


١ Mémoires de la Société ide lingustique de Paris, 1884, الم‎ 


Comptes rendus sur les Études albanaises (Albanisehe‏ — .415-418 من 
M. Gustave Meyer. par M. Benlœw | Revie critique ss.‏ عك Staulien)‏ 


1884, با‎ 1f,p. 138-143), et par M. Henry (ibid, 1883, & L, 
pe 74-78). 

Mnscon, 1885, p. 102-179.‏ ؟ 

1 Le conte, Lyon, imprimerie Pitrat, 1865, 17 pages "عض‎ 


3 


RAPPORT ANNUEL. 33 
données romanesques extraites d'élémentsmythiques 
dont le sens est perdu et dont la forme est restée. 
M. Durmesteter a essayé de montrer, par l'analyse 
comparée du mythe indien des Gandharvas et du 
mythe grec des Centaures, que la mythologie 
parée n'est point une science proprement dite comme 
li grammaire comparée dont on la rapproche d'or- 
dinaire, parce qu'elle n'opère point sur des séries 
de faits, comme la linguistique, mais sur des couples 
isolés, ni sur des faits naturels et presque matériels, 
mais sur des faits psychologiques, constamment 
transformés par le jeu de l'imagination et par les 
emprunts historiques; que la recherche du sens pri- 
mitif d'un mythe sert peu pour en faire l'histore, 
parce qu'il ne donne que la métaphore initiale qui 
lance le mythe, le développement ultérieur étant 
abandonné à tous les hasards de l'esprit et de l'his- 
toire; qu'en particulier les mythologies de l'Inde et 
de la Grèce, malgré les affinités profondes des deux 
langues, s'éclairent peu l'une l'autre, parce que la 
pensée grecqué a vécu longtemps et vite et qu'elle 
a rencontré des civilisations étrangères , égyptienne, 
sémilique, lycienne, phrygienne, auxquelles elle a 
emprunté à pleines mains pendant des siècles. L'in- 
strument véritable de la mythologie n'est done point 
la comparaison, mais avant tout l'étude chronolo- 
gique des documents !. 


Compte rendu du Tivrne de M. Elard-Hugo Meyer, Indogerma- 
mische Mythen, 1 Gandhareen und Kentauren, 1883 | Beune archéolo- 
pique, 1884, L Il, مم‎ 151-18: 

VE. 可 


sersrmidii diPispail 


وشا 


33 IUILLET 1885: : 

Le développement infini qu'ont pris nos études 
depuis un quart de siècle en Europe.et hors d'Eu- 
rope a rendu impossible ها‎ rédaction d'un:de ces 
rapports universels tels que M. Mohl en présentait 
jadis à votre société et nous force à nous renfermer 
dans le cercle. de notre école nationale: il est bon 
néanmoins que de temps en temps quelque-mnitré 
dé la science présente, dans un domaine limite, l'en- 
semble des progrès accomplis par la masse des tra- 
vailleurs dans la fédération universelle de la science. 
C'est عه‎ que M. Barth vient de faire pour l'histoire 
des religions de linde avec sa supériorité ordinaire 
de science et de pensée, dans le bulletin où il résume 
les publications les plus importantes, relatives à This- 
toire du Védisme, du Brahmanisme et du Boud- 
dhisme, parues au cours des trois dermières annces/, 
Dans le mouvement général des études indiennes, 
malgré les changements de perspective qui se sont 
produits sur nombre de points, la question du jour 
que M. Barth-appelle le « Véda poétiquement naïf et 
raisonnable qui nous venait d'Allemagne ». M. Barth 
fait ressortir avec beaucoup de mesure et de netteté 
ce: qu'il y a d'original et de durable et ce qu'il y ف‎ 
aussi d'artiheiel et d'excessif dans ln Religion védique de 
M. Bergaigne, véritable commentaire exégeétique, du 
Rig Véda u destiné à en remanier dans une large me- 
sure le lexique etä en renouveler dans une mesure non 





, 1 des reliqus, 1885 [tirage à pari, 67 pages, Leroux). 


RAPPORT ANNUEL. + 
moins large l'interprétation :نا‎ L'auteur, aux yeux de 
M. Barth, a définitivement exclu de l'interprétation 
védique «cet art dangereux qui consiste à donner 
bonne apparence aux textes en leur faisant une 
dure! violence, à atténuer par une suite عل‎ conces- 

rbitraires ce qu'ils peuvent avoir d'étrange, et 
1 اما‎ les difficultés en les voilant. Une fois 
qu'il est arrèté au sens d'une expression, il le re- 
tient honnétement à travers les métaphores les plus 
hardies, les plus bizarres à notre sentiment, et ne 
l'abandonne à défaut de raisons probantes que de- 
vant une impossibilité bien démontrée. » Si M. Ber- 
gaigne, ilest vrai, semble parfois reporter bién loin 
la limite de l'impossibilité védique, s'il opère sur les 
formules du Véda avec une rigueur qu'elles sup- 
portent moins encore que les mots, étant choses 
complexes et infiniment flottantes qu'il ne faut point 
serrer de trop près sous peine d'y enfermer plus de 
sens qu'elles n'en ont jamais tenu, il n'en est pas 
moins vrai que la physionomie généralsdes Védas en 
reste changée du tout au tout, quil n'est plus pos- 
sible d'y voir le premier cri des ancêtres de la race, 
qu'il y a beaucoup de x routine, professionnelle » dans 
ces prétendues fusions et que l'image d'un. peuple 
védique, qu'on a ie d'une fois voulu dégager de ces 
documents, a toutes les chances d'être l'image d'un 
peuple de fantaisie. M. Barth pense que hien des 
traits essentiels de la vie religieuse du peuple qui vi- 
vait et priait au temps où l'on rédigeait ces hymnes 
n'y sont point représentés; que nous n'avons là que 

À « 











Jù JUILLET 1885. 

la liturgie d'une religion aristocratique et sacerdo- 
tale; que le silence des Védas sur. telle croyance, 
tél dieu, telle pratique ne prouve point que cette 
١ croyance, ce dieu, cette pratique soient postérieurs au 
Véda; que les superstitions locales, le culte des ma 
vais esprits ont شل‎ tenir une place bien autrement 
grande que ne le feraient croire les rares allusions 
des Rishis; que la mythologie populaire et vivante a 
dû être infiniment plus concrète, plus résistante, 
plus riche en biographies divines que cette mytho- 
logie fuyante, semi-abstraite, où tous les person- 
nages s'amusent sans cesse à se fondre les uns dans 
les autres, et qu'au lieu de répéter que dans le Véda 
la physionomie des dieux n'est pas encore bien ar- 
rètée, il laut plutôt renverser les termes et. dire 
qu'elle ne l'est déjà plus. Autrement dit, l'Hindou- 
isme contemporain serait duns son principe plus an- 
cien et plus primilif que عا‎ Védisme. 

M. Bergaigne a continué ses études sur le lexique 
du Rig Véda, contre-parte et contre-épreuve de sa 
théorie générale ! Un élève de M. Bergaigne , M. Kou:- 
likovski, professeur à l'Universiié d'Odessa, a pré- 
senté une nouvelle et ingénieuse interprétation des 
deux hymnes fameux, si souvent étudiés, de la des- 
cente de Soma (Rig Véda, IV, 26, 27) : les in- 
cohérences apparentes de ces hymnes disparaissent 
si on-les lit comme un dialogue où s'opposent deux 

١ لمعل‎ asatique, 1884, ا‎ I, ps 462-517 (fin de la lotire بل‎ 


de drvamdn à éhrmtepen; tirage à port de toute la lettre: موي‎ 
+45 pages de, 1844, Imprimerie nationale |. 


RAPFPORT ANNUEL. 7 
mythes équivalents de sens, mais différents de forme, 
l'un de Soma apporté du ciel par un faucon, l'autre 
de Soma descendant du ciel sous forme de fau- 
con: M. Koulikovski croit retrouver dans ces vers 
comme l'écho d'une polémique religieuse ou plutôt 
mythologique qui aurait ‘divisé les théologiens vé- 
diques!. 

, Dans ما‎ littérature brahmanique, nous n'avons à 
side que le commencement de la traduction par 
M. de Harlez de la Kauskitaki Upanishad® et une étude 
de M. Feer sur ja classification des huit formes de 
mariage dans le droit brahmanique. M. Feer pense 
que le maringe par achat, réprouvé par Manu, fut 
en réalité la forme primitive du mariage chez les 
Aryens de l'Inde*. M. Barthélemy Saint-Hilaire, re- 
venant à des études qu'il a quittées depuis plus de 
trente ans, mais sans les oublier, nous présente à 
propos du TV volume du Bhägavata Puräna, publié 
par M. Hauvette-Besnault®, un tableau de la littéra- 
ture pouranique et nous fait connaitre les travaux de 
ME Wheéeler sur l'histoire de lInde*. 

La littérature classique a été micox partagée. 
M. Regoaud nous en expose la rhétorique dans un 


ouvrage d'une laborieuse et consciencieuse érudi- 


١ Feune de linemistique , 1689, pe 19e ' 

*-Musdon, 1885, p 140. 

+ Le mariage por achat dans [inde aryeune (Journal astatique, 
1885.21, pe 464-497). | 

+ Journal des Savants, 1884, pe 4-44, 473-485. 

ibid, 1885, pans-23à, 18g-202. 


JS -  AUILLET 188%: 

lion, où il a rassemblé une foule de textes et de 
données peu accessibles! Ge livre, comme de dit 
M. Regnaud , n'est sans doute pas de nature à modi- 
fier la sentence rigoureuse portée aujourd'hui contre 
ها‎ littérature indoue par une partie des sanseritistes, 
et à la faire remonter au rang où l'avaient élevée les 
enthousiasmes de ذا‎ première heure : la Hittérature 
s'y présente souvent sous ses formes les plus prérile- 
ment artilicielles et la rhétorique sous son aspect le 
plus pédantesque et le plns stérile; » maïs d'intérêt 
de l'art indien n'est plus aujourd'hui un: intérêt es- 
thétique, M. Regnaud nous Git connaitre, d'après les 
sources, là conception indone du motet ملعل‎ phrase, 
des défauts et des beautés littéraires (dosha et una): 
la classification des styles (riti) et celle des sentiments 
ou bhävax par lesquels doit se produire le rase, e’est- 
à-dive «l'émotion». Cette classification des bhévas, 
pédantésque au possible quand on ذل‎ suit dans les 
exemples littéraires donnés à l'appui par les rhétori- 
ciens et qui en sont la mise en action artificielle et 
mécanique, ne manque pourtant point de finesse, 
considérée en .elle-méme et comme analyse pure- 
ment psychologique. M. Regnaud n'a pas eu de 
peine à montrer que les principes et les catégories 
même de cette analyse rappellent étrangement Aris- 
tole et la rhétorique grecque, ان‎ il an donne une 
démonstration piquante en soumettant à l'analyse 





١ La rhétorique atmsartie erpaiée dans sou développement historique 
et ses rnpporticamec a rhétorique classique, Paris, 1884. Liroirs ; 
+97 pages 10-5", plus فد‎ pages de tente sanscrit, 


dd ع‎ 
严 一 


HAPPORT ANNUEL. 39 
indoue un acte de Phèdre et y retrouvant la série 
des rasas et des bhévas. Une question qui se posait 
ici d'elle-même, اع‎ sur laquelle M. Regoaud revien- 
dra sans doute, est de savoir jusqu'à quel point les 
Indous sont arrivés d'eux-mêmes à la conception do 
cette rhétorique et si nous n'avons pas ici encore le 
développement d'un germe jeté par la civilisation 
grecque : c'est surlout quand il معز‎ rencontre dans 
l'artificiel qu'il y a lieu de soupconner une rencontre 
historique. Î ne faut pas trop se laisser dépayser par 
l'art avec lequel les Indous ont su rattacher leur rhéto- 
rique à leur philosophie : on sait que dans l'Indetoute 
science est toujours jelée après coup dans le moule 
d'un des grands systèmes, et ces déductions philoso- 
phiques sont loin de représenter la genèse même 
des idées. Il y aurait aussi de curieuses comparaisons 
à établir entre la rhétorique des Indous et’ celle des 
Arabes, ou pour mieux dire des Persans, celle que 
vous. ont fait connaitre les travaux de M. Garcin de 
Tassy. Il neserait pas impossible que ce füt en Perse 
qu'il faudra chercher le point de contact des deux 
rhétoriques de la Grèce et de TInde; On voit les 
questions importantes que soulève le livre de M, Re- 
gnaud, La valeur en est encore relevée par une علط‎ 
bliographie de la littérature rhétorique et par ja 
publication de textes inédits, portant sur la défini- 
tion des deux termes principaux de la rhétorique , les 
rasas et les bhduas: ce sont les chapitres كز‎ et vi du 
Nâtyacästram de Bharata, le Panini de la rhéto- 
rique, œuvre qui appartient dans sa rédaction actuelle 


A0 JUILLET 15885. 
aux premiers siècles de notre ère et-qui semble la 
relonte d'éléments antérieurs !. 

Ge grand travail n'est point la seule contribution 
de M. Regnaud à la littérature classique. Il a publié, 
traduit et annoté quarante-six stances, extraites d'une 
anthologie inédite de distiques de sources diverses, 
lormée par un certain Gadädhara Bhatia, le Rasiha- 
Jipana Cette collection, qui comprend onze livres, 
est de date incertaine: elle donne en général le nom 
des auteurs : il serait intéressant de dresser la liste 
et de tenter l'identification des auteurs cités : il y 
aurait نل‎ le cadre d'une histoire de la littérature 
gnomique. Les stances traduites par M. Regnaud 
forment le commencement du premier livre : elles 
sont consacrées aux principales divinités du Brahuma- 
uisme el peuvent servir à familiariser l'étudiant avee 
le style et les formules de la mythologie classique ?. 
C'est aux habitudes des commentateurs que les ini- 
tara M. Henry par ses extraits du Bhdminivilésa, 
poème du xvr siècle, bien connu par l'édition et là 
traduction de M. Bergaigne. M. Bergaigne s'était 
aidé d'un commentaire écrit en 1 802 par Maniräma : 
ML Henry publie le texte de trente stances avec le com- 


' L'ouvrage complet contient trente-six chapitres, dont M. Rey- 
时 时 大 站 pablié “جد علا “قد عا‎ et une partie du 15° dans les Annales 
Gaimet (1 et I}; M Hall en « publié es chapitres 18, 19, مد‎ et 
ححص وق‎ M, Regnand publie à la suite des deux chapitres lu Ntyagds - 
tram de texte ها مل‎ Hasatarangint qui peut servir de commentaire à 
ces deux chapitres. 

+ Annuaire de ها‎ Facullé عل‎ lettres de Lyon, 1884, pages 201 


T2. 


KHAPFFORT ANNUEL. Al 
mentaire aflérent et avec traduction de [un et de 
l'autre : ce commentaire, qui fait ressortir toutes les 
beautés de rhétorique du texte, peut servir d'illustra- 
tion au divrede M. Regnaud, La littérature dramatique 
est représentée par la traduction du Mädhavi et Milati 
de Bhavabhôti par un autre élève عل‎ M. Bergaigne, 
M.Strehly ?,Bhavabhüti est le premier nom du drame 
indou après Kälidäsa, auquel il est très inférieur : 
il oflre un spécimen achevé de ce style à la fois des- 
_criptif et abstrait qui est l'idéal de la poésie classique, 
et qui vise à emboîter toute la phrase dans le moule 
rigide d'un composé imprononcable. La traduction 
de M. Strehly, élégante et coulante , et qui conserve 
extérieurement la distinction des parties en prose 
et dés parties en vérs, est accompagnée de notes peut- 
être trop sobres et donnera au lecteurune idée plus 
fidèle de ce genre littéraire que la traduction de 
Langlois, faite d'après la paraphrase en vers de Wil- 
son. Signalons enfin les recherches de M. Regnaud 
sur de sens primitif du mot Ashatriya et sur les em- 
blèmes du pouvoir chez les races indo-européenqnes : 
M. Regnaud retrouve dans le danda ou bäton du 
Kshatriya le sceptre des héros d'Homère et les lais- 


couux du consul romain *. 
M. Senart, arrivé au terme de sa longue et minu- 


1 Müdheed et Malaté, traduit du sunsent ét du procril par 
G. Strehly ب‎ précédé d'une préface par A. Bergaigne. Paris, 1885, 
Leroux, 1ش اكد‎ pages 1-18, | 

2 De primégente vocis Ashutrya ee aique de regis inségmbns apæul oc 
teres imlo-cmropar stirpis gentes, Paris, 1884, Vieweg, So pages tn 上- 


42 JUILLET 1885 

tieuse revision des édits d'Açoka, nous présente 
enfin dans un examen d'ensemble les conclusions 
que lui suggèrent ces documents précieux, premier 
texte historique de l'Inde, sur l'histoire des: faits, 
des idées, de l'écriture et de la languel: On sait 
toutes les controverses soulevées par ces-textes qui 
malheureusement, par leur vague, ne répondent 
pas à toutes les questions qu'ils soulèvent et encore 
moins à toutes celles que se pose notre curiosité. Il 
est permis néanmoins de eroire que, sur un certain 
nombre de points, M. Senart a clos la controverse. 
11 sera diflicile, après l'avoir lu, de continuer à 
mettre en doute l'identité de Piyadasi, l'auteur de 
ces prockunations buddhiques, avec Açoka, le-Con- 
stantin buddhique de la tradition littéraire. La reli- 
gion même, préchée dans ces textes en termes assez 
généraux pour que les interprètes aient pu douter 
les uns que ce soit lé Buddhisme, les autres que ce 
soitune seule ét même religion qui les inspire d'un 
bout à l'autre, M. Senart en détermine le caracttre, 
à la Jois/net et fuyant : c'est eelui d'une religion à 
l'état naissant. Ge n'est point encore le Buddhisme 
métaphysique et monacal des textes littéraires pos- 
térieurs : c'est une doctrine essentiellement morale. 
sans canon défini, peu préoccupée de dogmes, 
Prete à accepler les formes consacrées quand elles 
noflensent pas son idéal moral : ce que Piyadasi 
offre aux hdèles, ce ne sont pas encore les promesses 


١ Jouve acné, 1885, 4 À. pe 269-110, S53-d ed 


LE 


RAPPFORT ANNUEL. 4 
métaphysiques du nirvdna, c'est encore, à la façon 
brahmanique, le svarga, les joies terre à terre du 
ciel. C'est هل‎ phase dont l'expression la plus ماغنا‎ 
est restée dans le Dhammapada pali, dont la langue 
technique offre des affinités frappantes avec celle 
des inscriptions. Mais malgré la distance qu'il y a 
entre le Buddhisme du Piyadasi réel et celui de 
l'Acoka | égendaire, M. Senart montre dans les monu- 
ments du premier asser d'éléments ‘exclusivement 
buddhiques pour que l'on'puisse sans équivoque les 
qualifier de monuments buddhiques; et d'autre part 
il retrouve dahs lés dignes de Pivadasi, et parfois 
entre les lignes, le point de départ dé quelques-unes 
des légéndes les plus caractéristiques d'Açoka. Par 
_ exemple les atrocités dont هل‎ tradition à noirei ses 
débuts pour mieux faire ressortir les vertus de sa 
conversion sont l'amplification édifiante, dans des 
imaginations de moine, des propres aveux de Piya- 
dasi : c'est à la conquête de Kalinga, et devant les 
horreurs عل‎ laguerre, qu'il déclare avoir senti la né- 
cessité d'une religion d'amour et qu'il s'est mis à La 
prêcher. Ajoutez à cela la date d'Acoka établie par 
le-synchronisme des princes grecs qu'il cite; la chro- 
nologie des édits fixée de facon à rétablir L'unité de 
la pensée du roi; des renseignements plus précis sur 
la hiérarchie des fonctionnaires et l'organisation de 
l'empire et enfin cette identification inattendue du 
protocole, de Piyadasi, si isolé dans l'épigraphie in- 
doue, avec le protocole identique des inscriptions 
achéménides, qui semble relier les premières trad 








UT JUILLET 1885. 

tions administratives de l'Inde à celles de ln Perse. - 
portées aux portes de l'Inde par les satrapes de 
Darius et de ses successeurs. 

Nous attendons non sans curiosité les conclusions 
de M. Senart sur les origines de l'épigraphie in: 
dienne elle-même. M. Halévy croit pouvoir établir 
par preuve paléographique que l'écriture indoue est 
postérieure de ‘quelques. années À la conquête 
d'Alexandre. Les inscriptions d'Acoka, comme on 
sait, sont écrites dans deux alphabets différents, 
l'alphabet du Nord et l'ilphabet du Sud. L'alphabet 
du Nord est identique à l'alphabet dit aryen, celui 
des monnaies trouvées dans l'Afghanistan; il se di- 
rige de droite à gauche et l'on n'a jemais douté de 
son origine sémitique, mais sans pouvoir en déter- 
miner je prototype exact : M. Halévy montre qu'il 
est essentiellement identique à l'alphabet araméen 
des papyrus ptolémaiques, ce qui en fixe l'intro- 
duction dans l'Inde à قا‎ période qui suit la mort 
d'Alexandre, Quant à l'alphabet du Sud, source des 
alphabets modernes, il serait de formation écler- 
tique et reconnaitrait trois sources : araméenne, 
aryenne et grecque; il a emprunté huit lettres à l'ara- 
méen ptolémaique; il en a emprunté cinq à l'alpha 
bet aryen et, ce qui est encore plus décisif, il tient 
de lui ses chiffres, qui ne sont autres que la forme 
aryenne de la lettre initiale des noms عل‎ nombre 
correspondants; أذ‎ a emprunté le reste de ses غك‎ 
ments primaires à l'alphabet grec post-alexandrin. 
fout attendre la publication du mémoire plus 


RAPPORT ANNUEL. 45 
élendu qu'annonce M. Halévy pour porter un ju- 
gement définitif sur ces deux thèses, dont la se- 
conde, au moins dans le détail, laisse encore place 
à bien des doutes, Mais l'on ne peut s'empêcher de 
trouver avec M. Barth qu'il y a Ki une masse de rap- 
_prochements frappants et concordants. J'ai seule- 
ment de la peine à voir quil faille en conclure, 
comme le veut M. Halévy, que la rédaction des 
Védas est postérieure à l'époque d'Alexandre : l'afpha- 
bet zend est sorti سل‎ pehlvi des derniers Sassanides : 
s'ensuitil que l'Avesta ait été rédigé quelque temps 
avant la conquête arabe? 

Nous espérons pouvoir vous annoncer l'année 
prochaine le second volume du Mahävastu, le grand 
texte historique du Nord, publié par M. Senart et 
dont le texte est déjñ prêt. M. Feer, continuant sa 
consciencieuse analyse de l'Avadänacataka, nous en 
fait connaître les jétakas, c'estd-dire les récits du 
Buddha relatifs à ses existences antérieures et où il 
explique ses perlections présentes par ses mérites 
passés. M, Feer, suivant sa méthode ordinaire, iden- 
وتان‎ ces jâtakas au nombre de vingt-trois, toutes les 
fois qu'il le peut, avec les jâtakas de هل‎ branche du 
Sud !. 

On se rappelle les espérances qu'éveilla en-1880 
la publication par M. Max Müller d'un texte sanserit 
buddhique découvert au Japon, le Sukhatatiryäha- 


sûtra. Alnit-on retrouver au Japon, et en Chine, 


p. 333-30‏ لل à‏ عؤقة لها لايق بسع سيول ١‏ 


JUILLE T'1885.‏ نان 

puisque cest de la Chine que le Japon a reçu le 
Buddhisme, les originaux perdus dans l'Inde et 
compléter dans l'Extrême Orient les vides de قل‎ 
littérature mère? Quoique cette espérance ne se soil 
pas encore réalisée, ce premier sûtra n'est pourtant 
plusisolé. M de Milloué, directeur du musée Guimet, - 
qui revendique pour M. Guimet l'honneur: d'avoir 
rapporté en Europe les premiers spécimens de ces 
textes’, a présenté au Congrès des orientalistes de 
Leyde ja transeription et la traduction, par MM, Re- 
goaud el Yrogizoumi, d'un autre sûtra, le Prajid- 
péramitährdaya  (Quintessence de la connaissance 
parfaite), d'après un texte imprimé à Yedo en: 754 
et collationné avec cinq manuscrits sur feuilles de 
palmier, Ge texte diffère considérablement du texte 
sanseril et tibétain dés manuscrits d'origine in- 
dienne. que donne M: Feer, et qui est beaucoup 
plus étendu. 

Du Buddhisme à Akbar il y à loin, M. Bonet 
Maury, traducteur de l'Akbar du comte de Noer 2, 
essaye de déchiffrer cette figure énigmatique, en qui 
il voit un imitiateur de l'étude comparée des reli- 
gions®, Akbur nest, pour M. Bonct Maury, ni un 
sceptique, ni un politique; c'est une âme souflrante 
en quête de ها‎ vérité et de la paix et qui les cherche 
en vain dans les religions qui l'entourent, Je crains 


Quelques mots sur les anciens lextes sunserits du Japon: (tirage à 
part, Leyde, 1884, Brill, 1 pages in18), > 

Leyde, 18831885, د للمقا‎ volumes. 

١ معدم‎ des religions, ب قار‎ 143-159. 


-RAPPORT ANNUEL. Aï 
que ce ne soit faire l'héritier-des Mogols bien enfant 
du xn° siècle, et peut-être la curiosité indifférente 
de ses ancêtres du x" siècle expliquerait-elle 
mieux cette physionomie,, moins moderne qu'il ne 
semble. Pour: en finir avec linde,.il ne nous reste 
plus qu'à mentionner les recherches de M. Olivier 
Beauregard sur l'étymologie du mot ه‎ Singalais » !; Je 
tableau dressé par M: Vinson du mouvement sclis 
tique, statistique. littéraire et intellectuel de 上 [nde 
contemporame de 1880 à 1884, avec la bibhiogra- 
phie des publications nouvelles relatives à cétte pé- 
ride . principalement en ce qui touche l'Inde dravi- 
dienne*; enfin de résumé par ML Barth des belles 
recherches conduites par عا‎ capitaine Temple sur 
les traditions et des légendes du Pendjab, et qui 
dans ses mains ont: fuit du folklore « l'archéologie 
orale et traditionnelle de la contrée? ند‎ 


Le Cambodge, depuis les riches découvertes de 
M. Aymonier, nest plus qu'une. province épigri- 
phique de .علصلا‎ Le premier fascicule du Corpus 
des inscriptions indiennes du Cambodge, confié à 
M. Barth, sera bientôt aux mains des savants. Ce+ 
pendant M. Aymonier continue , avec. un dévoue- 


١ L'ethnigue angel sa valeur historique, srl étymolae ب‎ san 
orthugraphe, Légde, 1884, ,للملا‎ 41 pages in" 7 

5 L'Ende fronpaise et Les études indiennes عل‎ LSS2 à 1385 (Here de 
linguistique, 1885. p. 37-1085 tirage à part, 25 pages, Maisog: 
CCE |. 

 Mélnsine, 1885. pu 362-366. — Résumé de هل‎ légende du Mahd- 
bhbrata sou La mer lue par des dieux fill, p 465-160). 


à JUILLET 1585. 

ment et un succès que l'Académie des inscriptions 
et belles-dettres vient de reconnaître par une de ses 
plus hautes récompenses, l'exploration du Cam- 
bodge et du Laos et s'engage dans eelle du Tehampa 
où il retrouve une épigraphie sanserite à côté d'une 
, épigraphie nationale. M. Aymonier fait marcher de 
front avec la découverte l'interprétation des docu- 

ments kluners dans laquelle il est seul encore. 

Dans un intéressant article, récemment arrivé de 
Saigon !, il reprend, en la contrôlant à l'aide des 
textes khmers, cetle première esquisse de la chrono- 
logie camhodgienne que M. Bergaigne avait tracée 
il y a deux ans sur le premier lot d'inscriptions sans- 
crites venu en France. La civilisation indienne, se- 
lon M. Aymonier, a été apportée au Cambodge aux 
premiers siècles de notre وغ‎ par des marchands; ils 
s'établissent aux bouches du grand fleuve, jettent des 
comptoirs, sallient aux indigènes, fondent des colo- 
nies d'où sort un empire, La plus ancienne inscription 
date de Bhavavarman qui règne en 600; le culte offi- 
ciel est alors un Brahmanisme éclectique qui fond en 
un seul dieu Vishnu et Civa : les représentations 
higurées annoncent déjà le culte des énergies fe- 
melles de Giva, les Caktis. La capitale de l'empire est 
encore au Sud, à Vyadhapura , dont les ruines se- 
raient à Angkor Baurey, un peu au-dessus des fron- 
titres de la Cochinchine francaise, Entre 670 et 
800 s'étend une période obscure qui voit s'élever 





١ Éreurstins ع‎ teconnasances, 1485, n° 20, ju 53-21 


RAPPFORT ANNUEL. Lu 
les monuments d'Angkor Thom, et, dans le flot con- 
nu de l'immigration hindoue, aborder عا‎ Bud- 
dhisme. En حمق‎ parait Jayavarman, le Két Méaléa 
de la légende littéraire, qui serait le fondateur 
d'Angkor Vat. Une inscription khmère, celle de 
Sdok, la seule connue jusqu'ici qui traite d'histoire 
générale, — toutes les autres étant purement votives, 
— décerne à عم‎ contemporain de Charlemagne le 
ütre souverain de Cakravartin et mettrait Java au 
nombre de ses provinces. Il y a quelques semaines, 
Messieurs, votre président recevait une lettre de la 
Société des sciences de Batayia, exprimant à la So- 
ciété asiatique l'intérêt quelle prenait à ces re- 
cherches d'épigraphie cambodgienne qui peut-être 
éclairernient les origines et l'histoire de la civilisa- 
tion indienne à Java. Vous voyez que le vœu de nas 
confrères de Malaisie est en bonne voie d'être satis- 
fait : en mème temps que leur question nous venait 
de Batavia, une réponse nous arrivait de Saigon; 
cette inscription khmère de Sdok semble être un 
premier chaînon qui relie directement le Cambodge 
et Java et montre que les deux civilisations sœurs ont 
été en rapport historique l'unéavec l'autre et que les 
architectes de Boro-Budor ont pu s'inspirer d'Angkor 
Vat. La série dynastique se suit à présent sans in- 
terruption sut la pierre. Un ministre de Jayavar- 
man V, en 968, laisse dans l'inscription de Srey 
Santhor, étudiée par M. Senart, un beau document 
épigraphique de la propagande buddhique. Au mi- 
lieu du x siécle commence la décadence, Le der- 


VI. À 


SSID ERE Lun bel ل‎ 


où JUILLET 1885. 
nier document épigraphique date de 1 186 + il faut 
passer un vide de 1 60-ans pour rejoindre en pleine 
décadence le premier roi de la Chronique royale, 
La décomposition de l'empire a commencé avant te 
x siècle. Une inscription khmère! de Sokkothai 
(Sukhodaya), émanant de source siamoise, et qui 
montre le roi de Siam appelant de Ceylan un prètre 
buddhiste, semble indiquer à la fois et que Siam s'était 
déjà affranchi en 1 1 Go et que l'aristocratie siamoise, 
probablement d'origine khmère, parlait encore ou 
écrivait le khmer, à peu près comme les barons ani 
glais du roi Édouard parlaient encore la langue de 
leur première patrie où ils rentraient en envahis- 
seurs, Si vous songez, Messieurs, qu'il y à quatre 
ans à peine tout ce qu'on connaissait de l'histoire 
du Cambodge se réduisait à trois noms de rois dés 
chilfrés par ML Kern et à la constatation du carac- 
tere brahmanique et buddhique de la civilisation 
contemporaine du Cambodge, vous jugérex sans 
doute, quelle que puisse être la part d'hypothèse 
que contiennent encore ces premières synthèses, que 
le temps n'a pas été perdu et que, sur ce point du 
moins, la stience française a su mettre à profit l'ov- 
casion et se montrer à la hauteur de ses devoirs et 
de sa fortune, 

Le Siam également a gravité, quoique avec moins 


١ Les Exvcurstons et réconnauissances ont publié en 1884 (n°18, 
1 Aag-434) un essai malheureux d'interprétation de cette inscrip- 
tion por le siamois; l'auteur, M. Schmitt, v voit un document rela- 
ant Fiotroduction du Budihismie en lan 138 du Nirväna. 


OO 人 ويد‎ , 


RAPFPORT ANNUEL. 51 
d'éclat, dans l'orbite de la civilisation indienne, 
d'abord sous l'influence khmère, puis, après l'affran- 
chissement, sous l'influence directe du Buddhisme 
palisant. M. Schmitt ه‎ traduit une inscriplion en 
vieux siamois, déjà étudiée par le Dr Bastian, et qui 
mentionnerait l'invention de l'écriture siamoise en 
lan 1203 de l'ère caka, 1281 de notre tre, 
M. Pavie a parcouru le Cambodge et le Siam en 
relevant un grand nombre de légendes locales, dont 
deux des plus curieuses expliquant le soulèvement 
des monts Dang-rec au nord du Cambodge et la 
formation du grand lac au centre 2. Terminons par 
le pieux monument élevé par un frère d'armes à la 
mémoire de Doudart de Lagrée. M, de Lagrée, le 
fondateur du protectorat français au Cambodge et 
le chef de l'expédition du Mékong, n'était pas seule- 
ment un soldat et un politique, c'était aussi un 
homme de science : il dirigea la première explora- 
tion systématique du Cambodge, en traduisit ln 
Chronique royale, aborda l'étude de son épigraphie. 
M. de Villemereuil a extrait des nombreux manu- 
scrits laissés par M. de Lagrée une masse de travaux 
originaux et de documents relatifs à l'histoire du 
Cambodge depuis les origines, à son archéologie , ses 
monuments et sa linguistique*. Bien que les travaux 

1 Evceursions ef reconnaissances, 1884, n° 19, p. 169164. 

+ Jbid., 1884, n°18, p. 385-{28. CC n° رق‎ 10, 11, 13, 14. 

5 Erplorations et missions de Doudart de Lagrée, extraits de ses 
manuscrits nus en ordre par ML AB. de Villemerenil, Paris , 1884, 


Challamel, Soc pages in-4", — On trouvera tous les textes relatifs 
à Fa nouvelle organisation du Cambodge {Convention de ممم‎ Penh, 


26219 


52 JUILLET 1885. 

des vingt dérnièresannées aient, comme il arrive tou- 
jours sur un terrain si neuf, enlevé à ces pages beau- 
coup de leur originalité, ce livre n'en restera pas 
moins un grand et beau témoignage de valeur scien- 
tifique à la mémoire du commandant : quand l'on 
écrira l'histoire des études indo-chinoises, sa figure 
se détachera au seuil, en tête de cette légion de sol- 
كندل‎ qui, donnant leur vie pour donner à la France 
un empire, écrivaient en même temps pour elle de 
leurs propres mains les premières pages d'un feuillet 
nouveau de la science et de qui cette branche de l'é- 
rudition reçoit comme un reflet d'héroisme !. 


C'est aussi un brillant chapitre de la science mo- 
derne dont M Menant a refait l'histoire en racon- 
tant la découverte des langues perdues de l'Iran, le 
zend et le perse, et eu éxposant les principes et la 
méthode qui ont rendu la parole à leurs monu- 
ments*. M. Darmesteter a esquissé rapidement le 


17 juin 1884), dans les Ecoursions et reconnaisncer, 1885, n° بهد‎ 
.م‎ 108-254, — Agmonier, Notes sur عا‎ Laos, 1° partié, région du 
Sud-Est (Excursions el reconnaissances, 1885, n° 30, p. d:15-366). 
一 Noueët, Excursion chez les Mois de la frontière (ibid, 1884, 
n° 29, p. 5-36}; Humann, Ercursion chez les Mois indéperlanir 
(ibid, p. 27-42); Roux et Vidal, Quinze jours au Combodyé, murs, 
coutumes, superstitions , légendes {Société lanquedocienne de géoyra- 
plie, 1884 ,p. 221-2906, دك‎ 3-351, 453-504 ; fac-simile d'une lettre 
du roi Norodom,. p. عزوق‎ 

١ Bouinais et Paulus, Le royamne de Cambodge, géographie phy- 
sique, historique ; géographu politique, économique {Ferme muritome 
et colonrals, 1884, septembre, p. 514-590), 

* Les langues perdues de ها‎ Perse et de l'Aasyrie, | Perse: Paris, 
1885, Leronx, xt pages ini 8, 


KHAPFFORT ANNUEL. 1x 
développement de la civilisation iranieaue depuis les 
origines jusqu'à nos jours, en essayant de marquer 
le lien de continuité qui rattache la période nationale 
à la période musulmane! M. Dieulafoy a continué 
cette grande histoire de la Perse monumentale , dont 
je vous presentais les premiers chapitres l'an dernier 
et qui, par la précision logique de la méthode, la 
nouveauté et l'étendue des résultats, reste le travail 
le plus original et le plus fécond qu'ait encore pro- 
duit l'étude de l'art antique de la Perse?, Après avoir 
montré l'an dernier que les monuments du Poulvar 
Roud sont l'œuvre de Cyrus et relèvent de l'art grec, 
introduit en Perse par le conquérant de ها‎ Lydie et 
de l'lonie, il aborde à présent l'art achéménide et 
les monuments de Persépolis. L'art de Persépolis 
nest point non plus un art national, car il m'est pas 
en rapport avec les nécessités constructives du ‘pays, 
cestü-dire quil na point les formes que dans le 
cours libre des choses impose la nature des maté- 
riaux. Le plateau iranien n'a point d'eau, partant 
point de bois; toute architecture originaire de Perse 
dérive done nécessairement dela brique, et par suite 
de la voûte, qui permet de construire sans charpente : 
tel est le cas en eflet de l'architecture populaire ; 

١ Coup d'art sur histoire de La Perse, leçon d'ouverture du cours 
de langues et litiératures de la Perse au Collège de France; Paris, 
1885, Lerotis, 67 pages im-18, 

L'art antique de ln Perse, 2° partie, Monnanents de Persépoles, 
دن‎ pages io-folio, ده‎ planches, 1884; 3" partie, La sculpture persé- 


Join, 108 pages, 19 planches, 18845: Paris, Liboune centrale 
d'architecture. 


JUILLET 1885.‏ شخ 

une ville persane vue de haut est un fourmillement 
de coupoles. L'art de Persépolis, qui va chercher ses 
matériaux dans les forals de l'Amanus et du Liban, 
est donc, lui aussi, une importation de l'étranger. 
M. Dieulafoy y retrouve la marque de la Grèce, de 
l'Assyrie et de l'Égypte. 11 poursuit l'influence grecque 
jusque dans les détails les plus particuliers, qui n'en 
sont que plus frappants; par exemple l'emploi des 
rapports mathématiques simples entre les dimen- 
sions des baies: la parenté des deux arts est telle 
qu'elle lui permet de restituer l'histoire de l'ordre 
ionique et de lentablement grec. Les sépultures de 
Nakhshi Rustem montrent, de Gambyse à Darius, la 
tour funéraire de Lycie faisant place à la tombe en 
hypogée de l'Égypte : cest que l'Égypte a été con- 
quise dans l'intervalle et que le Roi des Rois a été 
méditer devant le spéos des Beni Hassan, La sculp- 
ture ornementale est assyrienne et ses modèles sont 
pris à la vieille gravure de Chaldée : le roi égorgeant 
le lion n'est point un symbole perse, c'est la repro- 
duction  d'Isdubar égorgeant le monsire', que 
M. Dieulafoy retrouve encore, reproduit avec une 
fidélité merveilleuse, dans les représentalions ar- 
chaïques de Thésée frappant ها‎ Minotaure : telle est 
la continuité et la parenté de tous ces vieux types 
artistiques de l'Orient et de la Grèce. Dans les autels 
du feu de Nakhshi Rustein, il reconnait le monument 
le plus archaïque de la Perse, dérivé directement de 


١ CE وعم‎ critique 。 2684. t DE, .هنر‎ 115-15 


RHAPPORT ANNUEL. Da 
l'art monumental de l'Assyrie : il en suit la repré- 
sentation figurée sur le revers des monnaies sassa- 
nides, ét relie à travers des dégradations successives, 
fournies par les monnaies, le sablier enrubanné des 
dernières médailles sassanides à la pyramide tron- 
quée quadrangulaire de l'époque assyrienne. C'est 
une, entre beaucoup, des démonstrations de fait, aussi 
neuves que convaincantes, que contient ce livre: 
il est riche en surprises de ce genre et là même où 
il n'emporte pas la conviction, on ne peut sempécher 
d'admirer la puissanée de la combinaison, le naturel 
des hypothèses, l'aisance à se mouvoir à travers les 
formes artistiques de trois ou quatre grandes civili- 
”_sations et à suivre le fil historique à travers l'enche- 
vétrement des emprunts !. 

Duns ذا‎ philologie ancienne, citons les abserva- 
tions pleines de sens de notre confrère M. Wilhelm 
sur la critique de texte dans l'Avesta, qui doit: re- 
poser avant tout, comme loute critique verbale, sur 
le témoignage des manuscrits*; quelques remarques 
de M. de Harlez sur l'âge relativement récent de 
l'Avesta?; la transcription par le mème dé la partie 
perse d'une inscription trilingue trouvée à Hamadun 
et identique, sauf quelques variantes, à celle de 
Suse*, M. Drouin a retracé avec soin, d'aprés les 

١ CT. compte rendu dé M. Drouin dans le Maséon, 1885, p. 105- 
114; compte rendu dé M. Darmesteter dans مسجم ذا‎ critique, 1885, 
LE, pe 483-486. 

5 Extrait du Maséon, 1854, 29 pages. 


3 Musdon, 1585, p, 290-231. 
١ Musion, 1885, p. 88-89. 


١ 


JUILLET 1885.‏ اق 

travaux les plus récents, ها‎ filiation des alphabets 
pehlvis et la succession des monnaies persépali- 
taines, arsacides et sussanides, classées d'après les em- 
ractères, les types et les formulest, 

Les instruments pour l'étude du persan eonti- 
nuent à se multiplier. Après le manuel de Guyard, 
après la nouvelle grammaire de M. Chodzko, après 
les Dinloques de M. Kazimirski, après la Chrestomathie 
de M. Scheler, vient aujourd'hui un dictionnaire 
français-persan, œuvre posthume de M. Nicolas, Le 
traducteur d'Omar Kheyyam, l'auteur des premiers 
dialogues persans composés en France (185), avait 
entrepris la tiche colossale de faire passer en persan 
le dictionnaire de Littré, Les difficultés matérielles 
de l'œuvre la réduisirent à des proportions plus mo- 
destes et peut-être plus utiles, et M. Nicolas tira de 
son travail un diclionnaire abrégé en deux volumes 
dont le premier vient de paraitre par les soins de 
son fils. Malgré tous ces travaux, il manquait encore 
à l'étudiant un texte authentique de la langue po- 
pulaire vivante, chose difficile à trouver, car en 
Perse, selon le mot de M. Barbier: de Meynard, 
“écrire comme on parle est un crime de lèse-rhéto- 
rique.» Gette jaeune va être comblée. En 1850 , un 
gouverneur de Tiflis, ayant la nostalgie du boule- 
vard, avait fait construire une salle pour jouer le 
répertoire français. Un Ture au service de la Russie. 
le capitaine Feth Ali, en entendant Scribe, se sentit 

١ ممم‎ archéologique, 1484, 11, m 150165: 1885, 0 I. 


37 “NA -3 24. 





RHAPPORT. ANNUEL. 


poète et écrivit en ture de l'Aderbeïdjan pe: 
médies de mœurs, que traduisit en persan un Ger 
tain Mirza Dja'far, réfugié à Tiflis, étant forcé de 
fuir de Perse pour insuffisance d'orthodoxie. Elles 
sy prétaient d'autant mieux que ce sont les mœurs 
persanes qui en font les frais. MM. Haggard et Guy 
le Strange avaient déjà publié et traduit en anglais 
une de ces comédies, Le Vrzir de Lankuran : M. Bar- 
bier de Meynard en publie trois autres, en s'atta- 
chant à faire ressortir les particularités de langue et 
de lexique. N'ayant en main que les premières feuilles , 
nous reviendrons sur ce livre l'an prochain : nous 
pouvons dès Tinstant le saluer comme Île texte le 
plus précieux que l'étudiant puisse avoir en main 
pour l'étude du persan contemporain. 

Je mentionnerai ici, faute de savoir à quel groupe 
rattacher leur objet, les recherches de M. Sioufli 
sur le culte de la secte étrange de ces Yezidis, qui 
ont pour dieux leurs chefs, population misérable 
qui gagne le ciel en adorant des chefs aussi misé- 
räbles. On dirait une sorte de chisme ultra, mais 
qui a pris pour patron le bourreau même des Alides, 
Yezid. M. Siouffi raconte la vie et la légende du res- 
taurateur et du patron de la religion, le Cheikh'Adi, 
mort en 557 de l'hégire et que la tradition rattache 
aussi aux Ommeiades !. 


١ Journal asüntique, 1885, t. .م ,ل‎ 7808. 


0 1 


58 JUILLET 1885. 


Presque tout l'effort de l'épigraphie sémitique s'est 
concentré celte année sur l'Arabie du Nord, dans 
cette région éclairée d'une façon si inattendue par 
les découvertes de M. Doughty! et de Huber. Aux 
vingt-sept inscriptions nabatéennes de M. Doughty, 
publiées et traduites lan dernier par les soins de 
M. Renan?, et qui nous font faire connaissance avec 
la dynastie et la civilisation nabatéenne du temps 
d'Auguste au temps de Titus, se sont ajoutées les 
dix ou quinze inseriplions de même ordre, envoyées 
de la même région de Medain Saleh par le vaillant 
et infortuue Huber?, M. Philippe Berger a accompli 
la tâche oficielle de déchiffrer et de traduire ces 
textes d'une épigraphie souvent équivoque: M. Ha- 
lévy a proposé à ces lectures quelques corrections 
heureuses. Ces nouvelles inscriptions, quoique ré- 
pétant souvent celles de M. Doughty, présentent 
cependant des formules nouvelles, et l'ensemble 
permet de suivre presque année par année la liste 
des rois nabatéens. L'onomastique de ces documents 

١ Voir le rapport de l'an dernier, 1884, p. 63. 

* Documents épigraphiques reneillis dans le nord de l'Arabie, par 
اا‎ Pr extrait des Notices et Extras), Paris, Klinck- 

- Voir plus haut, p. 28. 

* Nouvelles inscriptions nabaiéennes de Medain Salck, Paris, Impri- 
mere nationale, 1884, وه‎ pages in-{”, à planches (estrait des 
Se rendus de lAcælénie des inscriptions, séance du المج 5د‎ 

5 Jlerue des études juiver, jauvier juin 1885, p. 260-261. 


HAPPFORT ANNUEL. «ul 
offre une particularité curieuse. qui a été txpliquée 
par M. Clermont-Ganneau : ce sont des noms propres 
formés sur le type des noms théophores, mais où le 
سمت‎ divin est remplacé par un nom d'homme د‎ 
M. Clermont-Ganneau note que ce uom d'homme 
est toujours un nom de roi, et conclut qu'il s'agit de 
rois divinisés, l'apothéose royale étant usuelle chez les 
Nabatéens, de sorte que ces noms sont de véritables 
théophores !. 

L'oasis de Teima, à l'est de Medain Saleh, a 
fourni une épigraphie moins riche, mais inliniment 
plus ancienne, et dont le monument le plus impor- 
tant est cette stèle déjà célèbre, dont la découverte et 
l'acquisition restera un des plus beaux titres de Hu- 
ber, Les travaux qu'elle a suscités en Allemagne et en 
France sont déjà nombreux, M. Clermont-Ganneau 
y a jeté un rayon de lumière en reconnaissant dans 
le mot Celem, qui désigne d'ordinaire une image ou 
une statue votive, le nom d'un dieu, le dieu Gelem*, 
que M. Renan considère comme abrégé de Gelem 
Baal ulmage de Baal», et envoie prendre place à 
côté des Pené Baal, des Shem Baal et des autres hy- 
postases déjà connues de la mythologie sémilique. 
M. Renan a montré que cette imseriplion nest point, 
comme on le croyait, la dédicace d'une statue ; c'est 
l'inscription commémorative de l'introduction d'un 
dieu étranger à Teima : c'est l'acte par lequel un 

١ Revuearchéologigque, 1885, 1. ]ل‎ Po 170-1783 cf Revue critiqie, 


451 دك عم , 11 با ,1884 
p. 265-166, 4422444,‏ لل ériique, 1884, L‏ عسمزر 2 


00 JUILLET 1685. 

homme de Hagam, domicilié à Teima, consacre un 
lieu à son dieu national en le mettant sous la pro- 
tection du dieu de Teima; contrat de dieu à dieu, 
qui est bien dans l'esprit d'éclectisme de la vieïlle 
mythologie sémitique; il y a entre les dieux un droit 
des gens : imaginez, dit M. Renan, un Fyrien saert- 
fiant à Baal sous Salomon et mettant ses hommages 
sous la sauvegarde de Yahve + 

L'inscription nabatéenne de D'meir, récemment 
publiée et interprétée par M. Sachau, a permis à 
M. Clermont-Ganneau d'établir avec beaucoup de 
vraisemblance l'usage, à l'époque de cette inscription 
(410 de Séleucus, وو‎ de l'ère chrétienne), d'une tre 
des Seleucides adaptée au calendrier romain, c'est- 
à-dire procédant par années juliennes?, 

La langue de toutes ces inscriptions est plus ara- 
méenne qu'arabe. M Halévy, qui l'identilreavec l'ara- 
méen parlé par les Juifs après l'exil, a tiré de là un 
certain nombre de conelusions hardies qui auraient 
besoin d'être discatées chacune à part, H pense que 
les oasis de l'Arabie déserte étaient habitées par une 
population araméenne, en possession d'une civilisa- 
tion avancée, probablement d'origine assyro-babylo- 
nienne; que les Ismaélites de la Bible sont des Ara- 
méens, non des Arabes; que l'arabe actuel , le dialecte 
des Corcischites, n'est devenu classique et langue 

١ مسمم‎ d'anyrioloque et d'archéologie ortentale, 1884, 1 21 
ممصمل ؟‎ critique, 1865, p. فوطق‎  دعةصسحجج.‎ CF le Rocneil d'or 
متجواضك‎ orientale où M. Clermont-Ganneao a réuni derniers mg- 


sais épigraphiques (1° Fascicule, Paris, 1885, Leroux, 80 pages 
أ"قون‎ et Journal DEPILTET LUE 1885, LE, p. 344. 


RAPPORT ANNUEL. أن‎ 
générale qu'à la faveur du Coran. L'araméen aurait 
été la langue première des Juifs qui auraient appris 
l'hébreu des indigènes de Ganaan; quant à l'araméen 
d'après l'exil, ils l'auraient reçu non des Syriens, 
mais عل‎ colonies araméennes déportées d'Arabie en 
Palestine par Sargon!. Selon M. Halévy, le nom 
même des Arabes n'est pas arabe : c'est le nom assy- 
rien des « gens d'occident », qui s'est étendu jusqu'à 
eux de proche en proche et qu'ils ont fini pur adop- 
ter, M. Philippe Berger présente des conclusions 
en partie analogues dans une intéressante conlé- 
rence où il suit le travail ها عل‎ découverte épigra- 
phique dans l'Arabie avec Fresnel, Arnaud, Halévy, 
Waddington, de Vogüé, Doughty, Huber, et montre 
comment l'exploration, partant à la fois du Nord et 
du Sud, du Hauran et du Yémen, se rencontre el se 
pénètre presque sur toute la ligne, l'épigraphie علط‎ 
myarite, partie de Saba, allant mourir à l'extrème 
Nord, en pleine Syrie, sur les rochers de Safa, tandis 
que l'épigraphie araméenne ب‎ descendant du Hau- 
ran, couvre tout le Nord et s'avance jusqu'au cœur 
de l'Arabie aussi loin que le grand empire nabatéen. 
L'arabe qui couvre aujourd'hui tout l'Islum est عد‎ 
cure muet : c'est le dialecte obscur d'une petite tribu 
qui le portera par la conquête dans la moitié du 
monde, comme Rome à fuit du latin”. 


١ Revue des études juives, 1884, n° 17, je 1-20. 

2 Jonraul anatique , 1884, با‎ 11 , p. 565-270. 

à Bulletin de l'Ausnrintion scientifique de France, emai 18845, 
本 和 让 下 


03 JUILLET 1885. 

L'épigraphie araméenne de Palmyre est représen- 
tée par quatre inscriptions inédites communiquées 
par M. Ledrain, et qui apportent leur contingent 
à l'onomastique palmyrénienne!. Les Chaldéens de 
Salamas , dont M. Rubens Duval nous a fait connaître 
le dialecte moderne, eñtrent aussi grâce à نط‎ dans 
le cercle épigraphique*, Il a su obtenir, par l'inter- 
médiaire d'un prètre chaldéen des missions étran- 
gères, le père Bedjan, les estampages de huit in- 
scriplions anciennes du cimetière et des églises de 
Salamas et des énvirons. Ges inscriptions sont mal- 
heureusement en syriaque classique; le dialecte 
populaire ne s'écrit que depuis que les missionnaires 
américains ont passé à: elles ont surtout un intérêt 
épigraphique et historique : la plus ancienne , qui re- 
monte à 697, montre déjà le type nestorien que l'on 
croyait plus récent et elle prouve l'établissement de 
l'église araméenne à Salamas dès la fin du vu siècle, 


Sur le sol phénicien , les fameux chiens du temple 
d'Astarté à Citium continuent la série de leurs méta- 
morphoses. Identiliés par les uns à des personnages 


١ Journal asiatique, 1884, ا‎ IT. p. 568-570. 

> Fleeue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 1484, pe 79-76. 
Rapport de M. Pognon sur quelques inscriptions palmyréaiennes | Revne 
l'assyriolaque, 1884, p. 76-50; publiées dans le Journal asiatique, 
1884, 1.1, 558-560; cl le rapport de l'an dernier, p.72). — Les Jn- 
sertptions grecques inédites du Haurun et iles régions adjacentes, pu- 
bliées par M. Clermont-Gannenn { Revue archéologique, 1884, & Il, 
.م‎ 260-280; 1885, LI, p. 63-63; au nombre de 46, relevées par 
M. Loevived, vice-consol de Danemark à Beyrouth}, présenter 
quelques données sur lanomastique sémitique de rw siècle, 


RAPPORT ANNUEL. | 1 03 
humains peu respectables, ramenés par les autres 
aux proportions plus modestes et plus morales de 
simples chiens de garde, ils essayent à présent de 
s'élever à la dignité de la profession médicale, M. Sato- 
mon Reinach à ingénieusement rapproché des chiens 
du temple d'Astarté eeux du temple d'Épidaure, 
de qui des inscriptions, découvertes par M. Caw- 
vadias!, viennent de mettre hors de doute le rôle 
sacré dans le culte d'Esculape. M. Reinach se فل‎ 
mande si les chiens de Citium n'auraient pas aussi 
rempli-un rôle de ce genre, soit comme médecins, 
si Eshmun. le prototype phénicien d'Esculape, étah 
associé au culte d'Astarté, soit à quelque autre titre 
mythique *, MM. Clermont-Ganneau” et Gaidoz* ont 
apporté des textes nombreux à l'appui des prémisses 
de M. Reinach, sinon de sa conclusion qui reste 
douteuse. Une monnaie inédite de Baalram, père 
de Melekiaton, le premier roi en titre de Citium, a 
permis à M Sorlin Dorigny de refaire l'histoire صل‎ 
ütre royal de Gitium sous la période perse, 

Les fouilles de Carthage sont interrompues , arrêt 
qui ne sera sans doute que momentané, M. de 
Sainte-Marie vient de publier l'historique de ces 
fouilles déjà anciennes de 1874, qui, entre Byrsa 


١ Analysées par M. Reinach dans la Revue archéologique (1884, 
L بم ,لا‎ 58) : le chien guérit en Téchant la partie malade. 
+ Here archéalagique , 1884, 1,11. p, 129-255. 
+ Devue conique; 1884, 1١ Il, م‎ 502-5oû%: ef Reinweh, Re- 
vas archéologique, 1883, p 93-94. 
8 Revue archdologique, 1894, 2 داج ,آلا‎ 7-25 
8 Herve de ministre , 1864, ps 28g-299. 








古本 


1 JUILLET 1645. 

et la mer, ont mis au jour cette quantité effrayante 
de Babbat Tanit qui, malgré leur monotonie déses- 
pérante, finissent par racheter, à force de noms 
propres, le vide de leur contenu, et ont permis 
de reconstituer la liste des dieux phéniciens avec 
les noms de leurs adorateurs !. M. de Sainte-Marie 
pense que toutes ces stèles sont les matériaux des 
édifices construits par les Romains avec les débris 
du dernier siège. Cette supposition, si elle était bien 
fondée, détroirait toute chanee de découvertes d'en- 
semble. M. Reinach, d'après des observalions faites 
Sur les lieux, a établi qu'heureusement 11 nen est 
rien *. 

La topographie de Carthage dans les périodes 
punique et romaine, et d'une façon générale toute 
la géographie punique, sont décrites d'une facon 
définitive par Charles Tissot, dans sa Géographie com- 
parée de la province romaine d'Afrique”, œuvre monu- 
mentale, qui a rempli toute une vie“. C'est un des 
livres qui montrent le mieux tout ce que l'orienta- 
lisme peut recevoir des mains de l'archéologie clas. 


١ Mission à Carthage, Paris, 2884, Leroux, 234 pages grand 
inf". 

2 Reune archéologique, 1884, LI, بم‎ 381-3548. 

١ Tomel, Paris, Imprimenienationale, د‎ 8584 , vor-Gyz pages in-4", 
— Compte rende de M. Beinwch, par les sains de qui l'ouvrage a 
dé publié, dans da Mevue critique, 2884, ا‎ Il, p. 385-390.— Der- 
niers échos de la polémique sur la position du luc Triton, Revne 
critique, 1685, 1١ 1, p 35-56, 55-58 (correspondance animée 
entre MM. Rouire et Reinach |. 

١ Reinach, Notce Mographique sur Charles-Jocph Tissot, Paris. 
2885, Klineksieck, 86 pages "مما‎ , 


” _ ed 


HAPFPORT ANNUEL. 05 
sique sur ce terrain si remué, où l'Orient ne perce 
jusqu'à nous qu'à travers la couche latine. 

Un touriste! intelligent, M, Paul Melon, vient 
d'ouvrir, à Mahdia, un nouveau champ d'explora- 
tion : il a découvert aux environs de la ville, à quel- 
que distance de Monastir, une nécropole considé- 
rable, qui avait jusqu'alors échappé à l'attention des 
voyageurs et qui sétend parall“lement à la mer sur 
une longueur de à à 6 kilomètres, Déjà dépouillées 
par les Arabes chercheurs de trésors, les quelques 
chambres ouvertes par M, Melon n'ont point fourni 
d'objet important ; mais il a eu la bonne pensée d'en 
relever la disposition et les dimensions avec une 
exactitude toute scientifique. Ces relevés ont con- 
duitM. Renan ä une observation importante: c'est que 
le type de ces tombeaux n'est point celui de Tyr, 
celui qui est classique en Afrique, mais représente 
le type beaucoup plus rare de la nécropole d'Aradus?. 
M. Melon a également envoyé quelques inscriptions 
néo-puniques peintes sur vase : ee n'est que le dé- 
bris d'antiquités plus nombreuses, découvertes dans 
des travaux militaires sur l'emplacement de l'an- 
cienne nécropole de Sousse et aussitôt dispersées. 
Les ruines vont vite en Tunisie, comme dans toute 
l'Afrique du Nord. Des voix autorisées se sont déjà 
élevées, mais en vain, contre le vandalisme des in- 
gémieurs ct aussi contre l'anarchie de ها‎ recherche 


١١ De Palerme à Tunis, par Malle, Tripoli et La cdte, Paris, 1885, 
Plon, 215 pages in-1, 
+ Hévue archéologique, 3884. 1, I, pe 166-174 
WI. 3 


ai JUILLET 1885. 

archéologique qui, si l'on ny prend garde, fera bien 
vite pour la disparition du passé autant qu'ont fait 
des siècles de barbarie !. 

M. Perrot vient d'achever l'histoire de l'art phé- 
nicien?, Après l'architecture et la sculpture, où قل‎ 
Phénicie est inférieure et sans originalité, il a passé 
aux arts secondaires : glyptique, céramique, métal- 
lurgie, bijouterie, où elle reprend le dessus sur ses 
maîtres assyriens et égyptiens, développant et per- 
fectionnant les procédés inventés par ses prédéces- 
seurs, créatrice à son heure; faible dans la concep- 
tion esthétique, admirable par ce qu'elle met de 
génie pratique jusque dans l'art. L'art phénicien, 
porté sur toutes les côtes de la Méditerranée, a jeté 
à Chypre une colonie, l'art chypriote, qui se ren- 
contre avec l'esprit gree dans un produit composite, 
sans originalité inventive, mais de forme curieuse et 
qui livre plus d'un secret intéressant, car il fait assister 
à la lutte des trois seules écoles vraiment originales 
quait eues l'antiquité, l'école égyptienne, l'école 
assyrienne et l'école grecque. M. Perrot suit l'art 
chypriote dans son développement un peu lourd 

١ Vœu de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en faveur de 
la conserration cles monuments et Tunisie, — Bulletin de سممرريء ممم‎ 
dance africaine, 1884, p. 141-315 (démolition de l'arc de triomphe 
À ad at ons Lt 
garde dis nl femme}. جد‎ den à LI SR 

١ Histure de l'art antique, 1 111 , Phénicie, درق معنا‎ 
عل ءانا‎ rapport de np Traduction Bye ke W. Pro 


trong | History of Art in Phnicia and ie Dependencies, in 1 vol. 
Chapman and Hall). | 


RAPPORT ANNUEL. 67 
jusqu'à l'instant où le triomphe politique de la Grèce 
a son retentissemént dans l'art, où s'emparent de lui 
des formes plus pures et plus nobles, où Héraclés 
prend possession du temple de Melqart et où Citium 
adopte pour Astarté les traits de l'Aphrodite clas- 
sique |. 


Le sceau d'Obadyahou , « serviteur du roi, » publié 
par M. Clermont-Ganneau, semble être un des mo- 
numents les plus précieux de cette archéologie de 
la Palestine, si riche en déceptions, dont le même 
épigraphiste vient de nous redire les mirages” : il 
remonterait à un fonctionnaire de l'époque royale 
de Juda, peut-être même d'Israel 3, Ce sceau serait 
presque aussi vieux que la stèle de Mesha ou que 
l'inscription de Siloé. M. Halévy a consacré à ja 
Grande Déesse les capitales de Moab et d'Ammon, 
dont le nom de Rabbat, «la grande,» ne serait plus, 
comme on le croit généralement, une épithète de 
la ville, mais celui de la Déesse même qui y était 
adorée *. M. Halévy s'est aussi attaqué à ces noms 
divins, encore si mystérieux maluré tant d'essais, 
qui dominent toute la mythologie sémitique, El, 


١ Ledrain, Études sur quelques objets sémutiques | Rrvme d'assryrie- 
loge et d'archéologie orientale, 1884, p. 66-60; entre autres un sceau 
araméen avec représentations copiées des monnaies de Delphes |. 

Les frandes archéologiques en Palestine, Paris, Leroux, 1885,‏ ؟ 
pages im-16.‏ 357 

1 Revue archéologique. 1885, t. 1, p. 1-6. 

“ Journal astatique , 1885, ١. 1, pe das. 


05 JUILLET 1885. 

Eloha, Baal. Ashtoret ! et enfin au nom ineffable 
lui-même. accepte la lecture généralement admise 
de Yahre, mais lui refuse tout sens métaphysique : 
Yahre ne signifie point le Dieu qui est, mais le Dieu 
qui dit à son peuple : عله‎ suis avec toi; » c'est done 
essentiellement le Dieu national et son nom n'est 
point le symbole d'une révolution religieuse : Yahre 
n'est pas une création de Moïse, et il fournit des 
noms à des personnages aussi anciens ou plus an- 
ciens que Moïse .؟‎ L'étude sur Habakuk de M. An- 
toine Baumgartner est un spécimen rare en France 
de monographie biblique à da façon allemande. Le 
livre du prophète Habakok, par l'absence presque 
absolue de tonte indication historique, est un de 
ceux qui prêtent le plus aux combinaisons. M. Baum- 
garer expose ‘et réfute les systèmes qui le placent 
sous Jehojakim et Josias et le reporte à la seconde 
moilié du règne de Manassé; il défend, par le كنا‎ 
moignage des cundiformes, les traditions des chro- 
niques sur la captivité et le retour de Manasst, et 
explique par le don prophétique l'annonce de l'in- 
vasion des Chaldéens qui, à celte époque, étaient 
encore à l'arrière-plan, L'auteur a réuni avec beau- 
coup de soin toutes les traditions rabbiniques et pa- 
tristiques qui se sont formées sur le personnage 


ee des études juives, 484, n° كه تقو يقد‎ R Duval. 
sûr Fexpliestion de 9 par DH, Müller {Journal asiatique, 1885, 
LL, pe 335-339). 

* eve iles études juives, 1884 0° 18 p.163 7a— 1 NoëlGue- 
نسعم‎ du Mussy, Etude sur l'hyiène de Moïse, Paris: Delahaye, 1885. 


HAPPORT ANNUEL. Gt 
mystérieux de Habakuk, et dans l'exégèse il se 
montre parfaitement au courant des explications 
traditionnelles qui ne sont pas toujours moins bonnes 
ni moins sensées que celles des écoles modernes! 

MM. Duval? et Halévy* ont protesté chacun de 
leur côté, avec beaucoup de vigueur et de bonnes 
faisons à l'appui, contre ces empiétements de l'assy- 
rien sur la philologie hébraïque, dont le livre de 
M. Frédérie Delitzch donne de si curieux exemples. 
L'assyrien, grâce à l'effacement des variétés phoné- 
liques de la gutturale et des semi-voyelles, est de 
loutes les langues sémitiques celle qui a le plus à 
apprendre des autres et le moins à leur enseigner. 
M. Halévy a proposé d'expliquer le beth initial. qui 
parait dans un certain nombre de noms propres 
énigmatiques, en les considérant comme des com- 
posés de ab « pires, à la icon des noms arabes en 
Abu. Signalons encore la théorie de M. Halévy 
qui fait remonter la présence de l'araméen en Pales- 
line jusqu'à l'époque des Septante, à raison dés mots 
hébreux qui seraient rendus dans les Septante en 
transcription araméenne ; les observations de 

١ Le prophète Habakuk, irtreduction criique et erégées, avec ei 
ment spécial des commentaires rublinigues, du Tulouul et de ها‎ trad 
ton, Leipris. W. Drugnulin, 1885, 5خ‎ pages “قعن‎ — 1} Har- 
,رح‎ ١ Néuaufgefandene hebrwische  Bibelihandschrifien. (article de 
M. .ل‎ Dercubourg, Revve des druiles juives, 1885, 及- 

+ id, 1884, n° 16, p. 30-326, 

ul, 1885 0 19-30, p. 197-305. 

. Île, , 1, 1 19-20, LE 是” 地。 

owninl asiatique, 1885, LE, pe 33. 


70 JUILLET 1885. 

M. Duval sur l'araméen biblique, qui ne représente 
que de très loin la langue parlée du temps des au- 
teurs, et par la faute de la massora et par le fait des 
hébraïsmes admis dans le texte !: enfin une étude 
nourrie de M. Lambert sur le sens et les emplois 
de deux particules talmudiques *. 

La question controversée de la vie future chez les 
Juifs a été reprise par M. Montet, Il ne المع‎ pas 
que la croyance remonte plus haut que le n° siècle 
avant notre ère: elle.a été introduite sous la double 
action. du Mazdéisme, apportant la résurrection des 
corps, et de la philosophie grecque, apportant lin 
mortalité de l'âme”, M. Israël Lévy a présente de 
séduisants rapprochements entre la légende judéo- 
chrétienne de Melchisédec et la légende juive d'Abra- 
ham, et entre la légende de Bartholomée, l'apôtre 
des Indes, et celle du démon Ben (Bar) Talmion 
dans le Talmud : les objections élevées par M. Ha- 
lévy contre ce dernier rapprochement né semblent 
pas suffisantes pour écarter les analogies frappantes 
des deux récits”. Les vases magiques judéo-babylo- 


١ Jevne des études juives, 1884, n° 45, pu 258-143, — Du mime, 
sur une théorte nouvelle relative à la formation du ploriel externe en 
arabe et en himyarité (Journal anatique, 1885. L 1 p. 533-333). 

4 Revue des études juives, 1884, n° 18, p. 290-300 (ND TK el 
VIN signifiant l'un ét l'autre si et أكثم‎ |. 

١ Hevte des relopions,-1 884, mai-juin, p. ,ودة-جمة‎ — Edmowd 
Stapler, La Palestine au temps de Jésus-Christ d'aprés Le Nouveau 
Testament, l'historien Fons J'ostphe et ler Talmuds, Paris, Fischha- 
cher, 1885, 531 pages in-5". 

١ عمسم‎ des études juives, 1884, n° 16, من‎ 197-205. 

Vi, 1885, n° 19-20, pe 60-65 {Ben Thyméiot et هاف اكول‎ 


RAPFORT ANNUEL, 71 
niens trouvés dans la nécropole de Hillah, dont 
MM. Halévy, Babelon et Schwab ont déjà étudié 
plusieurs spécimens, sont loin d'avoir dit leur der- 
nier mot; M Henri Hyveroat en fait connaître un 
nouveau spécimen de mème provenance, déposé 
au musée de Cannes et couvert d'une longue in- 
scription chaldéenne, dont il donne la traduction 
avec un cornmentaire approfondi !. Ces textes pré- 
sentent l'intérêt d'être, après les textes cunéiformes, 
les plus anciens documents de la magie chaldéenne, 
ou du moins les plus directs, car les formules ma- 
giques du Talmud sont probablement plusanciennes. 
M. Hyvernat penche à faire descendre l'âge de ces 
vases jusqu'au vil siècle de notre ire. 

La traduction du Talmud de Jérusalem, de 
M. Schwab, s'est enrichie d'un VIF volume, conte- 
nant les traités de Yebamoth et de ,“ماوق‎ M. Deren- 
bourg a retrouvé dans le Talmud le nom hébreu de 
la. Montagne de Fer, mentionné dans Josèphe *. 
M. Dareste a exposé les principes généraux de la lé- 
sislation rabbinique d'après le Code algérien d'Eben 


mére); réponse de ME. Israël Lévy, Encore nn mot sur la عه جو‎ 
PBartalmion (ibid, p. 66-231 

١ ertschrift für Retlschrrftiprachforschung , 1885, p. 113-148. 

1 Paris, 1885, Maisonneuve et Leclerc, rv-353 pages in-8°, 

+ Meme des études juives, 1884 , n° 18, p. 255-276. — Haggnda et 
légemle (ibid, n° 18, ,مر‎ Sos-doû; ln Haggnda, comme le veut 
M. Güdmaun, s'oppose primitivement, nou pasà la Halacha ou dog- 
mütique, mais au ملاظ‎ où à l'histoire proprement dité; c'est l'his- 
toire traditionnelle et légendaire), — Jastrow, Notes sur Sanhddrin 
(ob, n° 16, عم‎ 275-280). 


本 
-* - / > 


72 JUILLET-1885. 

Hazer1 La littérature néo-hébraïque est cette année 
représentée surtout par un livre arabe et caraîte : 
c'est le commentaire de Rabbi Yapheth de Bassora, 
sur le Cantique des cantiques, publié ét traduit par 
M. l'abbé Bargès. Rabhi Yapheth est un docteur 
caraîte du كد‎ siècle, qui a beaucoup polémisé contre 
les rabbanites et commenté toute la Bible. Son in- 
terprétation du Cantique est d'ailleurs allégorique 
comme celle des rabbanites®. M. Neubauer nous fait 
connaitre deux ouvrages inédits de casuistique et de 
théologie d'un docteur provençal du x siècle, 
David Kokhabi, et donne en spécimen une page 
curieuse contenant ها‎ chronique de la tradition 
orale, depuis la rédaction de la Mischnah jus- 
qu'au temps de l'auteur, avec un essai de classifica- 
tion des écoles et des indications indirectes sur 
les livres qu'avait en main et qu'étudiait un rabbin 
du xrv siècle ?, 

L'histoire des Juifs depuis la dispersion est pré: 
sentée par M. Théodore Reinach dans un tablean 
d'ensemble très clair et généralement bien propor- 
lionné d'après les travaux les plus récents *, Nous ne 

١ Jourual des Sasants, 1884, p. dod-316, 3:5-345. 

١ Paris, 1884, Leroux, xxvnr-s10 pages in-S'; 150 pages le 
texte, 

١ ممما‎ des études juives, 188%, n° 18, دنم‎ 14-330. — Lévy 
stat, Un manuscrit hébreu de la bibliothèque عله‎ Vesont (urailuction 
du Guide des égarés, سالا‎ Tibbon: rapporté par M. Beauchamp de 
expédition d'Égvpte: bu, 1884, n° 16, .م‎ 383-284}; — Bacher, 
ولا‎ abrégé de grammaire hébraïque de Benjamin ben Jude dé Forme, 
ét Le Prtah debaraï (ibid, 1885, n° 19-20, p1a%16f). 

١ Histoire des معنا عبرا‎ deparss l'époque de leur dispersion رعسل‎ 


RAPPORT ANNUEL. 73 
suivrons pus ici Les travoux relatifs à leur histoire 
locale !; nous renvoyons à la Revue des études juives * 
pour une série d'études sur leur histoire en France”, 
en Savoict, dans les États pontiicaux, en Pro- 


nus jours, Paris, 15885, Hachette, xvrrr-423 pages m-16. .آنا‎ comptes 
rendus de MM. Loeb (Revue des étules juives, 1884, n° 18, p' 3 6ن‎ 
Jo} et املا‎ Beuss {Here des religions, 1885, p. 215-230). 

١ Les Juifs d'Hyparpa | Salomon Beïnach, Revie des études juives 
1885, n° 19-20, p. 74-78). — CE Kaoffmann, Pline l'Ancien en 
Judée (dans ها‎ guerre dé Titus: d'aprés une insériplion d'Arailos, 
restituée par M. Mommsen, ibid, 1885, n° 19-20, p. 252-253), 

5 Jbul,, p, 10-31, — KauTmann, Sionmel bn Abbas {apostat juif 
du ju siècle, auteur de L'humiliation بلول نعل‎ chi, p. 151-964. 

Hevie des études juires, 2884, n° 16, p 161-196; 0° 17,‏ د 
p23%08 0" 18, p eBg-013; 4485, n° 19-20, p. 438-230‏ 
Neubuner, Docyments inddèts (1884, n° 17, p. 51-63; Jacob, ji: de‏ 
Lmols; auteur, inconnu jusqu'ici, d'un ouvrage de morale‏ عله Moïse‏ 
ot de casnistique, récemment entré au British Museum, écrit entre‏ 
en Provence. M, Nonbaner on donne des extraits,‏ 1361 )م 1355 
contenant deux passages empruntés À un philosophe de Rome que‏ 
peut identifier :和 est à regretter qu'il n'en ait pas donné‏ عم l'éditeur‏ 
Chartes lutines dé Corbeil: — Chartes des Acchivés‏ حي traduction‏ ها 
nationales relatives à l'histoire des Juifs de Pontoise et d'Aubervil-‏ 
hérs, éte.}. — Elie Scheïd , Histoire des Juife de Hagaenan pendant‏ 
p. 249-2354; 1585, n° 19-20,‏ .قد n°‏ ,1884 تيس lu péricle‏ 
pe sodeadr, — À, Cohen, Le rabbinat & Mets peulant la période fran‏ 
Prodhomme, Notes‏ ب n° 16, p.355-174).‏ ,1884( 1567-1871 ممع 
et documents sur les Juifs du Dauphiné, 1884, n° 18, ad1-163, —‏ 
ee juive, dessinées d'après nature, par Bernard Picart.‏ ما عل Soënes‏ 
reproduction par l'héliogravure, 15 gravures, Paris, 1884, Duclichur‏ 
tous les peuples). —‏ عله (extrait des Cérémontes et cotumes reliqueuses‏ 
En rideau de synagogue en 1796 (dans la collection Goupil; Revur,‏ 
p. 209-294 |.‏ ,19-20 "0 ,1889 

des Etuer de la Savoie (pendant les‏ تقول Gerson, Votes onrtes‏ ؟ 
235a4a), —‏ .م ,16 “ou”, uv" ot av" siècles), Hevur, 1884, n°‏ 
Loeb, Un épisode de Fhistoire des Juifs de Saroie |Procts du Talmud‏ 
p. ds-50).‏ :مود en 1436 ct 14295 Heu, 1885, n°‏ 

* Neubauer, Dociments sur 二 nian 885 "كس‎ 19-20, p. 79-107 : 





74 JUILLET 1885, 
vence !, en Espagne*, en Italie*, en Algérie*, en 
Belgique”, en Angleterre”, Mentionnons à part عق‎ 


Shemariah de Négrepont, faux messe du milieu du "جع‎ siècle; Laure 
et Pétrarque, d'après Juda Messer Léon (écrivain du commencement 
du sv siècle, raconte l'histoire de Laure dans tin commentaire 
sur le chapitre xxxt des Prorerbes, pour prouver qu'elle n'est pas 
un personnage fictif}, ele. — Ch, Dejob Documents عبس‎ es Juifs 
DE LPS SERA 1884, 0" 17 p 87-92 كا‎ de Maukle, Les 
Juifs dans Les États français du Pape an moyen dge, بالط‎ 1884, 
n'ig,pe ترمدو‎ 1885, n° رمدو‎ p.145-1632. 

١ Neubaver, Documents su Narbonne, ibid. (extraits de Meir ben 
Simon, ,منت‎ à propos de iradilions anciennes suivant lesquelles 
Charles Martel aurait divisé ln seigneurie de Narbonne en trois parts, 
dont une réservée aus Juifs}. — Joseph Simon, Histeire des Juifs cle 
Nimes (1884, n° 4-5, p. 07). 

5: Loeb, Un convot d'exilés d'Espagne à Marseille en 1492, Revue, 
884, 5" .ورج‎ 65-76, — Schwab, Une dlégie sur Joseph Care, 
if. 1884 n° 18, pe 304-305. 一 Loeb, Actes de ventes hékrenx 

d'Espagne, 1885, n° موود‎ , p, 108121. — Diéconuerte 
ile Fe v'haeges de لوست‎ 1884, n° 17, p, 157. 

: عدسة‎ Bloch, Honjuras Boudaun, médecin de Marseille, étabh 
en Sardaigne en 1390, investi par le roi d'Aragon de la juridiction 
عل‎ toute ها‎ Sardaigne (Hevne, 1884, n° 16, يبر‎ 280-283). — 
M. 0. Montefore, Becneil de consaltutions rabbiniques rédigées en 
ralie ani pr sièele, 1845, n° 19-10, p. 183-103. —— Codice diplo- 
matioo dei متلاعيق قل ملستت‎ raccolte das fratelli sacerdoti B. CG. G. La 
quan (artiche de Marco Mortara}, ibid. , 1485, n° 19-20, p. 306- 
Jo. 

١ عسوهد]‎ Bloch, Notes sur Les Lorndlites d'Alydree, 168, n" 19-20, 
p. 235-260. 

 Ouvedwaux, Votes ct documents sur les Juifs de Belgique sas 
l'ancien régime (Gun), 4884, n° 16, pe 206-294; n° 16, بع‎ sû4- 
249. 

٠ Noubauer, Les Juifs de Southwark (aus ani ct xiv" sibcles), 
2884, n° 47, peusousa : ب‎ Un acheter de 1243 (Osford), علطأ‎ 
1884; un" 17, p- 65, —: .نا‎ Loeb, Notes our Chisioure des Juifs, 
1845, “م‎ 29-20, p. 243-290 [uné accusation de sang ذه‎ Bresulla, 
eu 1231, leve hébreu; le juif Priscus: trois piéces en judéo-æspagnol 


44 


RAPFPORT ANNUEL. 7 
pendant les deux livres de commerce tenus en hé- 
breu par des commerçants juifs de Dijon au com- 
mencement du x siècle, dont M. Loeb a donné 
l'analyse !, et qui rendront pour l'histoire écono- 
mique des services analogues à ceux que rendent les 
gloses de Raschi pour l'étude du francais du moyen 
ge. 


L'Islamisme, plus que toute autre religion, à em- 
prunté à pleines mains et au passé qu'il prétend abolir 
et au présent qu'il charge d'anathèmes. La Revue 
des religions, avec M. Goldziher, a montré combien 
slam a été impuissant à supprimer chez les Arabes 
le culte des morts et celui des ancêtres, l'élément le 
plus important de la vieille religion payenne « et l'une 
des rares inspirations religicuses que présente la 
race arabe ». Ce culte, essentiellement contraire à la 
résignation de l'Islam, et auquel la nouvelle reli- 
gion a voulu substituer la simple prière pour les 
morts, sest cependant maintenu dans des sacrilices 
dont on a détourné le sens, comme dans les com- 
plaintes funèbres de Syrie et du Nedjed en van 
proscriles par la tradition mahométane*. D'autre 
part l'histoire du Mahdi*, suivie dans ses origines et 


écrites en Espagné:; — la synagogue عل‎ Cordoue, بإيعاة‎ — Loeb, 
Bibliographie juive, 1884, n° 16, p, 285-3205 n°07, pe 129-137; 
1845,p. 16n-289. 
+ Abiden, 1884, 0° 16, p. 161-196: n° 17, p- 21-50; n° 16, 
所 ERA 1989, n°" 19-20, p, 338-189. 
* Revue des religions, 1884, p. 333-359, 
James Darmesteter, Le Mabdi depuis les origines de l'islam, Paris. 


10 JUILLET 1885. 

dans.son développement à travers le monde musul- 
man, montre avec quelle aisance ما‎ mythologie de 
و[‎ Perse zoroastrienne s'est infiltrée dans l'islam et à 
fourni aux aspirations messianiques, qu'il avail re- 
cues du Judaïsme, une forme active et adinirable- 
ment favorable à ses instincts de conquête. 

M. Fagnon a fait connaitre les principaux travaux 
parus récemment sur l'histoire de l'Islam’. En 
France, par des raisons d'ordre pratique faciles à 
comprendre, ce sont les ordres religieux qui ont 
attiré l'atiention, Le livre de M, Louis Rinn, Maru- 
bouts et Khouans *, est un travail des plus instructifs 
sur l'histoire des ordres en Algérie et un guide sûr 
pour les périodes modernes, Pour l'historique et 
pour les questions d'origine, l'auteur n'a pas toujours 
remonté aux sources les plus pures et il a aeceple 
trop aisément les données fantaisistes des modernes 
et les traditions artificielles que l'ambition des ordres 
5ه‎ imaginées pour se rattacher à Mahomet et aux 
hommes apostoliques de l'Islam : mais sur leur or- 
ganisation présente, leurs pratiques, leur dékr ou 
prière spéciale, qui est à la fois leur signe de re- 


1885, Leroux, 139 prises in-18, — Tradrietion +عدتمايسة‎ The Mabuli. 
past an presput ; par Miss Ballin, London, Fisher Unwin., عع‎ 
pages in-1$. 

' fevue des religions, 1885, p. 193-218. 

1 Marubouts 本 Ahonaus, étude sar l'Islam ,مسجلل ف‎ avé ans 
cadié indiquant la marche, la situation es l'importance des ordres 
religieux musulmans, Alger, 1884, Jonmdan, vin-55s poses "دنا‎ 
— CE عاترست‎ rendu de M Barbier عل‎ Meynard, Journal œindique , 
1885, اا‎ p. 98-100, et Journal des Savants, 1884 p-708-71h. 


&, 


RAPPFORT ANNUEL. 77 
connaissanée et leur moyen de salut, leur statis ' 
tique, leur rôle politique, M. Rinn, grâce aux faci- 
lités particulières que lui offrait sa situation de chef 
du service central des affaires indigènes, a pu réunir 
une rnasse de documents directs que l'on ne trouvera 
pas ailleurs. Bien que ces documents soient avant 
tout algériens, éomme il n'existe pas un islamisme 
purement algérien et que Tslam est tout entier 
dans chagne point du monde musulman, chacun 
de ces ordres, soit par ses racines, soit par ses rami- 
fications, s'embranche dans tout le reste. Aussi le 
livre de M. Rinn s'adresse autant à l'historien dés- 
intéressé de islam ‘qu'à l'homme politique français. 
Celui-ci ytrouvera un fil conducteur à travers toutes 
قمع‎ associations, très différentes de tendance et d'es- 
prit, et que la paresse trouve plus commode de dé- 
nôncer en masse comme trréconcihables, au risque 
de réunir un jour contre nous, dans une formidable 
unité de haine, des forces divisées qui ne nous sont 
pas toutes irrémédiablement hostiles, M, l'abbé Bar- 
ges a donné tout au long l'histoire, moitié legen- 
daire, de GCidi Abou Medien où Bou Medin, le 
saint de Tlemcen et le patron de l'un de ces ordres. 
les Chadelia !. Né en Espagne, élève à Bagdad d'Abd 
eEQader Gilani, le grand saint de l'Afrique moderne, 
dônt il rapporte le mysticisme dans le Maghreb, 

Vie da célèbre marabout om Medien, autrement dit Bon 
Medin, Paris, 1684, Leroux, xuitni8 pages "قن‎ — Minhddÿ 
لماه‎ [Mannel du code chañite, éd. et tr. ©. Van der Berg): 


compile rende مل‎ M, Pieux, Jonrnal antique, 1883.14, p J44- 
LITE 


78 JUILLET 1885. 

il éveille la jalousie des Almohades et nieurt sur la 
route de l'exil aux portes de Tlemcen où son mau- 
solée attire encore des milliers de pélerins. Il de- 
vient en mourant le qui ou pôle de l'humanité, 
c'esta-dire le chef suprème de cette hiérarchie de 
saints, en nombre constant, aux vertus desquels 
dans la doctrine soulie le monde doit toutes les fa- 
veurs que Dieu verse sur lui : sa vie est toute de 
sainteté et de miracles : on croit lire un chapitre 
de la Légende des saints. L'auteur à, dans l'intro- 
duction et dans les appendices, rassemblé un cer- 
tain nombre de textes, quelques-uns inédits, sur les 
doctrines soulies et sur quelques points de mytho- 
logie musulmane. 

Pour l'enseignement de l'arabe, deux ouvrages 

nouveaux : lun est la Ghrestomathie arabe de 
MM. Derenbourg et Spiro, à l'usage des étudiants 
français بأ‎ l'autre est à l'usage des indigènes ou de 
ceux qui veulent étudier l'arabe à la façon indigène : 
c'est un commentaire arabe du cheikh Diebril, sur 
la vieille grammaire arabe élémentaire appelée la 
Djaroumiya, publié par M. Delphin avec gloses mar- 
ginales en arabe*, Le grand dictionnaire français- 
arabe de M. Gosselin avance lentement *. M. Renan 


١ Chrestomathie élémentaire de l'arabe littéral, avec un glossaire; 
Paris, Leroux, 1885, xit-220 pages in-12, 

٠: Cheikh Djebril, Syntaxe arabe: Commentaire sur la Disroumipa 
de Mobamed ben Dmrond عام‎ ane Paris, Leroux, 2885, 
145 pages gr. in-8*, 

4 Fascicule xx, p. 344-770 (s'arrête au mot fhcilitf: Paris, Le- 
roux, 1684). 


RAPPONRT ANNUEL, 29 
a montré, à propos de l'édition de Sibawaihi de 
M: 11. Derenbourg, pourquoi la seience de In gram- 
mure arabe est une chose persane!, MM. Houdas et 
Basset ont achevé le relevé des collections de ma- 
nuscrits de Tunisie, au moins de celles qui sont ac- 
cessibles : les mosquées de Kairouan, probablement 
dégarnies au moment de l'entrée des Français, n'ont 
donné que des Corans et quelques volumes dépa- 
reillés de droit. Is donnent le catalogue de la biblio- 
thèque du cheikh ‘Addhoum., de mufti hanéfite de 
Kairouan, qui contient quatre-vingt-quatre ouvrages. 
Hs publient avec traduction une description du Sous- 
el-Aqsa, extraite d'une géographie attribuée à El Fe- 
“ri, un des premiers géographes arabes 2, 

Les contes arabes, recneillis au Caire? et à 
Louxor® par M. Dulac sous la dictée d'illettrés, sont . 
intéressants pour l'étude du folklore, et le sont aussi 
el surtout comme textes dialectaux de la basse et de 
la haute Égypte. Les contes de la haute Égypte 
donnés par M. Dulac présentent des ressemblances 


١ Journal des Savants, 1884, p. 328-333, 

Bulletin de correspondance africaine, 1884, p. 1181-1 —‏ ؟ 
ملو لطعم AL Basset a décrit également Les mannserits arabes du‏ 
le Djelfa (petite vie au sud de la provinces d'Alger; Alger, 1884,‏ 
broch, in-F°; Go manuscrits environ |,‏ 1 

1 Mission archéologique française au Caire, Paris, 1884, Leroux, 
p. 95-112. 

١ Journal asiatique, 1485, ٠١ 1, .م‎ 5-38. — Sur le folklore aruhe, 
cf. les notes de M, Basset dans la Méloriner (3885, n° 13, p do : 
La fille aux mains coupées; 1844, pessitsa: La grands ét la pe- 
lite Corse chez des Sévaites: chi. pe 189: Le jen Saint-Elme chez Les 
Arabes, 


#0 JUILLET 1885 


étranges avec les contes osiriaques et qui laissent 
soupconner la permanence d'un fonds local sous la 
en couche du folklore universel. 

M. Sauvaire continue à publier sa riche collec- 
tion dé matériaux si bien classés, relatifs à l'histoire 
de la numismatique et de la métrologie musulmanes. 
IL a terminé dans votre journal l'étude des poids! 
et a douné dans le journal de la Société asiatique de 
Londres la traduction d'un dictionnaire alphabé- 
tique des mesures de capacité et de poids que l'on 
rencontre dans les ouvrages de médecine: c'est 
l'œuvre d'Aboul Qusem Ezzahräwi, médecin arabe 
d'Espagne du "د‎ siècle, l'Abucacis où Azaragi des 
livres dé médecine du moyen âge. Ge traité, inter- 
calé deux sièeles plus tard par Ibn al-Beithar dans son 
dictionnaire des plantes médicinales, d'où M. Sau- 
vaire la extrait, est le plus ancien traité arabe 
de métrologie. 

ME. Hirschfeld a achevé l'histoire de la lutte des 
Juifs de Médine contre Mahomet, dont ils avaient 
repoussé les avances : leur défaite et leur expulsion 
sont un événement décisif dans l'histoire de l'Islam , 
qui rompt par là définitivement tout lien avec le 
Judaisme*, M. Schlumberger retrace, en combinant 
le témoignage des sceaux byzantins avec celui des 
sources littéraires, un épisode de ها‎ lutte de Byzance 
et du Khalifat au x° siècle dans le champ clos de 


١ Jura antique, 1884, 1 لآ‎ p. 107-335. 
1 - Vonrnal of the Hayal Asiatic Sorsety, 1884, p. 4gà-53. 


ae des étarles ١ jaires, 1865, @° 19-20, p, 10-65. 


RAPPORT ANNUEL. 81 
l'Arménie : il restitue la figure de l'Armémien Meli 
capitaine au service de Byzance, qui reprend sur , 
les Arabes les montagnes de la Cappadoce et y réta- 
blit un état arménien sous la suzeraineté byzantine ل‎ 

Pour la période des croisades, le second volume 
des Archives de l'Orient latin? nous apporte une 
riche collection de documents nouveaux sur l'Orient 
musulman, la plupart de source chrétienne : tels 
sont, en particulier, une nouvelle Chronique d'Ar- 
ménie, découverte par M. Ulysse Robert dans la bi- 
bliothèque de Dôle, rédigée en France vers la fin 
du xm siècle, probablement par Jean Dardel, le 
confesseur du roi d'Arménie réfugié à Paris, Léon V, 
et préciense pour l'histoire d'Arménie au x et 
au "لاع‎ siècle”; deux descriptions arméniennes des 
lieux saints, l'une du vu et l'autre du “نو‎ siècle, 
traduites par M. Léonce Alishan 4 plusieurs itiné- 
raires de Terre Sainte; une traduction par M. Guidi 
de la complainte arabe de Gabriel Bar Kaläï, évèque 
de Nicosie, sur ها‎ chute de Tripoli (27 avril 1289) 
œuvre عل‎ rhétorique, postérieure d'environ quatre 
siècles à l'événement, mais qui offre eet intérêt 





١ Revue de numismatique, 1884, 30-430. 

T Paris, Leroux, 1884, pe 464 (47 partie) ét 580 {2° partie}, 
er. قم‎ 

0 Archives de l'Orient latin, pe 1-16, 

id. & I, ps 304-of, | 

* Lüdolÿhus de Sudheïm , De étinere Terre Sanvte. مقر‎ do337 
| لمكا‎ DGA, Neumann); Voyage en Terre Sainte d'un maire de Bor- 
deaur an xrr' siècle, p, 378-388 (comte Riant}; Récit sur Les lieux 
saints de Jérusalem ب‎ tait d'un texte shivor du rw ifèels [R. PH 
Martino |. 

vi. 0 


42 JUILLET 1885. 

d'être la dernière des élégies inspirées par l'avorte- 
ment des croisades, le dernier écho du granil dés- 
astre dans la poésie chrétienne! M. Rôühricht a 
retracé, en combinant les sources orientales et chre- 
tiennes, les luttes contre les Chretiens de Syrie de 
Bibars, le grand sultan mamlouk, l'esclave mongol 
qui, revendu de maître en maître, s'éleva au trône 
d'Égypte et porta des coups terribles au royaume 
de Jérusalem (1261-1277)* L'étude. de M. Schefer 
sur la Devise dés chemins dé Babiloine, mémoire mi- 
litaire sue un plan d'invasion de l'Égypte, du temps 
de Bibars, est un exposé du système militaire dés 
Mamlouks et un spécimen magistral de géographie 
comparative ?. Le Voyage d'Outre-mer de Jean The- 
naud et la Relation de Domenico Trevisan, publiés 
par M. Schefer et éclairés d'un commentaire d'une 
érudition admirablement sûre et précise #, forment 
من‎ tableau-original et nourri de l'Égypte 4 la date 
de 1519, c'est-à-dire cinq ans avant la chute de Ja 
dynastie mamlouke, au moment où, après cinq 


0 Did, LIL, pe 46%-466, Le texte 0 été pablié dans la علا‎ 

schrift der D. Morgent, Gesellsch,, 1684. 

Les combats du sultan Bibars, ill, p. 365-410.‏ ؟ 

+ Jhid,, p. 89-102. — loventaire des matériaux orientaux rassem- 
blés par les Bénédictns au xvu" siècle pour la publication des Histo 
riens des Croisader, ما‎ Il, مم‎ 172482. 

١ Le noyage d'Outreiner (Égypte, Mont Sinay, Palestine | } de Jean 
Thenaud, gardien da couvent des Cordelisrs d'Augouléme ; avi dé 
la Relation de l'ambassute de Domenico Trevisan auprés du Soudan 
d'Égypte, 15123 publié et aunoté pur Ch. Schéler, Paris, 1884, 
Leroux, gr. in", جوسمد‎ pages, plus 3 Ggures, — Compte rendu 
dé M, .ذا‎ Proot dans la 时 em crotigur, 188%, ا‎ [l, pu 273-295, 


RAPPORT ANNUEL. 53 
siècles de prospérité incomparable, les découvertes . 
des Portugais ont enlevé à l'Égypte le monopole du 
commerce de l'Asie, à ها‎ veille de la conquête 
turque qui, en la ramenant dans l'horizon de Ia po- 
litique européenne, ouvre en fait la question égyp- 
tienne !. : 

À partir du n° siècle de l'hôgire, les sources 
arabes manquent pour l'histoire du Maghreb et de 
lfrikin : les successeurs d'Ibn Khaldoun vivent de 
la substance du grand historien. M. Houdas essaie 
de combler cette lacune, plus apparente pourtant 
que réelle, et due à ها‎ rareté des manuscrits plus 
qu'à l'absence des historiens. IL annonce entre autres 
la publication d'une histoire de ja dynastie régnante 
du Maroc et de celle qui l'a précédée, et il publie 
dans votre journal la traduction d'une monographie 
de Méquinez, rédigée au vu' sibele de l'hégire ?. ME 
quiné:, une des anciennes capitales du Maroc, fut 
an des points où se concentra la résistnnce des لق‎ 
moravides contre l'usurpation almohade et le récit du 
siège, éorit par le petit-fils d'un des assiégés, كلاه‎ 
un lableau dramatique des passions naïvement 他- 
roces qui s'agitaient parmi ces tribus berbères, se 
disputant dans un coin du Maroc l'empire de l'Islam. 


M. de Grammont vient de terminer l'histoire de la 


١ Sur la Tripolitaine, Victor Waille, Bibioymphie des ousrages 
concernant la Cyrénaïque et la Tripolitaine (Bulletin de correspon- 
dance africaine, 1884, مم‎ 227-237; prend au *كر‎ siècle avec El- 
Yaqoubi). 

١ Journal asiatique, 1885, 4 Up aot-147. 


34 JUILLET 1584, 


_ course-algérienne, Après la course proprement dite, 
il nous fait connaitre les deux derniers actes du 


drame : l'esclavage et la rédemption !, M. Féraud 
continue l'histoire des sultans de Tougourt et de 
Constantine نال .؟‎ Arnaud a terminé la traduction 
d'En-Nasri, histoire de l'Afrique du Nord; M. Del- 
pech, le résumé du Bostane, dibtistnaire biogra- 
phique des saints et des savants de Tlemeen*; 
M. Robin, l'histoire du chérif Bou Barla et des in- 
surrections kabyles de 185a 5. 

L'annexion du M'zab a amené plusieurs travaux 
historiques, relatifs à l'histoire des sectaires Ibadites, 
fondateurs de Tiaret , qui, chassés de là par les Fati- 
mites, réfugiés à Ouargla, et chassés encore, sont 
allés coloniser le Mzab°, Un des plus intéressants est 
une histoire de Guerara, un de leurs établissements 
fondé en 1691, écrite après l'annexion, par un in- 


١ Fievue fustorique, 1884, septembre-ociobre, pu 1-44; 1685, 
janvier-féverier, p, 1-37. ب‎ Molotions entre ها‎ France et la Régence 
d'Aljérie سه‎ 171" mécle, Quatrième partie : Les consuls lururistés 
أن‎ la chovalier d'Arvienc, 1646-1688 (Move africaine, 1884, 
قدسكودامم‎  دجطلمم,‎ Gigi, حب ,ركنا دقفل‎ CGhochonnean, تبك‎ 
geule علفامففكما‎ de l'Algérie, en arabe, en berbère ot en français 
(Go stirageà part de lu Revenus de géographie, 1884, 108 pages ب[ “قدا‎ 

#:Fevae africaine, 1884, p. sig-s4o, 254-472, 1 501 
8 

٠١ نمل‎ 1884, pu Joi-d17. 

١ hi, 1884, p. 355-371. 

+ Ahul., 1884, ,جو دود تل‎ — Canal, Les ruines d'Honaï (ville flo- 
rissante sous les Almohades: بعالب‎ de la Société de géographie 
d'Oran, 1884, pe 34 LL 

“ Robin, Le نوع ل‎ ei aa annerion à la France. Alger, Jordan , 
1844. 








RAPFORT ANNUEL. 45 
digène, sur l'initiative du heuténunt Massoutier, et 
traduite par M. de Motylinski. Gette notice, que je 
traducteur a complétée dans les notes, dénote un 
certain esprit historique et donne une idée nette de 
la vie des Æsour et des rivalités des cas !. 

L'histoire de l'invasion arabe en Espagne est en- 
core dans je domaine de la légende, légende hispano- 
chrétienne et légende hispano-arabe, La source da 
plus proche des événements, une chronique rimée 
des derniers rois de Tolède et de la conquête, écrite 
à Cordoue, par un anônyme, en 754, c'est-à dire 
quarante-deux ans après la conquête, est restée in- 
connue Jusqu'au commencement du xvr siècle : à 
ce moment, sur la foi de chroniques très posté 
rieures ; l'histoire avait fait son siège, et l'Anonyme 
de Cordoue fut accueilli comme un importun sans 
litre. De nos jours, Dozy avait reconnu sa valeur: le 
P. Tailhan entreprend de la mettre pleinement en 
lumitre dans une édition critique“, suivie de recher- 
vhes sur Fhistoire et la légende de cette époque. H 
montre que lAnonyme ne connaît ni la légende de 
la Lava si chère à la poésie romantique, ni celle 
des traitres appelant les Arabes : les trahisons وده‎ 
suivi l'invasion, mais ne l'ont pas provoquée. La 


! Guerra depuis su fondation | Hevue africaine, 1884, p. 72-390. 
Aos-447 ). 

* Anonyme de Cordoue, Chromque rimée dles derniers roû de Tolble 
et de la conquété de l'Espagne pur les Arabes, éditée باع‎ annotée par 
le ,ل ,ل‎ Tailhan , dé la Compagnie عل‎ Jésus; Paris, 1884, Leroux, 
tx-209 pages in-folio, +0 pliiches (reproduction des manuscrits par 
l'héliogravure | 


LE 


8 JUILLET 1885. 

chronique, d'une rare impartialité, est aussi instruc- 
tive sur les luttes des Arabes et des Maures entre eux 
que sur leurs luttes avec les Chrétiens. Le Voyage en 
Espagne d'un ambassadeur marocain, traduit par 
M. Sauvaire!, nous reporte du jour de l'invasion à 
deux sièeles après l'expulsion (1690) : il est curieux 
de voir l'Espagne et l'Europe de Louis XIV jugées 
par un représentant du grand chérif, qui n'a pas en- 
core oublié que ses ancèlres ont régné en Espagne. 


L'antiquité himyarite est représentée par l'épigra- 
phie seule. Un nouveau voyageur, M. Glaser, de 
Vienne, a repris la route du Yémen sous les aus- 
pices de la commission du Corpus. MM. Joseph et 
Hartwig Derenbourg ont donné un compte rendu 
de ce voyage qui promet d'apporter un riche contin- 
gent à Fépigraphie himyarite : M. Glaser a rapporté 
la copie de deux cent soixante-seize inscriptions, ou 
fragments d'inscriptions, dont beaucoup inédites ?, 
MM, Derenbourg ont également donné Le texte, la 
transoription, la traduction et le commentaire des 
monuments sabéens et himyarites du Louvre, au 
nombre de dix-sept, dont quatre suspecls, la plu 
part rapportés par M. Revoil où M. Glasér 5, La vie 
de saint Abba Yohanni, texte éthiopien, probable- 
ment du "كد‎ siècle, publié et traduit par M. Basset بف‎ 


١١ Parts, Leroux, 1884, 252 pages in-18, 
1 Journal asutique , 1844, LIL. pe das. 
* Bevse d'assyrinlogis et d'archéologie orientale, 1884 , مل[‎ 0-65. 


* Alger, 1884 , 24 pages [à l'imprimerie de l'Associationcuvrière |, 


HAPPORT ANNUEL. #7 
uous reporte à une vingtaine de siècles plus bas. 
M. Basset y retrouve, de façon inattendue, la version 
ascétique d'un des contes les plus légers de La Fon- 
taie !. 


IT. : 


Le regretté François Lenormant avait laissé, in- 
terrompue par la mort, sa grande Histoire ancienne 
de l'Orient : il avait été frappé au seuil de la Chaldée. 
M. Babelon a rempli habilement ja tâche diMicile de 
continuer cette œuvre hardie, qui, malgré toutes ses 
témérités et trop de théories en avance sur les faits, 
Wen à pas moins rendu de grands services, ne füt-ce 
qu'en éveillant l'intérêt scientifique dans une classe 
nombreuse de lecteurs. Le quatrième volume vient 
de paraître: il est consacré à l'Assyrie et à la Ghaldée*, 
M. Babelon a, autant que possible, suivi le plan des 
précédents volumes et utilisé le manuel primitif et 
les autres travaux de M. Lenormant, Il aurait été in- 
téressant de voir jusqu'à quel point le travail per- 
sonnel de quinze années et les controverses exté- 
rieures auraient modifié Les idées de M. Lenormant 
sur ces obscures questions d'origine, dans lesquelles 
il avait pris une position si avancée, M. Babelon a 
du moins exposé, avec beaucoup de clarté et d'im- 
partialité, les théories en présence, 

١ Le contes dés Ches do frère Philippe. 

"١ Histwre ancienne de COriont jusqu'aux quérres médiques, par 
F. Lenormant, continuée pur Ernest Bahelon: t, TV, Les Asxyriens 


ét les Chaldéens; Paris, Aron Lévy, 1885, موكعسد‎ pages in-8 
13 gravures. 


#8 JUILLET 1885. 

M. Halévy a livré deux nouveaux assauts à la 
* théorie accadienne, dans une réponse aux objections 
élevées par M. Schrader contre sa théorie !, et dans 
un exposé dogmatique présentéau congrès de Leyde. 
11 y expose systématiquement les divers procédés de 
formation employés dans ce qu'il appelle l'allogra- 
phie assyro-babylonienne, pour rendre les sons de la 
langue réelle et pour exprimer ou suggérer les di- 
verses fonctions grammaticales, M. Halévy insiste 
avec force sur le grand nombre de mots accadiens, 
exprimant des idées essentielles, qui sont identiques 
aux mots assyriens de même sens, Où en représen- 
tent la première syllabey sur les concordances d'ho- 
monymie, sur les concordances de construction, sur 
la présence de déterminatifs assyriens dans des textes 
accadiens, enfin sur la multiplicité étrange des 
noms de nombre accadiens qui s'explique tout natu- 
rellement par le fait que ces noms ne sont que les 
diverses lectures alphabétiques des signes numériques 
de l'assyrien. M. Arniaud a publié, en la transcrivant 
dans le caractère assyrien classique et en l'accompa- 
gnant d'une traduction et d'un commentaire très 
serré, l'inscription À du roi Gudea, un des textes les 
plus anciens de l'épigraphie cunéiforme®. Deux ma- 
gnifiques publications vont peut-être jeter dans la 

١ Mevue critique, 1684, 1١ دك مم ,لل‎ <5 , 851-77 : 

. رمم ار‎ grammitical cle Fallographie asyro-babyloienne , Lrvde ; 
Brill, 1884, 34 pages in-4° (Extrait des Mémoires du Congrès). 

: Zeitschrift für Keilschrififorsehuuy, 1884, p. 233256 — Opr 
Pert La vraie asnimilation سا عل‎ divinité de Tello ) عا‎ dico de Trllorst 
Nimip سمس‎ Papsukal; Comptes rendus de l'Acadéeue, 1884 s14-222 ع[‎ 


DA 15, F0 


en” 


RAPPORT ANNUEL, #9 
diseussion les éléments d'une solution définitive en 


multipliant les textes archaïques. L'une est celle où !" 


M. de Sarzec raconte et décrit ses découvertes à Tello 
et en reproduit, par l'héliogravure, tous les monu- 
ments ل‎ l'autre est le catalogue méthodique et rai- 
sonné, par MM. de Clereq et Menant, de la collec- 
tion de Clereq. Cette collection, une des plus belles 
qui existent en Europe, et formé suivant un plan rai- 
sonné par son propriétaire, qui a concentré ses re- 
cherches sur la Phénicie et la Mésopotamie, est 
particulièrement riche en cylindres assyriens : elle en 
contient quatré cent vingt-trois, dont sept royaux. 
M. Menant en a commencé le elassement* d'après 
les principes qu'il a déjà exposés dans sa Glyptique 
de Ja haute Asie*, 

Le petit vocabulaire cosséen-assyrien, découvert 
par M. Delitseh au British Museum, a jeté une nou- 
velle pomme de discorde au sein de l'assyriologie. 
Pour M. Delitsch, le cosséen est une langue sut ÿe- 
nerës qui n'a aucun rapport ni avec l'accadien, dans 
ses deux dialectes, accadien mâle et accadien fe- 
melle, ni avec l'assyrien, ni avee le susien ou li: 


médique; selon M. Halévy, Le prétendu cosséen n'est 


Découvertes en Chaldée, par E: de Sarsee, publié par les soins 
de Léon Houses: Paris, Leroux, 1554, 1" livraison (3 ftuilles, 

+ Collection de Clereg, catalogue méthodique et ratsonné. Antiquités 
assvréennes, Crlindres orientans, cachets, briques, bronces, bas-reliefs , 
publié par M. de Cleroq avec ها‎ collaboration de M, Menant, 1° l- 
vraison, planches I-X, Paris, Leroux, 1855. 

١ Voir Le rapport de l'an dernier, 1884, p. 100, 


où JUILLET 1885. 
qu'une variété d'écriture de l'assyrien an même litre 
æ que l'accadien. M. Oppert, qui reprend la question, 

prend une position intermédiaire, Il n'âdmet point 
que cette tablette représente la langue des Gosséens 
classiques, dont le vrai nom est Kussi, tandis que je 
peuple dont il s'agit s'appelle Kassé; il penche à 
admettre que cette langue est une langue sémitique, 
car une partie des mots ont une forme sémitique; 
on trouve même deux doublets qui présentent une 
loi phonétique tout assyrienne, l'équivalence du 
groupe ننه‎ et du groupe ft. M. Oppert n'en conclut 
pas nésnmoins que la langue cherchée soit lassy- 
rien : il pense que c'est celle des Élamites ou Ély- 
méens أ‎ 

Une inscription du British Museum, publiée par 
M. Pinches, et donnant des dates d'année de règne, 
de dix-huit en dix-huit ans, depuis l'an وه‎ de 
Darius Qchus jusqu'a l'an 114 de Séleucus, a 
conduit M. Oppert à d'intéressantes conclusions 
sur l'histoire ancienne de l'astronomie assyrienne : 
cette période de dix-huit ans est la période du 
Saros, ou de deux cent vingt-trois mois synodiques, 
qui marque le retour des éclipses*. ML Oppert à 
encore fait connaître une inscription babylonienne 
d'Antiochus Soter, qui lui a permis de contrôler et 
de confirmer un passage de Trogue Pompée : qui 
se serait douté, il y a quarante ans, que ces tablettes. 
couvertes de clous, entreraient un jour en ligne de 

1 Mevue d'assyriologue, 1884, p. 45-49. 

.60-73 .م ,2884 d'assyriologte,‏ مده ؟ 


RAPPORT ANNUEL. ai 


compte dans la critique verbale des classiques 1? 
M. Aurès a continué ses recherches sur le système 
métrique assyrien, dont il a étudié les mesures li 
néaires et les mesures de superlicie*. 

La mythologie assyrienne est représentée cette 
année par Ishtarit ou Astarté, ML Halévy a traduit 
et commenté un hymne assyrien qui lui est consacré 
et a montré que dans les temples de Babylone, le 
mot gadishtu n'avait point le sens que lui prête, dans 
ها‎ Bible, la polémique monothéiste®. ML Gaidoz a 
étudié le symbolisme de ها‎ roue du soleil sur les 
monuments-assyriens et chaldéens *. 

Un monument étrange, décrit par M. Reioach ب‎ 
et trouvé aux environs de Ak Hissar, en Méonie, 
rappelle l'art chaldéen par le sujet, — un couple 
divin dont l'un est l'Ishtar nue bien connue par les 
cylindres, —et rappelle l'art de l'Asie Mineure occi- 
dentale par l'exécution et le détail, Les materiaux 
pour l'étude de eet art, encore mal délini dans son 
extension comme dans ses caractères et que l'on est 
convenu d'appeler l'art hittite, viennent des eurichur 
de deux nouveaux spécimens, communiqués à la He- 





Ÿ Comptes rendus de l'Académie der inscriptions, 5 septembre 
اموق‎ — Observations sur nne listo de pronoms assyriens sur le 
type pasha (Journal astatique, 1885, LE, مم‎ 538}, 

1 نميهم‎ de travaux relatifs à ls philolagie et à l'archéologte égyp- 
lieunés ef assyriéhues, 1884, pe 199-150; 1885, pe 81 «ناو‎ 

3 مدع‎ des études juives, 1884, n°15, pu 183186. — CE Oh: 
sorvations sur Ja mythologie assvricnnc ( Gaiptes rendus du Congres 
de Leyde, 1884, Brül, p, 87-89). 

+ Fevue archéologique , 1885. 1,4, p 184-290. 

5 عر ,1 0 ,4855 راأنن]‎ 54-Gr. 


94 JUILLET 18N5. 
oue-archéolôgique par le D' Sokolowski : l'un est une 
, inscription, ou représentation hiéroglyphique en trois 
registres, l'autre une façade formée de blocs gigun- 
tesques, où le disque ailé- égyptien est supporté par 
des figures dont le costume rappelle celles de Nymphi 
عل إن‎ Boghaz Keui; ces deux monuments, trouvésen 
Lycaonie, et dont le second avait déjà été signale il 
y a une quarantaine d'années par Hamilton, ontete 
relevés par une expédition autrichienne, formée pour 
l'exploration de la Pamphilie par un grand seigneur 
gallicien, le comte Ennkoronski, qui a donné aux 
millionnaires de tous les pays un exemple qui mérite 
de ne pas atre perdu. 


LV. 


La souscription ouverte l'an dernier par le Journal 
des Débats, pour aider M. Maspero à continuer ses 
fouilles, compromises par le désarroi financier de 
l'Égypte, garantit l'avenir pour deux campagnes. 
Le temple de Louxor est sauvé. La rive droite du 
Nil à Thébes est, comme on sait, une ville de dieux : 
à quelques kilomètres s'élève le chaos de temples de 
Karnak, débrouillé par Mariette : de قل‎ une avenue 
عل‎ douxe cents sphinx conduisait au sanctuaire plus 
antique de Louxor, sur la rive du fleuve : Louxor 
était comme le port de cette région divine, mais c'est 
un port ensablé. En moins de deux mois, M. Mas 


٠١ مهمممم‎ archéologique, 1885, t, 1. عر‎ 267-264. 
+ Rapport de l'an dernier, 1584, pr 44-16. 


HAPPFORT ANNUEL. 03 
pero a fait disparaître presque tout le village qui en- 
sevelissait la cour et les portiques, les maisons 
appuyées au ft des colonnes, les parcs à bestiaux 
établis entre les chapiteaux, les mgeonniers couron- 
nant les débris de la terrasse, les lourdes bâtisses 
ofMicielles accolées contre la façade de la rivière. Les 
mudirs ne pourront plus mettre en vente le terrain 
sacré el les entrepreneurs européens ne pourront 
plus calculer ce qu'il faut de colonnes pour bâtir un 
hôtel à la mode. « Louxor, dit M. Maspero, dans un 
rapport adressé à ses souscripteurs!, débarrassé des 
bicoques modernes qui le déshonoraient, est presque 
l'égal de Karnak par Ja grandeur du plan et par la 
beauté des proportions. Mal nettoyé comme il est 
encore, le temple arrache déjà um كت‎ d'admiration 
aux visiteurs. n 

Venant après Mariette, la méthode de M. Maspero 
diffère, comme on devait s'y attendre, de celle de 
l'initiateur, Mariette, venant le premier et quand 
tout épait à créer, a dû aller au plus pressé et aux 
térrains les plus riches, à Sakkarah, à Thèbes, à 
Abydos. 11 dédaignait et devait dédaigner les petites 
localités, les chefs-lieux de canton de l'archéologie : 
il marchait droit aux capitales et s'attaquait aux 
grandes masses. M. Maspero, sans renoncer à ln 
poursuite des ensembles, la seule qui soit réellement 
féconde et qui doit toujours alimenter le grand cou- 
rant de la recherche, distrait deux ou trois semaines 





和 era des Pbats, 13 mars 1885, lettre de Louxor, 26 février, 


9 JUILLET 1885 0 

par campagne en faveur des sites plus humbles, qui 
tous reconnaissent, quelques-uns richement, l'hon- 
neur qui leur est fait. À El-Khozam, à six lieues au 
nord de Thèbes. une stèle funéraire de la xF dynastie ; 
au sud d'Edfou, des tombeaux ptolémaïques trans- 
formés en fosses communés sous Sévère et qui 
laissent suivre l'histoire de la vie funéraire dans les 
derniers siècles du paganisme égyptien; à Akhmim , 
une nécropole de trois kilomètres; au village de 
Helleh, le tombeau d'un écuyer de Ramsès IL et le 
portrait des deux chevaux de bataille du Pharaon: à 
Mesheikh, un petit temple bâti par Ramsès Il; dans 
un couvent copte, près d'Assouan, une vingtaine 
d'épitaphes monacales du WE siècle, et dans Île 
nombre celles de deux évêques inconnus de Philæ; 
à Syout, un atelier d'alchimiste et peut-être une 
pincée de poudre philosophale : l'Égypte est si vieille 
et a enseveli tant de générations quil faudra des 
générations de chercheurs pour les exhumer à leur 
tour, Jusque vers la fin de sa carrière, Mariette s était 
refusé à croire aux pyramides : il était inutile de les 
ouvrir, elles ne contenaient pas d'inscriptions, elles 
n'en avaient jamais eu; il fallut en 1880 l'ouver- 
ture successive de deux pyramides, contenant des 
inscriptions pharaoniques, pour le faire revenir de 
sa théorie des « pyramides muettes?v. La mort l'ar- 


١ Maspero, Les fouilles récentes en Égypte (Journal des Débats, 
10 juin-us juin 1885). 

1 Fiudes Mastobas du pronier empire, publié par les soins de 
M, Maspere, fascicules 6, 3, 8; un appendice contient les notes 


RAPPORT ANNUEL. gs 
rèta au seuil de cette nouvelle voie : M. Maspero 
s'y est engagé, on suit avec quel succès, TE publie 
aujourd'hui le texte et lu traduction des inscriptions 
de la première pyramide qui ait été ouverte, celle 
du roi Pepi E, de lasixième dynastie !, dans le groupe 
de Sagqarah. 

Un coin riche en promesses, c'est le Tell el- 
Amarna, où le roi hérétique Aménophis IV établit 
sa capitale, quand il eut supprimé le calte d'Amon 
pour celui du dieu Aten. adoré sous la forme du 
disque solaire aux rayons terminés en mains. Les 
tombesdu Tell sont encore presque toutes intaëles : 
Lepsius n'en a publié que quatre pour le groupe du 
Sud qui en contient plus de cinquante. M. Bouriant, 
qui n'a pu malheureusement s'y arrêter que deux 
jours, a ouvert la tombe du roi Aï, successeur 
d'Aménophis IV, ét y a trouvé le texte presque in- 
tact de l'hymne à Aten qui se retrouve très mutilé 
dans tout le groupe funéraire : cet hymne qu'il pu- 
blie et traduit est l sxpression d'un monothéisme na- 
turaliste, qui rappelle de près le style des hymnes 
védiques du même ordre *, Sur le caractire même de 
prises par Marietie pendant son FES voyage en Égypte, sur les 
lombenux voisins des Pyramides (p. 4or- - 503 , infos). — ME. Mas- 
pero publie aussi les rapports qui restent sur les fouilles seconilaires 
opérées par les ordres de Mariette: l'histoire de la découverte sern 
Me impossible par suite de la dispantion de la plupart de ces 

pièces | Rapport sur les fouilles de Fayowun adressé à M. Auguste Ma- 
riette par M. Luigu Fasali, mupecteur des fouilles, 3 avût 1864, 
Récuail de travaux, 1885, pi. 37-41). 


1 Hecueil de trasaus, 1884, pu 157-1098. 
1 Mémoires de ممعسنس سا‎ archéologique du Caire, |, p. 1-22. 


١ JUILLET 1885,‏ ل 
la réforme d'Aménophis, M. Bouriant a présenté‏ 
des observations neuves et qui semblent fécondes,‏ 
On admet généralement que la religion nouvelle était‏ 
une religion sémitiqué, qu'Aménophis était par sa‏ 
mère un Sémite, et que le nom du dieu nouveau,‏ 
Aten, est le sémitique Adon « Seigneur », M. Bouriant‏ 
montre la fragilité des preuves données en faveur du‏ 
sémitisme d'Aménophis; il établit que le culte d'Aten‏ 
existait avant lui; il signale à Karnak des fragments‏ 
où Horus paraît avec les titres d'Aten et suppose que‏ 
ce culte sorlit de celui de On, la ville du soleil,‏ 
l'Héliopolis des Grecs, dont les prètres se trouvent‏ 
porter le même titre que ceux d'Aten. Les débris qui‏ 
nous représenteraient‏ معتل ل nous restent du culte‏ 
donc le culte local d'Héliopolis, sur lequel les doeu-‏ 
ments nous manquaient jusqu'à présent, Ainsi le‏ 
dieu d'Aménophis n'est pas un étranger envahissant‏ 
l'Égypte; c'est un dieu local essayant de saisir l'em-‏ 
pire; la révolution d'Aménophis n'est qu'un épisode‏ 
de guerre civile à Fintérieur du Panthéon égyptien !.‏ 
La stèle du roi Hor-em-heb, découverte à Karnak‏ 
et traduite par M. Bouriant?, la stèle de lAm-yent‏ 
Amen-hotep, traduite par M. Loret*, fournissent‏ 


١ ocweil de من ,2885 , امستعصصا‎ Ga-55 

١ Jhul., 51ل بم‎ | 

«١ Musnon du Carre, L 1, p. 51-64, — Lo tombe der l'Am-yent 
Amen-hatep, ibid, p. 33-33 (testés du tombeau). 一 Du méme, La 
tombe de Khdur-hü (copie des textes non publiés par Lepsins et 
Prise: باشل‎ pe 143-139 }.— Bouriant, Tombeau de Ramsès à Cheikh 
Abd el-Gourneh | Becueil, 4885, p. 55-56). — Maspero, Découverte 
Fun petit temple à Karnak [analogue aus édieules de ما‎ xxrr" dynas- 


RAPPORT ANNUEL. [rl 
quelques renseignéments nouveaux sur li justice 
royale du temps et sur les idées égyptiennes de la vie 
d'outretombe. M. Lofébure a commencé la publi- 
cation intégrale des inscriptions et figures prises par 
les membres de l'École du Caire au tombeau de 
Seti 11: da moitié de ces documents est inédite; 
c'est la premitre fois qu'on reproduit sur cette 
échelle un grand monument égyptien. M; Lelébure 
a appelé l'attention sur les fouilles qu'il y aurait en- 
core à faire dans la Vallée des Rois, à Thèbes : ces 
fameuses Syringes, où dormaient les rois du nouvel 
empire, une des merveilles de l'Égypte et si curieuses 
par leurs peintures de ja vie infernale, étaient au 
nombre de quarante au temps de Strabon; vingt-cinq 
sont ouvertes, quinze sont cachées par les éboule- 
ments de là montagne : il suflirait peut-être d'une 
centaine de francs et de quelques jours ‘de travail 
pour retrouver la cendre de Sésostris*. La décou- 
verte récente d'une copie écourtée de l'inséription 
de Rosette a permis à M. Bouriant de tenter la res- 


tie, Focavil, 2885, p 20. — Terte de da grande inscriplion de Sia- 
bel Antar {Speos Artemicos ; planchie, لاا‎ : pour une notice de cette 
inscription per M, Golénisehell, cf. Hecueil, & جد م ,للا‎ | 

١ Aunales du فعسم‎ Guimet ct Prblications de FEcolr française dar. 
chéslogie سل‎ Caire, ل‎ propos du tombeau dé Set, signalons une 
chaleureuss apologie de Lepsins que M, Lefébure défeud contre la 
fameuse accusation d'iconcclhastisme (Revue des religions, 1888 
p. 7483) — Biographie de Leprins, d'apres Dumichen  |ebid., 
1884. septembre-octobre, pe 238-243 |. 

la Vallée cles‏ عمسل Sur quelques fouilles et déMañements d fire‏ ؟ 
Fois à Thèbes Lectr. des Compres rendies du Congres de Leyde, Brill,‏ 
."دن pages‏ 15 


— 


FL 上 


varseschont MERIER-EU- 
一 


04 JCILLET 1843. 

titution complète du texte hiéroglyphique dont il ne 
reste que la moilié, en combinant en particulier les 
indications du texte grec qui est presque intact avec 
celles de جل‎ stile nouvelle! Ainsi de vingt en 
vingt ans quelque découverte nouvelle vient ajouter 
quelque fragment à ce texle sacré d'où est sorti 
l'égyptologie, mutilé comme Osiris et qui se recon- 
stitue à mesure que la science s'achève. 

Le livre II d'Hérodote est le premier document 
grec sur la religion de l'Égypte. Mais, suivant lhabi- 
tude grecque, Hérodote cite la plupart des dieux 
égyptiens, non pas sous leur nom natif, mais sous 
le nom des dieux grecs auxquels il les assimile. Une 
lettre inédite de Mariette à M. Desjardins donne les 
éléments d'un commentaire religieux de ce livre. 
Mariette cherche les raisons des assimilations établies 
directement par Hérodote entre Ammon, Osiris, 
Apis, Isis, Mendès, Horus, (Bubastis), et Zeus, Dio- 
nys0s, Epaphus, Demeter, Pan, Artemis, Apollon, 
et quels sont les noms égyptiens des dieux dont 这 
ne donné que les équivalents grecs. Selon Ma- 
riette, ها‎ religion égyptienne n'est pas un mono- 
théisme défiguré, mais une sorte de panthéisme 
dont le point de départ est dans la déification des 
lois éternelles de la nature, Il répartit les dieux 
égyptiens en deux classes, les dieux nationaux com- 
murs à toute l'Égy pte, tels qu'Osiris, Isis, Horus, et 
les dieux de province, M Robiou, au contraire, 


١ ازجع‎ de trovanr, 1885, pe 1-40 
+ Feune arehdologique, ١ 84, 1 D, pe 443-350: 


Mot à ا‎ 


RAPPOBRT ANNLEL. لل‎ 
tient pour le monothéisme primitif ع0‎ l'Égypte, dont 
il expose de nouveau la théorie à propos d'un travail 
de M. Schiaparelli!. M. عل‎ Rochemonteix explique, 
par un ingénieux parallèle avec l'histoire de l'écriture 
égyptienne, les caractères et l'histoire عل‎ la décora- 
tion religieuse, De même que le signe hiérogly- 
phique d'un objet a fini par ne plus éveiller dans 
l'esprit que l'idée des sons qui le désignent, ainsi les 
emblèmes sont devenus les symboles de eertaines 
idées, et l'habitude de représenter un dieu pour une 
raison quelconque par tel emblème, a fait de ات‎ 
emblème comme l'idéogramme du dieu avec tons 
les attributs. La décoration avec tous ses types, hu- 
mains ou animaux, tous ses emblèmes el ses orne- 
ments, constitue donc un système hiéroglyphique 
parallèle à l'autre, idéogrammes gigantesques et plus 
ou moins métaphoriques de personnes ou d'idées 
déterminées. De Ki leur forme hiératique, en regard 
de la mobilité et du réalisme de l'art civil. Si l'artiste 
avait pu modiliér à son gré ln forme, le mouvement, 
le vêtement, le symbole périssait, Lêétre immuable 
qu'il exprime tombait dans ls mouvement et le tran- 
sitoire, Ces groupements d'emblèmes, ces entasse- 
ments de formes étranges, mais invariables, sont une 


١ ب مسرل‎ 1885, good, رق‎ 8.335, La Hoenr des religions 
donné ما‎ tradoction d'ane curieuse étude de M. Licbloin sur le mmvthe 
d'Osiris : selon le savant norvégien, la lotte d'Osrris et de Set-Typhon 
سه‎ une valeur historique aussi lien que mythologique; c'est la lutte 
des Égsptiens contre les Sémites , habitants préhistonques du nord. 
est de lÉgypie. Soi est primitivement un den étranger + أذ‎ a donne 
on mom où ro Se, c'est le dieu des khôtas avec qui trait 


_ 


“ أن 


100 JUILLET 1845. 

phrase religieuse qui peut se lire, et M. de Roôche- 

monteix-en donne la phonétique , | 
M. Revillout a commencé ‘la publication de san 


cours de droit égyptien ?. L'histoire du droit com- 


mence avec ja période démotique et avec la réforme 
de Bocchoris qui le sécularise, M. Revillout expose 
d'après les documents démotiques, rapprochés des 
papyrus grecs de Thèbes et Memphis, la condition 
des personnes dans l'esclavage et la liberté, en com- 
parant le droit égyptien au droit classique. La com- 
paraison est tout à l'avantage du premier : l'esclave 
égyptien a une famille; il a recours auprès des dieux 


contre l'oppression du maïtre?, son sort عل الك‎ près 


celui de l'esclave dans le code mosaique, La classe 
des affranchis n'existe pas, parce que l'aflranchi. est 
sur le ed de l'homme libre, sans diminution mo- 
ralé à son égard. L'esclave de droit grec sous les 
Ptolémées est infiniment plus misérable que l'esclave 
de droit égyptien. La liberté des contrats, établie par 
Bocchoris: transforme la famille, fait du père, jadis 
maître absolu, un simple chef de famille et. met la 
femme au niveau du mari, parfois au-dessus. Dans 
son étude-sur les liens d'origine, M. Revillout justihie 
Hammabs: il est identique au Seth biblique, qui joue Le rôle d'Elahim 
dans de document jéhoviste. Set monte el descend nvec Îles vicrssi- 
tudes de l'élément sémitique en Égypte {Reuue, 1884, p. Sdo-dig]. 

٠١ مايه ميل‎ d'Apet |suite; Recueil de fruvaux, 1845, P 33-35}. 

Tome 1 2° fascicule, L'étas des personnes, Paris, 1884 , Leroux,‏ ؟ 
"دنا n-235 pages‏ 

3 Voir une de ces requêtes d'apres un papyrus démotique du Bri- 
dis Museum, dans ln Îerne égyptologique, ٠. IT ) .كا‎ Tevillont), — 
Leçon sur ها‎ locution, رعلا‎ p, dati po, : 


RAPPORT ANNUEL. 101 
la théorie classique des castes égyptiennes contre les 
réfutations d'Ampère, fondées sur une fausse inter- 
prélation des mots; montre que tout Égyption, sauf 
le soldat et le prêtre, est fixé à son nome de naissance 
et peut être rattaché à une terre spéciale el à on état 
déterminé : l'institution impériale des curiales, cet em- 
prisonnement de l'individu dans la fonction , pourrait 
bien être une inspiration égyptienne. M. Revillout 
montre la continuité de cette organisation dans le 
passé comme dans le présent; rattache le monopole 
royal et sacerdotal de la propriété à Ja conquête des 
pasteurs et à la révolution économique présentée par 
la Genèse sous le nom légendaire de Joseph: accepte 
la donnée de Diodore que Sésostris organisa la caste 
militaire et fxa définitivement le régime de la pro- 
priété, et trouve une confirmation de cette donnée 
mise dans ها‎ bouche même de Ramsès dans le poème 
de Pentaour*. Il suit l'histoire et la décadence de da 
propriété sacerdotale, attaquée par Amasis qui, par 
là, amène la clrute de sa dynastie, rétablie par Da- 
كنم‎ qui en devient le favori des dieux, ébréchéce 
par les Ptolémées avec compensation par létablisse- 
ment d'un budget des cultes. Une stèle découverte 
par M. Naville donne ce budget sous Ptolémée Phil- 
adelphe : il monte à 500 talents d' argent, le 28° du 
budget total. Les papyrus du Sérapéum et le pa- 


١ Revue dyyptologique , 1. Il, n° 3, p. 101-104. 
,نط ؟‎ pe 1011. — Cf. Ua registre budgétaire sur le rendhe- 
ment des impôts on Egypue (ibéd,, pe د دمو د‎ 8: fragment de regisire 


grec du Louvre, comparant le reveua de deux années |: 


102 JUILLET 1885. 


pyrusSakkakini fournissent également à M. Revillout 
leur contingent de données nouvelles pour l'économie 
domestique et l'histoire de In monnaie !, 

Les matériaux de ces recherches sont les papyrus 
démotiques de toute époque et les papyrus grecs 
de Thèbes et de Memphis, ces deux dernières séries 
formant chacune un seul et même groupe, conte- 
nant Îles papiers d'allaires d'une seule et même 
fanulle. M. Revillout entreprend la publication de 
tous les matériaux connus de ce genre, véritable 
Corpus des papyrus d'Égypte. Il publiera en cinq 
volumes successifs les actes du Louvre, du British 
Museum, de Turin, de Berlin et des autres col- 
lections moins considérables : un sixième volume 
classera tous ces documents por matières et par 
dates, et formera par suite un index complet du 
droit égyptien, Le premier fascicule du premier vo- 
lume, qui vient de paraître, contient les actes du 
Louvre remontant à Darius 1", Darius Codoman, 
Alexandre le Grand et Alexandre H, traduits, com- 
mentés et reproduits par ها‎ photographie, M. Re- 
villout publie également une étude approfondie sur 


١ Comptes هل‎ Sérapéron , مم لاطا‎ 140-147 [Engène et Victor Re- 
.سمال‎ 一 Le papyrns م باشلا نفام المي‎ 118-225 (donne les 
principales unités de compte en argent avec leurs principales subi 
vos |: 

* Corpus papyrormm Ægrpti, ه‎ Bevillout et Eiseulohr editum, 
一 Papy démotiques du Louvre, عاط‎ et traduits par مكل‎ Fewil- 
انما‎ | Paris, 1885, Leroux, 19 pages in-4", + planches). ML Éisen- 
عنما‎ publie duns la même collection une SPA de papyrus fe 
phiques et hiéraliques. 


HAPPORT ANNUEL. 1053 
le Procès d'Hermias d'après les sources démotiques 
el grecques !. 

C'est à l'époque d'Auguste et à l'insurrection qui, 
dans la dix-neuvitme année de l'empereur, amena 
la ruine définitive de Thèbes, que M. Revillout fait 
remonter un curieux poème démotique dirigé 
contre le poète Hor-Uta*. Get Hor-Uta aurait été 
héraut d'insurrection et serait passé au purti du 
vainqueur qu'il aurait servi de ses délations. Ge 
pome offre ce caractère d'être composé à la facon 


classique , en mètres réguliers , avec enjambements de - 


vers à vers, tandis que l'ancienne poésie égyptienne 
procède par parallélisme et n'enjambe pas. Le 
nombre des syllabes variant de 13 à جد‎ ferait croire 
que le rythme est celui de l'hexamètre : ها‎ difhiculté 
de distinguer les brèves des longues, les syllabes 
fermées des syllabes ouvertes, ue permet pas à 
M. Revillout de se décider, 

Dans la philologie copte nous n'avons à signaler 
que du publication de quelques textes nouveaux : 
dix-neuf chapitres du Nouveau Testament. (Saint 
Mare, Saint Luc, et l'Épitre aux Galates) publiés 
par M. Amelineau, d'après des manuscrits de, lord 


١ Fascicale 1, 136 pagés in-4", Parks, Lerous. — Krall, Der Ka- 
lender des Papyrus Ebers {Hecueil de travaux, 1885, p. 57-63). ب‎ 
Ueber enige demotiéhe Gruppen, 1885, مم‎ 79-81. 

3 Un poëme satrrique compasd à l'occasion عله‎ la maladie dn porte 
musicien, hérant dinserrection, Hur-Uia (Apowêes), papyrus de 
Vienne | Paris, Leroux 1885, زد‎ pages in-4", 88 pages de teste et 
de commentaire |. | 


104 JUILLET 1885. 
Crawford; des fragments des Actes des Apôtrés el 
des Épitres de saint Paul et de saint Pierre, publiés 


par M. Maspero?; les canons apostoliques de Of- 


ment de Rome, publiés par M. Bouriant®; tous ces 
textes sont dans le dialecte thébaim; le premier 
semble unique jusqu'à présent; pour le dernier, on 
ne possédait que ها‎ version memphitique publiée 
par Tattam. Un texte plus original pour le fond est 
la stèle copte publiée par M. Bouriant. On sait que 
sur les ruines du temple de Deir el-Béhari les moines 
- côples avait bäti un couvent, ruiné à son lour, el 
s'étaient établis dans les tombes royales quils ont 
couvertes de leurs noms. En fouillant dans une ca- 
verne pour en retirer un sarcophage signalé par 
Lepsius, le sarcophage de Déga, M. Maspero a mis 
au jour une petite église cople qui s'était installée 
dans ja tombe, C'est l'endroit qui à fourni le plus 
d'inscriptions coptes et les mieux conservées; la 
plus longue est un document théologique d'environ 
trois cents lignes sur la question brûlante des natures 
de Jésus-Christ : les moines du sarcophage, héré- 
siarques fervents, n'en admettent qu'une et ful- 
minent contre les orthodoxes qui nient la nature di- 
عضب‎ du Christ en lui associant la nature humaine *. 

1 Mocuel de travaux, 1884, p. 105-139. 

* بلق‎ pe 35-37. 

3 Jhul., p. 190-216. 

١ Mission an Caire, t. ,ا‎ p 33-50, — الصظ‎ , Neue Koptische nnd 
Grisschische Papyres (Hecnal de travaux, 1885, ب ,)63-79 .ن‎ Gler- 


mout-Ganneau, عمدام تمل‎ cople à Jérasalen (lue comme grecque 
par ML Mordimaun: Reenc erctique, 1884, 1. IE, p.263). 


KAPPORT ANNUEL. 10 

C'est ou moment de prendre congé de l'Egypte 
que je dois vous entretenir d'un livre qui n'est point 
l'œuvre d'un orientaliste de profession, mais qui jette 
du jour sur bien des branches de l'orientalisme : 
c'est l'Histoire de l'alchimie-de M. Berthelot!. L'his- 
toire des sciences occultes exeree aisément une fas- 
cination à laquelle il faut être solidement trempé 
pour résister, et le sentiment magique est si ancien 
dans l'humvanité qu'il serait assez naturel de se laisser 
tenter par des combinaisons lointaines. M. Berthelot, 
avec un esprit historique qui prouve que le génie 
de la méthode est le mème dans toutes les sciences, 
a su merveilleusement échapper aux périls etaux ten- 
tations du sujet. Il établit que la filiation authentique 
de l'alchimie, telle que nous la voyons constituée, 
ne remonte pas plus haut que le n° ou le n siècle 
de notre ère; les premiers textes où elle paraît sont 
les papyrus grecs de Leyde. Les manuscrits alchi- 
miques grecs de la Bibliothèque nationale et de 
Saint-Mare de Venise représentent la mème doc- 
trine, et les témoignages historiques extérieurs ne 
remontent guère plus haut que cette époque. L'ul- 
chimie est donc uné eréation contemporaine des 
emostiques : elle est dans l'ordre pratique et naturel 


١ Les origines de l'alchimis, Paris, Stembeil, 1885, sx-445 pages 
in 及 

* Les PE d'Égrpue {Revue scientifique, 1885, L f, 
pe 68) — Des origines de Falchimie et iles œueres attribuées à Dé- 
mocrite d'Abdére {Journal des Savants, 1484, p. 317-557 [, ب‎ ur 
دما‎ signes des mdrr rapprochés des stqnes des planètes (ibid, 1545, 
,نر‎ 30-3310 


106 . ١ JUILLET 18835. 


ce que la gnose est dans l'ordre théorique et mys- 
tique: C'est dans cette fermentalion des premiers 
siècles de notre tre, à cette heure d'ambitions déme- 
surées, où lhomme, par ها‎ foi ou la magie, aspirait 
de toutes parts à saisir la « grande puissance » que le 
grand art prit naissance, n'étant lui-même qu'une des 
voies au but suprème. Les gnostiques de l'alchimie 
ne eréèrent pourtant point leur science de toutes 
pibees : tous Les matériaux étaient là : aux Égyptiens 
ils empruntèrent la partie solide de leur art, celle 
d'où est sortie la chimie, c'est-à-dire l'usage de cer- 
tains procédés industriels et métallurgiques; Baby- 
lone donna, semble-t-il, les rèveries sur la parenté 
myslique des métaux et des planètes; les philosophes 
grecs donnèrent leurs spéculations naturelles, demi 
science, demi rêve, et le tout fermentant dans la 
grande euve alesandrine aboutit à l'alchimie grecque. 
C'est aux Grecs que les Arabes doivent leur alchimie, 
comme ils leur doivent leur philosophie. Enrichie 
en Orient de découvertes pratiques nouvelles, les 
Croisades la raménent on Occident, et cest par 
l'arabe que l'alchimie des Grecs nous arrive, comme 
c'est par l'arabe que nous était venue d'abord leur 
philosophie. 





La couche berbère est en Afrique ee qu'il y a de 
plus ancien et de plus résistant. M. Tissot, dans lé 
grand ouvrage dont nous vous avons déjà entre- 
tenus !, a réuni tout ce que l'on sait el tout ce que 

١ Voir plus haut, p, 6. 


= 


| ا ا CE 8 5 CS‏ 8 الي ,= 


RAPPORT ANNUEL. 107 
l'on suppose des populations primitives de l'Afrique 
du Nord et a présenté une répartilion géographique 
des tribus libyennes et un tableau de leurs mœurs 
d'après les traditions classiques et les débris de teur 
art, M. Basset, qui continue avec succés l'explora- 
tion de la linguistique berbère, et qui tout récem- 
ment a été chargé de mission par le Gouverneur de 
l'Algérie pour étudier les dialectes berbères des Po- 
pulations du Mzab, de Ouargla et de Touggourt*, 
vient de nous: donner une grammaire, un vocabu- 
aire comparatif et des textes du dialecte des Beni- 
Menacer, puissante tribu à l'ouest d'Alger, entre 
Milionah et Cherchell, véritable ilot kabyle au mi- 
lieu des populations arabes. Le dialecte est isolé lin- 
guistiquement aussi bien que géographiquement, et 
ce qui prète un intérêt particulier à ce fait, c'est qu'il 
est parlé dans le cercle de Cæsarea Augusta {Cher- 
chell}, à l'endroit même qui fut le centre de la 
civilisation numido-mouritanienne sous Juba IL-et 
ses successeurs : ce dialecte, usé et décoloré, a pu 
être sous l'empire une langue littéraire 3: Le mo- 
iment n'est pas encore venu d'entreprendre la gram- 
maire comparée des Berbères : le point de départ 


١ Géographie comparés de la prorinre romaine d'Afrique, مم‎ 355- 
470.— Sur les rapports عل‎ l'art libyque avec celui des bas-reliefs rm- 
péstres, 2 Schlumberger et Reinach, Gazette archéologique, 1485, 

- 4-10. 

# Cf, Lattre de M. Basset à M. Barbier dé Meyuanl sur son voyage 
parmi les Mrahites, Journal asttique , 1885, L 1, عن‎ 351-506. 

3 Journal asiatique. 2884, لل‎ p 518556: 885,4 LE ju si 


tt 


108 JUILLET 1885. 

ancien el résistant manque encore. On peut cepen: 
dant essayer déjà de dresser le tablenu des transfor- 
mations phonétiques de dialecte à dialecte. M. Brous- 
suis, a: dressé un lexique comparatif du zenaga [la 
langue des Sénégalais, descendants des Sanhadja, 
dont le général Faidherbe a établi les affinités ber- 
bères, du kabyle des Ait Khalfour, dialecte: non 
encore relevé à l'ouest de la grande Kabylie, et de 
divers dialectes tamachek ou ahaggar!. L'auteur suit 
l'ordre de l'alphabet français : peut-être eûtil mieux 
valu suivre l'ordre alphabétique d'un des dialectes 
comparés *. 

Le mouvement de lhistoire ramène aujourd'hui 
l'attention sur ها‎ côte orientale d'Afrique, si long- 
temps ignorée. M. Ferrand, voyageur au Gomal, 
nous fait connaître les tribus indépendantes ou vas- 
sales de l'Égypte qui parlent le comali autour du cap 
Guardafuy, depuis la baie de Tandjoura jusqu'à ln 
frontière du Zanzibar : il décrit leurs usages, donne 
quelques renseignements sur leurs traditions histo- 


riques et la Liste des émirs du Harar de 1643 à 


8-6 *. M. Halévy x fait connaitre les travaux de 


1 Foulletin de correspauldince afrionume, 1884, P. 200-116. 

1 Riun, Essai d'études linguistiques et ethnologiques sur ler oriqiues 
berbères (suite, evne africaine, 1884, يدج عدت دم‎ 241252 | — 
Reproduction de deux stéles libyqnues trouvées à Elles on Tunisie 
dans عا‎ Aulletin de la Société de géographie et d'orchéolegie il Chrunnt , 
1884, partie archéologique, مم‎ 253, 

" منامالس]‎ de correspandause africaine, 1884, ps71-493.— Sur 
le Soudan dthiopien, بك‎ Cais dé Saint-Amour, Les intérdts صصرا فال‎ 
dns اعسمالقك) , ستموسة «اسلهدق عا‎ , 1884, 143 pages ins, 





Fr. 1 


LAPPORT ANNUEL. Fou 
ML Reinisch sur مل‎ famille de langues non sémitiques 
parlées en Abyssinie, et présenté des doutes sur la 
parenté généralement admise des langues chami- 
tiques avec les lingues sémitiques : il émet l'hypo- 
thèse qui ne sera pas reçue sans étonnement que 
l'identité frappante des formatives personnelles dans 
les deux langues pourait être due à un emprunt 
des langues de Gham aux langues de Sem”. 
L'Afrique orientale se rattache au monde malais 
par Madagasear: On admet généralement que le mul: 
gache est parent du javanais et des langues de l'ar- 
chipel, et qu'il a êté parlé à Madagascar avant l'in- 
vasion du sanserit dans les mers de la Sonde, paree 
qu'il ne contient point d'éléments sanserits. M Marre 
a réuni les faits de grammaire et de lexicologié qui 
établissent ces deux thèses, dont la seconde préterait 
peut-être à quelques réserves. Il a rassemblé l'en: 
semble des preuves lexicologiques dans un vocabu: 
lairé comparatif des principales racines du malgache 
et des langues malayo-polynésiénnes, classées d'après 
“مود ما‎ M. Marcel Device a traduit la seconde partié 
du Sedjaret Malayou, recueil de légendes et de tradi- 
tions, écrit vers 16 à 5, et qui est classique chez les Mit: 
متخا‎ 3 La première partie, déjà traduite en 1878 par 


١ Revue critique, 1885, L 1, pe 241-217. 

3 ١ Congrès des اماما ممه‎ de Leyde, Brit, 1885, Leydé, 4° partie ; 
5" section, p. 25-214. 

5 Société langnnlacienne de géographie, 1884, p, 565-312 — ها‎ 
rections au tete imprimé dansle Journal asiatique ١ 483,4, lp 33g- 
344 Laurent Grémy, Notes sur Maodaguscar [suité:; famille, 
mariage, lois عل‎ succession, féalalité, prestations, عضن يدوم‎ trimi- 


OR, LS سن‎ Le dE الأ را‎ UE و‎ RS 
+ 5 F 5 سر‎ 0 er 5 23 


110 1 JUILLET 1885. 


M. Device, est presque entièrement 10 celle. 
م‎ est beaucoup plus historique : elle prend'aux pre- 
mièbres années du “ود‎ siècle, sous le règne de Mo- 
hammed Chah, premier roi musulman de Malaca; 
elle s'arrête après la prise de Malaca par Albuguerque. 


1 = 


M. Pavet de Courteille nous fait connaître le 
dictionnaire djagatai-turk du Cheikh Suleiman 
Efendi de Boukhara, un des hommes qui connais- 
sent le micux le turc oriental dans toutes ses variétés. 
M. Pavet de Courteille comble d'après ses propres 
lectures les lacunes de termes, de signilications et 
d'exemples que présente encore ce vaste Thesaurus !, 
M. le général Parmentier vient d'accomplir pour le 
ture la tâche si utile qu'il a déjà accomplie pour 
l'arabe et le hongrois; il a dressé le vocabulaire com- 
plet des mots qui entrent le plus fréquemment dans 
la composition des noms de lieu dans les pays de 
langue turque *. L'intelligence exacte de la nomen- 
clature est un élément indispensable dela géogra- 
phie et dé l'histoire, élément généralement trop 
négligé, l'étude de cette nomenclature n'étant pas 
faite par des linguistes. La nomenclature lurque 


nelle, armée; مامعلا‎ maritime ét coloniule, 1884, ب سلماعه‎ pe 183 
257). 
١ Jonraal asiatique, 1884, لأا‎ p. 330-385. 
2 Fochuloire terk-français des principes termes de géographis, ete, 
Paris, 1884, 57 pages ,“دوز‎ au seérétariat عل‎ l'Association francaise 
pour l'avant ibes sciences. 


RAPPORT ANNUEL. ini 
offre des difficultés particulières, à cause de ln va- 
فانم‎ des dialectes et de l'influs considérable de 
mots arabes et persans. M. Parmentier s'est aéquitté 
de sa tâche avec une rigueur scientifique, une pré- 
cision ét une exactitude qui attestent de véritables 
dons linguistiques. La bibliographie, dressée par 
M. Huart, des livres tures, arabes et persans im- 
primés à Constantinople de 1882 à 1884 (1299- 
1301 de l'hégire}, est un véritable tableau de la vie 
intellectuelle de Constantinople durant les trois der- 
nières années, vie peu intense malheureusement, à 
en juger par le contenu, sinon par le nombre des 
livres imprimés qui s élève à quatre cent trente-deux !. 
M. Huart a donné des renseignements intéressants 
sur les progrès de l'imprimerie en Turquie. 


Depuis l'avènement de دل‎ dynastie mandchoue 
au trône de Chine, la connaissance de la littérature 
mandchoue, dans laquelle ont été traduites toutes les 
œuvres classiques de la Chine est devenue indispen. 
sable pour celle de la littérature chinoise, Un des 
principaux instruments pour l'étude de cette littéra- 
ture dans ses rapports avec celle de la Chine est un 
dictionnaire mandehou-chinois, composé par ordre 
du Louis XIV chinois, Kang-hi, et achevé par son pe- 
tit-fils Kienlong, en 1771, sous le titre de Livre- 
miroir de la langue mandchoue, M. de Harlez, qui an- 


nonce la traduction de ce dictionnaire dont il a déjà 


لاقع ذل , 6#دعوعد مم ,4 Janrnalusiatique, KG,‏ + 


112 - JUILLET, 1555+ . 

publié et traduit la préface. dans sa Chréstomathie 
mandchoue, donne en spécimen un choix d'articles 
empruntés À à ce dictionnaire et relatifs à ù la philoso- 
phie, à la religion, au culte’. M. de Harlez a ‘égale- 
ment traduit des extrails, d' aprés le texte ori:inal 
mauichou des décrets adressés à l'armée tartare par 
l'empereur  Yong-C'eng pendant les années. 1728: 
1734, 

Le Y-King ou Livre des changements est le 35 
le plus ancien, le plus mystérieux et le plus vénéré 
de In Chine. M. Philastre en a entrepris une traduc- 
tion , la première qui en ait été publiée dans notre 
langue, accompagnée des deux commentaires Îles 
plus importants, ceux de Tshens-Tse et Tshon:hi et 
avec extraits des autres. Nous reviendrons, quand il 
sera terminé, sur ce travail considérable qui doit 
former le huitième volume des Annales du musée 
Guimet, M. Jmbault-Huart nous envoie l'histoire de 
la papauté taoiste ?. Le taoiste T'ehang-leang, le fon- 
dateur de la dynastie des Han, s ‘était retiré après le 
triomphe de’son maître, et avait passé ses derniers 
jours à chercher le moyen de monter au ciel pour y 
continuer la vie trop courte de la terre : la méthode 
consistait à alléger Le corps par le jeûne, à le réduire 
à on atome élémentaire qui découvrirait de lui- 


١ Le رومالا‎ qérum-i Eulehu bithe, dans la الما دمع‎ der ذل‎ Mo: 
تنه لمر‎ Gesells,, 85 من‎ 64-04. 

+ Musdon, 1854, n° 4. 

1 La légende du preie pape des Tanistes et l'histoire ile la folle 
pontificale عل‎ Tchaniy (Journal asratique, 1884, 4 Ï, qu 38g-A46o). 





RAPPORT ANNUEL. 113 
même le plus court chemin au ciel, Son huitième 
descendant, Tao-ling, au “د‎ siècle de notre tre, 
atteint le but supréme en vain poursuivi par son an- 
cêtre, et avec lui les grandes spéculations métaphy- 
siques de Lao-tseu aboutissent définitivement, sui- 
vant la loi ordinaire de toute gnose, à l'alchimie et 
h la magie. En 348, un empereur Tang reconnait à 
ses héritiers le titre qu ‘ils ont pris de Tien-che « maître 
du riel ». Leur pouvoir spirituel se maintient jusqu'à 
nos jours à travers toutes les vicissitudes politiques, 
les rivalités des sectaires et les haines intérieures. Le 
présent pontife est un grand exorciste et domine les 
esprits et les pouvoirs invisibles à l'aide d'un sabre 
magique. 

Nous devons encore à M. Imbault-Huart d'instruc- > 
lives communications sur les diverses localités qu'il 
visite, non en touriste, mais en érudit, attentif À 
relever tous les traits de mœurs, tous les souvenirs 
historiques, littéraires, religieux, qu'il rencontre sur 
son chemin, soit à Sou-teheou, la Venise chinoise, 
le Su-ju qui émerveilla Marco Polo, si brillante en- 
core naguère, avant qu'eût passé le torrent des 了 ai 
pings!; soit au Temple des fées, près de Péking, où 
la population buddhiste monte-deux fois par an en 
pêlerinage, sur la montagne du Pie mystérieux *, 

١ Fraginents d'un voyagé dans lintérieur de la Chine, Shanghas, 
1884, p. 55-139 (extrait du journal de ln Nortk Clina Branch of the 
Ariatic Society). 

Journal asiatique, 1886, t, ١] p. 62-77 (Notes sur da Gite de la‏ ؟ 
Chine:‏ ذا mi-antomnes sûr La condition du paysan dans Le word de‏ 
travail et imprévovance |.‏ 

Fr. 4 


aan murTibuu 机 


| 6 
fn” 


.— 


114 JUILLET 15 

M. عل‎ Harlez! et le D' Ghappet? établissent par des 
textes modernes, récits de journaux chinois, édits 
officiels des empereurset des préfets, que l'usage de 
l'infanticide, principalement des filles, dans les classes 
pauvres, est loin d'être une légende, M, Darmeste 
ter a essayé de montrer que la Chine, malgré son 
isolement prétendu, à عو سي‎ en rapport avec 
l'Occident, non seulement de commerce, mais 
d'idées, et qu'il y a eu d'elle à lui ee échanges in. 
tellectuels : ainsi, la légende du roi Wou:y, tirant 
sur les dieux et faisant couler le sang du ciel, دف[‎ 
gende d'origine chinoise et antérieure au CGhristia- 
nisme, a passé en Occident par l'intermédiaire de 
la Perse et du cycle de Kai-kaous, na pénétré par là 
dans Le cycle judéo-musulman de Nemrod,ela passé 
jusque dans la France du moyen age L'art de la 
Chine a conquis la Perse au moyen âge: mais, de 
son côté, elle a reçu de l'Occident aussi bien que 
donné; elle a reçu dans son art, au moins dans son 
art religieux, une inspiration indirecte et lointaine 
de la Grèce, par l'intermédiaire de l'art buddhique, 
produit indien de l'art d'Alexandre, et celte inspi- 
ration, à sou tour, elle l'a transmise au Japon“, 








١ Maoscon, 1885,p 305-210, 279-180. 

* Bulletin de ln Société عل‎ géographie de Lyon, 3885, 1 V,p,977- 
LL RE 

2 La flèche عل‎ Nemood يع‎ Perse et en, Chine (Journl و#ةاإتتلفقه‎ 

1683,L1,paios18} د“‎ 

١ Reviecritique , p.6-18.— Cordier, Le Voyagede Montferranile Pa- 
عم‎ à da Ghine (montre quée le texte publié por M, Devic est on abrégé 
d'un ouvrage نس تلام‎ 1630; erue critique, 1884,0 IE, p. 461- 


27 Se 
1 


:  RAPPORTANNUEL. 145 
En poésie littéraire de l'Annam n'est qu'un reflet 
dela poésie chinoise. M. des Michels à Paris et 
M. Landes à Saigon en donnent: deux. spécime 
considérables, le poème de Kim Vär et Kieu et. lis 
Praniers refleuris, lous deux éerits pendant ce siècle 
etdans le dialecte du Tonuin, qui diffère de l'an- 
namile propre par des particukirités de lexique Let 
d'écriture. Le poème de Kim Var et Aieu, œuvre de 
Nguÿèn Du, ministre des rites sous l'empereur Gia- 
long, est un roman dans l'esprit buddhique, imité 
d'un roman chinois que l'éditeur n'a pas encore pu 
identifier et que des lettrés annamites croient l'œuvre 
dé l'un des dix classiques: l'héroïne Kieu expie, par 
une série de souillures imméritées, les fautes d'une 
vie antérieure! Le poème des Pruniers refleuris, 
Nhi dé mai, a été composé par an lettré tonquinois, 











465; cf, Le rapport de 1884, p. 2195, note 2). — الا‎ Groflier, La 
éiwilisation européenne en مسنانا‎ depais ها‎ xt ec (Bulletin de fn 
Société de géographie de Lyon, 18844, 4 V, pe 138-303). — Ban- 
dens, La Corde (géographie, orgaiisation sociale, mœurs el cou- 
tres , ports ouverts au commisrce japonais , traités de 1883 4 Herme 
motions et coloniale, 1844, juillet, p. 206-2041. ب‎ Trot de, عمف ا‎ 
tin بام‎ convention de Pékin, 1858-1860 [texte chinois à l'usage de 
l'École des lnuguüés orientales vivantes; Leroux. 1885, 54 pages 
68°} 一 ,ل‎ Darmestoter, Annales de Formosr | Histoire عل‎ Formase 
depuis la découverte de l'ile par les Chinois jusqu'a nûs jours; 
Journal des Débats, 1884, 10-10-21 octobre]. 

1! Les poèmes de Pnau - om Fée معدا‎ tu troyen; L F,trans- 
cnipüon, traduction, notes, جو ا‎ pages in-#'; ١ I, texte en عقت‎ 
ractères Üguratifs, 165 pages: Paris, Leroux, 1884 (Bibliothèque 
de l'École des langues orientales: ce volume forme le socond volume 
de la collection des principaux poèmes de TAnnamn, entreprise par 
M des Michels ! 

a 2 


116 JUILLET 1885 

agent commercial de l'empereur d'Annam à Hong 
kongetestrapidement devenu populaireau'Fonquin?. 
Il n'a point non LE OU NRÉ dans le fond, c'est 
l'adaptation écourtée d'un roman moral chinois*, 
destiné à prouver que le ciel ne peut errer et que le 
juste l'emporte toujours à la fin; le héros, fils d'un 
ministre intègre, auquel la haie: des fripons a € 3111 
la vie, finit par venger son père et épouser celle 
qu'il aime, après des traverses sans nombre et les 
inévitables triomphes aux examens universitaires. 
M. Landes a donné, à côté du poème complet; un 
épisode d'une autre imitation de l'original chinois, le 
Mai Laông nqoc, d'allure plus bre et de style plus 
simple : il.est intéressant de comparer au poème sa- 
vant de récit elair et court du poëte vulgaire, méprisé 
des lettrés. Les deux éditeurs ont accompagne leur 
traduction d'un commentaire nourri, où ils ex- 
pliquent les innombrables allusions historiques et 
littéraires dont fourmillent les deux poèmes, comme 
doit lé faire dans la théorie chinoise toute œuvre 
vraiment littéraire. M. Landes présente des observa- 
tions très ingénieuses sur ce caractère de la poésie 
chinoise qui nous la rend si difficilement accessible et 
qui pourtant ne lui est pas exclusif, Les allusions 
historiques et mythologiques font partie de toute 
langue: chez nous, à la fin du xvur siècle, elles for- 






1 Rwcursions et reconnaisaances; 1884, n° 17, pas$-agos nr, 
ثم بؤقة دمة يم‎ 19, p. 4d-146. 

it francais par M. Piry sous de titre + Les premiers meer 
veiller. 


RAPPORT ANNUEL. 11 


maient toute ln poésie; encore aujourd'hui, “en 
France comme en Ghine, e'ést un des signes de re- 
connaissance du véritable dettré que de savoir re- 
trouver dans l'œuvre nouvelle le mot heureusement 
ravi à l'œuvre ancienne. . Ce-qu'il y'a de particu- 
lier dans le chinois, c'est à la fois l'importance qu'il 
attache à ces allusions et l'obscurité voulue dont ii 
les enveloppe.» Ajoutons qu'en Chine du moins c'est 
dans une tradition nationale et vivante que s'empri- 
sonné cette poésie disciplinée, tandis que chez nous 
c'était dans une tradition étrangère et morte; ajou- 
tons aussi que chez nous cet asservissement à La 
lin dès qu'est venue l'inspiration. 

La religion populaire del'Annam, sous une couche 
légère de buddhisme méprisé et sans autorité mo- 
rale, et de confucianisme rafliné , ignoré de la masse, 
se réduit tout entière au culte des ancêtres et au culte 
des génies du village. Le rituel des funérailles est 
done la moitié du culte et la plus considérable, 
M. Lesserteur nous fait connaître ce rituel par da 
traduction d'un manuel annamite, résumé d'un 
grand traité, le Van công عي‎ lé, auquel il fait des em- 
prunts pour compléter cet exposé, Ce mémoire, qui 
par sa nature prête peu à l'analyse, est un des tra- 
vaux les plus utiles et les plus importants publiés de- 
puis longtemps sur f'Annam proprement dit!. Les 
légendes recucillies par M. Landes, qui continue à 
réunir avec tant de zèle le folklore annamite, sont 


١ Annam; Rituel des funérailles | Revue fronpaise de L étrimger et dles 
rolonter , 168544 F, p. 144-157, 260-376, اتلك‎ 


113 JUILLET 1885 
la plupart relatives à des cultes locaux : quelques-unes 
ont un caractère historique, mais contiennent aussi 


des rénseignements importants sur les mœurs et les . 


idées des. indigènes!, La GCochinchine religieuse de 
M. Louvet est un beau chapitre de l'histoire du 
Christianisme dans l'Extrême Orient durant les trois 
derniers siècles > | 

Un manuscrit posthume de Janneau, l'initiateur 
des études annamites, publié par la Société des études 
indo-chinoises, et relatif à l'étude pratique de la 
langue annamite, contient sur la diflérence de 
l'accent dans les langues européennes et dans les 
langues vario ممما‎ des observations très lines et qui 
ont encore leur prix. (Cos langues, selon Janneau, 
De possèdent que l'accent du mot et n'ont pas l'ac- 
cent de phrase: toute lu dificulté des Européens à 
les prononcer vient de leur difbeulté à exclure de 
la phrase l'accent de la pensée d'ensemble. Au fond 
de cette différence phonétique il ÿ a une grande 
différence psychologique”. 

Nous assistons à présent en Cochinchine à une 
expérience intéressante et qui donnera la mesure de 
notre capacité à comprendre les indigènes. Il n'existe 
point de Code اعتعتلان‎ des lois civiles anuamites : le 
gouvernement colonial a fait préparer un projet de 
code civil à l'usage des Annarnites et ee projet est 


١ Evous of reconmassances ; 1885, n° 30, pi 293-du à. 

* Paris, Leroux, 1855, s volumes iu-8°, 41567, 548 pages. 

5 Bulleten de da للأعمك‎ des رع يسم الع سل عاموك‎ de Sripun , 1884. 
pe #1-44 (Saigon, libraire Grettier; Paris, Chalamel }. 


PP RE 


RAPFORT ANNUEL. 119 
soumis à une comrmission composée d'indigènes, 
qui sont instamment priés de n'adopter aucune dis- 
position qui pourrait blesser les mœurs et les cou- 
tumes des habitants. Ge projet, au.lieu d'être, comme 
on s'y serait plutôt attendu, une codilication des cou- 
tumes annamites amendée selon les besoins du jour, 
n'est autre chose que notre code civil amendé dans 
certains articles dans le sens annarmite. 11 sera en tout 
cas intéressant de voir, par la réponse عل‎ la commus- 
sion annamile, jusqu à quel point nous avons su en 
trer dans leur esprit ou plutôt jusqu'à quel point ils 
savent entrer dans le nôtre. Bien que la Société asia- 
tique n'ait pas à s'occuper du gouvernement de la 
Cochinchine, ju Cru cependant devoir vous si 711211 
cette situation qui est de l'orientalisme en action". 

1 Projet de Code civil & l'usage des Aunamites, par M. Lasserre, 
viée-président de la Cour d'appel de Saigon (Excursions et reconnais 
sances , 1884, n° 17, pu ب .) أن دق‎ Bouinnis el Poules, Le royaume 


d'Anna | Mevne maritume et coloniale, 1885, juin, p. 327-572): 一 
Henri Vienot ét Albert Schroder, Rapport sur la reconnaissance فك‎ lui 


route de Hanoï à Haiphong (Excursions et reconnaiaances, 1884- 


n°47, p.rsbasé; n°18, p, 439-487). ب‎ Birmame : Résund eth- 
nolngique et linguistique, tradoit du British Burmah Gasetteer, avec 
annotations par ,ل‎ Harmand (Maisonneuve, 31 pages in-#°; eue 
de linguistique , 1884 ,p 136-214 |; cet article résume les Re SEM 
les plus récentes, dues eu général à des missionnaires anglais et 
américains, sur les races de La Birmanie que l'auteur, ML Spearman , 

raméne à quatre : Hirmans, Talwings (élément dravidien, venu du 
Tatingana}, Shans (élément siamrois) et Karenge (venus du plateat 
chinois). — Siam : Hardouin, Voyage à Hatboury et Rumboury ) غيل‎ 
tails sur l'organisation rurale et la féodalité siamoises qui remontent 
aux premiers temps de la conquête; Excursions et recoitnitissees , 
1884, 0° 19, p. 2809-20: 1885, n° 30, p. Atg-459 |. 


s 
م2‎ 


at” 


LS JUILLET 188%. 


Le Japon est peu favorisé cette année: M. Léon 
de Rosny a commencé la publication. du Ni-hon-g, 
dont il avait donné un spécimen l'an dernier. Le 
Ni-hon-giest, après.le: Ko-zi-ki, le livre le ancien 
de la religion nationale du Japon intoïson 
ne lui est postérieur que de quelques pars mais 
1 dui est bien inférieur en valeur, au point de vue 
japonais pur; c'est le Ko-zi-ki mis à la mode chinoise, 
Cependant, comme le Ko-z1.hkt est déjà accessible par 
la belle traduction de M. Chamberlain , M.-de Rosny 
rendra un service réel en achevant l'édition du 
Ni-hon-gi, qui a du moins le mérite d'être le mo- 
nument le plus ancien du Sinico-Japonisme. L'édi- 
tion de M. de Rosny contient le texte avec une 
transcription en sauscrit dévanagari, une traduction 
francaise un commentaire français et un commen- 
taire philologique rédigé en chinois, à l'usage, nous 
apprend l'éditeur, de ses lecteurs de l'Extrème 
Orient. La partié publiée contient la cosmogonie, 
qui n'est guère que la reproduction en japonais des 
théories chinoises sur le jeu du principe mâle et du 
principe femelle, le yäng et le yin. M. de Rosny met 
en parallèle la théorie purement sintoiste telle que 
la donne le Ko-zi-ki. Outre ce travail, nous ne ren- 
controns plus que des études d'un caractère plutôt 
téchnique : les recherches de M. Ardouin sur la mé- 
decine au Japon!, les observations de M. Voissior. 
sur la réforme du droit civil au Jupon, où se pré- 





' Fevue maritime et colombe, 1884, juin, p. 600-652. 


RAPPORT ANNUEL. 124 
sente le même problème qu'en Gochinehin ps 
conférences de M. Burty sur dx poterie et da: por- 
celaine au Japon?; les études de M. Ary Renan sur 
les caractères et le développement de Fart | japonais, 
empreintes d'un sens historique très délicat. Signa: 
lons enfin les observations de M. عل‎ Rosny sur les 
livres rares dans l'Extrême Orient, et sur la nécessite 
de classer les impressions chinoises et japonaises : 
l'impression est ancienne là-bas et un vieux livre y 
a la valeur qu'aurait ailleurs un vieux manuscrit 。 











L'Extréme Orient, ainsi que vous le voyez, a 
cette année Occupé nos soldats plus que nos savants. 
Mais si la parole est aujourd'hui à l'histoire, il ne 
faut pas oublier que le dernier mot reste toujours à 
la science, Tous nos progrès dans l'Extrème Orient 
seront illusoires et stériles, sil ne se forme point 
une école vigoureuse, animée d'un large esprit scien- 
tifique, qui ne se contente point des connaissances 


١ Rene générale du droit, de سا‎ législation et de la jurisprudence 
en France et à l'étranger, soptembre-cctobre 1884, مم‎ &oG-h15. 

3 Paris, Quantin, 37 pages m-4" (extrait de la Revue des arts dé- 
corutifs, janvier 1885, 

4 Paris, 21884, 72 pages "مز‎ (eitrait de ها‎ Nouvelle Fceusr, 
15 août - 1° seplembre 1 884 }, 

* danales de FErtrème Orient, 1884, août, p. 33-40. — Foyage 
en Europe et aix États-Unis de 3. À. R. le prince japonais Mchon 
Shinies Arisougewn, traduit du japonais [ihid., netobre-novembre ; 
simple relation dés incidents journaliers du voyage et des réceplions 
PE au prince}, 一 Eggermont, Le Japon, histoire et religron | Pa- 

 Delagravé, 1885, 151 pages tn-11; résumé des travaux de 
\etchaikofl et auires |. 





commerce, mais a نه‎ 
nas جا‎ Fer ne rés 





dans leur passé: c'est chose p 
surtout. chez des races où le présent n'est, depuis 
des siècles, que le calque systématique du passé, et 
où la suprême ambition est de reproduire l'idéal 
réalisé par les divins ancêtres. 


Le, à 01 dy à a cn Ne D TRES 
ons D + EE Fr عم‎ ete 1 =, 
‘ e 4 Fa 


RAPPORT DE LA COMMISSION DES FONDS. 133 





RAPPORT DE M. GARREZ. 
AU NOW DE LA COMMISSION DES FONDS, 


ET COMPTES DE L'ANNÉE 1884. 


Le dernier mémoire des impressions fournies par l'Impri- 
merie nationale ne portail que sur les neuf premiers mois de 
1882. En revanche celui de cette année comprend quinse 
mois. De 14 une élévation anormale du total de nos dépenses. 
Eu dehors de ce gros article, les différences entre le présent 
budget et les précédents sont péd importantes. Sous la ru- 
brique « Dépenses diverses soldées par le libraires sont com- 
pris les frais des planches du Journal, exécutées actuellement 
d'après les nouveaux procédés d'héliogravure, frais qui va- 
rient naturellement suivant le nombre et le format des plan- 
ches. L'article «loyers a définitivement disparu de notre 
budget. Celui des contributions ne se réfère pour celle année 
qu'à l'impôt dés portes et Fenètres; à partir de l'année pro- 
chaine nous aurons à y ajouter la contribution personnelle 
et mobilière, dont nous avions été exemptés, por oabli parait: 
1, هل‎ première année de notre installation. La regrettable 

vacance de six semaines dans Les fonctions de sous-bibliotht- 
caire nous à imposé une économie de 150 francs, 

L'accroissement considérable de nos recettes est ذل‎ , pour 
la plus grande part, aux 10,000 francs du legs Sanguinetli, 
qué nous avons touché Île 13 décembre et déposé à la Societé 
générale, en attendant que le Conseil ait décidé de l'usage 
qu'il en veut faire. En 1883 le Ministère de l'instruction pur 
blique ne nous avait ordonnancé que 1,500 Irancs sur Îles 
3.000 francs qui nous sont alloués annucllement en échange 
de quatre-vingts abonnements du Jouruul asiahique. Nous 
avons donc eu, en 1884, 500 francs de plus à loucher de 





it Cu‏ :583ل JDIBEET‏ بن some‏ هيقر 


ec chef. Une obligation Lyon-fusion ancienne , qui nous a éLé 
remboursée, n encore accru nos recelies d'une somme im- 
prévue de 493 francs. Enfin les trente obligations de l'Ouest 
anciennes, achetées l'année dernière, figurent pour la -pre- 


COMPTES DE 
DÉPENSES. 3 
Honoraires du libraire pour le 


recouvrement des cotisations. 450" “مه‎ 
Frais d'envoi du Journal asia- 
DDR. moe sud etes: sd وبوية‎ ob qi 
5 es 9 9 à pag pr 69 35 |! 179260 
Frais de trente du fibrairé . Gb: مت‎ | 
Dépenses diverses soldées par 1 
10 الل كل‎ SU, 849 do 
Honoraires du sous - bibliothé- 
= care . nm = #2 8 à 8 à 5 D 号 D +5 8 + & 5 10 2 
Service, étrennés . . ,..,..... 2395 00 
Chauffage, éclairage, blanchis- : Di 05 
Ts PL PP ES EU PE er 174 19 
Reliure ét frais de bureau... Agô 70! 
机 相间 各 和 الممموء عع عع عء‎ 15 “io 
Frais d'impression du Journal 
asitique en 1883-1886 .. 12,235 09 
Allocation à l'ancien composi- 
NS 1 سا‎ SE 100 00 13,039 O0 
Indemnité au ete du ue 
لمم‎ asiulique..,.......... Goo من‎ 
Société générale. Droits de garde, timbres, etc, 35 55 
Torar des dépenses de 1 884.,,.,... . 16,776 5د‎ 
Espèces en np era à ln Société générale ‘ 
au د‎ d PAP TE PNA ANNEE 218,514 50 
ةي عاط سك وش 101 دا‎ nl 5 43,201" ع‎ 


一 
E 


nn ét CHERS. و0‎ HT" TR SJ) — 





RAPPORT DE LA COMMISSION DES FONDS. 125 
mibre fois dans nos revenns pour une somme de 436 francs. 
Le chiffre des cotisations courantes et celui des abonne- 
ments est resté statiennaire: colui des cotisations arritrées 1 
notablement diminuer, 


L'ANNÉE 1884. 


RECETTES. 


117 colisalions de Le rue ne “من‎ ١ 

25 cotisations arriérées. د‎ . 50 00 

| قن 300 Cotisation à VIE. css.‏ م 

108 abonnements au Journal asia 7,128 40° 


"ae des fonds placés : 
1" Rente sur mes Pa . 1,800 oo 
En: 5 of 6 ا‎ 1) 4e 35 | 
2" 69 obligations de l'Est. ... 1,593 fa 
3" 0د‎ obligations d' Orléans … 276 10 


4 59 bétons لطا‎ 82 2,546.31 
à obligations Lyon-fusion. 23 09 
5" 30 obligations de l'Ouest... 436 56 5 
Intérêts des fonds disponibles 04+ 
posés à In Socicté générale. . . 167 go, 
Souscription du Ministère de lin: 
(or e (5 termes), 21,300 00 | 
tallouë In erie 看 和- اح‎ 
tionale, ER or Ait des 21000 
frais d'impression du Journal. 3,000 مه‎ | 
Remboursement d'une obligation Lyon-fusion 
和 ho 78 
Legs Sanguinetti. 4... +... 10,000 00 
Toraz des recettes de 1884,,....,.. .. 18,665 49 
Espèces en compte courant à la Socidt! rule 
3 1 * janvier 1884 50 mL ER م قي‎ 36 Gas 55 


* Torat. égal aux dépenses امع‎ à l'encausse 
au 0 décembre 18484 .......... Ca 5,agr'o1 


A CE A ها‎ VETOETA, PR ا‎ 
2 اه‎ EL 





RAPPONT 


DE LA COMMISSION DES GENSEURS SUR LES COMPTES 


be L'exencice 1884, 


LU DANS LA SÉAXCE GÉNÉRALE كد لاط‎ 101% 1589. 





Nous avons cxaminé les comptes établis par votre Com- 
mission des fonds et nous les avons trouvés réguliers. Bien 
qu'un mémoire arriéré de l'imprimerie nationale ait légère- 
ment élevé les dépenses de la présente année au-dessus du 
chiffre normal, l'excédent des recettes ressort encore, abstrac- 
tion faite du legs Sanguinetti, à la somme de 1,889 fr. 2 cent, 
Il restait en fonds disponibles, au 3: décembre dernier, une 
somme de 28,044 Fr, 56 cent, I nous paraît toujours désirable 
que le chiffre du compte courant soit réduit à ses justes 
limites au profil de nos ressources permanentes, dont nous 
aurons, dans un avenir prochain, l'emploi utile. Comme notre 
Sgriété ne se louve jamais en face de dépenses imprévues, 
il y aurait peut-être avantage aussi à convertir en litres no- 
minntifs nos fonds divers placés en rentes sur l'État et en obli- 
galions , afin de réaliser une économe appréciable sur l'impôt 
dont sont frappés les Gitres au porteur, Nous soumettons la 
question, sans vouloir en aucune façon la préjuger, à l'appré- 
dation de ما‎ Commission des fonds, en la priant dé vouloir 
bien l'étudier avec la corupétence et le meje dont elle nous a 
déjà donné tant de preuves. 


H, Zorenvenc, KR. Dovar. 





LISTE DES MEMBRES, . 137 





SOCIÈTÉ ASIATIQUE. 





1 
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS, 
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. 


Nota. Les noms marqués d'un * sont ceux des Membres à vie, 


L'Acanéme pes Inscaiwrions ET Becces-Lerraes. 
MM." Asnane [Antoine n°}, membre de l'Institut, rue 
du Bac, 120, à Paris. | 
ALLOTTE DE LA Fuxe, capitaine du génie, à 
Constantine. 
Asanr (Michel), sénateur, via d'Azeglio, 5,4 
Pise, 
Asnauo, maître de conférences à l'École des 
hautes études, rue du Bac, 79, à Paris. 
* Avmonfen, capitaine dinfanterie de marine, 
représentant du Protectorat français au 


Cambodge. à 


Auenostexne, à Milan.‏ عسو حم سنا 
Breuroraéque pe L'Unryensiré, à Erlangen.‏ 
L'Umvensiré, à Utrecht.‏ عم Binuiomèque‏ 
Biusiornèoue onivensirame, à Alger.‏ 


138 


"OJUILLET IS85 | 


MM. Basezon (E.), attaché au cabinet des médailles 


à la Bibliothèque Hitionele. عدم‎ d'Assas, 31, 
1 Paris. 

Baruren de Mevnanp, يا‎ pro- 
fesseur au Collège de France et à l École des 
langues orientales vivantes, boulevard de 
Magenta, 18, à Paris. 

Bancès (l'abbé), professeur d'hébreu à la Fa- 
culté de théologie de Paris, rue Malebran- 
che, 11, à Paris. 

Banné pe Laxcy, premier secrétaire-interprète 
pour les langues orientales, rue Caumar- 
tin, 92, à Paris. 

Banru (Auguste), rue du Vieux-Golombier, 6, 
à Paris. 

BuAnTu (J.), professeur d'arabe, Alle Schœn- 
häuser Strasse, 30, à Berlin. 

Banraéceur, drogman au consulat de France, 
à Beyrouth. 


Banraëceur-Sane Hiname, ancien Mmistre des 


Affaires étrangères, membre de lInstitut, 
boulevard Flindrm, 4, à Paris. | 
Passer (René}, professeur d'arabe à l'Ecole 
supérieure des lettres, rue Randon, 22, à 
F, r: 
Bacucantaen (J-Ant.), à Saint-Jean-la-Tour. 
près Genève. 
BraconecanD (Ollivier), rue Jacob, 3 كا‎ Paris. 
Becx (Fabbé Fran: Seignac), curé de Rions 


(Gironde }. 


LISTE DES MEMBRES. 130 


MM. Brita Fayard), magistrat, rares Marron 


. mers, À, L: 
Bencarewe (Abel). paie عاد‎ de l'ustitut. maître 
سوسس‎ Fapulté des leitres rue 





en (Philippe), البح 0 يم جه‎ de l'In- 
stitut, au palais de l'Institut, rue de Seine, د‎ 
à Paris 

Benny (E. ne}, rue de Maurepas, 17, à Ver- 
sailles, 

Besruonx (G.), Guldhergsgade, 9, à Copen- 
hague. 

Boxcompacn (le prince Balthasar), à Rome. 

* Boucuer (Richard), à Paris, 

Bouyac, interprète militaire, à Laghouat. 

BouuLer (l'abbé Paul), ancien missionnaire en 
Birmanie, avenue de Villars, 16, à Paris. 

*Bounqun (le Rév. A.), à Vals-les-Bains. 

Breaz (Michel), membre de l'Institut, profes- 
seur au Collège de France, boulevard Saint- 
Michel, 63, à Paris. 

Brosstiann (Charles), préfet honoraire, rue 
Claude-Bernard, 82, à Paris. 

Bones (E. A.), du British Museum, à Londres. 

BüuLen LR |, Richardgasse, 5, à Vienne, 

* Bureau (Léon), rue Gresset, 15, à Nantes. 

* Buncess (James), à Bombay. 

"Burt (Major Th. Seymour), F. R. S. Pipp- 
brook House, Dorking, Surrey (Angleterre). 

VI. 9 


!ها 1111 5115 :83 7 191915711 9" 


ri 


JUILLET 1885. 


MM. Carzérn IE V.), professeur d'arabe 4 l'Uni- 


versité de Bruxelles, mue de ln Couronne, , 
à Bruxelles. 

Canmène, professeur d'arménien à l'École des 
langues orientales vivantes, rue de Lille, à, 
زر‎ Paris. 

Cassawri-Morrinsei (ne), interprète militaire, 
à Ghardaïa (Mzab). 

CaAsTirEs (le comte Henri DE), capitaine attaché 
à l'État-major général du Ministre de la 
Guerre , place du Palais-Bourbon, 6 à Paris. 

CATzEPLIs (A), vice-consul de Russie, à Tripoli 
de Syrie. 

Cennuscur (Henri), avenue Velasquez, 7, pare 
Monceaux, à Paris. 

Cnarrawe (Pierre), rue des Boulangers-Saint- 
Victor, 30, à Paris. 

CARENCEY (le comte زعم‎ rue Saint- Domi- 
nique, 3, à Paris. 

Cuenno (le P. Louis), Université Saint-Joseph, 
à Beyrouth. 

Curirox (Edwin B.), à New-York. 

Cuovzxo (Alexandre), ancien chargé de cours 
am Collège de France, rue Notre-Dame-des- 
Champs, 37, à Paris. 

Cawousox, professeur à l'Université de Saint- 
Pétershbourg. 

Cuenc (Alfred), interprète principal de ja divi- 
sion d'Alger, rue Rovigo, 103, 4 Alger. 


1 € 5 
2 


LISTE DES MEMBRES. EH 
MM Cuenmont-Ganneat, secrétaire interprète. du 
gouvernement, correspondant de d'Institut, 
directeur adjoint à l'École des hautes études, 
avenue Marceau, 44,4 Paris. 
Croze, secrétaire-interprète du service de la 
propriété indigène, rue de ها‎ Manutention, 
à Philippeville (Algérie). 
Conxs (David A.), élève de l'École des hautes 
études et de l'École des langues cs on 
à Lisbonne. 
ممعم‎ (Henri), chargé de cours à l'École 
des langues orientales vivantes, place Vinti- 
mille, 3, à Paris. 
* Crorzen (le marquis ,زعم‎ boulevard de la 
Saussaye, 10, à Neuilly. 
Cusa (le commandeur), professeur d'arabe à 
l'Université de Palerme. 
Cusr (Robert), Saint-Georges Square, 64, à 


.Londres. 


* Daxox {Abraham}, à Andrinople. 
" Dasuesreren (James), professeur au Collège 
de France, place de Vaugirard, 7, à Paris. 
Desar (Léon), boulevard de Magenta, 145, à 
Decovnpemancne (Jean-Adolphe), rue Fara- 
day, 21, à Paris. 
* ممسستسوط‎ (Th.}, rue du Colysée, 37, à Paris. 
Deconpre, rüe Mouton-Duvernet , 16, à Paris. 
LR 


132 JUILLET 1845 
MM: Deuraix (G.), chargé dela chaire-publiqié 
d'urabe, à Oran. | 


* Denexsoune  (Hartwig), ras h l'École 
des langues orientales vivantes, boulevard 
- Saint-Michel, 39, à Paris. DER 

Dénexvourc (Joseph), membre de l'Institut, 
rue de Dunkerque, 27, à Paris. 

Devénia (Gabriel), secrétaire  d'ambassade, 
interprète du gouvernement, boulevard Pe- 
reire, 15, ند‎ Paris. 

Devise (Gérard), élève de l'École des hautes 
études et de l'École des langues orientales, 
rue Monge, 18, à Paris. 

Devic (Marcel), chargé du cours d'arabe à la 
Faculté des lettres de Montpellier. 

Eheurarov, ingénieur en chef, impasse Conti. à, 
h Paris. 

Drsmanx, professeur à l'Université de Berlin, 
Schill Strasse, ذه د‎ Berlin. 

Diucon (Em.), membre de l'Université, rue 
Large, 22, à Saint-Pétersbourg. 

Doxsen, professeur de sanscrit et de philologie 
comparée à l'Université de Helsingfors. 

avocat, rue Moncey, 15 bis, à Paris.‏ ,ادنلا 

Duxas (Jules), rue Coquillière, 10,4 Paris. 

Durac (Hippolyte), boulevard Montparnasse, 
‘4, à Paris. : 

Duvaz (Rubens), boulevard de Magenta, 18, 
h Paris, 


LISTE DES MEMBRES. 133 
MM Frouruas (Gustave n°}, boulevard Haussmann, 
192, 4 Paris. | 


41" Fançues (F.), à Téhéran. 
Favne (l'abbé), ‘professeur à l'École spéciale 
… des langues orientales vivantes, avenue de 
Wagram, 50,4 Paris. 
“Favre (Léopold), rue des Granges, 6, à Genève. 
Feen (Léon), attaché au département des ma- 
nuscrits de la Bibliothäque nationale, boc- 
levard Saint-Michel, 145, à Paris. 
FL (Winand), professeur d'études religieuses 
au Marzellen Gymoasium, à Cologne. 
FennauD (Gabriel), rue Rovigo, 61, à Alger. 
Fenré (Henri), drogman de l'ambassade de 
France, à Constantinople. 
FLacn, professeur au Collège de France, rue 
de Berlin, 37, à Paris. 
FLerscuen, professeur à l'Université de Leipzig. 
Fovucaux (Édouard), professeur au Gollège de 
France. rue de Sèvres, 23, à Paris. 
" يعدو"‎ (Major George), Madras Staff Corps. 
Deputy Commissioner, British Burmah. 


(ATGNIEHE (HL.), juge suppléant, à Provins. 
Gagnez (Gustave), rue Jacob, 52, à Paris. 
(GASSELIN (Ed.), consul de France , à Singapore. 
* Gaurien (Lucien), professeur d'hébreu à la Fa- 
culté libre de théologie, à Lausanne. 
(AZALEA بكسسسة‎ rue de Balle, 21, à Paris. 





134 JUILLET #885: ° 
MM. Gino (E: 于 W.), Lochwood, près Glasgow. , 


Gicbemeisren, professeur à l'Université de Bonn. 


Gonnesio (Gaspard), secrétaire Li de 
l'Académie de Turin. 
Curvvren , breveté d'arabe di l'Étole déslettres 
du lycée d'Alger. DT 
* Guorr (W, N.), avenue Carnot, a4 ف‎ Paris. 
عمد نت ؟‎ (Paul), ingénieur hydrographe de la 
marine, rue des Écoles, 4a, à Paris. 
* Gummer (Emile), au musée Guimet, bonlevard 
du Nord, à Lyon. 


Hanévy (I), rue Aumaire, 46, à Paris. 

* Hanxavr (Albert), bibliothécaire de la Biblio- 
thèque poblique impériale, à Saint-Péters- 
bourg. 

Hancez (CG. DE), professeur à l'Université, à 
Louvain. * 

Hacverte-Besnauur, bibliothécaire à lu Sor- 
bonne, rue Monsieur-le-Prince, 51, à Paris. 

Hézous, chancelier du consulat de France, à 
Beyrouth. : 

Henwny (Victor), maître de conférences, à la Fa- 
cuité de Douai. 


*Henver ne Saixr-Denvs (le marquis np}, mem- 


bre de l'Institut, professeur au Collège de 
France, avenue Bosquet, رو‎ à Paris. 

Hoon (Jean), secrétaire à l'ambassade de Tur- 
quie, rue Lafhtte, 17, à Paris. 

Honsr (L.)}, rue des Juifs, 13, à Colmar. 


LISTE DES MEMBRES. 135 
MM. Houvas, professeur à l'École des langues orien- 
tales vivantes, boulevard de Courcelles, 79, 
à Paris. 
Hi (Delaunay}, à لفحو‎ près Blois. 
Huanr (Clément), drogman de l'ambassade de 
France, à Constantinople. 


lusacutr-Hlunnr (Camille}, vice- consul de 
France, à Hankeou (Chine. 


* Jonc (ne), professeur de langues orientales à 
l'Université d'Utrecht, 


* Kera ) 31 Alexandre), à Londres. 
Kinsre (Jean), Enge Gasse, 4, à Graz. 
Kremer (ne), ancien Ministre du Commerce, 
membre de l'Académie dessciences, à Vienne. 


LaAncEntAu (Édouard), licentié ès lettres, rue 
de Poitou, 4, à Paris. 
“LANDasae (Carlo), à Stultgart. 
Lanves (A.), administrateur des affaires indi- 
gènes, en Cochinchine. 
* Lanman (Charles), professeur de sansorit à Har- 
vard College, à Cambridge (Massachusetts). 
Laupy, ancien élève de l'École pratique des 
hautes études, rue Vavin, 5, à Paris. 
Lecuenc (Charles), quai Voltaire, 25, à Paris. 
Leczerc (le Dr) médecin-major de 1" classe, 
à Ville-sur-Illon. 


机 
2 َ 0 ٠, ٠ 1 5 |. 


٠885:‏ 1 للا ب1 انال نا 
(Alphonse), roman 6 consülat de‏ تاجيا دي 
ou:‏ اسان France, 4 Damas,‏ . 

101 (André), licencié is Cia نا‎ Hau- 
tefeuille, 21, à Paris. 

* Lesrnance (Guy), Charles Street, A6, Berkeley 
Square ب‎ à Londres. 

Lerounveux, magistrat, rue de l'École, à Saint- 
Eugène, près Alger. © 

Leve (Ferdinand), rue Cassette, 17, à Paris. 

Lévi (Sylvain), élôve de: l'École. des! hautes 

études, rue Simonde-Frane. 17, à Paris. 

Liérano (le D), maire de Plombitres, 

Loewe (le “لآ‎ Louis), M. R. A. S., examinateur 
pour les langues orientales au Collège royal 
des précepteurs, Oscar Villas, + et 2, Broad- 
sturs ) Kent). 

Lonceov (Édouard), interprète du consulat de 
France, à Bangkok. 





Manven .ل)‎ ©. A.), agrégé de l'Université, rue 
Saint-Louis, 6, à Versailles. 

Mannacne, boulevard du Muy, 41, à Mar- 
seille. 

Manne عم‎ Mann (Aristide), professeur de 
langues orientales, rue Brey, 1 1, à Paris. 

" Masreno, membre de l'Institut, professeur au 
Colle ge de France, directeur général des Mu- 
sées d'Égypte, boulevard Saint-Germain 13, 
a Paris (ou à Boulig, Caire). 


LISTE DES MEMBRES. 1] 
MM. Masouerar (Émile), directeur de l'École supe- 
rieure des lettres, rue Joinville. 113, à Alger. 

Massiec De Cuenvar (Henri), boulevard de la 
Reine, 113, à Versailles. 

 Marsews (Henry-John), CORRE Road, à, 
à Brighton. 

Mécumear (Fabbé}, rue de Sèvres, 35,4 Paris. 

Meunen (le D), professeur de langues orien- 
tales, à Copenhague. 

Mencrien (E.), interprète-traducteur assermenté, 
membre associé de l'École supérieure des 
lettres d'Alger (section orientale), rue Des- 
moyen, 19,4 Constantine. 

Menx (A.), professeur de langues orientales, à 
Heidelberg. 

Mernens DEsraey (le comte), place Saint 
Michel, G, à Paris. 

Micuez (Charles), professeur à lUniversite, à 
Gandl. 

Micuerer, colonel du génie, quai des Ca- 
sernes, à, à Arras. 

" Mocarra (Frédéric D.), Connaught Place, à 
Londres. 

Moux (Christian), vico Nettuno, 48, Chiaja, à 
Naples. 

Momen WILLIAMS (le D'}; professeur à l'Uni- 
versité d'Oxford. 

Movriënas, professeur d'arabe au Lycée, à 
Constantine (Algérie). 


PER" Le” "2, 00 "لتك‎ OP IL ANS RC” : 
1 3 1 D M 1 L : dt Fes - 有 Pr. 0 人 لد و‎ 8 3 1 ١ 
8 2 1 a 5 1 2 | 一 8 3 + LÉ 


(RE » 4 JULLLET: 188271 1! 

MM. Mum (Sir William), membre du Conseil de 
AE linde, India Office , à Londres. | 
“MDR (Max), professeur:à Oxford. , 


Neusauen, (Adolphe), à la Di Bod- 
léienne, à Oxford. 
Nouer (l'abbé René}, curé R Roëzé, par la 


لظا 


Orrenr (Jules), membre de l'Institut, profes- 
seur au Collège de France, avenue d'Ey- 
lau, Lo, à Paris. 


* Pannor-Lavorssiène (Ed.-F.-R.), à Cérilly. 

" Parsanorr (Kerope}, professeur de langue ar- 
ménienne à l'Université de Saint-Péters- 
bourg. 

Paver pe LorgTEILLE (Abel), membre de l'In- 
stitut, professeur au Collège de France, rue 
de l'Université, 25, à Paris. 

Penrseu { W.), bibliothécaire, à Gotha. 

Perir (l'abbé), curé du Hamel, canton de 
Granvilliers. 

* Peurasre (P.), lieutenant de ‘vaisseau, in- 
specteur des aflaires indigènes en Cochin- 
chine, à Cannes. 

Peux (le "لل‎ Karl), docent d'égyptologie à l'Uni- 

versité, à Upsal. 

Punarrez, docteur et professeur de langues 
orientales, à Leyde. 





LISTE DES MEMBRES. 130 
MM Pinanr (Alphonse), à Sun-Francisco. AL, 
* Puarr (William), Callis Court, Saint-Peters, île 
de Thanet {Kent}. 
Poëson, consul suppléant de FA à Tri- 
poli de Barbarie. | 
Porers (Glaudius), rue de Téhéran, >, à 


Ponres Surru (F.}, chirurgien, à Shepton Mal- 
let (Angleterre). 


Pnæronrus (Franz), Augusta Plats, 5, à Breslau. 

Paeux, élève diplômé de l'École des langues 
orientales vivantes, rue du وه‎ Juillet, 3, à 
Paris. 

Priaucx (0. ve Beauvom), Cavendish Square, 
8, à Londres. 

Prym (le professeur E.), à Bonn. 


Quextis (l'abbé), aumônier au lycée Louis-le- 
Grand, à Paris. 
Quenar (Amédée), consul général de France, à 


Trébizonde, 

Far, capitaine au long cours, rue Glacière, à, 
à Toulon. 

Ravarsse (P.), membre de la mission française, 
au Caire. 


Becxaoo | Paul), maître de conférences, pour 
le sanscrit, à la Faculté des lettres, à Lyon. 
* Reuarsex (Edward), M. C.E., à Bombay. 


ta + JEILLET 8% | 
MM. Renan (Ernest), membre dé l'institut, admi- 
nistrateor du Collège dé France, à Paris. 

" Revirour (E.), conservateur adjoint au Musee 
égyptien, professeur à l'École du on à 
Paris. 

* Revsoso (Alvaro), docteur de la Faculté des 
sciences de Paris, à la Havane: 

* Rimmaun, rue de Versailles, 59, au da 
près Versailles. 

Hivié (l'abhé), curé de Saint-Nicolas -des- 
Champs, rue Réaumur, 53,4 Paris. 

RocumLEL (W. Woodville), à Montreux. 

Rover (Leon), ingénieur des tabacs, rue de la 
Collegiale, 1, à Paris. 

* RouranD (E.), rue Vital, ,جد‎ à Paris. 

Rospor (Natalis), ex-délégué du commerce en 
Chine, au château de Chamblon, près Yver- 
don. 

Rosr (Reimhold}, bibliothécaire à l'india Office, 
à Londres, 

Rora (le professeur), bibliothécaire en chef de 
l'Université, à Tubimgue. 

Runpy (Ch.), professeur, rue Royale, 7, à Paris. 

"Rürren (Albert), avocat, rue de Spa, 4, à 
Bruxelles. 

Rrcanns [W. F8. À}, secrétaire de ذا‎ Société 
d'archéologie biblique. Hart Stréet, 11, 
Bloomsbury, à Londres, 


er + “4 


LISTE DES. MEMBRES, lät 


MM, Sarow(E. M.), consul العام‎ à Bangkok 


{Siam}. :! (M 

Nacre (Henri), AR héfiprntens à Rober- 
Dior par Montiort-sur-Argens (Var). 

Scnacr (le baron Adolphe pe}, à Munich. 

Scueren | Charles), membre de l'institut, pro- 
fesseur de persan et administrateur de l'École 
des languesorientales vivantes, rue de Lille, 2 
à Paris. 

Scaenzes (F.}, consul de France, à Canton. 

ScamioT (Valdemar), professeur, à Copen- 
hague. 

Servez {le capitaine .ل‎ ne), à Brünn. 

SELIM GéouAmY, à Smyrne. 

SeNABT (Émile), membre de l'Institut, rue 
Bayard, 16, à Paris. 

Si EL Hacaemt Ben Locuis, membre du Conseil 
général, chargé du cours de berbère, à 
Alger. 

Siourrr, vice-consul de France, à Mossoul. 

Socn, professeur à l'Université de Tübingue. 

Srecer (Édouard), rue du Faubourg-Saint- 
Honoré,-195, à Paris. 

Srro, professeur au collège Sadiki, à Tunis 

STEINNORDH (J. 日, W.), docteur en théologie 
et en philosophie, à Linküping. 


Taiveren, docteur en droit. ancien élève de 
l'École spéciale des langues orientales, bou- 
levard Saint-Michel, رق‎ à Paris. 


00 ا ان‎ D À 
EL PS rs 1 سا‎ ar He DATE OT, EE با‎ 
所 FE 00 . A1 1 0-7 1 
7 pi Le, ١ 3 De. 
1 3 à » CET 





Los HMELET 4885 ا‎ 
MM: Tevron عم‎ Ravist (le baron), ras d'Annons, 
7, à Saint-Etienne. Ent لكا‎ 
nrafhessacos-Borrrren (Félix), avenue de la Ré- 
“publique, 40, مع أن يمال‎ ann 
عدون"‎ (Edward), du service لت‎ de la Com- 
*pagnie des Indes, Victoria Road, 47, Ken- 
sington, à Londres. | 4 
Tuonerore )11( , professeur de langues orien- 
tales, à Heidelberg. | 
Tavonc-Vixu-Ki, professeur au Collège des 
siagiaires, à Saigon. | 
* 下 0aRETTINT (François), rue de l'Hôtel-de-Ville, 
4, à Genève. 
Tonnni (Giuseppe). professeur de sinscrit a 
l'Université de Bologne. 


VasconcéLLos-Asneu (pe), professeur de langues 
et de littératures orientales, Jardim do Re- 
gedor, à Lisbonne. 

Vannes (Maurice), rue Fortuny, 33, à Paris. 

Vicseur (Gustave), attaché au consulat de 
France, à Damas. 

Vaxsox (Julien), chargé de cours à l'École des 
langues orientales vivantes, à Paris. 

Vissrène (Arnold), interprète-chancelier de la 
légation de France, à Pékin. 

Vooüé {le comte Melchior ne), membre de 
l'Institut. ancien. ambassadeur de France 4 
Vienne, rue Fabert, 3, à Paris. 


LISTE DES-MEMBRES. اا‎ 
MM. Vouaon | Leonce), président de chambre hono- 


raire à la Cour d'appel, à Alger ب‎ 
Waonméron (W. V.), membre بعل‎ l'Institut, 
ambassadeur de : France à Londres, rue 
Dumont-d'Urville, 3x, à Paris. | 
*Wane (Sir Thomas), Cleveland Square, 4a, 
Hyde Park, à Londres. 
WILHELM (Eug.}), professeur, à Iéna, 
Wüazreus (Pierre), professeur de l'Université, 
place Saint-Jacques, à Louvain. 
Weucur (le D W.), professeur d'arabe à l'Uni- 


versité de Cambridge, Saint-Andrews sta- 
tion Road, Cambridge. 


* Wyse (L. N. B.), lieutenant de vaisseau, bou- 
levard Malesherbes, 147, à Paris, 


* Zocraraos (S. Exc. Christaki Effendi}, à Paris. 

Zorensen6 (H.-Th.), bibliothécaire au dépar- 

tement des manuscrits à la Bibliothèque na- 
tionale, avenue des Ternes, 96, à Paris. 


Ti 
LISTE DES MEMBRES AK 





s ÉTRANGERS. 
SUIVANT L'OMDRE DES NOMNIRATIONS. 
Rawzrssos (Sir H. G.), à Londres. 


Kowazewse: (Jose ph-Étienne), professeur .de 
langues tartares, à Varsovie. 


5 2 LR 


OUVRAGES PUBLIÉS PAR LX SOCIÉTÉ ASIATIQUE. 145 


Lt 


1 11 | , و سن‎ D 
LISTE DES OUVRAGES 


UL PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE. 
En vente chex Ernest Leroux, éditeur, rue Bonnparte, 38, à Paris 


Jovtxar asiatique, publié dépuis 1812, Collection com- 
Fe OA Sn A éd . 4,000 fr. 
Chaque année... .. APE ROME EE Se AT Er Sd dc 


Croix DE FABLES anMéniexxes du docteur Vartan, on armé- 
men et en ic par .ا‎ Saint-Martin et Zohralf 1825, 
ان ل ا ع ل ل‎ à fr. 


ÉLÉMENTS DE LA GRAMMAIRE JAPONAISE, par le P. Rodrigues, 
traduits du portugmis par M. C. Landresse, ete. Pons, 
1825, in. 一 Re rave ur la grammaire japonaise, etc. 
Pres, 1830, in8.,,:5,,,,400.44 00 SR 60e 


Essar som ve Pur, où langue sacrée de ما‎ presqu'ile an delà 
du Gonge, par MM. E. Burnouf et Lassen. Paris, 18ali, 
in-à", (Épuisé.).. . doper ss Leur sers A D fr. 


MENG-TSEU VEL LES) latina interpretatione ad interpre- 
tationem tartnricarm utramque recensifa instruit, اء‎ per- 
peluo commentano ع‎ Sinicis deprompto illustravit Stars 
las Julien. Latetiw Porisiorum, 1824, 1 vol. im-8*.. ن‎ fr. 


VaDINADATTABADHA, où LA Mont n'YADINADATTA, épisode 
extrait du Rämävana, poëme épique sanserit, donné avec 
le texte gravé, une analyse grammaticale très détaillée, 
une traduction française et des notes, par 点 -上 Chézy, et 
suivi d'une traduction latine littérale, par J.-L. Burnouf. 


L 
Li 


Paris, 1826, in-4", avec quinse planches. ...... 1 او‎ 

VOCABULAIRE DE LA LANGUE GéonGiexxe, par M, Kinprotli. 

Paris, يدوق‎ in-8*,..,.,..,,,....,....2 7 m50c 
wl: كال‎ 


RESSiELLE‏ 1 لماكلاو؟ كه" 





ج137 71 ]1 “ارما 18185 11e 0 IUIELET‏ ونون 


Écéons son a Prise عمو مثلم‎ pan مغر‎ Mosueuaxs, par ممع ال‎ 
ès Klmielsi, patriarche d'Arménie, publiée pour la pre- 
mière fois on -arménién. révué PDA le docteur Zohrab, 
Paris ; 1828 , ل ا “دس‎ 444 us fou Tr 4 fr 50 c. 

Là Recowvassance كم‎ Sacouxrazé, drame sansorit et prû- 
امع‎ de Calidéss, pablié pour دا‎ première fois sur un عق‎ 
nuserif unique de la Bibliothèque du Roi, accompagné 
d'une traduction française, de notes philologiques, على‎ 
tiques et littérnires, et suivi d'un appendice, par A.-L, 
,شان‎ Paris, 1830, in-4°, avec une planche... . aff. 


CunoxIQUE GÉONGIEXNE, tracluile par M. ع‎ Par. Im- 


primerié royale, 1836. granil in-8°. Qi fr: 
عنصب برو كرون‎ cHisoise (publiée par لادوملا‎ Paris, 
RAR ere Le ا‎ Mc to o fr. 
ÉLÉMENTS DE LA LANGUE GÉONGIENKE, par M. Brossel, Paris, 
hoprimerie royale, 1837, in-B".....,,... 4.0. q fr. 


Giochavme TABOD Lrens, teste arabe, publié par Reinaud el 
le baron de Slunce, Paris, Imp. royale, 1840, in-4".. عبد‎ fr. 


Rämivrananemni: où Hhsrone pes aois pu Kacamin, publié 
en sanserit et traduit en français, par M. Troyer, Paris, 
loprimerie royale et nationale, 3 vol. in"... مح‎ fr. 

Précis DE LÉGISLATIOS MUSULATANE, suivant Le rite maltkite, 
par Sidi Khalil, publié sous les auspices du Ministre de ما‎ 
guerre , quatrième tirage. Paris, .دما‎ nat. 1 87 ."قصل‎ G fr, 


COLLECTION D'AUTEURS OBIENTAUX. 


Les Vortaces جسا'م‎ Barocrati, texte arabe et traduction par 
MM. C. Defrémery et Saugumetti. Paris, Re na- 
Honale, 4 vol. in:6”. Chaque volume, . 0 fr. do €. 


Tape acpnañéTique pes Voraces pen Barouran. Paris, 


1859, im", SH. à اك‎ Se 8ه‎ où on one 5 ف نه‎ te Li m CRE 国 3 Fr. 


COLLECTION D'AUTEURS ORIENTAUX 147 
Les Paaimres EGR ne Macoum, texte arabe et traduction 


par M. Barbier de Meynurd [las trois premiers volumes 


en collaboration avec ME Pavet de Courteille).9 vol. in-8". 

(Le tome IX comprenant l'index.) Chaque vol. :3fr50 ت‎ 
Le Manivasru, texte sanscrit, publié pour ja première 1 

avec des Introductions ét un ودج ع وس‎ 

fort vol. in-8°.. Line te‏ 1 .لآ Volume‏ ناسمم 


Le volume ][ est sous presse. 
Noix. Les membres de la Socrié qui s'adresseront directement 
«un libraire de la Société, M. Ernest Leroux, rue e Bonaparte, 18, à 


Paris, auront droit à nine remise de 33 .مر‎ oo sur les prix de tous 
les ouvruges ci-dessas. 





— لمم اد اص عمس ee‏ ا 0ك | ال ست ne‏ — — — — 


Le Gérant : 


Banaren De Merxann. 


Pa 5 EE 1 1 لاب‎ 
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; 19:42 





JOURNAL ASIATIQUE. 


AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 








SUR UNE VERSION ARABE 
DU CONTE DE RHAMPSINITE, 


Fin 


M. G MASPERO. 





Au mois de février 1885, un Européen établi à 
Louxor m'afhrma quil avait entendu raconter, dans 
le village de Neggadèh, un conte qui rappelait l'his- 
toire de Rharnpsinite. Apris quelques délais, j'obtins 
de M. Ibrahim Badir, agent consulaire de France 
à Neggadèh, une rédaction de ce conte, faite par 
un de ses fils, Jacques Badir, âgé d'environ qua- 
torze ans. Une seconde copie, reçue plus tard, ne 
renferme guëères que des variantes de mots insigni- 
fiantes, ainsi an début même : ya il ف‎ à =s كان‎ 
القديم‎ , au lieu de la forme plus litléraire: $ أنه كان‎ 
الزمان وسالف العصر والاوان‎ ess: plus loin dé pour 
Jus, ete. Comme aucune de ces variantes n'ajoute 
un détail nouveau, je me suis borné à donner en nûte 
le dernier paragraphe de cette seconde version. 
J'ai reproduit littéralement l'orthographe de l'en- 
fant, avec ses confusions de sons = pour حرس‎ 

FL 11 


mrraiséais BaTITUsLé 


150 AOÛT:SEPTEMBNHE-OCTOBILE 1843. 


à côté 16 Rs, ot; il peut y avoir là matière à‏ حسة 


observations curieuses pour les savants plus versés 
que je ne le suis dans l'étude de l'arabe vuleaire, 


Pay امون‎ Al jeu 

انه كان ى قديم الزمان وسالف العنصر والاوان ملك ذا اموال 
كثيرة وكان جيل جدا ومع زيادة حبه فى المال اراد أن يبتى 
له Labs Ris‏ تكون من اجر لحفظ مالم فشيع SDS «li à‏ 
és si‏ اثناء بناها كان Malo‏ أى البنايين الشغالين 
بتلك ais‏ قد وضع بالخرينة المذكورة بر كبير بحدون بناء 
لساعدته على السوقة عند اهام هذا Jet‏ لعجعله مشل 
باب JE‏ ويخرج منه بسهولة Ets‏ ما durs à‏ 
يشعر بغ انحى .-. ويعك اتتهام البناء وضع الملك #جيع اموالء 
بها وصار sb rats‏ ولكن البنا المذكو لما pe‏ بان مال 
الملك je‏ جيغه من داخل لخوينة ابد ى السرقة Ir‏ 
abs‏ كل نضف الليل وَيرق ارمس موضعة RS‏ اما 
يريت ودام على ذلك بدون مشقة ولا تعب واما الملك فانم 
نظر بان ماله كل يوم فى النقصان فتحير لعجه انه لا يمكن الحدا 

.٠. Jet الى هذ‎ Hs dl 
اما الينا المذكوز فانة ميض مرض شديك وقد عرف أن فذ!ا‎ 
ذلك حشر اولادة وقال: لهم .انا انشرفت الان‎ xs ميض الموت‎ 


VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 5‏ 
على الموت Sols‏ أن el‏ بشى تشتهلرة لمعايشكم ولكن 
لا lets ps‏ وضوان حينها كنت ابتى Re à‏ الملك 
وضعت LE‏ بالمدزينة بدون بناء وضشومن لجشبهة call‏ 
وسأعطيكم عنه البراشين اللازمة فان طلبتم دراهم يحون مشقة 
فتوجهوا الى تلك Ru‏ واحدكم يوفع اجر JO‏ القشغات 
ويد Je‏ والاخر يكون واقغا له مى لخارج ed‏ آخيه من واش 

او رقيب y‏ ذلك توق والدهم الى Res‏ الله Cap des‏ 
الاولاد على السلب من خرينة الملك فى نصف الليل من كل ليلة 
ما Pois Pal‏ .قبل هاته .٠..‏ 

اما الملك لما نظر الى أمواله وى كل دوم فى.نقصان ضار Lo Lie‏ 
جدا وتغكر كيف كرقت امواله. وباب RE‏ بجرون كستر فاميز 
باحضاز وزبرة فا حضراوراه Roi‏ واخيرة بجميع ها جرى 
فطلب aie‏ الراى & ضبط pli‏ على هذا Jul‏ فقال له الوزير 
ابها الملك نهل شركا حول Rs‏ لضبط من يد خلها فق 
الوقت. وأخال JE‏ شرك يدون ان بشعر بذلك احد| .اما 
الاولاد els‏ توجهوا على حسب عادتهم فد خل لدم 
الذى كان مغتادا على الدخول فوقع فى الشرك pres‏ على 
اخيه فها حضر قال لع الان ضرت dus‏ فالاحستن as‏ 
رأسى قبل ما يطلع النهار ويقتلونا نحن الاتنين فقطع راس 
ألخيم Amie‏ الى Mis Aie‏ افه فقالمت له di‏ #جهفر لى 


LR 





 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ 153% 
حسة آلخيك لادفنها مع الراس Vis‏ اتوجه di‏ الملك وأشبرة 
Le‏ حصل من الابتدى الى المنتها فوعدها حصور Rd‏ 
Lil,‏ الملك فأنه توجه ى الصباك الى دزينقه على حسب العادة 
فوجد RE‏ الذى ى الشرك من غير راس à pass‏ ذلك فأمر 
باحضار الوزير ds‏ حضر dos‏ معد ما ذا يفعلون بهذ RL‏ 
بدون معرفة صاحبها فأشار عليه الوزير go‏ يعلق SRE‏ 
مشنقة والدى تاخذة الرافة عليها يكون فو الفاعل لهذ! 
Jet‏ 
وأما Le‏ كان من اخ الميت بالنسبة للوعد< الذى اعظاة x‏ 
ضير Et‏ وايضا سمع بان il‏ علقت على المشنقة Ab‏ 
له هلة -جير وكلة قرب ملانة dus‏ وتوحه الى نحل المشنقة وفك 
قربة وارماها di‏ الارض لجعل نفسه كير هل duc‏ مير 
أو يربط القرب فطلب المساعدة من حراس المشنقة لحضروا 
اليه ele er‏ لمساعدته وايضا طمعوا فى شرب النبيخ 
السكوب على الارضن وكها يظهر له ان القربة اللذكورة قرت 
على oil‏ يغك لهم خلافها وشكذ! حتى سكروا ee plis‏ 
الارض من السكر فاشرع ab‏ جثة اخيه واراد أن يأترق 
هولاء السكارى: gr Lib‏ لق نضف ذقنهم وتوجه الى nie‏ 
وأسبعوا à‏ دفن RE‏ 
ولا بلغ الملك ذلك past‏ وزبرة وتداول معد كيف الهل فى loue‏ 





VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 155‏ 
ذلك الرجل فاتقق رابيها على ان الوزير ينل بصورة ذرويش 
ar Jus‏ النأس عن الذى جرى لهم فى مدة حياتهم ونا 
بلغ it‏ ذلك احضر ذراع ميت ولصقء ججائب ذراعه الامن 
وتقابل مع الوزير وقصى عليه هذه القصة بعينها فطهاعين 
El‏ فنذا الشغض نهو Jet‏ لتلك الواقغة فسكه من 
ذراعه الامن اما الولك فانه ارب وترك ذراع الميت مع Spam‏ 
SR à pl‏ الوزير ذراع الميت وتوجة الى الملك ssh‏ 
بالذي جرى At‏ فتتجب الملك غاية cpl‏ وقد أنسر مبن 
ذلك الشخص فاقتضت ارادته بأن ينظر لذلك alt‏ فاضدر 
أمرة ى كل المذينة بانع من كان عل هذا الهل فحضر امام 
الملك ويقص عليه DS Le‏ جرى uns‏ ذلك يزوحة الملك ab‏ 
ويكافيد بمبلغ من الدراكم فجا اتنشر هذا لخيرفى المدينة 
حضر ذلك الشخص امام ال ملك وقص عليه بيع ماجرى 

AG الملك بابنته واوئى لع ما‎ xs) ذلك‎ xs 


١ Voici le dernier chapitre de l'histoire, comme spécimen de bn 
seconde rédaction : 
gite معه‎ Jia وعند ابلاغ الملك الامر السالف ذكرة احضي وؤيبة‎ 
الذين عضووا اليه يقصرا‎ gages الاي بان الرؤيب يطلع بصورظ درويش‎ 
بان الوزير قد تدروش‎ EM استماع‎ Sites غادتهم‎ ses عليم ها حصل‎ 
الى‎ sim 小 和 قت احبر لم ذراع اتسان ميت والصقه جيائب اذرعه الاهن‎ 
يذراعه عين حيت‎ deg est حصل فيارد‎ Le وقص عليه جميع‎ nil 
Le قد في هاريا اما الوزير بذراع اميت‎ oil ذاتها اما‎ lit اي‎ 


i5à  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885: 

11 y avait une fois un roi qui possédait de grandes 
richesses, et 这 était très avare, et par suite de 
l'amour excessif qu'il avait pour son bien , il voulut 
lui bâtir un trésor immense tout en pierre pour l'y 
garder; il POnTREREE donc à bâtir ce trésor, et, 
däns le temps qu'on le bâtissait, lun des maçons 
chargés du travail y plaça une grosse pierre non 
cimentée, alin de se rendre aisé le vol après achève- 
ment de l'édifice, car il en fit comme une porte par. 
où entrer et sortir commodément pour prendre ce 
“quil trouverait sans que personne en fût avisé. 
Quand la construction fut terminée, le roi y dé- 
posa toutes ses richesses et eut l'esprit tranquille; 
mais le maçon, dès qu'il sut que le trésor du roi y 
était enfermé entier, y entra el commença à voler : il 
s'y rendait chaque nuit vers minuit, levait la pierre 
de sa place, prenait ce qu'il voulait, et remettait le 
mur en état sans peine et sans latigue. Le roi voyait 
que son bien diminuait chaque jour et était stupé- 
lait, car il savait que personne ne pouvait entrer en 
cet endroit. 


ماسك oi‏ اخذ الذخراع واتوجم الى الملك sols‏ جا nest bem‏ نفدب 
LUE‏ خنيد! قد اقتضت ارادتع مشافدة ذلك التفص الثبيع اصدر Val‏ 
4 كلا اللحينة ga Us‏ كان القاغل His‏ القعل مهم الى GUN‏ ويقاص 
عليه ماقت جرى مي الابعدا! الى المنتها فيكافيه باعطاة مبلغ من النقود 
وتزيجع بابتعه sims‏ العشار LT‏ 4 المدينة قد anses‏ ذلك التفض 
SU‏ الى الملك وق قس عليعم ما جرى 4 ذلك شبيها فقد افا لع ها 


VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 153 

Or le maçon tomba grièvement malade et il sentit 
que sa maladie était mortelle. 11 manda donc ses 
enfants et leur dit : u Je suis sur le point dé mourir 
ct je veux Yous instruire d'une chose qui est faite 
exprès pour vous rendre la vie aisée, et dont pour- 
ant personne nest informé. Lorsque j'étais employé 
à bâtir au trésor royal, j'y plaçai une pierre non ci- 
mentée;: elle est sur le front du côte droit et vous 
cédera après les épreuves nécessaires, Si vous voulez 
l'argent sans peine, rendez-vous au trésor et l'un de 
vous lèvera la pierre avec précaution et entrera, el 
autre l'enfermera du debors pour garder son frère 
des espions et des aigrelins.» Puis leur, père dé- 
céda à la grâce de Dieu, et les enfants continuérent 
à piller le trésor du roi à minuit de chaque nuit, 
comme leur père le leur avait recommandé avant de 
mourir. 

Quand le roi vit que son hien diminuait chaque 
jour, il en conçut beaucoup d'ennui et il se de- 
manda comment pouvait se produire ce gaspillage 
de ses richesses, puisque la porte ne présentait point 
de fracture. 11 ordonna donc qu'on amenät son visir, 
et quand le vizir fut arrivé, il lui montra le trésor, lui 
apprit ce qui se passait et lui demanda quelles étaient - 
à son avisles mesures de précaution qu'il fallait pren- 
dre en cette affaire. Le visir lui dit : u Ô roi, nous po- 
serons des rets autour du trésor pour empêcher qu'on 
y entre.» 11 posa les rets en temps et lieu sans que 
personne en füt avisé. Quand les deux jeunes gens 
sy rendirent selon leur coutume, et que celui qui 


15%  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883. 
devait entrer fut entré, il tomba dans le filet, appela 
son frère, et quand son frère fut arrivé, il lui dit : 
Puisque je suis pris, le mieux est de couper ma tête 
avant que le jour se lève et qu'on ne nous tue tous 
les deux. » Son frère lui coupa donc la tête, et se 
rendit À sa demeure chez sa mère: mais elle lui dit: 
u Si tu ne m'apportes ici le corps de ton frère pour 
que je l'enterre avec la tête, je me rendrai auprès du 
roi et je l'informerai de cé qui s'est passe du com- 
mencement jusqu'à la .مط‎ { lui promit de lui ap- 
porter le corps. 

Quand le roi se rendit le matin eu trésor, selon 
son habitude, et qu'il trouva ce corps sans tête dans 
le filet, ilen fut stupéfait et manda le vizir. Quand 
le vizir fut là, il délibéra avec lui sur ce qu'il conve- 
nait de faire de ce corps dont on né connaissait 
point le maître, et le vizir lui conseilla de le pendre 
au gibet, et celui qu'on prendrait à s'apitoyer sur 
le cadavre serait l'auteur du forfait. 

Le frère du mort qui avait promis à sa mère عل‎ 
lui présenter le corps de son frère, lorsqu'il apprit 
que ce corps était pendu au gibet, acheta quantité 
d'ânes et d'outres, remplit celles-ci de vin et se 
rendit à l'endroit où était le gihet; puis il délia ses 
outres, Les jeta à terre, fit comme sil était fort em- 
barrassé de savoir s'il valait mieux لمعا‎ les ânes ou 
lier les outres, et appela à l'aïde les gardiens du gibet. 
Tous les gardiens vinrent donc à lui pour l'aider, et 
alors ils eurent envie de boire le vin répandu à terre, 
et quiconque l'aidait, quand une outre était finie, 


VERSION AUABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 157 
il lui en ouvrait une autre, jusqu'à ce qu'ils furent 
ivres et s'endofmirent sur le sol par suite de l'ivresse. 
I commença par prendre le corps de son frère, puis 
voulant laisser sur ces ivrognes une marque plai- 
sante, il leur rasa la moitié dela barbe, puis se rendit 
à sa demeure, et ils se hâtérent [sa mère et lui} d'en- 
sevelir le corps. 

Quand le roi apprit cela, il manda son vizir et il 
délibéra avec loi sur ce qu'il convenait de faire pour 
s'emparer de cet homme, et leur avis fut que le vrair 
descendrait [dans la rue] sous le déguisement d'un 
derviche, et interrogerait chacun sur ce qui lui était 
arrivé dans le temps de sa vie. Lorsque le jeune 
homme apprit cela, 计 se procura ع1‎ bras d'un mort 
et l'accola à son bras droit, puis sapprocha du vizir 
et lui conta cette histoire même. Quand le عتمت‎ sut 
que c'était cet individu qui avait cause tout ce tracas, 
il le saisit par le bras droit, mais le jeune homme 
s'enfuit et abandonnale bras du mortentre les mains 
du vizir. Le vizir prit donc le bras du mort, se rendit 
auprès du roi et linforma de tout ce qui arrivait. 
Le roi s'émerveilla grandement, déclara qu'il voulait 
voir ce malin et proclama par toute ja ville : u Celui 
qui a fait tout cela, s'il parait devant le roi et ra- 
conte ce qui s'est passé, le roi lui donnera sa fille en 
mariage et lui accordera en récompense une somme 
d'argent. » Quand cette nouvelle se fut répandu par 
la ville, l'individu se présenta devant le roi et lui 
conta tout ce qui était arrivé; après quoi le roi le 
maria à sa fille et lui paya ce qu'il avait dit. 


- 0 
- 


158  AOÛT-SEPTÉMBRE-OCTOBRE 1585. 

C'est, comme on le voit, le roman d'Hérodote à 
peine modilié, saut sur un point : au lieu que la 
lille de Pharaon se livre au premier venu contre une 
histoire, le viaw descend dans la rue pour inter- 
roger Les gens. Partout ailleurs, le récit arabe suit 
le croit grue si, servilement que, dès le premier 
instant, je ne doutai point dy reconnaitre une 
simple transcription exécutée de nos jours, Restait 
seulement à deviner par quel concours de circons- 
tances un fragment d'Hérodote avait-pénétré jusque 
dans un bourg perdu de la hante Égypte, Quelques 
questions posées adroitement me donnèrent la so- 
lution du problème, En 1883, j'avais eu l'occasion 
de connaître, à Thèbes d'abord, puis à Erment, 
un italien nommé Odescalchi, établi longtemps dans 
le pays comme maitre d'école. Pour le remercier de 
quelques services qu'il m'avait rendus, je lui avais 
fait cadeau d'un petit ouvrage, où j'ai publié la tra- 
duction de tous les contes égyptiens que nous con- 
naissons jusqu'à ce jour !, M. Odescalchi les raconta 
aux gens d'Erment et de Gournah, d'où ils passérent 
à Louxor, puis à Neggadth, ot probablement aussi 


dans les autres villages de la province, La chronique 


de Rhampsinite est le seul de ces récits dont j'aie en- 
tendu la version arabe, mais je ne désespère pas de 
rencontrer bientôt sur mon chemin des adaptations 
plus où moins fidèles du Gonte des deux frères, عل‎ 
celui de Satni Khämoïs et de tous ceux que renlerme 


| PR sd . 8 ١ ل‎ 
١ Les Contes populaires de غاذرووذا]‎ ancienne, Paris, Marsonneuve, 
16h. 


VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 150 
mon volume. Ge-sera chose curieuse de les suivre, 
si l'on peut, dans leur développement et de marquer 
les péripéties de leur vie nouvelle : la suppression du 
rôle odieux que joue la fille de Pharaon dans l'ori- 
ginal antique prouve que la transformation n'a pas 
tardé longtemps avant de commencer. En attendant, 
jai pensé qu'il y aurait un certain danger à laisser 
courir des histoires aussi connues, sans indiquer 
l'accident imprévu auquel elles doivent de revivre 
dans leur propre pays : cette note évitera bien des 
conjeclures aux voyageurs et aux savants qui, je | es- 
père, ne manqueront pas de les recueillir un jour 
ou l'autre. 





Saint-Paul, le 25 août 1885. 


160 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 


ua 


TCHAO-SIEN-TCHE, 
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 
PAI UX CORÉEN ANONYME, 


TRADUIT FOUR LA PREMIÈRE FOIS DU CHINOIS, 
AVEC ON COMMENTAIRE MERTÉTUEL, 
Pañ 
M. F. SCHERZER. 


CONSUL DE FRANOE, À Carton. 





NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE, 


اد ساسم 00 


Les Coréens possèdent deux sortes d'écriture : l'une con- 
sacrée aux œuvres littéraires et réservée à ln rédaction de 
certains documents officiels, c'est l'écriture chinoise ; l'autre, 
c'est-à-dire l'écriture coréenne proprement dite, est alphnbé- 
tique et permet de représenter exactement les sons de ln 
langue parlée. Elle est surtout employée par les Coréens des 
classes inférieures et dans l'impression des éditions popu- 
laires. 

Le Mémoire sur la Cords, dont je donne ln traduction, a 
été écrit en chinois, 11 a pour titre : Tchao-sien-tele fn À 
et porte l'indication  % # À #1: qui nous annonce un 
autéar anonyme. 11 Ggure dans la vaste collection Y-lue- 
tchou-tchen Se جر‎ FK RE. qui ne comprend pas moins de 
165 ouvrages différents, Cet important recueil n été compilé, 
nu milieu du siècle dernier, par Qu-chan-lan HE 1 et 
corrigé par Shu-y-yuen ff LLH. Le travail a été signalé . 
pour la première fois, par le savant AI Wylie dans ses pré- 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 161 
cieuses Notes on Chinese Literature : « Clinou-séen-che is an عه‎ 
_countof Corea, including geography and customs, by a native 
x that country, whose name has not been preserved; but 让 
rs Lo have been written in the lntter part of the Ming 
Feu ٠ Tout ce que, pour ma part, je puis affirmer, c'est 
que ce mémoire est postérieur à هل‎ première des années 
Shuen-te, c'est-à-dire 1465, et antérieur à la conquête de ها‎ 
Chine par les Tartares Mandchous, en 1616. 

Ma traduction a été faite sur un manuscrit que, pendant 
mon séjour à Pékin, je frs copier sur le texte original, el 
dont l'archimandrite Palladius, de regretiée mémoire, a bien 
voulu vérilier la correction en le comparant avec l'exemplaire 
du Ÿ-had-tchon-tchen, qui existe parmi les trésors de ln belle 
bibliothèque de In Mission russe, à Pékin'. Ce manuscrit 
comprend deux kivens. Le premier kiven contient 19 feuillets , 
le deuxième kiven en contient 20. En regard du texte, j'ai 
indiqué le numéro du feuillet traduit, et en alternant les in- 
dices reclo, verso, j'ai pu marquer le passage du recto an 
verso du feuillet, la pagination chinoise ne comportant qu'un 
numéro unique placé h cheval sur ها‎ tranche de chaque 
feuillet double. 


PREMIER EIVEN. 
EL. 


APERÇU HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE. 
Tan-kun* fonda le royaume de Corée, qui plus 


1 La Bibliothèque nationale, qui est très riche en Livres chinois, 
possède un exemplaire de cette vaste collection [nouveau fonds chi- 
nos, n° ودة‎ À). L'ouvrage sur la Corée est relié dans le troisième 
volume. 

+ Mi &,. c'est-à-dire le « prince du Gattihers. Je trouve dans Île 
Ko-ro-trn-che 2 EE Fil SE. manuscrit japonais ازعم‎ en 1712, que 
Tan- 其 mn fonda le royaume de Tchao-sien antérieur ) إن‎ EN 鲜 ) 
ans l'année Ou-tchen du règne de l'empereur Yan de la dynastie 


1689  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 
tard fut donné à Ki-tze !: la capitale était alors Ping- , 
jang” Sous ET dynastie des Han’, la Corte fut divi- 
تزع عه‎ qualre kann *, puis en deux préfectures. 

Jusqu ‘alors cette contrée avait été | entre 
trois États appelés Han * : l'un, FRERE le nom 
de Ma-hanf, contenait cinquante-quatre prinei- 
pautés. les deux autres États appelés Tchen-han? et 





des Tang*... Sa capitale était Ping-jang. : . Sa postérité régna Pen- 
ilant RTE ans...n, kiv. 4. 

M +. Lorsque Qu-ouang, fondateur de la dynastie des Teheou , 
eut détrôné Tehwou-ounng, لخ‎ Æ. il offrit à Kitre, oncle de ce 
dernier, le royaume « de Corée. Kite monta sur le irôoée la trarième 
année du rigne de Ou-onang. soit l'an sun av. J.-C. 

: ZE fi. en coréen Hpyeng-yang ..…. ville oourée à 566 lis de 
la capitale; 6 cantonss capitale de la province de Hpyeng-an; لها‎ 
SR" 50', long. 123" 30°». Voir le Déetionneire coréen franpais des 
مس 1م‎ Yokolama, 1480. 

5 Les Han régnèrem en Chine de +06 av. J.-C. 3 460 ap, J.-C, 

١ FF. Comme division administrative, un un correspond actuel 
lement à un teheuu JA jme ou sous-préfecture, 

' C'était les San-han 22 É$, en conien Sam-han. 

٠ 55 ج22‎ «Le Ma-han était formé des provinces actuelles de 
فسا عدي[‎ et de Tehong-tsinp..,s, Voir le manuscrit japonais 
Es-ru-teu-che, kiv. 4. Consulter lu notice consacrée au Ma-ban dans 
li téaduétion que le marquis d'Hervey de Saint-Denys à faite du 
Quen-hien-tong-has de Ms-tonan-lin, sous Le titre عل‎ : Ethnographie 
des peuples étrangers à ها‎ Chine: Genève, 1876. 

7 جل‎ 88 «Le Khing-chang est la patrie dés Chin-ban. Tous Les 
habitants ont In مانا‎ carrée, Les hommes et les femmes ressemblent 
aux 0 اوه‎ Jan- -kokf-trou-ran-ta-sets, tradnit par J. Ela- 
proth; Paris, 1852, .م‎ 93. Voir dans l'intéressante traduetion de 
Ma-touan-lin citée plus hat ln notice sur Îles Chin-han, pe 33 ef sur. 


* بحن تي داك تلط ومن‎ JC. 


"ve RÉ Le mn 1# 1١ 7 nr nn 
MÉMOIRE SUN LA GORÉE. 16 


Pien-han !comprenaient éhaeun douxe principautés?, 
Dans la suite, la Corée fut divisée en trois royaumes : 
le royaume de Sin-lo?, celui de Kao-kndit et celui de 
Pots, 


SFR «Le Thsiuando est l'ancien pays des Pien-an qui, 
pour ها‎ langage, les mœurs et les habitudes, ressemblaient aux 
Chanchan. Voir la traduction de Klaproth, .ذو بم‎ C'est aux 
Pien-hau que Ma-touan-lin a consacré une notice sous le nom de 
Pien-tehen, Voir هآ‎ tradurtion du marquis 二 Hervey de Saint-Denys, 
P- 36 et suir. 

FaLes trois Han contenmient soixante-dix-huit principautés: . و‎ 
Voir le Sse-tehe-tong-kien Ti اذ‎ Æ. ki, عم ؛ و3‎ 143 : Le teste 
chinais porte le caractère 国 qui signifie “empire ». Eluproth traduit 
ce caractère par le mot royaume: c'est plutôt une principauté dont 
下 s'agit. L'expression «élan», employée par quelques sinologues عمد‎ 
Elus, conviesdrait égaletment. 

* 700] 74 ٠ . . . Sin-lo, royaume dés barbares de l'Est, faisait au 
trelois partie de l'État de Tehen-han: il était situé an nord-est du 
royaume عل‎ Kao-li. Sa capitale était Lo-ling-kon (#6 12 AN)... 
Voir Île Sse-trhe-tong-kien, kiv. fo, p- à: Lo-lang-Lun est Fanrien 
nom de Ping-jang. Consulter la notice de Ma-touan-fin dans ln tra- 
duction citée plus haut, p.268 ét suiv, | 

“高 RUE. c'est-à-dire «élégance exquises, Ce nom fut changé 
au ommencémÈnt du + siècle dé note tro en celui de Kno-f 
可 有 是, mo coréen Ko-rye, d'où vient le nom donné à tout Je pays 
que les Cordens appellent, eux, Téhao-sien où فسا‎ Tyo-ayen. Voir, 
dans Li tradnétion de Ma-touan-tin, la notice consacrée au ropaumie 
de Kao-ku-fi, p, 144 et suiv. 

"CE Of“. Le foyanme de Pots provient de eslui de نامك‎ 
Un des sujets dû roÿmine de Fon-yu (HR ÉÈ), animé de -تاصفة‎ 
ménts d'humanité et de l'amour de ذا‎ justice, fit de ce royaume de 
plus poissant dé كع‎ dé l'Est. Lorsqu'il monta sur de trône,  ad- 
ministrait cent familles Pokya (AK): de là vient le nom de san 
royamme Sa capitale était Ku-pa-tcheng | FE AR 1). appelée aussi 


Fal, à «”. 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ إن 

Le royaume de Sin-lo était borné au sud-est par 
In mer’, à l'ouest par les montagnes Tche-y-chan*, 
au nord par le fleuve Han-kianz 3 

Le royaume عل‎ Kao-ku-li était borné à l'est par la 
mert, au sud par le Han-kiang, au nord-ouest par 
le fleuve Leao-ho*. 

Le royaume de Po-tsi était borné au sud-ouést 
par la mer, à l'est par les montagnes Tche-y-chan , 
au nord par le Han-kiang. 

Plus tard , le royaume de Sin-lo engloba les deux 
roÿaumes de Kao-kuHli et de Po-tsi puis s'écroula à 
son tour. Le roi Kong-y? installa sa capitale à Tié- 
Yuens et son royaume fut désigné sous le nom de 


Kou-ma-tcheng | 及 ون أ‎ Var Île Sse-tehe-tong-hien ; Liv. y 1 
(143. Consulter, dans la traduction de Ma-touan-fin, la notiéé con. 
sacrée au royaume «le Post, p- agi el sui. 

١ C'est-à-dire » par ول‎ mer Jane «+ 


à 5 FL. en coréen Han-kany- 


AT L'est-b-dire s par la mer du Japon. 


3 2 cest Le fleuve qui se jette dans Va mer, non loin de Niou- 
tchouang ) حك‎ HE}, au fond du golfe du Leno-tong (3 TK |. 

à C'est-à-dire هاه‎ mer Jaurie s. 

1 2 0 , . , , Les descemilants de Quen-ou-ouang régnéreni sur 
&in-lo péadant vingt-cine générations jusquà la rene Tehen-cheng- 
ouang, qui se rendit célébre par ses déportements et sa ernaulté, 
Elle fut detrènée par ses ministres, Rong-y el Tchen-shuen, qui تمق‎ 
partagirent le pouvoir. Éong-Y fonda عا‎ royaume de Kao-ku-h posté 
peur, mais il fut mis à mort par +00 sujet Ouang-kien qui, dans je 
règne Teheng-ming des Liang postérieurs, fonda le royaume de 
Kno-...s Voir le Ko-ro-teu-che, kiv. À. 

1 SR Mi. en coréen Htyel-omen « . . . ville à 180 lis de خا‎ capi- 


MÉMOIRE SÛR LA CORÉE. 5 


Heou-Kao-ke-ti ؟‎ Le roi Tchen-shuen* fit عل‎ Fing- 
chan? la capitale du royaume de Heou-Po-tsi *, 

Ces trois royaumes furent réunis en un seul par 
le fondateur de la dynastie coréenne”. 

La Corée est bornée ansnord-ouest par le fleuve 
Ya-lu-kiang®, au nord-est par la chaîne des montagnes 
Sien-tchoun-ling ’. 

Sous le règne de notre roi Kang-hien-ouang”, la 
capitale fut transféré à Han-yang *. 


tale: o cantons; al 4° 15, long. 294" 54°», Voir عا‎ Dhctionnere 

١ 1 5-7 1] RE. c'est-h-cire « Kno-ku-h pésiérunur ». 

ë K #.- [1 se soulen em méme temps que Kong-y contre قا‎ 
reine de Sin-lo. Voir ln note + de la page précédente, 

ماعل كلا 454 murée à‏ علللى « coréen Tyeng-san‏ رن , []) عت د 
long 124" 43 «. Voir de Fhietion-‏ ,"زو 36° capitale; 6 cantons; lat.‏ 
“are des misaions étrangéres.‏ 

. 12 百 请 c'est-à-dire « Po-tsi posterieur », 

٠ . . . , Dans la vingt-cinquième année du règur Hong-ou de 
l'emperbar Tai-tsou* de la dynastie des Ming, Li-ichenckouer (2 
لير‎ ÆË). sujet de تاممكا‎ s'empurn dé la couronne. Cinq aus plis 
tard, 11 changes le nom du royaume en ci de Tehao-sien, . .s 
Voir le Ko-re-tsu-chr, kiv. À. 

‘mn +4 2L, c'est-à-dire « le 人 eawe aus vaux vertes comme Îes 
plumes du canurdr; en coréen Ap-nok-kang, 

1 SE À. c'est-a-dire «le col du paotemps précoce», 

5 康 F Æ. C'est Litchen-koue: qui regna de دود‎ à 1398 el 
qui fonda là dynastie actuelle. 

"JE en coréen Han-yang "+ capitale de tout le roçaume 
de Curée depuis 1394; ville murée sur le fleuve Han, divisée ei 
cinq arrondissements ou quartiers; résidencon de la cour et des six 


" C'est-à-dire en 1492 de JC. 
vi ia 


66  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 18865. 

Le royaume est divisé en huit provinces : 

Celle du centre est appelée King-ki-tao!, celle si- 
tuée au sud-ouest s'appelle Tchong-tsing-tao*. Ces 
deux provinces sont hornées à l'ouest par la mer ° 
et formaient l'ancien État des Ma-han. 

Les royaumes de Kao-kuwli et de Po-tsi ont fourmi 
les provinces dont voici l'énumération : 

Au sud-est la province de King-chang-tas *, bornée 
au sud-est par la mer et qui formait autrefois l'État 
des Tchen-han. 

Au sud, la province de Fshuen-lo-tao *, bornée au 
sud par la mer. C'était autrefois l'Etat des Pien-han 
qui fut réuni au royaume de Po-tsi. À l'ouest, la pro- 
vince de Houang-haé-taof, bornée à l'ouest par ja 
mer. Cette province, qui anciennement faisait partie 
du territoire de l'État des Ma-han, fut annexée au 
royaume de Kao-ku-li. L'Empereur Kao-tsong 7 de la 
dynastie des Tang* avait fait la conquète de l'État 
de Kao-ku-li. Mais il ne sut pas عا‎ défendre contre le 
roi de Sin-lo qui s'en empara; dans la suite le roi 
Kong-y reprit ce terriloire, qui fit partie du royaume 


ministères; اما‎ 37° Je", long. 124" So's. Voir le Dictionnaire des 
missions dtrangéres. 。 

١ Se نس , ورد‎ coréen Kyeng-heui-to, 

1 也 请 道 , ea coréen Tekyong-tehreng-to. 

» C'est-à-dire « par la mer Junes- 

8 Æ 4 道 , em coréen ]سه جومم كا‎ 

روف مادصل en coréen‏ 2 إلا 2 1 

. 0-7 جر‎ 6. en coréen Hoang-hüt-t0. 

* Cet empereur régna en Chine de 650 à 684. 

# Les Tang postérieurs régnèrent en Chine de G18 à po. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 167 
de Kao-li, lorsque le fondateur de la dynustie coré- 
enane eut réuni sous sa domination tout le territoire 
de la Corée. 

A l'est est située la province de Aïang-yuen-tno !, 
bornée à l'est par la mer. Ce pays, habité primitive- 
ment par les Hoei-mo*, avait été incorpore à l'État 
de Kao-ku-li. 

Au nord-ouest se trouve la province de Ping- 
ngan-tao +, bornée à l'ouest par le fleuve Ya-lu-kiang 
et au nord par le pays des Mo-ho*; c'est le berceau 
du royaume de Tchao-sien: cette contrée fit partie 


١ TE JE SE. en coréen Kang-auen-to. 

1... Hoche [Ÿ2f عق‎ [ eat Le nom d'un royaume des barbares 
de l'Orient; on les appelle aussi Hoci-mo (J9é 4% |. On lit dans le 
Chouo-yn LA Fe que م‎ rovaumeé à contribué h former celui de 
Tchén-han aussi bien que celui de Rao-li. . . ٠ Voir le Sre-tchetong- 
رمم‎ kiv. 8, [. 48, 


DE Le à cn روه‎ Hpryeng-an- 可, 


. C'est un royaume du Septentrion. Au temps jadis, 
PPS ER ) إن حت‎ RS fh 8 [ passa le Leno- 
ho et s'ampara du pays avoisinant le royaume de Kao-lr. Aprés sa 
mort, son fils Tso-vong (WE %) en Gt un royaume et fut institué 
roi de Pou-haë (#4 ME) par l'empereur Shuen-tsong* de la dy- 
nastie des Tang. À partir de celte époque, l'on remplaça le nom de 
Mo-bo par celui de Pou-haë-mo-ho. 11 est écrit quelque part que 


les Mo-ho appatienaient au royaume de Sou-cheun-che | 51 1 K 7 3 


éloigné de 10,000 lis de هآ‎ capitale dans ها‎ direction de lorient”. 
Voir le Ssectche-tong-hen, kiv. 36, £ ga. 


* L'empereur Shüen-tsoog régna de 13 à 356, . 

* La capitale dont il est ici question فى‎ la ville de Tchang-ngan (县 &). 
actuellement dans la province chinoise سل‎ Chen-si. Voir, dans قا ليم‎ 
la otice mir le royaume de Pou-had, p. جود‎ et amiv. 


Fol a r. 


一 0 nf 
EPL à + NÉS 


LUE AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 


de l'État de Kao-ku-hi } jusqu ‘au moment où Quen-ou- 


Ouang?, roi de Sin-lo et Litshi*, général au service 
de la dynastie des Tang, s'en emparèrent par la lorce 
des armes. 

Au nord-est se trouve da province de Hien-hing- 
tao >, bornée, à l'est par le fleuve Tou-man-kiang *, au 
nord, par le pays des Mo-bo; elle faisait primitive- 
ment partie de l État de Kao-ku-li. 

Parmi les huit provinces de la Gorée, les trois 
provinees de Tehong-tsing-t1o, de King-chang-tao 
et de Tshuen-lo-tao, sont remarquables par leur 
étendue et leur richesst. Elles nourrissent une grande 
population, leurs préfectures et so us-préfectures sont 
vastes et populeuses, elles sont fertiles et prospères 
au dernier point. On y a conservé la tradition des 
études littéraires; aussi fournissent-elles des hommes 
remarquables en plus gs proportion que les 
autres Prov incés. 

Les habitants des deux provinces de Ping-ngan- 
من‎ et de Hien- king-@v, voisines du pays des Mo-ho, 
s'adonnent de préférence à l'équitation ‘et à l'exercice 


\ À 武 Æ. Ce roi régnait vers 661. 

SE D]. Le nom de ce général étut Li-che-tshl; il vivait sous‏ ؟ 
le règne du second empereur de In dynastie des 26 On peut lire‏ 
sa biographie dans Le Sse-tche-tong-luen, Liv. 4o, € 3‏ 

١ D 28 2. en corden Hom-hrenyto, 

ï F hi TL. en [كتكدروع‎ Tou-man-kany 5 . . . Le Thou- -men-kiang 
Init ln limits nord-ouest | ises aord-est] du rovuumé, Ses sources 

1 au piei sud-est du Tchang-pé-chun, 11 coule au sud-est et 

LES ns de و ؛ . ,عمسم‎ Vour Klaproth, p. د‎ 19. 

: [+ trorseme en du Ko-ro-tru-che contient neuf pesntures qui 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE 160 
de l'arc; les soldats originaires de ces الع‎ for- 
ment l'élite de l'armée. 


L 


H. 
HESCRIPTIOX DE LA CAPITALE. 


La capitale ١ : la montagne Hoa-chan* dominé مز‎ 
ville comme une armure formidable ; au sud , عل‎ Han- 
kiang l'entoure comme d'une ceinture; à gauche, #'é- 
tend une chaîne de montagnes dont chaque passage 
est gardé; à droite, se dessine le contour sinueux des 
cûtes baignées par la mer. 

Le King-fou-kong* est le palais du Roi. 

Le King-tchang-tien est la grande salle du Trône, 
représentent divers exercices de vollige exécutés par des Cordens. 
On peut conclure de leur examen que فعا‎ habitants du nord de سا‎ 
Corée n'ont pas négligé d'entretenir les dispositions à l'équitation 
qui leur ont été léguées par leurs ancôtres louraniens, et qu'ils par- 
lagent avec les Mongols les talents hippiques qui ont rendu fameux 
les cavaliers du nord de l'Asie, 

L'HÉ 4. Cote expression chinoise est traduite on coréen par 
les mots Sye-oul employés par les Coréens pour désiguer leur copi- 
tale dout, ainsi que nous l'avons vu plus hant, وا‎ veritable nom est 
Han-yang. 

* ME JT, c'esth-dire «la montagne splendides. Il existé un 
montigne de ce nos en Chiné an sud-ouest de la province du Chen- 
si, تامس‎ Join de ln frontière de celle du Ho-nan. 

+ M  c'est-h-dire «le palais du bonheur superbe ». 


‘6h 1) ME «la salle سل‎ trène du gouvernement diligents. Je . 


teaduis par «salle du جل مما‎ caractère tien qui veut dire » grande 
salle, salle d'audiences, et, en général, les-salles les plus grandes 
du palais 


AU D وس‎ ١ D اسه 11 اال و 07 نذا‎ gs D RS Ce, 
PS DRE Mona De AAA حون‎ Len ع‎ 
到 سا‎ 站 Ca. ed > م‎ =. 


170  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
عاذ‎ Le $se-tchang-tien ! est une salle située au nord de 
cette dernière; c'est là que les officiers de la couronne 
se réunissent pour discuter les affaires de l'État. 

Le Kang-ning-tien 2 est une salle située au nord de 
la précédente. 

Le Kio-taé-tien * est situé au nord du Kang-ning. 

La salle Han-yuen-tien 4 est située au nord-ouest 
de la précédente, + 

La salle Fong-sin-tien” est 558 à l'ouest de la pré- 
cédente. 

Le Pihien-ko" est situé un peu à l'est du Sse- 
tchang-tien ; latéralement à ce pavillon sont situés les 
locaux où les explicateurs officiels? déterminent le 
sens des passages obscurs des livres historiques et 
classiques. 


١ 7خ‎ EX M «la salle du trüve مل‎ gouversement rempli de sol- 
Loturde ». 
1 康 定 L4 à La salle du trône du repos bientsisant s. 
1١غ‎ 22 «lu salle نل‎ trône de l'harmonie de l'univers ». 
١ حث‎ TC ME «la salle du trône de l'origine des choses ». 
DE جار‎ EE داء‎ salle du trône de da nourniture iutelleetuctle بد‎ 
A Ed 14 “le pavillon de ها‎ diffusion des principes. Je traduis 
par «pavillons le caractère ko HF qui veut dire une construction 
currée qui porte deux toits superposés, ke plus élevé abritant ane 
vaste salle où عل‎ souveram donne les audiences salennelles: tel est 
le Taskouang-ko (SE JE FA). situé dans l'enceinte du palais impé- 
ral de Pékin, où les ministres étrangers furent admis à présenter 
leurs lettres da créance à l'empereur عل‎ la Clrine, le 29 juin 1873. 

13 يق‎ 窒 Kiang-houan. Ilextste en Clune, à l'heure artnelle, iles 


explicatenrs ofhciels; is sont ous membres دك‎ Handin-vwan, c'est. 
a-dire de l'aradémie. 


æ Fe + = 


L 57م‎ LA سك جل‎ fu اك‎ his ré d 577 ” Ft 4 
至 26 7 
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 171 


Le Lin-tche-tang ١ est situé à l'est du Kiao-tué-tien. 

Le Tze-ouei-tang* est aussi situé à l'est du Kiao- 
tuë-Lien. 

Le Tsing-yen-leon? est également situé à l'est du 
Kiao-taé-tien. , 

Le Tehong-chun-tang * est situé dans une cour pos- 


térieure. Le Roi a choisi ce nom pour marquer son - 


respectueux attachement pour le Trône de la Chine, 
vers lequel il dirige constamment ses pensées. 

Le Long-ouen-leou® est situé à l'est du Kin-tchang- 
tien. | 
Le Long-ou-leou 5 est silué à l'ouest du Tehing- 
tchang-tien. =/ 

Le King-hoei-leou ? est situé à l'ouest du Sse-tchang 


ES DE, mot à mot: «le salon du sabot du Ki-lin;s cs qui 
signifie le salon de la grande postérité, En effet, le Ki-lin hit BE. 
animal fabuleux qui est la licnrne des Chinois, apparait sous Île 
règné dés rois vertueux et ayant une nombreuse progéniture. 

+ ER cle salon des Bignonin + ; 

23 hi FE #8 «le parillon des réunions chasies لا‎ 

١ A ME «le salon de la prospérité Hidèle يه‎ 

"RE À #E cle pavillon de l'essor de ها‎ littérature ». La situation 
de ce pasillon est due à l'ancienne densmination des officiers civils. 
Tong-pan عي‎ HE vserviteurs de lEsts, Je traduis par le mot pà- 
villon le caractère leo, qui sigaifie «construction rectangulaire à 
étages», tandis que les pavillous ko FE], bien souvent consiriuts sur 
une terrasse, n'ont qu'un seul élage. J'ai traduit, suivant les cas. 
par Les mots salon, salle ou temple, le caractère bmmy à qui signihie 
réellement «une sorts d'édifice rectangulaire composé d'unc pièce 
unique, dont les parois sont formées de chassis mobiles .ف‎ 

> RE عاء 144 نل‎ pavillou de l'essor de l'art militaire», 


١ لل @ ير‎ cle pavillon des tes s : 


Fol, 3 呈 。 


17  AOÛT-SEPTEMBHE-OCTOBRE 1885. 
tien; cé pavillon est entouré d'un grand et profond 
bassin couvert de plantes aquatiques, au centre du- 
quel se trouvent deux petites îles, 

Le Kin-king-ho! est situé à l'ouest du Kang-ning-tien. 
Au centre de ce pavillon on voit une sorte de petite 
montagne coulée dans le bronze et haute de plus de 


sept pieds. À l'intérieur de cette montagne est dis- 


un mécanisme consistant en un jet d'eau * qui‏ نكمم 
fait tourner une roue se mouvant continuellement à‏ 
la facon des cinq 1 nuages autour du soleil. Des auto-‏ 
mites , représentant des soldats et des femmes, indi-‏ 
quent les divisions du temps. Au moment précis, un‏ 
des soldats frappe le nombre de coups voulu sur pme‏ 
cloche et une des femmes apparait en portant une‏ 
tablette sur laquelle est inscrite l'heure”, Douze gé-‏ 
nies assis quittent leurs sièges en même Lemps et ne‏ 
se rasseyent que lorsque , l'heure ayant été frappée,‏ 
ln femme a disparu. On se demande comment on a‏ 
pu construire le mécanisme de cette machine extra-‏ 
ordinaire; c'est à croire que les gËnies ont contribué‏ 
à sa fabrication. Sur les quatre faces du pavillon sant‏ 
disposés les tableaux qui doivent être consultés pour‏ 
fixer par le caleul, conformément aux règles de la‏ 


XX 2 pl le punllon du respect commandé ». 

* Les horloges à eau à mouvement continu n'apparurent en Eu- 
rope qu'a l'époque du bas Empire, elles y furent également intra 
duites por lis Maures. C'est une horloge de ce genre que le catife 
Haroun al-Haschid envoya en présent à Charlemagne, 

* Cette deseription rappelle celle de ها‎ fameuse horloge du paluis 
de Pudour, constrnite en 1344 par Jacques de Dondi, 


CENT ee ee Ne TE LE VERT 
1 © 9 |] | ٠ 


AE -_ 14 E VE يا‎ A n'a) # دو دق رن‎ 
MÉMOINE SUR LA CORÉE. 173 


principauté de Ping', les époques propices”, au 
moyen de l'observation des astres. 
Le Pao-lo-ko® est un pavillon situé au sud du King- 


١ Me... Ping est le nom d'une principauté qui était située sur 
un plateau désert au nord de la montagne Ki-chan (R£ 1). dans 
l'arrondissement de Yong-icheou (RE اك‎ [ , Lune des divisions ter- 
vitoriales instituées par l'empereur ,"ملا‎ Sous lé règne de عه‎ souve- 
rain, un sujet de l'émpire, ommé Ki (€), lut proma Heou-tni° 
K #8 ct envoyé à Tac! (6) en cette qualité, À ها‎ chute de ها‎ 
dynastie des Hia 3 un de ses descendants, aommé Pou-kou A اه‎ | k 
renença à nes dignités et émigra chez les Jong-Ti (1 K). peuple 
sauvage du Nard. fl eut un Ms . . . . . qui donna naissance à Kong- 
lou (44 A). Ce dernier remit en vigueur les institutions de Ho-ki; 
sous son administration, le peuple prospéra, ce qui Le décida à fon: 
der la principauté عل‎ Ping au milieu des montagnes, 11 trunsmit le 
pouvoir h_ses desceudants qui régnèrent pendant dix générations. 
jusqu'à Ta-ouang [天王 1,qui transféra sa résidences à l'est de 
Ki-chan, Un des descendants de Ta-auang, nommé Ouen-ouang 
(AC عد‎ [ , reçut du ciel عا‎ mandat de fonder l'empire. Son fils Ou- 
ouang* devint fils du ciel. À Ji mort de Qu-oumg, son fils Tcheng- 
ousng', empêché pür son jeune âge de s'occuper des عملم‎ de 
l'État, en abandonna la direction à son oncle Teheo-kong | 4] ...لحك‎ 
Ce dernier roproduisit, dans une pièce de veis, les préceptes de 
Ho-ki et de Kong-leou. عنامت‎ pièce fameuse es, appelée Ping- 
ل ؟ لمع‎ 

 Sons-entendu : à l'agriculiure. 


3 3 15 pl ماه‎ pavillon de l'horloge hydraulique ». 


* L'emperour Vu régna de 2105 à 2190 av. J.-C. 

٠ C'est-à-dire marquis de Tai. 

‘ C'est actuellement le canton de Mihien ) FRE}. dans ia provinets di 
Chen-ss. | | 

1818 av. J.-C. 
11335 1115 av. J.-C. 
Vins À 1078 av. JC, 


| 
ع‎ Voir Le Sortche-ton- hier Mir, 40 535: 


de. she LÉ 
0. 1 8 5 


داوكا 


174  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
hoi-lo. On y voit une estrade à deux étages sur la- 
quelle sont disposés trois automates représentant 
des génies. Toutes les deux heures, l'an d'eux frappe 
sur une cloche; aux quatre veilles de la nuit, le se- 
cond frappe sur un tambour; aux quatre divisions 
de chaque veille , le troisième frappe sur un petit gong. 
Toutes les deux heures, apparaissent, chacun à son 
tour, douze génies en bois sculpté portant une ta- 
blette indicatrice de l'heure; une fois cette dernière 
sonnée , ils disparaissent. Cette machine n'est pas mise 
en mouvérnent par la force de l'homme, mas par 
celle de l'eau. Ses indications sont tellement exactes, 
que c'est sur elles que les veilleurs de nuit ont cou- 
tume de régler leurs mouvements lors des différentes 
veilles !, 

Le Tien-y-taë? اوم‎ situé au nord-ouest, à l'intérieur 
du palais. C'est une plateforme construite en pierre 
et entourée d'une balustrade, au milieu de laquelle 
reposent des instruments astronomiques montés sur 


١ Mexiste, h Canton , un pavillon de عم‎ genre appele ليل‎ F5 1 1 
mot à mot : « Massins de تكلس‎ où l'eau tormbe goutte h goutte, د‎ I 
contient une série de bassins superposés, dont on peut lire la قعل‎ 
criplion dans le Chinese repositary, vol. XX, p. 430. Cependant la 
clepsydre, décrite dans cet intéressant recueil, n'euste plus: elle à 
été détruite pendant عا‎ bombardement de Canton, en 1848, et n'a 
été remplace qu'en 1860 par une machine construite exactement 
sur Le modele de l'ancienne. 

: ff LE REA داة‎ terrasse des sphères célestes. Wells Williams 
traduit l'espression Tien-y par carmillery sphere : an orrery or wha- 
tever shows the movements ol the heavenss. Voir le Syllahie die: 
سموة‎ ef the Chonse nor pu. لاجد‎ 





CR AIT 1 . 2 0-7 
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 175 


des piédestaux. A l'ouest est placée une colanne 
de bronze dont fombre vient se projeter sur une 
stèle divisée en tchang!, pieds et pouces : la lon- 
gueur de l'ombre portée par cette colonne permet 
de connaître les époques où commencent hiver et 
l'été ©. 

À l'ouest du Tchang-te-kong, on a construit un 
observatoire où sont disposés des instruments de plus 
petites dimensions qui servent à observer les signes 
célestes et l'état de l'atmosphère. 

Sur la grande rue, l'on peut voir, monté sur un 
socle, un hémisphère de bronze, à l'intérieur duquel 
sont gravées les divisions du ciel; à l'extérieur, douze 
génies représentent les signes du zodiaque; dans la 
direction du nord au sud, deux ouvertures ont été 
percées dans les parois de eut hémisphére de façon 

e les rayons solaires qui les traversent permettent 
de lire l'heure, au moyen d'un cadran divisé, sur le- 
quel ils viennent se projeter. 

Le Tze-chan-tang 3 est placé à l'est du palais, C'est là 
que les princes, fils du Roi, accompagnés de la Reine, 


Le tchany 2 dont هآ‎ longueur est en Chine de 37,15, con- 
tient 10 pieds où tche ,ككل‎ chaque pied étant divisé en 10 pouces on 
tsoun 可. Quant au LH coréen, mesure itinéraire, il y en à 100 
au degré; sa longueur est donc d'environ 667 mètres. 

Ta-teng-hoci-tien 天 ii À JL une des-‏ ع[ peut voir dans‏ من ؟ 
criplion des instruments d'astronomie employés par les Chinois; ce‏ 
sont précisément ceux décrits par l'auteur coréen. Voir le kiv. 86‏ 
de la petite édition de 1374, L 42 et suiv.‏ 

# dE ع‎ «le salon de la propeusion à la sugesser. 











Fol. à er, 


176  AOÛT-SEPTEMBRE.OCTOBRE 1845. 


vont expliquer les auteurs avec l'assistance des hauts 
dignitaires de la couronne. 

Le Tchang-te-kong!, situé à l'est du Kin-fou-kong. 
est aussi un lieu d'habitation du Roi. 

Le J'en-tchang-tien 2 est-une salle du Trône. 

Le Nhuen-tchang-lien® est situé à l'est du قرول‎ 
tchang-tien; c'est aussi un lieu d'assemblée où les 
hauts dignitaires du royaume discutent les méthodes 
de gouvernement. 

Le Fei-kong-tang * est situé au sud de la porte Yen- 
إن‎ 

Le Téhang-king-kong 3 est situé à l'est du Tehang- 
te-kong. 

Le Ming-tchang-tien® est une salle du Trône: 

Le Ouen-thang-tien? est situé au sud du Ming- 
tchang-tien. 

Le Jen-yang-tien* est situé à l'ouest du Ming- 
tchang-tién, 

Le King-tchoun-tien* est situé au nord du Ming- 
tchang-tien. 


HE S «le palais de ln vertu éclatante ». 

* tt Hi «la salle du trône du gouvernement humain ب‎ 

١ 5 EX A «lo salle du trône du gouvernement promulené 

+ BE Gi «le salon de l'abuégation personnelle. 

Æ : | ES ناه ؟*‎ paluis des grandes réjouissanres و‎ 

* BB ik Mt “Ân:salle da trône du gouvernement éclairé ». 

* 20 يتلا‎ M «lu salle du trône du gouvernement Hittéraives. 
| "CFE Htc salle du trône du principe bienfaiteur dé J'hrimia- 

filé بد‎ 
٠١ 5 عاد‎ Mt clin salle du iréne ول‎ pPriniemps merveilleux ». 


MÉMOIRE SÛR LA CORÉE. 177 

Le Tong-ming-tien l'est situé au nord du King- 
tchoun-tien, 

Le Hoan-tsoui-ting* est situé au nord du Tong- 
ming-tien. : 

Le Loun-shu-ting”, situé dans une cour postérieure, 
est affecté à la réception des parents et des frères du 
Roi. | 

Le Cheou-ti-tan* est situé à l'ouest, dans l'enceinte 
de la capitale. 

Le Sien-nong-tün® est situé à l'extérieur de la en- 
pitale, 

Le Sien-tsan-tan est situé à l'extérieur de مقع ها‎ 
pitale. 


3 通 HA ME «la salle du trûne de la diffusion de la charté ». 

KR #4 كك‎ «le kiosque du disque aruré ». 

+ 序 Æ «lo kiosque de Téchelle sociales. Je traduis par 
«kiosque « le caractère ا‎ F5 que les Chinois emploient pour dési- 
uner les constractions légères h buse carrée, ronde où polygonale, 
en forme d'abri surmonté d'un toit aigu; ces kiosques sont ouverts 
de toutes purts, 

UE 3232 M cl'ontel découvert dédié au génie tutélaire du leu ». 
Heou-tsi, dont nous avons vu le nom cité dans l'histoire de la prin- 
cipauté de Ping (voir plus haut, p. 173, note 1}, fut déifé après 
sa mort, et c'est h lui que l'on offre des sacrifices, sous Île nom de 
Cheou-ti, tous les ans, dans Le premier mois du printemps. 

+ علك:‎ BE قل‎ «l'autel découvert dédié au génie de Fagriculturee. 
٠ Sieu-nong est le surnom douné au successeur de Fouthi; on lui 
uttéébne l'invention de l'agriculture. لا‎ vivait dans Le تحت‎ siècle avant 
notre ère, 11 existe un autel de ce genre h Pékin, dans la ville chi- 
noise, à l'ouest قل‎ da parte Teheng-yang-men (JE FE F4) de دا‎ 
ville tartare. + 

' HN «l'autel découvert dédié au génie de l'élevage des 


vers à s0iés. 











Fol. ñ Vs 


1178 AOÛT-SEPTEMBRE.OCTOBRE IS85, 

Le Litan est situé au nord, à l'extérieur de la 
ville, 

Le Tsong-miao * est situé à l'est, dans l'enceinte de 
la ville, 

Le Quen mino* est situé au sud du Teheng-kun- 
kouan et du Ming-loun<ang *: 

Le Meung-hoa-kouan® est situé à l'ouest, 4 l'exté- 
rieur de la capitale; devant sa façade on à élevé la 


porte Yng-tchao-men”, signe de vénération pour le 
Trône de la Chine. 


LEE. 
DIVERSES ADMINISTRATIONS (énumération et attributions |. 


Tsong-tsin-fou 7 : administration de a Famille 
royale. 


١ MK Ji «l'autel découvert dédié aux génies infernaux ب«‎ 

٠١ EE رهز‎ «le temple des ancêtres royaux ». 

1 长 大 «le temple dédié à Confacinss, [l euste un temple do 
ce genre dans toutes les villes de ما‎ Chine; à Pékin, il ést sitoé ou 
قوع لصوم‎ de la ville tartare, mon loin de la porte Ngan-ling-men 
(RE 0 | 

: 明 fi > «la salle des relations sociales», C'est probablement 
un Lieu de réunion prive. 

à 墓 يق ع‎ mot à mot : a hôtel de l'amour du beau, » عن‎ qui veut 

dire lantel de l'affecton dé La Corée pour la Chine, le caractère hou 
# étant employé en Css eoneurremment avec le carnétère 
tcheng ,حك‎ pour désigner ها‎ Chine (中 国 ou jf 国 ). 
M cl En 
1 27 يك‎ MF cadministration des ancêtres et parents royaux». 


Cette administration correspond au Trong-jen-fon يوك‎ A RE en 
Chine. 


10TT 07." NA. CA ITU PURE. TD OT SOIT Léa - 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 179 het 

Y-tchang-fon ! : cette administration exerce son 5 
contrôle sur tours les fonctionnaires et a dans ses عاق‎ 
tributions Lx sûreté générale, le maintien de l'har- 
monie entre les deux principes opposés et les rela- 
tions avec les Etats voisins. 

Fchong-shun fon? : cette administration récompense 
les sujets qui ont rendu d'éminents services à l'État. 

Y-pin-fou * : administration des gendres du Roï. 

Toun-ning-fou * : administration des membres par 
alliance de la Famille royale. 

Y-kin-fou * : élaboration et publication des juge- Fol. 5 ». 
ments rendus en dernier ressort. 

Li-tsa0  : inspections des fonctionnaires civils et 
propositions en faveur de ceux d'entre eux qui ont 
mérité une promotion. 

Hou-tsao” : recensement de la population; tribut 
destiné au Roi; fixation de l'impôt foncier et des 
taxes sur les produits destinés à la consommation. 

Li-tsao * : les rites; la musique: les sacrilices de 


١ يز‎ 24 NP administration de la discussion des affires gouver. 
SUR ». Cette ademmistralion correspond au ملاع دامس معطا ديه‎ 
كر‎ SE 1 Æ chinois. 
也 fl 府 ه‎ nlministration de la Gdélité et des services rendus s, 
à : 府 , administration de la réception honorable des hôtes v, 
就 府 codministration de l'éncouragement à la paix ف‎ 
303 MF « administration des arrêts en cassation ل‎ 
للا عزو‎ « ministère des fonctionnaires مه‎ des emplois publics». 
Ni-tje. Cette administration ét les cinq suivantes ont leurs , 


Chine, dont on obtient le nom en remplacant le caractère‏ و 
a 区 par celui de pou SG.‏ 
T 后 HS «ministère des finances», en coréen Ho-tje.‏ 
ministère des rités », on coréen Ryei-tje.‏ « إلا 78 ٠‏ 


1 


cornée‏ ورم 


180  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845. 
toute espèce; les bouquets ordinaires ou extraordi- 
naires; les audiences royales; les ambassades; l'exa- 
men des lettrés pour l'admission aux grades inférieurs 
el supérieurs, 

Ping-tsao ١ : les officiers de l'armée: l'administra- 
ion de la guerre, de la garde royale et des postes; 
l'équipement et l'armement des troupes; la fermeture 
des portes et des enceintes fortiliées. 

Hing-tsao 3 : les lois pénales ب‎ l'examen en dernier 
ressort des procès criminels et civils: l'administra- 
tion des esclaves et des officiers de justice? 

Kong-tsno* : cette administration, dont le sibge est 
dans la capitale, dirige les ouvriers employés aux tra- 
vaux des ponts et chaussées: elle a aussi dans ses at: 
tributions la confection des cartes et plans, les ré- 
parations des monuments publics, les fours à poterie 
et les bautslournenux. 

Han-tcheng-fou ® : la police de ذل‎ voie publique, 
des rues. marchés et fermes, des routes, des canaux, 
des égouts et des fossés; les proeës intentés contre 
dés débiteurs absents où insolvables; les rixes, les 


١ He «ministère de ما‎ guerres , en coréen Pyrng-tje. 

3 刑 Li soministère de La justices, mot h mot : «les chiliments , 
en coréen Hyeng-tyo. 

1 Bire, dans l'introduetiéu de l'Histoire ile L'Église de Corée, par 
Ch, Dollet, le passage relatif aux préturiens et satellites, pu, tar it 
ENTIL. 

8 6 siministère des travaux publics, en coréen Konc-|ye. 

٠ 1 Hé NF «la préfecture de la ville de Hans, La ville de Han 
és Han-yang où Seoul 


MÉMOIRE SUR LA CORÉES 181 
rondes de police, les Di DE TRE le 
roulage des voitures. - 





Sse-hien-fou ! : examen des a aires urgentes qui 
intéressent l'Etat: inspection des. fonctionnaires; 
censure des mœurs; enquêtes dans les cas de déni 
de justice, d'abus de pouvoir ou de corruption. 

Kaé-tcheng-fou * : administration de l'ancienne ca: 
pitale. 

Tohong-y:fou 3 + récompenses aux sujets qui se sont 
autrefois distingués par d'importants services, 

Tohen-tchang-yuen ب أ‎ cette administration reçoit 
les ordres émanés du Roi; son chef occupe une po- 
sion exceptionnelle; en effet, il peut aspirer au 
poste de Ministre d'État ou préténdre soit à la diree- 
tion d'un des six ministères, soit à un des emplois 
attribués aux fonctionnaires du deuxième rang. 

Tchang-liquen® : inscription et conservation des 
dossiers individuels des esclaves et des officiers de 
justice; participation à l'instruction des procès عع‎ 


minels: 


' FI JF administration des fonctionnaires et des lois». Elle 
correspoudrait au tribunal des censeurs énbli à Pékin sous le nom 
die Tou-tcha-yuen 46 察 院 . 


* 188 لآ‎ HF “préfecture de Knéichengr, en coréen سرهم كل‎ 
Nous verrons plus tard que Kaé-tcheng u été autrefois ذا‎ enpitale de 


Corée.‏ ها 
fidélité ».‏ ها protection due à‏ دا عل EM JS “administration‏ 4" 
承 政 院 «cour de 机 réception respectueuse des ordres Teln-‏ : 
ف tés au Eouvermement‏ 
学 款 Bt cour qui adminittre los esolaves et les officiers de‏ 3 
يه jusber‏ 
FL 14‏ 


ا ةك رد APPUI‏ 


es si 


Fol, 5 v" 


a 
اود‎ 


8  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Sse-kien-yuen ١ : discussions relatives à l'opportu- 
nité des remontrances à adresser au Roï : rédaction 
de ces remontrances. 

Houng-ouen-konan® : conservation des eartes el 
archives du palais : organisation des lectures royales 
suivies de banquets; rédaction des écrits signés par 
le Roï. 

Étant donnée la lourde responsabilité qui leur 
incombe, les fonctionnaires de cette administration 
sont choisis par les membres du Y-tchang-fou, du 
Lilsao et des diverses cours et administrations 
réunis à cet effet. Chacun de ces officiers est, à tour 
de rôle, de service au palais, où il expose et déve- 
loppe les principes de l'art de gouverner; le Roi leur 
envoie, pour leur faire honneur, des mets de sa table 
et du vin de choix. 

Youen-konan ? : rédaction des lettres patentes et 
des lettres autographes du Foi. 

Téheng-kun-houan * : collège où les jeunes gens 
sont élevés dans les principes de Confucius et où 
l'on s'attache à développer leurs talents, 

Chang-j0et-yaen* : labrication des sceaux et mar- 


١ 5[ 8h Pc «cour des remontrances officielles ,و‎ Cette adminis- 
tration s'occupe spécialement des remontrances à adresser au souve- 
ain, qui reutrént en Chine dans les attributions des censeurs. 

+ عن عه‎ PK «collège de la haute littératures. 

+١ علد‎ 2 8 cle college du style littéraire r. 

١ Hk 5 FE «le collège universal , c'esth-dire que l'on y enseigne 
à la fous دا‎ litierature et Les arts musicaux. 


à fi Er 2 «la cour des merveilles», 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE, ا‎ 
ques de reconnaissance, des haches emblématiques 
et des caducées. 

Tohoun-kiou-kouan ١ + bureau des oMciers chargés 
de noter les moindres faits et gestes du Roi. 

Téhen-ouen-yuen © : rédaction des rapports et des 
dépêches concernant les affaires importantes, 

Tong-li-yuen ? : fixation de ها‎ préséance et du دقع‎ 
rémomal à observer lors des audiences solennelles 
accordées par le Roi. 

Feung-tchang-sse" : les sacrifices offerts dans les 
temples; les sacrifices en l'honneur des morts et le 
choix des titres posthumes 4 donner à ceux-ci. 

lsong-pou-sse : ce tribunal a dans ses attributions 
les poursuites à exercer contre les membres de ذا‎ 
Famille royale qui ont commis des crimes ou des 
délits. 

Kiao-chou-fonan : Vimprimerie, la fabrication 
des bâtons d'encens destinés aux sacrifices, le choix 


8 أ ع2‎ ÊE «le entlège du Primemps ot dé lAutomoes, allusion 
an cinquième livre canonique ou King. 

7 KR AP «ln cour de la présentation des placets «. 

8 通 Ne Fc ماه‎ Cour chargée مل‎ Fixer le cérémonial Lors des 
orties du rois. 

١ غ2‎ cle tribunal de l'observance des régles», Il corres- 
pond à l'administration chinoise du Taf-tehang-ses KE So 
‘grande maitrise des cérémonies du palags به‎ . 

1 جوز ع‎  cla conservation des dossiers des mémhres de ها‎ 
tamillé royale ». 

٠ He 8 84 cle tribunal de هنا‎ correction dés عمسا‎ 

RU 


Fol. 6 r°. 


Fol, 9 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,‏ يقر 
des caractères tchuan! employés dans les inscrip-‏ 
tions et sur les cachets officiels.‏ 

Sse-yong-yuen 2: les cuisines royales et leur appro- 
ViSIONnNnement. 

Nai-y-yuen? : laboratoire où sont préparés les me 
dicaments à l'usage du Roi. 

Chang-y-yuen  : garde-robe du Roi; conservation 
du mobilier du Palais; administration de la cassette 
du Roi. 

Ssce-pou sse * : les écuries royales; entretien des pà- 
turages affectés aux chevaux du Roi. 

Kan-ki-sse® : fabrication des armes et des canons. 

Nai-tze-sse? : conservation des approvisionnements 
de riz, farine, vin, sauces fermentéés, huile et miel 
destinés à la consommation du Palais. 

Nai-tchan-sse : fourniture des vins qui sont servis 


dans les divers palais et dans les salles du Trône, 


1 Les caructères tchuan-tse sout divisés en deux espèces : les عه‎ 
ومسل‎ et les بمساء مدق‎ Les premiers ont été inveniés par Che- 
tcbeot qui vivait dans عا‎ 1x" siècle avant notre ère. Les caractères 
tchuan sont actuellement emplovés dans Îles inscriptions des moou- 
ments, ei pour la gravure des scœux officiels et même partien- 
liers. 

4 PF «cour des festins oMiciels ». 

: f 7 PE «pharmacie du palais». 

5 ١ 8 k 院 « garde-robe des rétements luxueux ». 

he + adounistraton des écuries royales ». 
eds = tribunal des arsbnaux ». 

+ À EE حك‎ ciribunal de l'entretien du palais». 

: 5 نا‎ 寺 ctribanal des substances du palais». 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE 185 

Sse-tao-sse | : conservation du riz dans les greniers 
l'OYAUX. 

١ Lipinsse* : réception des hôtes et des parents 

du Roi; organisation des banquets qui leur sont 
offerts; réfection des officiers de service au Y-tchang- 
fou. 

Ssé-tchan-sse 3 : Fabrication du papier et de 1 toile 
qui doivent figurer dans le tribut. 

Kun-tze-lien : cette administration est celle des 
quatre magasins d'où sont extraites les fournitures 
nécessaires à l'entretien de l'armée. Deux de ces ma- 
gasins se trouvent dans la capitale, les deux autres 
sont situés sur le canal de transport. 

Tsi-yong-kien® : le choix des objets qui doivent 
faire partie du tribut , tels que la soie. la toile, le gen- 
seng, les fourrures, les tissus teints ou imprimés, 

Chan-kong-hien ‘ : les constructions en bois et en 
maconnerie. 

Sse-tsad-Kien * : l'entretien des viviers: la fabrica- 
tion du sel et du charbon de bois. 


Hi ع3 عله‎ tribunal de la conservation du عع‎ de l'État». 
«... Les emplovés du gouvernement recoivent leur salaire en riz. ف‎ 
Voir Klaprotls. ouvrage déjh cité, pe مدن‎ 

/ 00-1 عد‎ etribuonl de la réceplion des hôtes بد‎ 

2 [م‎ ME عد‎ ctribunal de l'entretien des fonctionnaires s. 

UM EC Æ «contrôle de l'entretien de l'armée د‎ 

- 1 用 FE scontrôle des provisions qui doivent étre distri- 
buves 于 

" ج24‎ JL Æ « contrôle des travaux publics». 

‘+ ES scontrode des abattoirs publics د‎ 


Fol, 3 Fr. 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ وز 

Téhang-yo-yuen | : l'enseignement des règles 1111151 
cales et la fixation des tons. 

Kouen-siang-kien * : l'étude de l'astronomie; les 
travaux topographiques: la mesure du temps; la 
fixation des différentes veilles au moyen de clep- 
sydrés. 

Tién-y-kien * : école de inédecine et de pharmacie. 

Sse-to-yuen * : l'interprétation des diverses langues 
étrangères. 

Che:tze-che-hiang-yuen® : l'instruction et l'éduca- 
tion des fs du Roi, auxquels on explique, dans ce 
collège, les livres canoniques. 


١ RE M BE toonservatoire dé musique ف‎ 

: 120 4 soontrüle des observations astronomiques بع‎ 

 scontrôle des médecins légistes ». 

à (ARR ou les inlerprètes s. av。。 . Le corps des عع ناز‎ 
prètes, c'est le premier ét le plus important, celui dont les em- 
plois sont le plus courus, Leurs études ont pour objet quatre Inngues 
différentes ; le chinois ) لمعيه‎ , le mandchou [hon-kak}, le mon- 
امع‎ (amouy-hak) et 1e japonais ب [علما-تمم)‎ et quand ils ont reçu leur 
diplüme duns عضن‎ de cts langues, ils ne peuvent plus concourir 
pout عضن‎ autre. ؟ 1ل‎ 4 toujours un certain vombre d'interprètes avec 
l'ambassade de Chine. Pour celle du Japon, qui depuis longtemps 
a perdu de son importance, c'est un interprète qui fait lui-même 
l'office d'ambassadeur. De plus, un autre interprete, qui à le titre 
de houn-to, réside continuellement à Tong-uai, dans le voisinage cu 
poste japonais de Fou-san-kui, pour Les rapports habitusls envre les 
deux péuples Voir l'Histoire de l'Eglise de Corde, par Ch, Dallel , 
introduction, p. Lanv. فتاعنا‎ administration correspoul à celle du 
Hoci-long-sse-y-honan 合同 四 dE PE. à Pékin. 

侍 请 院 “collège des officiers explicateurs atiachés à‏ على 1 ؟ 
la personne des fils du rois,‏ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. L7 
Tsong-hiu ? : collège où les membres de la Fa- 
mille royale achèvent leurs études. 

Siou-tcheng-kin-houo-sse* : les réparations aux édi- 
lives du palais et aux bâtiments des diverses admi- 
nistrations; l'extinction des incendies dans tous les 
quartiers. 

Tien-chouo-sse * : lafabrication et la pose des tentes 
el des barrières requises à l'occasion des sorties du 
Roi, 

Feung-tchou-sse * : la récolte du ri£, des fèves, de 
la paille; la fabrication du papier. 

Kouan- hing-sse 5 : les appointements des fonction- 
naires , les salaires des ouvriers de l'Etat et la solde 
des 上 

Tien-kien-sse  : administration de la navigation À 
l'extérieur de la capitale. 

Tren-kuen-sse 7 : cette administration veille à l'exe- 
cution des règlements intérieurs du Palais. 

Cheou-ti-chou 5 : le balayage et le service de pro- 
preté des autels découverts. 


١ ار كه‎ «collège de la famille royale ». | 
+ 4 عاد 28 ليق‎ 2[ sadiministraionr des édifices poblies ét des 
précautions à prendre contre l'incendie», 
: fi it nf administration de l'organisation des sorties du roi » 
‘5 储 A] swlministration des récoltes fructueuses », 
“ KR 7[ “administration des libéralütés s. : 
٠» SL 5[ “administration générale de ها‎ navigation ». 
: زم 183 بألا‎ “administration du service de propreté du palais e. 
"١ 711 22 8 sodmuustration du gene tutélaire du royaume ». 


Fol “وج‎ 


| اي = 


nf = 


Fol, # r°. 


188  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
١ Fsong-mino-chou ! : la garde du temple: consacré 
aux Heetres rOYAUX. : 

Ping-che-chou + : l'inspection des marchés, la véri- 
fication des poids et des mésures de 有 ct de 


capacité. 


Sse-ouen-chou 3 : la fabrication du vin. 

1 “ماما وار‎ : la fabrication de l'huile, la récolte du 
miel, dé la cire jaune ; la préparation à froid des di- 
versés denrées végétales, 

Tohang-hing-kou® : la fabrication desnattes et du 
papier huile. 

Ping-hou" : امم‎ une glacière, 

Tchang-ouan-chouT : la culture des fleurs et des 
fruits dans les parcs royaux. 

Sse-pou-chou® : la culture des Tlésumes dans les po- 
tagers TOYaUX, 

Fang-himn-kou 9 : les subventions en riz, fèves et 
numéraire For aux élèves du Tchang-kun- 
kouan. 


‘ = 而 2 administration du temple des ancêtres royaun av 

2 كت‎ ff لك‎ cadministration du service d'ordre des marchés ,م‎ 

* 5[ AE codrumistration de هل‎ fabrication du vins. Le vin 

des Coréens est un produit de la distillation des céréales. 

1 30 库 «grenier 条 本 bondanees。 

"HR fé «grenier du progrès soutenu s, 
# 2 I «slcière. 

” 22 A5 cadministration des jardins ». 

" 5] [6 Æ codministration des potagers .د‎ 

VE DE EM «grenier de l'entretien des sages v, 


MÉMOIRE SUR LACORÉE, : 189 

Tien-cheng-chou ١ : l'élevage du bétail destiné aux 
sacrifices royaux. 

Sse-tchou-chou * : l'élevage de la volaille destinée 
aux banquels royaux. 

Tsao-tche-chou ? : la fabrication du papier à l'usage 
du Roi, de celui destiné aux communications offi- 
cielles, ainsi que du papier de tous genres, 

Hoei-min-chou * : la fabrication des drogues et mé- 
dicaments à l'usage du peuple. 

Tou-hoa-chou  : administration de la peinture, 

Tien-you- chou : administration des prisons. 

Houo-jen-chouT : assistance aux malades indigents ; 
ces derniers sont nourris aux frais de l'État, qui leur 
fait distribuer des médicaments, du charbon en hiver 
el de la glace en été. 

Oua-chou® : la fabrication des tuiles et désbri 

Koui-heou-chou ؟‎ : la fabrication du double ‘cer- 


"M PE Æ «administration générale du bétail déstiné au sacri- 
, 司 و‎ 团 waitlministration عل‎ l'élevage des animaux utiles». 
5 SE ME Æ «administration des Papeteries rs 
: ل‎ 民 27 sadimanistration de l'assistance publique 5+ 
00 


FF + LE shrection des cartes ét plans. «Le To-hot-se on 
éeole de dessm pour les cartes el plans, et surtout pour les por- 
traits du vois Méstwire de "ل‎ Église de Corde, par Ch. Dallet, intro- 
duction , P. LEVEL 
"il 12 署 , dusction générale des prisons », 

. 活 A 署 sdrection dés pensionnaires de l'État ». 

de : ع3‎ «diréction des tuileries », 

"GIE Æ direction de l'encouragement à l'accomplissement 
des devoirs funthres s. 


,  Fol. B v”. 


110 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

cueil qui est fourni par l'État lors de la mort des 
hauts dignitaires et des fonctionnaires et aussi des 
gens du peuple qui n'ont pas laissé de quoi subvenir 
aux frais de leur enterrement. 

Tehong-hio À: cest un collège affecté à l'éducation 
de ja jeunesse; tels sont les 

Nan-hio : 

Tong-hio : 

Si-hio *. 

Tehong-pou 3 : l'instruction des affaires criminelles ; 
la fermeture et la garde des barrières de quartiers; 
la constatation des décès; les expertises médico-lé- 
gales. Ces attributions sont partagées par les 

Tong-pou ; 

Nan-pou ; 

Si-porr, 

Per-pou *. 

Tehong-tchou-fou * : celle administration pourvoit 
aux besoins des ministres qui, pour raisons de santé 
ou tout autre motif, ont pris la retraite. 


! 中 dil «collège cantral ». 

Les collèges du sud, de l'est oi de l'ouest,‏ ؟ 

3 中 部 atribuoni central, c'est-à-dire du quartier du centres, 

1١ Les tribunaux dé l'onent, de mudi, de l'occident et du mord, 
c'est-à-dire des quartiers de l'est, du sud, de l'ouest et du nord. 

5 中 + mot à moi : «préfecture de l'axe de ما‎ villose c'est 
une administration qui réside مم‎ cœur dé ما‎ ville, Tchong-tchou 
signific epirots; أكستة‎ l'étoile polaire s'appelle Tchong-tohou-sin 中 


He 2. 


og‏ أ فى 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 191 
Ou-ouei-tou-tsonq- fou! : administration qui préside 
à l'armement des cinq forteresses. 


Fol, gr. 


Shan-l®n-yuen 3 : école destinée à former des سقط‎ 


cheliers militaires. Ces derniers y apprennent les 
principes de l'art militaire et es différentes ma- 
NŒUVTES. 

Che-tze-y-ouei-sse® : garde du palais oriental, 

Tan- -chou-tang" : c'est une retraile des plus pittores- 
ques située près du lac oriental; c'est 1à que, sans tenir 
aucun compte de leur position personnelle, l'on en- 
voie à tour de rôle les jeunes gens recommandables 
par leur savoir; les livres de ذا‎ bibliothèque du Roi 
sont mis à leur disposition, soit pour la lecture, soit 
pour les recherches, de telle sorte qu'ils peuvent com- 
pléter leurs études et se mettre en état d'occuper des 
emplois élevés. Le mobilier, le papier, Les pinceaux, 


l'encre, la nourriture, les boissons, l'éclairage leur 
sont fournis, et le Roi, pour leur témoigner son in- 


térêt, envoie continuellement des gens du palais leur 
porter de sa part des mets de sa table et dés vins de 
choix. L'on considère ceux qui parviennent à se faire 
admettre dans cet établissement comme les habitants 
d'un pays enchanté. 


“五 本 #P NF “hôtel du commandant em chef des cm 
lorteresses 


= لو‎ # Ft «école de l'instruction militaire ». 
"LE ار‎ DA 79 1 ماصع‎ des princes, fils du rois. 
2 8 21 学 temple de يا‎ lecture s. 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRHE 1889.‏ كنم 


IV. 


COUTUMES. 9 


Les Coréens professent un culte profond pour la 
vertu, ils mettent en honneur les études litteraires 
pour lesquelles ils montrent du reste un vif penchant. 
Une aimable urbanité est commune parmi eux, et 
ils gardent les traditions d'une exquise politesse. A 
la mort d'un lettré, ou d'un fonctionnaire, ses pa- 
rents se conforment aux rites de la famille de Tchou- 
ouen-koung! dans l'accomplissement des funérailles *, 
du deuil et des sacrihices. 

La plupart des Coréens, lors de la mort de leur 
père ou de leur mère, construisent sur leur tom- 


起 Ce célèbre personnage de l'histoire intellectuelle «le‏ عاد 
la ie moquit en 1:30 et mourut cn 1400, sous la dynstie des‏ 
song du Sud. H'a expliqué et commenté des livrés classiques et‏ 

ques, Soû œuvre principale est la réédition, considérablement 
anginéntée, de l'histoire de Sse-ma-kouang, sons le معنا‎ de Tang- 
hien-kang-maoi. Voir La notice que ."لآ‎ Mayers lui à consacrés sous le 
nom de Tchouhr, Chinese لين‎ manmal, fe +9. 

à Lire, dans l'ouvrage du rév, John Ross, Histary of Ceres, dans 
le chapitre x : Corean املعم‎ customs, les articles imtiulés : Dealh, 
Mourning, Dying-dressing the body, The coffin, Colfining proper, 
Complete mourning, Offermgs, Absent relations, Grave, Funeral, 
CMermgs, The Gret spürits oferiog, secorul sparits offuringe, Third 
spirits offer, Food offening, Second Yu-ji, Thard Yni-ji, Dsoo-kon 
or after mourning, Light mans. Eh-hien or greit mournimg, 
Dan-ji or sacrifice on Chunge of Clothing, Second funeral or Change 
of grave, Sorting the grave or Change of Swo-to, p. 37 à 353, 
Lire également AA l'Hetoire de l'Église de Care, les pages CXXXVI 
et دكي‎ de l'introduction, qui renferment d'intéressants détails 
sur Le deuil légal, tel qu'il est observé en Corée. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 195 
beau une maisonnette qu'ils habitent pendant trois 
ans. Ceux d'entre eux qui manquent aux devoirs de 
la piété filiale perdent toute considération aux yeux 
des lettrés, qui cessent de les regarder comme des 

leurs. | 
Pendant tout le témps de ce deuil, les uns ممعم‎ 
nourrissent que de rix cuit à l'eau et s'abstiennent 
totalement de sel et de mets apprétés, les autres 
préparent de leurs propres mains leurs aliments: et 
les sacrifices offerts sur la tombe de leurs parents. 

Les mariages ! se font par le moyen d'entremet- 
teurs et par l'envoi de cadeaux; aucune alliance ne: 
peut être contractée entre deux personnes portant 
le mème nom.de famille. 

Les lettrés et les fonctionnaires ont tous chez eux 
un autel où ils offrent des sacrifices en l'honneur de 
leurs ancêtres aux qualre époques de l'année. 

Les fils et petits-fils S'abstiennent d'aliments gras 


les jours anniversaires de. la mort de leurs parents; 


ils offrent des sacrilices devant leurs tablettes placées 
au centré d'une espece. d'autel en forme de niche. 

Les fonctionnaires au-dessus du sixième rang in- 
clusivement sacrifñient à leurs ancôtres jusqu'à la troi- 
sième génération. 

Les fonctionnaires au-dessous du septième rang 
intlusivement sacrifient à leurs ancêtres jusqu'à la 
deuxième génération. 


' Voir, dans l'ouvrage de Ch. Duilet, intéressant chapitre inti- 
فلس‎ :Conditon des femmes, mariage {Histoire de Église de Carte , 
introduetion, pr cuvr à exc), 


Fol. و‎ “+ 


AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ هاون 

Les gens du peuple ne sacrifient qu'à leurs père 
et mère défunts. 

Si le fils aîné de l'épouse principale n'a pas d'en- 
fants mäles, cette dernière adopte un de ses autres. 
fils: dans le cas où aucun de ceux-ci n'aurait de 
postérité mâle, elle adopte un des fils que son mari 
a eus de ses épouses secondaires pour en faire lhéri- 
tier du nom, au lieu et place du fils aîné. 

Les Coréens offrent aussi des sacrifices en l'hon- 
neurde leurs parents, morts sans laisser de postérité. 

Dans le cas où ni leur épouse principale ni leurs 
épouses secondaires ne leur auraient donné d'en- 
fant ,علقم‎ ils font enregistrer l'acte d'adoption de 
l'un des fils cadets d'un membre de leur famille + 

Dans les familles des lettrés, les femmes, à la 
mort de leur mari, se vouent à un veuvage perpétuel. 

Un lettré ou un fonetionnaire qui perd sa femme 
principale doit attendre trois ans avant de pouvoir 
se remarier, à moins qu'il n'ait dépasse l'âge de qua- 
vante ans sans avoir eu d'enfant mâle, ou bien qu'il 
n'en ait reçu l'ordre de ses parénts; dans ces cas il 
lui est permis de convoler en secondes noces un an 
après la mort de sa première lemme. 

Le Roi offre chaque année un sacrifice en Fhon- 
neur de Sien-noug ? et procède en personne au la- 





١ Voir, sur l'adoption rt les lions de parenté, le passage intères- 
sant de l'ouvrage de Ch. Dollet cité plus haut, introduction, fr, Gxxx 
ln CXAXIL. 

: Voir, حمل‎ de Chinese renders mannal, p 187, ln notice que 
Mayers a consacrée h ce personnage sous le nom de Chen-nma. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 195 
bourage d'un champ consacré, dont les produits sont 
destinés à servir d'offrandes lors des principaux sa- 
crifices. 

La Reine offre aussi un sacrifice, en l'honneur de 
Sien-tsan". Elle élève des vers à soie dans les jardins 
situés au fond du Palais: elle préside aux travaux des 
femmes. , | 

Tous les ans, À la fin de l'automne. le Roi convie 
les vieillards à un banquet et profite de cette occa- 
sion pour élever d'un degré le grade de chacun des 
fonctionnaires chargés d'en surveiller les apprèts. 

Le Roi donne aussi un banquet, dont il fait per. 
sonnellement les honneurs, aux fils et petits-fils qui 
se sont signales par leur piété filiale, 

La Reine cffre de son côté un banquet, dans le 
palais intérieur, où sont conviées les veuves fidèles 
à Ja mémoire de leur époux; elle fait à cette occasion 
une distribution générale de présents. 

Une fois par an, le Roi envoie du rit, comme 
cadeau , aux vieillards centenaires. 

Fous les mois, il fait porter du vin et des mets 
de sa table aux grands dignitaires âgés de plus de 
soixante-dix ans aux pères, mères et épouses de ceux 
de ses sujets qui se sont distingués par leursservices 
et ausst aux épouses des grands dignitaires. 


١ C'est Le nom sous lequel on honore en Chine Lei-tson (EX #4). 
épouse de l'empereur Houan تاعع‎ , de lu dynastie des Yu antérieurs 
(a697 av. .ل‎ On attribüe à cotte impérainiee ما‎ populansation 
des connaissances relatives à l'art de la sénmicendtone. Voir le Sar-tehe 
dong-hren, عت‎ +, ) 17 


Fal. in عر‎ 


106  AOÛT:SEPTEMBBRE-OCTOBRE 1885. 

Au printemps et à l'automne, de Roi donne un 
banquet oux fonctionnaires du'‘premier rang qui, 
arrivés à un âge avancé, jouissent d'une réputation 
de vertu incontestée. Ce banquet est appelé le Ban- 
quét سل‎ mérite prouvé par l'âge نط‎ 1110111 

À ceux de ses sujets qui sé sont distingués par 
leur piété filiale, leur amour fraternel, léur fidélité 
à la mémoire d'un époux défunt ou par des aëtes 
de haute vertu de Roi accorde, suivant les cas, une * 
promotion ou des cadeaux: ou bien unetablette عمط‎ 
norifique, où encore une dispensé de corvées. 1 

Le Roi décerne, de leur vivant, des éloges publics 
aux fonctionnaires qui se sont fait remarquer par 
leur intégrité, et à leur mort il pourvoit d'emplois 
leurs fils et دلا هاناعم‎ | 

Les fils et petits-fils des sujets morts sur Le champ 
de bataille reçoivent aussi des secours et sont dési- 
gnés pour entrer an service عل‎ l'Etat. 

Ada mort d'un haut dignitaire, parent du Roi, le : 
deuil est général à la Cour et l'expédition des affaires 
est suspendue; le Roi désigne un maitre des céré- 
monies® pour porter ses condoléances, offrir des sa- 
crifices et présider aux funérailles. 

Le Roi envoie également un maitre des cérémo- 
nies présider aux funérailles de ceux de ses sujets 
décédés loin de leur famille et dans l'accomplisse- 
ment de leurs fonctions. 





١ En chinois Lat-ynghoc 起 英和 但. 
| 人 LT 1 ا‎ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 197 

Le Roi subvient aux frais des obsèques des mem- 
bres de la Famille royale d'un grade peu élevé, mais 
qui sont parents au moins au second degré. 

Le Roi contribue aux frais des funérailles des 
membres de l'académie et des censeurs sans distine- 
ion de grade. 11 en est de mème à la mort soit du 
père, soit de la mère de l'un de ces fonctionnaires. 

Le Roi a fait construire un magasin appelé Hoei- 
beou-chou qui contient des cercueils à l'usage des 
familles indigentes. 

Les noms des individus perdus de réputation, de 
ceux qui possèdent des biens mal acquis, ainsi que 


les noms des veuves qui ont convolé à de secondes . 


noces sont inscrits sur les registres de trois tribu- 
naux. Les enfants et les petits-enfants dont les noms 
ligurent sur ces registres sont exclus de la société des 
lettrés, > 

Lorsque, dansune famille, cinq enfants obtiennent 
des grades littéraires, le Roi fait distribuer chaque 
année du riz à leurs parents; à la mort de ces der- 
niers, il envoie un fonctionnaire assister à leurs funé- 
railles et il leur décerne un titre honorifique. 

Le Roi convie à un banquet, appelé Ngenn-jong- 
yen !, les gradés civils et militaires; il donne l'ordre 
aux autorités locales de donner des aubades aux pa- 
rents de ces derniers et de leur porter du vin en son 
nom ; cette cérémonie sappelle Jong-tsiñ-yen *. Le 


HSE «hanquet des sujets distingués par Le souverains. 
= & 2-5 «banquet des parents des sujets qui sont distingnés 
pur Le souverain ». 
FL. = 1A 


Fol, Low", 


199  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Roï envoie également des ofliciers offrir. des! sacri- 
ficessur le tombeau de leurs Parents cette cérémonie 
s'appelle Jong-fenn !. 

Le Roi fait des cadeaux de rix à ceux 34 و‎ 
qui sont classés les premiers dans les examens. 

Il octroie des secours en numeraire à tous jes gens 
du peuple que leur pauvreté empèehe de se marier, 
où d'établir leurs enfants en temps utile, ou de عمل‎ 
ner la sépulture à leurs morts dans le délai voulu 
par les rites. 

Le Roi fournit l'étoile nécessaire pour confection- 
ner des vétements destinés à ceux dé ses sujets qui, 


| dépourvus de famille, n'ont pas de quoi se vêtir et 


se nourrir, ainsi qu'aux vicillards sans soutien. 

Les membres du Houng-ouen-kouan? vont tous les 
deux jours, à tour de rôle, passer ها‎ nuit à ce collège. 

Le Roi s'y rend chaque jour et assisté à des lec- 
tures, où sont tour à tour présents les ministres d'État 
et les censeurs : il arrive méme que ces conférences 
se prolongent, pendant la nuit, jusqu'à ce que tous 
les points obscurs soient élucidés. 

Les officiers du premier rang, arrivés à l'âge de 
soixante-dix ans, se voient refuser l'autorisation de 
prendre la retraite, lorsque leur concours est jugé 
indispensable au au service de l'État; le Roi leur fait pré- 
sent, comme témoignage de sa bienveillance, de 
Livres, d'ufie table et d'un bâton de vieillesse ? 

١ HA, mot à mot : «sépulture hanorable ». | 
؟‎ Collège de la haute littérature. . 
1 En chinois tchang EL. Ces hitons de wieillesse Pr terms 


MÉMOIRE SUR LA CORÉET ١/١١ log 
Le Roi décerne, jusqu'à ln troisième génération, 


iles titres honorifiques aux ancôtres des hauts cr 


taires et des fonctionnaires des deux. pren 





Lorsque 0 père et mère d'un lettré nue 


civil où militaire ont atteint l'âge de soixante-‏ عع 
dix ans, un de leurs fils recoit l'ordre de retourner‏ 
dans ses foyers pour prendre soin d'eux; lorsqu'ils‏ 
ont atteint l'âge de quatre-vingts ans. deux de leurs‏ 
fils leur sont renvoyés; mais dès qu'ils arrivent à‏ 
l'âge de quatre-vingt-dix ans tous leurs enfants re-‏ 
coivent l'ordre de Îles rejoindre, afin de les entourer‏ 
de plus de soins.‏ 

Chaque année, pendant les mais d'été, il est fait 








une distribution de glace aux membres de la Famille 


royale et aux hauts dignitaires civils ou militaires. 
Cette distribution s'étend aux hauts dignitaires âgés 
et en non-activité, aux malades du Houo-jen-chou 
etaux prisonniers. 


Fol; ss Fr”. 


Sous les plus anciennes dynasties, comme sous ln 


dynastie actuelle, on a réuni, dans un recueil appelé 
San-kang-sin-che ١, le récit des belles actions par les- 
quelles se sont illustrés les sujets fidèles à leur sou- 


par une crosse, terminée elle-méme par une tite de tourterelle, qui 
a été remplacée plus tard par ane tte de dragon. 

١ = #84 fr À «les bons exemples des trois devoirs accomplis », 
Les trois kang comprennent : "د‎ les devoirs du sujet envers, son 
souverain; 2° du (ls envers ses parents; 3° de l'époux envers son 
conjoint. Aucun بده عسبية و سس عه عا ج11‎ D راوس بج‎ 
correspond م‎ notre « Morale en action بء‎ 

LE 


200  AOUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
verain, les fils pieux et les veuves qui n'ont pas voulu 
survivre à leur époux, Ge livre est traduit dans toutes 
les langues با‎ il est distribué partout ; aussi bien à l'in- 
térieur qu à l'extérieur de la capitale, de telle facon 
que dès l'âge le plus tendre les enfants des deux sexes 
ne peuvent ignorer les beaux traits de vertu qui y 
sont relatés. 

Le Gouvérnement a fondé deux établissements , 
appelés Tchang-kun-kouan et Yang-sin-kou, où sont 
entretenus, en qualité de pensionnaires , cinq cents 
docteurs et bacheliers qui n'ont d'autre occupation 
que l'étude de ها‎ littérature et de la morale. Ceux de 
ces pensionnaires qui sont arrivés à l'age de عم‎ 
quante ans avant d'avoir réussi dans leurs examens, 
se voient accorder un emploi par faveur spéciale du 
Roi. 

Le Roi nomme aussi à une charge, dans l'un des 
quatre collèges du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest, 
où sont élevés les fils et frères des fonctionnaires , les 
lettrés qui, ayant échoué dans leurs examens de مقط‎ 
chelier ou de docteur, justifient de la connaissance 
parfaite de l'un des ouvrages suivants : le Siao-hio® 
et les Sse-chou ?. 

١ Le téxte porte J'ang-yen 方言 ,ce qui signifie «les langages 
locaux دي‎ paioiss, la prononciation coréenne variant suivant les 
différentes provinces. Ce recueil est dés lors imprimé en caractères 
coréens, ainsi que les éditions destinées à l'usage du peuple. 

> Ce sont les livres élémentaires que l'on met entre les mains des 
enfants, tels que Le Pe-kya-sin, le San-tse-kin, le Trien-tséconen, 


7 Les iquatre livres par excellence, à savoir : le Long-yu, le Ta- 
عط , قول‎ Tchong-yang et Le ليلا‎ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 201 

Le Roi a installé les professeurs du Tong-meung !, 

chargés d'instruire les enfants du peuple âges de plus 

de huit ans dont les parents n'ont pas les ressources 
suffisantes pour les envoyer à l'école. 

Dans chaque sous-préfecture et dans chaque dis- 
trict, est établie une école divisée en quatre divisions, 
exactement sur le modèle du Tchang-kun-kouan. 

‘intendant? fait une tournée dans ces établisse- 
ments; il inspecte également les professeurs et les 


élèves, il leur fait expliquer des textes en sa présence, ٠ 


et leur donne des sujets de composition; il se rend 
un compile exact de leur application au travail, et از‎ 
les récompense ou les punit suivant leur zèle ou leur 
paresse. 

Au printemps et à l'automne, on offre le sacrihice 
appelé Tche-tsai*, L'intendant, les préfetset les sous- 
préfets y procèdent en personne et convient tous les 
élèves à un grand banquet. 

Deux fois par an, au printemps et à l'automne, 
les hauts dignitaires du Y-tchang-lou, des six minis- 
tères et des diverses administrations donnent ناك قعل‎ 
jets de composition aux élèves du Tchang-kun{iouan ; 
après avoir corrigé les épreuves écrites, ils 16s clas- 

1 جد‎ SE. Ces caractères désignent « les enfants âgés de moins de 
dointé ans», 


1 M 944 كلخ‎ houau-tcha-che, fonction qui correspond à celle des 
tuo-tai كير‎ 2 actuels. 


, Fr À. moi à mot : édite SE بق عمو لا ليت‎ 
ععتاق‎ offert eu l'honneur de Confneims. Voir le Sse-tehe-tong-kien, 
kive 30, £ 32. 


Fol. 1i كو‎ 


202  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

sent par ordre de mérite, Les noms des auteurs des 
trois premières compositions sont transmis À une 
commission qui procède à un nouvel examen des 
compositions et vérifie l'exactitude du classement. 

Les élèves du Tchang-kun-kouan qui ont satis- 
fait aux examens occupent des fonctions publiques; 
ceux qui étudient dans les quatre collèges sont exa- 
minés à jour fixe, dans la sixièmné lune dechaque an- 
née; ils suivent en outre des cours quotidiens où ils 
٠ sont interrogés et où ils assistent aux explications 
des textes. 

À la suite de ces examens, cinquante de ces élèves 
sont normmés élèves de premitre classe; ils ont À con- 
courir de nouveau pour l'obtention du grade de ba- 
chelier où de docteur. Les mêmes règles sont obser- 
vées dans chique province. 

Le Prince héritier va chaque jour s'informer de 
l'état de Ja santé du Roi son père et assiste À ses 
repas. Trois fois par jour il va à des conférences, où 
1 fait des lectures et discute les textes avec ses pro- 
lesseurs et les hôtes du Palais, Il se porte à Ha ren- 
contre de ses müîtrés et les reconduit jusqu'au bas 
des degrés. Le quinzième jour de chaque mois, ces 
derniers se réunissent pour faire une lecture en com- 
mun; celte lecture est précédée d'un banquet. Chaque 
fois qu'ils ont terminé la lecture d'un des livres نون‎ 
noniques, 531 est donné un grand banquet et il est 
fait une distribution de présents. 

Les fonctionnaires d'un rang inférieur récemment 
promus doivent, dans un délai de dix jours à pur- 








MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 203 
dir de celui de leur nomination, faire visite aux 
membres du Y-tchang-lou, du ministère des lonc- 
tionnaires et de l'administration à laquelle ils appar- 
uennent. هرة‎ 

On a élevé un temple, appelé Tchong-y-ten ?, mis 
à la disposition des descendants des rois des dynas- 
lies antérieures: il est accordé à ces derniers une sub- 
sention qui consiste en rix, et le revénu de certaines 
terres est affecté à leur entretien. 





Il est formellement interdit de cultiver le terrain. 


des sépultures des rois des dynasties antérieures de 
Sin-lo, de Po-tsi et de Kao-ku-li. 

Des temples ont été erigés en l'honneur des fon- 
dateurs des anciennes dynasties et des personnages 
qui se sont illustrés par leurs hauts faits et leurs ver- 
,كنا‎ Les autorités locales s'y rendent, au printemps 
et à l'automne de chaque année, pour y offrir des 
sacrilices, 

À l'extérieur de la capitale, on voit, au nord, un 
autel découvert* où, au printemps el à l'automne 
de chaque année, les fonetionnaires du Han-tchang- 
fou vout offrir un sacrilice aux. âmes sans asile, La 
méme cérémonie s'accomplit dans chaque préfec- 
ture ét dans chaque district. 

Pendant l'hiver, عا‎ Foi انظ‎ distribuer des couver- 
tures en-naltes aux prisonniers; pendant l'été, il fait 
nettoyer leur prison et laver avec soin leur cangue 


HSE ME. mot à mot : «le palais du calie du devoir». 
* Cest le Li-tan. 


FoL 123 r°, 


204 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

el leurs fers, afin que ces malheureux ne soufrent 
pas trop des rigueurs du froid, ni des ardeurs de ما‎ 
chaleur, 

“Le Roi désigne un fonctionnaire expert dans l'art 
de guérir auquel il donne une pharmacie affectée au 
traitement des prisonniers malades, 

Le Gouvernement distribue des vêtements et du 
rie aux prisonniers que leur pauvreté empêche de se 
nourrir par eux-mêmes. 

En dehors de la capitale est situé un grenier ap- 
pelé Tchang-ping-tchang!, où l'on trouve à acheter 
du riz lorsque le prix des céréales vient à augmenter, 
L'administration de ce grenier achète le riz lorsqu'il 
est arrivé à son cours le moins élevé, ce qui lui per- 
met dé le revendre bon marché aux indigents dans 
les époques de disette. 

Il existe aussi un grenier dont l'administration 
prète, au printemps, aux cultivateurs la quantité de 
grainés suflisante pour ensemencer leurs champs; 
ces graines rentrent au grenier à l'automne et y res- 
tent jusqu'au printemps suivant, époque à laquelle 
on les prête À nouveau: par ce moyen les semences 
sont renouvelées chaque année. 

Lorsque des inondations ou une trop grande sé- 
cheresse ont amené la disette, le Roi fait ouvrir dans 
tout le royaume des établissements appelés Tchen- 


1 常 æ ft egrenier du pris umformes, Cette ivstitution TE 
.ناعون‎ Voir ها‎ Sie-tche-tong-hien, kiv, 6, 29. 


— méfie ل‎ PP à nat 9 Dr dr” 9 了 和 而 ; CS. 
1 ١ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 205 
tsi-tchang!, où sont distribués des secours à la popu- 
lation. 

Chaque année, au printemps et à Patio les 
chefs de district et les sous-préfets proctdent, eon- 
formément aux rites, à la cérémonie du Siang-yn- 
tsiou *. / 

Dans les provinces, le peuple des villages élit un 
chef auquel chacun doit remettre une contribution 
qui consiste en riz et en toile. Au printemps et à 
l'automne, Les habitants s'assemblent dans un ban- 
quet préparé à frais communs, dans le but de res- 
serrer les liens d'affection mutuelle et d'afermir la 
concorde qui les unit. 

Lorsque survient une maladie ou une catastrophe 
imprévues, les gens du peuple s'assistent mutuelle- 
ment, et lorsque l'un d'eux vient à mourir, ils se co- 
tisent pour subvenir aux frais des funérailles et à 
l'achat du double cercueil et du terrain de sépulture. 

À la mort d'un fonctionnaire appartenant à la 
troisième classe ou ayant exercé les fonctions de cen- 
seur ننه‎ d'académicien, ses fils et ses petits-fils recai- 
. vent une promotion, et dans le premier mois de 


2 HE 74 1 «établissement de l'assistance publique r. De sem- 
blables institutions ont été fondées en 1859 dms les provinces di 


Chantous, de Ho-uan, de Chan-s et de Tebedi, où la sécheresse 
avait fait manquer les récoltes. 

> SG FX TP, mot à mot : «les Hibations مل‎ village,» Cette cou- 
tume date de la plus haute antiquité et rappelle celle des agapes des 
anciens. Voir عا‎ Lich, علط‎ ao, £ 45: voir les règlements édictés 
par le ministère des rites, dans Le Tu-tsing-hori-hien, حا‎ 32, (us 


Fol 13 v°, 


206  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

chaque année, ils subissent des examens qui leur per- 
mettent d'arriver à des emplois en rapportavecleurs 
talents. Si les enfants du défunt n'ont pas encore 
obtenu de grade, les fonctionnaires du troisième rang 
et au-dessus sont autorisés à s'intéresser aux plus stu- 
dieux d'entre eux et à les recommander au ministère 
des emplois publics qui les exumine sur les livres ca- 
noniques et leur donne des emplois proportionnés 
à leurs talents; dans le cas où, après leur promotion, 
ls donneraient des preuves d'incapacité, le fonetion- 
naire qui les a recommandés recoit un blime sévère. 

Le concours pour le grade de licencié a lieu tous 
les trois ans. L'examen se divise en trois épreuves : 
la première consiste en deux dissertations sur les 
livres de Confucius; la seconde, en une composition 
poélique et le résumé historique d'un règne; la der- 
nière épreuve comprend une série de questions aux- 
quelles le candidat doit répondre par écrit. 

Le concours pour l'obtention du grade de doc- 
teur se divise en trois parties : d'abord le candidat 
doit présenter une dissertation sur les Sse-chou اع‎ 
les Ou-king !; Quand cette épreuve a été subie d'une 


façon satisfaisante , le candidat estadmissible aux "مي‎ 


mens du second degré, qui consistent em une com- 


position poétique et le résumé historique d'un règne. 
Poux satisfaire à la dernière épreuve, le candidat doit 


٠ Les cinq livres canomiques, à savoir: Fking ٠ Le صقا‎ des trans 
Romatrons «+ Chef «Le Hivre dés بد معليه‎ Chou-kine «Le lnre de 
| فلار ناسح‎ Hststori UL Li-ki onal des بمرجعاور‎ Tehonn-liou 
٠ Aunales dues à Confonus به‎ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE EP 
répontire par écrit à dés questions posées sur toutes 
les matières possibles. Le Roi en personne interroge 
les candidats qui ont satisfait à cette série d'examens 
et procbde à leur classement définitif. 

Une session extraordinaire d'examen peut être 
ouverte à l'occasion de l'anniversaire de la naissaner 
du Roi. 

Lors des grandes fêtes, le Roi se rend à Hio- 
kouan ; il assiste aux lecons qui y sont données et y 
trouve l'opportunité d'accorder des promotions ex- 
traordinaires et d'examiner, par excéplion, eeux 
qu'il juge dignes d'obtenir un grade littéraire. 

Le Roï est dans l'habitude d'offrir de fréquents 
sacrifices en l'honneur de Confucius et de se-réndre 
aux différents collèges, pour assister à des lecons et 
conférences où sont admis les professeurs et les 
élèves, ou bien pour examiner ces derniers sur l'in- 
terprétation des passages dificiles des livres class 
ques, sur leur habileté dans l'art de tirer de l'arc, ou 
encore pour leur donner des sujets de composition, 

À ln clôture des examens, la liste des candidats 
admis est proclamée dans la salle du Trône: le Roi 
fait à ces derniers des cadeaux qui consistent en vin, 
en (leurs dorées et en un parasol d'honneur: il tes 
fait assister à une représentation théâtrale et les fait 
reconduire aux sons d'une musique qui és escorte 
en signe d'honneur pendant trois jours. 





Fol. 13 r°. 


Les élèves qui se sont distingués, lors de la visite , 


du Roi au collège royal, voient, le jour même, leurs 
noms proclamés dans la salle du Trône; ils recoivent . 


208  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

par ordre du Roi, un cheval sellé, une robe de cour 
ét une tablette d'ivoire; cette distinction est d'un قل‎ 
gré plus élevé que celle accordée dans le cas précé- 
dent. 

Au commencement de l'année , ainsi qu'à celui des 
grands froids et aux anniversaires principaux, le Roi. 
accompagné des Princes ses fils et du corps des fonc- 
tionnaires, procède à la cérémonie du Qusng-kuëli !. 
A chacune de ces occasions, il envoie une ambassade 
porter une lettre d'hommage à l'Empereur de la 
Chine, Le Roi, toujours suivi des Princes ses fils et 
du corps des fonctionnaires , fait le salut des quatre 
prosternements en l'honneur du Trône impérial. Le 
Roï, agenouillé, prend ها‎ lettre qu'il remet entre les 
mains de son envoyé, puis il fait trois saluts et ac- 
compagne jusqu'en dehors de la ville la lettre adres- 
sée au Trône; elle est renfermée dans une hoïte 
jeune que précèdent des porteurs d'emblèmes. 

Le Roi observe le même cérémonial lorsqu'il se 
porte à la rencontre des ambassadeurs qui revien- 
nent de la Chine. 11 les reçoit sous une tente décorée 
de saieries aux cinq couleurs. 


١ 27 ES 78: cette cérémonie est celle des trois agenomillements 
et des meuf prosternations que doivent accompler, dans la chrection 
de la capitale, les sujets de l'empereur, lors de ln nouvelle année ei 
des anniversaires impérinux. Les ambassadeurs chinois à l'étranger. 
ainsi que les autorités des provinces, ne sauraient manquer à cette 
règle. Consulter, pour le cérémonial, la tradoetoo du Journal d'ime 
كلم‎ eu Corée, par Kuci-ling (Paris, 1853, E. Leroux, éditeur), 
pe. 29: 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 209 

Le Roi préside en personne au choix des présents 
qui doivent former le tribut destiné à l'Empereur de 
la Chine. 

Les membres de la Famille royale, dès qu'ils ont 
atteint l'âge de quinze ans, vont étudier au collège 
Tsong-hio. Chaque jour, ils tirent au sort les devoirs 
qu'ils devront avoir terminés pour mériter une note 
satisfaisante, 

Le ministère des rites fait interroger, tous les mois, 
les élèves des quatre collèges sur les matières qui ont 
fait l'objet de leurs études. Les noms des élèves de 
la capitale et de la province, les ouvrages qu'ils ont 
étudiés quotidiennement, les noms, titres et qualités 
de leurs professeurs sont enregistrés dans les archives 
de ce ministère. Une promotion est accordée au pro- 
[esseur dont trois, parmi ses élèves, ont été classés 
les premiers dans le concours pour le doctorat, ou 
encore si plus de dix d'entre eux ont obtenu le grade 
de bachelier ou de licencié. 

Les costumes portés lors de la célébration des sa- 
crilices, les costumes de cour, les costumes officiels 
sont en tous points semblables aux costumes chinois !. 

Aux quatre grandes époques de l'année, aux huit 
grandes fêtes et à la fin de chaque trimestre, le peuple 
renouvelle le feu du foyer ?. 


Ce passage nous montre clairement que ع‎ mémoire à été écrit 
avant que Îles conquérants matwdehoux nient modifié le costume 
chinois, c'est-à-dire avant 16316. 

3 En faisant toupmer vivement une roue en ler eur un TI 
de bois ser, 


Fal 3 


Le, 


210  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. ب‎ > 


Lorsqu'un enfant est abandonné pr ses parents, 
le Han-tchang-fou ou l'autorité locale le recueille, le 
nourrit, lhabille, le prend sous sa protection et se 
charge dorénavant de son entretien. 


| | V. 
LES ANCIENNES CAPITALES. . 
Province de King-kitno, 
Kaë-tcheng-fou ‘: Au début, la capitale était située 
au nord-est du royaume de Kao-ku-li: mais le pre- 
عند‎ roi de Kao-lila transporta de Tié-yuen à Kouamg- 


١ En coréen باع رسك‎ : ٠ . . Khaï-tebeou-tchhing est h 300 Lx au 
اعدف له‎ (pour nonl-onest} de la ville royale, C'était ها‎ capitale des 
rois Roof. À gauche, elle à une petite rivières à droits, elle est 
adosste à la moutagne appelée Hian-kou où Soung-yô. Dans les pre- 
عمس‎ années Thmu-yeon (vers god de J.-C}, le bone Koung-i 
d'en emparn. :.:. Sons los Thang postérieurs, ماعط‎ Gn dés années 
Tsingthai (935), Wang-kian tus Konng-i et lui suceëla; 1-nésidn 
dans ها‎ même ville, à laquelle il donna le nom de Toungling مه‎ 
capitale orientale. Elle portait aussi celui de Khaï-king, Sous jes 
Souag, dans la troisième des années Tatchoung-sians-fou lion), 
les Lego prirent d'assaut ,مط تمطع‎ le roi Sion quitta le ville et se 
retira à Phing-icheou, et les Leno mirent le: feu à Kli-king. Les 
palais, tous les édilices du gouvernement, les mawasins et les عمط‎ 
bitations du peuple furent détruits duns cette occasion: leur armée 
revint après ces exploits, Siun rebdtit alors Khaïking et y résida 
comme auparavant. .... À présent, celte ville porte li non مك‎ 
Rhaïtebhing-fou Voir ha traduction de l'Histoire dles trois ren 
de Klaproth, مم‎ get 50; voir, dans هل‎ traduction de Mn-tonan-tin. 
déjà نضاك‎ , une Notice sr le aille de رومع اعم‎ p. 123. D'après ما‎ 


73" 55 long. 124" 1 


MÉMOIRE SUR LA GORÉE.T 0 - Al 
Lcheou! Le Roi Ouen-ts0-ouang?,. fondateur. du 
royaume de Po-tsi, fit de Kaé-toheng-fou hi seconde 


ville du royaume. TT 
Province de Tchong-tsing-lao. 


Tsi-chan ?, C'était autrefois Yulli-tcheng®, où Quen- pol. 14 v. 
so, fondateur du royaume de Po-tsi et troisième fils 
du roi Tong-ming-ouang®, transféra sa capitale, lors- 
que. après la mort de son père, il abandonna Fou-yu, 
près du Tehou-penn, et se réfugia vers le sud pour 
éviter de tomber entre les mains de. Liou-li-ouang?, 


- KE M, cn Corde Koang-tjrou : » . . . ville muorée à نا‎ lis de 
La capitale; io cantons ; lui. 35° hs long, 134 28,» Voir le عبط‎ 
عام لقنا‎ des missions dtrangéres, 

ID 8] Æ: cuit le troisième fls du roi Tong-ming-ouang, 
anquel nous consacrerons عست‎ note un peu plus bas. 

“移出 ,mnien Tjik-san : >... ville à 183 His de Ja capüale; 
١١ cantons: lat, "ناث‎ 54", long: a24° 49°». Voir le Dictionnaire dei 

١ Et 78 HE c'est-à-dire «ville de 和 poliiesse qui rassure le 
cœur ». 

“东明 32, nom qui signifie «le prince de la clté orientale ». 
Ce prince, d'origine touranieune, fonda le royaume de Fou-yu 
Lire la légende de sa naissance dans ذا‎ tradoëtioa de Ma-touan-ln , 
p. do et di. : 

“A 26. Nous verrons plus loin que Tchog-penn est un: des 
noms du fleuve Fou-iou-kiang, 

7 37# 34 3: c'est celui des fils de Tong-ming-ouang qui succéda 
à son père sur Le trône de Kao-ku-li. Il est pour nous évident, تمستا‎ 
que Tétablit si judicieusement le marquis d'Hervey de Saint-Denys. 
que Tong-mingouang et Teu-mong ne sont qu'un. seul et-même 

personnage de histoire Mgendaire de la Corée: Voir la tradurtion de 
+ Matonan-in, notes des pages 146 et 147, 





212  AOÛT-SEPTEMBRE-OGTOBRE 1885. 
Kong-tcheou ?. Son nom ancien est Hiong-tchuen- 
kun*. Ouen-tcheou’, roi dé Po-tsi, y transféra la 
capitale qui était autrefois située à Kaé-tcheng, au 
nord du Han-kiang. Sous le règne de Chang-ouang, 
elle fut abandonnée pour Nan-fou-yu*. 
Fou-yu-hien®. Le roi de Po-tsi, Chang-ouang”, y 
transféra sa capitale, qui jusqu'alors avait été Hiong- 
tchuen. À partir de ce moment l'on désigna cette lo- 
calité par le nom de Nan-fou-yu. Sous le règne du 
roi Y-tze-ouang”’, un des sujets de Sin-lo, Kin-yu- 
sin, aidé par Sou-ting-fang®, général au service de ja 


١ 24 M, en coréen Kong-tjyou. « Koung-tcheou-tching est silué 
à la frontière sud-ouest de Tehoung-icheou. Tout pres de là, au 
sud-est, est Nan-fou-yu, dans ln province de Thsiuen-lo, Sous les 
Ming, dans la vingt-cinquième année des années Wan-lÿ (1595), 
les Japonais ayant occupé Nan-yuan, Ma-kouei envoya un détache- 
ment à Koung-icheou pour les repousser : ce qui fut faits. Voir 
Klaproih , ouvrage cité, .م‎ 66:«..... ville murée à 326 lis de la 
capitale. résidence du pouvernetr de la proie; 26 myen ; lat. 36° 
33, long. 124" 55.» Voir le Etetionnaure des missions étrangères. 

: 86 JIT EP «la sous-préfecture de ما‎ rivière aux ours». 

١ 9 ع3‎ 84 où Fou-yu méridional, c'est Fou-qu-hien. | 

١ HE مع , كلا جوع‎ coréen Pou-yé : ..ء‎ . ville à 386 lis de قا‎ capi- 
tale: 10 cantons; lat. 36° 14°, long. 104" 44°». Voir ها‎ Dictiounarré 
des missions dirangéres. 

‘EL 

RÉ TL. Ce roi de Pei célèbre pur sa piété filiale, vivait 
vers La fin du wm siècle. 

+ & MES. 

"RÉ Dr. Voir, le récit de cette guerre, dans Ma-touau-lin, 
traduction du marquis d'Herves de Saint-Denys, p. 283 et عتمم‎ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. ), 213 
dynastie des Tang, conduites pays, qui fut annexé au 
royaume de Sindo RS le sg des PRE chi 


noises. ١ 
Province de Tshuen-lo-tao, 


Tshuen-teheou!. Ce fut la capitale du roi Tchen- 
shuen, fondateur du royaume de Po-tsi postérieur. 

Y-chan “+ Cette ville appartenait aux Ma-han, lors- 
que le roi de Tchao-sien postérieur, Ki-tchoun, 
quarante-et-umième descendant de Kidize, voulant 
se soustraire aux poursuites de Quei-man*, se rendit 
par mer au sud et fonda un royaume que l'on ap- 
pelait Ma-han et qui fut conquis par Quen-ts0o-onang , 
fondateur du royaume de Po-tsi. 

Tsi-tcheou*, C'était autrefois la capitale de la prin- 


١ ال‎ en coréen Tiyen-tyron : + . . ؛‎ ville murée à Sob lis de la 
capitale ; 36 cantons; résidence du gouverneur; lat. 35° 37°, long. 
24" 87 = Voir le Dhictonnare des nusuions étrangères. 

. + للا‎ en coréen, جع ديا‎ ville à 450 هنا‎ de ها‎ capitale: 
so canons; lat. 45° 56°, long, 124" 44 .م‎ Voir le Dictionnaire des 
missions étrangéres. 

1 كلق‎ M: سح تعدل‎ était un réfugié chinois :oniginaire de la prin- 
cipauté de Yen [ancienne province de Pékin), qui s'était d'abord 
تلد‎ ches les Hioug-nou ou Turcs, Voir هل‎ traduction de Mi-tounn- 
Min déjà citée, p. 5, 10 et 11. 

7 请 H. en coréen Tiyei-tjyou : « . . . . Una description géogra- 
phique dit : « Tsi-tcheou, dans le Tehao-sien, est comme Khioung- 
icheou en Chine;s cest ancien Tan-lo, De Tan-lo jusqu'au fleuve 
Ya-loû-kiang et de ذا‎ jusqu'à Mei-kbeou, port prés du village Yang- 
سكا‎ 1 y à es tout trente lieues où l'on peut débarquer...» Voir 
Klaproth, .م‎ 56 et 53. — «Île de Quelpaërt; ville murée à 1,936 Hs 
de [a cupitale + قثاو‎ par terre et وجن‎ pur mer. Ses murs sont en- 

LE 下 


1-8 913 811 11 ع !9 ها نقذ 9 800 2 CE‏ 


5 


54 


Fol. 14 v", 


214 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 


cipauté de’ Tan-lo?,: désignée dans la! suite sous de | 


nom de Mao-lo?. 
Cette ville est située dans une île au sud de ln pro- 
vince de Tshuen-lo-tao. 


Province de King-chang-tao. 


King-tcheou *. C'est l'ancienne capitalé du royaume 
de Sindo dont le fondateur, Ho-ku-sse, fit su ré- 
sidence habituelle et où il installa sa cour. 

Kao-ling-hien®. C'était Ja capitale de ja prinei- 
pauté de Ta-kié-ve-kouof qui, depuis son fondateur 
Y-tchen-ha-tche-ouang”? jusqu'à Chouo-tche-ouang, 
compta séizé souvérains dans une période de cint 
cent vingt ans: ce pays fut ensuite annexé au u royaume 
de Sin-lo. 

Kin-haé-fou *. Cette ville appartenait d'abord à la 


tours d'arbres épineux; 4 cantons; lat 33° 33, long, à 24° 16.» 
Voir Diet, des missions ctrangéres, 

0 te principauté comprenait l'ile de Quelpaére, 

* € #. «Tan-lo est nomme par les Japonais Tsin-ra où Tsin- 
wmouras, Voir la note de Elaproth. Aperçu général des tréis royrmmmer , 
pe 56: 

3: 0 M. en Coréca Ryeng-tiyou, c'est la capliale de à pronnie : 
ينه‎ ville murée à مجع‎ lis de la capitale; قد‎ cantons: at. 55" 46", 
long, “ناذه‎ 50°.» Voir Dhet. des missions étrangères, 

‘ME 

a, CL IT en coréen Ko-ryeny à... ville à 660 lis غك‎ la: capi- 
tale; 8 cantons; lat. 36° 4°; long. 125° .د 'م5‎ (Tes, des muis. éfr,| 





et coréen 省 ni 和: ville munée à نتامقة‎ de la 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 215 
principauté de Kia-lo ! où ,نوفيا‎ puis elle fit partie 
de la principauté de Kin-kouan? qui; depuis son 
fondateur Tchou-lou-ouang? jusqu'au roi Teheou- 
haë-ouang*, eut dix souversins dans une période de 
quatre cent quatre-vingt-onze ans, à la fin de laquelle 
elle fut annexée au royaume de Sin-lo. 

Tong-lai-hien? appartenait autrefois à la principauté 
de Tchang-chan 

Ycheng-hien* faisait partie de la prineipauté de 
Tchao-ouen .؟‎ 

T sing-tan-kun ° appartenait autrefois à la pue 
pauté de زولا‎ 19. 


ا 7555:0521 52-2 5 
الل ذا 0 5 


capitale; 8د‎ cantons; lat. 34" 48", long. 120° .م "د‎ Voir Dico, des | 


maso étranqéres. 
Er: 
EE 
优 卖 王 | 
: 31 3 على ع‎ coréen Tong-nûr: ss... ville fortemurte à Fo lis 
de la capitale; 8 cantons; fat. 34° 54°, long. à 26" إعبد "ده‎ Diet. des 
miss. étr.) — À 20 lis vers l'ouest de cœite ville est le port de Fou. 
Chan, appelé par les Européens Fou-san et par les Coréens Fou. 
sun, el qui a été ouvert par uné convention au commercé japonais. 
L FR ll. 
MR, eu cordon Eui-syeng: « . . . ville à Boo lis de la ca- 
pitale: 19 cantons; lat. 36° 28", long. 126° 33° ينمز( | ,ء‎ des miss.dtr | 
#4 X: 
" 77 EE. en coréen Tchyeng-te 7 . ١ Mile à ماعل مناءماج‎ ca- 
pitale ; ١3 cantons: lat. 35° 22°, long. 188" 10! [Dict, ممه هل‎ dir | 


1 4 


æ 


[ s 


Fol 15 r”. 


215 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

King-chan- .لمانا‎ C'était la capitale de la prinei- 
pauté de Leang*. 

Chang-tcheou” était la capitale de la principauté 
de Cha-fa*. | 

Kaë-ning-hien 7 appartenait à la principauté de Kan- 
ouen ?. 

Hien-tchang-luienT appartenait autrefois à la prin- 
cipauté de Kou-ning-kié-yé®. 

Hien-ngan-hien * était la capitale de la principauté 


de Ha-che-leang 10 


١ 77 ][[ 98: , en coréen Kyeng-san: ٠. . ville à grolis de ln ca- 
pitale; 5 cantons; lat. 35° 45°, long. 126" 17°». (Diet. des miss, dir.) 

* SE. Ce nom est incomplet, car dans le texte que j'ai sous les yeux, 
١1 manque un-caractèré qui aurait servi à préciser la principauté 
dont il s'agit. [Ce caractère manque aussi dans l'exemplaire de ln 
Bibliothèque nalionale, où platôt il a été effacé.) Leang est le nom 
d'une des neuf provinces du royaume de Sin-lo. Voir la traduction de 
Ma-touan-lin, p. 312. 

% fi M, en coréen Syang-tyon: « ... ville murée à 4golis de 
la capitale: 1 cantons; .اما‎ 36° So, long. 125" Ag ». Voir Dicr. des 
missions étrangères. 

١ 

: 8 FE. en coréen Küi-zyeng : « .., ville à 560 lis de la ca- 
pitale; 8 cantons; lat, 36" 4", long. 125* 50°». [De des miss. étr. ) 

‘#3 

TREK, en coréen Han-tehang : « , , . ville à 45o lis de la 
capitale ; 6 cantons ; lat. 36° 40’, long. 145" 47°», | Det. des mriss. dir.) 

كلا هذا 42 8 ' 

"M. en coréen Hum-an: ٠. . ville murée à 810 lis عل‎ 
la capitale; 18 euntons; lit. 34° 54", long. 195" 52°, Voir Diet des 
missions étrangérer, 

تر وم * 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 217 


Kou-tcheng-hien ١ appartenait primitivement à la 
principauté de Kié-yé; elle fut par la suite annexée 


au royaume de Sinldo. | 
Province de Kiang-yuen-tao, 


Kiang-ning-fou* appartenait autrefois à la princi- 
pauté des Hoeï?. L'empereur Qu-tit, de la dynastie 
des Han, envoya, dans la deuxième Foi règne 
Yuen-eung”, une armée pour s'emparer de cette 
ville, dont le nom fut changé en celui de Lin-toun- 
kun 0 

San-tche-fon? faisait partie de la principauté de 
Niu-tche* qui se soumit au royaume de Sin-lo. 


回 6 Men coréen Ko-syeng : « . . ville murée à quo lis de 
la capitale; 14 cantons; lat. 34° 35, long. 135" 48°, Voir Diet. des 
missions dirigées. | 

2 TC 29 JF. en coréen Éang-nemng: « . , . ville murée à 530 lis 
de la capitale; 5 cantons; lat. 37° Ja’, ee 126" &a ». Voir Diet. 
és emissions étrangères. 

is 

١ Cet empereur régna de 140 à 8G ax, J.-C. 

* L'est-a-hre en مد‎ av. J.-C. 

٠ 55 A FR. « Linthuntchhiog est au sud-ouest de la ville royale. 
Sons les Han, dans la seconde des années Hien-fung, on y établit 
ها‎ juridiction de la principauté Linthon-kiun, dont عا‎ chef-lién était 
Foung--hian, élugné de 6,138 lis de Tchhang-ngan aps des 
Han}, Du temps de l'empereur Tchao-ti {de 46 à 74 av. J.-C), 
l'administration de cetle principauté fut supprimée... », Voir Klap- 
roth, ve cité, p. 53. 

1 二: FF HF, eu coréen Sam-tchyek : «... ville à 670 lis de la 
cils: 12 cantons ; lat, 37° 14", long, à 36° 55°». ) Diet, deu ins, dir, | 

' عند‎ 111٠ C'est le nom de la peuplade Niu-ichen, qui est iden- 





Fol, 15 v". 


318  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
 Fchountchuen-fou! appartenait à lu principauté 
des Mo*. 

Tié-yuen-fou était autrefois la TDie-yuen-kun du 
royaume de Kao-ku-li. Cette ville fut prise par l'armée 
de Kong-y et la cour fut transférée, sous le règne 
Taëé-feung*, à la capitale située dans la contrée de 
Song-yo بف‎ 


Province de Ping-ngan tuo. \ 


Ping-jang-fou était autrefois la capitale desroyaumes 
de Tchao-sien et de Kao-ku-li. Dans la vingt-cin- 
quième année” du règne de l'empereur Yao, de la 
dynastie des Tang antérieurs, un génie vivait au 
pied d'un gattilier sur la montagne Taé-pe-chan sy ec 
génie fut élu roi par les habitants de la contrée et 
reçut le nom de Tankun7: son royaume fut celui 
de Tsien-tchao-sien *. 


tique avec celle des Mo-ho où Mo-ko; ce mom lui fut douné au com- 
mencement du x° siècle. Voir, dans ls traduction de Ma-touac-lin 
déja citée, les pages Aa et suiv, 

١ JT HF. en coréen Tehyoun-téhyen : « ..: ville 205 lis de 
ها‎ capitale; 12 cantons; lat. 37° 43", long, 135° 25°», Voir Dict des 
المت لكان‎ dtrungérer. 

مد كحلا « c'est-b-hre des‏ 5 ع 

3 2 HE. Cest le nom du règne de Kout-v. 

0 根 نم ا‎ Coréen Sony-uk , à la montagne aus purs اماه‎ 38" 5"; 
long. 124° 18°», Voir Diet. des missions étrunqres, 

Cest-hdiré en 3333 av. JC.‏ ؟ 

* عك‎ (6 lt: en coréen Fai-paik-san, | 

* On désigne sons ce nom ses descendants qui réguérent امسقم‎ 
1,045 ans, jusqu'à l'arrivée de Kite, 

1 Tchno-sien antérieur. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 3219 

Après la chute de la dynastie des Chang, l'empe- 
reur Ou-ouang, de la dynastie des Teheou, enVoyaen 
Corée Ki-tre, qui y fonda le rovaame'deTehao-sien 
postérieur. Les descendants de ce dernier régnèrent, 
pendant quarante el une générations, jusqu'à Ki- 
tchoun. Ge fut alors que Quéi-man , originaire de ja 
principauté de Yen!, s'empara de Ping-jang et en 
fit la capitale de son royaume; mais son petit-fils 
Yeou-ku * fut vaincu et détrôné par l'empereur Out, 
de la dynastie des Han, qui changea le nom de Ping- 
jang en celui de Loang-kun. 

Long-kang-hien® était autrefois la لاه‎ de هل‎ 
principauté de Houang-long", qui fut conquise par 
les rois de kao-ku-li. 

Tcheng-tchuen-fou* était autrefois ها‎ capitale du 


roi de Fou-liouf, sppelé Song-jang 7, Tong-ming- 





Ce pays état فل عنمل سنك‎ nord de ذا‎ provides chinoise du 
Fohe-h; 11 format mue principauté qui a duré de nnas à حدم‎ avant 
Fare chrétienne, 

+ HE Le دن‎ coréen Hyong-hang : « :.. ville à 656 Lis do ln 
capilule; a cantons; lat, JS يدن‎ lons, 222" 58°. Voir. het, des 
missions étrangères, 

‘HE. 

٠ للم‎ ل١1‎ JF. en coréen Syenÿy-tehyen: «,.. ville à 700 lis-da ln 
capitale; fo cantons; lat غود‎ 1, long, عنملا ,54° "3د‎ Dot, des 
nussions étrangires. 

“0 DE. Ce pays était arrosé par le Fou-tivs-Lia5é 了 
daction de Ma-touan-lin déjà vitée. pe 98: voir Elaproth , ps 165 
de l'ouvrage شلك‎ plus haut. 


١ 


430  AOÛT-SEPTEMBRE OCTOBRE 1885. 
ouang, fondateur du royaume de Kao-ku-li, trans- 
féra sa cour de Pei-fou-yu ! à Tchéng-tchuen, lorsque 
le roi Song-jang eut abdiqué le pouvoir entre ses 
mains. 

VI 


VESTIGES ANTIQUES. 





Province de King-ki-tao, 


Mien-yo =. Cette montagne s'avance jusqu'au cœur 
dela capitale. Dans la sixième année du règne Chou- 
tsong?, T'choui-sse-ts0 4, Yng-kouan® et d'autres re- 
eurent du roi de Kaodli l'ordre d'explorer la partie 
méridionale du royaume et d'y chercher un emplace- 
ment propre à l'établissement d'une capitale. A leur 
retour, ils présentèrent le rapport suivant : « Nous, su- 
jets, nous nous sommes rendus à Lou-yuan-y°, à Haë- 
isoun?, à Lons-chan “ et autres lieux, où la disposition 
des eaux et des montagnes ne nous a pas paru réunir 
les conditions exigées pour l'édification d'une ca- 


a Fou-ra du nord, « Le pays de Fou-yu était situé au nord-est de 
la Corée actuelle.» Voir la uote de La page جه‎ de l'ouvrage déjà فلت‎ 
de Kliproth. 

: 面 3 eu coréen Myeu-uk, 
. C'est le vom d'un résume de Sin-lo, 


, en coréen Hii-tchoung, 
en coréen Frong-sun, c'est-à-dire «la montagne du dra- 


ee. 


4 C'est Le nom d'une نتمتاشاد‎ de poste, 
山 , 


MÉMOTRE SUR LA CORÉE. 34| 
pitale; mais nous avons constaté que les montagnes 
au sud de Mien-yo-chan, qui font partie de la chaine 
San-kio-chan !, offrent une disposition qui s'accorde 
avec la direction des eaux en conformité avec les 
règles antiques. Aussi prions-nous le roi de placer sa 
capitale sur la pointe sud de cette montagne, de 
l'orienter dans la direction du nord au sud, Gette 
ville devra s'étendre à l'est jusquà Ta-feuug-chan*, 
au sud jusquà Chadi?, à l'oucst jusquà Ki-feung, 
au-nord jusqu'a Mien-yo, ces quatre points devant 
servir à liiter l'enceinite de la ville. » 

Miën-yo est aussi appelée Pe-yo®, 

Ma-yen-yng-tien . Ce monument est situé en face 
du Tcheng-kun-kouan de Kat-tcheng. Le roi de Kao- 
li, Kong-ming-ouang, fit construire pour la princesse 
Lou-kong-tchouT ce palais, qui était très grand el lrès 
beau et dont les ruines subsistent encore. 


Le # [y chu montagne auxtrois cornes où pointes», Ce pas- 
sage nous démontre l'importance que les Coréens, à l'esemple des 
Chinois, ont toujours attribuée à la situation topographique de leurs 
monuments ét hahitations. Nous ne saurions trop recommander au 
lecteur l'intéessant اندها‎ du docteur Ritel sur la géoscope متكت‎ 
noise : لد ودع"‎ or the roulements af natural sevence en Cluna: London, 
1853, Trübner and e° 

4 大 K 1 en corcen Loi-pang-sen, dest-à-dire شاه‎ moniligre 
du grand pc». 

3 4 里 ,en coréen Sa-ri. 

, Né Æ,. C'est-à-dire «le pue lourchu د‎ 

HN = 2 eu coréen مسعلمسليةق1‎ , c'est-à-dire ele Mont-Blanc ». 

= EÆE [FA EN. c'est-à-dire عله‎ palais construit à l'ombre de ما‎ 
roche du cheval د‎ - 


١ 8 2+ 


Fol. 16 r°, 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ ووو 
Kiou-tchaë-hio-tang *. Les vieilles fondations de: cet‏ 
édifice existent au nord de Kaë-tcheng, sur li mon-‏ 
tagne Song-yo, à l'endroit où se trouve une caverne.‏ 
Postérieurement au règne de Hien-tsong*, roi de‏ 
Kao-li, lorsque la paix eut été rétablie, Ouen-sien-‏ 
kong, dont le nom était Tsoni‘etlesurnom Tchong”,‏ 
voyant l'état de décadence dans lequel était tombée‏ 
l'instruction publique, donna tous ses soins à l'édu-‏ 
cation de la jeunesse et rassembla un grand nombre‏ 
d'élèves qu'il distribua entre neuf écoles, dont voici‏ 
ب؟ les noms : Lo-cheng', Ta-tchong?, Teheng-ming‏ 
Kin-y°, Tsao-tao 1, Chou-sin 4, Kin-te ®, Taë-ho F et‏ 
Taé-ping #. On appelait ces élèves les disciples de‏ 
Tsoui-koug .Ts pouvaient ainsi se préparer aux‏ 
mort de‏ ها examens pour la licence, Mème après‏ 
Tsoui-tchone, les candidats aux grades littéraires con-‏ 
tinuërent à fréquenter cet établissement; et ils recu‏ 


| À 次 JL , معتل شيع‎ «le collège aux "لمعه‎ disions », 
3 HE 2. Ce roi régna de 1095 à 1105. 

Tir 

= كله‎ M6 sécale de la juin surnaturelle s, 

1 k 中 «école de la perfection ». 

* ji DA cécole du aile milliggent مه‎ 

+ يق‎ Æ récole de l'application soutenue 8, 

A م‎ « école جفععة] عل‎ de ها‎ sugesses, 


1 率 性 aécole de نيم تتفاعع تحسم سآ‎ du carutisré رع‎ 
13 TE يق‎ «école de la vertu acquise به‎ 

三 k 和 «école de l'harmonie universelle د‎ 

1 1 ا‎ sécole عل‎ La préparation à امنععة"!‎ royale. 
١ عار لل‎ DE, eu chinois Fehoui-huniy-tun. 


MÉMOIRE SUR LA CORÈE. © 22 
rent, depuis, le nom de « disciples de Quen-sien- 
kong." C'est ainsi que les lettrés et les gradués de 
notre contrée sont redevables des succès de leur 
carrière au fondateur du Kiou-tchaë-hio-tang, 

Man-yué-taé!. Cette terrasse est située au pied de 
la montagne Song-yo: elle précède la salle du trône 
du palais Yen-king-kong* des rois de Kao-li, On voit 
éncore les vestiges de cette terrasse, 

Yen-fou-ting*. C'était un kiosque dont les londa- 
ons existent en dehors de la grande porte de l'Est 
de Kaëtcheng, au pied d'une plate-lorme creusée 
dans la montagne. Y-tsong, roi de Kaoli, ayant en- 
tendu dire qu'a l'est de la ville, au sud de La pagode 
Long-yuan-sse de CGha-tchuen°, se dressait, تحط حلت‎ 
lieu de la rivière LongtchuenT, dont elle arrêtait de 
cours, une roche appelée Hou-yen*, haute dé plu- 
sieurs lois huit pieds et entourée d'une végétation 
luxuriante, douna l'ordre aux fonctionnaires du pa 
lais, Li-tang-tchou" et autres, de faire construire à 
cet endroit un kiosque appelé Yen-fou etde planter 


14 H Es «la terrasse dé la pleine به عنتما‎ 

١ ME HE = «le palais de la réception solennelle », 

‘EX re عل و‎ kiosque de la réception propice ». 

غات ل متره 1176 ذأ جؤ د عل ندونس ١ 0 宗 . Ce roi‏ 

1 HE 调和 洁 le tenvple, de l'étang du dragon ». 

] nd 川 , EL لأتتحرمة‎ Sa-tchyen, cesh-dine TAG sablon. 


= 
| 
— 


, معتضم دس‎ 用 Po 可 证 We c'est-à-dire مله‎ rivière du dr 
كلقن‎ 8 


ع 
0 


c'est-à-dire à la roche eu عسنبدا‎ de لجنا‎ os. 





29h  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

à l'entour les plantes les plus belles et les fleurs les 
plus variées. L'eau n'étant pas assez profonde pour 
qu'on put y lancer des bateaux, le roi en fit élever 
les rives de facon à former un lac où, du matin au 
soir, il passait son temps sur une barque, s'adonnant 
aux plaisirs de la table et de la boisson; les orgies 
se prolongeaient quelquefois pendant des nuits en- 
tières: Les courtisans couronnés de fleurs s'enivraient 
au point de tomber inertes au fond des bateaux où 
ils oubliaient l'heure du retour. Par ces excès, le roi 
s'attira ln haine de ses gardes du corps, 0 finirent 
par se révoller, 

Kouei-fa-sse!, Les vestiges de cette pagode existent 
en déhors de la porte Tan-sien-men* de Kaé-tcheng- 
fou. C'est là que Tsoui-tchong allait chaque année 
chercher, danses habitations des bonzes, un refuge 
contre la chaleur et une retraite pour l'étude, 11 lais- 
sait aux gradués, qui n'avaient pas encore eu accès 
aux emplois publics, le soin de faire étudier à ses 
clèves les neuf livres canoniques et les trois livres 
historiques. C'est [3 aussi que se réunissaient d'an- 
ciens fonctionnaires pour improviser une pièce de 
vers dans un temps donné. Tsoui-tchong dressait 
une liste des compositions elassées par ordre de mé- 
rite et proclarait les noms des premiers, qu'il invi- 
tait à boire des vins d'honneur, pendant que, debout 
sur les côlés, les élèves les plus jeunes et les adoles- 
cents faisaient de la musique et servaient à table. ال‎ 

١ 295 DE عل‎ «le temple des principes primordiaux s, 

= (ra (] اللا‎ «lu porte de la montagne ول‎ charhim », 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 395 


y avait un cérémonial fixé pour la présentation de 
ja coupe remplie de vin, et ce cérémonial variait 
suivant l'âge du convive. Des défis amicaux prolon- 
geaient ces réunions jusqu'au soir; elles seterminaient 
par uné composition, sur le thème Lo-cheng-yun?, 
imposée à chacun des assistants, Ges fêtes ne man- 
quaient jamais d'exciter l'admiration des spectateurs. 


Province de Tshnen-lo-tuo. 


Kong-chou*. Get arbre se trouve en dehors de ln 
porte du sud de Kouang-teheou ?. Il offre l'apparence 
d'un immense toit circulaire élevé à une hauteur de 
plus de soixante-dix pieds. Dix hommes peuvent à 
peine en embrasser je tronc. Les gens du pays pou- 
vaient prédire d'après l'avance ou le retard de l'ap- 
parition de ses feuilles, si l'année serait bonne ou 
mauvaise. Get arbre a actuellement cessé de vivre: 

Tsoui-che-yaen*. Ge jardin est situé à l'ouest de 
Ling-ven-kun”, L'on raconte qu'un sujet du-roi de 


١ عله جيل‎ GK, ممت فييك‎ «les rimes des étudiants de Lo-yaug». 
Cette ville, qui fat autrefois la capitale de l'est de l'empire chinois, 
était renommée pour la valeur des léttrés sortis de ses écoles, Lo- 
vang fait actuellement parte de la province de Ho-nan. 

=: ع‎ 树 , ce qui signihe «l'arbre de l'arc. 

١ 3 M, en coréen Koang-tjyon. Cette ville apparienait autrefois 
à la principauté du Po-haé. « , . . ville murèe à 326 lis de la capi- 
tale: fo cantous: lat. 34" ,"ل‎ long. 工业 下 د "قو‎ (Dict, des miss. étr,] 

NE IE ]8[ : م1‎ jardin de la famille Tsoui », 

٠ 224 2 ون[‎ , en coréen Ryengam, c'est-à-dire « la sous-préfecture 
ها عل‎ roche des espritss. .ء‎ ... ville murde à 810 lis de la capitale; 
و‎ cantons; lat. 34° 57, long. 153" حقو‎ | Diet. كله‎ mise, tr, } 


Fal. 16%, 





PPT Le Ji dos sfid.s di . CORSA] mic لوم‎ 
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4 


206  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883. 

24 Sindo, nommé 了 soni, possédait autrefois un jardin 
5 où croissaient des pastèques, longues de plus d'un 
| pied, qui exituient l'admiration عل‎ sa famille. Un 

jour. sa file, ayant mangé en cachette un de ces 
fruits, devint enceinte et, Le temps venu, donna mals- 
sance à un garçon; mais ses parents courroucés de 
cette naissance, survenue en dehors de toute. mter- 
veation humaine, exposèrent le nouveau-né au mi- 
lieu d'une forèt de bambous. Au bout d'une quin- 
taine de jours, la jeune mère alla voir ce que son 
enfant était devenu et elle le trouva abrité sous les 
ailes de tourterelles et de condors! qui Planaient 
au-dessus de lui, De rétour à la maison elle lit à ses 
parents le récit du spectacle dont elle avait été te 
moin: ces derniers coururent s'assurer de la réalité 
de ce fait extraordinaire et ramentrent l'enfant dont 
ils-prirent soin. Quand il fut grand, on lui rasa les 
cheveux et on en fit un honte sous le nom de Tao- 
sien; Halla au pays soumis aux Tang et y apprit, 
du vénérable bonze Y-hing*, les lois de la géoscopie, 
si bien qu'a son retour, il fut en état d'observer les 
positions relatives des montagnes et des rivières, et 


٠ ول‎ téaduis par scondors عا‎ caractere ,يق‎ d'aprés W. Willinms : 
« À large accipitrine bird, of'a black jlumage, described as having 
vellow à head and piercing sight; tt 15 probably the condor or Inm- 
mérgeir, fouuil an Manchuria.» Voir lé Syllabie dire. of the Chinese 
Language, p. 1000. 

"Est 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 337 
de prononcer plusieurs prophéties miraculenses. 
Dans la suite cet endroît fut appelé Kiou-lin!, 

Mao-hing-hué*. Cette grotte est-située à deux lis 
de distance au sud de Tsi-tcheou. Voici ce qu'on 
lit dans les vieilles chroniques de Kao-li : 

a Au commencement du monde, alors que la terre 
n'était pas encore habitée par l'homme, trois génies 
sortirent du sein de la terre; ils avaient nom: le pre- 
,بعتت‎ Leang-y-na;le second , Kao-y-na!; le troisième, 
Fou-y-na°. Ces génies s'adonnèrent à la chasse, se 
vétissant des peaux et se nourrissant de la viande 
des bôtes qu'ils rencontraient dans ces contrées dé- 
sertes. Un jour, ils virent surnager près de ln plage 
de la mer orientale, une armoire en bois recouverte 
d'une vase violette; ils semparérent de cette armoire 
et l'ouvrirent: à l'intérieur ils trouvérent trois vierges 
revètues d'habits violets, des chevaux et des hœuls 
lout jeunes et des semences. Ges trois génies choisi- 
rent chacun une des trois jeunes filles, de facon à 
former une union proportionnée: ils semérent les 
graines, élévèrent les animaux et eurent une nom- 
breuse postérité. On voit encore aujourd'hui, au 
nord عل‎ la montagne qui dominé la ville, une grotte 
qui est située précisément à l'endroit qu'ils habi- 
taient, n 





ou « }n groile aux fourrures se, 


2 

那 
5. 
TE 





Fol-17 Fr”, 


398  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
Province de Tchong-tsing-to. 


Pao-mou-taé. Cette terrasse se trouve dans la pré- 
fecture de Tchong-tcheou?, sur la montagne Foung- 
leou-chan si elle est élevée de plusieurs centaines de 
pieds. On raconte qu'autrelois une femme génie ap- 
pelée Tsiang-oueit, qui s'était donnée à elle-même le 
surnom de Pao-mou, prenait plaisir à se promener 
sur cette montagne et à se reposer dans une caverne 
qu'elle remplissait de senteurs embaumées, L'empe- 
reur Ming-houangs de la dynastie des Tang, én ayant 
entendu parler, envoya vers Pao-mou un Fao-sse”, 
qui la conduisit au palais impérial où elle reçut le 
nom de Tchenouan- fou-jen 7. 

Tien-tchang-taé®. Cette terrasse est située à en- 
viron dix lis au nord de Fou-yu-hien, Sur la rive 
nord du fleuve, l'on voit une montagne escarpes, ter- 
minée par une plateforme surplombant l'eau. L'on 


# fi BE où «la terrasse de ln mère aux bulles». 

lis de‏ مود M. en coréen Tchyoung-tyou: «ville murée à‏ 5 ؟ 
Sye-oul; 38 cantons; ancienne capitale de la province avant 15q2;‏ 
long, 125" 36 +, Voir Duct, des missions étrangères.‏ ,5% 36° خا 

LI. c'est-à-dire «la montagne de 3 agile ».‏ 86 ار 

L لس‎ c'est هل‎ nom d'une espèce de rose 

5 Cet emperèur régna de 13ج‎ à 556. 

3 Mot à mot: «docteur de ها‎ raisons La doctrine de Tao n été 
fondée par Lao-tée. Lire la notice que F. Mavers n consacrée à ce 
fameux philosophe dans non Chinese readers Manual, p, 110, 12, 
152,114. 

1 الا‎ & À. mot à mot: «dame séritablement accomplie. » 

1 天 EC. c'est-à-dire «ln terrasse du gouvernement céleste ء‎ 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 229 
raconte que, sous les rois de Po:tsi, lorsqu'il s'agissait 
de nommer un ministre d'Étar, l'on écrivait la liste 
des fonctionnaires capables de remplir ce poste et on 
la plaçait, dans une boîte cachetée, au sommet ملعل‎ 
montagne. Au bout de quelque temps la boîte était 
descendue, puis ouverte, etle nom sur léquel on trou- 
vait l'empreinte d'un cachet était celui qui devait être 
choisi. Aussi a-ton donné à cette terrasse le nom 
de Tchang-ché-yen. 

Kiao-long-taé. Au nord de Fou-yu, au pied du 
mont Fou-sou-chan?, se trouve, suspendue au-dessus 
du fleuve, une pierre extraordinaire sur laquelle on 
voit l'empreinte des griffes d'un dragon. L'on ra- 
conte que Sou-ting-fang, général au service de la 
dynastie des Tang, marchant à هل‎ conquête du 
royaume de Po-tsi, fut obligé de s'arrêter sur les 
bords du fleuve par un orage violent, Le général 
ayant jeté dans l'eau un cheval blane en guise d'ap- 
,ألم‎ ramena un dragon au bout de l'hamecon. 
Après quelques instants, l'orage cessa, les nuages 
se dispersèrent et l'armée put passer le fleuve. Telle 
est l'origine du nom de Pe-ma-kiang? donné au 
fleuve, et de celui de Kiao-long-taé que porte la plate 
forme qui surmonte ce rocher. 

Lo-hoa-yen*, C'est une roche gigantesque, en forme 


VI ME مله عله‎ terrasse de la pêche du dragon » 
+ HR 82 IL, c'est-à-dire «la montagne alliée (du général) Sou 
ting-fang به‎ 
1 让 Le IL. c'esta-dire «lo fleuve du cheval blaré .د‎ 
UE TER. سال فاع‎ cle précipies de la pluie des fleurs .و‎ 
FL 1 


Silisbois.‏ سدسرم هه 


Fol. 17% 


339  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
de terrasse, située à l'ouest de Kiao-ong-taé, L'on ra- 
conte que, lorsque le roi de Po:tsi, Y-17e-ouang, eut 
été mis en fuite par l'armée impériale des Tang, ses 
fommes.se réfugitrent au sommet de ee rocher d'où 
elles se précipitèrent dans le fleuve : dé ذا‎ vient le 
nom عل‎ Lo-hoa-yen. 

Sou-ting-fang-pei!. Gette stèle est située à deux lis 
à l'ouest de Fou-yu-hien, L'empereur Kao-tsong, de 
la dynastie des Tang, qui avait envoyé le général 
Sou-ting-fang pour faciliter au généralissime de Sin- 
lo, Kin-yu-sin, la conquête du royaume de Po-si lit 
ériger cette stèle en commémoration des services 
rendus par son général. | 


Province de KRing-chang-tno, 


Chedin®. Cette forêt est située au sud de King- 
icheou. To-hat-ouang*, roi de Sin-lo, ayant entendu 
parler d'un coq qui, perché sur lesarbres du Che-lin, 
faisait entendre son chant pendant la nuit. envoya 
quelqu'un s'assurer de la réalité du fait; puis il alla 
en personne au pied de l'arbre; là il vit, suspendue 
aux branches, uné caisse عنمل‎ sur laquelle était per- 
ché un coq blane qui chantaït. Le roi prit la caisse, 
l'ouvrit dés son relour au palais et trouva dans l'in- 
térieur un petit enfant du sexe masculin ; il s'écria, 
le cœur rempli de joie : « C'est le ciel qui m'envoie 


1 说 جل جه‎ LE هاه‎ stèle عل‎ Sou-ting-fang ». 
: hé *. c'est-à-dire «la forët du début s, 


١ 192 88 E où To-kiéouang, savant ما‎ prosonciation de Pékin. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 3231 
un .د !فاط‎ à loi donna عا‎ surnom de Ngo-tche! et 
le nom de Kin*, en souvenir de la caisse dorée dont 
ilétait sorti. Depuis, cette forêt fut appelée Ki-lin® et 
donna son nom à une principauté. 

Kin-song-taé*. Gette terrasse est située au sommet 
dela montagne Kin-ngo-chan*, dans la préfecture de 
King-teheou. OQuang-pao-kao 3 sujet de Sin-lo, allee- 
tionnait cet endroit. Pao-kao se retira sur les monts 
Tche-y-chan et y étudia la harpe, pendant cinquante 
ans; durant ce temps il composa trenté-quatre mor 
ceaux. Lorsqu'il faisait entendre son instrument, des 
grues cendrées venaient planer aux environs; aussi ces 
morceaux furent-ils appelés les morceaux dela harpe 
aux grues cendrées, ou encore les morceaux de la 
harpe grise. L'on conte et l'on raconte que Pao-kao 
fut métamorphosé en génie. 

Pao-vhe-ting*. Ge kiosque est situé. à l'ouest de la 
montagne Kin-ngo-chan sur des rochers, qui affec- 
tent l'apparence du poisson Pao-in, d'où leur nom 
de Pao-che, et au milieu desquels l'eau coule en ser- 
pentant. Le roi de Po-tsi postérieur, Teheng-shuen, 

Et 

1 全 , c'ost-a-dire à Le dons, 
1 $£ #. en coréen Tjek-rum, c'est-b-dire هاه‎ forët du coqs. 


: ES à ماه ج30‎ terrasse des sapins et de la harpe. 

١ للا ع حك‎ a la montagne du poisson d'ars. Le poisson nome est 
une esphce dé Seorvene |Pierois}; on l'appelle aussi eu chinois هما‎ 
leou-yu ل‎ 988 il où «poisson à tête de dragons. 

1 & 7 le pavillon des pierres نف‎ forme de poisson ‘al, 
ce poisson est une des variétés عل‎ la perche. 
1 فا‎ 


232  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
après avoir incendié Kao-yu-fou!, entra directement 
dans lacapitale de Sin-o, dont le roi, Kin-ngaë-ouang*, 
suivi de ses femmes et de sa famille, était allé en 
excursion au Pao-che-ting. Au milieu des fêtes et des 
festins retentit un cri d'alarme : « Voici les ennemis ! n 
Ne sachant où s'enfuir, le roi et ses femmes se diri- 
gent vers un palais, situé un peu plus au sud, où 
ils se cachent; mais les serviteurs, les musiciens, les 
servantes du palais sont pris par Teheng-shuen, qui 
les emmène au palais du roi. Le vainqueur envoya 
des soldats à la recherche du roi fugitif avee l'ordre 
de le forcer à s'étrangler. IL s'appropria les concu- 
bines royales, abandonna aux gens de sa suite les 
femmes du palais et ordonna à Kin-tchouan*, cousin 
du roi, de monter sur le trône autrefois occupé par 
son parent. 

Tchan-sin-taé*. Cette terrasse est siluée à l'est de 
Kingtcheou, au sommet d'une tour qué Chan-te- 
quang”, roi de Sin-lo, fit construire par ja superpo- 
sition d'assises de pierres. Cette tour, ronde à la base 
et carrée au sommet, renferme un escalier intérieur 
qui permet d'atteindre la plate-forme et'd'y observer 
les étoiles. 


4 高 汐 府 . Cétait probablement la résidence d'un haut fone- 
- 2 12. Cè roi régna de ذدو‎ à gaû ap. J.-C. 
"+. 
١ 172 كل‎ Æ «la terrasse de l'observation des étoiles n, 
اا‎ #5 王 . Ce roi régna de قدو‎ à ga7 up. J.-C. 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 233 
Fué-ming-hiang !est situé au sud de King-tcheou. Foi 15 r. 
Hien-kang-ouang*, roi de Sin-lo, se promenant à 
Hao-tcheng”, rencontra, à Kaë-yun-pou, un individu 
doué d'une physionomie extraordinaire et revêtu 
d'un costume étrange. Arrivé en présence du roi, ce 
personnage se mit à chanter ses louanges, et il le 
suivit jusqu'à la capitale. Il se donna à lui-même le 
nom de Tehou-jong *. Chaque fois qu'il faisait clair 
de lune, il sortait, allant chanter et danser par lesrues 
de la ville. Lorsqu'il eut disparu, le peuple en fit un 
génie et, dans la suite, l'on désigna sous le nom de 
Yué-ming-hiang les rues qu'il avait égayées par ses 
chants et ses danses. On a recuelli les danses et les 
chants de Tchou-jong après la mort de leur auteur, 
et on les a rassemblés dans une pièce de théâtre. 
OQuan-po-si-ki$, Sous le régne de Chen-ouen-ouang!, 
roi de Sinlo, une montagne surgit du sein des flots 
sur lesquels elle se mit à flotter. Le roi, étonné de ce 
fait prodigieux, sembarqua et trouva, au centre de 
cette île, un bambou qui y croissait isolé, Il donna 
l'ordre d'en couper la tige et d'en faire une flûte. 


١ A BA «la rue du clair de lune », 

‘ER. 

2 AE JM هله‎ ville aux grues». 

VE Æ 请 ,en corden Küi-oun-hpo, c'est-à-dire «la rive aux 
uünges didaipés 2. 

& = 
+ de Je EL, mot à mot : «la flûte qua fut tomber les dix 
mille vagues. م‎ 

MX LE. 


334  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Les sons tirés de cet instrument dispersaient les 
troupes ennemies , faisaient tomber la pluie en temps 
de sécheresse, éclaircissaient je ciel lors des grandes 
pluies; ils apaisaient les ouragans et calmiuent lés 
tempêtes : aussi celte flûte était-elle appelée la flûte 
qui calme la tempête. Toutes les dynasties se trans- 
mirent successivement comme un trésor inestimable 
cette flûte qui, sous le règne de Hiao-tehao-ouang !, 
recut le surnom honorifique de Quan-ouan-po-po-si- 
ki, Actuellement, cetle flûte n'existe plus. 

Yu-ki*. Cette flûte est longue dun pied et de 
neuf pouces; elle est remarquable par la pureté de 
ses sons, L'on raconte qu'elle provient du dragon, 
génie de la mer orientale. Les différents rois se sont 
transmis cet instrument, auquel ilsattachaient le plus 
haut prix. 11 existe encore de nos jours, 

Yu-taé*, La première année du règne de Tchen- 
ping-ouang”, roi de Sin-lo, un génie descendit du 
ciel dans Le palais du roi ‘auquel il adressa les paroles 
suivantes : « L'Étre suprème m'a donné l'ordre de 
vous apporter cette ceinture de jade.» Le roi s'age- 
nouilla et reçut ce bijou que, depuis, il porta lors 





8 2 本 2 234 息 . "Ce non difere du mot qu plus haut 
par ها‎ doublement dés deus caractères امعد أن ممه‎ à affirmer et 
à cualter ا‎ vertu de celle Müte qui apaise dis mille fois les dis 
milles vagues amonceises. 

: HAS «la flûte de jade. 

١ جد‎ 772 «la عسامع‎ ornée de jade», 


RFE 


MÉMOIRE SUN LA CORÉE. 23à 
rrands sacrifices offerts soit aux والح‎ soit 
au temple des ancètres. 

Tsing-tien*. Ge champ est situé dans le distrie d 
King-tcheou. C'est sous les rois de Sindo que fu 
rent placées les bornes de ce champ, bornes qui 
existent encore maintenant. 

 Chang-chou-tchoutmg*. Ce village est situé au nord 
عل‎ Kin-ngo-chan. Tsoui-téhe-yuan, sujet de Sin-le, 
prévoyant que le fondateur du royaume de Rao-li? 
augmenterait sa puissance, écrivit à son souverain 
une lettre, dans laquelle étaient ces mots : x dans le 
Ki-lin.les feuilles jaunissent, tandis que sur le mont 
Ho-ing® les pins sont toujours vertsw. Le roi, à la 
réception de cette lettre, futirrité contre son auteur, 
qui se rélugin et se cacha avec sa famille sur le mont 
Kié-yé-chan *, dans le temple Haé-yng-ssef, qu'il ha- 








"JE ou cle champ divisé comme عل‎ caractère وهنا‎ Dans 
l'antiquité, les terrains étaient divisés en lots carrés et chaque loi 
en neuf champs dé dimensions égales, le produit du champ central 
étant réservé à l'empereur. 

* ES NE cle hormeau de l'envoi de ها‎ lettres. 

5 C'est-à-dire Quang-kien. 

9 ل‎ 党 «le mont aux grues cendréess, On saisira l'allusion de 
Tsoui-tche-yuan en se rappeluit que la forèt Ki-lin était située dans 
lé royaume de Sinlo, tandis que le mont Ho-ling faisait partie du 
territoire de Kao-li. 


"أمد lu. 367 66, long‏ ل ل coréen‏ لك للا 1 1 5 


#4" Voir Lhct. des missrons étrangères. 


5 海 印 5 c'est-à-dire «la pagode du sceau nmvérscls, Ce 
scéat اعد كتمهم‎ est قل‎ somastikn si souvent roprésenté sur les statues 
de Bouddha, Il convient de constater ici lu similitude du nom de ها‎ 
montagne ,str laquelle le monastère est construit. avec celui de « انا‎ 


Fol 8 w°. 


230  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
habita jusqu'à sa mort, Comine il jouissait d'une 
grande influence parmi le peuple de Sindo, l'en- 
droit où était sa première résidence reçut le nom de 
Chang-chou-tchouang. 
Houang-long-sse*. Ce temple est à l'est de Yué- 
tcheng® de King-tcheou. Tehen-ping-ouang, roi de 
Sin-lo, avait donné l'ordre à ses architectes de con- 
struire un palais nouveau à l'est du Yué-tcheng, lors- 
qu'un dragon jaune sortit d'une citerne. Détourné 
de son projet par cette apparition, le roi ht de ce 
palais une bonzerie appelée Hoang-long-sse. Un des 
hôtes du couvent peignit sur le mur un vieux pin à 
l'écorce couturée et aux branches tortueuses : les 
oiseaux, à la vue de cette peinture, volaient vers l'ar- * 
bre qu'ils croyaient exister en réalité et venaient se 
heurter contre le mur, au pied duquel ils témbaïent 
étourdis, Au bout de quelques années, le dessin s'ef- 
faça et les bonzes firent retoucher la peinture avec 
des couleurs; mais depuis cette restauration, les oi- 
seaux ne se laissent plus prendre à ce trompe-l'æil. 
Ti-cheche®. Cette pierre est située à Hia-tchuen- 


yah, an ancient city in Judia, where Budidlha lived seven years : it us 
a famous monasters, which is still visitéde. W. Williams, Dictio. 
arr, p. 370. 

1 黄 fé =." en coréen Moang-ryong, c'est-ädire « la pagode سك‎ 
dragon jaunes. | 

"8 x. c'est-à-dire ville murée cu forme de loués : on appelle 
ainsi l'enceinte semi-cireulaire qui esiste eu dehors des portes de 
certaines villes, 

0 题 诗 石 ; c'est-b-iré «la roche de la composition poëtique ». 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 237 
kun !, près de la caverne du اع‎ de Haë-yng-sse, 
dont le nom vulgaire est Houng-lieou-tong*. A l'en- 
trée de la grotte se trouve un pont appelé Ouiou- 
kiao*, Quand on a passé ce pont, à cinq ou six lis de 
distance, dans la direction de la pagode, on trouve 
une roche sur laquelle sont gravés des vers de Tsoui- 
tche-yuan. Voici cette poésie : « Dans toute la vallée 
on n'entend que le IDugissement des cascades ét le 
fracas des torrents: la voix de l'homme est étouflée, 
et les paroles prononcées, même à la plus petite 
distance, sont perdues; autant je crains que des pa- 
roles vaines et mensongères ne trouvent accès jus- 
qu'à mon oreille, autant j'aime à voir l'eau courir 
en bondissant dans la montagne.» C'est pour cette 
raison que l'on a donné à cette roche gravée le nom 
de Tche-yuan-tang". 

Tou-chou-tang*. Ce monument se trouve sur le 
mont Kié-yéchan, dans l'arrondissement de Hia- 
tchuen-kun. La tradition nous apprend que Tsoui- 
iche-yuan, qui s'était retiré sur la montagne, sortit 
un matin pour ne plus reparaîitre : l'on retrouva son 
chapeau et ses chaussures sur une roche dans la 
lorèt. Les bonzes de Haé-yng-sse, frappés de cette 


٠١ عم‎ JIT 85, en coréen Hap-tchyen; à... ville ددن‎ lis de ln ca- 
pitale; g cantons; Int. 35° 32°, long. 225" 36°». (Diet, dles miss, dr, 

5 3 证 1 «la grotié du torrent rouges, 

1 عن‎ EE 122 cle pont de Ou-liou ». 

١ HE SE C'est-à-dire «le temple dédié à Tche-yuans. 

9 où 78 ,“زه‎ c'est-à-dire ماه‎ temple de سلا‎ lectures, 


Fal. gr. 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ هون 
disparition mystérieuse, récitèrent des prières, le jour‏ 
anniversaire de cet événement , et firent peindre son‏ 
portrait qu'ils placérent dans le Tou-chou-tang; qui‏ 
est à l'ouest de leur temple,‏ 

Koua-ting'. Ge kiosque est situé au sud de Tong- 
laihien, Un des fonctionnaires du royaume de Kao-li 
nommé Tchen-hu, ayant été victime d'une fausse 
dénonciation, sé retira dans sa campagne pour 了 
cultiver des fruits et y planter des pastèques; il oc- 
cupait ses loisirs en jouant de la harpe et en compo- 
sant des poésies où il exprimait son dévouement 
pour son souverain. Ges chants ont été collectionnés 
et figurent dans les recueils de morceaux choisis. 


Province de Hoang-haë-tao. 


Kétcheng® est située à vingt-cinq lis au sud de , 
Hoang-tcheou*. Les troupes du roi de Kao-li, après 
avoir défait, au nord de cetteville, lesbrigands Hong- 
kin 5, les mirent tous à mort. Grâce aux combats in 
cessants dont cette localité fut le théâtre, le sol fut 
bientôt couvert d'ossements blanchis. Par un temps 
sombre, ou. par un ciel pluvieux, alors que les es- 


1١ If Le «le kiosque aux pastéques ». 


١ 3 «la ville aux jujubiers » 

M. eu coréen Hoang-tirou «.-. ville mure à Aüb Mis de 
ما‎ capitale; 18 cintons; lat. 38° “مد‎ long, 133" Jo’, Voir امال‎ des 
missions étrunqéres. 

3 0 ل‎ «les Foulands rougess, Ce nom est قل‎ à ها‎ coiffure que 


ces rebelles avaicat adopire. Les rébelles chinois qui iorent attsquer 


Shang-bai بن‎ 1853 portaient bo méme mom, 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 230 
prits apparaissent sous des formes sépulerales, des 
exhalaisons pestilentielles émanaient de ces champs 
et répandaient des maladies meurtrières. Le roi ayant 
envoyé, au printemps et à l'automne, des officiers 
pour brûler des parfums et adresser des prières aux 
ombres qui hantaient ce lieu, le terrible fléau ne 
tarda pas à disparaître. 

Kong-to-kou'. Cette caverne est située à trente lis 
à l'est de Haë-tcheou *; elle a vingt pieds et plus de 
diamètre à l'orifice. Comme il y fait très sombre, on 
ne peut y pénétrer sans le secours d'une lumière; au 
bout dé cinq lis, cette caverne devient tortueuse et 
savance plus profondément dans les flancs de la 
montigne, jusqu'au moment où l'eau dont elle est 
remplie empêche de continuer l'exploration. On ra- 
conte que le généralissime Kong-to s'aventura dans 
cette caverne et parvint jusqu'au sommet de la mon- 
tagne Kicou-yué-chan, où se trouverait une issue, à 
dix lis de distance de l'entrée, Si l'on allume du feu 
à l'orifice de cette caverne, l'on peut voir, au bout 
de dix jours, la fumée sortir du sommet de Kiou-yué- 
chan ?. 





15 2 8 cestà-dire la caverne de Kongtor. 

: 6 MM, cn coréen Häi-tjyrou., Voir dans Klagroth, p. 54, le pas- 
sage relatif à cette ville; ». . . ville marée à 475 كنا‎ de la capuiale; 
35 cantons; lat. 37" 53°, long, 123" 25°». (Der, des nes, tr.) 

: JL À ][[ هلاه‎ montagne aus neuf mamelons tu foerwe عل‎ lunes. 
Nous verrons plus bas que celte moutagne porte plusieurs autres 
noms. Voir le fol. 9 du 2° kiven, 


Fal, 19 v°. 


5 a 


240 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1#85. 


Province de Kiang-yuen-ao, 

Che-tsao !. 

Che-lche*, 

Che-tsing*. Ces trois monuments sonts situés à 
Kiang-ning-fou, aux environs du kiosque Han-song- 
ing*. On dit que quatre génies s'arrêtèrent en 
voyage à cet endroit, pour y prendre le thé. 

Tsiou-tchuen-che®. Cette pierre est au bord de la 
route, au sud de Tsiou-tchuen-hien‘, dans l'arrondis- 
sement de Yuen-tcheou ”7; elle a a forme d'un frag- 
ment de cuve. La tradition nous apprend que cette 
pierre était autrefois placée sur les bords du Si- 
tchuen ؟‎ et que l'eau qu'elle contenait avait non seu- 
lement le goût du vin, mais encore pouvait plonger 
les buveurs dans l'ivresse. Les autorités de Tsiou- 
tchuen-hien, voulant épargner les allées et venues 
occasionnées par la qualité extraordinaire de cette 
eau, faisaient transporter la cuve dans un endroit 


1 看 Ti «le fourneau de pierre ». 

3 1 2 cle bassin de pierre s. 

1 نك ول‎ «le puits creusé dans la pierres. 

١ + 194 Æ cle Liosque des pins au feuillage persistant » 

ITR وم‎ «ha roche de la source du vins. 

1 11 008 ماه‎ district de ها‎ source du vins. 

1 原 H. Pi COPCET Ouen-tjyou : t... ville murée à 240 Hs de La 
capitale ; 20 cantons; capitale dela provincede kung-ouan: lat.37° 33", 
long. 125" "حل‎ +. Voir Dhet des mrssions Étranperes, 

١ 8 川 , EU coréen Sye-tchren «la riviere occidentale ,, 


MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 241 
plus rapproché, lorsque la foudre tomba sur elle et 
la brisa en trois morceaux, dont l'un tomba au fo 
de l'eau; le second disparut sans que l'on ait jamais 
pu.en retrouver les traces; le troisième fragment est 
celui que l'on peut voir actuellement. 


Province de Ping-ngan-tro. 


Ki-lin-kou'. Gette grotte se trouve au-dessous du 
pavillon Fo-pi-leou*, dans la préfecture de Ping-jang. 
Le roi Tong-ming-ouang y élevait un cheval appelé 
Ki-lin-ma?, dont le souvenir a été perpétué par une 
stèle érigée en son honneur. La tradition nous ap- 
prend que le roi Tong-ming-ouang pénétra dans 
cette grotte, à cheval sur le Ki-lin-ma, jusqu'a ce qu'il 
vit surgir une pierre appelée Tchao-tien-che * à ce 
moment il fut transporté au ciel, Les empreintes 
du pied du cheval sont encore à l'heure présente 
visibles sur la roche. 

Tsing-tien 5. Ces champs sont situés dans les fau- 


4 LL ÈS Hi. en coréen Keus-rm-hkoul, c'est-ä-dire ول‎ gratte سل‎ 
Kin-lins, 

. * 92 98 44 cle pavillon du nuage vert». 

RENE cle cheval Kiine. 

١ 8 K 49 «lu pierre de l'admission au داعت‎ La Gu de Tong- 
ming-ouang ne pouvait manquer d'être aussi surnaturelle que sa 
naissance. | Note du traducteur. ) 

* Cest le nom générique des champs divisés, ainsi que nous 
l'avons décrit plus haut, suivant les règles établies par l'empereur 
Tu-oumng, au Au siècle avant notre ère, Voir le Chou-king, kiv. a, 
É. 11, 


4%  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 
bourgs de Ping-jang. Ki-tze en avait placé les bornes 
qui ont été conservées jusquà présent. 
Tsing-yan-kiao !. 
Pé-yun-kiao 2. Ges ponts se trouvent à Ping-jang, 
dans le palais Kiou-ti-kong?; ils ont été construits à 
l'époque du règne de Tong-ming-ouang. 


(La suite à un prochain cahier.) 
CHE 146 cle pont du nuage mms 


‘À Œ «le pont du nuage blancs, 
١ ل‎ AN SE le palais aux neuf escaliers ». 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 4 





sun 
ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES #, 
PAR M. JL HALEVY. 





INTRODUCTION. 


Les inscriptions du roi Piyadasi sont notoirement 
les plus anciennes que l'on ait découvertes jusqu'à 
ce jour dans l'Inde, Elles sont rédigées en deux éeri- 
tures différentes dont l'une, usitée principalement 
dans l'Ariane et dans la Bactriane, est nommée ario- 
indienne, ario-palie, bactrienne ou arienne: l'autre, 
répandue surout dans l'Inde propre, est appelée 
indo-palie ou simplement indienne. Le genie de 
Prinseps a réussi à déchiffrer l'une et l'autre de ces 
écritures et, depuis lors, la science paléographique de 
l'Inde n'a pas cessé de progresser et de s'aflermir, On 
connait aujourd'hui presque toute la série des trans- 
formations que l'alphabet indien de Piyadasi a par- 
courues pour produire l'alphabet sanserit moderne 
où dévanagari, ainsi que les autres alphabets, très 
nombreux, qui sont en usage chez les diverses po- 
pulations de la péninsule gangétique et des pays en. 
vironnants, influencés par le brahmanisme ou par le 

١ هنا‎ mémoire est accompagné dé deux planches. 


Ji  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 

buddhisme. Mais, tandis que, à partir de Piyadasi, la 
paléographie indienne abonde en faits et en rensei- 
gnements importants, elle rencontre un vide absolu 
et des plus régrettables aussitôt qu'elle essaie de وم‎ 
monter à l'origine des écritures employées par ce 
prince et d'en rechercher le lien avec les autres syst 
mes graphiques du monde oriental. Abandonnée 
par l'histoire et lancée à travers l'atmosphère crépus- 
culaire qu'on nomme époque védique ou antébrah- 
manique, l'imagination des savants, qui les premiers 
s'étaient occupés de la question d'origine, avait dé- 
passé toutes les bornes en affirmant que l'écriture 
indienne était la source de celle de la Grèce et de tous 
les autres alphabets analogues, Plus tard, desopimions 
plus sensées se sont produites de divers côtés et l'on a 
commencé à soupçonner qué l'origine du dévanagari 
était, au contraire, dans certains alphabets de l'Ocei- 
dent; mais à l'exception de M. Albrecht Weber, dont 
l'opinion sera discutée plus loin, on n'a fait aucun 
effort pour sortir du domaine de la conjecture et du 
sentiment personnel. Aujourd'hui même, c'est-à-dire 
vingt-sept ans après la vigoureuse tentative de M. We- 
ber, il y a encore des savants qui, repoussant l'idée 
que l'écriture indienne ait pu être empruntée à un 
peuple étranger, aiment mieux faire les eflorts les 
plus incroyables dans le but de conserver aux In- 
diens la gloire d'avoir inventé une écriture natio- 
nale, L'écriture arienne seule est généralement con- 
sidérée comme venant d'un alphabet sémitique, 


mais à encore on na jamais tenté d'en préciser la 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 245 
source. Ges circonstances étant données, je crois 
utile de faire une nouvelle tentative dans cette voie, 
afin d'attirer l'attention des savants sur un problème 
longtemps délaissé et qui mérite certainément toute 
leur sollicitude. Je crois aussi que, dans une question 
si éminemment paléographique, ce sont les prin- 
cipés de paléographie seuls qui doivent avoir voix 

au chapitre et que les considérations de mythologie 
et de littérature doivent être reléguées à l'arrière- 
plan. Au fait, il ne s'agit pas de décider si les In- 
diens étaient capables de se créer une écriture, mais 
de déterminer si l'écriture dont ils se servent au 
moins depuis Piyadasi se rattache ou ne se rattache 
pas à l'une des écritures de l'Asie antérieure et, dans 
le cas aflirmatif, quelle est cette écriture. Voilà le 
point de vue auquel j'ai cru nécessaire de me placer 
dans le présent mémoire dont les idées essentielles 
ont été exposées, از‎ y a trois ans, dans la séance an- 
nuelle de la Société asiatique. La question me sem- 
ble avoir sufhsamment عشم‎ à l'heure qu'il est. Le 
Corpus inscriptionam indicaram publié par M. Cun- 
ningham et complété par le travail magistral de 
M. Sénart sur les textes de Piyadasi, où les faits d'or- 
thographe et de phonétique sont lumineusement 
expliqués, fournit désormais à l'étude des écritures 
indiennes une base aussi vaste que solide, D'autre 
part, grâce à la publication du Gorpus inscriptionum 
semilicarum et aux travaux de MM. Renan, de Vo- 
,غنم‎ Jules Euting, Lenormant et autres sur les di- 
verses branches de l'épigraphie sémitique, la paléo- 
se. 13 


ERLEFRENRS SRNSSREE-S 


346 AOÛT-SEPTEMBR E-OCTOBR E 1685. 
graphie de l'Asie occidentale à atteint une solidité et 
une précision inconnues à nos prédécesseurs. Toutes 
ces circonstances favorables m'ont permis de laisser 
parler les faits par eux-mêmes et d'écarter tous les 
arguments qui reposent sur des appréciations per- 
sonnelles. 

Les problèmes dont nous allons chercher la solu- 
tion séront donc les suivants : 

Pour l'écriture dunord-ouest ,ario-palieouarienne, 
dont les allures sémitiques sont évidentes, nous tä- 
cherons de trouver l'écriture qui lui a servi عل‎ type 
et d'expliquer, en même temps, les faits de vocalisa- 
tion qui, au premier aspect, lui donnent une phy- 
sionormie non sémitique. 

En ce qui concerne l'écriture du sud-est, indo- 
palie ou proprement indienne, notre tâche sera 
plus compliquée, Après avoir indiqué sommairement 
les traits généraux et énnméré les diverses opinions 
qu'on a émises sur son origine, nous aurons à en 
étudier le rapport avec l'alphabet du nord-ouest, Le 
rapport mutuel lixé et les éléments communs préci- 
sés, nous montrerons lequel des deux a emprunté à 
l'autre, Geci établi, nous aurons à rechercher l'origine 
des éléments qui semblent particuliers à l'alphabet 
indien. Tous ces résultats combinés nous fourniront 
enfin des moyens sûrs pour fixer la limite supérieure 
de la date que la formation de cet alphabet ne saura 
plus dépasser. 


ESSAI SÛR. L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 347 


PREMIÈRE PARTIE. 


L'ALPFHARET OU NORD-OUEST ARIOD-IXDIEN nu AMIEX, 





1 


Le caractère exotique de cet alphabet n'a jamais 
fait l'objet d'un doute; son origine sémitique et tout 
particulièrement araméenne à aussi été supposée par 
quelques-uns ; seulement personne na Jamais tente 
d'en donner une démonstration méthodique. Comme 
la plupart des alphabets sémitiques. l'alphabet arien 
se dirige de droite à gauche et plusieurs de ses 
lettres rappellent des formes sémitiques communes, 
mais très réduites et cursives. Les voyelles initiales 
ont toujours pour support un gutturale presque in- 
sensible qui répond à Talep sémitique et à l'esprit 
doux des Grecs. À ce fond de sémitisme évident, 
l'écriture arienne joint une particularité qui lui est 
propre. C'est je procédé de superposer les unes aux 
autres les lettres de ها‎ même syllabe, principalement 
les lettres initiales; quand ها‎ syllabe se termine par 
une voyelle, on suspend aux consonnes le trait li- 
néaire qui représente cette dernière, La superposi- 
tion des lettres apparait plus tard dans quelques ecri- 
tures sémitiques d'un caractère cursif, comme l'arabe 
et lhébreu populaire, mais on n'en connait pas 
d'exemple dans l'écriture araméenne. 

De prime abord , la manière d'indiquer les voyelles 
au moyen de petits traits aecrochés aux consonnes 


174 


948  AOÛT:SEPTEMBRE-OCTORRE 1885. 

semble quelque peu singulière; quand on regarde 
de près, on ne tarde pas à s'apercevoir quelle ne 
constitue pas en réalité un procédé différent de 
celui qui est usité dans les autres écritures sémitiques 
pour marquer هل‎ prononciation vocalique. Je ne parle 
pas, bien entendu, des points-voyelles qui sem- 
ploient en hébreu, en syriaque et en arabe pour 
préciser la vocalisation des lettres-consonnes, D'une 
part, ces points-voyelles sont d'invention trop ré- 
cente pour entrer en ligne de comparaison avec les 
signes-voyelles ariens: d'autre part, ils constituent 
des additions purement extérieures et n'aflectent pas 
les consonnes afférentes, Je ne parle pas non plus 
de la ponctuation éthiopienne, où les voyelles se 
joignent inséparablement aux consonnes, au point 
d'en modifier parfois Les formes primitives, La com- 
paraison de ها‎ ponctuation éthiopienne n'a pour 
notre étude qu'un intérêt purement. psychologi- 
que en tant qu'elle prouve que l'idée de former de 
la consonne et de la voyelle, e'est-ü-dire de la syl 
labe, une unité graphique indivisible, peut naître 
indépendamment chez des peuples tout à fait diffé- 
rents. Le procédé sémitique par excellence auquel je 
fais allusion est celui qui consiste à employer les 
consonnes faibles y et w pour indiquer, Fune les 
voyelles 1 et رع‎ l'autre les voyelles a et os Gette façon 
de marquer les voyelles, notamment les voyelles 
longues, rare chez les Phéniciens, plus fréquente 
dans l'ancien hébreu et dans l'orthographe moabite, 
est devenue systématique dans l'orthographe des 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 430 
peuples araméens. C'est elle qui constitue suns aucun 
doute le point de départ de la vocalisation des écri- 
tures ario-indienues. Je ferai voir tout à l'heure que 
limitation a été aussi stricte que possible et que les 
traits minuscules qui représentent les voyelles dans 
ces écritures ne sont au fond autre chose que de 
légères modifications des consonnes y et v. 

Le fait que toute lettre ario-indienne privée d'appen- 
dice vocalique se prononce invariablement avec la 
voyelle a revient aussi dans l'écriture éthiopienne et 
est dû, dans un cas comme dans l'autre, à la mème 
cause, savoir à l'incapacité des écritures sémitiques de 
marquer dans je corps du mot la voyelle a par une 
lettre faible particulière comme cest le cas pour les 
autres voyelles. Le manque même de tout indice 
vocalique suffit parfaitement pour annoncer au lec- 
teur la présente de l'a, voyellé unique qui ne pos- 
sède pas de mater lectionis. Voilà fa cause naturelle 
du phénomine qui a conduit quelques savants ‘à 
présumer une connexion entre la vocalisation in- 
dienne et la vocalisation étiopienne, Ge paralle- 
lisme dans le mode de vocalisation chex les peuples 
éloignés montre aussi combien 计 serait imexact d'at- 
tribuër, par exemple, l'unité indivisible de la syllabe, 
dans les écritures ario-indiennes, à une sorte d'ins- 
tinet philologique, grâce auquel les scribes indiens 
se seraient doutés que, dans les langues aryennes, la 
voyelle fait partie intégrante de la racine. La pone- 
tuation éthiopienne est là pour prouver qu'on arrive 
au même résultat sans la moindre notion linguis- 


350  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

tique et en parlant une langue dans lnquelle les 
voyelles n'ont qu'un caractère adventice. 11 faut 
plutôt y voir le résultat indépendant d'un besoin 
identique, à savoir le besoin de distinguer les lettres 
qui fonctionnent en qualité de voyelles de ces mêmes 
lettres ayant la puissance pleine de consonnes, Les 
premières ont été de plus en plus rapprochées de 
leurs consonnes aflérentes, au point que, réduites à 
l'état de petits traits et d'appendices, elles semblent 
avoir perdu toute existence isolée. Tout eela sera 
démontré en détail dans lu suite de ce mémoire. 


IL 


L'alphabet araméen qui a servi de modèle à l'écri- 
ture indienne du nord-ouest, où arienne, est un 
alphabet de transition et de forme cursive. Sa phy- 
sionomie générale rappelle l'écriture des papyrus 
araméens d'Égypte, pendant que quelques formes 
partielles fottent entre celles des monnaies de Ci- 
licie et celles de l'alphabet palmyrénien. L'apparition 
de formes que l'on ne constate que tout au plus un 
siècle avant l'ère vulgaire, c'est-à-dire environ cent 
cinquante ans après Piyadasi, ne doit pas étonner 
outre mesure, l'expérience ayant souvent démontré 
qu'en fait de paléographie, il y a des modifications 
anciennes qui ne deviennent fréquentes que beaucoup 
plus tard et peuvent ainsi échapper longtemps à , 
l'observation, Sur ce point, comme sur beaucoup 
d'autres, l'argument a silentio est le pire des angu- 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 251 
ments. Ce fait a néanmoins un intérêt capital pour 
نا‎ localisation géographique de l'alphabet emprunté: 
par les populations ario-indiennes, 1 nous fournit la 
preuve langible que cet alphabet n'a pas son origine 
dans la Mésopotamie, comme on serait tenté de le sup- 
poser de prime abord, mais dans la Syrie moyenne 
et occidentale, Le caractère araméen des poids assy- 
riens appartient à un type antérieur qui ne permet 
aucune comparaison avec les formes constitutives des 
écritures indiennes en question. 

Comme touté écriture sémitique, l'alphabet ara- 
méen se compose de vingt-deux lettres, toutes con- 
sonnes. Conformément au principe que nous avons 
exposé devant l'Académie en 1833, à propos de l'écri- 
ture phénicienne, et que nous avons vérilié à plu- 
sieurs reprises sur d'autres écritures, un alphabet ne 
passe jamais intégralement d'un peuplé à un autre. 
En général, le peuple emprunteur n'adopte de l'al- 
phabet exotique que les lettres qui expriment les sons 
qui se trouvent dans la langue qu'il parle. Toutes Les 
autres, qui expriment des sons étrangers à sa langue, 
sont repoussées du nouvel alphabet et finissent par 
se perdre. Dans le cas actuel, les Ario-Indiens n'ont 
vu accepter de Falphabet iraméen que les lettres 
suivantes : aleph, bét, gimel, dalet ,wdte, thét ,yod, kaph, 
lamed, mem, noun, samek, pé, résch, schin, tüw; en 
tout seize consonnes, dont la plus faible est l'aleph. 
qui équivaut à l'esprit doux ,de l'écriture grecque. 
Les cinq lettres zaïn, hét, ain, cade, goph, qui re- 
présentent des sons inconnus aux idiomes indiens, 


252 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, . 

n'ont naturellement pas trouvé place dans l'alphabet 
“arien. Une lettre araméenne enfin, le hé, a été re- 
poussée par une cause non pas phonétique, mais 
purement graphique, savoir parce que sa forme est 
identique avec celle du sehin du nouvel alphabet. 
Cette circonstance a obligé les scribes ariens à créer la 
lettre ha au moyen du procédé de dérivation qui sera 
expliqué quand nous traiterons des lettres dérivées. 


ILE. 

Aprés ces préliminaires nous pouvons aborder 
l'exposé détaillé des éléments constitutifs de l'alpha- 
bet ario-indien. 

À. Les lettres primitives !, 

Aleph. La forme de l'aleph arien, 9, est presque 
aussi réduite que celle de l'aleph syriaque (1), Elle 
consiste en un trait vertical replié au sommet et 
tourné à gauche. Cette forme rappelle l'aleph le plus 
cursil du papyrus Blacas et presque l'aleph palmy- 
rémien, sans le petit trait de droite. Ce petit trait 
manque déjà dans l'aleph du papyrus de Turin; 让 sn 
peut néanmoins qu'il ait été éliminé dans le but de 
rendre possible l'adjonction de la voyelle م‎ qui a 
précisément la forme d'un petit soubresaut oblique 
surgissant à la partie supérieure droite de la lettre. 

Bét. Le b arien, ل("‎ coïncide entièrement avec 
le bét du papyrus du Louvre; le pli inférieur a été 
un peu raccourci. 

١ PLI,A, 1:16, L'asiérisque marque les formes théoriques de tran- 。 
sition, non constatées dans l'usage, 





XV مه‎ 


+ قي‎ 和 
2 ا ل‎ 


4 


à 


10 


1 


ٍ 


He à À 
FR 














4 


HN Lu: 
F À L, dE À 2 二 


ER 0 
1, 14; 11, Jo 








د 


fra ا‎ 


1 





ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 353 

Gimel. Le dj arien, N, rappelle distinctement عا‎ 
و‎ nabatéen, sauf que le trait de gauche est plus re- 
levé. Cette forme se constate déjà sur des sceaux 
araméens du troisième siècle avant l'êre vulgaire. 

Dalet. Le d arien, ], conserve fidèlement la 
forme du dalet du papyrus Blacas et de celui de Tu- 
mn Sa position oblique ainsi que l'effacement des 
saillies dans sa partie supérieure, témoignent d'un re- 
lächement considérable dans la tradition graphique. 

F@w. La forme arienne de la lettre v, 7, est au 
contraire plus substantielle que le صقف‎ des papyrus 
qui a presque perdu la petite barre supérieure, Gette 
forme se constate à la fois sur lesmonnaies de Cilicié 
et dans l'inscription du Sérapéum, monuments sé- 
parés l'un de l'autre par un intervalle de trois siècles. 

Thét. Cest ها‎ première forme du thét dans le 
papyrus du Vatican qui coincide le mieux avec le 
لا‎ arien, sauf cette petite dilférence que les lignes 
de l'angle droit se prolongent au dehors, la ligne 
horizontale très peu, la verticale beaucoup plus, au 
point de former une haste. 

Yod. Les papyrus montrent plusieurs variantes, 
d'ailleurs très légères, de cette lettre. Deux d'entre 
elles ont dû être connues des scribes ario-indiens. 
La première, qui ressemble a un petit schin renversé, 
conserve encore quelque tracé de la forme phéni- 
cienne et se rencontre dans Île papyrus du Vatican 
et dans le papyrus Blacas. La seconde, ayant tout à 
fait perdu le soubresaut du milieu, revêt la forme 


954  AOÛT-SEPTEMRRE-OCTOBRE 1485. 

d'un angle ouvert A. Gette dernière forme, usitée 
tout particulièrement dans le papyrus de Turin, 
coïncide très exactement avec le » arien, Nous dé- 
montrerons plus loin que la première forme, relati- 
vement moins usée, a passé dans l'alphabet indien. 


Kaph. Cette lettre a été introduite dans l'alphabet 
arien sous la forme qui est commune aux papyrus 
d'Égypte, 4: mais les scribes ariens ont dû la renver- 
ser, ,جل‎ afin d'en empêcher la confusion avec la lettre 
dj ,ل‎ qui a une forme analogue. Le trait supérieur 
a été ajouté afin de rendre aisée la suspension كفل‎ 
voyelles, de ذا‎ la forme h. 


Lamed. Le L'arien, 7, est la copie du lamed ara- 
méen, {, renversé et tourné à droite. On a évité la 
confusion avec l'a (9) en prolongeant la partie su- 
péricure de la hampe à la naissante du petit demi- 
cercle. Le L, 1 se distingue del'e, 1. en ce que, dans 
celle dernitre lettre, le soubresaut est poussé à 
gauche. 


Mem. Le type du m est celui qui hgure sur le papy- 
rus Blacas : 4; mais la lettre a été couchée sur le dos, 
ainsi: .عع‎ La ligne oblique qui traverse la paroi droite 
a été transportés tout d'abord sur le bout gauche; 
puis elle à été séparément adjointe au-dessous de la 
lettre , où elle n'a pas tardé à se réduire à un point 
où à disparaitre complétement. Toutes ces variantes 
se constatent dans l'inseription de Piyadasi, et leur 
identité a été pour la premitre lois reconnue par 
M. Senart. Sans les formes plus complètes il eût 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 255 
été presque impossible de deviner le type de cétte 
lettre, 

Noûn, Le narien, ( ne dillère en quoi que ce 
soit du noûn des papyrus. 

Samek. Le + palatal arien, 7, est le samek le plus 
usé des papyrus, mais il a été couché sur les jam- 

3 TT. 

PE Le pé araméen , 7, coincide avec l'aleph arien. 
On à évité ها‎ confusion en retournant là lettre type 
et en en relevant la hampe, aïnsi : Fr. Une moditi- 
cation analogue a été opérée dans le même but sur 
le lamed araméen. 

Hésch. Dans le papyrus du Vatican, le résch se 
présente tantôt sous une forme ondulée qui le rap- 
proche beaucoup du noûn, ( , tantôt sous celle d'un 
trait légèrement incliné. L'une et l'autre de ces formes 
ont dû être en usage dans l'alphabet modèle des éeri- 
tures ario-indiennes. Le r arien a conservé la forme 
ondulée qu'il rend, en-exagérant quelque peu le tracé 
des angles, ainsi : 7, circonstance qui fait qu'on a 
peiné à le distinguer de la lettre & On verra plus 
loin que la seconde forme à été accueillie dans Tal- 
phabet indien. 

Schin. Le sh cérébral arien calque strictement 
le sein des papyrus, surtout celui du papyrus 
de Berlin, où le trait moyen est fixé sur l'angle. 
Cette lettre type a élé renversée par les seribes ariens, 
évidemment dans le but de جا‎ distinguer dé ذا‎ syl- 


labe % me. 


.885 ا  AOÛT-SEPTEÉMBRE-OCTOBRE,‏ ووو 

Tüw. Les formes de cette lettre sont peu variées 
dans les papyrus araméens. Le { arien, À, en vient, 
sans aueun doute, sauf qu'il a perdu la partie de 
la hampe qui est au-dessous du crochet. L'aban- 
don de cette partie essentielle de la lettre a pour 
but d'éviter ln confusion avec le k h primitif, mais 
cette mutilation a eu dès lors pour conséquence 3 
possiihté de le confondre avec la lettre r 7, laquelle 
est toutefois plus anguleuse. Ajoutons que la forme 
primitive et intacte du سنا‎ araméen a dû persister 
pendant quelque temps puisqu'elle a éte introduite 
dans l'alphabet indien. 

L'analyse qui précède nous permet d'établir la 
statistique paléographique suivante, qui présenté 
exactement le procédé que les scribes ariens ant mis 
en œuvre en empruntant à l'écriture araméenne les 
éléments fondamentaux de leur écriture. 1 

L'alphabet arien primitif a emprunté à l'alphabet 


araméen : 


1 Huit lettres n'ayant subi aucune modification : 


aleph, bét, ,اعساو‎ dalet, wûw, yod, noûn, résch ; 


an Une lettre dont les lignes formant angle ont | 
été prolongées : thét; 


3° Une lettre diminuée d'un trait : té; 


١ Une lettre retournée et augmentée d'un petit 
trait + pé; 


55 Deux lettres renversées : samek et schin ; 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 357 
6° Deux lettres renversées et augmentées d'un 


petit trait : kaph et lamed; 


7" Une lettre rénversée et finalement diminuée 
d'un petit trait : 


Somme toute, seize lettres consonnes dont la va- 
leur phonétique est identique en araméen et en 
arien, L'emploi du gimel pour exprimer le son dj ne 
forme point uneexeception, mais un fait de phonétique 
générale, puisqu'on le rencontre aussi chez les Sé- 
mites eux-mêmes, notamment chez les Arabes qui, 

sauf en Égypte. prononcent dj ou } au lieu de 4. 
B. Les lettres dérivées ! 

Les seize lettres empruntées à l'alphabet araméen 
étant tinsuffisantes pour rendre les nombreuses con- 
5 + عل‎ leur idiome, les scribes ariens ont. dû 
songer ‘dès le début à en combler les lacunes. Is 
atteigmrent leur but par ce moyen aussi simple 
qu'universel qui consiste à modifier légèrement les 
lettres fondamentales ou à y ajouter des traits dia- 
critiques. Les lettres dérivées peuvent elles-mêmes 
être l'objet de modifications analogues en vue de 
produire de nouvelles lettres. 

Les modifications opérées sur les lettres ariennes 
dans le but de complèter l'a] phabet sont les suivantes : 

L'esprit doux ou aleph 7, augmenté d'une petite نا‎ 
gne à droite مفعل‎ base ? , exprime la gutturale douce, 





8 .2 ,]لم 1 


Les 


254  AOÛT-SEPTEMRRE-OCTOBRE 1885, 

Le لا‎ dj écrit d'un seul trait, en commençant par 
l'appendice à gauche, donne Ja gutturale sonore Ÿ 4. 
Augmenté d'un petit trait oblique à draite, au-des- 
sous de l'angle, il donne naissance à la palatale 
sourde ce, où les formes angulaires se sont adoucies 
en demi-cercle. Ces lettres dérivées produisent cha- 
eune à leur tour une lettre nouvelle, savoir : le Ÿ بن‎ 
augmenté d'un crochet à droite, forme le $ qh as- 
piré, tandis que lee, sous sa forme primitive, prô- 
longe vers la droite son trait horizontal et produit 
ainsi de 52 ch aspiré, dont l'angle supérieur a et 
également adouci en demi cercle. 

Le 7 d se dédouble pour former le % dh aspire. 

Le  (h laisse tomber sa ligne supérieure pour 
produire la cérébrale sonore ,ل ا‎ où la petite ligne 
à droite de la forme primitive a aussi été éliminée. 
La nouvelle lettre se modifie ensuite de deux façons 
différentes. En premier lieu, elle abandonne à la fois 
les deux traits verticaux de sa partie supérieure, pour 
donner naissance à la cérébrale sonore aspirée T dh. 
En second lieu, elle conserve le trait vertical de 
droite et, en prenant lg forme d'une croix, produit 
la cérébrale sourde sspirée + th'. Gette dernière , 
enfin, fait descendre La partie droite de la ligne ho- 
risontale au-dessous du niveau dé la moitié gauche, 
pour marquer la cérébrale sourde simple له‎ t. 

La forme primitive de ,]ا‎ c'est-à-dire E,, perd la 

١ Le prolongement vers la droite du trait harirontal dés lettres 
T dei T th, 0 pour but d'en faire éviter la confusion avec Jre 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 259 
partie inférieure de sa haste et donne naissance au & 
kh aspiré. 了 se distingue des lettres analogues 51 5 
et ‘7 r, par la longueur de sa partie supérieure, 

Le 1 n dental donne naissance aux deux autres n 
que possède l'alphabet arien. Le م‎ cérébral f, noté n, 
ne diffère de son type qu'en tant que son sommet est 
arrondi vers la droite. Le n palatal 9 noté à où ny, 
est dû, au contraire, au dédoublement du petit cro- 
chetqui en forme le sommet, Le crochet additionnel , 
placé au-dessous du premier et dans une position 
oblique, est naturellement le plus grand. Le n guttu- 
ral, correspondant au sanserit ny, ne sesl pas ren- 
contrée dans l'inscription de Capurdigiri. 

Le PF م‎ sourd produit les Jabiales aspirées ph et 
هآ[ :زا‎ première, en prolongeant la ligne horizontale 
vers la gauche : يك‎ la seconde, en surmontant cette 
dernière lettre d'une ligne horizontale : 8, 

Enfin, le Ÿ sh cérébral devient le type du s den- 
tal .م‎ On a obtenu cette forme en redressant le cro- 
chet de telle sorte que l'angle en est placé à droite. 
La ligne verticale un peu prolongée dans un sens 
plus ou moins oblique forme ainsi la base d'une sorte 
de triangle. Dans les monuments plus récents, cette 
base tend à disparaître, et il n'en reste que la partie 
inférieure, P. 

En lout, seize lettres nouvelles, dérivées comme 
il suit : 


1” Par une légère modification de forme : ® q 
el 0 ni; 


260  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

n° Par un changement de position : P s et بط‎ 

3 Par redoublement : 3 dh et S à; | 

Par l'augmentation d'un trait : 1 h, Te +‏ عن 
ch, +, Tph, P bh;‏ 

5° Par l'augmentation d'un crochet : تك‎ 

6° Par diminution de traits : 4 ,ل‎ T عط 6 ,لل‎ 

Au point de vue de la filiation, ces lettres dérivées 
se divisent en quatre catégories qui sont les suivantes : 

1" Formes primaires, qui viennent irninédiate- 
ment des lettres fondamentales; ce sont dans l'ordre 
alphabétique des types : 4 À, Ÿ g, “ec, 4 dh, 4 
جا ,4ك‎ 18,7 2 9 ñ, 7 ph, P ft = 

as Formes secondaires, ayant pour source jes 
dérivées primaires : À و‎ F ch. T dh:; 

% Formes tertiaires qui viennent de formes de 
dérivation secondaire : + th, F6; 

Forme quatérnaire qui est puisée à une forme‏ ثفن 
tertiaire : + t.‏ 

C. Consonnes combinées , 

Quand la syllabe se compose de deux où trois 
consonnes mues par Une seule vayelle, comme par 
exemple bra ou bar, stra ou star, Ces CONSONMES fo 
ment alors une sorte de ligature graphique qui donne 
lieu à des abréviations plus ou moins considérables 
dans la forme des consonnés qui suivent la première. 
Celle-ci reste généralement intacte. L'examen de 
l'inscription de Capurdigiri permet de formuler à ce 
sujet les règles suivantes : 

١ 11م‎ 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDMENNES, 261 

1" Les consonnes combinées se superposent l'une 
à l'autre sans subir d'autre modilication, si ce n'est 
que la consonne souscrite est d'ordinaire quelque 
peu rapetissée, afin de ne pas trop dépasser la hau- 
teur des autres lettres. Ainsi dans les combinaisons 
khs et st les lettres initiales 4, P sont superposées aux 
lettres finales P s et 7 &. 

4° Le © m souscrit faisant fonction d'anusvara, 
prend en général la forme d'un angle obtus; exem- 
ples : ل‎ na, composé de 1 م‎ et de "ا‎ m; $ بسن‎ 
composé de de إن بن قا‎ “ m; 了 ma 而 , composé de ] r 
et de  m. Quand 11 se combine avec A y, il perd 
toute sa partie inférieure et ne conserve que ses deux 
sommets, ainsi بي‎ ya. Placé au-dessous d'un autre 
ب‎ m, il sabrège en un petit trait rond : © mari. 

3 Le] r, combiné avec une autre consonne, perd 
toute sa tige et ne conserve que son trait horizontal 
qui surgit du pied de la consonne supérieure, à 
droite, ainsi parexemple FE sr pour 1°); À prpour 
5: % dhr pour 7 

Le procédé de la superposition des lettres‏ "نز 
combinées ensemble nest pas mis en œuvre pour‏ 
Dans cette combinaison, le 了 mw au‏ .مص la syllabe‏ 
lieu de saccrocher au pieddu Jr, se place à sa droite,‏ 
mais si prés que son trait supérieur en traverse la‏ 
tige, ainsi . Cette combinaison a évidemment‏ 
pour but de prévenir les confusions possibles entre‏ 
le 了 um et les autres consonnes de forme analogue.‏ 


vi. 18 


369  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 


D. Les voyelles * 


Les écritures sémitiques anciennes ne pouvaient 
marquer les voyelles que d'une manière très Impar 
faite au moyen deslettres faibles, dites matres lectionis. 
L'alphabet araméen se sert à cet effet des lettres 
ww et yod; la première marque à la fois les voyelles 
i ete; da seconde, les voyelles م‎ et u. La voyelle a 
n'est point marquée. Cet usage a été adopté par les 
scribés ariens quisont, en outre, parvenus à fixer la 
prononciation vocalique en mettant en pratique le 
même procédé de modification dont ils se sont servis 
pour différencier les consonnes. Ils sont partis de ce 
principe simple que la combinaison d'une consonne 
avec une lettre-voyelle ne diffère en rien de toute 
autre combinaison de consonnes, sauf que la voyelle 
éstencore plus intimement liée à la consonne qu'elle 
meut et qui serait inexprimable sans elle, Tout le 
système de vocalisation arienne répose sur ce prin- 
cipe, ainsi que le prouvent les détails qui suivent : 


. La lettre faible noto On a vu, il ya un instant, 
que le 7 v, en se combinant par exemple avec 7 r, se 
place à droite de celni-ci : ainsi +. Cette combi- 
naison aurait pu marquer au besoin aussi bien rv que 
ro, puisque le » araméen امع‎ indifféremment con- 
sonne où voyelle; mais grâce au degré supérieur 
d'unité subsistant entre la consonne et sa voyelle 
motrice, de ,م‎ réduit à ما‎ forme d'un petit angle, a 

٠ PL IS D: 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 263 
été suspendu au sommet du 7 r, de facon à faire 
coincider les parties supérieures et à ne laisser voir 
que la petite tige : ainsi ro pour 77. 

La voyelle a est encore la même que le نس‎ consonne; 
mais afin d'établir une distinction entre les voyelles, 
on l'a d'abord renversé : ainsi بل‎ puis on l'a fait coin- 
cider avec la tige de la lettre précédente, de sorte 


qu'il n'en reste que le trait horizontal : ainsi 7 ru 


pour "ل‎ (. La distribution des valeurs vocaliques م‎ 
et u entre les deux formes réduites de », est un simple 
fait d'option et n'est pas le résultat d'une considéra- 
ton physiologique. 

2. La lettre faible yod. Le A y, fonctionnant 
comme voyelle, est également accrochée à la lettre sui- 
vanté, mais son côté droitest entièrement éliminé, sim- 
Plification analogue à celle que nous avons déjà signa- 
lée à propos du 5 م‎ souscrit: ainsi : 7 ‘x, M ct, F Pt. 


Pour marquer la voyelle e, les seribes ariens ont 


simplement retranché la moitié inférieure de l'é, 
ainsi : Ÿ'e, ® رمن‎ # the, ] le, À he. L'attribution 
de la valeur # à In ligne entière et de la valeur 6 à la 
ligne raccourcie, est encore un fait de convention, et 
il serait oiseux d'en vouloir donner la raison. 

An point de vue de la filiation, les voyelles £, 0, 
a sont de formation primaire; la voyelle م‎ seule est 
de formation de second degré. 


E. La voyelle a. 
Avec l'introduction des quatré voyelles 6 à, به‎ u, 


les serbes ariens ont épuisé les ressources que F'al- 
15. 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ كوه 
phabet araméen leur avait fournies, et le nouvel al-‏ 
phabet avait déjà sur son modèle cet avantage que,‏ 
la notation vocalique étant devenue de rigueur et la‏ 
voyelle faisant désormais partie intégrante de la con-‏ 
sonne, il fixait d'une facon permanente et en loute‏ 
clarté la prononciation des mots. Quant à une nota-‏ 
tion spéciale de la voyelle a, pour laquelle l'alphabet‏ 
sémitique n'a pas fourni de signé particulier, il était‏ 
superflu de s'en préoccuper, puisque cette voyelle‏ 
était suffisamment indiquée par l'absence même de‏ 
tout autre indice vocalique. C'est ainsi que s'établit‏ 
l'habitude de prononcer avec a toutes les lettres‏ 
ariennes de forme simple, mais sans que, pour cela,‏ 
cette voyelle y füt inhérente , ainsi qu'on serait tenté de‏ 
l'imaginer au premier aspect. L'aleph lui-même con-‏ 
serve toujours son caractère de consonne qu'il a dans‏ 
les écritures sémitiques et, conformément à l'esprit‏ 
de ces écritures, toute voyelle initiale de l'alphabet‏ 
arien doit avoir l'aleph pour support, ainsi: 9 a, Ÿ à,‏ 
de, 9o, Qu. Enfin, en ce qui concerné la dis-‏ 
tinction entre les voyelles longues et les voyelles‏ 
brèves, l'alphabet arien ne semble pas avoir fait de‏ 
sérieuses tentatives pour y parvenir; c'est à son des-‏ 
cendant direct, l'aiphabet indien, que l'honneur a‏ 
été réservé d'introduire cette amélioration impor-‏ 
tante et de former ainsi, au point de vue phonétique à‏ 
l'alphabet le plus parfait du monde.‏ 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 265 


CONCLUSION. 
CARACTÈRE GÉNÉRAL ET ÂGE DK L'ALPHABET ARIEN, 


1١ اطلدد‎ de jeter un coup d'œil sur les faits paléo- 
graphiques qui viennent d'être exposés pour se con- 
vaincre que, malgré certaines apparences contraires, 
l'alphabet arien demeure foncièrement sémitique et 
araméen, aussi bien par la forme matérielle de ses 
consonnes primitives que par le mécanisme ét l'es- 
prit de sa vocalisation. Si le cadre ancien a été con- 
sidérablement élargi et l'équivoque de la pronon- 
ciation remplacée par une ordonnance fixe, d'une 
netteté considérable, cela a été exécuté d'une façon 
naturelle et parle seul principe de l'analogie. Repré- 
senter les sons analogues par des formes analogues, 
voilà ce qui constitue le procédé fécond que les 
scribes ariens ont mis en œuvre pour adapter l'al- 
phabet araméen-à l'expression adéquate dé leur . 
langue. Î n'y a pas trace de connaissance linguistique 
où grammaticale dans la méthode au moyen de la- 
quelle ils ont créé les lettres supplémentaires. La 
moindre notion réfléchie de ها‎ phonétique aryenneles 
aurait empèchés de faire dériver, par exemple, 9 À 
de 9 akeph, عاط م‎ de Ÿ ph, et $ و‎ de Y dj. Les 
études grammaticales n'existaient donc pas dans l'A- 
riancau moment où l'alphabet y fut introduit. D'autre 
part, l'élargissement de l'alphabet araméen par les 
nombreuses lettres dérivées n'a pas l'air d'être le ré- 
sujtat d'un perfectionnement lent et successif, car 
on n'imagine guère qu'on ‘ait pu écrire une phrase 


366  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883. 
prâcrite avec le seul secours des seize lettres primi- 
tives; c'aurait été absolument indéchiffrable, On peut 
dire Ja même chose au sujet de la vocalisation qui à 
du être parachevée en mème temps que le système 
des consonnes. Tout tend done à nous faire présu- 
mer que l'alphabet arien a été composé presque d'un 
seul trait et sous l'empire d'une nécessité soudaine, 
qui rendait très désirable au peuple arien la posses- 
sion dune écriture nationale. Mais la création pres- 
que instantanée d'une écriture est habituellement 
déterminée par un événement extraordinaire qui en 
fait sentir l'urgence. Or, étanthistoriquement prouvé, 
d'une part, que l'écriture cunéiforme perse était res- 
tée en usage jusqu'a Darius Codoman, le dernier des 
Achéménides; de l'autre, que les Achéménides n'ont 
fait de l'araméen la langue officielle de leur chancel- 
lerie que dans les provinces occidentales de leur em- 
. pire, il en résulte avec une entiére-certitude que la- 
raméen n'a pu pénétrer et se répandre dans l'Ariane 
qu'après la chute de cette dynastie et depuis la for- 
mation de l'empire d'Alexandre. Avec la domination 
macédonienne, l'usage de l'écriture cunéiforme Cessa 
tout d'un coup à Suse et en Perse, La barritre tom- 
bée, l'écriture araméenne pénétra dans la haute Asie, 
avec les fonctionnaires occidentaux que les conqué- 
ماسم‎ grecs entrainaient à leur suite. Le besoin d'avoir 
une écriture nationale s'était fait alors vivement son- 
tir, car l'administration grecque, excessivement pa- 
perassière, exigeait que les actes publics fussent 
rédigés soit en grec, soit dans la langue du pays, 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 267 
quelquefois dans les deux langues ensemble. Nous 
avons, à ce sujet, un exemple très instructif dans 
ce qui s'est passé en Egypte sous le régime des Pto- 
lémées. Jamais l'usage de l'écriture populaire ou dé- 
motique n'a été plus général, jumais le métier de 
scribe n'a été aussi estimé et aussi bien rémunéré. 
Tous les actes qui réclamaient une certaine publicité, 
surtout ceux qui devaient être présentés devant l'au- 
torité, n'élaient valables que lorsqu'ils étaient rédi- 
gés en grec où en égyptien. ÎLest à présumer que là 
politique macédonienne a eu, dans les provinces asia- 
tiques, les mêmes conséquences pour l'inauguration 
d'une littérature nationale parmi les populations qui 
uen n'avaient pos jusqu'alors. Ces inductions histo- 
riques sont de tout point confirmées par les faits pa- 
léographiques éxposés plus haut dans les détails les 
plus minutieux. L'analyse de Falphabet arien montre 
qu'une seule de ses lettres se rattache aux légendes 
des monnaies de Gilicie, frappées par le satrape Ma- 
2103 ) 330-م ول‎ ١ ( , mais que toutes les autres, et je fais 
abstraction de quelques formes encore plus récentes, 
coincident exactement avec les lettres araméennes des 
papyrus ptolémaiques. La création de l'alphabet en 
question est donc tout au plus contemporaine de 
l'installation de gouverneurs macédoniens dans l'A- 
riane après la mort de Darius Codoman, vers 330 
avant Jésus-Christ. 

' Je ne parle que des monnaies qui portent en caractères aru- 


méens ها‎ légende VD Masdai — Maraios, Vou l'excellente étudé de 
M .ل‎ P. Sin, intitulée Le satrape Masatos, p. 52. 





AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,‏ إل 


DEUXIÈME PARTIE. 


L'ALFHABET INDIEN. 


C'est celui dans lequel sont gravées toutes les in: 
scriptions de Piyadasi trouvées dans l'Inde propre, 
ainsi que les légendes monétaires de Pantaléon et 
d'Agathoclès, qui ont régné au delà de l'Indus. Con- 
trairement à l'écriture arienne, l'écriture indienne se 
dirige de gauche à droite et a un aspect monumen- 
tal, étant composée detraits droits et de cercles. Cet 
alphabet se distingue encore de l'alphabet de l'onest 
par une vocalisation plus parfaite qui marque les 
voyelles longues. Cependant la façon dontles voyelles 
sont indiquées est commune aux deux alphabets : ce 
soul toujours de petits traits accrochés aux con- 
sonnes, lesquelles, étant isolées, se prononcent aussi 
avec la voyelle رع‎ tout comme les consonnes ariennes. 
Les voyelles initiales, sauf deux, ont, au contraire, des 
lormes distinctes et ne sont pas chargées d'appen- 
dices vocaliques, comme c'est je cas de l'autre alpha- 
bet. Outre le système de vocalisation , Les deux alpha- 
bets ont encore en commun la lettre “ل‎ sh et plusieurs 
autres qu'on na pas jusqu'ici reconnues. لآ‎ en résulte 
que l'un a fait des emprunts à l'autre, mais il faut dé- 
aider lequel des deux est l'ainé et le plus original, 

La question relative à l'origine de l'alphabet in- 
معتل‎ a été diversement résolue: mais, à l'exception 
de M. Albrecht Weber, personne n'a essayé d'établir 


son opinion sur une sérieuse étude de paléographie 





ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 469 
comparée. Nous allons passer brièvement en revue 
les principales hypothèses émises à ce sujet et nous 
ne nous arrêterons avec quelque insistance que sur 
la tentative de M Weber qui, bien qu'inadmissible 
au fond, a fait plus que toutes les autres pour l'avan- 
cement de la solution. 


1. Origine indienne. 


Prinseps, l'ingénieux déchiffreur des inscriptions 
de Piyadasi, tint pour positif que cet alphabet était 
un produit du génie indien, [1 aflirma même que 
l'alphabet grec n'était que du dévanagari renversé, 
Inutile de dire que cette thèse est démentie par l'his- 
toire de la paléographie gréco-phénicienne, qu'on 
peut suivre sansinterruption depuis le “جر‎ siècle avant 
l'ère vulgaire, Lassen soutint également l'origine in- 
dienne du dévanagari tout en niant qu'il y eût la 
moindre parenté entre ce dernier et l'alphabet grec. 
. La même thèse a êté tout récemment défendue par 
trois indianistes anglais : MM. Dowson, M. Thomas 
et À, Cunningham, Les deux premiers savants n'ap- 
portent en faveur de leur opinion que des réflexions 
abstraites et cet aveu singulier de vouloir contrécar- 
rer la tendance que montrent certains érudits à mé- 
connaître l'originalité et la haute antiquité de la عله‎ 
vilisation indienne. M. Cunningham voit l'origine 
des lettres nugari dans des images hiéroglyphiques 
dont plusieurs se rencontreraieut aussi dans les hié- 
roglyphes égyptiens et dans les cunéiformes archaïques 
des Accadiens, Ainsi, par exemple, l'image de deux 


LES LE),‏ غير 4ك 


Se D ف"‎ 


À mn À هر‎ 





270  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885. 

pieds en attitude de marche aurait formé la lettre g 
parce que ga est la racine sanscrite qui signifie u mar- 
cher». Pareillement, la lettre kh aurait pour hiéro- 
glyphe primitif une bèche parce que khan signifie 
“creuser n; من‎ représentant une cavité viendrait de 
gagan u voute céleste» ou de qaphe, guha « cave”; ya 
serait la yoni ou bien viendrait de ja, yava «orge»; 
cha dériverait de chatra « parapluie » et ainsi de suite. 
Un pareil système est si commode qu'on pourrait 
l'appliquerau premier alphabet venu, qui deviendrait 
ainsi da production spontanée du peuple chez lequel 
il se trouve, malgré ما‎ protestation de l'histoire et 
du bon sens. Mais M. Cunningham préfère les In- 
diens et il les gratiñie d'un alphabet national. La 
science n'a rien à voir aux كفرع لاهلا‎ plus ou moins 
intéressées qu'on distribue à telle ou telle race hu- 
maine; mais ce qui est plus curieux, c'est que Fab. 
sence de tout monument à hiéroglyphes, dans l'Inde, 
inquiète cependant M. Cunningham. Pour écarter 
cette objection qu'il qualifie lui-même de « formi- 
dable», ilne produit qu'un seul monument, savoir 
un sceau trouvé à Harapa dans le Pendjäb et portant 
la légende Lachmiya. Malheureusement, tous ceux 
qui ne sont pas aussi complaisants que l'auteur n'y 
voient ni bêche, ni parapluie, ni n'importe queélautre 
hiéroglyphe, La légende est d'ailleurs indistinete et 
la forme des lettres lisibles est sans aucun doute plus 
récente que celle des inscriptions de Piyadasi, 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 471 


+. Origine dravidienne. 


Gette origine est supposce par M E. Thomas. 
D'après lui, les Aryens n'ont jamais inventé un al- 
phabet pour leur idiome, mais ils ont toujours em- 
prunté l'écriture et la civilisation des peuples au mi: 
lieu desquels ils s'établirent après leur migration. Le 
dévanagari a été introduit chez les Dravidiens de 
linde méridionale par des envahisseurs seythiques 
qui avaient précédé les Aryens védiques. L'écriture ب‎ 
mventée en principe pour exprimer une langue tou- 
raño-dravidienne, fut adaptée plus tard à l'expression 
de Fa langue sanscrite. Get auteur attribue le progrès 
réalisé par ja grammaire et la littérature sanscrites à 
l'alphabet du nord, que les envahisseurs aryens de 
Fade auraient tiré d'un type phénicien très archaïque 
et répandu rapidement par l'usage commode de Te 
corce du bouleau. 

M. Burnell, dont la mort récente est une perte 
iwréparable pour la paléographie indienne du sud, 
n'eut pas de peine à démontrer la fragilité de cette 
théorie. L'origine dravidienne du dévanagari, dit-il 
avec raison, serait seulement possible à ها‎ condition 
que l'alphabet spécial du sud, le vatteluttu, en fût 
le prototype. Celui-ci, étant notoirement une ex- 
pression imparfaite du système phonétique des lan- 
_gues dravidiennes , ne peut pas être une création in- 
digène, mais un emprunt fait à un autre peuple. Une 
autre dificulté également insurmontable, est l'ab- 
sence de toute trace, dans l'Inde méridionale , d'une 


5 Ze À à À Se ا‎ a 
LL 4 9 8 5 007 ff 
١ 3-3 


372  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
écriture antérieure au vatteluttu. Tous les monu- 
ments écrits, que l'on connaît jusqu'à ce Jour, attes- 
tent l'invasion successive, dans le sud, de brahmanes 
et de bouddhistes apportant avec eux des alphabets 
plus parfaits, qui s'établissent à côté du vatteluttu et 
finissent par le supplanter. 11 est surtout digne de 
remarque que ce dernier alphabet n'a jamais pos- 
sedé des signes particuliers pour exprimer les lettres 
sonores g, أن‎ b, ete, ce qui aurait dû exister si la 
théorie de M. Thomas était exacte. Nous n'y ajou- 
tons qu'un seul mot, c'est que l'idée émise par 
M. Thomas sur l'origine phénicienne de l'alphabet 
arien est tout aussi imaginaire que sa théorie dravi- 
dienne, L'origine araméenne de l'écriture du nord- 
ouest, entrevue par MM. Weber et Burnell, est dé- 
un fait incontestable. 


3. Origine himyaritique, 


Les traits communs aux alphabets éthiopico-him- 
yaritique et indien, comme la direction de gauche 
4 droite, la notation des voyelles, l'inhérence de ln 
voyelle «, et surtout la forme matérielle de plu- 
sieurs lettres, avaient déjà fait supposer à sir W. Jones 
(Asiatic Review, t. III, 4} que l'écriture éthiopienne 
s'était développée sous l'influence indienne, Gette 
opinion, adoptée en partie par M. Lepsius, a été for- 
tement combattue par Ropp, qui ramena les simili- 
tudes en question à l'origine sémitique commune des 
deux alphabets. Rodiger, Gesenius et M. .طلخ‎ Weber 


se sont ralliés à cette opinion. L'idée que Fancien 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 273 
éthiopien ou himyaritique ait été la source de l'écri- 
ture indienne, est défendue par M. François Lenor- 
mant, dans son grand ouvrage sur la propagation de 
l'alphabet phénicien. Ces écritures formeraient se- 
lon lui le tronc indo-homérite, caractérisé par l'ap- 
parition d'un nouveau principe, la notation des sons 
VOCaux au moyen d'appendices conventionnels qui 
sattachent à la figure de lu éonsonne ét en modi- 
lient quelquefois assez notablement la forme, M. Le- 
normantma pas encore donné la démonstration de 
sa thèse!; mais, en attendant , on ne conçoit guère la 
possibilité de rapprocher deux systèmes de notation 
si différents qui sont séparés l'un de l'autre par un 
intervalle d'au moins sept siècles; car la vocalisation 
éthiopienne n'est, en aucun cas, antérieure au ry"siècle 
après Jésus-Christ. On a vu dans la première partie 
de cette étude que les appendices vocaux ariens, si 
intimement liés aux appendicés indiens, loin d'être 
conventionnels, représentent en réalité des matres lec- 
Ponm plus ou moins réduites. Quant à la prétendue 
inhérence de la voyelle a à la consonne, dans la vo- 
calisation indienne, on a vu plus haut que c'est une 
illusion : la vérité est que cette voyelle n'est pas no- 
tée du tout, et cela, par cette raison péremptoire, 
que, dans l'alphabet qui lui servait de modèle, l'al- 
Phabet araméen, ln voyelle ن‎ n'avait pas de mater 


١ Au moment où j'écrivais ce mémoire (en à 884), la science n'avait 
pas encore perdu M. Lenormant. La thèse du savant régretié a té 
réprise et développée par ML Taylor dans son ouvrage intitulée The 


Alphabet, 


374  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
lectionis particulière. Enfin, la ressemblance entre les 
“écritures himyaritique et indienne se borne, en réa- 
lité, aux trois lettres suivantes : D b,1 يو‎ 14, lettres 
qui, la première exceptée, sont en même temps phé- 
niciennes. J'ai à peine besoin d'ajouter que la direction 
de gauche à droite de l'écriture indienne ne peut être 
attribuée à une influence himyaritique, attendu que, 
d'une part, l'écriture himyaritiquecommence toujours 
parse diriger de droite à gauche et ne permet la direc- 
tion inverse quedans les lignes paires ou boustrophé- 
don; d'autre part, la direction de gauche à droite de 
l'écriture éthiopienne elle-même est un fait relative- 
ment moderne el a été réalisé sous l'influence du grec. 


ñ. Origine cunétiforme, 

Nous enregistrons pour mémoire la thèse que 
M. Deccke a tenté de soutenir dans le Journal asia- 
tique de l'Allemagne et qui est le pendant d'une autre 
thèse du même auteur sur l'alphabet phénicien. Se- 
lon M. Deecke, les écritures séoitiques se compose 
raient de deux alphabets, l'alphabet phénicien au 
nord, l'alphabet himyaritique au sud. Ces deux al- 
phabets dériveraient parallèlement des cunéiformes 
eursifs de Ninive. L'écriture indienne viendrait égale- 
ment quoique d'une façon indépendante, de la même 
espioe de cunéiformes ninivites. Le-défaut de mé- 
thode ainsi que l'inesactitude matérielle de la plupart 
de ses comparaisons est tellement évident, que nous - 
croyons pouvoir NOUS dispenser de discutercettethèse, 
malgré l'autorité du recueil où elle a été publiée, 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 275 


5, Origine grecque. 

Prinseps avait annoncé que quinze lettres dévana- 
gari ressemblaient à autant de lettres grecques ren- 
versées et en avait conclu que l'alphabet grec venait 
de linde, Ces similitudes servirent d'argument à 
Ottfried Müller pour tirer la conclusion contraire, Si 
la parenté, dit-il, du vieux nagari avec l'écriture grec- 
que est assez étroite pour qu'on ne puisse l'expliquer 
par une dérivation commune du phénicien, on est 
forcément amené à conclure que ce sont les Grecs 
qui ont apporté cet alphabet aux Indiens, et que, 
par conséquent, l'écriture divine des Brahmanes n'est 
pas antérieure à Alexandre. L'argumentation était 
irréprochable, mais comme le fond de la comparai- 
son était singulièrement exagéré et qu'en outre elle 
ne rendait pas compte de la notation vocale, cette 
conjecture fut bientôt écartée comme nulle et non 
dvenueé, 


6. Origine gréco-phénicienne. 


M. Cunningham mentionne cette opinion comme 
ayant Été émise par le docteur .ل‎ Wilson, de Bombay. 
J'ignore si ce savant a fuit une tentative sérieuse pour 
démontrer sa thèse, En tout cas, elle doit s'appuyer 
sur d'autres considérations que celles qui ont pour 
base l'épigraphie, attendu que la juxtaposition d'élé- 
ments grecs et d'éléments phéniciens dans. l'Inde 


constitue un singulier anachronisme. Nous pouvons 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ وح 
chercher à‏ مدع donc laisser cette hypothèse de côté‏ 
en connaitre les détails.‏ 


7. Origine phénicienne. 


Nous arrivons enfin à la dissertation de M. Alb. 
Weber, la seule étude vraiment scientifique qu'on ait 
jamais consacrée à l'écriture indienne, M. Weber 
cherche l'origine du dévanagari dans l'alphabet phé- 
nicien et dans ce but il compare, en premier lieu, les 
caractères phéniciens d'après la table de Gesenius, 
en second lieu et subsidiairement , les alphabets italo- 
grecs et himyaritiques. Le résultat qu'il obtient est 
que Les vingt-deux consonnes phéniciennes sont toutes 
passées dans l'alphabet indien; les autres consonnes, 
propres à celui-ci, au nombre de dix, ainsi que les 
signes de l'anusväraet du visarga, dérivent des lettres 
primaires au moyen de légères modifications. Gette 
, formation s'applique aussi à la voyelle initiale 1 qui 
vient de بم‎ Il va sans dire que M. Weber ne néglige 
vien pour établir chaque détail de son énoncé sur 
des comparaisons nombreuses et bien choisies; nous 
le reconnaissons hautement. Cependant, malgré la 
valeur incontestable de la démonstration du savant 
indinniste, nous ne saurions aucunement nous ral- 
lier à ses conclusions. C'est que, au moment où il à 
écrit son mémoire, la paléographie sémitique était à 
peine née et que, par suite, bien des choses qui pa- 
raissaient possibles et même probables alors, dispa- 
raissent aujourd'hui devant les connaissances plus 
exactes auxquelles nous ont initiés les monuments 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 977 
originaux découverts depuis lors dans diverses con- 
trées du monde sémitique. | 

Le vice capital des comparaisons dont il s'agit 
consiste en ce que les lettres phéniciennes qui leur 
servent de base appartiennent à différentes époques 
et à différentes régions. Ainsi, par exemple, les lettres 
qui figurent sur li première colonne de la table de 
M. Weber réunissent pêle-mêle des formes propres 
aux inscriptions de Chypre, de Grèce, de Carthage, 
voire des formes néo-puniques qui ne se rencontrent 
pas en dehors dé la Numidie. Ge double défaut est 
encore plus sensible dansle rapprochement des écri- 
tures gréco-faliotes et himyaritique, si différentes 
d'âge et de génie. Et cependant, l'alphabet introduit 
dans linde ne peutvenir des quatre coins du monde 
à la fois, ni se composer de fragments appartenant 
à tous les âges. [y à plus: malgré ذا‎ latitude qu'une 
diversité pareille de formes oflre à la ب لامكل تسمه‎ 
il reste assez dé lettres dont toutes les complaisances 
imaginables ne sauraient retrouver les types phéni- 
ciens; ce sont les lettres À a, pd, à vw, FRE où à 
ds,lr, T sh, c'est-à-dire plus du tiers عل‎ l'alphabet. 

En second lieu, ta comparaison réciproque de 
lettres puisées à deux alphabets différents n'aboutit 
4 un résultat solide qu'à la condition que la simi- 
litude de forme”soit accompagnée de la similitude 
de puissance phonétique. Il paraît inimaginable 可 De 
les lettres qui passent d'un alphabet à un autre expri- 
ment dans la nouvelle écriture autre chose que leurs 


Fi. 14 


1 


18 11 و وساتط مي -صجوم لسوج إزار يوم 


378 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

sons natifs ou des sons rapprochés. Aussi voyons- 
nous, par exemple, les nombreux alphabets euro- 
péens, dérivés soit du grec soit du latin, conser- 
ver présque sans modification la, valeur’ des lettres 
de l'alphabet modèle; par eillement, pour citer un 
exemple d'une écriture orientale, les lettres coptes 
4, x, 6,2, transférées en arménien sous la forme 
J,%4,$, gardent à peu près leur prononciation na- 
tive. Dans la table de M. Weber cette condition essen- 
tielle est souvent perdue de vue; on y voit identifiés 
le he (palmyrénien) avec l'a, Le sain avec le € ÿ, le 
het avec le 可 c, le ‘ain avec le b €, Les coude avec le 
F jh. Encore moins estil possible d'admettre que 
le لل‎ jh renversé soit devenu غ1‎ h ny palatal. En un 
mot, les comparaisons que nous discutons se bornent 
en partie à la forme extérieure des signes et, par con- 
séquent, elles sont très insuffisantes pour trancher la 
question d'origine. 

Mais voici un nouveau fait digne de remarque. 
Quand on défalque les huit lettres a, رس رك‎ k,s,r,sh, 
à cause de leur dissimilitude matérielle, et lus quatre 
lettres j, c, €, jh, comme entachées de dissimilitude 
phonétique, il reste encore dans la table de M. Weber 
dix lettres, savoir رو‎ d, به‎ th, y, |, m, n,p, qui coïn- 
‘cident passablement dans l'alphabet indien et dans 
‘divers alphabets phéniciens de l'époque gréco-ro- 
maine. Pour la thèse indo-phénicienne, ce résultat . 


‘fuelque incomplet qu'il soit, aurait encore un cer- 
tain poids, Malheureusement, à l'époque greco-ro- 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 270 
maine , le phénicien est partout remplacé par les éeri- 
tures araméennes et ne se conserve que dans 3 
Phénicie propre et dans les colonies de l'ouest. Pour 
admettre des influences phéniciennes sur l'Inde, il 
faudrait remonter à l'époque de la prospérité coloniale 
dé la Phénicie, à l'âge de Salomon et à la navigation 
de la mer Rouge par les flottes hébréo-phéniciennes : 
or, si l'on prend comme base de comparaison lal- 
phabet du roi Méscha' ou celui des anciennes patères 
de Chypre, qui ne sont pas très éloignés de ladite 
époque, les similitudes de forme entre les lettres 
phéniciennes et indiennes diminuent au lieu d'aug- 


menter, En phénicien archaïque, les lettres we, yod, 


mem, ,مدنا‎ figurées respectivement 4, 757 x. ou 
+, ne ressemblent plus en rien aux formes indiennes 
3 )] ١١ وبل‎ 8, À: de sorte que les similitudes réelles, 


et encore non sains quelque efTort, se réduiraient 


اذا 


à trois lettres seulement, savoir, aux lettres A 不 me 
A dalet, Ÿ thét, que rappellent les formes indiennes 
N ,و‎ D dh, © th. Mais comment admettre sans dif- 
١ a l'A 天 sf 
liculté que ces trois lettres seulernent aient été tirées 
par exception d'un alphabet éloigné, tandis que toutes 
les autres ont été emprunttes à une source voisine 
et araméenne | Cette c onsidération suffirait déjà pour 
faire sentir la nécessité d'une auire ex plication ; toute 
fais, afin de donner plus de solidité à notre démons- 
tration , nous continuerons, jusqu ‘a ce que nous ayons 
produit la preuve contraire, à regarder les trois lettres 


19: 


980  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
en question comme des caractères en apparence phé- 
niciens. 

Avant d'aller plus loin, il sera bon de résumer les 
résullals sommaires qui ressortent des considérations 
qui précédent. 


1 L'alphabet mdien ne contient que trois lettres 
de forme analogue au phénicien; 

Il contient su contraire un nombre considé-‏ "و 
rable de caractères purement araméens;‏ 

3" Quelques lettres, en petit nombre, revétent des 
formes encore inexpliquées ; : 


4 Toutes les autres ont été produites au moyen 
de différenciation et de dérivation postérieure. 


RAPPONT MUTUEL DES ALPHARETS DE MITADASI, 


Ayant écarté les hypothèses de nos devanciers, 
nous allons démontrer la solution que nons propo- 
sons nousmême, solution qui rattache le gros de 
l'alphabet indien à un type araméen plus ou moins 
transformé. Comme l'écriture araméenne n'a pu 
être introduite dans l'Inde que par la voie de terre 
et à travers l'Ariane, on se convainc bientôt que 
le type en question ne peut être autre que celui- 
ذا‎ même qui fait le fond de l'alphabet arien. Mais 
pour déterminer lequel de ces alphabets est le plus 
ancien et lequel a emprunté à l'autre, 1 n'y a que 
deux moyens eflicaces: d'abord analyser dans les dé- 
tails les plus minutieux les éléments communs: puis 


ESSAI SÛR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 281 
établir dans lequel des deux la notation précise des 
consonnes et des voyelles montre le plus de suite ou, 
s'explique عا‎ plus facilement, | | 

LES ÉLÉMENTS COMMUNS AUX DEUX ALPHABETS. 

Jusqu'à présent on croyait que la lettre 4 seul 
lait commune aux deux alphabets. Un examen at- 
tentif y ajoute les quatre lettres suivantes : À jh, r d, 
h ay, Lu. La forme du لإ‎ jhindienrappelle distincte- 
ment celle du لا‎ j arien; les valeurs phonétiques de 
ces lettres sont tellement rapprochées qu'il est impos- 
sible de les séparer l'une de l'autre. Une identité pres- 
que complète de forme et de prononciation réunit 
également le À d cérébral indien au )d pulatal معي‎ 
Le h ny indien n'est visiblement que le . ny arion 
renversé et mieux équilibré, Enfm, il est difficile de 
nier que le | 4 indien soit identique avec le 7 varien 
renversé. La circonstance que, dans l'un de ces 村- 
phabets, cetté lettre fonctionne comme voyelle el 
dans l'autre comme consonne, n'en saurait Fire mé. 
connaître l'identité primitive, une double fonction 
analogue étant aussi dévolue à TV latin et au ww sé- 
mitique. 

Outre ces cinq lettres, dont l'une sert de voyelleini- 
tiale, les deux alphabets, ainsi qu'ilest dit plus haut, 
ont cela de commun que la notation des voyelles, 
dans l'intérieur des” mots, est réalisée au IOVen 
de petits traits accrochés aux consonnes. Sans par- 
venir à une identité parfaite, la parenté mutuelle 
est trop étroite pour qu'on puisse l'attribuer au ha 








AOÛT-SEPTEMBRE -OCTOBRE 1885.‏ 0ت 


sard Dans l'une comme dans l'autre de ces écri- 
tures, le mème trait marque les voyelles m etu, sui- 
vant qu'il est suspendu à l'apice ou au pied ملعل‎ 
lettre, Semblablement, le trait de la voyelle م‎ ‘a 
son siège dans'la partie supérieure de la consonne, 
La seule différénce notable consiste en ceci, que 
la barre de li indien ne traverse pas son support, 
comme le fait l'écriture arienne, et est ainsi réduite 


à la forme d'un petit trait surmontant toujours 13 


consonne, absolument comme la première moitié 
de li arien. Pour la voyelle a, les deux alphabets 
sont de nouveau d'accord à ne la noter par au- 


marque extérieure, mais à la sous-entendre.‏ عستت 


chaque fois que la consonne ne porte pas de اندها‎ 
vocalique. 11 y a enfin un dernier accord fort remar- 
quable entre les écritures que nous étudions. en ce 


qui concerne l'habitude de réunir deux consonnes 
ensemble صن‎ les superposant l une àl'autre. Exem ples : 


arien % dhra,  rva; indien, ya, بل‎ sta, etc. 
En un mot, la parenté des deux alphabets se ré- 


vèle d'une manière évidente dans les traits communs 


que voici : 
1° La possession des caractères qui expriment les 
sons sk, j (jh), d (d), ny, ur. | 


2" La notation des voyelles au moyen d'appen 
dices en formé de petits traits. 


à La superposition des leltres d'une méme syllahe. 


— 





ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 283 


DÉMONSTRATION DE LA FLIONITÉ DE L'ALPHABET ANIEX. 
Lesanalôgies que nous venons de signaler sont trop | 
nombreuses éttrop fondamentales pour ne pas exclure 
toute idée de rencontre fortuite. 11 est incontestable 
qu'elles viennent d'une source unique. Mais quelle est 
cette source De prime abord on pense à l'alphabet 
araméen qui est le type commun des deux alphabets ; 
mais la plus légère réflexion ne tarde pas à montrer 
qu'iln'enest rien. En eflet , trois des quatre consonnes 
communes, savoir j (jh), d, ny, expriment des sons 
particuliers aux Ario-Indiens et sont inconnues aux 
Araméens; elles ne peuvent donc pas être venues du 
dehors, mais elles doivent avoir leur source dans l'in: 
térieur même des alphabets dé cette région. Pareille- 
ment, le procédé qui consiste à suspendre les voyelles 
aux consonnes où à superposer les consonnes les unes 
aux autres, est purement ario-indien, et ne se re- 
trouve. pas dans le type araméen. Il devient ainsi évi- 
dent que les éléments précités ont été empruntés par 
l'un de ces alphabets à l'autre, et que le vrai pro- 
blème consiste à établir auquel appartient la prio- 
.فاك‎ La question ainsi posée, la réponse n'est pas 
douteuse, car la priorité de l'alphabet arien, SOUS Ce 
rapport, peut être démontrée par les considérations 
suivantes : 


1“ Lhabitude de faire des emprunts à l'alphabet 
arien est chez les Indiens un fait avéré. Ainsi les 
chiffres indiens archaîques de quatre à neuf sont 


38à AOÛT-SÉPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

formés des lettres ariénnes اع‎ ch, F P, Pe, M $, 
؟ ,نا با‎ n, initiales des noms de nombre respectifs 
en prâcrit, tandis que rien ne témoigne jusqu'à pré- 


sent que les Ariens aient empruntés quoi que ce soit 
à l'alphabet indien. 


2° L'emploi de la lettre 4 est dans l'alphabet in- 
dien extrémement flottant etsoumis à de nombreuses 
hésitations. M. Senart a parfaitement démontré 
que le 4 de Khalsi n'est rien de plus qu'un signe 
équivalant purement. et simplement à .يل‎ etquil 
exprime à titre égal ها‎ silllante unique du präcrit. 
Nous voilà en face d'une lettre arienne bien déter- 
ininée qui passe du nord au sud, où elle forme un 
doublet vague et superflu. La valeur du 4 comme 
sifllante cérébrale serait du reste tout à fait inexpli- 
cable, si cette lettre venait de l'Inde au lieu de venir 
immédiatement de l'alphabet arien, où elle forme 
une consonne chuintante et fondamentale. 

3° En ce qui concerne les quatre letires P jh, 1 d, 
hay, Lu, leur origine arienne éclate évalement avec 
la plus grande évidence. Déjà par leur puissance pho- 
nétique seule , elles s'annoncent comme des lettres de 
formation secondaire tirées de lettres primitives ex- 
primant dès consonnes simples. Or, les lettres pri- 
mitives existent effectivement dans l'écriture narienne , 
soit sous leur forme araméenne comme ا‎ 1 0 

١ Cette béttre-chilfré se trouve déja dans les inscriptions de Piya- 


dasi, privée de sil demmi-cerde et presentani la forme d'un: 3 ta: 
chinée, X, Forme qui l'empêche d'étre confondus avec Le +, k 


ESSAI SUR L'ONGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 285 
71, soit sous une forme secondaire mais transpa- 
rente comme le S ny: Dans l'alphabet indien, au 
contraire, lesdites lettres demeurent entitrement i50- 
lées et ne peuvent être ramenées à aucun type imä- 
ginable. Pourquoi? évidemment parce qu'elles n'y 
forment qu'un élément étranger introduit dé toutes 
pièces par ع1‎ hasard des emprunts dans un milieu 由 全 
férent. 


Enfin, une dernière preuve, ot des plus con-‏ كنز 
cluantes, de la priorité de l'alphabet arien, résulte de‏ 
la notation des voyelles. Dans le système du notd,‏ 
tout est clair ét naturel. Les deux lettres faibles y et‏ 
produisent chacune deux voyelles internes appa-‏ مد 
réntées : il, ecto,u, pendant que, conformément‏ 
à l'esprit de l'écriture mère, les voyelles initiales ont‏ 
toujours l'aleph pour support. Contrairement à cela,‏ 
vocalisation indienne, considérée en elle-même,‏ ذا 
est pleine d'obscurité et d'inconséquence, Les deux‏ 
classes de voyelles qui se distinguent par leur posi-‏ 
tion relative. soit en haut soit en bas de la consonne,‏ 
n'ont le moindre rapport de forme, ni avec les lettres‏ 
v'auxquelles elles devaient se rattacher, ni‏ & ان :ز يل 
avec toute autre lettre qui aurait pu leur donner nais-‏ 
sance, Les voyelles initiales montrent en apparence‏ 
une agglomération de trois éléments sans cohésion‏ 
entre eux, savoir Ha, be, et Lu: car ainsi que l'a‏ 
déj vu M. Weber, les voyelles 。 1 et 1 5 sont fo‏ 
mées subsidiairement des deux dernières. Un tel‏ 
de logique montre bien que ln‏ اه manque de suite‏ 








#86  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
notation vocalique de l'écriture indienne n'y est pas 
originale mais empruntée au système arien, où elle 
est en situation, conséquente et d'une clarté parfaite. 

Le fait que l'alphabet indien a puisé plusieurs de 
ses éléments dans l'alphabet septentrional, nous met 
en mesure d'expliquer la genèse de deux signes indiens 
très importants, mais dont la forme est tellement 
réduite qu'on serait tenté de les considérer comme 
des marques arbitraires. Le premier est l'appendice 2 
qui, surmontant les consonnes, exprime je son r : 
ع‎ pr, &sr, 8 ur ou ro, et qui ne saurait venir dur 
indien qui a la forme d'une ligne verticale, |. Aucun 
doute n'est possible : c'est bien le 7 ع‎ arien, très ra 
petissé, qui a été emprunté par les scribes du sud, Le 
second est je pen ee: dans l'écriture indienne, 
marque l'anusvare, 72 tout me fait croire que c'est la 
dernière réduction Fi ذا‎ ligne inférieure du  m 
arien, restée seule après l'élimination du demi-cercle 
supérieur, On sait que, dans plusieurs autres inscorip- 
tions, la ligne est également réduite à un point. Chose 
curieuse, la forme presque intacte s'en est con- 
servée dans le signe ” (anunaika) qui marque la na- 
salisation de la consonne en dévanagari et où le point 
seul a été déplacé. Toutes ces considérations réunies 
permettent done d'affirmer que les emprunts maté- 
riels faits par les Indiens à l'alphabet du nord com- 
prennent en réalité sept lettres : sh, 7, d,nÿ,#,r, m!, 
Quant au mode de fonctionnement, il est tout entier 


١ PL Il: A, 





CR. NL" PORTO N ARS | 


M sh 
0 
١ 

7 


FL x. 


UE 
7 /,. M : في"‎ ١١ لاقم‎ 
ET nf é4 rer 











ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 247 
calqué sur celui de l'écriture septentrionale, et les 
innovations sy bornent à la notation des voyelles. 
longues. 


LES ÉLÉMENTS ABAMÉESNS DE L'ALPHABET INDLEN | +. 


Les éléments originaires de l'alphabet du nord 
étant maintenant exactement définis, nous procéde- 
rons à dégager de l'écriture indienne ceux qui sont 
directement. empruntés à l'alphabet araméen, type 
commun des deux systèmes graphiques de Piyadusi. 
Ces éléments nous sont déjà connus en partie par 
l'analyse que nous avons faite de l'alphabet du nord. 
Nous avons aussi relevé à cette occasion que, lorsque 
les lettres araméennes avaient deux formes, les Ario- 
Indiens emprantaient tantôt l'une, tantôt l'autre, sui- 
vaut ja convenance de leur écriture. En ce qui éon- 
cerne tout particulièrement, l'alphabet indien , voie 
les lettres qu'il a tirées de l'alphabet araméen. 

Yod, Ainsi qu'il est dit plus haut, de yod dés pa- 
pyrus 'ل‎ Égypte se présente sous les deux formes sui- 
vantes; 3 el À. La dernitre est passée sans aucune 
modification dans l'alphabet arien, tandis que la pre- 
mière a été choisie par les scribes indiens, Ceux-ci 
l'ont seulement couchée sur le dos et prolongé le trait 
du milieu, ainsi : 证 je. Certains seribes substituent 
au demi cercle unique deux demi-cereles minuscules 
s'unissant à la base du trait moyen; de Ki, la forme 
secondaire mais plus usitée ميل‎ 


' PL, B 





288 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 18845. 

Kaf. Le 4 | araméen tourné à droite, conformé- 
ment à la direction de l'écrituré indienne, coineide 
exactement avec le À jh. Pour l'en distinguer, on a 
laissé tomber le trait de droite et prolongé le trait 
horizontal vers la gauche afin d'établir un équilibre. 
On a ainsi abouti à la forme + ka. 

Lamed. Le lamed araméen, L, n'a subi aucune 
modification, il a été seulement tourné dans le sens 
de l'écriture indienne, .لد بل‎ 

Mem. La genèse du 8 nt indien a été exactement 
expliquée par M. Wéber, C'est le & m araméen dont 
les traits inférieurs ont été réunis ensemble. 

Pé. La lettre araméenne 1 a été renversée en in- 
dien, ريا‎ mais elle n'a été l'objet d'aucune mntilation. 

Réseh. La forme du résch araméen adoptée par les 
scribes indiens ressemblait à un gros trait vertical 
un peu tremblant. La forme indienne | n'en diffère 
que par une attitude plus équilibrée, 

Sehin. La siflanté unique du prâcrit ést copiée sur 
le # des papyrus, dont le trait moyen est oblique- 
ment suspendu au côté gauche, En traçant d'un trait 
la première moitié de la lettre ainsi : L, et en ratta- 
chant au côté gauche le quart de cercle restant, les 


scribes indieus ont obtenu la forme d, ىا‎ . 
Ti. Cette lettre araméenne h. quelque peu ré- 


gularisée, a donné sans modilication aucune Le À 『 
indien. 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 389 

Les huit lettres aramééennes qui précédent ont aussi 
été adoptées dans l'alphabet arien ; mais la, ellesontété 
traitées d'une manière différente, où bien introduites 
sous une autre forme. Ainsi les lettres را‎ lamed, % 
schan, À lé apparaissent presque intactes en indien 
et considérablement modiñées en arien, Semblable- 
ment, les léttres & mém et 1 pé sont mieux conser- 
vées sous leurs formes indiennes 8, L que sous 
celles de l'alphabet du nord, #, ,م‎ Pour la lettre 4 
kaf, les modifications qu'elle subit dans chacun de 
ces alphabets n'en affectent pas les mêmes parties. 
Enfin, les lettres yod et résch ont effectué leur intro- 
duetion dans l'écriture arienne sous une forme qui 
n'était pas tout à fait identique avec celle qui fut choi- 
sie par les scribes indiens. Le tableau ci-dessous fera 
mieux voir la différence des deux procédés. 0 


ANIEN. ] 0 Anamées. | INDIEN. 
| 
#3 9 “رلك ريلك | عر‎ 
Fa ad 

(BH) h 4 4 kaf LH) F4 
(9): L عدا‎ J,lJ! 
Œ) 8 م‎ - mêm ع8‎ 
(PP م‎ 1 pô LL 
了 r 7 résch 05 
T° ch | اع “نا‎ dr. 
了 1 L réa À 1. 


“290 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 


L 


LES ÉLÉMENTS D'APPANENCE POÉNICIENXE. 


On a vu plus hant que trois lettres rappellent dans 
l'alphabet indien des formes véritablement phéni- 


ciennes. En effet, entre les signes indiens À 4, D dh, 
© th et les caractères À gimel, À ,لماو‎ © thét du 
phénicien archaïque, la coïncidence est frappante et 
indéniable, Cependant , de graves et nombreuses con- 
sidérations s'opposent absolument à l'identification de 
ces deux éléments, J'ai déjà signalé ci-dessus combien 
il est invraisemblable d'admettre que es Indiens 
aient üré ces trois lettres d'un alphabet éloigné qui 
n'était usité à ce moment dans aucun des pays envi- 
ronnants. Ge n'est pas tout : un pareil emprunt, em- 
éore possible sinon probable dans la haute antiquité 
où les léttres dont ils s'agit avaient les formés que 
nous venons de tracer, devient tout à fait inimagi- 
nable à l'époque vers laquelle les nombreux caractères 
araméens dont se compose l'alphabet de l'Inde nous 
conduisent forcément. Or, à l'époque relativement 
tardive de kiprédominance de l'écriture proprement 
araméenne, le dalét phénicien s'était augmenté d'une 
courte haste 4 et le شل‎ avait ouvert son sommet 

de telle sorte qu'ils ne ressemblatent plusaux lettres in- 
diennes correspondantes. Il ést donc matériellehent 
impossible de rattacher ces deux écritures géographi- 
quement séparées, dont la ressemblance réelle se 
borne à la seule lettre À .و‎ D'autre part, on est égale- 


ment peu fondé à supposerque cestrois lettres se soient 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 291 
par hasard conservées, sous la forme du phénicien an- 
tique, dèsune époque reculée : d'abord, parce qu'une 
pareille conservation fortuite d'un petit nombre de 
lettres, au milieu d'une immense majorité qui porte 
la trace de gravesmodifcations, est contraire à toutes 
les analogies paléographiques; puis, parce qu'un dé- 
veloppement identique de l'écriture phénicienne en 
Syrie et dans l'Inde est Lout à fait inimaginable; en- 
fin. parce qu'une telle hypothèse supposerait l'exis- 
tence, dans llode, d'une forme d'écriture antérieure 
à celle de Piyadasi, existence que les recherches les 
plas consciencieuses ont démentie d'une manière 
absolue. 

Le problème que nous disculons peut done être 
formulé comme il suit : trois lettres de l'alphabet 
indo-araméen sont matériellement identiques au phé- 
nicien archaîqué sans, toutefois, venir de la Phéai- 
cie; d'où viennent-elles ? Mais dés que la question 
est ainsi posée, elle est aussitôt résolue; on se re- 
porte naturellement et sans le moindre efort à l'al- 
phabet grec qui remplit toutes les conditions; car 
d'une part, il se compose de lettres phéniciennes à 
formes très archaïîques, de l'autre, il était pendant 
plusieurs sièeles usité comme écriture officielle et sa- 
vante dans toutes les anciennes provinces perses el 
dans l'Inde elle-même, à côte des alphabets ara- 
méens qui formaient le gros des écritures populaires 
dans ces éontrées. Effectivement, le © théta grec 
coincide entièrement avec le © th indien, tandis 
que le À و‎ indien correspond exactement au F grec 








ME 
用 


999 : AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
incliné: la similitude entre la lettre indienne D dh 
et le A grec n'est pas moins évidente, On verra tout 
à l'heure que cés lettres ne sont pas les seules que 
les Indiens aient empruntées aux Grecs 


ÉLÉMENTS À FORMES ORSQUILES ET ISOLÉES. 


Quand on laisse de côte les lettres expliquées jus- 
qu'ici, il reste un groupe de huit letires isolées dont 
les formes ne paraissent se rapporter à rien de ce qui 
nous est connu dans un autre alphabet : ce sont les 
consonnes © b, à v, €j, de, kh, L'uct les 
voyelles H a et D .م‎ Je me réserve de traiter des deux 
dernières dans le paragraphe consacré aux voyelles. 
Quant aux six consonnes qui précédent, plusieurs 
d'entre elles ont une nombreuse descendance et sont 
pur conséquent des éléments très importants; on 
se demande s'il ne faut pas les regarder comme ayant 
نان‎ créées tout d'une pièce par les scribes indiens, En 
réfléchissant quelque peu, on trouve pourtant cette 
conjecture très improbable, En principe, l'idée d'une 
invention arbitraire est exclue de la palcographie, 
laquelle n'admet que les développements réguliers 
d'untypéantérieur,et, en effet, j'espère le démontrer 
plus loin, les lettres d,-€, d et 1 appartiennent à 
des formations de second ou de troisième degré: 口 


al 工 nseujlesdoiventatre considérées comme primiti- 
ves, la première, paree qu'elle exprime une COnsOnna 
fondamentale; la seconde, quoique représentant un 
son particulièrement ario-indlien, paree qu'il est im- 


ESSAI SÛR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 295 
possible de la ramener à un type propre aux مث‎ 
tures de ces peuples, Ceci établi, on comprendra 
facilement que ces lettres problématiques doivent 
venir l'une et l'antre d'un mème alphabet, notam- 
“ment d'un des alphabets auxquels l'écriture a déjà 
fait d'autres emprunts. Nous repoussons donc sans 
plus de façons l'idée émise par quelques savants de 
rapprocher le © b indien du À b sabéen ou himya- 
rite, bien qu'il y ait analogie parfaite, et cela, par 
celle raison péremptoire, que le sabéen est impuissant 
à expliquer ja [orme du إن + ل‎ comme les écritures 
araméenne et arienne sont également incapables de 
fournir les éclaircissements que nous cherchons, il 
we nous réste qu'à nous adresser, cette fois encore, 
à l'alphabet grec, dont la contribution au système 
indien a été reconnue dans le paragraphe précédent. 
Arrivé là, le mot de l'énigme n'est pas difficile à dé- 
couvrir, car Le Q indien ne diffère du B grec que par 
l'effacement des ondulations du côté droit, fait qui, 
ainsi qu'on vient de le voir, s'est aussi produit en sa- 
béen, tandis que, d'autre part, le 1 indien figure 
visiblement le N grec couché sur le dos, >, dont 
on à redressé le trait moyen. Ici, nous avons de 
nouveau des preuves tangibles constatant (intro- 
duction d'éléments helléniques dans l'alphabet in- 
digne de بعلم ]ا‎ 


Nous allons maintenant résumer les résultats qué 
nous venons d'obtenir relativement à l'origine des 
consonnes primaires de l'alphabet indien. 


WE. di 


204 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTORRE 1580 
1. Éléments araméens; huit lettres : بل‎ + k, d 
lSm,bp,lr ds, At 


+. Éléments ariens: six lettres :下 jh, ud hh ny, 
# sh, 5 r, * 7 

3. Éléments grecs; cinq lettres : D b, À q, D dh, 
th, T'at. 

En tout, dix-neuf lettres fondamentales, dont les 
trois suivantes, jh, 二 下 ny, sont de formation se- 
condaire dans l'alphabet générateur. 


LES LETTRES DÉRIVÉES *. 


Comme son prédécesseur arien, l'alphabet indien 
s'est complété par des formes secondaires, produites 
par la modification des lettres fondamentales. Ces 
modifications sont en général assez légères quand on 
compare la forme primaire à son dérivé immédiat ; 
elles deviennent plus considérables à mesure que le 
degré de dérivation va en se multipliant, On peutal- 
lirmer néanmoins qu'à aucun degré lafinité des 
lettres d'une même elasse ne devient tout à fait mé- 
connaissable. D'autre part, toutes les lettres primi- 
lives ne sont pas également aptes à produire de 
nouvelles formes ni en égale quantité. La prédilec- 
tion des scribes pour certaines formes fait qu'ils ne 
se laissent pas toujours guider par la seule analogie 
de son, mais s'adressent dé préférence à une lettre 


PL, C, 
» PL 1, D, 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INIMENNES. 5 
qui se prête plus aisément aux diflérentiations, On 
comprendra mieux toutes ces transformations en 
suivant l'exposé ci-après, qui rend un compte détaillé 
de chacune des lettres dérivées, Les lettres primitives 
sont rangées daus l'ordre alphabétique. 

Le © b produit parallèlement deux caractères se: 
condaires : H ou nm bh et à بع‎ le premier, en aban- 
donnant la ligne inférieure; le second, en prenant 


une forme circulaire. Le trait qui surgit en haut 。 


des deux caractères sert de support aux appen- 
dices vocaliques et n'appartient pas au corps de ces, 
lettres. : 

Le À q redresse son pied droit et arroodit son 
angle pour produire le 1 khaspiré. Celui-ci. renversé, 
donne l'aspirée ,ا عا‎ laquelle affecte à son bout droit 
un petit trait horizontal qui l'empèche عا ل‎ confon- 
due عمجم‎ le .م‎ Enfin le عا‎ À lui-même, en plantant 
son trait diacritique sur lu base du demi-cercle, donne 
naissance à la gutturale aspirée L gl. 

Le هر‎ d cérébral forme deux autres lettres en sue 
mentant sa haste d'un crochet. Dans l'un de ces cas, 
le crochet tracé dansle sens ascendant s'arrondit en 
forme de spirale, ainsi : 6. Dans l'autre, le crochet 
conserve la position descendante, ainsi : 4. La pre- 
mière forme exprime la dentale cérébrale aspirée ناك‎ 
la seconde, la dentale sonore ,ل‎ La position retournég 
du م‎ ne semble pas être primitive. 

Le © th produit une forme nouvelle, C'est celle 


10 


306  AQÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

de la cérébrale aspiree 0 ik, dans laquelle le point 
intérieur a été omis. La moitié gauche de cette forme 
constitue la cérébrale sourde € £ 

Le بل‎ y donne naissance à deux lettres secou- 
daires. D'une part, en sinclinant vers la droite, il note 
le son € j(dj), son qui s'exprime d'ailleurs trèssouvent, 
dans les inscriptions de Piyadasi, pary. D'autre part, 
en fermant ses boucles, sans changer de position, 十 

* produit le لل‎ ch (tschh) aspire. Cette dernière lettre 
laisse tomber la boucle de droite à l'effet de figurer Le 
ء ل"‎ (tsch} simple. 

Le م ل‎ cérébral se dédouble pour produire les 
nasales dentale et gutturale, وم 21ل‎ la premièré 
en abandonnant la ligne supérieure; la seconde, en 
éliminant les demi-lignes parallèles à gauche. 

Le م يا‎ replie son demi-cercle vers la gauche pour 
indiquer le L ph aspire. 

Le بل‎ s enfin fait remonter son demi-cercle infé- 
rieur vers la droite et obtient ainsi le y ع‎ palatal. 

Les consonnes dérivées sont donc au nombre de 
seize, ainsi distribuées : 

1* Dérivation primaire : ,ذا لم‎ à v, 1 بلك 6 بهذا‎ 
4, Oth, €j, b ch, Lan, ] 26, وا‎ ph, الا‎ © 

a Dérivation secondaire 4 h, Ct, ء ل‎ 


. 3° Dérivation tertiatre يا‎ : gh. 


ESSAL SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 7 
LES VOYÉLLES |. 

11 va sans dire que les matres lectionis de l'araméen 
n'ont pu trouver aucun emploi direct dans l'écri- 
ture indienne. Celle-ci a donc dû recourir à cet effet 
aux systèmes vocaliques plus fixes de ses deux autres 
sources : l'alphabet arien et l'alphabet grec. La vuca- 
lisation arienne avait cet immense avantage de pré: 
senter en grande partie un ensemble compact et 
régulier qui se prêtait facilement à une amélioration 
reconnue urgente, Savoir à l'expression des voyelles 


longues. Aussi at-elle été empruntée en bloc en ce 


qui concerne le mécanisme des voyelles internes, 
toutes brèves, représentées par de petils trails sur- 
plombant les consonnes. En ajoutant un trait paral- 
lèle à ساعه‎ de la voyelle, on a obtenu né notation 
très distincte des voyelles longues. Au commence- 
ment des mots, les voyelles ariennes avaient un 
inconvénient qui les rendait impropres à l'usage de 
l'écriture indienne. Ces voyelles, comme on sait, 
ont toutes, sans exception, un 7 aleph pour sup- 
port:7a, Ti, de, 20, Ju; or, cette lettre arienne 
coïncide pour la forme avec le ” kh indien, ce qui 
rendait impossible de l'accueillir en qualité d'esprit 
doux. Cette circonstance matérielle forca les seribes 
indiens à chercher dans les voyelles grecques appoint 
que l'alphabet arién ne pouvait leur donner. Mais le 
mécanisme de la vocalisation arienne était tellement 
familier à leur esprit, qu'ils le transportérent sur les 
PL, E. 


298  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
nouveaux éléments dont ils allaient enrichir leur 
écriture, Hs remplacèrent ainsi l'akeph arien par l'A 
grec, couché sur le dos, et dont In barre moyenne, rap- 
prochée de l'angle, fut prolongée en guise de haste, 
ainsi : M إل( ع‎ à. De cette voyelle type, ils formèrent, 
au moyen d'une légère modification ,la voyelle be, en 
faisant passer à gauche la barre verticale, et le D, à 
san tour, donna naissance à la voyelle ٠ مغ‎ dans ja- 
quelle les trois angles sont indiqués par autant de 
points, Ces formations secondaires ont été nécessitées 
par l'impossibilité d'admettre les voyelles grecques 
E, 1, à cause de leur analogie avec les consonnes in- 
diennes € j, | r. Pour la création des autres voyelles, 
le grec ne possédant pas de lettre simple pour à (ou), 
né pouvait fournir que le seul 04, mais cette lettre 
coincide tellement avec le 0 th indién, qu'il a été 
impossible d'en faire usage: elle fut laissée de côté, 
et l'on choisit le ] 8 arien, Par conséquent, la forme 
renversée, L, figure l'u, tandis. que l'o est représenté 
par celle même lettre, augmentée d'un trait à gauche, 
ainsi: L. 

En résumé, les éléments fondamentaux de la no- 
tation des voyelles indiennes se décomposent de lu 
manière suivante : 

٠١ D'origine arienne : le mécanisme de la vocali- 
sation interne, au moyen de petits appendices, la 
voyelle initiale- Lu et, indirectement, la voyelle L 0. 

' Les voyelles longues H et قل‎ u'enirent pas en ligne de “owple, 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES 299 
2° D'origine grecque : la voyelle initiale À a et, 
indirectement, les voyelles De, si. 


CONCLUSION. 


CANACTÈNE GÉNÉNAT ET ÂGE DE L'ALPHABET. 


Le fait d'avoir puisé à trois sources différentes les 
éléments dont il se compose, range l'alphabet indien 
dans la catégorie des écritures éclectiques, telles que 
le copte et l'arménien. Mais il se distingue avautageu- 
sement de celles-ci par la quantité de formes dérivées 
qui témoigne d'une activité considérable de la part 
des inventeurs. La méthode par laquelle les scribes 
indiens sont parvenus à développer les types qu'ils 
avaient empruntés aux étrangers, ne diffère guère de 
celle que nous avons observée dans l'alphabet arien. 
Ce sont toujours des formes analogues que l'on choi- 
sit pour présenter des sons analogues. Pas la moindre 
trace chez les inventeurs d'un système arrêté, el 
encore moins d'une science phonétique où gramma- 
ticale; à moins de vouloir fermer les yeux à l'évi- 
dence, l'on peut affirmer en toute conscience que les 
études grammaticales n'existaient point dans l'Inde au 
moment où l'alphabet meéridional de Piyadasi fut in- 
venté,. | 

Quant à l'âge de cet alphabet, les éléments grecs 
qu'il renferme , attestent qu'il n'est pas antérieur à 
lan 330 avant l'ère vulgaire. D'autre part, sa dépen- 
car leur acceptation aurait détruit la règle fondamentale qui con- 
siste à marquer la longueur des voyelles par un trait additionnel. 


300  AOÛT-SEPTEMBBE-OCTUMRE 1885. 

dance de l'alphabet arien prouve d'une manière cer- 
taine qu'il est également postérieur à celui-ci. De 
combien? La marge ne doit pas être très considé- 
,عاطم‎ bien que le témoignage de Néarque, suivant 
lequel les Indiens écrivaient leurs lettres sur des toiles 
apprètées, se rapporte vraisemblablement à l'écriture 
arienne qui a été en fréquent usage dans F1 nde, ainsi 
qu'on à pus en convaincre par la nature des emprunts 
faits par les Indiens à l'alphabet arien, On ne se trom- 
pera pas de beaucoup en affirmant que l'invention 
عل‎ l'écriture du nord coimcide avec le début de 
l'administration maccdonienne en Ariane, vers 330, 
et que celle de l'écriture du sud date tout au plus du 
commencement مل‎ régne de Sandracattus ou Tschan- 
dragupta, allié de Seleucus Nicator, vers 425 avant 
.ل‎ C. Je parle ici des écritures exprimant des dia- 
lectes präcrits. Pour écrire le sanserit, l'alphabet 
du sud-est a dû être enrichi des caractères rt, br et du 
visarga, ce qui revient à dire que le dévanagari pro- 
prement dit est postérieur à 250 avant ,نا .ل‎ date 
communément admise pour les inscriptions de Piya- 
dasi. ال‎ en résulte, avec une certitude presque ma- 
thématique, que le Rig-Véda, et, à plus forte raison, 
la littérature qui s'y rattache, ont été mis par écrit pos- 
térieurement à cette date. Et comme men ne force à 
croire que les hymnes vediques qui forment des 
poésies de circonstance et dénuées de tout caractère 
national se soient longtemps conservés dans la tra- 
dition orale, on est induit à penser que la com- 
position même de ces hymnes est également posté- 


ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDHENNES. 301 
rieure à Alexandre !. Une conclusion pareille, Je ne 
me je cache pas, est dé nature à indisposer plus 
d'un indinniste, et surtout les savants Indiens, qui 
se font de l'antiquité du Véda un point d'honneur 
national. Le calme ne manquera cependant pas de 
se rétablir, et la vérité finira par avoir raison de 
tous les scrupules. En tout cas, ceux qui voudront 
désormais voir dans le Véda l'empreinte d'une an- 
tiquité reculée, sans compter ceux qui le prennent 
pour le représentant du génie aryen en général, au- 
ront à démolir au préalable les preuves paléogra- 
phiques qui établissent l'introduction postalexan- 
drine de l'écriture dans l'Inde. 

Paris, avril 1883 *. 


١ عم لل‎ faut pas oublier que l'Inde ne posséde point de système 
graphique antérieur aux alyphabets de Piyadasi. En Perse, la situa- 
tion littéraire أن‎ bien différente : l'écriture sende propre aux édi- 
lions officielles du Zendavesta, n'a été arrangée que vers la fin de 
l'épique sassanide, mais le livre attribus à oronstre existait anlérieu- 
rement en écriture pehlevie. 

# Bien que le mémoire de M. Haléry ait été rédigé depuis plus 
de deux ans, comme l'indique la date ci-dessus, la Commission da 
Journal n'en à rec communication que duns le courant du second 
semestre de eette année. 

(Note de سا‎ rédaction. | 


302 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 





LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 


M. Arxé BASSET, 
CHARGE D COURS À L'ECOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES M'Alith. 


TROISIÈME SÉRIE. 


DIALECTE DES K'COURS ORANAIS ET DE FIGUIG. 





AVANT-PROPOS. 


Le dialecte que j'étudie ici est parlé dans les ousis sui- 
vantes du Sad oranaïs et du Maroc: Tiout, Aïn Shsifa, Bou 
Semr'oun, Moghar {Tah'inni et Foukani). Chellala (Gueblia 
4ع‎ Dah'rania), Djebel Tseldj, ملعف‎ , Ich et .عفص‎ On avait 
déja signalé l'usage du bérbire à cette extrémité de l'Algérie, 
ouais aucun travail ma paru sur ce dialecte dont j'indiquerai 
plus loin l'importance. 

En 1883, après un rapport de M. Barbier de Meynard! et 
sur l'avis de ln Commission du Nord de l'Afrique, l'Académie 
des inscriptions et belles-lettres voulut bien me désigner au 
Ministère de l'instruction publique pour être chargé d'une 
mission scientilique à l'ellet d'étudier les dinlectes du nord 


* Compier rendus de l'Académie des Inscriptions, 1883, — Journal عليه‎ 
tique, 1884, 1١ 1+ p.130. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BÉRBÈRE. 303 
dé ها‎ province d'Oran et du Maroc seplentrional‘. Eu pour- 
suivant mes recherches sur le premier de ces terrains, je pus 
constater que le berbère n'était pas complètement éteint, 
comme ننه‎ l'avait dit, ختمنه‎ qu'il disparaissait peu à peu et 
qu'il était grand temps de l'étudier dans les quelques فافلا‎ 
qui subsistent encore : Beni Dergeun, Achacha, Beni Ourar’, 
Bel H'alima, ete. J'étais à Frendah, occupé à recucillir ce 
que je pouvais de l'idiome des Bel H'alima, lorsqu'un con- 
cours de circonstances favorables me permit d'étendre le pro- 
gramme tracé par ذا‎ Commission et d'aborder le dialecte du 
Sud oramais fermé en ce moment à une exploralion scienti- 
lique, Mon hôte et ami, M, Mohammed Aklouch, interprète 
militaire près du feu bach-agha Ould K'adhi, amena un 
jour le قلط‎ du L'aid de Bou-Semr'oun, interné avec son père 
à Frendoh, pour avoir pris part à l'insurrection de Bou ‘Amé. 
mal Pendant انما‎ Je temps que je passai dans cette ville, je 
le ونا‎ venir chaque jour el je pus ainsi réunir, outre un vo- 
cabulnire et des notions de grammaire; un certain nombre 
de textes écrits dans عا‎ chelh'a des K'çours. 

De Frendah, je partis pour Tiharet, Oran أن‎ Tlemcen : 
dans cette dernière ville, je pus heureusement compléter mes 
études sur عا‎ dialecte des Qusis grâce à deux individus, l'un 
de Figuig, l'autre de ‘Aïn Sfisifa, que m'envoya le directeur 
de ln Medersah. Les textes que me diclérent ces deux indi- 
gènes, absolument illettrés d'ailleurs, me permirent de re- 
connaitre que j'avais affaire à une seule et même longue, 
parlée depuis la limite orientale de la province d'Oran jus- 
qu'au Tahlalet. 

Cette nouvelle série de Notes, ajoutée à celles que j'ai déja 

ubliées * sera complétée par des travaux analogues sur les 
dialectes des Bel H'alima., des Bot'ioun, du Fif, du Sous, de 


١ Les détails de وم‎ voyage اسه‎ été publiés dans Le Halletin de la Socidié de 
géographie de Est, 3° et "ا‎ trimestres 1883; 2° trimestre 1885. CL. aussi 
Journal asiatique, 1883, ا‎ 1, p. 529. 

+ 1883 : dialectes du Alf, de Djerhab, de Chat et des Kel Oui: 3885 د‎ 


da 


30 AOUT-SEPTEMBRE-OUTOBRE 1885, 
Taroudant et des Beni Imacen, étudiés pendant ma mission 
de 1883, et por des recherches sur le mxabi, la senntia de 
Touggourt, le tagouarjelent de Quargla et le touareg des 
Aovelimunden, résultats de la mission que m'a tout dernié- 
rement conbée M. le Gouverneur général de l'Algérie. En 
fournissant des documents-sur des Se FRE pour la 
inconnus jusqu'ici, j espère contribuer à faire avancer 5 
queslion de la grammaire comparée des dialectes berbères, 
question qui ne pourra être traitée d'une façon sérieuse que 
lé jour où Îles philologues auront en mains les matériaux 
nécessaires : textes et vocabulnires de chacun de ces dialectes, 

Comme source de comparaisons, duns le vocabulaire, j'ai 
eu à ms disposition, outre les auteurs cités dans les Notes 
déjà publiées, ln suite du travail de M. Broussais sur هل‎ 
langue des Aït Khalfoun ' إن‎ les glossaires inédits que j'ai 
rapportés du Mb, de Ouargla et de Touggourt, J'ai cru 
superflu de reproduire les rapprochements que j'avais précé- 
demment indiqués dns des travaux auxquels je renvoie une 
fois pour loutes. 


Lunéville, در‎ septembre 1885. 


‘Bulletin de correspondance afriminie, sepiemhre-novembre 1844. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERMÈRE. 405 
| 


Les seuls documents que nous posstdions sur 
l'antiquité de l'établissement d'une population sé- 
dentaire dans les k'eours du Sud oranais sont les 
dessins hiéroglyphiques |?) rudimentaires qui ont ete 
relevés pour la première fois en 1845 par le docteur 
Jacquot!; ceux de Tiout et de Moghar, décrits par 
le docteur Armieux?, et d'autres qui ont été signalés 
' dans le Taseroualt*, au sud du Maroc, et à لمت لظا‎ 
Mimoun, au nord de Figuig*. On les a divisés en 
trois séries datant chacune d'une époque différente : 
la première comprend des dessins obscènes et des 
sujets de chasse représentant des animaux aujour- 
d'hui disparus du nord de l'Afrique : l'éléphant, la 
girafe, le rhinocéros®; la seconde se compose des 


١ Mustraiion du 3 juillet 1845. 

2 Topographie médicale du Sera de la provinces d'Oran, Alger, 
1866, is 证 بم‎ 29-33. La découverte de dessins semblables à Taxe 
roualt, dans le Sous marocain, où les Romains pe paraissent pus 
avoir pénétré, infrme Fhypothèsé du docteur Armieus sur Tree 
égvplo-rouinine de ces dessins. 

* H. Duveyrier, Sculptures anliques de la province de Sous. déco. 
vertes par le rabbin Mardochée | Bulletin de la Société de géagraphre, 
août 1896, مم‎ 129-147). 

١ EST. Hamy, Norte sur les مسوم‎ et les insertotions grandes dans Le 
roche à El-Haij-Minoun , Paris, 1883, in-8"; — ,ال‎ de ها‎ Blanchire, 
Sur Fdge des gravures rupestres { Bulletin de 人 africaine, 
.م1 أ‎ 553-465), CE aussi Gacerte arc'énlogique, 1885, نهدل مم‎ 

١ Cette présence de l'éléphant n'indique pas forcément une adlj- 
quité très réculée, puisque l'existence de ces animaux est signalée 
dans لدو عا‎ de ذا‎ Mauritanie et en Libye par Hannon |Hannonis 
naviquiio éd, luge, Lipsie, 1829 ,p. 21). Hérodote 人 ÎV, ch. gxcr) 
et Pline l'Ancien | Mist, muf.. ddl Littré, 1 Vie. 1, 181 


sl 9 
. | 8 1 
HN ف دحي‎ 


306  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
inseriptions qu'on à proposé dé nommer rupestres 
ét dont on ia trouvé les analogues en pays touareg”; 
enfin la troisième renferme les inscriptions modernes 
en caractères tifinar’ et arabes. Malheureusement lés 
deux premières sérics n'ont pas encore été déchiffrées ; 
mais il n'est rien moins que certain qu'elles puissent 
nous fournir des renseignements historiques sur les 
populations qui les ont tracées*. - 
L'expédition de Suetonius Paulinus, qui aboutit 
sur les rives du Ger (vers 4a de notre ére), passa au 
nord des L'cours?, et si ce général romain a parlé 
de ces derniers dans ses Commentaires*, la perte 
de cet ouvrage nous interdit toute conjecture à leur 
sujet. Tout au plus peut-on supposer que les K'cours 
étaient peuplés à cette époque par des familles ap- 
partenant à la tribu des Nigritai, probablement des 
Senhadja, mentionnés par Denys le Périégète” et 


١ 01: Barth, Reisen اهن‎ Entdeckungen in Nord und Central يمارا‎ 
Gotha, 5 vol ,"قسز‎ 2869, L 1, pu 910-216; — Duveyrier, Les Town 
regs du nard, Paris, 1864, ,"قم‎ p. 389-390. 

» Le déchilrement des deux premières séries dé ces inscriptions 
serait peut-btre facilité par une comparaison avec celles découvertes 
dans es Canaries: ef Berthelot, Notice sur les carmctères Nés pe 
* ques gravds sur les rochers rolcaniques aux iles Canaries | Bullrtin de 
la Société de géographie, février 0 p. 177190); id, Norvelles 
découvertes d'inscriptions lapadacres à l'éle de Fer {Bulletin de ln موق‎ 
cité de géographie, soptembre 1876. بم‎ 326-Ïh); il, Antiquités 
يعمس سدس‎ , Paris, 4839, vol. "ادها‎ 

عله بعك ١:‏ ملا mat.‏ مانا Pline,‏ 3 

١ Pline (4, 1 فلك‎ Suétonius Paulinus comme un des auteurs quil 
21 10000 pour Le V° livre, traitant عل‎ l'Afrique. 

5 Vers sa5sv, dos de la traduction de Festus Avienus (GE. Dho- 
nysins Poriegetes, éd, Bernbardy, Lipsia, 1428, in", وو ديم‎ — Festus 


PAL 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 307 
Pline? : ce pays faisait partie de ln Gétulie de Pto- 
lémée. C'est tout ce que l'état de nos connaissances 
nous pérmet de supposer avec vraisemblance, à 
moins de nous lancer dans des hypothèses reposant 
sur des ressemblances lortuites et souvent fausses 
‘de noms propres? 

La conquête arabe amena la conversion des وم‎ 
pulations de cette contrée parmi lesquelles Ibn Khal- 
doun ? nous signale les Matghara, fraction des Beni 


dvienus, Autitius Namatinus, ete, éd, Despois et Saviot, Pans, 1845, 
in-8°, p. ,قد‎ L'expression Nigretæ est traduite h tort par «dés nègres 
nomades » |. 

١ fist, nat., LV, ch. watt, 1. 

+ Pour qui sait comlnen rapilement disparait, sans laisser de 
traces, un L'çar sahurien, les identifications des listes de Pline et de 
Plolémée avec les appellations modernes, proposées par certains 
géographes, n'ont ancuue vraisemblance : à plus forte raison lorsque 
ce sont حمل‎ noms arabes qui forment le point de départ de ces iden- 
tifications. 11 est bien difficile, «ou moins au point de vue phidologique, 
que la ففرسية‎ de Piolémée réponde à Tadjmout [et non Tégémout, 
comme l'appe'le M. Vivien de Saint-Martin, Le Nord de l'Afrique 
dans Cantiquité, Paris, 2863, 108", وز قلق‎ mais rapprocher Frioua 
عل‎ Laghouat, El Aghouat” [ud c'est ignorèr que ce dernier moi 
est le pluriel de l'arabe [اغراط) غليط‎ et que le fa qui lé termine 
n'est pus une detire servile; il en est de même de Ouadil Khaïr 
(ibid. ,p. 445), qui est arabe et non berbèreet n'a aucune ressem- 
blanee avec Ghir. L'identification de Feiss avec Goerars est aussi 
hasardée (ibid. د‎ 4&1-44 a), puisque la ville mrabite ne date que de 
ردق‎ (ef. À. de Calassanti-Motyhnski, Gudrura depuis sa fondation, 
Revue africaine , 1884 مم‎ 373) Ou pourrait citer nombre d'exemples 
de ces identifications precipitées : aussi je ne puis qu'indiquer lhypo- 
thèse par laquelle ML Vivien de Saint-Martin (td, .مر‎ 463) semble 
placer sur de territoire des L'çours, vers Figuig, les Suburpares 
(Zavévipæopec) de Piolémée. 

«+ bn Kholdoun, Hartocre des Berbéner, tr. عل‎ Sluns, Alger, 183 t- 
1856, 4 vol. in-8°, L E, p, 540. 


308 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 

Fat, issus de Temzét, lils de Daris, fils de fahhik, 
fils de Madghis el-Abter, apparentés par conséquent 
aux Zénata et aux tribus qui furent Fappui des Ros- 
temides de Tiharet!, Mais le fond principal était 
formé des Beni Badin, rameau des Beni Quacin, nom 
sous lequel on-comprenait aussi les Toudjin, les Bent 
Mérin, qui fondèrent plus tard nn puissant empire 
(uuexvi siècle) qui sétendit un moment jusque 
Tombouctou. Lors de l'invasion hilalienne, les Beni 
Ouacin quittèrent le Zab de la province de Cons- 
tantine où ils s'étaient établis et durent rentrer dans 
leurs territoires primitifs, qui s itendaient depuis le 
Mozab et le mont Rached {Dijebel Amour) jusqu'à 
la Molouia et de là jusque Figuig et Sidjilmessa. Les 
Beni Badin, qui formaient cinq branches : les ‘Abd 
el-Quad, d'où sortit la dynastie des Beni Zeyün 
qui végntrent à Tlemeen (xr-xvr sièele), les Tou- 
djin, les Beni Zerdal, les Beni Mozab* et les Beni 
Rached, occupèrent le pays situé entre Figuig, le 
Mzab et عل‎ Djebel Amour”. Continuellement en 
guerre les uns avec les autres, ils passèrent sous l'au- 


١ ها أن‎ premiére série des Notes de Lecicographie berbire : Paris ب‎ 
1883, Ts nat., io 8", ch, د‎ p. 24, Dialecie de Djerbak. Les ren- 
seignements qui suivent, et qui sont empruntés à ملا‎ Khaldoun, 
montrent que Moh'ammed Abou Ras à singulièrement exagéré quand 
it dit que سا‎ population de Figuig et de la plus grande partie du 
Muab descend des Seshadja { Berne africaine, 1883, p. 83). 

importe de distinguer ces Beni Moiab des Manbites d'aujour-‏ ؟ 
d'hni, issus en partie des Zenaia, mais composés des émigrants qui‏ 
prirent, en quitlant Ouargla, le nor du pays où ils allérent s'éta-‏ 
اانا 

٠ [bn Khaldoun, Histoire des Berbères, ٠ FE, بتر‎ 508, 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈNE. 309 
عاسو‎ des Almohades et essaimérent vers le Tell où 
ils finirent par s'établir, les Beni Merin à Fez, les 
Beni "Abd eOuul à Tlemeen, les Beni Toudjin sur 
les bords du Haut-Chélif (Nabr Ouasel), dans Je 
plateau du Seressou ,ا‎ C'est le grand historien orabe 
qui nous fournit ln première mention cortaine des 
k'éours du Sud oranais?, En 774 hèg. (1871 JG), 
جا‎ tribu des Douaouida, jointe aux officiers mert- 
nides Quenzenmar et Ibn Ghazi, se mit à la pour- 
suite du sultan ‘Abd el-Quadite Abou H'ammou.lt, 
dont ja capitale, Tlemcen, venait d'être prise par 
“Abd el-Aziz, et l'atteisnit à Ed-doucen, dans la 
partie occidentale du Zab. [ls surprirent son camp et 
le pilltrent : à leur retour, comme les Beni ‘Amer 
tenaient pour les ‘Abd el-Ouadites, les Mérinides et 
leurs partisans oceupèrent el ravagérent leurs kçours 
du désert, parmi lesquels Ibn Khaldoun cite Rehä (les 
Arbäouat) et Bou Semr'oun*. Le mème historien dit 
ailleurs 

«A l'onent de Figuig et à une distance de plu- 


sicurs journées, se trouve une suite de villages qui 


s'étendent en ligne droite vers l'est, en remontant 
graduellement vers le nord, Le dernier de ces vil- 
lages est situé à une journée au mmaidi du mont Ra- 


١ سلا‎ Khaldoun, مسالل‎ des .لاما امال‎ p. معش‎ 
١: لم‎ moins que l'on identifie uvee Tiont le Djebol ,تممكل"‎ ulle 
ruine ou. pied d'anc montagne, à cinq journées dé marche di 
Tiemesn, sur la route qui allait de eette ville à Suljilmassa par عا‎ 
désert [Édriss, Description de [Afrique et de TEspagne, علث‎ Dory et 


de Gore, Leyde, 2866, pu Ar}: : 
3 Histoire des Borhèrer ااا نا‎ 459, 
Vi. 1 


ها بطع قجس قو sanacprur‏ 














310  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
ched, dans cette partie du désert que les Beni Anner 
tribu zsoghhienne, parcourent avec leurs trou: 
peaux ! بن‎ 

A ها‎ lo du x siècle, Figuig, que ne mention: 
nent pas les géographes antérieurs, paräit avoir hé- 
rite de la prospérité commerciale de Sidjilmassa, 
dont la décadence avait commencé. Elle était com- 
posée, comme aujourd'hui, de plusieurs bourgades 
et possédait beaucoup de dattiers et d'eau courante: 
Tous les produits de la civilisation nomade y 
affluaient + cétait une des principales villes du dé- 
sert et elle avait fini par reconquérir son indépen- 
dance. Elle était gouvernée par une famille des Mat- 
ghara, les Beni Sid el-Molouk, dont l'histoire nous 
est malheureusement inconnue *, 

Léon l'Africain et son copiste Marmol ne nous 
upprennent rien sur l'état des k'cours aux xv° et 
xvr siècles ?, mais l'établissement dans ce pays de قا‎ 
célèbre famille des Oulad Sidi Cheikh, nous pro- 
cure quelques maigres renseignements. D'après a 
tradition, vers les premières années du "كد‎ siècle, 
un certain Si Mo ammar ben ‘Alya vint se fixer à l'en- 


١ Ibn Khuldoun, Histoire des Berbères, 1. 1, p. 240. Le souvenir 
de l'invasion hilalienre s'est conservé dans une légende rapportée 
par M. de Colomb (Exploration des ksours ef du Sahura de la pro- 
mince d'Oran, Alger, 1856, .م “قم‎ 6-7) et qui s pour héros Be 
Eedim el Raï, l'Ibu L'ediom 及 ai du roman des Beni Hiläl. 

5 Ibu Kbhaldoun, Hest. des Berbères, À I, p. 240341, Les Mat. 
سقطع‎ dominant également à Elsoléah. 

* H ouest pas sûr que l'anscdote des Cent puits, que l'an trouvern 
plus foin , ait eu pour théâtre la colline d'[lls-Ifa. 


NOTES DE LEXICOGNAPHIE BERBÈRE. 311 
droit où s'éleva plus tard le k'car des Arbaouat. 1 
نه‎ disait descendant d'Abou Bekr et frère du sultan 
h'afside de Tunis, avec qui il se serait brouille à 
propos d'une pastéque. Le village qu'il construisit et 
qui portait le nom de K'açr ech-Cliaraf est aujour- 
d'hui détruit. M laissa deux fils, “Aisa et Saïd, dont 
le premieg hérita du don des miracles qu'avait reçu 
son péré et qu'il exerça même après sa mort. Néan- 
moins ses descendants entrérent en lulte avec leurs 
cousins les Oulad Sad qui les obligérent de seu 
Charaf et d'emigrer à Beniän, sur l'Oued Tar'ia : 
ils eurent successivement pour chefs EELah'ya, خم‎ 
Leila et Abou Semalra. Mais عا‎ départ des Oulad 
ستل"‎ avait affaibli les Oulad Saïd : ceux-ci ne pu- 
rent résister à une ineursion des Zegdon qui détruisi: 
rent leur k'ear. Is le rehâtirent sur Les rives de l'Oued 
Gouléita et lui donnérent le nom d'Arba TFah'tami. 
Quelque temps après, Sliman (vers 1560) ramenait 
du Tell les Oulad ‘Aïsa, qui construisirent près 
d'Arba Tab'tanile k'ear d'Arba Foukani. Il eut pour 
fils Moh'ammed, père du célèbre ‘Abd el-K'âder, qui 
changea son nom en celui de Sidi Cheïkh, sous le- 
quel est connu sa tribu, par suite d'une contestation 
avec Sidi Abd el-N'äder el-Djilam à propos d'un 
miracle, Son successeur fut Abou H'afs, son fils. 
mort en 1071 hés. (166111 Cest à crtte date 


1 Leclerc, Les onsts de la province d'Oran, Alger, 1658, "قاعم‎ 
بم‎ 7-39: De Colomb, Exploration des koowrs, بم‎ 15-16: Tramelet, 
Les Saints de Ulslam, *ة‎ partie, Les Sainti du Sahara: Guenard, Les 
Ouled Sidi Cheïkh, Oran, 1883. 1-8", 


ع لاا لا 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845.‏ فرق 
qu'on peut rapporter l'accession des K'couriens à la‏ 
confrérie religieuse des Oulad Sidi Cheikh. ,‏ 
Figuig, nous ne savons à quelle époque, avait été‏ 
soumis par les sultans du Maroc, mais sa prospérité‏ 
n'avait fait que s'accroître etses bibliothèques étaient‏ 
renommées. En revenant de la Mekke (1074 heg.,‏ 
de J.-C}, ElAiïachi, après avoir passé par‏ 1663 
Bou Semr'oun!, ainsi nommé, d'après Mouley Ah'-‏ 
med, du ouali Ec-Çalih' Abou Zemäoun (pour‏ 
Semr'oun) qui sy était établi le premier, s'arrêta‏ 
quelque temps à Figuig. Il sy rencontra avec Tl'au-‏ 
leur d'une histoire des quatre premiers Khalifes :‏ 
Ab'med ben Abou 了 Bekra En 1709 (1221 hég.),‏ 
cette ville était administrée par le k'aïd Moh'ammed‏ 
ed-Draï elL-Djezeri, pour le compte duchérif‏ مسرم es‏ 
‘Abd el-Melik ben Ismañïl, Gelui-ci gouvernait pro-‏ 
bablement le Taflelt au nom de son père Mouley‏ 
Ismaïl, fondateur de la dynastie des Chérits Filali.‏ 
I y trouva un certain nombre de livres, parmi les-‏ 
quels les commentaires du &l;42.hs par Ahmed‏ 
ben Abou Bekr el-Mekouni, du pe aan d'Ah'med‏ 
ben Abou Bekr ech-Chérif el-Fegouni, et du traité‏ 
d'Es-Senousi sur l'unité de Dieu par le k'adhi de la‏ 
ville, Mohammed Es-S'ah'raoui, des Beni Thour*,‏ 
Le père de ce dernier avait déjà commenté le Da-‏ 


* L'ignorancé des copistes à uliéré ee nom, qui est tntôt ertho- 
#raphié سجقفون أن 00 1 فقوا‎ , 

4 Voyages dos عأ‎ sud de L'Algérie ct des états berbaresques , trail, 
par Berbrugger, Fans, 1546, in", pe 200. | 

3 Cf. Ler نال كسمه‎ arabes du أغقط‎ areas de Djelja, Alger, 1883, 
gr. تقس‎ p. 0, n° ur. 


NOTES DE LEXICOGRAPIIE BERBÈRE, 313 
läilel-kheirät et composé une pièce de vers sur le Sora 
d'Es-Senousi!. En 1710 (122 hég:); le Kid de 
Figuig “tait Abd Allah cebh-Chaont, qui ne paraît 
pas avoir vécu en bonne intelligence avec ses admi- 
nistrés, puisque Mouley Ab'med se crut obligé de 
prècher la concorde aux uns et aux autres. 

La discorde régnait également à Bou Semr'oun, 
lorsque le pèlerin s'y arrèta : il crut avoir réconcilié 
les Oulad Si-Sliman, les Qulad Ank'i et les Oulad 
Mousa, emais la paix fut de peu de durée, carles der: 
niers durent peu après s'exiler*. Ce furent peut-être 
ces luttes intestines qui décidèrent le bey turk, 
Mohammed el-Kebir, vainqueur d'Oran, de. La- 
ghouat et de ‘Aïn Mâädhi à tenter d'établir son au- 
torité sur les k'cours. Il saccagea Chellala, mais les 
Achaount furent défendus par Ja k'oubba de Sids 
Mo'ammur : un tourbillon noir sortit de lédihice et 
alla renverser la tente du bey qui dut renoncer à son 
projet *. 

Bou Semr'oun devait, à cette époque, jour d'une 
certaine importance, car il fut pour ainsi dire le 
berceau de Tordre des Tedjini, rivaux des Ould 
Sidi Cheikh, En 1382 (1196 hég,), Sidi Ahmed 
commenca, dans cette ville, à établir sa contrer, 
en vertu de la permission de son cheîkh, Mahmoud 


مقو تن l'Algéree, pe‏ عا اسه Le‏ عسل Voyages‏ ' 

# Leclerc, Les we عن‎ lat province d'Oruire , fs G=-64; إل ل‎ 
ها‎ sul de l'Algérie, p. أله ددة‎ 

١ Guorgues, alice sur de bey Mohamed eLKehir 【有 are كله‎ 
cube, 1897-1824). - 


314 - AOÛT-SEPTEMBNE-OCTOBHE 1885. 

el Kordi, Après un voyage au Touat, il revint s'éta- 
blir à Bou Semroun jusqu'en 1786 [1300 hég ); 

sy lin avec Si Ali eLH'adj ekHarazimi el-Fasi, qui 
devait être le plus illustre de ses disciples et écrire 
la vie du saint!; c'est sur ses conseils que Sidi 
Ahmed retourna à Fas où il mourut après divers 
voyages. Pendant que son fils ainé s'établissait à ‘Ain 
Mädhi, le second, Si Mohammed es-S'rir, parait 
avoir choisi Bou Semr'oun pour résidence : du moins 
il sy mariait, lorsque son frère Si Mohammed el- 
Kebir, qui avait été blessé dans une expédition inu- 
tile contre Oran (1238 hég.), vint |y retrouver. 
Ge fut encore de Bou Semr'oun que ce dermier لهم‎ 
tit pour une seconde campagne, qui finit plus mal. 
heureusement que la première ; car, trahi par les Ha- 
chem, ses alliés, از‎ fut tué sous les murs de la ville 
en 1827 (1242 hég.} Si Mohammed es'-S'r'ir qui 


lui succéda quitta alors le kK'oar? 


١ Cet ouvrage, connu sous À nom de Aounnach porte aussi le 
nr de .جوافر المعال 5 متاقب أنى العباس الشود الجد التبان‎ J'en ai 
un exemplaire dans la تنمت‎ de Temacin, prés de T 
م ال‎ ouvrage مع‎ 1798 [ain à hég.}el le termina 
en 17090 人- 
01 هل‎ perfidie des Hachem, habitants de T'Eghris, prés de Mascara. 
avait déjà été stigmausée par Sidi Ahmed ben Yousel : 


Un dirhem de cuivre | GE puéce fausse | 
١ Wai enieus qu'un t'aleb de l'Egbns. 


١ Arnaud, Histoue de lonali Sidi Ahmed et-Tidjant | Rerié afri- 
exine, 1861, 0 V, p. 468). 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 315 

Je passerai rapidement sur li conquête francaise : 
en 1847, عا‎ général Cavaignac établissait notre au- 
torité dans les k'cours, en vertu du traité conclu 
après la bataille d'Esly, traité incomplet et regrettable 
à tous les points de vue, puisqu'il laissait au Maroc 
Ich el Figuig qui devaient devenir des centres d'in- 
surréctions et qui doivent de toute nécessité ap- 
partenir à la France : en 1849, le général Pélissier 
achevait la sonmission des k'cours soulevés par les 
Qulad Sidi Cheikh : Tiout est occupé le 6 avril; 
‘Ain Sefra, le 9: Mor'ar et-Tah'tani, le 12; Mor'ar 
ekFoukani, le 15: "Aïn Sfsifa, le 20, et les djema'as 
de ces divers villages s'empréssaient de reconnaitre 
notre domination!. On trouvera, dans l'ouvrage 
aussi complet qu'exact du colonel Trumelet, les dé- 
tails des phases de l'insurrection des Oulad Sidi 
Cheikh jusqu'au moment (1881) où un marabont 
de Mor’ar, Bou ‘Amémah {l'homme au petit turban), 
dirigea سن‎ des plus graves soulèvements que Îa 
France aît eu à réprimer dans le département d'Oran?. 


١ Trumelet. Votes pour servir à l'Astotre de l'insurrection de [864 
à 1859 (Revue africuine, 1882, n° 193}. 
* Op. land,, 1881, n°148. 


16 AOÛT-SEVTEMBRE-OCTOBRE 1883. 


1 
PHONÉTIQUE ET MORPHOLOGIE. 


Le dialecte parlé dans les oasis du Sud oranais et: 
de Figuig était sans doute à origine une branche 
عل‎ la langue qui, sous Le nom de chelh'a ou tamazurt, 
domine dans le sud et le centre du Maroc!: maris 
des immigrations de £enata, refoulés par les Arabes 
des Beni Hilal, amena un mélange des deux idiomes, 
où l'élément zenatiu ne tarda pas à dominer, quoique 
duns des proportions moindres qu'au Mzsb et sur- 
tout à Quargla, après lémigration des Abadhites 
dans le premier de ces pays. Mais tandis que Île 
mali, parlé par des populations hérétiques, deve- 
nait une fangue presque littéraire *, le dialecte des 
Ousis, dans la bouche de populations sans culture, 
se corrompit peu à peu sous l'influence de l'arabe ب‎ 


١ صلم‎ Ras {voir plus haut, p. 308), dit que les populations مغل‎ 
L'oours étaient Senhadja, mais il est impossible d'almettre مناعة‎ affir- 
mation dans toute sa rigueur, cu présence des détails donnés par 
人 bn Khakloun sur les migrations des Matghara ét des Zenata de la 
seconde râce. 

2 Le امار‎ es-Sier d'EchChemäkhi et Le Kitdb el T'abagt font 
mention d'ouvrages composés en berbère par les Abudhites. 

١ «Lours guerrés (des Zenäta) avec les autres tnibus furent عقتجيرد‎ 
les par des batailles et dés combats que l'on ne peut indiquer avec 
précision, vi عل‎ pen de soin qu'ils cut mis en conserver des détails. 
عيسنى 4لا‎ de عل‎ négligence fat le grand progrès que fit l'emploi dle la 

aigue زع‎ de ldoriture arabes عاق‎ suite de troumplé de l'islamisme : elles 
fire per prévaloir à انا‎ couv des princes filières , éd, pour cet. 
no, fe danger berbere ne sortit point de مممعاسم وس‎ prünctives | ln 
حسمل املا‎ . Hirtoire des Berhbres, ١ بألا‎ p. 405-306}, Le passage 


“ 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 317 
Comme en mzabi, en ehaouia, en touareg, les 
nuances les plus délicates de la prononciation de cer- 
tainés consonnes, qui se sont consérvées chez les 


Beni Menacer, dans Le Rif et mème en chelh'x, ont 


disparu: les ث‎ etles ذ‎ qu'on entend siffler si souvent 
dans la bouche des Zouaouns du Jurjura sont deve- 
nus des as et des .ى‎ Toutefois عا‎ renforcement des 
consonnes douces en fortes n'a pas lieu, ce qui se 
passe également en chelh'a : le d, sil est devenu un 
ce, nes'est pas mouillé en ير‎ comme en rifain et 
chec les Beni Menacer, La langue, du reste, est assez 
pauvré, et j'aurai pu tripler l'étendue du vocabulaire 
que je donne ci-dessous, si j'avais fait entrer tous 
les mots arabes qui ont cours, méme quand on 
s'exprime en berbère. Elle nous apparait comme 
une sorte de patois non littéraire, fortement mèle 
d'arabe, mais néanmoins un des plus curieux à con- 
naître; car, sous cette apparence inculte, €'est le seul 
reste du dialecte parlé sur les Hauts-Plateaux et dans 
le Sahara d'Alger, d'Oran et dé Maroc, avant l'inva- 
sion des Beni Hilal et l'émigration des Abadhites, 
parlé aussi pendant quelque temps à Tlemcen, à la 
cour de Yar'morasen et des Beni Zian, originaires de 
la tribu ouacinienne des “Abd el-Ouad. 

Les règles grammaticales sont les mêmes qu'en 


“nb ndiquer que, contrarement à l'opinion de M. de Slane, ls 

cénéalogistes berberes. فعس تانر مع‎ par bn Ébhaldoun , compostrent 
SR ouvrages dans leur langue matronale, car l'bivorien oppose ١ bei 
l'itsouciance des £erata do la seconde tac au ملف‎ des Senhadja et 
dus écoaia do lu premire, 


318  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 
zouaous; malheureusement l'ignorance de ceux qui 
parlent ce dialecte les transgresse souvent, Dans les 
substantifs, la formation du pluriel en ouen paraît 
dominer : ainsi ism ml nom, pl. ismaouen تأسماون‎ 
arerem معب عا 6 اغيم‎ , pl. ir'ermaonen usa: ikhf 
يخف‎ utêten, pl. ithfaouen بخفاون‎ til تيط‎ «œiln, pl 
tilaoun (ss; afer # naile mi ب يفريون :101111" كل‎ On 
rencontre quelquefois des pluriels internes + alr'em 

achameaus, pl. tler man ul: ameddakout‏ الك 
غورت «amis, pl, imeddoukal JSsxe ; tumourt‏ أمحكول 
adrar 3e! 1 montagne 1‏ :يرأ ulerren, pl. tire‏ 
pl. iourar ss.‏ 


PRONOMS PERSONSELS ISOLÉES. 


(١ 1" .ء.م‎ Moi nitch, neteh, netchin, netéhint, #, من ب‎ 


3 بد .م‎ Toi che, chekki, chekkint, de, Las, eus 
Sing. { 2°p.f Toi Chem , chément, chemmint , ré, soit, 
Lui nette, نما‎ 
. Elle nettat, تعلت‎ 


. Nous nechnn, nechuint, 4225, etes 
: Vous cheknum, chekoumin, عكين‎ 

: Vous chenunh, sé 

. Eux netnin, الل‎ gr 

Elles neélnins, or. 14 


Plur. : 


أب يب ب يداب 
8 مم TE‏ 


' Une des stutions de la route عل‎ Lsghouat à Ghardars عد‎ nomma 
Tir هذه إتيلقت] ند‎ chamelles, tandis qu'on maahi cet animal se 
nomme talemt .كالمت‎ Ce fait prouvesque ce didlecte des k'çours عمل‎ 
vait s'étenilre beaucoup plus loin qu'aujourd'hui, 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBERE 349 
FRONOMS SUFFIXES. 
1° Compléments directs d'un verbe : 
pers. com. Mor...,....... li 
: | 2" pers. maso, Toi, م مع بد‎ vs. Eh À 
“ef ا‎ Toi. ,.,...,... امعط‎ ré 
3" pers.com. Lui, ae 4,1, سن‎ 
. | 2 pers. com, Nous...,;,,,... nar قلق‎ 
5 | 2" pers. com. Vous. ......... hour ين‎ 
A | 3" pers: muse; Eux... ...: .: my 
3" pers. fer. Elles... a +" «Pen es 
À 
2" Compléments d'une préposition : 
1" pers. com. De moi... ...... Nour ينيغ‎ 
| ROUE pi 
Sing. { 2" pers. muse, De ,لما‎ . . , ... . . . ennech انش‎ 
a" pers نمضا‎ De toi... .... vu. CNE gril 
3" pers.com. De hu, d'elle... enner انس‎ 
" pers, com. De nous... ...... سوه‎ I 
化 a" pers-com. De vous. ...... enkoun انكون‎ 
Plur. Fig : à D'eux.......... dnsen اتسن‎ 
1.5 pers. .هذا‎  D'elles,........ ensent انسنت‎ 
3 El indirects d'un verbe : 
" pers. com, A MM des di, 11 ان‎ 
5 ا‎ Atos. 2; . اش هه‎ 
ons 2° pers. fém. A lot.....,..... am pl 
3° pers. com A lai, à elle... dar, بيلس , مف‎ ii 
1" pers. com. Afhous. ...,.... اناغ يدن‎ 
2° pers. com. À vous, ..... ... afoum اكوم‎ 
| 35 pers. masc. Altlx.....,..., اسن او‎ 
à" pers, fem. لم‎ elles:,,..:... اعون‎ see! 


Quelquefois la préposition marquant le rapport 


À‏ مآ » — WE‏ ” ا 9 117 9" . ال" 
بر الجر يوني :用 二 an 10 TM 9 . . / La‏ 


330  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1585. 

d'annexion du pronom au substantif disparait : ع‎ 
mourtes هورتسن‎ , pour temourtenneés à sa terre n. Dans ce 
cas, un ١ s'intereale après les mots baba EL wpère», 
umma Le 0 mères, lord نوما‎ u frère عد‎ babatsen Lb 
ms “leur pères; ioumatn'ar يوما تناغ‎ notre frère 和 


Les pronoms et adjectifs démonstratifs sont : 

ia Où و‎ (invariable) «ce, celui-ci, celle-ci, ceci ل‎ 
Ex. : ucet homme-cis argaz ou s 53; uves hommis- 
دن‎ irgazen où» (js: «cette femmmeé n tumet l'out où 
زقطوت و‎ 1 CES fermmesn tsednan où wei cecl 
a été écrit en kabyle» ou élla ttouari stemazirt ويلا‎ 
سقائغت‎ sl. Employé comme adjectif, ou est tou- 
jours placé après le substantif qu'il détermine ; 

a" Oagt,oùs Ss ب‎ celui qui, ceux qui, celles qui n: 
u celui qui mourra » ougi Emmouten ss :وى‎ “il don- 
nait habituellement au pauvre qui venait chez lui n 
idh'a on r'eres ad iousen sqt méchert akid touch as 
ge يوش‎ DAS! مشرأ‎ (a Su يوسن‎ si عرس‎ s hs (in, à mi. : 
ail avait coutûme célui venant chez lui par pauvreté 
il lui donnait»); 

3° In ين‎ celui-là; cela, celle-là, ceux-lh, éelles- 
ؤس ذا‎ argus in بن‎ 3B5lu cet homme-o; timet Col بانة‎ 
+ قطوت‎ cette femme-là », Quelquefois tn pre- 
عل‎ le substantif qu'il détermine. 


Le pronom relatif est onennt رون‎ fém. thenni د تغى‎ 
Ex. : “le bouc qui était dans l'écurie a ete Épurgé 1 
azlar ouenai بلاطل‎ à tiddart r'arsen es Se ون‎ 85! 
ينيد آرت عرسنس‎ Dams la construction des phrases 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 421 
bn supprime souvent le: pronom relatif. compli- 
ment direct, Ex. : «le lait aigre que j'ai bu hier m'a 
rendu malade سويخ اغى يناض اليخ وزمييغ‎ 30017 7 
innadh ellir! ouzmirer!, ببس قامس‎ a j'ai bu hier du lait 
aigre, j'ai été malade n. 


Les pronoms interrogatits sont : 





«Quiv oarain ورأين‎ , manain زماناين‎ uquoin mala Le 

Ex, : uqu'a-t-il dans sa tasse » ma- | 3‏ , ماناين manain‏ ,مانا" 

nain r'eres g. oufendjal ennes (mit Jess غيس‎ pile. - 

Pronoms imdélnis : 1 

121 

“Quiconquew manis in مانس وين‎ . Ex. : a qui- \ 
conque volera, nous le ferons sortir de notre pays » 
manis ouir éouchér à nsoufer't 3 temourt ennar تائيس‎ 


ù Personne » oula ل‎ h'ad هاد‎ 5 Ms. u Personne ne 5 


nous a vus » oula d had ou "به ل‎ izeri ولا ذ حاد و داغ‎ A 
«Quelqu'un» idjen عجن‎ Quelqu'un La-t-il vu n | 
idjen ieri تجن بؤرى ش نات‎ | 3 
٠ Quelque » se rend par kera شرا نان كرا‎ «chosen et 
se construit avec-n «des. «Quelques jours» مما‎ 
11 00550171 (plane .خم :كرا‎ à on. : «chose de jours ». 7” 
Aucun se traduit également par chera شرا‎ avec la . 


négation où #. هكم لله‎ aucun troupeau » ou r'eres la 
chera noullé dé .و غيس ياذ شرا‎ 

«L'un, l'autre n uljen, idhen cr : Gr - 

« Autre» (ès idhen. 

Les K'couriens ont perdu, à partir de trois, le 


Ja AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
système de numéralion indigène : ils emploient les 
noms de nombres arabes. 

«Un» né or. fém. ticht تبيشت‎ , qui devient sou- 
vent ريشت انام‎ ٠» deux sin ,سين‎ fé: 5104 سينت‎ 

“Moitiés azgen ol «un et demi ١ idjen d 
يجن دوزكن‎ : idjen el irht servent aussi d'adieetifs i indé. 
finis : اذه‎ vint un t'aleb» ioused ijen Faleb ss 
.يجن طالب‎ 

« Premier w amzonaruu امزوارو‎ . Les noms de nom- 
bres ordinaux se forment de l'arabe en préfixant tou : 
« quatrième » tonarbi تواريع‎ . 


VERBES, 

Le dialecte des k'eours n'a qu'un seul temps qui 
prend le sens de l'aoriste ou du prétérit, suivant 
qu'il est précédé ou non de la particule ad. Dans le 
premier cas, il faut signaler quelques changements 
vocaliques. 

IMPERATIF, 
2" pers. sing. com, Crains.. +. ou كود‎ 


2" pers. plur. .عقهم‎ Craignex. . . gout TA 4 | 
2" pers, plur, ممصا‎  Craignex.. . gouderni ia 


PRÉTEMIT. 
"pers. com, J'ai craint... .... goidar" توداغ‎ 
38 a" pers. com. Tu aseraint.,.,. tonggowled 534 
&: | 3“ pers. عكمم‎ Îla craint. دنم‎ tonyqoud 0 


3" pers, fém. Elle à عد + مياضتةع‎ tou ggou 3 
| بن‎ pers. com. Nous avons craint. rougqoudl نيديد‎ 
| 2" pers. com. Vous avez craint, fouggondem يدم‎ | 
3° pers. masc. كلا‎ ont craint... . ougqouden 


Flur. | 
' 3" pers. fém. Elles ont craint... goudent كردت‎ 


NOTES DE LEXIGOGRAPHIE BERBÉHE. 323 
Souvent la consonne finale du prétérit est mar. 
quée du son 1. Ex. : enr'ir أنقيع‎ «jai luén; outir 
وتيع‎ j'ai frappé»; air يسيع‎ »[81 apportén; كمع‎ 
يزرى‎ “il à vi n. à 

L'aoriste, précédé de la particule ad, est ordinai- 
rement marqué du son a. Ad outar' وتاغ‎ al «je frap- 
perain; ad enr'ar اد انغاغ‎ uje tuerain. Excepté aoui, 
où le es fait partie de la racine, Ex. : « demain je 
t'emménerai » atcha ad chem aouir al اذ شم‎ Let. 

. Quelques verbes terminent par ou la 3° personne 
de l'aoriste, « Il verra » ad iserou DE ss œil rit u tdhson 
يرضسو‎ 4 il (rouvera n toufou 5%, ) اناه ]زه يوق )نان‎ 0 

Certains verbes commencant par u changent au 
prétérit cel à en ou; اتف‎ alef wentrerv, ioutef :يوتف‎ 
ah إلى‎ monter», touli de; ar El uprendren, وغى‎ 
ouren «ils prirents, Quelquefois cet a devient & : 
aout «emmener », 2" pers. fém. fiout 4945. | 

À Figuig, sous l'influence du voisinage des dia- 
lectes du Tañlelt et de Taroudant, le É de la 1" per- 
sonne se prononce souvent Comme un +: 

Le participe se forme de ها‎ 3" personne de Tao- 
nisle en ajoutant ren; il est invariable : emmout 
أموت‎ ps mourir», immout عجوت‎ , imriouten urs<. Pré- 
cédé de la particule ad, il s'emploie pour marquer 
l'obligation + at (pour ad t) ikeffen oujellil أت يكفن‎ 
وزليى‎ wle roi lensevelira, le roi s'engage à l'ense- 
ET 05 

On rencontre des verbes d'état conjugués ainsi : 


Berch جوش يج . ...ا‎ il est noir 
Therch as, بوش اس و‎ élle est noire 


3% lAOÛT-SEPTEMBRE:OCTOBRE 1885. 

On forme des verhesavec des adjectifs arabes pour 
exprimer un état. Dans ce cas, ils se conjuguent avec 
le verbe يل‎ ile étre n. Ex, : uje suis malade » يلات‎ 
mardhur البع مرضباغ‎ . 

Quelques verbes s'emploient comme semi-auxi- 
liaires sh Figuig, khlak' Gus, Ex. : لله‎ était malade 
je lui ai fait ranger du raisin, il a guérin 1khlak 
ouizrmur silcher't ail tepjt ونيز مه ساصغت أديل يرّى‎ GS ; 
dans les K'cours elh'a LE, et surtout four” En et ses 
dérivés : ainsi la forme tar'it تغيت‎ , parait s'être eris- 
tallisée et s'emploie indifféremment pour le masculin 
et le féminin. « Il voulut le tuer» tour'et 6h at inr'a 
توغيت خات ينعا‎ , «il fut pour le tuer»; «un homme 
était دام‎ idjen ourgaz tar'it d'ajellid يجن وركاز تغيبت‎ 
.د أثليى‎ On rencontre aussi la forme tard : « j'étais 
la femme d'un سام"‎ nétchint tard tarmettout n rdjen 
oujellid وزليد‎ jy تغيئ غطوت‎ eus, et la forme 
“haple tour! توغ‎ : ulout ce qui se trouvait نا‎ 000 ougt 

tour وق توغ‎ D. 

À Figuig et à ‘Aïn Slisila, ased ai est euploys 
souvent dans le même sens : «une panthère voulut 
manger un bœuf» ioused arilas itch afounas يوس‎ 
اغيلاس & افوناس‎ mot à mot : «une panthère fut, elle 
mange 3 bœuf ». 

Le sujet se place d'ordinaire après le verbe dans 
la proposition principale. Ex, ؛‎ «le roi bai dit w RE 
ias oujellid Suis ياس‎ Les. 

A l'impératif et au prétérit, le complément di- 
rect se place après le verbe, Ex. : « tue-esw enr ten 


ah‏ تن «je les ai tués « 10“ ten‏ : انغيتن 


NOTES DE LEXICOGRAPHIÉ BERRÊNE. 399 

À l'aoriste, il se place entre le verbe et la particule 
al. Ex. : عز»‎ les tuerain a fer (pour ad ten) enr'ar’ اتى‎ 
انغاغ‎ : «tu les tueras » a ten tnar'at أتى تنغات‎ . 

De même lorsqu'un participe est employé avec 
un pronom relatif ou interrogatif, Ex. : « qui t'a lésés 
onarain ch idhelmen قن يضطن‎ pts. 

Les noms d'action s'obtiennent en modifiant les 
voyelles du thème : etch اع‎ manger», outchou = 
“nourriture n, où en préfixantun ss : ri نابي‎ écrire », 
tire تيرأ‎ x écriture ,أل‎ 

Le passif est souvent remplacé par la 3° personne 
du pluriel de l'actif, Ex. : « je n'ai pas trouvé le pain, 
il a êté mangé أنه د‎ oufir chei ar'ercum etchen t midden 
ge .ول وفيغ شى اغروم أجنت‎ Onobtient aussi le passif 
en préfixant la syllabe toua à la forme simple. Ex. د‎ 
art sl «écriren, touari تواجي‎ » être écrits; sera voir 
زور‎ touazer 355 être سما‎ adhlem bel nlésern, 
touaulhlem تواضط‎ u être Jésé n. | 

Comme dans tous les dialectes. l's prélise marque 
la forme tr'ansitive ou factitive: larsque le verhe 
commence par un ay cet a devient d'ordinaire un r. 
Ex. : alt 4 «montern, sili سيك‎ «faire monter n: 
اتف. إعاة‎ ventreru; site] سيتف‎ 0 faire entrer بن‎ azel 
ازل‎ secourir n, zizel زيزل‎ u faire courir »; eteh gl uman- 
ger», sh سج‎ u faire manger». Cf. cependant d'aoual 
اوال‎ , saoual ساوال‎ à parler»; عراث » انو عو‎ vendu», senz 
js etzenz 55 «vendre»; ekker اكو‎ use lever», sekker 

“boire”, essor « faire‏ سو faire 16986234 son‏ سا 

_boiren. Ex. :«ïl a fait boire son cheval à la fon- 
taineh نمكم‎ ts énnes st fit تبط‎ ge (PT يسو بش‎ 
Vs k 23 


la فيط قاف هذه‎ ny iso nf 


336  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

La réciprocité s'indique en préfixant un m. Ex. : 
ta لقا‎ urencontrer su se rencontrer mutuellement» 
وملقا واوا‎ «il se rencontra avec le roi» imlaka ملت‎ 
oujellil اكين وزليت‎ Like, mot à mot : «il se rencontra 
ainsi que le roi ». Mechkan مشكان‎ uils se sont plaints 
l'un de l'autre», de chka شكا‎ use plaindre v. 

En préfixant un { « on obtient la forme d'habi- 
tude où d'intensité. Ex, : essin أسينى‎ savoir», lissin 
“être très versé dans... ره‎ onggoud 3,5, u craindre », 
tougqouil « craindre habituellement زم‎ ourar gs 
“ujouer», tourar! قوراغ‎ «avoir l'habitude de jouer ». 
Ex. : «il passe ses journées au jeuv ümlou 1tlourar 
يتوراغ‎ ke. De eétch اع‎ a manger», on forme تت انما‎ 
“manger d'habitude». Ex. : ules Arabes ont cou- 
tume de manger des sauterelless atraben tetten te 
mourr'in LÉ GS ul . 

Les formes en & et en » se combinent quelque- 
fois;ainsi{menr' منغ‎ racine “روم‎ Ex. + » ils sesont battus 
comme des femmess tmenr'an am tisednan «| تمنغان‎ 

On obtient aussi la forme d'habitude en interea- 
lant an où avant la dernière radicale du verbe. Ex:: 
28112 区 Teamdrem,Zzenogz js u vendre habituelle- 
ment». ١ك‎ 

Le redoublement de la 1" radicale du verbe 
marque la répétition. Ex. : ar قار‎ «crier», ekk'ar 5 


“crier à plusieurs reprises 37 
PRÉPOSITIONS ET PARTICULES. 


La particule s sert à appeler l'attention sur un 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÉRE 397 
mot. Elle précède d'ordinaire les adjectifs : d'aberchan 
أبرشان‎ sinoirs, d azouggar 3; > a rouge n. On La 
trouve jointe à certains verbes où elle joue le rôle 
de particule séparable : as ed s أس‎ «venir, soused 
51نات , وسنت 01/501 , بوسيل‎ 0 asus. Quand le verbe 
est accompagné de pronoms aflixes et régi par une 
particule, دعا‎ le précède : Ex. : «personne ne nous 
a vusn gp و داغ‎ st عانبه ولاد‎ d Kad ou d ar izeri. 

Les principales prépositions sont : | 

« Chez» rer بغر‎ semploie comme is en arabe; 
غرى‎ «chez moi», Avec عا‎ relatif, il devient postpo- 
sition : ma r'er Æ ما‎ u pourquoi; a devant zut sh, 
ezzat زاؤات‎ «dés (marque du gémitif) n 4. La pré- 
position 4yindique aussi la matière dont une chose 
est faite. Ex, : «une serviette de soies achennial n 
elh'arr اشنيال نالحرير‎ : « des, marquant. la prove- 
nanCe, 501 :سك‎ ude, à cause de» soug :سوك‎ a il ail 
de 365 paroless معطلا‎ soug ouaaual ennes بخضسو سوك‎ 
ئ واوال انس‎ » dans, env d ,د‎ dis ess; ueñnluis, deg ds, 
il بس »> ,بَى‎ «parles-tu berbèren tsaouell د‎ temnazirt 
,حساولت سقائغت‎ mot à mot: parles-tu en berbère»: 
ou saouler ch s temazut ,وساولغ شه سقازغت‎ «je ne 
parle pas berbère n; g ك‎ (sans mouvement) بن‎ oufendjal 
PILES أنس‎ Jus u dans son verre n. 

«Surn Eh, akhkh >, باخ‎ enmalen kh idjen n ourguz 
نوركاز‎ us gilet, mot à mot :«on raconte sur un 
homme »; g بك‎ q idjen n oubrid تويريت‎ GES «sur un 
chenain v. 

«Av, signe du datif, i &. Le datif pléonastique 
se rencontre quelquelois. Ex. : «il dit à son fils ainé 


75 


328 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

le khalifahw ممم‎ dns à memmis ممم اسه‎ lkhalifah 
RAA ,ينا ياس عميس امقران‎ nil lui dit, ä son fils aîné, 
le khalifahn:  J, marque la direction, d'ordinaire 
avec mouvément£. 

u Pour» ala ,ألا‎ employé généralement comme 
postposition, manain ala di ماناين‎ « pourquoi ». 

a Jusqu à» ad ‘si. 

« Avecn akid as. 

x Quand » relmi hs. 

à D'oùn manis pile; ٠» d'où viens-tun manis toused 
عاش حرقة‎ 3 

« Pourquoi» manaïin alu ماناين الا‎ ; mana“h ala 
ماناش الا‎ a pourquoi fais-tu cécin; ماناض الا تيى و‎ ma- 
nach ala tried ou. 

«Ou, ou biens ner &, iner' Rs. 

“Ne, ne pasw, ons, où. ..chei gs. Avec la né- 
gation, le prétérit se construit comme l'aoriste par 
rapport aux compléments, 

«Sin ma Le. Ordinairement, cette conjonction est 
supprimée dans les phrases conditionnelles. Ex. : 
u Si tu laisses ton mulet dans le jardin on le volera» 
tedjid aserdoun ennech id ourthi a t'achren كجيث أسرخون‎ 
أنش ين ورق | اشون‎ , mot à mot : «tu laisseras ton 
mulet dans le jardin, ils le voleront n, 


NOTES DE LEXICOGNAPHIE BERBÈRE. 399 


11 


VOCABULAIRE, 





\ 


AsaTroin, ar'erus أغراس‎ , rac, r'ers غرس‎ » Égorger ,ل‎ 

.تابرست عتما ÂBEILLE,‏ 

ABOYER , “énabah' تنباح‎ (forme d'habitude), عل‎ l'aor. 

AssOLOMENT, 1L تلدع‎ , “laboudde لذبت‎ 

AcHETER “ودع‎ äul; Mazabi,sar: زساع‎ Ouargla, “رودم‎ 
El. 

AGNEAU, amer, ismer PE 

M6ce, ijider بؤيدر‎ , pl. fideren nesi ijoudar PÈRE 
Lotaoux, iqider يكبت‎ , pl. igoudur HET Bougie, 
idjider 33%, pl. idjoudar \sæ. * 

AIGUILLE, disinefl .أن ,تشينفت‎ (Lin fQouin تسينفاوين‎ : 
Zouaoua, thésgnith نمث‎ Su 5, pl. Chisignathin 
تسيكنائين‎ Aït Khalfoun, thésagenith تسكنيث‎ À pi. 
thisegnat ؛ تسكناى‎ Chaouia , tisagenit تسكنيت‎ : Bou- 
gie, الانوعكهنا‎ , pl. tissegnitin تسكنيتين‎ + à Ouargla, 
tisegnit, pl. lisegna ÉCART à désigne une petite ai- 
quille; Mzabi, tisejeneft تسزنفت‎ : Lénaga, echagn 
KE, où la forme simple a été conservée, pl. 
achognoun اشكنون‎ : 


Ait, damersout تمرسوت‎ . 





330  AOÛT-SEPTEMBHE-OCTOBRE 1885. * 

AILE, afer آفر‎ , pl ifriouen يفريون‎ : Ouargla, afer, pl, 
afrionen أفريون‎ . 

Aer, ehhas +أقاس‎ 


Aissezee, tad)h'alt dl ; Zénagu, tadhoudhat تضوضت‎ 
ALLER, égqour ml , Zénaga, tejeggech{aor. | LS. 
ALLOMER, serr ,سرع‎ factitiVe de err’, اوع‎ «brûler به‎ 
ALons, HOU يوكيت‎ , rac. akid; ioudou يوذو‎ 
ALOUETTE, toujoultit توزولتت‎ , pl. toujoultain .تو زولناين‎ 
Au, ameddahkoul أمدكول‎ , pl. imeddoukal مدوكال‎ 

Au (Érnx), mdokoul مدكول‎ rac. .د كل‎ 


Ascrex, وال ملع"‎ 中, 后 nm。 اننأل لها‎ css; am- 
zouarou أمؤوارو‎ , dérivé de la racine ,زور‎ d'où vient 
en -Chelh'a amezouer أمزوار‎ « premier »; atzouaren 
us « d'abord bi foire توازرا‎ 1 COMMeENCE- 
ment»; zouar ؤوار‎ « commencer »; zouaren زواون‎ pl. 
زوارنين 1100 7نامع‎ » premier»; zoutr ,زوز‎ aor. izouar 
زوز‎ précéder »; izaour يزاور‎ “ être le premier ny en 
Zouaoua, amzouaron «antérieur», pl. ünzonoura 
be; aor. our «être antérieur»: forme habit. 
20001 5. CE Aït Khalfoun, amezgaron sp. 
par le renforcement du بو‎ Bougie, ezouir أزور‎ « de- 
vancer »; amezouer à premier » Quargla, amizouar 
أميزوار‎ , pl imizouaren cei Mzabi, amzouar, pl. 
imézonar عؤوار‎ « premier »; fém. timzouar تجمؤوار‎ 


ANNEE, “dm عم‎ 


APPARENCE, FORME. "1/01 صفة‎ . 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BEKBÈRE. 331 
APPORTER, oui جاى‎ Quargla, .لض‎ forme d'habitude 
Ançent, azerf أؤوف‎ 
ARGENT, MONNAIE, هوذونين ا‎ - 

Ançice, “élakht ss Zouaoua, thaker'th ak: 
Ouargla, .الماع‎ 

Anrêren, at l'af ؛ أطف‎ Zouroua, Ouargla, id. ; Bou- 
gie, attef; en chelh'a, atl'af a le sens de porter. 

ARRETER (S°], “rgebed كبس‎ , cf. à Bougie, bed à: 
Louaoua, abed' a. 

Auntver, aoudh باوض‎ “hhlak ge: ‘etdjera LE, 
forme factitive sioudh .شيوض‎ 

Assisten, “h'adhar حاضو‎ 

Arricnen, ak'k'in Qt; Zouaoua, ken LA; Aït Khal- 
foun, iek'k'en رزيقنى‎ Syouah, akan راقان‎ Mzabi, 
ak Ken; Quargla, akk'an: Bougie, لقن ماله‎ 

ATTEINDRE, ar”. 

ATTENDRE, ard :ازع‎ “erdji sl. 

Aciounn'uur, assou أسو‎ , de as njournet où, adjectif 
démonstratif. we 

Aupanavanr, “Æ'abla قبلا‎ 

Aussi, ouden :وحن‎ “oula Ms. 

Avrne, ulhen .يصن‎ Laracineestiedh يض‎ quon rencontre 
dans les formes du Zouaoua et des Ait Khalfoun, 
ouaiedh ويض‎ , fém. thaïedh ثايض‎ , pl. ouiadh وياض‎ ét 
.حصنا‎ thiadh |,LS. On le retrouve renforcé par la 
particule ñ qui forme le participe présent : idhen 


532 1 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

— idh + عم‎ cf, en Zouaoua énnidhen 一 enni + 
6ل‎ + en. Le Zénaga nous donne li forme idhan 
,يضان‎ composée comme idhen. À Bougie, le ض‎ 
sest renforcé en kb, aïel ,رايط‎ fém. thaïet LL: 
avec le suflixe n : iten يطن‎ et nil'en نيطن‎ — en- 
midhen. 

Avec, akil :اكيت‎ id ou: did ous. 

Aventure, “lakhlak al, 

AveveLe, aderr'al Jé;st; Quargla, dd. ; Mzabi, éderr'al 
يدوغل‎ nil est aveugle n; Chelh'a, derr'el Jé,s « être 
aveugle ». 

| 1 

Baie pe Fusil, * تروصاص‎ , de l'arabe رصاح‎ . 

Banse, tmart .يمرت‎ 

Bannace, “sed سك‎ 

Bas, trabek قوابق‎ , ' 

Bas ) 5 [ , aloudai الوداى‎ , soudat سوداى‎ , soneddut سمودأى‎ 
soWlou :سوذو‎ miourlai glass “d'en .دعقط‎ Le thème 
paraît être ad ou ou, allonge en oudai et oadan 

٠ et combiné avec les prépositions |, s, n. CI. Zou- 
aoua, adda اذا‎ uen bass; Bougie, daou ذاو‎ « bas»: 
ouudda 13%, sadda سذا‎ wen basn; Mzabi, eddai 
أذاى‎ 6 sous», soueddai سوذاى‎ u au-dessons à. 

Bir, “iberd PTS: 

BAT ve cuameau, lah'aout ككحاويت‎ , 

BarTaitze, “l'erul sil. 


Barreau, “sefinat سفينة‎ 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BÉRHBÈRE. 333 

Br (Êrne), shout سكى‎ : 

Bârin, sehk .سك‎ Le rapport entre باع‎ et shou est 
remarquable et semble indiquer une trace d'une 
formation passive interne, aujourd'hui perdue. 

BaTTEntE DE Fusit,, ar'anim أغانم‎ , mot à mot:u roseau », 

Beaucour, “hezzaf بالزاف‎ : “khirallah AN as . 

Bravré, icabh'é sus. 

Béaue, d atoutan اتوتان‎ >; Ouargla, dgengin | 
pl. éqengan يتكنكان‎ . 

| . تسياح "1م مها Bècer,‏ 

Bénémicriox, tezilla Ms. 





Besoix (Avoin), “estah'ahh" أسكسعق‎ , se construit avec 
l'accusatif. 

Beurre, oudi :يديع‎ Mzahi, Bougie,” id. : Aouaoua, 
Aït Khalfoun, oud'i avec le sens de «beurre 
fondu»; £énaga, ondhr وضى‎ , eadou أذو‎ . 

Brex (Ërne), SURPASSER , 1] رز يفت‎ Zouaoua, ÿ Lu; 
Chelh'a, eff الى‎ u s'élever, être lort n. 

Bcanc, amellal JAat, :نكا‎ tomellalt :تاملؤلت‎ pl. imel- 
lalen علالن‎ , fém. timellalin تجلالين‎ + Miabi, td. 

BLÉ, terden Cp Mzabi, trden. 

d'azeqzaou‏ , داوكنا à Bougie, d'azeqra‏ رازيزا aziza‏ , تسدظ 
a le sens de «verts.‏ 5 ;5 

Bœur , afounas أفوتاس‎ , pl. ifounasen يفوناسن‎ . 

Borne, عد‎ sul; Rifain et Ouargla, sou. 

Bois, aser'rou أسغرو‎ . pl. isr'aren :يسغارن‎ Chaouia, 
Mzabi, Zouaoua et Aït Khalfoun, asr'er sul, pl. 


“4  NOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 
isr'aren; Bougie, açr'ar jet, pl icr'aren :يصغاين‎ 
Zénaga, achcharen أشاون‎ (GE Broussais, Recher- 
ches sur les transformations du berbère, Bulletin de 
correspondance africaine, با‎ Il, .م‎ 428, note 13. 

Bors DE coxsTRECTION, aremmour ازمور‎ . Dans les au- 
tres dialectes, ce mot désigne l'olivier sauvage, 
d'où le nom propre Zemmorah. 

Bois À enûcen, K'ohid'an يقشيد أن‎ . 

Borreux, d aridan Joss! زد‎ Zouaoua, arejd'al أرثذال‎ , 
suivant d'autres ar'ejd'al أغجذال‎ 

Box, “douçhih" .كنا , دوصبم‎ touçhilt توصبححت‎ , pl. 
douchih'en دوصبككن‎ , fém. toucbih'in توسبيككيسن‎ . 

Boncxe, 8 iious .د يلكوس‎ 

Bossc, tfarag Spa . 

Bouc, azelar” اؤلاغ‎ , pl. &oular بيزولاغ‎ Chaouta, zalar 
5 

Boucee, ini €; Mzabi, id; ak'moum أقموم‎ 

Bourancen, tougga يوقا‎ (aor.), 

Bnaxcne, tarida lus, pl tiradoun تيغكوين‎ . Au 
Mzab, tar'eda lo désigne une canne de palmier. 

Bnas, or'il Just; Quurgla, àd.; Aït Khalfoun, vr'ell 
Je, pl ir'allen يغالى‎ . 

Bnisé (Érne), erz 331: Mzabi, Bougie et Zouaoua, id. 
De là des dérives 645610112 y « premier labour »; 
thimerziouth عرزبوث‎ et tharoust ه تاروؤى‎ cassure »; 
forme habituelle tserouzou رتسروزو‎ Aït Rhalfoun 
(aor.), 1erza 55; Zénaga (aor.) iorza جيرزا‎ Ouargla, 
1111472 هيرؤ‎ ١ Être CASSÉ n. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBERE. 335 
Baurr, "has pe. 
تددن‎ (n.), emr FR aetitif SP سوغ‎ : 201130133, 1. 
d'où le dérivé thamerr'iouth شرغيوث‎ 0 brülure » ; 
Bougie, rer! ررغ‎ fact. esrer أسوخ‎ , d'où ترغى ةا‎ 
“brûlure م‎ , aserr' اسرغى‎ «incendie ره‎ Quargla, td. 
M. Broussais, op. laud,, p. 37, n. 17, En à rap- 
proché avec vraisemblanee les racines أرغ‎ etourar 
وراغ‎ Hu Or et jaune 15 


.لخن سما * Cacuen,‏ 

Came," meh'allet حلت‎ 

Caupane, “houfer كوفر‎ . 

Carucrox, tak'elmount GS; Zouaoua et Bougie, 
afelmonn dsl, diminutif tak'elmounts :تقطونت‎ 
c'est de هآ‎ que vient l'arabe vulgaire quélmounah 

Carsranse, “Kobtan قيطان‎ . 

Caravane, “gafilah al. 

Cauroveurère, fichont تيشوت‎ pl tichiouin تيشموين‎ 

Casser, arrez أرؤ‎ 

CassenoLe, fat ,قات‎ pl. ifaten .يفاتن‎ 

Cause (À) DE, 367 le, soug. 

Cavenne, ak'hou ss, pl. K'ouban يقوبان‎ - 

CenNDRE, red day: Bougie, Muzahi, Chaouïa, x. : 
Zouaoua, tr'ed' بغت‎ 

Cexr, *“miat .ميات‎ 


3%  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845. 
Cénéaues, imendi SA ; Mzubi et OQuargla, أن‎ 
Cuueur, L'ammou =. 

Caamare, *tarorfa تغرها‎ . 

يلفان نمم ما pl.‏ , الغى يدم عله Cnameau,‏ 

Champiéson, arsel ابسل‎ , pl: trislen: La forme com- 
plète s'est conservée en Zouaoux, agoursal اكورسل‎ , , 
pl. igoursalen ny 5 . 

CHaxDeLIER, jébet hist. 

Cuar, mouch موص‎ , pl. imouchin بعوشين‎ Muabi, ا‎ 
pl, imouchen رعيشيى‎ Ouargla, id., pl. imouchien. 

(HATIMENT “ékoubah عقوبة‎ . 

Cuarre, tmoucht قوشت‎ pl timouchün عوشين‎ ; Mzabi, 
id, pl. tmouchin; Ouargla, tmouchit عقوشيبت‎ , pl. 
timouchin. 

Cusvn [Erng), ah'mou أحجو‎ , 

CHAUSSURE (ka), tarkast .آم ,تركست‎ tirlasin توكاسيين‎ : 
Ouargla, trik'it توحيت‎ . 

Cuauve-sovais, boubara #بوباوا‎ pl. iboubar يبوباز‎ . 
Gaesix, abri Si, pl ibriden :زيبريحن‎ Ait Khal- 
foun, abrid' So, pl. iberd'an يبرذان‎ . ١ 

CHERCHER, rizz رذ‎ 

LiBEVAL atts, يس , آيس , كنا‎ pl. tan ريسان‎ Quargla, 
اليل‎ 

Caeveux, izzafen يزافن‎ . La forme du singulier azzaf 
off se rapproche du mot employé dans le Mzab 
et à Ghdamès, azaou sf; Ouargla, zaou ss. 

Cuevicce, “hikdbet تكعبت‎ 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. #37 
CHÈvre, fr'at ,تغات‎ pl. tr'atten تغاتن‎ 
Cuez, rer . 
Cunex, aïdt st, pl. iedan يدان‎ 
(ETEN (Per), متم عله‎ pl, pl. tk'zinan cry. 
Cuose, chera برشا‎ Zouaoua et Aït Khalfoun, kera 
ا‎ Zénaga, كارا‎ , küre كار‎ 
Cuou, “krouroub كروزوب‎ . 
Canérien, ‘arouni ايوق‎ , pl. wroumien برومين‎ . 
Grec, ajenna زازنا‎ Ouargla, بعلن‎ Aït Khalfoun, igenni 


Mzabi id. CE le‏ :تنيسا pl. Linisa‏ , تناست tnast‏ , انا 
qui, dans ce dialecte signifie « ser-‏ اناس mot annas‏ 
ruré n; Ouargla, tenast.‏ 

Grou, “amesmir أمسميي‎ , pl. imesmar aus . 

Cœun, oul ,ول‎ pl. oulaouen رولاون‎ Aît Khalfoun et 
Ouargla, vd. 

Course, taourirt تاوريرت‎ , pl. fiouririn :تيوريرن‎ Beni 
Menacer, éd. : en Mzabi la forme simple s'est con- 
servée : aourir أوري‎ , pl. ionriren يوريرن‎ . 

CoLoxez, لمهم"‎ yes 

Comsarrne, emdongga Bsoul (se construit avec akid). 

Coue, am |; Zouaoua, Aït Khalfoun, Bougie, id. ; 
amech :امش‎ Aït Khalfoun, anech بابش‎ Bougie, 
annecht cast, 

Commencer, bedda 13; Bougie, ebdou east Zouaoua, 
ebd'ou انكو‎ 

Coweteren, “hemmel كَل‎ 


 AOÛT-SEPTÉMBRE-OCTOBRE L885.‏ ورد 

Coxoumt, eggour 351, forme hab. touggour توقور‎ 

Conxairne, essin زاسن‎ Ouargla, id.: Zénaga et Aït 
Khalfoun, issen (aor.}; Bougie, essen; £ousoua, 
ISSU يسسن‎ : MIzabi sin. CE Haoussa, sant, 

CoxrixteLLemMenT, “lebda lol. 

Cosvexm (SE), metfak متفاق‎ .٠ 

لسعم OQuargla,‏ زيزذان pl. tidan‏ ,يازيت انتما Coo,‏ 
. ياذيضين 1021011611 pl.‏ ,ياؤيض 

Conseau, adjaref EE tedjarf & =, pl tedjar/ioun 
GE : Zouaoua et Bougie, agerfiou ip. 

Conve (en poil de chameau , (بيعة‎ , tinelli LS; Ouar- 
,هام‎ 14. : Mzabi, An Dans les autres dialectes, ce 
mot signifie un fil ». 

Cov, , “1 بيغ‎ Zouaoua et Aït Khalfoun, &ri; Rïfain, 
ler L. 

Cocuren, endhed أتضبك‎ 

Coures, enkad Sa, 

Cousce, ajarroud 3,51, pl. jarronden جز رودن‎ : 

Coumm, azzel راذل‎ forme d'habitude, tazzel HE. 

Counnren, areggas ؛ أرقلس‎ ireggasen بركاسن‎ 

Cranone, ouggoud 35%, forme d'habitude, tougqouil 
:توكون‎ Chelh'a, بخسض ؛المدمط‎ OQuargla, egged NS. 

Cnéen, “hhlak gl. 

Cneusen, urz 361, forme d'hab. akkez ph passif, 
toaar'ez تواغز‎ . 

Cnorssasr, tour يور‎ Dans les autres dialectes, ce mot 
signifie lune et mois. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 439 

Cow, مما‎ k: Une forme plus ancienne, bien 

qu'elle-même intermédiaire, s'est conservée en 
.Mzabi : adjlim RSI. 

Coisse, fimecçont leg; Chaouta, amsat lt: Aït , 
Khalfoun, amçadh bed; Rifain, amsir أامسير‎ à 
Bougie, amessat امساط‎ , tamessat'et SALLE, En 
Zousoua, thameçal' قصاظ‎ désigne le gigot de 
mouton. 

Cuivre, “nahas Le, م8‎ 

Conreux (Êrne) DE, h'ar حار‎ 


1) 

Dasse, “refil ds. 

Danser, “rh'el .رقت‎ 

Davre, رتينى :نا‎ Bel H'alima, thaïni east 

De, n زن‎ soug .سوك‎ 

Dérié, imourdas ,عورداس‎ pl. imourdasen جور د اسن‎ . 

Désednen, ammechlé أمشلكلى‎ . 

Décivnance, “lac is, 

DER aitcha Lt; Bel H'alima, id: Aït Khalfoun. 
azekka أذكا‎ : Lénaga, tidjigen يعملا . حكن‎ 6 — Ton 
= ع‎ dans les dialectes du nord, 

Deur, موده‎ 453; Zouaoua, Bougie, à; Mzabi, 
azdjen (=. 

Dexrs, tirmest ms, pl. tor'mas +تفاس‎ Ouargla, 
ul, pl. tirmas. 


١ 01. Notes de lenicographie berbère, "د‎ série, دمن‎ 


 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ ند 

Dexrs (MoLaImEs), tsar FRE Ouargla, tusirt تسيرت‎ , 
isa las. 

Deanien, * khar =: ٠ 

Denmène (Pan), zdeffer FE Mzabi, sr deffer pe: 
Bougie, r'er ,غردفر املك‎ 89 deffir زوك دفر‎ Zoua- 
oua, r'er deflir. 

Descexone, ÊTRE 1580 Dé, effour’ sl (se construit 
avec s6q .اسك‎ . 

Désmen, “hrak حرق‎ - 

Dessécré (Êrne), K'er اتقو‎ Zouaous, k'or رقي‎ Bougie; 
ek'kour أقور‎ . 

Dessous, essoudai set. 

Deux, sen, fém. sent, سن‎ , aies. 

Devanr, sat es. 

Devenu, d'hab; Zouaoua, dhah'i ls; douel كول‎ 

Diven. mounson mis; Zouaoua et Bougie, imenst 

Dire, tnt ريق‎ 301: inna. 

Dinicen (Se), “azem ss. 

Dowxen, onch روش‎ Quargla, id. 

Donwin, ettas ji; Bel H'alima, ad: Aït Khalloun 
et Quargla, efles. 

Dos, tadinit تقدينت‎ . 


Drorr, “h'alk ححق‎ . 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE I 


1 


,جام 0011 ا ب كظانا ناجلا Eau, aman jbl; eaux‏ 

Éconce, tak'ehourt تقشويت‎ , pl, tiak'ckar نياقشار‎ : Bou- 
,عام‎ dukehert sas, pl. thik'chertin تيعشرتين‎ . 

Écame, ari ,أبي‎ nor. iouri Se, passif fonari chi 
Louaous : arou sl; Quargla, ari, passif muouri 

erITONE tarit ca, lire Te nom d'action de أرى‎ 
14" forme)"; Quargla, به‎ 

Éconcen, r'ers :عرس‎ Miabhi, erres CCE 

Eumesen, anef اتف‎ . Dans les autres dialectes ce moi 
signifie نه‎ laisser à, 

Euronrer, aoui sl, قلاممة .نامهد‎ gb: fouaoux, id, 
.امه‎ (DOUÉ يبوى‎ , =- OÙ + OÙ: Bongie, 2ه‎ avr, 
10140111 يو‎ - 

Eurguxren, allef alt. 

Excone, dd ,عد‎ cette particule s'emploie ave la né- 
galion en fouaoua : our dd عي‎ 3. 

Evscnien, “tadonat تدوات‎ 

Exranr, arrou أرو‎ , terou ,يرو‎ Pl. terouen (335. La ra- 
cine de ee mot est تومته‎ « enfanter. engendrer », 
Chelh'a, Zouroua; d'où les dérivés أناروا مودعم‎ , te. 
roua قروا‎ , pl, iterouan ls, en Ghelh'a, «enfants بد‎ 
en £ouaoua, arraou sl et tharoua ه ثاروا‎ enfante- 
ments; Bougie, tharraouth ه كاراوث‎ enfantement », 


١ Sur cette formation, ef Hanotenu., 下 ra de grammaire kabyle, 
م‎ 17218, | 


[LE 1) 


امو شفط ةق 8ق له 81 لل هاه 


ÿ41  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
Exruis ) 5'( , erouel أرول‎ . ١ 7 
Excexoner , arou si Zouaoua, Ghelh'a, Bougie, td. 
ENLEVER, 15i Bi 

Ensecnen, mar ,مار‎ aor. imar je; Zouaouay mel Je. 

Exseweze, neaucour, فاع أنهو‎ 

Exseveuin, “keffen كفن‎ 

. ست ]1د ExTenDRE,‏ 

Enrennen, emdhal ja . 

Exrouner , "douar ذور‎ ٠ 

Ewree, “djaret :عجارت‎ D'enTRe, ezzik sl: Zouaoua, 
qur 36: Bougie, gaigar SE : Zénaga, qaré; Aïl 
Khalfoun, ger Pi Chaouïa, jar 5. 

Evrnen, atef اتف‎ , aor. iatef ياتف‎ el ioutef :يوتف‎ 
Ouargla, مكنا‎ 

Evrnen (Fame), sitef Lin. 

Exrasrexm (S'), causen, teh'ser ii, Zouaoua, ser 
(forme simple) قسر‎ , 

Exvoren, aren ,أو‎ nor iouzen (je: passif tonazen 
côtes; Mzab, id. ; Aït Khalfoun, iizen UE لاقع أ‎ 
Chelh'a, zend ss. 

Évas, azouar 55; Aït Khalfoun, id; Zouaoua, 
azouran زأؤورآن‎ Zénaga, zoor 为; Chaouia, tour 
زيزوار‎ Bougie, d'azahran زدأزقران‎ Maabi, aziouar 
Da - 

Épauce, tar'erint ب تغرنت‎ Quargla, tar'eront, pl. tir'e- 
routin cp pl. rés ps . 

ÊPée, tafrout تغبوت‎ 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 343 

Érousen, erchel JS). 

Esr, “chark' .شيرق‎ 

.د كه Er.‏ 

Éraxe, telachat ,تلاشت‎ pl télicha Las, “madjen 
ue. 

Érarzs, “k'onak' sl. : 

Erorts , 1171 يترى‎ téran ul: 

lraaxcen, “ar'erib أغريب‎ . 

0000 (Être), zegga Es. 

ÊTRE, se TROUVER, منت‎ Juél, aor. 1ourxd يوغيد‎ . 
Cest de ذا‎ qu'est tirée la forme impersonnelle 
qu'on rencontre en zénatia et en chelh'a, tour’, 
lourd توغيى , توغ‎ nil était une fois»; dl ريلى‎ aor. 
illa .بلا‎ 

Exisrence, (hhf Li; mot à mot : têtes. 


1 9 EF 

Face (Es), “Fabil LB. 

Ficuer (Se), addik" أديق‎ . 

Faur (Avon), ellouz 591; Meabi, laz :لاز‎ illouz 5; 
illouz sb, 

Fans, لى ننه‎ , factitif tu d تبى ذ‎ . Cétte racine ne se 
retrouve en Zouaoua que dans les dérivés thimeg- 
geth Ses et thimegga Les « cohabitation», dé la 
racine A G; Aït Khalfoun. iga (aor.) زيكا‎ itteq 
يتك‎ . Chez les Beni-Menacer, ta L (aor. |. 

FamiLces, osoun أسون‎ . CE Chelh'a du Sous, osoutin 
أسوتين‎ 0 générations ». 


æ 


اهَل 


sta  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Fame, aren زاون‎ Zouaoua et Bougie, aouren أورن‎ . 

FariGue, ar à); Zouaoua , dgqou 5. 

Favcon, “Fair el-h'arr pe .طير‎ 

Fée, “djunnt ححنتت‎ ٠ 

Femme, tamett'out قطوت‎ , tumellot قصلت‎ pl. tisidnan 

Fexoui, asiar أسيار‎ , Dans le Jurjura , le fenouil (/œnt. 
culum vulgare, ar. Us porte le nom de sem- 
30115 سهسوس‎ 011 thamessaont ass !, 

Fin, ouzcel js. 

. أقان ذه لاع Fenmen,‏ 

Feu, temst gum. 

Feuice, afer أقر‎ pl. ifriouen .*يفغربون‎ 

Fèves, baou ,باو‎ pl ihaouen ريباون‎ Mzabi, tbavuen 
زيباون‎ OQuargla, aou ,أو‎ pl. aouen أون‎ 

Frouen, رتؤارت ا/قعه!‎ pl. tasarin ذتؤزارين‎ akhellidÿ أخلي‎ . 

Fiouien sauvage, cactus|?), tazart 1١ troumuin تؤارت‎ 
.نيرومين‎ Les indigènes, Arabes et Berbères, donnent 
le nom de figuier de chrétien إكرموس النصرى)‎ à 8 
plante que nous nommons fiquier de Barbarie. 

Fiz, tinelli 3: Bel H'alima et Ouargla, 14.: Mzabi, 
nelle. 

- Fizue, touachchount ,تواشونت‎ Bougie et Zouaoua, 

thak'chichth تقشيشت‎ : Zénaga, togzit تكزيت‎ , tait- 


١ Hanoteau et Letourueux, La Kabylie, 1 1, p. ga. 
5 Cf. Notes de lecicographur berbère, ]]+ Le dialecte des Beni Me- 
nacur, $. V. AILE. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE 345 
21001 تايزيوت‎ , pl. ouar'chat جوغشات‎ Ouargla, oua- 
choul واشول‎ «enfants ». 

:ميس memmi 4; Bougie, ammis  سيمأ , mis‏ ,كلا" 
واشون Ait Khalfoun, memmi: ous; ouachchoun‏ 
mouch (fee.‏ 

Fix, azdad أزذاد‎ . 

FLEUVE, w'zer يغور‎ pl. ir'zaren يغؤارن‎ . 

For, *cadak'at sos . 

Foie, tesa تسا‎ , pl. tésaouin :تساوين‎ Ouargla, id, : Zou- 
soua et Bougie, thasa ,تسا‎ pl. thasiouin :تسيوين‎ 
Mzabi, tasa. 

l'oxpre, sefsi سفسى‎ (factitif de كك‎ sul}: Zouaoua. 
Aït Khalfoun, Bougie, Mzab, id,, d'où asefsi 
أسفسى‎ u fonte n. 

Foxou [Erae), 5 :أفسى‎ Zouaoua, Aït Khalfoun, 
Bougie, Mzab, 总, 

Fosse D'mRiGaTIoN, tarqa Bb, 

Founur, tchtfat تشتغات‎ , pl. tichitfin تشتفين‎ : Mrabi, 

tigedfet تكدفت‎ : Ouargla, tagdefit :تكدفيت‎ Cha- 

oula, agedfet SAS: Aït Khalfoun, aout ouf 
اوطوف‎ Dans le dialecte de Bougie, ce dernier mot 
désigne une fourmi rouge; Zouaoua, Aït Khal- 
foun, thaoutt'oufth _تاوظوقت‎ La racine parait avoir 

Üte GDF, qu'on retrouve en Chaouïa, À Ouargla 

etau Mzab et dont la première lettre s'est, d'un 

côté, mouillée en ch (K'cours) et, ailleurs, affai- 
blie en où, renforçant le d en t (Aït Khalfoun, 


dt 1 2-2 L ١ ع جه .م‎ à | r Eee 
1 | - A = 1 er يذ‎ 8 = = 
À 更 = 

. dé | 

+ 

D سسا‎ 

1 


 AOUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.‏ وين 

- Bougie, Zouaoua). En Zénaga une forme inter- 
médiaire s'est conservée : loutfou 5%. 

Fnarren, ououet جوت‎ Ouargla, id. 

Fnèse. iouma Less, pl. achtema LAS. La composition , 
du singulier cou « fils n, ma «mére», nous permet 
de reconnaître dans le pluriel achtema (acht, ma) 
le mot acht, qui est probablement à rapprocher 
d'un thème ch, d'où est dérivé onachchoun «en- 
fants». CE. aussi en touareg ahaggar le mot chet 
+5 « filles» (var. + set, comme dans le composé 

AGO éatma «filles de mère, sœurs), employé 
dans les expressions figurées, comme dans ce vers : 


十 | 号 + -O 3: +9 
Chét ahadh معنم‎ hetisenet. 
Lus Gilles de la nuit (les Plémdes| sonl sep 4 


Front, “djibhat خبهات‎ . 
Form (Fame), saronel سيول‎ 


"medfâ axe, pl. medaf aile‏ ,ريون" 
06 


人 AZELLE , chourim “, pl ichourimen LE pos à 
ierzer مزرزر‎ , dimin. thizerzerth 537$, Zouaoua, 
thiserzert 55785 Mzabi, tizer y. 

Genbr ou San'ana, tileggout SAS; DOuargla, tilegget 


١ Duveyrier, Les Touaregs du non, Paris, in-8°, p. his. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 347 
(ENEVRIER zinba L,. 
Génie, سجن سمارل"‎ ‘amchidhan امشيصان‎ , pl imche ا‎ 
dhanen passe, de l'ar, .شيطان‎ 
Genou, foud 25; Quargla, cd. 
Gess, af ,ات‎ forme syncopée de ai el; idou :يشو‎ | 
medden مدن‎ Aoudjila, ameden ه أمحن‎ homme ». 
Gineciène, “tachhouart sh, Las, pl. tichkouarin 
تشكوارين‎ , de l'arabe شكارة‎ . 
Gocnar, agerbi 35 
Grano, amek'k'eran .أسقراأن‎ fé. tamek'l'arant 
قرانت‎ : pLimek Karanen هقرائن‎ fém. timek'k'aranin 
Gnaxom, mr'ar ta, aor, tmr'ar بعغار‎ Bougie, emr'er 
tal; Zouaoua, imr'our عغور‎ (aor.), 
Gnarpes DE RAISIN, armas أرماس‎ pl. irmasen برماسى‎ . 


Gras, tk'onan :يقوآن‎ Aït Khalfoun, ak'ouan ol Zou- 
aoua, tk'abboran Li, 


GnexoureLe, moulh'anouch pr 

Gairron, “änk'a عنقا‎ . 

Guénr (Êrne), أنه‎ «5; Bougie, id,; cf. Zénaga, 
tejtjek (aor.) يزيذك‎ M guérir M. 


HamLen. Inad سيرخ 51700 :يرد‎ “«# habiller ». 

Hasiren, “sken سكن‎ 

Hicue, aelzim الزيم‎ pl. tilzam el. 

Hase, 101072151 ms تأي‎ , pl. tiarzrsin :تيارزيسين‎ Mzabi, 


 AOÛT-SEPTEMRBRE-OCTOBRE 1885.‏ فيح 
La forme primitive était peut- “tre‏ . تأيرزست laterzest‏ 
16 اكرزيس tagerzict; cl. Chaouïa, ‘agerzis( {t)‏ 
Ouargla, tagerzizt ess: Ait Khalloun et Rifain,‏ 
pl. 127212611 Gps livvre ».Cetteexpres-‏ , أبرؤيز aier2iz‏ 
sion, bien que très répandue, ne parait pas être la‏ 
et la hase : elle me‏ عضرا véritable pour désigner le‏ 
ou n 2 + u trembler n.‏ ددا semble dérivée de la racine‏ 
aierziz ou agerziz sigrifierail «le trembleur ». De‏ 

méme aséroual وال‎ 5! (fém. tazeroualt تنك , | تازروالت‎ 
ployé dans le Ghelh'a du Sous marocain, provient 
de la racine عم‎ ou أرول)‎ erouel ufuirn). CE en 
Ahaggar :1ا+‎ 03+ tameroualt «la hase » : azeroual 
ou ameroual signifie done simplement « le fuyard s. 
Le véritable terme nous a été conservé dans les 
dialectes des Zaouaoua et de Bougie : aouthoul 
ss. 

Hiren (Se), "äédiel .ل‎ 

Haur (En), sennej .سنن‎ oujenna Lis, oujennan 
وزنان‎ . CE Zénaga, idjak dle “hauts; Bougie, 
senqgu سنك‎ , zennig dl. 

Hexsé, “h'ennah Rs. 

Hexsim, tnahnoh ialis; Zouaoua, senah'nah 
-bi Bougie, naknah sb; onomatopée, 
ot. 1141 ينسى‎ , Pl. instien سين‎ : Quargla, 17 
Hien, tdh ennat ,يض انات‎ idhennadh .يض أناض‎ mot à 
mot : «la nuit dernière»; Bougie, & elli الى‎ Las : 
Zouaoua, idh elli ريض ال‎ chez les Aït Khalfoun, 
idhell signifie «hier matin»; Zénagn. endjioud 


NOTÉS DE LEXICOGRAPHIE BÉRBÈRE. 349 
Hinonpezce, Uiflellest تغللست‎ , pl tilellus تفللاس‎ : 
Ouargla, teslellaft تسطلافت‎ pl. tislellafin .تسطلافين‎ 
Houwe, argaz أرقاز‎ , pl. trqazen Gé: terras تراس‎ . 
Hoxre (Avon), “tha ke, de l'arabe &. 
Huménes (de l'épaule au coude), tazemmoumt تزصومت‎ 


Hvine, dis يفيس‎ , ifisan يفيسان‎ , dimin. fist تفيست‎ 
pl. tifisan :تفيسان‎ Zouaoua, بكارلا‎ Bel H'alima, ifis. 





lei, da ls (sans mouvement}; Chaouta, Mzab, Bou- 
_gie, id; Zousoua et Aït Khalfoun, d'a نذا‎ £e- 
_naga, dhadh LE. R'eldalshe (avec mouvement; 

Zouaoua, r'erd'als,é; Bougie, r'erda ,غردا‎ r'erdayt 


lo, r'erdayint غردابينى‎ Ait Khalfoun, r'ord'a, 
r'ord'ayt غرذأى‎ . 

Ie, "1 sp. *dzirt Sp: 

Inniouen, mel d عمل د‎ Zouaoua, Chelh'a, mel; Aït 
Khalfoun, imela Me (nor. |; ETRE INDIQUE, lou abder 
JS: | 

Inrenteon, n .ن # تمع‎ | 

Ixronuer, “éllem ke. 

Puvsrice (Coumerrre 0NE), “adhlem يأضم‎ (SOUFFRIR 
UNE), touadhlem تواضط‎ . 

Insunnecrion, “h'arakat ss. , 


INTENROGEN , (Es ,تيس‎ 


350  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885 


Javais, “abadeon lat. 

ourlou ss; Zouaoua et Aït Khalfoun, ourthi‏ الصهداء 
en Rifain, orthan ul si-‏ رويق ds: Chaouia, ourti‏ 
gnifie « massif d'arbres ».‏ 

Jeren, echt أشت‎ egger F3 Bougie, ger زكر‎ Ghaouïa 


et Aît Khalfoun, gra يكرا‎ (aor.); Zousoua, dheger 
:ضكر‎ Aït Khalfoun., idhier يضير‎ 


Jorsone (Se), (se jeter en parlant d'un fleuve) “ab 


Te, azlaf SM). 

Jour, aggai أخاى‎ , pl. agqaïen AS; He id el 
igqain :يكاين‎ Mzabi, adjai LA, pl. adjuin :احاين‎ 
Zouaoua, amaig li, pl. :عوياك وتسم‎ Quar- 
gla (dim.) émaggaz ,كاز‎ pl. émagqazin om。 
Cette dernière forme semble indiquer un terme 
priaitif قو‎ dont دا‎ dernière lettre s'est affaiblie 
plus tard en 1 par l'intermédiaire de la consonne : 
mouillée zi ou si, 

Jouen, attourar اتوراغ‎ (forme d'hab.); Ouargla, drar 
رار‎ 

Jouer Duow ixsraumenr, eggateh = اكاج‎ . Le À provient 
sans doute d'un doubles du رو‎ marquant 
une forme d'habitude, C£. le Zouaoun, kath lé, 
forme dérivée de la racine outh وث‎ «frapper»; 

٠ Bougie, ekhath :اكات‎ Beni Menacer oukth ss . 


Jour, ass pi, pl. onssan وسان‎ . 


NOTES DE LEXICOGRAPINE BERBÈRE. 351 
Joyeux (Être), “ferh فوح‎ 
Jucen, “l'ukem لى‎ 
Jose. “oudai ss. fém. toudait تودايت‎ . 
سارلل‎ sauvace (5), tarougart ess. pl. be 
zougqarin RONDE 
Jouenr, taimart تاعارت‎ , pl. taimarin اتاماري‎ Mzalbu. 
tajmart .تازمارت‎ 


Jusou'a ce que, alad ألاذ‎ 


L 

Lacs, “Ibéh'our yy 

Lune, todouft :تدوفت‎ Zénaga, todhod n talhen تضط‎ 
ut. 

Laissen, edji st, aor, idja يجا‎ et idjon €; Quargla, 

_ راز رن‎ lorme hab., tid} #5; anef à}; Éouaoua et 
Bougie, 10. : Aït Khalfoun, iounef يونف‎ (aor.). 

Larr poux, achifai راشفاى‎ Aït Khalfoun, 1 أكفاى‎ 
Zouaoua et Bougie, aifki ايفك‎ , par métathèse; Le- 
naga, on) و3‎ : 

LAIT تطمماة باق مم عدون‎ , 14. chez les Mit Khal- 
foun, ri يى‎ signilie «lait n en général. 

Lames. LanTenne, “kandil Jos. 

LANGUE, ils يلس‎ , pl. tlsaouin ريلساوينى‎ Duargla' td L., pl 
ilsaonen يلساون‎ . 

Laurier nose, lili اليلى‎ , 

Laven, sired سيرد‎ | : Bougie, id. ; Zouaoua et Aït Khal- 
foun, sired ب سيرة‎ CGhaouïa, sierd; Aénaga, tsouret 
LS pan (aor, 小 


353 AOÛT-SEPT EMBRE-OCTOBRE 188%, 

Lécen, efsous أفسيس‎ . La raciner s(peut-être la même 
que celle de fous فويس‎ «mainn, d'où le sens pri- 
mitif aurait été «adroit»] a donné en Zouaoua 
afessas أفساس‎ » léger n, fessous فسوس‎ ١ être léger n; 
thefses تفسس‎ u légèreté n; à Bougie, fesous et afse- 
san افسسان‎ “léger رد‎ Cufsest شاع نون 1» تفسست‎ 

Lesen, r'hen رغبن‎ passif, ttouar'ben يتواغبن‎ (aor.). 

Lervee, tra Les. Le pluriel “tibratin تبرأتينى‎ est formé 
de l'arabe .براق‎ 

Levain, “lahkhmit uses; à Bougie la forme عخميرت‎ 
est plus rapprochée de دا‎ racine arabe مر‎ 

Lever (Se}, Fim رقم‎ ekker راكى‎ Zénaga, ankara اتكرا‎ . 

Lézano, *tazelmoumit sols, pl. tizelmonmien 
ترطومين‎ . À Bougie, thazermemmouith تزرشويث‎ de 
l'arabe algérien زرمومية‎ , désigne la tarente ow 
gecko de murailles (Platydactylus muralis), dont 
le nom berbère est thanejdamt .كنزدامبت‎ 

Lézann (Gnaxo) (ee), ak'erdan ls,=t; ih'ardanen 
a+. 

Lièvre, aiarzist أبارئيست‎ , pl. iarzisen بارؤيسن‎ 

Lisceu, *kefen كفن‎ . 

Lion, atrad ايراد‎ , pl. üraden يرادن‎ . 

Lionne, tairad ,قابراد‎ pl. tiradin تيرادينى‎ | 

Loxe, ازيرار مامه‎ , ém, tazirart 9,51; Chaouia, 
aciqrar ازيكرار‎ : Meabi, agjerar ؛اؤززرار‎ d'ak'oudid 
ssl, dem tak'oudid تاقوديت‎ . 

Lonsoue, melmi ke, ouden وذن‎ , oudni 35e. 

Louer (en location), ,كرا م"‎ aor. kr sy. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 255 

Lour, ouchchen ,وشى‎ pl. ouchchanen بوشائن‎ Bougie, 

id. Il y a ici une confusion analogue à celle de 
l'arabe vulgaire sur le mot .اذتب‎ 


Luwère, tfaout «tas; Zouaoua, thafath SL; 
Bougie, tufat وتافات‎ en Zouaoua, thafoukth dis 
particulièrement le soleil, et par suite {afoht 
تافكت‎ en Chaouïa, tfouit تفويت‎ à Quargla, dans 
les K'cours et au Mzab, thafoukth à Bougie et chez 
les Aït Khalfoun ; hafouith sy chez les Bel Ha'- 
lima, loufoukt توفوقت‎ en Zénaga; thfoucht تفوشت‎ 
en Rifain signifient usoleiln. Le terme national 
il يطين‎ sest conservé seulement chez les Ait 
Khalfoun etenZouaoua. CE le vers d'une chanson 


kabyle : 
اطع (يطيز) غف مدن يغلى‎ 
fr anif d'eg oulupgan 
t'a r'ef medden لأ "نا‎ 
La Gerté s'est éteinte dans les cœurs. 
Le soleil est tombé sur les hommes *. 


L'existence du mot toufoukt en Zénaga prouve qu'on 
s'est trompé en cherchant à faire dériver thafouhth, 
tafokt du latin focus. 11 Faut rattacher ces difté- 
rentes formes à une racine principale # ou et r 4, 
et à une racine secondaire F où ع‎ qui existent en 
١ CE Notes de lemicographie berbère, كن‎ série, a. "لا‎ CtaraL. 


٠ Hanoteau, بمو‎ populaires de la Kabylie du Jurqura, Paris, 
1867, im-B", p. 134. 


SRI AOUÛUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845 
touareg : I effou ) Ahaggar) « faire jour»; afa (id. ) 
«lumière » d'où + 11+ tufou , én Ahaggar: +: : 工 二 
tafoukt en ReLOUuL; tafak en Aouelimmiden , signr- 
fiantu soleil». .]نا‎ en Chelh'a, asafou نه أسفى‎ tISON 17. 

الاقة) Ouargla,‏ زتؤبرى ]لها Lune,‏ 

Lors, “léond تعود‎ . 

3 

Maux, fous فوس‎ , pl. 1/1486 يفاسن‎ . 

Mas, “oualakin ولاكى‎ 

Mis, tefsout تالبسبوت‎ . 

Mason, توقا ما اعسمة‎ pl. tiser'onin (55855; teddart 

Mairne, “baba Li. 

MAirag D'écoLe, danimar .ذاغار‎ Rac. ma رم‎ enseigner. 

Marine, “mardh ميض‎ se conjugue avec. u Je suis 
malade » اليع مرضغ‎ ellir mardhar; tznur :يمير‎ u jé 
suis malade » “سعتسميه وزميرع‎ + Mzabi, امو "متهت‎ 
« matadie ». 3 

Manoen, azen pl. 

Mancen, etch اج‎ Quargla, vd. 

Mancnanb, amr'ar أمغار‎ , pl. imr'aren (y. 

Muse, tar'zert 3535. 

Ma, اغنام‎ dé. pl. vrehelen ويرشلن‎ en Chaouïa, à 
Bougie et chez les Aït Klalfoun, terchel (nor, | «il 
s'est marié n. 

Marwurre, “taïddourt syst, pl. touddar زتيودأر‎ 
tkhabhit sus . 


NOTES DE LEXICOGRAPIAE BERBERE. 455 

Manteau, thadoant تكلذونت‎ . 

Mir, azekhour 3,55). | 

Mensur, ÿedé #55, pl. géddan يزدعان‎ : akarzoud ,أكرزود‎ 
pl. ékarzad يكرزات‎ . 

Merox, tamelloult تاملولت‎ , pl, timelloulin :تجلولين‎ 
Ouargla, amlonl أملول‎ . 

Mexrm, sarrehs سركس‎ . 

Mexros, tar'ésmart! تغسصارت‎ , 

Men, “bar yes . 

Mène, “emma Le. 

Méne (Gnaxn'}, nanna Us, 

Mésioionar, “tageblit ا تكبليت‎ 

Miaucer, tnaoua  اوانت,‎ forme d'habit.; Zouaoua, 
sméou :سمعر‎ Bougie, esmidousxssel; Mzabi,smdoua 
[yew . 

Mhec, tamemt بحافت‎ à Quargla, tamamt «miel de " 

- dattes n. 

Marie (Au), gonmmas بكوماس‎ Zouaoua, alemmas 
الملس‎ : Bougie, dalemmas دالماس‎ . 

Zouaoua et Ait Khalfoun‏ :تفسوت tafront‏ ,سا3 
* .ابسيس 655 

Mine, “maden {yes . 

Misène, “charr PE 

Mois , tour ,يوز‎ pl. iouren Gy: 

Morssownen , nejjer 355; Zouaoun, megger مكر‎ et am- 
ger pi « faucille », thamgra تامكرا‎ x moisson 1 ; Bou- 


١ 01: Notes de lemicographoe berbère, "د‎ partie, 8. v: Jour 


Li 


3560 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845 
sie, amger : Mzabi, majar مازار‎ et amer ه أموان‎ mois 
5013 n. 

Mornié, azqen رأزكن‎ Bougie et Zouaoua, td. 

Mozcer, bouibhas بويباس‎ . 

Mosve, “dounit ذونيت‎ ٠ 

Moxraese, adrar .أن ادياو‎ idourar Jow, 

Mosracne (Penre), tar'erout تاغروت‎ épaule ,لا‎ 

Mowren, ak dl, aor. ioult de: Quargla, id.; lorme 
factitive, stlt سيلى‎ . 


Mowren {sur un bateau), ani a ao. ÉMÉOU ينيو‎ Ait 





Khalloun, isnegniq à 
Mowrier, “tluhht تللخت‎ 
Mosquée, “timezqula NS, de l'arabe se, 


لبا 


Moveur, ii gs, pl Lan (hs. 


Mounir, emmout أسوت‎ , net .فحت‎ 


 Mourow, africh تاللخملا : أفريشض‎ , td. 


Muse, “taber hit تابغليت‎ , pl. tibrilien dames. = 
Mucer, “aberli as, pl übrilien :يبغيلين‎ aserdoun 
أسردون‎ , pl. iserdounen (spas; Aït Khalfoun, ul. ; 
pl. iserdan :يسردان‎ Bel H'alima, aserd oun أسرذون‎ . 


M 
Naîrae, zaid as. 
Narre, ajartil ازرتيل‎ , pl. yartilen زيؤرتيلن‎ Quargla, 
ajertil, pl. yertal Ji natte d alla n. 
Nez, tinzert تبيؤرت‎ . pl. tinzar jt. 


Nom. aberchan FPE pl. fem. tiberchanin تمبرشانين‎ 


NOTES DE LEXICOGHAPHIE BERBÈRE. 957 
Nomeun (Se), berchen برشن‎ , iberchen زيبيرشن‎ Zoun- 
oua, seberek, sabarik سبريك , سبرٍك‎ "noircirni Bou- 
gie, etberrek أسبرك‎ unoircir uw: ebrek dl u se 
noircirn; Maabi, shertch سبرج‎ u noiroir ». 


Now, “esm nl, pl. ismaouen uses. 

Nousnz, fimmit يت‎ : Zouaoua et Bougie, thimmif 
bé: Ouargla, émant ce, 

Nommen (Se), “lousema توسها‎ 

Nono, عمسم‎ la, s'emploie dans les expressions com- 
posées : altioua النيوا‎ : ntoua .ستيوا 1010 :ننيوا‎ 

Norame, ‘âdhel عامسل‎ 

Nocanirune, amomd sa outéhi ns; Aouaoua, Aït 
Khalloun et Bougie, td. 


Nouveau, ‘ajdid 35%, fém. tajdit .تازذخيط‎ Un des 
quartiers de Mostaganem, comprenant le village 

. nègre, porte le nom de Tijdid هله‎ Neuve ». 

Nouvezues, “khbar خبار‎ . 

Nové, ir'rak'en ,يغراقن‎ de Far. Gé. 

Nuaces, tabrouria تبروييا‎ 

Zouaoua, Chelh'a et Bougie, id‏ ريض idh‏ ,جنار 
.يظ 11 Bougie,‏ 

Norr (Passer LA), ens رانس‎ Zouaoua, Mzabi et Bou- 
gie, 10. De cette racine 5 s est dérivé amenst 
امنسى‎ «repas du soirn; forme factitive sens سنس‎ . 


Nour (Faune), لزه‎ fait nuits toutou 107 يوتو يض‎ : Bou- 
sie, touet 用 بوط يض‎ . 


FL 11 





359  AOÛT-SEPTEMBRE:OCTOBRE 1586. 


Ü) 

Oeurcarion, "fardh فيض‎ 

01511: , tit تيط‎ , pl. til'aouin تيطاوين‎ . 

Ocne, amza let, pl. imzionan زعزيوان‎ Ouargla, ul. 

Ocnesse, tamzat قامؤات‎ , pl timzioun ses: Ouar- 
,هماع‎ cd. 

Oiseau, “afroukh 5,5}; aberdal اببدال‎ . 

Quvien sauvage, acemmour أزهور‎ , pl emmouren 

Once, ichcher يشر‎ , pl. ichcharen يشايرن‎ . 

Onex, “ah'dach الحداش‎ . 

On, ourar' توراغ‎ Maabi, 1d.; Ouargla , oura ودع‎ - 

Maabi,‏ : تفجين timeddjet es, pl. timeddjin‏ , كاسعو 
تامزوغغت tamezzour't‏ 

Onencen, “taousad تاوس‎ , pl: tiousadin os, de 
l'arabe وسادة‎ . 

شرق لإعصلاء* Ontexr,‏ 

Once, fimzin 43,8; imendi sx. 

(REFHELIR moujil Riel, pl. tioufilen تموزيلن‎ : Zouaoua 
et Bougie, agoajil 5,51, pl. igoujilen يكوزيلن‎ . 
Cette forme qui paraît la plus ancienne s'est con- , 
servée dans le nom arabisé de la petite ville de 
Goudjilah, à 60 kilomètres S. E. de Tiharet, an- 
cien dépôt d'armes de “Abd el-K'ader. 

Orrueune, taioujilt ss jt, pl. tioujilin (524 3985 . 

Os, t'es (puis, pl. ir'san ريغسان‎ Zouaoua, Bougie, 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 859 

Ait Khalfoun, Msabi, id. : Zénaga , :كن‎ aus; Ouar- 
,هاعم‎ ikhsan ges. ' 

Oran, kes نكس‎ Zouaoua et Bougie, ekkes 9 

Ov, iner ,ينم‎ ner الغ‎ 

Oo, elmen 4; Mzabi, r'elmant غطان‎ 

Ovesr, r'arb .غرب‎ 

Quranne, tijerimna تعزرينا‎ 

OcvERTURE, ENTRÉE, Emi QÆ 

Ouvrir, erzem أرؤم‎ : Chellh'a, rezem #3): c'est à cette 


racine n 2 M quil faut sans doute rattacher le 
Chelh'a, razzam وذام‎ « attaclier w, 


Panice, loum لوم‎ . 

Pain , ar’ercum et. 

PALMIER, tasdait تردايت‎ , pl, tisduin Gosse Mzabi, td. 
Paupiren, tehiat eg- 

Panruène, oriles أغيلاس‎ , pl. ilasen يشيلاسس‎ .. 
Panrous, “bolkhour شور‎ . 

Pancen, siouel :سيول‎ saoul ساوال‎ 

Panoze, aoual Mt; Mrabi, vd. 

PaancutiÈènement, “khçiat lues, 

Panrie, chera يشرا‎ Bougie, fera كر‎ « quelque chose ». 
Panrin, “rah زراح‎ zoua hs; Aït Khalfoun, dde 1, 


eggouÿ 5); Zénaga, gjiqieh يزكيش‎ (aor.). 
Pauvre “damechcharou .دمشارو‎ Nous avons probable- 
2F. 


Ars 


560  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1843. 
ment ici une forme berbère participiale tirée de 
la racine arabe .شي‎ : | 

Pays, K'çar, arerem ,اغسرم‎ pl. w'ériAAQUEN Lys 
Zinagn, mis, pl. armoun أرمون‎ . En Mb, 


arrem signilie u ville ». 

Paysan, “akhemmas Slt. 

Pécenmace, “hadd) .كاج‎ 

Penone (act.), SUSPENDRE, ü à. 

Pension, “nafal'at نفقت‎ . 

Père, tdi يدى‎ 

Peng (Gaaxn), dadda ss. 

Pensonxe, vie, iman رعان‎ Zouaoua et Bougie, .ا‎ 

Penr, amezzian أمزيان‎ , imezzianen زياف‎ : ak'eddid 
Hs! . 

Peu, dourous زخوروس‎ Bougie, derous زذروس‎ Zouaoua, 
d'rous بخروس‎ Aït Khalfoun, d'arous; Chaouïa et 
Chelh'a, iderous psy; achek'k'at ul Zou- 
aoua, chouet شوط‎ . 

Pièces DE MONNAIE, “étmaizounin قوفن‎ . Fac. ar. con: 

Pro, dar ,ذاو‎ pl. dlaren jy; Bel H'alima, d'ar ;\s, 
pl. i'aren ريذاين‎ Aït Khalfoun, adhar أضر‎ pl. 

Prennk, adr'ar احغاغ‎ , pl. idr'ar'en Useosi Mrabi et 
Bougie, il; Zouaoua et Aït Khalfoun, ad'r'ar 
أذغاع‎ . pl. ul r'ar'en يدغاغن‎ . ES 

Pigeon, atbir es, pl. ithiren يتبيون‎ , fém. titburt; 
Pire et Ouargla, ul. 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 361 
Prucen, “haouace Cols, passif touh'aonaçe توحاواسن‎ . 
Piment, “tfelfelt تغلغلت‎ . 
Pisracmier sauyace (ar. ls), agüj اكيز‎ , pl. igijjan 
Praise, afser أفسر‎ , pl ifseren pps. 
بنط‎ (Graxo), en bois, {ziona تؤيوأ‎ , pl. tiziouaouin 

pol. 
Puar (Pevrr), tajera ,قروا‎ pl. tjarouin ب تيزاروين‎ Maabi, 
üd. 


PLeuren, r'erred عرد‎ 

Er tuat تايات‎ . 

Pious, aldoun ,الحون‎ Zousoua, Zénaga et Ait Khal- 
foun, üd. 

Pioues, izafen ,ريزافنى‎ cf. Ghdamès, azaou أآزاو‎ «che- 
veun; Chaouïa, ؤأو ممع‎ à poil n. 

Pocue, “djib حب‎ . 

Poëze À rnine, “l'adjin =. 

Porenée, تقبحيت اتام كلما"‎ , de Far. 

Porssox, aselm اسل‎ , pl. iselman ms: Chaos, td, : 
Zouaoua et Bougie, aslem; Aït Khalfoun, islem 
bus. Le Zénaga chigmen ا‎ si la forme a été 
correctement transcrite, paraît-être un pluriel 
d'un singulier chegm Sa. dont les radicales قوع‎ 
M répondent à s & M. Le G est peut-être à rectifier 
en ps, qui en Zénaga représente souvent le L des 
autres dialectes par l'intermédiäire du Rifain D et 
pi !. 


"CF. ها‎ première série des Votes de lerirographie berbère, p 6. 


1 يه 
ee ' _.‏ 





36%  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 188$. 

Porrmine, tdhmaren يضماين‎ . 

Ponc-éric, arou ssl, pl. trouten (ms. 

Ponte, taflout تغلوت‎ , tafellont. | 

pl. tillin dus, 。‏ , تيلى ti‏ , عمط 

Pounee, “baroud > 

Poure, tazit Lil. 

Pounsurvre, défler d 3,35; Zenaga, tetfeur (aor.) 
:يطغر‎ Aït Khalfoun, fafar :يطفار‎ Bougie, effer 


Poussiène., chan Le A 


Poussin, foullous فيلس‎ pl. يفولوسن #موسمالانمم؟‎ din. 
tafelloust تفلوست‎ . : 

PRENDRE, ettef ab, aor. Wlef ae: Quargla, td. : 
ar بسي ]14 :أ‎ . 

Parranes, soudjed su; Bougie, el, ; MR eT 
soujed 55%; Zouaoun, hegqui LS. 

Proche, عله‎ 51. 

Proccamarion, “brik Én- 

PaocLamarion (Faine UNE), erzem br! أرزم برج‎ mot 
a mot : «Ouvrir une proclaruation nm 

Phouenen (Se), “addour ,اذخور‎ de l'arabe ,دار‎ 5500. 

Promesse, Pacte, لمأن"‎ 38e. 

Par, الهم"‎ =: “htimet قوست‎ . 

Porrs, anou 5, pl. anouten أنوتي‎ 

Poxuse, chouourdon 35355. pl. ichonourdan  ناذروشي‎ 
Dans les autres dialectes xoüréd كورد‎ 1; akoured 
؛ أكورد‎ akourd ssl, etc, رات‎ \ puce n. 

Puum, “dk'h عقب‎ 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 3603 


1 


Raconren, emmal أمال‎ , rac. M L. 

Bars, adil Jos; Mzabi, id; Chelh'a, adhil أضيل‎ 
dérivé probablement de la racine pa بن‎ Le dhla 
“être noir دف‎ 

Rasoïn, “mous ميس‎ . 

Rassasien (Se), erouou رازو‎ Bougie, id. ; Chaouïa (aor.) 
troua جيروا‎ Ait Kbalfoun (aor.), ieroua; Zouaoua, 
rouou s;, d'où rebbou ربو‎ asatiétew, par contrac- 
tion des deux و‎ en es. 

Rar, ar'erda أغردا‎ , pl. 'érdain يعرداين‎ Mzabi, ar'erda. 
H est probable que cest de ce mot qu'est tiré le 
nom de Ghardaïa Us, la ville. principale du 
Mzab. 

Réac, taouk hit تاوقيت‎ , pl. تاوقيتين عا لامها‎ . 

Recevoun, “kseb ]ا بكسب‎ cou. 

Recanven, akkal زاقال‎ Bougie, mok'k'el Jâs; Zous- 
oua, mouk'k'el موقل‎ . 

Récime ve parres, aziona أؤيو‎ , pl. &iouam (pl: 
Zouaoua, agazt sl, aiazi أيازى‎ , pl. igouza يكوذا‎ . 
Au Mzob azioua désigne le palmier fécondé. 

Rempuin, edchar =; Bougie, id.; Zouaoua, tehar 
=; Mizabi (aor.), ichar ريهار‎ Ghaouia, tetchor 
(aor. | عجر‎ At Khalfoun, wtchour جور‎ 

Resren, “ek'h'um أقم‎ . 


364  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Rerounnen (Sex), “doual Js; r'aoul بغاول‎ Zouaoua 
et Aït Khalfoun, our'al Jés; Bougie, ek'kel اقل‎ 

FEuxin, “djem ينم‎ 

Revexin, ملاع‎ el: oud 54, aor. ioud :بود‎ 

Quargla, idjiouen‏ : تحجيوانت fém. tamedjiouant‏ معنا 
.ف QE ü r'ASSASIÉ‏ 

Rucuesse, “mal Je. 

Fiten, oualou ls; Zenaga, odou wal . 

Faune, edhs افضس.‎ , aor. idhsou ss; Ouargla, eççou 
+}, par contraction du ض‎ et du دس‎ 


Rocuen, touent زتونت‎ azerou sl: Zousoua et Bougie, 
Rou, qellid Sa, 

Rosear, r'anim غانم‎ , pl. i'animen ele; temdja 
Rouce, azouggar جاؤوخار‎ Mzabi, azougqar' EBs5l. 
Route, abrid أبييت‎ . 

Rusrs, “iak'out ياقوت‎ . 

Rose, “th'ilet ls. 


5 
SADBAT, “stbl سبت‎ . | 
SagLe, aberda sl; Mzabi , id. 
SABRE, laferout تافروت‎ , pl. tiferouin تيغروس‎ 


Sac, tadiout تايليوت‎ . Le ت‎ initial du diminutif est 
tombé en Zénaga, ايكيت الدونه‎ , où le لك‎ corres- 


NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 305 
pond au ل‎ des autres dialéctes:; Bot'ioua, aiddid' 
Sd . 

Sacé, “mellah ph. 

Sauve, ichoufton يشوفتو‎ : Maabi, tchouffist :تشوفست‎ 
Zouaoua, thisousaf :تيسوسف‎ Bougie, (hisousfa 
تيسوسفا‎ - 

SALUER, “sellem bu, se construit avec = Kh. 

SaLuT, “selan su . 


Saxe, idamen (ya. Ce masculin pluriel est em- 
ployé comme collectif dans presque tous les dia- 
lectes: Chaouïa et Bougie, idammen; Mzabi, ida- 
men : ouaoua, id'ammen يكأمن‎ : Zénags, demmen 
w+% chez les Aït Khalfoun, le singulier id'im 
يديم‎ , s'est conservé. 

Sans, “bla w. 


SAUTERELLES, قورغين :"ادها‎ Mzabi, imourr 
gare, sert de pluriel à atcheb راحب‎ Ouargla, 
tmourr't Es « bandes de sauterelles n. 

Savom , éssin أسين‎ , aor ريسين واكك‎ Rifain, id. ; Zoua- 
هنان‎ LS ب يسين‎ d'où amousni أموسثى‎ «savant ét 
thamousni موستى‎ usciencen; Chaouta, issen يسن‎ 
(aor.); Ouargla et Chelh'a, essen أسن‎ ou ess, 

où tamesna سنا‎ u connaissance n; louer تاواسن‎ 
«science»: Ait Khalfoun et Bougie, essen, d'où 
thamousni «connaissancen; Mzabi, issen (aor.); 


Zénaga, wena يسنا‎ (aor); Haoussa, sant. 
Suorrion, tiardemt تغردمت‎ , pl. tir'ourdmaouin 


366  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
:تغوردماوين‎ Maabi ان‎ Qued Rir', trardemt, pl. نا‎ 
r'ourdam تغبوردأم‎ . | 

Sec, ak'ouran بأقورآن‎ Zouaoua, for as; Mrabi et Aït 
Khalloun, iek'k'or; Bougie, ik'kour ريقور‎ Zénaga, 
our .يمر‎ Dans les dérives, le 5 devient un غ‎ : 
arourar اأغوراء‎ , et thar'arth تغايت‎ « sécheresse ». 

SEIGNEUR , "510 سيت‎ , “rebli .وى‎ 

. فراع “بعر , SECOUEN‏ 

SE, 1 ,يف‎ pl. ifaouen ريفاون‎ Mizabi, ijan يفان‎ (pl); 
Zouaoua, 1ff, iffan; Ouargla, ff, pl. iffen .يفن‎ 

SEL, disent cam: Mzahi. Quargla et Chaouta, vd. 

Séranen (SE), “msaferk مسغرق‎ , forme réciproque du 
transitif, obtenue par la combinaison des formes 
a-i?, de l'arabe .فرق‎ 

Senvierre, achennial أشنيال‎ , 

Si, 1716/1 شن‎ . 

SiLO , “tametmonrt قطمويت‎ , 

Six, عاام:"‎ Lan. 

Sœur, outma Lés; tichtma Las: ouitna Lis, pl. oltou- 
min ولثيمين‎ : Mzabi, onctma, tisetma Lis. 

Sore, “h'arir PP | | 

Sorr (Avon), foud ؛ فود‎ ellir fouder اليع فودغ‎ a j'ai 
soifn; Quargla. id, 

Sorxawre, setlin سقيس‎ . 


SOLEIL, ffouit, tamzir't du Tafilalet, id, : cf. 8. v. Lu- 
MIÈRE. 


' CF Hanotean, Essai de granunaire Kabyle, p.154. 


NOTES DH LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 367 
Soumur (Avon), tsa Les: Zouaoun, dhes ريفس‎ et 
Bougie, dés يطس‎ 4 sommeil ». 
Sos, loum 35 1 
Sonrm, ,"قله‎ effer, al: Ouargla, dd. ; u faire sortir n 
501001" سوقم‎ . 
Sort, 1 017 re) 5. 
SOURCE, ut, dit, صطيط , تيط‎ , pl. tfaouin تيطاوين‎ . 
Srarone, tüidi gs. 
SunrremenT, q tessdat cases . 
Suemencé (Être), عرق كلم"‎ 
Suivre, أضفاغ “ماله‎ . 
Sur, اخ الطتلم ,ع لذ‎ 


Tes, “foulan قلان‎ 

Teurêre, dzad} عاج‎ 

Tewes, “zéman زمأن‎ . 

Ténèenes, tallest :كلست‎ Bougie, 14. : Chaouïa, tlles 
يلس‎ «obscur»; Ghelh'a, تلاس كمال‎ 760353 , telles 
تلس‎ ٠ obseur »; Ait Khalfoun, itsoulles اذه يتولس‎ 
fait sombre v: Mzabi, soullis ه سولس‎ ténèbres 1, 

TENiR penout (Se), bedda جبحا‎ Zouaoua bed 小, 

Tesre, tamort قرت‎ , lemourt قورت‎ . pl. timoura تجورا‎ . 

Tère, ak'alk'oul اقلقول‎ : hf .خف‎ * 

Triaea, “jbed زبى‎ de l'arabe جدب‎ 

Toison, قزرت‎ 5e 


368 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Tombeau, émadhlin :قاضلين‎ Zouaotua thamd'alt 
محالت‎ pl dumd'elin ذلين‎ , | 

Tounxer (Se), ezza زأزا‎ Zouaoua et Bougie, ezzi sy. 

Tocareseice, tmallalt JE, pl. timellioun .غليون‎ 

Tour, "koul زكل‎ rous, ,قاع هو"‎ nemda né. 

Travarzcen, “khdem Xe. 

Tree, faammaïit تامايت‎ , pl tümmaien (es; 
Ouargla, timoutit قوتيت‎ u scion ». 

Tao, at st (pluriel de où « fils»); ‘tak'bilt تقبيلت‎ 
Jelfat Sa; ârch .عرش‎ 

Trois, “tata تلذنا‎ 

Tnoure, ah'k'ar pt. 

Trovrsao, oulli ول‎ , pl.oullan بولان‎ Chaouïa et Mzabi 
idem, 

Trouver, af Gi, aor. 100010 يوقو‎ Et iouft زيوق‎ Ouargla, 

em. 

Trouver (Se), ètre, “khalk خلق‎ 

Taueue, talgout تلكوت‎ , pl. tilongga Bis . 

Tuen, enr il; Quargla, id. 


10 
Un tdjen dE: fém. تيشت لاعن‎ Et ICE يشت‎ . 
= 
Vacue, tofounast تافوناست‎ , pl. tifounasin تفوناسين‎ : 


Chaouïa, Mzahi et Ouargla , id: Zouaoua, Bougie 
et Aït Khalfoun, thafounasth ثافوناست‎ . 


_ NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÉRE 309 
Vauncez, .غلب اما"‎ 
-توبيب (اتبانانه! , نانفك ددا‎ 
Vavroër, tisouant تسيوانت‎ , pl. 1151010181111 تسبوانبن‎ . 

En Zouaoua, asiouan اسيوان‎ désigne 16 u milan 

royal » (Milvus regalis, ar. زسيوانة‎ , le « milan noir » 

(Milvus niger, ar. Gls), le «milan d'Égypte » (Mil- 

vas ægyptius, ar. زساف‎ et le «buzard des marais» 

{Cirous ærugenosus, ar. Glen)". 

VENDRE, $enz ju; Ouargla, zenz 分, 
Vexou (Érne), enz ÿl; Ouargla, id. 
Venim, ased sl, aor, toused sus; Mzabi et Quargla , 

id. « Lorsque la nuit fut venue » melmi toutou tidh 
Vexr, adou رادو‎ Ouargla, id.; Chelh'a et Mzabi, adhou 

. أضو 
Ven, tachitcha nas, pl tichüchaonn Guess;‏ 

Mzabi, takcha نكشا‎ pl. tikchouin ر تككشوين‎ Zouaoua, 

thaouka ثوكًا‎ , pl. thionhouin ؛ تيوكوين‎ Bougie, tiouk- 

hiont تيوكيت‎ , pl. een الموكروس‎ taketchaout 
رككياوت‎ pl. tiketchaoun es. 
Venne, “afendjal Net, pl. ifendjalen يفتجالن‎ de Far. 


Veur, azizaou ls, fém. lasizaout تاؤيزأوت‎ , pl. ta- 
zaoun :يؤيزاون‎ Aït Khalfoun, azegzaou 5, pl. 
izegzaouen :يزكر أون‎ d'où thizigzouth تريكزوث‎ « ver- 
dure». C'est de là que tire son nom le Bou Zegza, 


١ Cf Hanoteun et Letourneux, La Kabylie, LE, ps 146. 


370 AOÛT-SEPTEMBRRE-OCTOBRE 18845. 
montägne de 1,033 mètres d'élévalion, au pied 
de laquelle est bâti le village du Fondouk, dans 
le département d'Alger, 

Vérement, tord ,يرد‎ red, aserd :اسرد‎ Mzabi, aired 
Pt; Chaouïa, aroud أروذ‎ . 

Viande, aisoum أنسوم‎ 1 

Vineu, senr'al Jens; Zounñoua, dl. 

Vie, loudera تودوا‎ . Bac. pr, d'où edder u vivre»; Bou- 
gie, thameddourth so . 

Vincr, âcherin عشرين‎ - 

Vivre, “alfdr au, pl. ilfüien. Dans ce mot, comme 
dans l'arabe vulgaire d'où il est tiré, le. عل ل‎ l'ar- 
ticle a été considéré comme lettre radicale. 

Visace, akhenchonrh (ist: oudem =. pl. ملسن‎ 
ouen :ودماون‎ Maabi el Bougie, id: Zouaoua, 
oud'em وذم‎ 

Visrren , رركت امو‎ Maabi, id, avec le sens dex voir », 

Vivre, edder 351; Aït Khalfoun et Bougie, id. 

Voncr, ai d 5 أى‎ 

Von, zer Dr dur. HE Sy el 1gerou DE Ait Khal- 
foun, ira يزرا‎ (aor.): Zénaga, iezzor زر‎ (aor.). 

Vorsin, amezder pl, pl. imezder'an يمزدغان‎ . Rac. 
جر ع‎ en. Cf Zouaoua, عليه‎ à habiter »: Bougie , 
ezder :لكآ , اردغ‎ Aït Khalfoun, amezdour! امزدوع‎ et 
Zouaoua, ‘amezd'ar بأمرذاغ‎ Zénaga, cdd gadh 
clés w habitant ». 

VoLen, peRogER, oucher y: Zouaous, akour اكور‎ 





sn (avec des sé af ايو 03 “101 باق‎ To Se 
oua, Chaouïa, Aït Khalfoun et Bougie, afeg افك‎ 


aor. ioufeg dis, d'où afoug افوك‎ «vol». ben 1 
Voconré, “bar gb. عل‎ l'ar. Le. LTÉE 
Woacoia kis وكيس‎ por kisan كسان‎ , ekhs الخس‎ 26 Fa 
Mzabi et Ouargla, td TI 
57 suite à un prochain cahier.) + 


373 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885, 





NOUVELLES ET MÉLANGES. 





En vertu d'une décision prise par la Société dans la séance 


générale du 25 juin 1885, les séances de juillet et d'octobre 


ont été supprimées. 


M. LUDWIG 
ET LA CHRONOLOGIE DU RIG-VEDA. 


Fan 


M. Auez BERGAIGNE. 





L'histoire de la littérature sanscrite dite classique د‎ peu de 
chronologie et celle de la littérature védique n'en a pas du . 
tout. Cependant, en ce qui concerné particulièrement le Rig- 
Veda, on est généralement d'accord pour admettre que la 
composition des hymnes compris dans ce recueil a dû deman- 
der plusieurs siècles, et, à de rares contestations près", pour 
reporter la date des plus anciens aux environs de l'an 1000 
avant notre ère, sauf erreur possible de quelques siècles dans 
un sens où dans l'autre, On appoie la première de ces conclu- 
sions sur la mention dé chants du passé opposés, dans سرون‎ 
tanins hymnes, aux chants nouveaux; la seconde , sur l'impos- 
siblité d'e xpliquer dans son ensemble Le développement litté 
raire ét religieux dont l'Inde a été le théâtre sans placer, non 


١ Voir, par exemple, le mémaire de M, Halévy aus l'origine dés derit 
indiennes, ci-dessus, ps 400. 了 IT l'origine des écriture 


NOUVELLES ET MÉLANGES. rh] 
seulement le Rig-Veda, mais probablement aussi tout un en- 
semble d'ouvrages qui عل‎ supposent, avant l'avènement du 
Bouddhisme, dont la daté est à peu près fixée entre le YY 
et le v° siècle, Co sont ذا‎ des résultats peu précis sans doute, 
mais qui doivent à ce défaut de précision même l'avantage 
de ne souléver guère de contradictions. 
| M. Ludwig, dans une communication récente [nite à l'Aca. 

démie de Bohème’, s'est proposé, non de les contredire, 
rois de les confirmer en les précisant, 1 a cru pouvoir, non 
seulement assigner one durée minima à la composition des 
hymnes du Rig-Veda, mais fixer la date exacte, je dis l'année 
et mème le jour et l'heure de certains événements célébrés 
dans quelques-uns de ces hymnes. De telles découvertes 
seraient incomparablement les plus belles qui nient jamais 
été faites sur عل‎ domaine de la chronologie indienne, I est 
malheureusement à craindre qu'il n'en faille un pen rabattre, 

Je passerai rapidement sur le premier point, qui est de 
beaucoup le moins important, comme il est aussi le moins 
nouveau. M. Ludwig avait déjà cherché? à dresser les généa- 
logies des familles royales mentionnées dans divers hymnes. 
et à en déduire un minimum de deux siveles et demi pour ln 
période dans laquelle ces hymnes ont du être composés. 
Mars ses généalogies sont loin d'étre sûres dans toutes leurs 
parties”, et il est luimème obligé de recourir à la méthode 


' Siteungeberichie der kwnigl جلها‎ Gesrlinchaft dr Wirsenschafien , 
di ربس‎ 1885. Firage à pari, 15 qu inf, 

+ Der Fig-Vede, vol, 111 35 مث‎ et 41. 

" Les deux plus longues sont celles de Suds et de Trasadasve, Pour ln 
première, M Lodg reconnait lui-mème (Der Hig-Veda, LE, pe 176) que 
Devavant pourrait à هأ‎ rigueur se confondre avec son prétendu petit-fils Di- 
vodües, et il ne parvient à Güre de cebui-ci lé gesnil-père de Sucläs que par 
ane miorpréation au moins horde du vers VE, avr, 证 二 Le nom de Pai- 
parana, donné à Sadäs, est-il un potronvmique où un môtronvmique 2 En 
tout cas, il ny à awene moyen sûr de déterminer de rang que Fijavana عل‎ 
voit occuper dans la généalogie, L'anteur du Nirakte, مسن‎ il on fait le 
pére de Suds, ]1 , ur, ve s'appane sur aucune tradition : il fait de Fétrmo- 
logic comme dune tout be reste du .عومسم‎ -- De in géméalogie مل‎ "1 
dasvu, je retrancherais مه‎ moins Durgalu. L'existence ممأل‎ personnage de 

WI. 35 


nie‏ 129 سه ES‏ وتسور 


374  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, 
approximative pour additioaner des chiffres de générations أ‎ 
empruntés à des généalagies différentes, De plus 11 reconnait 
que rien ne prouve Fexistence d'hymnes remontant a l'époque 
dus ancètres les عملم‎ éloignés *. Enfin j'ajouterai que ما‎ plus 
longue généalogie, celle de la famille de Trasadasyu, em- 
prunte son appoint à ها‎ fois عا‎ plus sûr et le plus considé- 
rable à un hymne, X, 35, qu'on a toutes sortes de raisons 
de considérer comme trés postérieur à l'époque moyenne de 
جا‎ composition du Rig-Veda. Bref, 11 semble que ما‎ matière 
ne comporte décidément pas la précision, méme relative, que 
M. Ludwig a l'espoir d'y introduire. 

Quant nux événements dont il croit pouvoir déterminer 
exactement le jour et l'heure, 让 est à peine nécessaire de 
dire que ce sont des événements astronomiques. Ce n'est pas 
la première fois qu'on cherche dans l'astronomie la base d'une 
chronologie de ما‎ littérature indienne : c'est même par li 
qu'on a commencé, Un traité nommé Jyatisha, rattaché à la 


ce nom, comme anéétre d'antres pérennes d'ailleurs innommés, VII 
كنا‎ 12, n'uupose pes nécessairement l'interprétation de duurgohi comme 
سه‎ potronveique ou vers [1], ann, 8, si cette explication, comme c'est Île 
cas en Tel, convient mal su conteste, عل‎ minvoquera pas l'explication 
ioute différente du Cataputhalrälunan, XL, 5, بعد‎ 5 : je la cilérats 
اململتر‎ comm va ecemple مل‎ carncttre arbitraire de l'exégése indienne dés 
une Époque recule, A mon avis, Île pastage en question, où le ootvran-né 
Trasdasyu est formellement comparé à Indra, renferme une allusion au 
vers 2 de l'hymne vous dla عماس‎ livre sue سا‎ naissances d'Indru, qui ne peut 
sortir سل‎ sein de na mère ) بك‎ bacdhydmäne), parce que la voie est تنما‎ dun 
gorousr, durgdha : عا‎ dérivi للموسمل‎ désgnerait celui qui est engagé dans 
une voie dangereme, c'esl-bdire Indra lni-mème, dont la nasmsaner nurxit 
عا لسعم لاك‎ autrefois, عسصة‎ celle de Tmsadasyu lui-même, pur Timier- 
vontion des , ) تلمع‎ : où sait que les sept riahis sont duns le lig-Vela 
des sortes de — Le vers تددح رلا‎ &, est trop obscur pour justi- 
fer, au moius d'une ففوظ‎ qui ne lime Place à aucun doute, l'attribution 
à Trassdasqu d'un ancètre Girikahit et d'un Gls Hirwgin {eur les auires des- 
ere Sem 4 dre fait encore entrer en ligne 

cape bomonymes rt de synourymies, سه‎ du 
de fond qu'il x à à عتما‎ sur ces rudiments de pénéalogies. ENG 4 à 

ŸHys d'ailleurs eutre les chiffres du travail ancien (js. 183} et du nou- 
veau (ju. à) mu désaccord qui reste pour mi inexpliqué. 

١ der Mig-Vedke, NUE, qu 182. 


NOUVELLES ET MÉLANGES. #75 


littérature védique, quoique certainement très postérieur à la 
période des hymnes, renférmait sur les divisions du zodiaque 
lunaire en usage che les Hindous des indications qui parn- 
rent d'abord impliquer une observation des colures remon- 
tant au 5“ siècle avant notre ère, Mais les conclusions qu'on 
avait tirées de là sur l'antiquité de la science, et par suite de 
la littérature indieanes, sont depuis longtempsahandonnées, 
et AL Whitney‘ a indiqué les raisons décisives qui enlévent 
toute espèce de signiñcation aux dounées du Jyotishx : mcer- 
titude sur le point de départ des divisions, même chez les 
astronomes modernes; incertitude sur la concordance de ces 
divisions chez les astronomes modernes, élèves des Grecs, et 
chez les anciens: incertitude sur l'existence mème de toute 
division géométriquement rigoureuse dans une période anté- 
rieure à l'introduction de l'astronomie grecque: enfin. et 
par dessus tout incertitude sur l'origine du zocdinque lunaire, 
que les Hindous penvent très bien avoir emprunté stelque 
autre peuple, 

M, Ludwig ne perd pas son lemps à tenter de rajeunir un 
système suranné, Cest sur des données nouvelles qu'il veut 
, fonder sa chronologie, et ces données, il croit les trouver, 
non plus duns des traités astronomiques, mais dans les hym- 
nes mêmes, sous ja forme d'éclipses totales de soleil. 

Les éclipses totales de soleil ne sont pas communes, su 
moins dans une contrée assez étroitement limitée comme 
celle où l'on s'accorde généralement à placer la cumposilion 
de la plupart des hymnes sédiques, c'est-à-dire le bassin de 
lodus. On comprend qu'il puisse dire assez facile d'identifier 
les événements de ce genre. dont il serait question dans le 
حل أ مانا‎ surtout si, à ln mention du phénomène, les poètes 
ont pas soin d'ajouter lindication de l'heure, ou tout an 
moins de ها‎ partie dé la journée où il a eu lieu, I: parait ee- 
pendant que la chose ne va pas loute seule; car M. Ludwig, 


١ Clans une des noles dont il د‎ enrichi la seroncle édition des Miserere 
ددس‎ de Colebrooke, 1, p. 136. | 
25, 


© اراي 
7 


#76  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

muni d'une table des éclipses dressée par ML le professeur 
von Oppolzer, de Vienne, ma, de son propre aveu, ob- 
tenu les résultats qu'il nous communique qu'après avoir 
essayé bien des combinaisons diverses (p. 14). J'ai d'ailleurs 
loutes sortes de raisons pour ne pas entamer la disoussion 
avec Jui sur cas combinaisons mèmes. J'admettrai sans autre 
examen les dates du ود‎ avril 1029 et du مد‎ avril 1001, ainsi 
que la limité inférieure de l'an 1200 (où s'arrètent les tables 
de M, le professeur von Oppolrer | pour deux autres dates 
réslant à déterminer; j'admettrai, disje, ces dates avec 
les conclusions que ML Ludwig en tire sur l'âge précis d'un 
certain nombre d'hymnes védiques, à ln triple condition qu 1| 
s'agisse réellement dans ces hymnes : 1° d'éclipses : 2° d'éclip- 
ses tofales; 3° ععوم تلعة 'ل‎ totales actuelles. 

Quatre éclipses différentes seraient connues des poètes du 
Rig-Veda. L'une serait mentionnée au vers V, xxxnr, 4. Les 
autres formersient Île sujet des histoires bien connues de 
Kutsa et de Cushna, de Rijigvan et de Pipru, des Atris et de 
Svarbhanu. 

Sur jes quatre cas, لز‎ en est trois où l'interprétation de 
M. Ludwig lui est exclusivement propre et me semble bout 
ñ ait arbitraire. Le soleil peut être obscure: عل‎ plus d'une 
façon. 11 l'est, selon les idées védiques, pendant ln nuit : on 
l'appelle alors lesanoirs où lenveugles"; quelquefois on 
suppose qu'il عنعن معطم‎ chemin d'occident en orient sous une 
forme noire”. Pendant le jour mème, 11 peut étre caché par 
les nues, particulièrement dans l'orage. On s'entend méme 
généralement, à travers mille divergences "ل‎ interprétation , 
pour reconnaitre que l'opposition du jour et de la nuit d'une 
part. et les phénomènes de l' vrage de l'autre, jouent عا‎ rôle 
principal dans la phrasédlogie des hymnes védiques. 

11 7 a longtemps que l'histoire de Kutsa et de Cuslna , en 
particulier, à été expliquée par Adalbert Kahn comme "un 


١ Voir mi Religron مموطوهم‎ , 11, 560-166 et dur 
1 Vocr ci-dessous. p. 357, note 3. 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 377 
mythe météorologique ' J'en ai donné moi-même une inter- 
prétation qui diffère de celle de Kuln sur bien des points, 
mais dans laquelle l'éclipse ne jour pareïllement aucun rôle. 
Je juge inutile de la reproduire iei ,؟‎ et je me bornérai à re- 
lever l'argument capital que M. Ludwig apporte à l'appui de 
la sienne le demande au vers IV, axvut, بد‎ où ne sont 
nommés d'ailleurs, ni Kutsa, ni Çushna, mais qui, je l'ad- 
mets avéc fui, Git allusion à la méme légende. Pour res- 
treindre rigoureusement la discussion au seul point en qués- 
lion, j'emprunte sa propre traduction : 

a Avec loi comme compagnon, Indra a tiré en bas la roue 
du soleil, violemment, sans retard: ln roue qui roulait sur le 
haut plateau, ln roue commune à tous les vivants n été en- 
levée au méchant puissant, « 

Ce versest adressé à Soma. Or Soma est devenu à l époque 
classique, et est quelquefois déjà dans les hymnes, un nom 
de هلا‎ lune : notre passage signifierait donc qu'Indra s'est 
servi de la lune pour produire une éclipse de soleil. 

On ne s'altendait pas à trouver dans un morceau qui, 
d'après les conclusions mêmes du mémoire, devrait remonter 
à plus de douze cents ans svantnotre ère, des idées si exactes 
sur lu véritable cause des éclipses. L'astronomie des rishis 
est en général plus rudimentaire, Par exemple, la prétendue 
notion d'un cercle complet décrit par le soleil autour de la 
terre”, que M. Ludwig leur attribue, se réduit en réalité à 


١ Die Herabhunft des Fours, p. 55 اع‎ muiv. 
© Voir Religion védique, 11, 333-338 اف‎ pour les passages où figure Étaçu , 
et que M. Luchwig rattache avec plas où moins de raison à La méme légende , 
bed. pe 350-333, J'ai sculement à reconnaitre qu'au vers V, tu, 10, 1 
s'agit réellement de deux roues du spp {apparemment de deux formes, 
l'une visible, loutre invisible: بك‎ les trois مغدم‎ du char de Sürya, X, 
ani, 14-16, ct La foros brillante et ln forme noire du soleil, note ci 
لله‎ 8 本 
gets .د‎ Les vers À, vi, 3-3 s'expliquent et se complètent par le vers 
4, car, 5 (feligion védique, 1, مم‎ 7} Le passage de l'Aïtareye-Beühmans , 
للا‎ au, 6, que M. Ludwig alligue duns صف‎ commentaire sur l'hymne 
全 TI | Der ,مهم اجن‎ IV, مم‎ 133), dit précisément le contraire de ce 


578 AOÛT-SEPTEMBRE-OCUTOBRE 1885. 
celle d'un seul et même demi-cercle parcouru successivement 
dans les deux sens, le jour par la forme brillante, ln nuit 
par la lorme noire du soleil". Ponr نع‎ revenir à notrwsujet, le 
vers IV, xxvut, د‎ , ferait d'ailleurs plus d'honneur aux con- 
naissances astronomiques du rishi qu'à son style, et ce serait 
une singulière Icon d'exprimer poétiquement In notion 
scientifique de loccultation du soleil par In lune, que de re- 
présenter ja home + tirant le soleil en buis ». | 
Mais ce qui métonne surtout dans l'interprétation que je 
conteste, c'est qu'un védiste consommé ait pu s'abuser sur 
la valeur d'une formule aussi simple que celle de l'alliince 
de Sora avec Indra. Car enfin le nom de Soma, dans le Rigr- 
Veda, ne désigne qu'exceptionnellement ها‎ lane; c'est avant 
tout le nom du breuvage sacré. Or le breuvage sacré qui 
enivre Indra et laide ainsi à accomplir ses œuvres divines, 
devient naturellement, quand on le personnihie, l'allié du 
dieu”. Le passage en question fait justement partie d'un dé- 
veloppement plus étendu qui rapporte à l'alliance de Somn 
l'honneur des différents exploits accomplis par Indra , el par. 
ticulièrement de sa victoire sur le démon Ahi, dont le prix 
est l'épanchement des eaux de la pluïe, ét où la lune n'a que 
faire. 

L'histoire de Rijigvan et عل‎ Pipru est également interprétée 


qu'il veut ui faire dire. Le soboil, سان‎ Go du jour, هذه‎ retournés et fait In 
met «par en bass; à la من‎ de La nuit, il se retourne de nouveau et fil le 
jour, toujours par em bas, 11 اع‎ clair que هل‎ terre na là qu'une seule face 
regardée tour à tour «par en bass par La fee كمه‎ et pur lu fe brillante 
du soleil, Quant à عن‎ que regarde la face tourude du côté opposd, c'està- 
dire «par en houle, c'est un mrysière, ef A. 1 1+ xxx, 75 ü ne faut pas 
sea à La cosmographie vétique plos qu'elle معان‎ sait ou n'en eroit 
savoir, | 

1 M. Lodwig ne دوجا"‎ pos que toui le monde ne voie ps comme 
lui, dans un passage Lrés obscte de Dhymse WII, Lexar, (vers 1%131),une 

LL de lu conjonction de {a lune RTE le subril HE temps de مسجم وول‎ 

velle tune, La ressemblance uvee ,أ ,علط ,لمم‎ 6, iv, 14, me me TianHi qu 
du tout frappante. 

Religion vodique , 11 , pe 263-263, 


NOLUVELLES ET MÉLANGES. 370 
dans ma Heligion védique, et je.bornerai, ici encore, ma 
discussion aux passages où M. Ludwig prétend trouver la 
description formelle d'une éclipse. 


Au vers À, exaxvo, 4, ln lune est bien nommée par so | 


propre not, .نشم‎ Mais c'est sur li construction de la phrase 
que nous ne pouvons nous entendre, Îl s'agit de la déstruc: 
tion des forteresses de Pipra par Indra aidé de Büjigvun : 
يتهج‎ sÉryo ven ,عامل م مسجم‎ M Ludwig traduit + La ri: 
chesse des forterusses à été prisé, comme le soleil par lu 
lunes, ot il conclut à une éclipse de soleil coincidant avec 
le combat, « La richesse» est un neutre, visu, qui peut être 
en effet un nominatif aussi bien qu'un accusatif, et le verbe 
لق‎ dude, un parfait moyen qui peut être pris dans le sens passif, 
bien qu'il ne le soit, à on connaissance, dans aucun autre pas- 
sage du Rig-Veda, Mais pour construire ainsi, il faut : 1° rom 
pre ما‎ symétrie de La stance commençant par deux proposi- 
tions et terminée par فصن‎ quatrième qui ont toules pour sujet 
Indra; 2° sous-entendre l'instrumental agent عل‎ l'action qui 
devrait correspondre à l'instrumental de la. comparaison, 
Qu'on traduise simplement, en se laissant aller, pour ainsi 
dire, au courant de la phrase : « Pareil au soleil accompagné 
de ما‎ Lane, ils (avec Rijiçvan *} pris pour lui la richesse des 
forteresses », et voilà l'éclipse fort conpronise. 

M: Ludwig, ilest vrai, cite an autre passage où Indra st- 


دوت جزؤة ps‏ لا ' 

. nn à livstramental حصفك‎ lu stance précédente, et représenté مضع‎ 
core هه‎ même عت‎ dons celle par Mnstramental vinékmatt « heillinit s. 
M. Ludwig rapporté, il est vrai. cette épüthéte an disque obscurci du soleil, 
en la traduisant eprivé d'éclats. Mais dans cette ésplication il ne tient 
compie, ni des wutres emplois du mot, ni de sa formation {rükmaont existe, 
mais comme udjectif, et non comme substantif signifiant «éclats } Ce n'est 
pus Li seule fois que le mémoire prète à ane critique grammaticale, L'ex- 
plication de mécom, |, و يحنت‎ (p..0) fait de cette forme an géromdif de 
la racine عمه‎ sroulers {Der Rig-Ved, بلا‎ p. يز مق‎ Or la racine var (forme 
faible) né peut avoir d'autre forme forte que raie De plus elle m'a que le 
veus neutre, el M, Ludwig fui attribue une valeur irausitive. Je ne pris 
non plus lasser passer sans protestation Finterpettation des formes en lt ct 
autres comme des indicatifs (pe so). 


380  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
rail représenté s'approchant du soleil, at se faisant ainsi ré. 
congaitre, ÎV, ذا : 14 عد‎ c'est Indra lui-même qui repré- 
senterait ها‎ lune prête à cacher le soleil. L'identification 
d'Indra et de fa lune est une nouveauté au moins hardie. Pour 
s'en passer ic, d suffit d'entendre qu'indra brille, même 
quand il est près du soleil, en d'autres termes, qu'il na pas 
à redouter la comparaison avec de soleil .Indra est en mème 
temps comparé à un éléphant et à un lion, et il faut beaucoup 
imagination pour voir, dans ces derniers traits, un combat 
du soleil et de ها‎ lune sous Les formes d'un lion et d'un élé- 
plant. Lastance, du reste, quoique précédée d'une autre qui 
fait mention de fopçvan et de Pipru, peut n'avoir aucun rap- 
port avec celte légende : on sait que les rishis changent vite 
de sujet. 

La troisième éclipse seruit célébrée au vers V, xxx, 4, que 
M, Ludwig entend en ce sens qu'indra auruit donné au so 
Veil ln nature d'un ,مهنا‎ Les Düsas, ou indigènes du pays 
occupé par les Aryas étaient notrs : donc, donner au soleil 
la nature d'un Düusa, c'est le rendre noir. Je reconnais que 
la construction de ها‎ phrase est dillicile; mais In solution 
proposée est toute nouvelle *, et, je crois pouvoir ajouter, très 
buarre*. Peu nporte d'ailleurs, puisque l'obscurcissement 
du soleil, en admettant qu'il puisse jamais étre l'œuvre d'In- 
,“دعل‎ est dans la phraséologie védique susceptible d'interpré- 
lations très diverses. 

Reste l'histoire des Atris et de Svarblhünuu, Lei, Le cas ist 
tout autre, et je suis obligé de reconnaitre que l'hypothèse 
d'une éclipse repose Sur UN fondement séneux. 用 He s agit 
plus d'une occultation du soleil par حا‎ lune imputéé contre 
toute vraisemblance au personnage essentiellement lumineux 


La méme chose est dite d'Agni, PV, au, à. 

+ M. Ludwig on avait lui-méme adopté d'abord une autre dans sa هنا‎ 
ducbos du بهلت اعت‎ : 

* Le rapprochement قل‎ vers 2], اتتتعدت‎ , 3, ne prouve cum : 放风 
cune raison de croire que Le moi düsé désigne Là le soleil, 

Voir Riqgioa اواو ةلف‎ , In, Pre 192 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 381 
d'Indra. L'obscurcissement du soleil &st, comme il convient. 
l'œuvre d'un démon, l'Asura Svarbhäou V, x£, 5-9. Dh 
plus, ce nom de Svarbhanx est emplové dans In سانانا‎ 
lassique comme un synonyme de Rähu, et Müh est préci- 
sément عل‎ démon qui passe, dans la mère périole, pour 
causer les éclipses en dévorant le soleil et ln lune: IL se pour 
rait, à la vérité, que l'identification de Svarbhänu et de Räbu 
lüt due uniquement à une explication plus où moins tardive 
de ما‎ légenile védique, et que l'Asura de cette légende eût été 
simplement, selon une conception plus fanilière aux hymnes, 
un démon voleur du soleil dans la nuit où dans l'orage. L'in- 
lerprélation du phénomène comme une éclipse n'en reste pas 
wons soutonable, vraisemblable si l'on veut. 

Mais cé ne serait pas assez d'avoir mis la main sur une 
éclipse authentique : il faudrait encore être sûr que cette 
éclipse füt totale. Sur ce point, M. Ludwig me parait trop 
facile à contenter, 1 déclare d'avance! que les quaire éelipses 
dont il va parler ont di toutes, d'aprés ln description qui en 
est fuite, être des dclipses totales : et 1 n'y revient plus. Je 
ue reviendrni pas non plus,.et pour cause, sur les trois pre- 
mères. Pour la quatrième, c'est-ä-dire pour ذا‎ seule qui 
puisse être prise en considération, je suis obligé de chercher 
mor-tnême je trait caractéristique de l'éclipse totale, M, Lud- 
wig ayant négligé de l'indiquer. Sernit-ce que les êtres 
étaient pareils à un. homme égaré, et qui ne sait plus où il 
est? Qu que le soleil était caché par l'obscurité, et سل نان‎ 
fallu le retrouver? Ce serait, à mon avis. attribuer à la عنام‎ 
sbologie vélique une précision dont elle n'est pascoutumière, 
que de nier que des formules de ce genre aient pu s'appliquer 
à une éclipse partielle aussi bien qu'a une éclipse totale *. 

Mais füt-il certain que nouseussions là la description d'une 


١ Page Ge, 

2 FE Brahmanes, رك‎ ra pprertumt مل‎ indus jgenele {voir las lune, pr Ka, 
ct Ludwig, لا ,تاودال عمط‎ pe زقدة‎ insistent, il est vrai eur ln clusquirition 
du soleil Mais combien de légendes des Brübmanns n'ont d'untre valeur 
que celle d'un commentaire ! 


389 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883. 
éclipse, et d'une éclipse totale, il resterait encore à prouver 
que l'hymne est contemporain du phénomène, et mène qu'il 
s'agit de telle ou telle éclipse déterminée. On concevrait bien 
que l'observation d'une ou de plusieurs éclipses dans une 
autiquité plus où moins reculée eût donné lieu à an mythe 
de Searbhänu , anologue au mryihedeRaha et que ce mythe 
Ggurät dans la poëse védique au méme titre que les autres 
mythes d'origint naturaliste, celui de Vrilra par exemple. 
I est mème permis de dire que ln conception du démon 
Srarbhanu, à elle seule, suffirait à prouver la généralisation 
du phénomène et ls constitution du mythe, 

M. Ludwig allègue les nombreux passages des Brahmanns 
où عو‎ retrouve la légende de Svarbhanu, et y cherche le sou- 
venir d'un événement relativement encore récent dans cette 
période mème. Je ny puis voir, comme en cent autres cas 
semblables, que la reproduction plus où moins amplifiée d'un 
cliché emprunté au livre des hymnes. [l s'appuie surtout ”str 
le rôle attribué en cette affaire à نا‎ famille sacerdotale des 
Airis, et à un privilège dont elle jouit d'après les Braäbmanes 
et qui en est la récompense, Mais qui conlestera que l'imagi- 
ation de cette funulle, muse au servicé عل‎ sa cupidité, ait 
pu trouver plus au moins tardivement des litres clans le texte 
de l'hymne védique plutôt que dans le fait mème qu'il est 

pposé célébrer ? En somme les Atris, s'ils sont dans Le 
présent une famille réelle, ont dans le passé, comme la plu: 
part des grumdes كملا نسم‎ de كتناكم‎ , des ancétres mythiques. 
et je crois à ln réalité des Atris qui ont retrouvé le solcil 
perdu, exactement dans la même mesure qu'à celle des 
Bbrigus qui ont fait descendre le feu du ciel sur la terre pour 
le communiquer aux hommes *, 

M. Ludwig, au contraire, croit si fermement à l'événement 


“Page 7. 

* Dans les passages des Brülananas relatifs à la mème légende, 到 وتاك‎ par 
M Leading | Der Hig-Fede, V, .مر‎ Boñ}, Air est عل‎ botar dus çishis (appa- 
remunent des sept piske mythiques), et les dieux mime ont recours à sin 
appui. 


NOUVÉLLES ET MÉLANGES. 383 
célébré dans hymne V, د‎ (je me dis pas, bien entendu, à ln 
كته نالك‎ qui, selon ها‎ prétention des Atris, aurait unis fin à 
l'éclipse), qu'il من‎ caleule à pprocimalisement ها‎ durée, C'est 
méme le seul moyen qu'il ait d'identilier cette quabrième 
éclipse, Pour les autres il savait l'heure + « Indra قر‎ frappé lus 
Dusyus avant midi*s, ete. Pour celle-ci, il avait d'abord 
adopté l'heure de midi, donnée para stancc 4: mais il s'ést 
déculé depuis à complétement La première partie de 


hymne de la seconde *. À défaut de l'heure, ذا‎ durée rolati- 


vement très longue de éclipse serait indiquée par عن‎ trait : 
« C'est avec In quatrième prière qu "Atti a retrouvé Île فت‎ 
caché. » 

À mon sens, نع‎ détail a exactement la valeur, au sérieux 
près, qu'aurait chez nous, dans une séance de prestidigiintion, 
ja formule : une, deux, trois. On né contestorn pus quenous 
soyons ici en pleine magie. C'est done j ici ou nulle part qu'on 
peut sattendre à rencontrer صن‎ nombre mythique. J'ai 
montré ailleurs comment, dans ce que j'appelle l'arithené 
tique mythologique, le moment décisif est exprimé par l'ad- 





dition d'une unité à un nombre consacré tel que trois ou - 


neuf. Le soleil est retrouvé à la quatrième prière, comme 
Rebha est sauvé le dixième jour, 1, cxvi, 24, et pour la 
mène مكلمع‎ 

Tout notre est l'interprétation de M. Ludwig. Selon lui, 
d'autres prêtres avnient récité pendant l'éclipse des prières 
destinées à y mettre fnn. Mais ils n'en savaient que deux on 
trois, et ils avaient fini, que l'occultation duraittowjours. Les 
Atris en savasent une quatriéme, et perdant qu'ils ln تعس‎ 
tient, lé soleil reparut. 

'arrbte : on touche du doigt le principe mème de ln‏ عل 
querelle, Dans bien des détails de l'interprétation védique,‏ 
jui le plaisir de me rencontrer avec M. Ludwig, parce qu'il‏ 


IV, cam, 5, Veir pu 8 et ge 

" 17, 7. Disons eu passant, malgré l'routilité de l'observation, que la con 
ومتعة‎ des vers د‎ et 1 de l'hymne ÎV, ,قو‎ west guëre mieus prouvée. 

٠ Meligion védique, 11, p, 128, note 3, 


Fe 


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as AS > 置 1 一 1 د‎ = 1 | 
1 سح‎ 
人 


384  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 
CET bétucoup mains que les autres interprètes de cette mul- 
tiplication indélinie des sens d'un méme terme, contre laquelle 
jai entrepris et je poursuis depuis longtomps une campagne 
en règle, Mais pour l'esprit même de l'esgése. nous sommes 
aux deux pôles opposés, Ma lendance est, si on peut s'expri- 
er anst, mythologiste, celle de M. Ludwig est réaliste. J'ai 
pu commettre des excès dans mon sens : mais je crois qu'en 
tout cas M. Ludwig vient d'en commettre un dans le sien, Or, 
aprés loul, les solutions mythologiques sant en elles-mêmes 
‘wses inoffensives, ne معنا‎ que parce qu'elles no sortent 
guère d'un petit cerele d'initiés, Les solutions historiques sont 
plus graves, el il ÿ a toujours un public prêt à se jeter sur 
cles comme sur une proie, Je ne sais si je m'abuse, mais 
je me igure qu'un arbitre impartial, en présence des deux 
وميه‎ coulraires, sera lent de dire : 
...Sil vous faut tomber dans un extrémilé 
Péchez plutôt eucor dé cet autre côté, 


lave ave wonss or Aisxavoen Csowa ve Konos, by Théodore 
.يننا‎ Trübuër ami "نا‎ London ب‎ 15885, in-#", NLI-2 84 pages. 


Onsest quelque peu occupé dans ces derniers temps du 
* fondateur des études tibétaines. Le centième anniversaire de 
sa mauissanco n eu lieu le À avril 1884 : l'Académie des sciences 
de Hongrie l'a commémoré jrar ln publication d'une collection 
des œuvres diverses [analyses et notices) du célèbre voyageur, 
traduites en madgyar el précédées d'une biographie, À cette 
occasion, le Rév.S,C, Malan, recteur de Broadwinsor {Dorset}, 
a offert à ladite Académie les livres tibétains qui avaient ap- 
partenu à ,مدعنا‎ soit quarante imprimés où manuscrits qué 
le savant hongrois, touché de l'intérét que عا‎ Hév. Malnn avait 
lémoigné pour le tibétain (Csoma n'était pas gäté sur ce 
. point), lui avait donnés en 1854, lorsque M. Malan prit congé 
de lui pour relourner en Europe, Avant d'être expédiés à 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 385 
Budapest, ces volumes ant été exposés aux regards des assis 
lnnts duns ln séance de la Faval Asiatie Society du 16 juin 
1884, à Londres, et M. Théodore Duka, ancien chirurgien 
major de l'armée déBengale, y a lu Some تامجه‎ on the life 
and labours of Alexander Csoma de Kürës, M. Duka.. qui est 
d'origine hongroise, ne s'est pas contenté de cette notice de 
huit pages; il a écrit une biographie complète de Csoma qui 
vient de paraitre, et sur lnquelle nous appelons l'atteotion du 
lecteur, 

Jusqu'à présent la vie de Csomn n'était contine que par des 
relations incomplètes, des données éparses, le tout dissé- 
miné dans des recueils divers, difficiles à trouver. plus diff- 
ciles encore à réunir, Le livre de M. Duka (auquel j'associe دا‎ 
biographie madgyare publiée par l'Académie hongroise, dont 
a dû s'inspirer; mais qui peut la lire en dehors de la Hon- 
gnie?), est le premier ouvragé qui nous présente un tableau 
complet de la vie de Csoma. Outre les relations déjà connues, 
l'auteur à consulté des rapports oliciels et des lettres qui 
sont conservés soit aux archives du Gouvernement de 
l'Inde, soit à la bibliothèque de ما‎ Société asiatique de Cal- 
cutta. لآ‎ a donc pu utiliser bon nombre de documents inédits : 
il les reproduit presque tons : de plus, il donne intégralement 
cértainés pièces importantes dont on n'avait publié que des 
fragments, Son livre très documenté, riche en laits. dans te. 
quel plusieurs points importants sont discutés avec soin et 
compétence, animé d'une vive et sincère admiration pour 
Dintrépide et parfois singulier voyageur, est très attachant: 
on peut dire que c'est anssi un monument élevé à la gloire 
de Csoma. 

Nous ne donnerons pas ici la vie du savant hongrois; mais 
il nous parait utile d'insister sur divers points, 


1. Le nom du héros est Kürési Coma Sundor {Sandar 
Csoma Kôrôsien|, Cromun est le nom, Sandor le prénom: Kë- 
rés (qu'on emploie quelquefois seul pour désigner ce per- 
sonnage) n'est qu'un qualificatif d'origine et se rapporte nu 





350 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845. 
village de Kürûs, son lieu de naissance. ALexaxonn Csowa 
ve Koros, qu'on trouve en tèle des ouvrages de Csoma, est 
ها‎ traduction latine du nom hongrois donné plus haut. 
Csoma était de la race Szekely, prédominante en Transyl- 
ننايد؟‎ où au moins dans une partie de cette contrée. Celerme 
se présente en allemand sous la forme plus connue Szeckler, 
en latin sous la forme Siculus; de là vient la qualification de 
Sicalun où de Sicule-Hungarrun que prend Csoma où que 
l'on trouve accolée à son nom en tête de ses OUVrAgES عنام‎ 
bhiès en anglais, 


L'inscription de la colonne octogonale élevée à Darjiling‏ .د 
sur les restes de Csoima, colonne dont M. Duka nous donne‏ 
une reproduction photographique, et classée parmi les « imo-‏ 
linde, attriboe à Csoma une durée de‏ عل numents publics,‏ 
qui le ferait naître en 1598,‏ عن vie dé quarante-quatre ans,‏ 
puisqu'il est noloirement décédé en 1842. Mais on vient de‏ 
voir qu'il était né le 4 avril 1784. Son épitaphé ui retranche‏ 
années d'existence, Le fait est qu'il mourut‏ مكملسي done‏ 
à l'âge de cinquante-huit ans.‏ 


3. 11 résulte de cette rectification que Csoma, qui حدق‎ 
mença son grand voyage en 1819, et qui l'aurait enirepris 
à l'âge de 1د‎ ans, st l'épitaphe avai raison {ce qui serait un 
peu tôt} ne l'entreprit en réalité qu'a l'âge de 35 ans (ce qui 
semble un peu tard}. 11 est à noter qu'il partit dans l'année 
qui suivit celle de son retour de Gôltingen, c'est-dime 
presque nussitôl oprés avoir fini ses études à l'aniversité de 
cette ville. Ses études se seraient done prolongées jusqu'à 
l'âge de 34 ans. Nous sommes bien obligés d'accepter ce ré- 
sultat. (avait lait ses premières études au collège de Nagy 
Enyed en Transylvanie, En 1807, âgé de 21 ou 43 aus, al 
termina sa carrière nu Gymnase et commença ses éludes 
académiques (p. 6). En 1815, âgé de 31 ans, il passa le 
مهو‎ public qui lui valut l'autorisation de continuer 
ses études dans ane université étrangère: ce fut alors qu'il 
عو‎ rendil à Gôtlingen. La période scolaire de sa vie a donc 


NODVELLES ET MÉLANGUES. 387 
été مما‎ longuo : il est vrai que, en méme lemps qu'il suivait 
des cours, il donnait des lecons, L'étude ot l'enseignement 
semblaient devoir.se partager, ou, pour mieux dire, دوعت‎ 
sa vie;cesten عع اعلا‎ qui arriva. 

À. On a parlé des études médicales de Csoma. Je n'ai pas vb, 
dans le Gvre de M. Duka, on seul mot qui y fasse allusion. 
L'étude des langues, des littératures, de l'histoire, semble 
avoir été le principal, sinon l'unique objet de ses prévceu- 
pations. Dons ع1‎ troisième paragraphe de ذا‎ lettre qu'il écri- 
vil à son arrivée dans l'Inde anglaise pour عو‎ faire connaître 
ات‎ rassurer les autorités britanniques (qui avaient tout d'a. 
bord redouté en lui un espion russe), il s'ésprime ainsi; 
« Ayant fini mes études plülologiques et théologiques au collège 
Bethlen à N. Enyed, dans le cours de trois ans, du 1° août 
1615 au à sêptembre 1818, jé تملكت‎ l'Allemagne, et avec 
la peroussion de Sa Majesté Impériale, à l'université de Ga 
tingen en Hanovre, je suivis plusieurs cours du à à avril 1816 
à la fin de juillet 1818.5 A.t-il assisté à dés cours de méde- 
cine à Gôttingen ? Nous l'ignorons. Mais nous ne voyons rien 
qui vieone confirmer l'assertion relative à ses études de mn 上- 
decine. 


9. Il existe en France (je veux dire dans l'orientalisme 
français) une sorte de légende sur l'influence qui aurai 
poussé Csoma dans ln carrière qu'il a suivie : Ja phrase de 
Blumenbach sur l'origine asiatique dus Hongrois '. 11 est à re- 
marquer que, de lui-même. M. Duka ne parle ps de Blu- 
menbach; mais il cite une phrase de Théodore Payie appelant 
Csoma «l'élève de Blumenhach » (p. 125) sans se rendre 
compte sans doute de la portée de cette expression. Voici ce 
que nous apprend sur cette question l'historien de بحسم‎ 
Cest pendant ses «études académiquéss, commencées en 


1807, que le désir de voyager en Asie se serait « allumé » (was 


Mobil, forma anatique, join 1449, pe ع وقول‎ Foucaux, Histoire du 
ملك سوا‎ Sly Moss, -mirod. 1. 


144 AOÛT-SEPTEMER E-OCTOBRE 1485. 
kindled} dans son esprit {p. 6). À Güttingen las leçons de 
Eichhorn auraient müri ce dessein depuis longtemps caressé. 
Csomn entendit ce professeur parler de «certains manuserits 
arabes qui doivent fourair d'importants renseignements sur 
lhistoire du moyen âge et de la nation hongroise lorsqu'elle 
était encore en Asie +. Ces indications décidérent Caro à se 
mettre à l'étude de l'arabe, Il est probable que ce .مون‎ Duka 
rapporte de Eichhorn est ce qui د‎ donné heu anx dires de 
Mob et d'autres orientalistes français sur Blumenbach, Du 
reste M. ملسا‎ désigne à deux reprises (p. 8 et 140-142) un 
compatriote de Csoma, M. Sxabo de Borgata, qui étudiait 
avec lui à Gôttingen (et qui était encore vivant en mai 1884 |, 
comme ayant donné formellement à Csomn le conseil d'en- 
treprendre umvoyage en Orient. 


6. Csomn commençs son voyage par les provinces slaves 
voisines dé son lieu de naissance. poussa de là à Constantinople 5 
purs enm Évypte, d'ou 11 remonta en Syrie. C'était prendre 
un singuliér chemin pour rejoindre le berceau asiatique de 
la race nongroise, M. Dukan explique cet itinéraire par lim- 
pression que les leçons de Eichhorn avaient faite sur l'esprit 
de Csoma, Csoma lui-même, dans sa lettre de justification, 
أثل‎ qu'il avait voulu s initier aux langues slaves pour recueillir 
dans les écrits faits en ces langues les renseignements qui 
peuvent s'y trouver sur l'histoire des Hongrois. I déclare 
aussi étre allé en Égypte pour se familiariser avec l'arabe, 
sans dire que ce fut dans la même intention: mais celn s'en- 
tend de soi, La peste seule l'empécha do réaliser son dessein 
a cet égard et Le contraignit à un départ précipité. 


7. On a quelqne peu exagéré en un sens l'influence de 
Mooreralt sur les études de Csotnn Toute l'initiative du fonc- 
Lionnaire anglais se borne 7 3111 mis entre les mains dé son 
am, nous pourrions dire de son protégé, l'A lphabetum tibe- 
fan du P. Georg. Je ne sais Pas s'il exsle lin poissant 
moyen de séduction pour attirer à l'étude du tibétain. mais 
OU 116 peut cerles as reprocbrer 1 Moorcralt de l'avoir OT - 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 389 


ployé. D'autres eussent pu êlre dégoûtés da tibétain pour 
loujours; Csorna fut captivé: son esprit perspicace et avide 
avait découvert de l'or dans ce tas de fumier. Plris tard lors- 
que, éclairé par d'autres lumières que celles qui jaillissent 
du fatras du moine augustin, il songés à aborder résolu- 
ment cétte étude, il consults Moureraft qui «après mûr exa 
men, donna son approbation à ce projet» (p. 19). Voilà 
quelle fut la part عل‎ Moorcroft dans la détermination de 
Csoma, moins grande qu'on n'a paru le dire, mais réelle. 
Cependant, si l'on ajoute à ce concours intellectuel un autre 
genre d'intervention, Fassistunce Pécuniaire dont Moorcroft 
seconda les premières ttudes de Csomn , la lettre de recom- 
mandation émanée de Moorcroft que Csoma remit aux auto- 
نام‎ anglaises et qui certainement dut peser d'an grand poids 
dans la délibération dont le résultat fut favorable au voyageur 
hongrois, on peut dire que la part de Moorcroft à la fonda: 
tion des études tibétaines a été fort large: car si c'est à Csomn 
que nous devons la connaissance de la langue et de la litté. 
rature du Tibet, c'est en grande partie à Moorcroft que nous 
devons Csomna !, 


5. En réponse à une assertion plus que basardée qui at- 
tribue à Csomn « onze années de séjour dans un monastère 
bouldhique du Kanaurs (p. 18}, M. Duka établit que 
Csoma ه‎ fait trois Yoyages ou séjours au Tibet, 

Le premier, antérieur à ses relations avec les autorités an: 
glaises à duré seize mois, soit un an quatre mois, 

Le deuxième, accompli sous le patronage anglais, a duré 
Quinee mois, soit un an trois mois. 1 


d Dans une note en répoase à un article ملعل‎ Revue critique qui cocstatait 
le rôle un peu effacé que su vie de Csoma prête à Moorcroft, ML Druka nous 
apprend que, bien loin de là, ce fut Moorcroft qui engages Csoma à pré- 
Parèr, pour le compte du Gouvernement de l'Inde, Uné grammaire اع‎ un 
dictionnaire de la langue tibétaine. L'influence de Mocecraft عه‎ trouve dune 
موجه‎ été, en fn de compte, plus grande même qu'on ne l'avait dit, C'est un 
point qu'il nous parait important de noter st que M. Duko a eu tort de me 
pas meltre plus en évidence dans son livre. 


VE. 36 


+90 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

Le troisibtme, efectué dans les mêmes conditions, a duré 
trois ans ct deux mais. 

Total: cinq ans et neul mois. 

Dans le premier de ces voyages, Csoma avait déjà fait une 
riche moisson: le second, dont il rapporia force livres ét 
notes, ne lui fut pas favorable en ce sens qu'il avait eu pour 
Lens ou maitre un lama insouciant et négligent. Le troi- 
sième voyage lui [ul exirémement profitable à tous érards et 
fu le couronnement de ses études. 

Toutelois il existe sur les lieux où Csoma  résidé quel- 
ques petites difficultés que M. Dukn ne résout pas ét qui em- 
borrassent un peu le lecteur, Je commence par reproduire 
sn résumé de la page 18. 

« Au monastère de Yanglu en Zanskar, Csoma a demeuré 
du 230 juin 182% au 42 octobre 1844. 

« Au cwonasière de Pakdul on Pukhtur, également en Zans- 
bar, il a demeuré du 12 août 1825 à novembre 1426. 

« À Kéuom, dans Le Besarh, autrement dit Bussahir ou 
Bausahir supérieur, d'août 2547 à octobre 1830. s 

Voili qui est chair et nettement déterminé: seulement on 
appreml dans la suite du livre que Csoma, se rendant à Yan- 
gla. lors dé son douxième voyage, passa par Kanum et :و‎ 
constatn l'existence de grandes richesses fttéraires (p- 6g- 
7e). عت‎ qui suppose qu'il s y arrèta quélque peu. Mais voici 
qui est plus grave : le [y Gérard , médecin philanthrope ani- 
فتماع‎ qui parcourait les contrées himälayennes ravagées pur 
la petite vérole, pour 了 propager la Vaccine et coinbattre le 
fléau, parle « des privations telles qu'on en nm rarement en- 
duré م‎ subies courageusement par Csoma au monastère de Yan. 
gla en Zanskar, en 1827 (p. 8a), par conséquent lors de son 
troisibiné voyipe. Est-ce alors, où bien lors du premier 
voyage qu'il le vit dans ce monastère de Yangla « où il pussa 
toute une عغصمه‎ ٠ ,جر‎ Ad) 8 restant pendant trois où quatre mais 
d'un hiver rigoureux renfermé, avec le مسجل‎ et un domestique 
dus une chambre de neuf pieds carrés, sans métire le pied 
dehors, sans leu ni lumière, sans autre tit que le sol, sans 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 381 
autre abri contre le froid extérieur que les murs de l'édifice , 
lisant du matin au soir, envéloppé dans sa peau de moutan, 
les bras plié+ et obligé de faire un grand effort chaque fais 
qu'il fallait sortir la main de son enveloppe de laine pour 
tourner les feuilleis du livre 25 Cette description se rapporte- 
t-elle à l'année 1837 qui appartient au troisième voyage, ou 
à l'année 1823 qui appartient au prenuer 7 Cela n'est pus 
clairement indiqué, Au fond cela importe peu. H n'es pas 
douteux que Csoma a passé ainsi nn hiver, peut-être deux. 
Mais, ce qui m besoin d'être échuirei , cest le point de 
savoir si le séjour de Csoma au Tibet, dans son troisième 
voyage, s'est passé lout entier à Kanum, comme il est 
dit page 18, où s'il s'est passé partie ج‎ Yangln (1827-1828) 
et parle à Kanum {1828-1830}, comme erla parait résulter 
de ce qui est dit aux pages مق‎ et 83. 11 م‎ al quelque chuse 
qui n'est pas bien précisé, une sorte de contradiction qu'il 
fallut éviter ou expliquer, 


M, Duka sé préoccupe beaucoup, et Sas. raison,‏ .ن 
des intentions réelles de Csoma et de celles qu'en ui à‏ 
prètées gratuitement. JE y aurait beaucoup à dire sur ec‏ 
de nous en tenir à l'in-‏ ان point. Nous tächerons d'être bref‏ 
dispensable,‏ 

Dans sa lettre de justification on, si l'on veut, de confes- 
sion, du 28 janvier 1825, Csoma déclare ovoir quitté. son 
Pays pour + vouer loute sa vie à des recherches qui puissent 
par ها‎ suite être iililes au monde savant de l'Europe en ضع‎ 
néral el, en particulier, éclaircir quelques faits obscurs de 
notre propre histoire (celle de la Hongrie) » (p. .زد‎ Dans 
ln lettre de recommandation de Moorcroft datée du a4 avril 
1823, il est représenté camme ayant conçu un plan , jour 
le développement de quelques points obsturs de, l'histoire 
asiatique et européennes (p. 35). Ces lettres, عم ممعم مل‎ 
surlout, subordonnent chirement jn question particubière 
où hongroise à la question générale des progrès de l'érudi- 
bon : quand elles furent écrites, Csoma avait déja résolu de se 


392  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 

livrer à l'etude du tibétain. Or, il est bien évident que ce 
n'est pas cela qu'il était venu chercher en Asie. Son inten- 
tion première était d'atteindre les confins dela Mongolie et de 
la Chine, principalement la terre des Quigours, pour y cher- 
cher le berceau des Madgrçars, Deux causes l'empèchèrent d'at: 
teindre ce but: 1° des obstacles extérieurs arrétérent sn 
marche : 2" l'intérêt qu'il reconnut à l'étude du Gibétain fixa 
ses pensbes qui jusqu'alors n'avaient pas eu d'objet bien 
précis. Crut-il trouver nu Tibet ce qu'il avait espéré trouver 
en Mongolie? Je ne le pense pas. L'intérêt évident da ln 
science doi fit uègliger, pour un temps, l'intérêt patriotique qui 
occupait une grande place dans ses méditations et ses pro- 
jets. Son premier désir était de fuire avancer la science, son 
second désir ماعل‎ faire avancer au point de vue hongrois: Si ln 
recherche du befceau des Madgvars avait été chez lui une 
préoccupation exclusive, tyrannique, n'admettsnt pas de par. 
lage, 1} est à croire qu'il n'eût jamais rien fait pour la science. 
Mais voyant un moyen de la servir utilement par l'étude du 
tibétain, il saisit l'occasion qui s'offrait à ui de faire une 
œuvre sérieuse, ne sachant pas quelles conséquences imprit- 
vues et favorables à ln poursuite de son but patriotique pour- 
raient en sortir, complant du reste sur une extension شالس‎ 
neure de ses travaux. 

Eu effet, quand il partit de Calcutta pour son dernier 
voyage qu'il ne put effectuer, paisqu'il fut arrèté par la mort 
dès le début, il avait l'intention d'aller jusqu'en Mongolie, 
mais en passant par Lhassa pour s yarrétér et ajouter ce qu'il 
pourrait aux travaux déja accomplis par lui sur Le tibétain, 
Ainsi la pensée patriotique de la récherche du berceau des 
Madgyars a dû longtemps sommeiller dans son esprit. elle 
ne l'a jamais abandonné: mais jamais aussi elle ne l'a égaré 
au point de hu faire abandonner des travaux utiles à In 

1 nthdaocrermaent utiles à حا‎ poursuite de TELL 





10, est singulier que, la carrière de Csoma ayant été ve 


-NOUVELLES ET MEÉLANGES, 393 
que nous savons, On Jui ait prêté l'intention de découvrir en 
«Asie suné nation partant la langue madgyare ». el qu'on l'ait 
représenté comme مله‎ victime d'une spéculation philologique 

n'était pas mûres (p: 157): Nous n'entrerons pas ici dans 
05 discussions sur l'origme et les affinités du madgyar. Il 
est constant que Csoma cherchait dans toutes les Inngués 
qu'il étudiait des analogies avec le madgyar, et c'est pour 
pousser plus loin ce travail qu'il cherchait à pénétrer dans 
l'Asie centrale. ]1 me reste d'autre trnce de cet ordre de re- 
cherches qu'un vocabulaire de mots hindeus {sansorils pour 
ذا‎ plupart) desquels il rapproche des mots hongrois, conservé 
en manuscrit par l'Académie des sciences de Hongrie et re- 
produit dans son entier par M. Duaka à la fin de son volume 
(p. 218-227). Cet essai-meé parait indiquer assez bien des 
visées de Csomn. Quand on le voit rapprocher du mot sinskrit 
IJ s éclats les vocables hongrois tüz, رسال‎ et عن‎ même 
lerme hongrois عن‎ de la racine sanskrité رينم‎ on n'ira pas 
مهومن"‎ qu il considérait les Aryas comme parlant madgyar, 
11 notait tout simplement les analogies qu'il croyait aperce. 
voir avec عل‎ hongeois dans Les Inngues qu'il étudhait, Jé ne 
veux pos faire la critique du vocabulaire indo-hongrois de 
Csoma; mais je ne puis m'empêcher de dire que, à première 
vue, ce travail (très rudimentaire du reste) ne mme parait pas 
fort convaincant, et, bien qu'il ait ajouté à هل‎ fin une note 
qui exprime une confiance à mon sens eagérée : Matercaæm 
dedi, formam habetis, querite glorum si placet, je doute 
qu'elle l'ait pleinement satisfait, et je pense que s'il tenait 
tant à visiter ها‎ Mongolie, c'était avec l'espoir d' Y lrouvér 
une « matière» plus riche et répondant mieux à ses désirs. 
Tout au moins cette conbance prouvetelle qu'il na pas 
éprouvé l'amertume et le découragement dont quelques uns 
de ses compatriotes ont parlé (p. 153). Csomm se rendait 
compte de la valeur de ses travaux sur le tibétain , étsans doute 
aussi du résultat négatif de ses recherches sur l'origine des 
Madgvars. Mais la tüche qu'il avait accomplie et علا‎ dont il 
poursuivait, laccomplissement ne se uuissient pas lune د‎ 





394  AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883. 
l'autre dans son esprit et entrétenaient d'un commun accord 
l'activité de son intelligence et l'entrain de son caractère: car, . 
au moment où هل‎ mort l'arrèta, il ne songeait qu'à perfec- 
tionner ce qu'il avait fait et à reprendre sur nouveaux frais ما‎ 
poursuite des résultats imparfaitement ncquis. 

au M, Duka consacre un long appendice aix œuvres de 
Csona (p.16g-227), donnant une notice sur chncune ; mtiné 
sur Îles moindres d'entre elles. Je n'insste pas sur ce point: 
je signale seulement la mention (p. vi) de l'idée exprimée 
par leu Nicolas Trübner de donner une édition complète des 
“œuvres el essais de Csoma ٠. Sera-til donné suite à celte ون‎ 
verture? C'est ce que je ne puis dire. 

12. Outre le vocabulaire indo-hongrois cité plus haut, il 
euste un autre ouvrage manuscrit de Csoma. C'esl un dic- 
lonnarre à colonnes, sanskrit-tibe tnin-anglais de 686 feuillets 
(papier écolier, foobcup), dans lequel les mots sont distribuës 
par ordre de matières en 471 chapitres dont M. Duka repro- 
انسل‎ les titres (pe 208217). Il est évident, d'aprés ces don. 
nées, que ce dictionnaire n'est autre que le Mahävyutpatti. 
La partie sanskrite Y est donnée en transcription. 

Je ne pousse pas plus loin ces observations sur le livre de 
M, Duka. 11 + aurait sans doute encore bien des choses à 
dire, principalement sur le caractère de « incroyable original 
hongroiss, comme l'appelait Jacquemont:; mais je n'ai pas 
prétendu tracer un portrait du courn geux et infntigable initin- 
teur ; J'ai simplement cherché à élucider ou déterminer quel- 
ques points importants dans la carrière de Csoma qui inté- 
ressent l'orientalisme. L. Feu. 








PUBLICATIONS SOUVELLES, 


Thors ART عورم‎ tradüites du dialecte ريه صععة عمسا‎ Persan, par 
rés Sie publiées , Re Fédition de Téhérin, avoc mn 
خمتمددماع‎ ot des notes par C. hier de Meynard et 3. Guyard. 
Paris, Massonenve ei Ch. BEC, 158515 . Er volume. زعو‎ 8. 


Cet ouvrage offre un spécimen du persan moderne et sur: 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 305 
tout de Fidiome parlé à Téhéran ét dans عا‎ nord de lu Perse. 
On sait combien les livres rédigés en jangue vulgaire sont 
rares en Orient. C'est donc one bonne fortune de trouver un 
texte comme celui-ci, où, dans le développement d'une fable 
dramatique souvent un peu naïve, mais loujours amusante, 
on rencontre à la fois les formes exactes de l'idiome vi- 
vant, des locutions provérbiales et une foule de traits de 
mœurs pris sur le vil, toutes choses qu'on demanderat vaine 
ment aux ouvrages classiques. Par leur caractère essentielle 
ment pratique, grâce aux notes et an glossaire qui les accom- ' 
pagnent, ces trois comédies sont avant lout destinées aux 
écoles des langues orientales ,ب‎ où elles Ggureront utilement à 
côté des modèles filiéraires qui doivent réster In base de l'en- 
seignement. Le texte original sur lequel à été faite la traduc- 
tion persane n'est pis non plus déporrvu d'intérèt, puisqu'il 
ést rédigé dans ce dialecte ture متعم‎ qu on He 0 0 1 
fen du Cuucase, Un extrait en sera meot | 
dans le Journal asiatique. 





Anvaces pe Tasanr, "لل‎ section, 4° parte, Leyde, Bril an vol. 
in-8". 

Ce fscicule, publié par les soins du savant orientaliste italien 
M. Goidi, comprend les années de l'hègire 39 à 96 (6q6 à 515 
de notre ère}. C'est, comme on le voit, la plus grande partie 
du règne du khalife omeyyade Abd el-Mébk et tout le règne de 
son وانا‎ Walid 1. Grâce à lactive impulsion que lui donne 
M. de Goeje, cette grande publication des Annales de Tahari 
marche d'une allure rapide et non interrompue, La seconde 
et la troisième série touchent à leur terme el l'impression 
de la première partie, qui avait élé quelque temps suspendue, 
vient d'être reprise. Tout permet done d'espérer qu'avant 
peu d'années, le public sera en possession de l'ouvrage en- 
lier, Mais, sans attendre jusque Li, le savant éditeur devrait 
bien donner le plus tôt possible pour les deux séries, dès 
quelles seront acherèes, ln division délimitive par volume. 





396 à 

ADUT- * برح اي‎ OCTOBRE Lo FA 
C'est'une indication indispens l'usage 
cette immense chronique. 








7 ا‎ L | 
RECTIFICATION AU CAHIER DE JUILLET 1885, PAGE 11. 


La Liste des membres du Conseil doit être rétablie ainsi 
qu'il suit : | 


MM. Ch. Scneren. 

Fern. 

بن رسع وآ 

تع مرعرل) 

E. Sexanr. 

SPrrao. 

JL. Harévr. 

Michel Bnéar. 
Bencen, 

Houras. 

BenGaiGxe. 
Hauverre سخا‎ 
Rover. 

LOTESLENS. 

l'abbé Bances. 
Foucaux. 

Denexsoovac.‏ .ل 

v Henver be Suinr Devvs. 
Luenmostr-Ganxean. 
le D Leccenc. 
Marcel Device. 

À. Banru. 

Runexs DowAr。 

H. Denrxeounc. 


Le Gérant : 
Banner pe مسن جوع لا‎ 


JOURNAL ASIATIQUE. 


NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 1 





LA BRIHATKATHAMANJARI 
KSHEMENDRA! 
PAR M. SYLVAIN LÉVE 


一 一 


Les récentes destinées de Kshemendra caracté- 
risent, pur un exemple frappant, l'état actuel des 
études sanscrites, enveloppées de téntbres en appa- 
rence impénétrables, et cépéndant éclairées chaque 
jour d'une nouvelle lumière par les conquêtes ra- 
pides de la science. 

Il 2 a quinze ans, Kshemendra n'était dans l'his- 
toiré litiéraire qu'un nom. La Räjatarañgint® citait 
sous ce non une histoire du Cachemire: sous وغ‎ 
nom, Weber cataloguait un lexique « moderne et 
insignibant « (n° 804); les manuscrits d'Oxford men- 
tonnaient une Vrihatkathä, composée par un Kshé- 

١ H est impossible de neu écrire sur Kshemendra sans le sécotire 
de M. Bübler à qui le pobte doit presque sx résurrertion, Atesi نه‎ 
je dû renoncer partout à indiquer les emprunts faits à som Report 
a our in يتح‎ of sensertt mur. ك ,877لا‎ à son article dans l'Indan 


Antiquery (1873, p. 40), 
" Mäjaiaraugin, éd. Trover, À, v د‎ 


71 27 








398 NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885. 
mendra (846), mn livre «de ritibus» : intitulé 

shemendraprakäça, œuvre d'un Kshemendra cache 
mirien (388), et un « Kshemendra poela » cité dans 
la Cärñgadharapaddhati. Entin Burnouf, grâce ف‎ 
une correction, légère, ilest vrai, attribuait 4 Kshe- 
mendea un recueil d'Avadänas, de date incertaine !. 
Mais personne ne songeait à identilier tant de kshe- 
mendras, auteurs d'ouvrages si différents de carac- 
tère, à n'en juger que par le titre même. < 

En 18745,Burnell annonçait par une lettre pu- 
bliée dans l'Academy (a 5 sept.) 1 qu'il avait découvert 
au palais de Tanjore un manuserit de la Brihatkatha 
de Kshemendra. Dès lors, par une suite ininterrom- 
pue de découvertes, le nom et l'œuvre du poîte 
passent, d'une existence vague el problématique, 
dans le domaine de la littérature et de l'histoire. 
M. Bübler découvre immédiatement après Burnell 
un autre manuscrit du même ouvrage dans le Guye- 
rat, et en publie l'année suivante, daus lndion An- 
加 may (1872, p. 302), un aperçu accompagné d'hy- 
pothèses sur l'auteur et sa date. Räjendraläla Mitra 
signale dans ses u Notives of sapskrit Mss. » une nou- 
velle œuvre du même poète, le Kaläviläsa. M. Bübhler 
déeouvre en Guzerat la Bhäratamañiart, et, dans sa 
féconde exploration du Cachemire, trouve la Rämä- 
yanamañjart, le Dacävatäracarita , la Samnayamaätrika, 


le Vyäsäshtaka, le Suvrittatilaka, عا‎ Lokaprakäca et 


lntroduction à l'Histoire da Buddhianse Indien, section. VI. Las‏ ؟ 
fermes priscutées par le ms. de Paris, que Burnouf, avait sous les‏ 
yeux. sont Ksbyomendra et Kshvemendra.‏ 





HA MANIA 5357‏ كع انان تلم CEA‏ 
مولام ف صميو ,1884 مع" TENiGkatpattriitL‏ 










+. Le 


iles manuscrits bouddhiques de Cambridge assurer 
Kshemendra la paternité incontestée de l'Avadanit. 
Kalpulatä£; l'an dernièr, M. Schônbe ع‎ publiait ue 
analyse détaillée du Kavikanthäbharana qui faisait 
connaître am moins par leur titre huit productions 
énvore ignorées de cet écrivain 3: Enfin, ‘il ya quatre 
mois à peine, M. Peterson, en analysant l'Aucityä- 
lamkära, y trouvait six nouveaux ouvrages de Kshe- 
mendra cités par Kshemendra lui-mémet. 

Si surprenante que soit une telle fécondité: il \est 











ML Uhle a publié en 1883, dans des Alan. dd. Morgenl, Gesell. 
les diverses recunsions de la Vetälapañcarineati, parmi lesquelles celle 
de Kshemenilra. | 

* Cecil Bendall, Catnl, of Budilhist sunsk: mur. in Canersity Li- 
brary. Cambridge: 1883, ju-#°. له ؛‎ 

* Vienne, 1684, in-$", 

The Ancityäluplära of Kshemendrn د‎ Bombay, 1885. — 
Grâce à متا‎ série de rafat le lite des œuvres مل‎ Kahetmenedtra 
actuellement connues de non ou de fait s'établit ainsi : 2" Biba 
kaihämañjart; *د‎ Bhäratimuñjari; “ل‎ Hämäyanamanan: 4" Dai. 
vatäracarita; 5° Samayamätrikä; 6“ Vyüsishtaka; -* Suvritimitals : 
8” Lokaprukäças 9° Nitikalpataro ; "ند‎ Cirucaryäcataka “د‎ Cater- 
vargesamertha; 12" Raläriliss; "3د‎ Cacivamsa:; 14° Pactyakäcans- 
bar; 25° Citrabhäratu: 16° Livançuvati; 17° Kanakajanabi; 
1° Deçopadécça ; to" Muliivall:; 0° Acrittiarügs; 21° Aucityä- 
جمقطهما‎ 22° Kavikanthähharaut: 13° Avadänakolpalaiä; 24° عوط‎ 
padälana;, 25° Avasarasära; 26 Monimatamimämsà; 37", Lalita- 
rutnanäls; 48" Vinayaralli; “ود‎ Vätspayannsütrasärn; "مد‎ Rüjävali. 
— Nous né compions pas ta Nitilaia, mentionnée par l'Aucityüls- 
رقاب‎ qui nous parait étre identique ou Nitikatpataru. D'aillenrs 
Plonieurs d'entre ces ouvrages présentent dans les divers mas. des 
tirés légèrement différents. Telle l'Avstienkatpalats où Bodhisat- 
trätadäns — نه‎ Banddhävadänalos. | 





27 





400 NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1885. 
impossible d'attribuer ces écrits à uné pluralité d'u: 
teurs homonymes. Par ln précision des détails relie 
tif au poète que répète chaeur des manuserits, 
Kshemendra semble s'être assuré avéé un soin jaloux 
la propriété de ses œuvres. Si quelque doute s'est 
élévé sur leur nombre, cé n'est point qu'on ait térité 
d'en retrancher, mais bien d'en ajouter. Weber a 
ساد‎ identiher Kshemendra avec Kshemamkara, 
l'auteur d'une des récensions de la Sinhäsanadrätrin: 
cika, et Peterson, avee Kshemaräja, auteur d'un com: 
mentaire sur la Simbapañeaciks À Quoi qu'il en soit 
de ces identifications vivement contestées, l'œuvre 
de Kshemendra, telle qu'elle nous est connue par 
les publications déjà faites et par les éxtraits imsé- 
rés dans les rapports de MM. Bühler et Peterson, 
nous permet à la fois de restituer lhomine ét le 
Potta。 | 
Kshemendra Vyäsadäsa appartient au x1° siècle ; né 
au Cachemire, il paraît avoir toute sa vie résidé au 
pays natal. Sa carrière littéraire, commencée sous le 
règne long et glorieux quoique troublé d'Ananta, 
se prolonge et sans doute s'achève sous son fils Ka- 
liée. La Bhaäratamañjart daté de 1037 ap: J-C: 
(an va de l'ére cachemirienne et huitième année 
du règne d'Ananta); la Samayamatnki de ro66, 


L'Burnell (Cat, of sœuk. mue. at Tanjure, p. 168 的 مه اقلم‎ 
passant la question de savoir s'il ne couvient pas d'identifier avec 
notre poëte l'auteur da Candakauçika, ordinairement désigué sous 
le nom de Kshemeçvara, mais que les mes, de Tanjore-s'arcotent 
à nommer Eshemendrs | 


LS 


LA BRIHATKATHAMANJARL. ap 
lAvadänakalpalaté de 1052, et le: Dacävaläracarits 
dé 1066 (deuxième année du règne de Kalnça}. ٠ 

+ Par un privilège malheureusement trop rare dans 
La littérature sanscrité, la famille de Kshemendra 0 
participé à limmortalité du poète, Nousconnaissons; 
au moins de nom, son aieul Sindhu, son père Pra- 
käçendra!, et son fils Somendra. Rien n'est resté de 
Sindhu que cette mention, L'histoire du Cachemire 
nous présenté un personnage de ce nom, qui, mi. 
nistre des finances sous le règne purement nominal 
d'Abhimanyu,; et grâce à la faveur de ln reiné-mèêre 
Diddä} mit au pillage le trésor royal 2. Peut-être 
couvienl-1l d'expliquer ainsi la fortune énorme de 
Prakäcendra: Celai.ci: à en croire son fils, distrib 
1 l'occasion d'une éclipse du solei 3 معطمل‎ à des 
brabmanes, en y joignant le présent vraiment royal 
dé 3 peaux d'antilope noire (Krishnäjinäträy am), 
نك بنك‎ d'autres circonstances, dépensa jusqu'à 44Ko- 
is (6 millions) en œuvres pies : érections de sta: 
es, donations à des couvents, etc, Sa modes- 
tie, d'après le même témoin sans doute un peu 
trop partial, dépassiie encore sa richesse, car il 
انقلا‎ jusqu'à s'accuser d'avarice après de telles 1ibk: 
١ ralités, Somendra n'a survécu que par greffe; il à ‘eu 
Meufeuse idée d'ajouter aux 107 récits paternels’de 
l'Avadänakalpalatä un cent-huitième, moins pr are 
bition littéraire que par désir de parfaire un nombre 
١ Le nom de Cana, que lai denne Bühler (In: Antig.) n'est 


qu'une usse lecture corrigée pui ls les autres martiscrits, 
 Fiäjatarañssint, éd, Trover, VE, v: 64 el suiv. 





ne RE a 


403 NOYEMBRE-DÉGEMBRE: 1885. 
heureux !. Sa piété l'a sauvé dé l'oubli. Nous retrou- 
vons encore autour de Kshemendra quelques-uns de 

maitres : le célèbre Abbinavagupta. le poète Gañ- 
ادم‎ et aussi de ses amis : عا‎ brahmane Rämayaças, 
sur la demande duquel il composa plusieurs de ses 
ouvrages; le brabmane Devadhara » qui semble avoit 
occupé une position éminente dans la commüenauté 
brahmanique du Cachemire» et qui le détermiba à 
écrire la Brihatkathämaüjari; le bouddhiste Nakka, 
pour qui ل‎ versilia l'Avadänakalpalatä. Ainsi, nous 
voyons Kshemendra en relations d'amitié avec les 
deux religions qui, même à une époque voisine de ja 
sienne, se livraient dans le Cachemire une guerre 
cruelle, C'est là une preuve de sa tolérance, dé sa 
sagesse de juste milieu dont ses œuvres font égale- 
ment foi. 

Ce n'est point toutefois que Kshemendra füt in- 
différent à la religion. Ses premières années furent 
fidèles au culte civaité, dont son père avait été un 
fervent adepte. Mais il se convertit plus tard au vish- 
nouisme, أع‎ reçut de l'illustre icarya Soma la doc- 

hägavatas. Peut-être ne faut-1l recon- 
naître dans ce وس‎ lerme qu'une appellation 
générique, ét pouvons-nous préciser la secte où il , 
sénrûla. Le surnom de Vyäasadäsa, que la plipart 
des manuscrits joignent au nom du poète, avait été 











١١ V. Bendall, ap. نه‎ adil, مكدو‎ 

poète‏ بط Faut-il aussi compter comme ua frère de Kshemendra‏ ؟ 
Cakragäla dont le Kavikanthäbharans cite quelques vers qu'il intro-‏ 
(ء duit par ces mots: « yathà caitud hhrätug rakrapalasya‏ 


LA BRIHATEATHAMANJAREL 
多 aikh 
nisas, celui même que le Ga TT 
nous représente vainew dans une controverse. us 
Gañkara. La doctrine des vaikhänasas touche de: si 








près aux hhägavatas que Wilson m'essaie mème, pas 


d'en marquer les différences; le seul trait caractéris- 
tique de la secte est l'adoration spéciale de Näräyana. 
Or Kshemendra s'intitule lui-même «le fervent ser- 
viteur de Näräyana » (näräyanaparäyanah, colophon 
du ms.-B). Le surnom de Vyäsadüsa, pris par le 
poète, serait ainsi un acte de foi vaikhänasa plutôt 
qu'un titre littéraire orgueilleux et vague. Demeura- 
Al du moins fidèle au vishnouisme? Quelques in- 
dicés conduisent à croire que le bouddhisme l'attira 
dans la suite : ses ouvrages bouddhiques, exécutés, 
١1 est vrai, sur cormmande, et la doctrine dont il est 
lepremier témoin !tdansia littérature sariseriteactuelle- 
ment connue, qui considère le Bouddha comme un 
avatar de Vishnu. Cette doctrine flottante convenait 
peut-être particulièrement à son esprit en balance. 
Quelles qu'aient été les fluctuntions religieuses 
عل‎ Kshemendra, 11 n'a point dû connaître les an- 
goisses d'une ämeen quête de la vraie foi. Ses œuvres 
nous le révèlent comme un esprit aimable, enjoné, 
moraliste sans prétentions, satirique sans fiel, ami 
dé là sagesse et de l'indépendance, aussi bienveillant 
pour ses émules que sévère pour lui-même, samu- 
sant aux contes, aux causeries, épris surtout de poé- 


١ Dans Le Ducivaiiracarita. 


EU NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

sie, de beaux-arts el de seiences!, S'agitil de le 
comparer à quelqu'un des classiques (j'entends par- 
kr du caractère seul|! Horace n'aurait point désa- 
voué ces deux vers, qui résument toute. sa, philo- 
sophie pratique : | 

| vrittya jivati lokah seva vrittir nijaiva Leshärpeit 
asthane Gvratara nindya tu tndarthinäm sevi. 


Chacun vit de son métier; d'aucuns ont pour tout revenu 
le service. Mais il n° ça d'amer et de blimable qo'un service 


sans dignité, (Caturvargasamgrabha, cité par Peterson, Rep.) 


Il serait puéril et ridicule d'instituer un parallèle 
en règle éntre deux poètes d'époque, de race et plus 
encore de valeur si différentes. On ne peut mécon- 
naître toutefois que le Kavikanthäbharana, sorte 
d'art poétique composé par Kshemendra, présente, 
à travers un fatras de recettes et de formules à rendre 
jaloux Quintilien et Vida, quelques préceptes où se 
reconnaissent la sagesse et le goût d'Horace. Est-ce 
bien un Hindou dédaigneux des barrières où la routine 
pédantesque des lc enférme le poète et 
lisole du monde réel, est-ce un Romain impatient 
des chimères et des monstrucuses imaginations où 86 
complait l'enseignement des rhéteurs, qui ordonne 
à la poésie de se retremper au sein de la foule, d'em- 
prunter son langage ل‎ de goûter ses contes et de 


CE surtout le Kavikonthäbharans où Fauteur, en trnçant l'idéal 
سل‎ poète el qu'il le conçoit, nous révile ses goûts, son caractère el 
SES HA pirate, 

" Janasapghäbhigemanamu deçabhäshopajivanum.. | 天 re 法, بللا‎ 


20. | 


LA BRIHAMKATHAMANJARE 105 
préter l'orville à ses chansons}? Cette intelligence 
pratique se manifeste dans l'œuvre entière de Kshe- 
mendra, qu'il enseigne l'art de former un poète ou 
qu'il compile simplement un dictionnaire, le: Loku- 
prakäça, u Le lexique nous donne sur la vie quoti 
dienne des Hindous une quantité d'informations que 
nous chercherions inutilement ailleurs. I nous pré- 
sente des formes pour hundi, traite, billet, ete., les 
titres de presque tous les fonctionnaires cachemi- 
riens, parlois avec des explications, la liste des par. 
ganès ou districts du Cachemire, ete. On ne saurait 
méconnaitre l'importance de pareils renseignements 
alors que tous les autres koshakäras (lexicographes) 
vivent trop haut dans les nues pour se soucier de 
choses aussi triviakes que la géographie, l'adminis- 
tration et le commerce de leur pays. » (Bühler, Re- 
port, p. 75.) Ce seul caractère suffit à marquer 
Kshemendra d'un trait parfutement original dans la 
littérature sanscrite et à lui mériter la reconnaissance 
de la science qui lui doit plus d'un renseignement 
précieux. 

Si paradoxale que doive paraître l'affirmation, il 
nous est plus aisé aujourd'hui encore, à huit siècles 
de distance, de connaitre l'homme que d'apprécier 
l'écrivain. Des 30 ouvrages auxquels est attaché le nom 





 Mivkiikhysrikärasah, dd, 15, où amas EL, ad fin. Schünbherg 
ne donne que l'analyse et non le teste de مع‎ passage L'apprenti- 
poëte doit entendre : « Gedchie in Volksdialocten and ناته‎ besonbe- 
rer Vorhiebe dus Wiodorgeben und Dndichton solcher Gedichte معط‎ 
معنا‎ melche die Bevunderuag dir Welt erregi hüben, » 


406 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

de Kshemenden, il en est 4 dont nous ne connais. 
sons que les titres; les 1 6 autres sont encore inédits 
et les manuscrits en sont fort rares et par suite fort 
difficiles à consulter. Le seul publié, le Kavikanthä- 
bharana nous est présenté dans un état fragmentaire 
d'après un original unique; de plus, أغه‎ ouvrage si 
important pour la chronologie littéraire ne nous ap- 
prend pour ainsi dire rien sur le style propre de l'a . 
teur. Les seuls éléments dont nous disposions pour 
cette étude sont : la Brihatkathämañjari, dont nous 
avons le texte sous les veux, les extraits cités par Büh- 
عزنا‎ et Pelerson dans leurs rapports, et enfin les vers 
cités par ذا‎ Carñgadharapaddhati et reproduits par 
Aufrecht (Zeitsch. der Deutsch. Morgent, Gesell 

vol. XXVIT, 1873)!. Nous parlerons tout à l'hoïde. 

et séparément, de la Brihatkathä; nous devons tou: 
tefois déclarer dès maintenant que ce serait trahir 
Kshemendra de le juger sur cet unique exemple. 
Son œuvre est trop variée pour se prêter à ce sys- 
me, d'appréciation, Kshemendra est un des plus 
polygraphes parmi les polygraphes. H dépasse Var- 
ron et Lucien, Pline et Plutarque. Auteur drama- 
tique, il écrit le Citrabhärata; lexicographe, ‘il 
compile le Lokaprakäca; didactique, il écrit le Ka- 
vikanthäbharana, l'Aucityälamkäre, traités de pot- 
tique, عا‎ Suvrittatilaka, traité de versification, et re- 
manie l'Art d'ummer de V ttayayara: moraliste,. il 





١ Les recension de la Vetlapañenvinentil publiée par Ulble pe 
ré aussi cousulée, mais avec proraution, car elle ne nous offre 
pas tin spécimen authentique مل‎ stvle de ksbemendra. 





LA BRIHATEATHAMANJART. , 103: 
versilie le Gärucaryäçataka, le Caturve داوم‎ 





le Nitikalpataru un traité sur la politique de Vyäsa; 
satirique, il étale en plein jour les ruses des courti: 
sanes dans le Raläviläsa et la Samayamätrikä: abré-. 
viateur d'épopées, il compose la (Mahä-) Bhäratamañ- 
Jariet la Rémäyanamañijart; traducteur ou arrangeur 
de contes et de légendes, il versilie la Küdambari, la 
nihatkathämañjari, le Dacävatäracarita et TAvadä- 
nakalpalatä; historien, il expose la série des dynas- 
Lies cachemiriennes dans la Räjävali; poëte raffiné, 
il élabore la Mukiävali et la Lävanyavati. Restent 
5, ouvrages de genre incertain. Et peut-être la liste 
n'en est-elle pas encore complète ! 

La seule inspection d'une telle liste porte à croire 
qu'en dépit de ses préceptes sur la lente élaboration 
etles corrections répétées, Kshemendra s'est plus oc- 


cupé de produire vite et beaucoup que bien. C'est: 


en elfet le reproche que, dis le siècle suivant, Kalhana 
adressait aux œuvres historiques de l'auteur : 
kenäpy anavadhänena kavikarmani saty api 
apço pi nasti nirdoshah kshemendrasya nripävalua. 


Par suite d'un certain manque de soin, la Rsjavali de Kshe- 
mendra ne présente pas une seule partie exempte de fautes, 
quoique عه‎ soit pourtant l'œuvre d'un poète. (Rüjatarañg, L, 
Lo 


Kalhana, on le voit, ne conteste pas les qualités 


Bübler à eu l'obligennee de me sgualer cet ouvrage, court‏ .آل ؛ 


NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885.‏ نايا 
poétiques de Kshemendra; les manuserits d'autre‏ 
part lui accordent le titre sans doute traditionnel de‏ 
mahäkavi (grand poñte). Gardons-nous toutefois de‏ 
demander à Kshemendra la haute envergure, l'essor‏ 
puissant, les grandes inspiralions: nous serions trop‏ 
déçus. Esprit pratique et positif, il était peu fait‏ 
pour des rèves sublimes et les grandes paroles. Son‏ 
tempérament ne ly portail pas plus queses apti-‏ 
tudes. Son plaisir est de conter : abréviateur ‘de‏ 
Vyäsa ou de Valmiki, satirique ou professeur: de‏ 
imorale il conte toujours et non sans charme. Malgré‏ 
les apparences didactiques, la morale semble n'être‏ 
qu'un prétexte au récit. C'est ainsi que sont compo:‏ 
ملظ sis le Kaläviläsa et la Samayamatrikä;.que M:‏ 
ler n'hésite pas à placer au premier rang parmi-ses‏ 
œuvres; tel est encore le Cävucaryägataka ١ où Kshe=‏ 
nd devancant un genre secondaire exploité dé‏ 
nus jours, s'est plu à présenter sous une forme sou:‏ 
vent piquônte, enfermés dans un seul distique ;‏ 
l'esemple et la leçon. J'en emprunte quelques-uns,‏ 
pour les citer, au rapport de M. Peterson,‏ 

beahme muhürtte purushas tragen nidram atandrital 

prütah prabuddharp kumalam agrayec chrir gunaçraya. 

Secoues dès l'aube كا‎ paresse et le sommeil; Île lotus s'é- 


veille (sépañnouit) dé bonne heure: aussi voyez : Cri (ls 
Fortune), déesse judicieuse, s'y pose. 


nobaräyam prabicyämn va kurvita çayyance cirah 
cayraviparyaygüd garbho diteh cakrena patitah. 


Ne dormez pas ja tête au nord ou à l'ouest; Diti s'était mal 


ton CPE | | Eh EL 635 الوا"‎ 
LA BRIHATÉATIAMANTART. og 
couchés; Indra en a profité pour frapper l'enfant qu'elle por: 
tait duns ses entrai ؛‎ | 


paropaküram samsärashram kurvila sattvavän j''ar 
aidadhe bhagavän buddhah sarvasattvoddhritan dhiyam.. 

Rendre service aux autres, c'est là vraiment vivre; le امت‎ 
Buddha n'avait qu'une pensée : le salut dés créatures !, 

bandhünäm värayed vairam naikapakshäçrayo bhavet 
kurupändavasamerüme yuyadhe na lala yuilhal. 

Évites les querelles de famille ct gardézvous dé prendre 
aucun part; pendant la guerre des Kurus ot des Pandavas, 
Halayudha resta neutre. 

Ces maximes de sagesse et d'hygiène courantes 
prennent une saveur nouvelle à être illustrées de 
noms si véneérables : dieux, saints et héros. Les vers 
extraits par Aufrecht de la Çürügadharapaddhati 
présentent le même tour d'esprit ingénieux et bril- 
lant, l'art de lancer le trait avec une douce malice : 

meruh sthito dire nnnushyabhômim parityaÿyn 
bhito bhuyenn cauryac cauranûm hemakaränäm. 

Savez-vous pourquoi de Méru {montagne d'or} s'est planté 
tout au bout du monde, loin des hommes? C'est qu'il ده‎ 
peur d'être volé par les orfèvres. 

celi tato beti paccad bluavati kuttant‏ سكسم 
sarvopayaparikshina véçya jath tapasvini.‏ 
ها , Servante d'abord, puis courtisane, puis entremetteuse‏ > 
belle a usé toutes les cordes : elle se fait religieuse.‏ 

Enfin cette stance qui nous offre un tableau de 
genré si vivant el si curieux : 

äkhyayikanuragi vrajati قلف‎ puyyapustakam crotum 
OCT. plus haut sur les tendances boudlhiques dé Esheméndras 


ga 
re 
k= 
م‎ 
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لها‎ 
للا‎ 
50 
0 


* 
h10 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885 | 


١١١ مط هإطفمق‎ krishnasarpail) palaçate dünadhear oh 
ce dativ dici dici drishtim me er A 
aura TV kufilacart palayate kutilarathysblub, ب ب‎ , 


= 





S'agit-il d'entendre عمد‎ lecture suite notre homme fui 
aime les histoires y acecurt, S'agit-il dé pratiquer Les marines 
de charité il se sauve comme s'il avait tous les plus terribles 
serpents à ses trousses, ]1 عناءز‎ les yeux à droile, à gauche : 
خا‎ vor d'un mendiant Le fuit trembler: عمل‎ cache, et, comme 
un voleur, comme un misérable, filé par une ruelle dé 
tournée. rire 


Nous avons parlé jusqu'ici des qualités littéraires 
de Kshemendra; la Brihatkathä va nous obliger de 
parler de ses défauts. Elle en présente un recueil 
malheureusement trop complet, L'ouvrage appar- 
ent au groupe des mañjarïs ou bouquets repré: 
sentés dans l'œnvre de Kshemendra par deux ناته‎ 
poèmes : la Bhärata- et دا‎ Rämayanamañjart, Toutes 
trois nous. présentent de grands poèmes réduits, 
pour ainsi dire, à leur plus simple expression. Kshe- 
mendra se proposait sans doute de rendre Vyüsa, 
Välmiki et Gunôdhya plus accessibles aux lecteurs 
et dé concentrer en quelque sorte leurs parfims et 
leurs couleurs; par malheur, il a desséché les fleurs 
pour amincir mieux le bouquet. 11 à beau nous af 
firmer que Vyaäsa lui est apparu dans un songe et lui 
4 promis son appui : Vyäsa n'a point tenu parole. 
‘Ce n'est que de fa Prose, et mal versihiée n (Büh- 
ler, p. 47.) 

La Bribatkathämañjari n'est connue de fait par 
les savants curopéens que depuis s 4 ans. Un in- 


EL ES te سيان(‎ 
LA BRIHATEATHAMANJARE, si 


dex عل‎ Puranas, rédigé pour Willord et catalogue 
par Aufrecht parmi les mss. de la Bodléienne, en 
mentionnait lenom. Le commentateur du Dacaräpa, 
Dhanike, et Dhuondhiräje, dans son commentaire du 
Mudräräkshasu , la ciluient.-En 1851, Burnëll én dé- 
couvrait un exémplaire au palais de Tanjore; en 
1872, M. Bübler en achetait un autre dans le Gu- 
2erat et un troisième à Bharuch [Bronch) en 1875, 
pour le gouvernement de Bombay 1 Outre leur عور‎ 
reté excessive, les manuscrits actuellement décou- 
verts sont tous incomplets. Toutefois, réunis ils per- 
mettent de reconstituer l'œuvre dans son intégrité. 
Dés 1872, M. Bühler publiait dans l'Indian Ant 
quary (octobre, .م‎ 301) un article sur la nouvelle 
Brihatkathä. Kshewnendra n'était alors qu'un nom 
vague dans la littérature; aussi M; Bübler se préoc- 
cupait-il surtout de préciser l'époque de l'auteur, Le 
probléme était en eflet d'une haute importance, 
L'œuvre récemment découverte présentait une col- 
lection de contes déja connue par une autre rédac- 
tion, celle de Somadeva Bhatta*. Somadeva, qui 
écrivait au début du xm siècle, prétendait n'être 











Les deux derniérs mumuserits mentionnés nous sont parrenns 
trop lard pour cn faire à temps un examen détullé. Nous romeétions 
par suite à un articke prochun la description conipilete les 四 ji- 
muscrits de la Brihatkatha que nous avons entre les mains, 

* Publiée par Brockhaus, 1839-1866. 

à Cest de moins la date donnée par Buckhaus. NL Bühler, dans 
un travail intitulé Ueber das destalter des Somadeva | Stauogsberchie 
der phil, hist. Closse der hais. Akademie der Wisseuschafon, 
Virane, 1885), lise entré 1063-1064. et 1081-1063 après J.-C. la 


date de ln competition du hailäsanitsägars, Nous ons cocuperons 


at? NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
qu'un simple traducteur; à l'en croire, il avait trans 
porté en sanscrit, en l'abrégeant, une Brihatkathä 
composée au temps jadis, en langue paicact, par 
Gunädhya. Fallait-il admettre l'existence de ce Per 
soanage à demi-fabuleux, ét reportér à des siècles 
plus lointains la composition originale d'un recueil où 
se seraient trouvés réunis tous les éléments du Pañ- 
catintra, dé la Vetälapañcavineatikä et d'autres ou- 
vrages analogues? Les avis se partageaient : Wilson, 
Brockhaus, Lassen niaient Gunädhya; Hall prouvait 
par les documents littéraires que-ces contes étaient 位- 
meux au vi siècle. Aux pièces qu'il cite jen و‎ 
térai une autre, inédite, fournie par les inscrip 
cambodgiennes. L'inscription cotée 了 工人 peer 
provisoire de M. Bergaigne (à qui j'en dois là com- 
munication) et qui se rapporte au règne de Yacovar- 
man (an 811 و88 كملق‎ ap. J.-C), porte sur la 
première face au vers 34, ce vers en l'honneur du 
101 : 


päradah sthirokalsanc gunadhyab prakritapriyah 
mnitir جور‎ viçülakshac معدو‎ ayakknitabhimakal. 


Quel que soit le sens des autres allusions par cm- 
lembour réunies dans ce vers, celle relative à Guns 
dhyä et à son ouvrage en präkrit est évidente. 7 





Mais les arguments indirects ne sauraient empor- 
ter la conviction. La Brihatkatha de Kshemendra 


pe spécialement de ع‎ récent travail et des conclnsions de 
« Bübler dans notre prochain urticle. 


LA PRPAE RIRE AMAR 1413 
encore un | décisif Restait à h re. qu'on 
avait sous les yeux deux rédactions indépendantes, 
emprutées À un original commun et non point l'une 
à l'autre, La date de Kshemendra interdit, il est 
vrai, de le considérer comme un simple abréviateur 
de Somadeva. Mais ce dernier, postérieur à Kshe- 
mendra d'environ مج‎ ans, s'est-il contenté de rema- 
nier ja Rathämañjari et de la développer? L'accusa- 
tion d'imposture littéraire, ou du moins d'invention 
romanesque portée jadis contre Somadeva au sujet 
de Gunädhya et de sa Brihatkathä paicäci ne serait- 
elle levée que pour retomber de tout son poids sur 
l'auteur de la Mañjari? Une comp raison attentive des 
deux narrations suffit à ruiner cette hypothèse 11011 
velle. Ge nest pas seulement par les différences de 
faire, de procédés, que le premier lambhaka dés deux 
rédactions justifie l'application des vers fameux : 








Faces non ommibus din 


Nec diversa tamen, qualem decct asso بتسضمعقة‎ 


À n'examiner même que les récits communs aux 
deux auteurs, la narration détaillée de Somadeva 
parait difficilement s ètre inspirée de la sécheresse 
obscure. da Kshemendra. Tel est lé récit de Käna- 
bhüti{ Ksh., a ,5-5; Som., 2, 3-24) où la prédiction 
de Giva, samplémént mentionnée par l'un, est rap- 
poriée par l'autre avec un grand luxe de circonstances; 
tel le récit des deux brahmanes | كا‎ a, 2004: .بق‎ 
2,41-54), où Somadeva expose En généalogie des 


7 18 


pare til‏ اردور روجهم 


ali NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1845. | 
deux personnages, les aventures de leurs parents, 
omises par Kshemendræ; telle encore la prophétie 
elative à Vararuci (S., à, 64 et suiv.). Kdhemendra 
jaisse également de côté la généalogie de Putrakn 
les aventures de sa mère et de ses tantes, la prédie- 
tion de Civa(S., 3,4-25), les rapports des servantés 
de Pätala, la ruse de son père pour surprendre l'a 
mant (S., 5, 69-72). Les ciréonstances où Vararuci 
rencontre Üpakoca, l'apparition de Sarasvalti qui lui 
révèle ses liens antérieurs avec la jeune fille, l'entre- 
vue de l'amant avec une amie d'Upakoca, ne se 
trouvent aussi que chez Somadeva (4, 2-20); de 
mème les efforts de Pänini pour acquérir ln science 
(4, 20-25] et la scène où le roi Yogananda humilie 
Cänakya (5, 115-119). 

Mais ce ne sont point seulement les détails de tel 
ou tél conte qui manquent dans la Manjari; cer 
taines histoires raconutées tout vu long par Somadeva, 
ÿ font complètement défaut, Ainsi, le récit où Civa 
expose pourquoi il aime les crânes et les cimétitres 
(S., 2, 10-16); ainsi, la légende du roi Brahma: 
datta (S., 3, 25-36); ainsi, l'épisode de Pushpu- 
dantaset du rishi {S., 5, 132-140); l'histoire du 
marchand de souris tieot dans un seul vers chez Kshe2 
mendra, et en prend 24 (6,28-5o)chez Somadevas 
celle du brahmane qui chantait le Sämaveda (ibid, 
50-65) manque totalement dans ta Mañjari; tel ان‎ 
aussi le cas de la légende relative au jardin Devikriti 
(S. 6, -2-85), du récit des austérités pratiquées pur 
Garvavorman, des circonstances relatives ننه‎ Kia 


3 


LA BRIHATRATHAMANTARL. dis 
tu, de l'existence antérieure de Gätavähana (5:16, 
155-6n et 7, 1-22). Enfin l'histoire du roi Givi qui 
n'est indiquée chez l'un que par allusion, est chez 
l'autre contéé tout au long (S., بج‎ 88-98). 

De telles différences empêchent de supposer que 
Foriginal du Kathäsaritsägära soit la Kathamañjart 
La fidélité scrupuleuse dont Somadeva se targüe ne 
saccommoderait guère de ces développements ét de 
ces additions; saus compter qu'il serait au moins 
étrange de voir un auteur reprendre à soixante-dix 
ans de distance l'ouvrage d'un autre, ét le rémanier 
sans même lui donner un souvenir, et toute une sé- 
rie de générations complices dissimuler ce plagiat. 
Au contraire, les procédés narratifs des deux auteurs 
que nous étudions plus loin expliquent à merveille 
ces différences de leurs ouvrages si on les suppose 
emprontés au même original. Mais il y a plus : cer. 
taines divergences purement verbales déji relevées 
par M. Bühler viennent non seulement corroborer 
ces arguments, mais prouver définitivement l'exis- 
tence dé In Brihatkathä paicact qu'elles laissent en 
quelque sorte apercevoir par transparence, Le rai 
Dipakarna de Kshemendra devient chez Somadeva 
(tar, 6) Dvipikarni : tous deux sortent directement 
d'un prototype paiçäca, Tippakanna. Les formes pa: 
rallèles Vedagarbha et Vedakumbha partent égale- 
ment d'un original Vedakabha !. Mais l'exemple عا‎ 


1 Les deus lambhabas offrent plusienrsuutres exemples وعم عل‎ va: 
riations verbales: Agmigikha (S., 3, So) et Agniçarman | (E.,s, 18h 
Alurshikä 5. 2, 53) et Ayajfakn (KR, .د‎ S2}s Pal (8... 3, 54] 

د 


“16 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

plus frappant, parce qu'ilporte, non pas sur un nom 
propre, mais sur un substantif commun, et par là 
sur leconte mème ,se présente dans l'histoire d'Indra- 
datta (S., 5, 14; K.,4, 23). Chez kshemendra, le 
roi aperçoit une des reines qui demande à un brah- 
mane la date du jour (tithipracnam dvijanmänam 
bhäshamaäanäm), Somadeva dit que la reine interro- 
géait un hôte brahmane (brähmanätithim ). Par une 
erreur d'interprétation, la forme paiçäci traduite 在 
غلا‎ «jour» pur Kshemendra a été comprise et tra- 
duite ملقم‎ « hôte o par Somadeva. Tous les alamka- 
ras de Somadeva ne valent pas pour l'histoire litté- 
raire cet heureux faux-sens, 

Si Gunñdhya doit à Kshemendra ها‎ confirmation 
de son existence si longtemps contestée, il n'a pas 
moins À se louer de la fortune qui a préservé l'œuvre 
de Somadeva, Sans elle, à le juger d'après la seule 
imitation de Kshemendra, on l'eût sans doute ap- 
précié avec autant de sévérité que d'injustice. Kshe- 
mendra na pris à tâche de resserrer dans les plus 
étroites limites, füt-ce même au prix de l'élégance et 
de la clarté, la longue compilation du vieil auteur. 
Somadeva qui déclare abréger la Brihatkathä origi: 
nale, Ta réduite en 21,526 vers! d'un style relative- 
ment sobre, où les ornements sont restreints au mi- 





et ,د :)"كلوط‎ 53); Pañcagikha (S., 7,76) et Pañcacüqn (K:,6; 
a1}, Suçarman )5., 7, 78) et Vasuvarman .(K., 6, u1}, ete, La 
lecture Vedakumbha +, 12 do monueernt À, est anna doute resti- 
tuée d'aprés le Kathüsaritsngara. ( 

١ Chiffre donné par Brockhans. 


LA BRIHATRATHAMANJARI. 417 
سنت‎ dés exigences de ها‎ rhétorique sanscrite. Et 
pourtant le Kathaäsaritsägura est encore trois fois 
plus étendu que la Mañçar, car celle-ci ne comprend 
que 7,500 vers environ. Et pour arriver à ce chilfre, 
kshemendra n'a supprimé presque aucun récit de 
l'original. Son ouvrage comporte :8 livres, comme 
celui de Somadeva, désignés par les mêmes titres, 
à de très légères variantes près, mais disposés dans un 
ordre différent : ce qui paraît indiquer dans Forigi. 
nal une division précise des parties et un état fot- 
tant de l'ensemble. Les livres ou lambhakas LV de 
Kshemendra correspondent aux lambhakas IV de So- 
madeva: le VI au VIE, le VIT au VE, les lambhakas 
11-11الا‎ aux XI-XIT, le X au XVI, le Lau XIE, le 
XI au بالا‎ Le AU عا الس‎ XIV au VIH, le AV 
au IX, le XVI au X, le XVII au XV, le XVII نس‎ 
XVE La Mañjari ne présente pas de subdivisions anit- 
logues aux tarañgas. 

La différence عل‎ proportions constatée entre les 
deux poèmes se reproduit à peu près exactement 
si l'on compare entre eux les hvres correspondants, 
Le premier livre de Kshemendra contient 394 vers, 
au lieu de ادق‎ dans Somadeva; le deuxième fa: 
chez l'un et 871 <hez l'autre; ke troisitime 468 en 
face de 1198; le quatrième 143 d'une part et 501 
de l'autre; le cinquième 258 contre 8: 7. Il est done 
. permis de rechercher dans un des limbhakas sans 
distinction les procédés de Kshemendra et détu- 
dier son art de tresser les houquets. Etudions, par 
exemple, le début du premier livre. : 


LI 


SOMADEYS. 
| Préambule. Vers 1-13 1-5 : 
Invocation et annonce سل‎ sujet: 
&-10 : indes des lambhakas: هه‎ 
3: nature dé l'ouvrage. 


14-17: Description de l'Hima. 
lave et du Kuailüsa, sms re- 
cherche ni éclat. 


Description de Giva,‏ : ونور 
souvemur de ses exploits.‏ عل par‏ 


21-25 : Entretien de Cirva et de 
Porvali, récit d'un style élair et 


29-33 : Histoire de Brahmñ et 
Närivana. 


33-43 b : Histoire de Pürvai. 


4368-49 : Lébut de l'histoire 
des Vidyädharas. 


49-63 : Indiscrètion de Push:- 
padanta, son châtiment; maté- 
diction de Mälyavän. 

63-66 incl. : تلصو‎ s'enquiert 
de leur sort. 
de Eümabhüti. 

Récit dé Esnabhüts,‏ : روه 


Rencontre 


24-30 : Kätyäyana commence 
son récit. 
do-dui: Son enfance. 


NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 


ESDEMENDAA. 

1 Vers 1-5 = 1 cloks, invo- 
calionÿ د‎ trishtubh ورم د‎ et 1 
cardülavikridita de réflexions lt- 
térairesz 1 cloku sur le sujet de 
l'ouvrage. 

5-12 : .لم‎ mais recherche de 
la couleur et du trait, 


1١1:10 x id, séne d'images, 
de tableaux, de détails pito- 


resques. 

19-24 : ul, mais abréeé au 
profit des épithètes à imiges, 

14-27 + il, écourté dé mai- 
HE, 

27-48 : td: Le récit est écourté, 
mas à vers pour déco en 
longs composés Les symptômes 
de la passion et les troubles de 
l'amour. | 

4850 : ul, Fauteur névlise 
d'indiquer les précautions de 
Civa qui agyravant jn faunte de 
Pushpandants. 

50-56 + ul. 


66-40 inelus + al 


11 قد‎ : dd, rouis lo songe qui 
l'explique est supprime. 

54 +: a, mais la relation de 
l'entretien de Civa avec Pürvaii 
est sappri 
B1Ë : dl, 


14-20 : il, 


LA BRIHATERATHAMANJART. 


Histoire des deux brah-‏ : ؤاق١‏ دلق 


54-04 : Réent de ln feinme 
le Varsha. 

64-835 inclus : Kütyüvann part 
chés Vars. 


Türañgu [TL 1-4 + Transi- 
lion. 

hab: Prémuères aventures di 
Putraka. 


25-30 + Histoire de Brahma- 
ilot, 

36-15 : Complot contre Pu- 
traka. 


45-33 + Histoire des deux Asu- 
ras. 
58-70 incl. : Puiraka séduit et 


Patali.‏ مكلاسن 


يلل 
نيمك id, mais très‏ : ؤرونوة 


Les détails relatifs à leurs pa- 


rents, leur songe, لس ال‎ 
3ه‎ 2 0, 


3437 : ul, les inquiétudes de هل‎ 
عماس‎ , a prédiction du لفك‎ , lès 
détails relatifs à le Hp de 


néalogie, des aventures dé da 
mére, de ها‎ prédiction céleste, 


A3-48 : il, mails le drame, 
les discours des personnages sup- 
primés. 

48-52: يلس‎ même sipprémian 
du drame, 

53-08 incl, : dl, Los serranies, 
laruse du roi. supprim rnb + ritsés 
5 vers (55,56, 65, 63, 64] 
employés à dépeindre Pütaln. 


Prolonger ce tableau, cè ne serait que, confirmer 


par. de nouveaux exemples les résultats qui en res- 
sortent, S'agit-il de raconter? Kshemendra resserre, 
résume, élague et substitue à un original vivant , mou 
vementé, dramatique, uné narration stche et laco- 
nique. S'offret-il un prétexte à tourner quelques 
vers descriptifs? Kshemendra s'empresse d'en proliter 
sans aucun souci des proportions générales. بن‎ 
Comment expliquer un pareil manque de goût 
chez un esprit d'ordinaire judicieux? Comment un 
homme de talent at4l pu écrire une œuvre si, peu 


420 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

estimable? Peut-être est-il permis d'en fixer la rai 
son, Nous avons vu Kshemendra recommander 
comme exercice à l'aspirant-pobte عل‎ remanier et de 
retravailler les poëmes qui ont excité les cris d'ad- 
miration (camatkära) du monde, La Brihatkathà, 
selon Kshemendra lui-même, a provoqué cet enthou- 
siasme (Introd., v. 3 , satäm camatkritikrit. . . evam 
. kila... crüyate قطامط‎ v, 4). 11 en est de mème du 
Mahäbhärata et du Rämäyana. lei encore, Kshemen- 
dra aura donné en exemple sa propre conduite. Les 
mañjaris seraient ses premiers exercices poétiques, 
écrits moins pour s'assurer l'estime des connais- 
seurs que pour se rompre la mäin au maniement 
du vers. Ge seraient des œuvres de jeunesse , presque 
d'écolier. Et, en elfet, la Bhäratamañjari est la pre- 
mière des œuvres datées de l'auteur, antérieure de 
وه‎ ans au Dacävatäracarita. Si le poëte attribue aux 
instances du brahmane Rämayacas la composition 
de la Kathämañjari, ce n'est sans doute qu'une for- 
mule de politesse et de dédicace; il se peut même 
que son ami lui ait particulièrement recommandé 
l'ouvrage de Gunadhya comme un excellent thème 
à versification, Quoi qu'il en soit, l'ouvrage n'eut pas 
une fortune brillante et fut assez vite oublié : In ra- 
reté des manuscrits Le prouve, et plus encore ce fait 
que, dans le Cachemire même, dans la patrie de 
Kshemendra, un demi-siècle seulement après lui, 
un poëte sans présomption réprenait la Brihutkathä 


CF. supra, page ko5, note.‏ ؟ 


LA BRIHATEATHAMANJARL sal 
pour la traduire en sanscrit sans donner même un 
mot de souvenir à son prédécesseur. 

Aïnsi, ce ne sont point les beautés littéraires qu'il 
convient de chercher dans cet ouvrage; mais pour 
l'histoire de la littérature des contes, il est de la 
plus haute importance. La comparaison des deux 
versions, en même temps qu'elle confirme l'exis- 
tence de Gunädhya, permet de reconstituer son 
œuvre, ou plntôt dissipe les soupçons quon pou- 
vait avoir sur la fidélité du Kathäsaritsägara, L'allir- 
mation de Somadeva se trouve justifiée د‎ 

yatha mülam tathaivailan na manñg apy atikramal 

granthavistarasamkshepamätram bhäshä eu vidyate (+. 10). 
Tel l'original, télle cette copie; pas one ligne où elle s'en 
écarte, Toute mon œuvre a été d'abrégèr et de traduire, 

Mais si c'est à Somadevaæ que nous devons la co- 
pie la plus fidèle de la Brihatkathä, nous ne devons 
pas oublier que c'est sans doute à Kshemendra que 
nous devons Somadeva. C'est l'initiative judicieuse 
du polygraphe cachemirien qui appela l'attention 
sur. le-recueil paiciea restreint jusque-là par sa 
langue même à un petit cercle de lecteurs. Sil ne 
réussit pas à en donner une traduction définitive, 
il provoquæ chez le publie lettré Le désir de con- | 
naître mieux l'œuvre de Gunädhya; de ce désir na- 
quit Somadeva. Ainsi s'expliquent ces deux versions 
presque consécutives de la Brihatkathä isolées dans 
un long espace de siècles. 





Nous publions à la suite de cetie etude le texte 


\ 


7 “0 26 
7 Le 0 Cr 
لس‎ NOVNEMBRE-DÉCEMNRE 1885. 


complet du premier lambhaka de la Brihatkathämaü- 
Jari Si nous avons cru devoir le présenter dans son 
intégrité c'est que notre argumentation, dans l'étude 
qui précède, s'appuie surdes témoignages empruntés 
à toute l'étendue de ce lambhaka: c'est en outre que 
des extraits isolés, toujours choisis sons l'influence 
d'une idée préconçue, auraient établi avec moins de 
certitude les caractères et ja valeur de l'ouvrage et le 
profit que la science en peut tirer. Nous y avons 
jointune traduction déstinée À faciliter les recherches 
et d'autant moins superflue que le Kathäsaritsägara 
attend encore lui-même un traducteur français, Les 
divisions en sections ne sont pas arbitraires, car 
elles se présentent dans les manuscrits d'origine dif- 
férente qu'il m'a été permis d'utiliser, Elles me portent 
point de nom caractéristique comme les tarañqus 
de Somadeva. 

Les manuscrits d'après lesquels notre texte a été 
élabli sont : 


生 Le manuscrit laissé par Burnell à l'India Of 
liceet qui reproduit le mss. n° 4880 du palais de 
Tanjore, copié lui-mème, selon Burnell, sur Le 
10,291: | 

B. Le manuscrit acquis par M. Bühler dans la 
Gusetat en 1873. / 

Le premier livre matique dans le manuserit frag- 
mentaire trouvé par M. Bühler également à Broach, 
en 185. 


Qu'il me soit péres, avant de terminer, de re- 








A 
‘a ' ارط‎ ١  ؟‎ 
= .有 
ds À « 
-- | 
C2 


LA BRIHATEATHAMANJARI. 423 
mercier iei M. Rost et M. Bübler عل‎ lnbienveillance 
qu'ils m'ont lémoignée et des secours qu'ils n'ont 
fournis pour ce travail. 


5 
نوات‎ en 





1 ump nains | 1 
لد انيت‎ ivabhati 8 yat su Fu givib 
à sarasvalivibhramadarpanunsm 
Re وروي ودب ب دجوو‎ 


| 1 حي سين‎ eye prakarshab 
à bisdoshalokananipupah parushagiro durjanaç ea dhükäc ca 
darçanamapibhayajanonam yeshamanimeshapiqunänam 
35 مزه‎ rañjanam eva varqnracanagcitra na kasya تومن‎ 
aänälarmkpinyas ca kasça na manahsamioshan dlanvate 
kavye kim سملب سا‎ camatkritikritah sükliprabandhäl 
{sphutarn 
SR EN çgrutipranayinnh käntakataksha دل‎ 
4 evam kilu puraneshu te 
vigraçäsanagülinyarn crutau ca çrüvaté kathä 
5. nsti vidyadharavadhävilasthasindyutls 
jähnayinirjharoshnishab çarvänäjanako giril 
6 nicékarakarasmeratushäraruciratvisha 
© AG dhonnpater Yenn vibhäty aniçaeandrikit 
+ vah çubhraçgikharo bhali éivamaulinduelarçanat 
tarañgälingitabhrngril kshirñrnava ivotthitah 
8 باهو‎ pramçuraçminicayair vidadhäti يلسلسم عليه‎ 
٠  taidivodyanaharmsanam mrinalakaralabliramen 





+ praküçah Le à bis vers omis par À. — à varaasvanbe À. 

Aritayo pa kasva hrulaye À — à .ذا قطنمو‎ 一 5.aste 人 一 
ER 所 — 7 La مدعنا‎ tadrañga lotrnie pur time 人 Catal. 
de Tanjore, n'est pas justifiée, — 8 nivahair 11 


”* 


0 ل 








4 


1 NOVEMBHE-DÉCEMBRE 1885. 


01 Jasyaçmaküfasmghal{avigimantr harotthitähe) جب اك‎ 
جتمامةطلسه‎ tarakäyante vyomni gañ, ikaral 

10 phenshäsaviläsinyale phuilstkuvalayeksbaah 
vibhänti katake yere ابلمام تاطحطفسسم ويد‎ 


il uttare tasya ai ET atikaçekhiare 












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yasvatibasah kshubhitakshiräbdhidhaentagriyah = 
karnucamaratäm yanti Laïläsasiradantinal 
tam kadseid girisuta eahah pran | 
ممم‎ au DS RS TT اسصدج جهو‎ 
devakhilajagatsnshtesthitisnnntür 

asva vedah states tram slotum ka igvaral 
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anainyakarnitan cet كت‎ 
it privavncalh crutvu harshavyékogalocanh "٠ | 
praha knitva karmñgakshion sûke citamçneekh 
kim tavaviditorn devi citlasägaracandrike 
tram hi piyüshahnsite jivitain mo bahiccaram 


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À, sphu-‏ بلسقه 14 一‏ كا vicirnapatanotihitälr 8. amburäçayah‏ و 
dits 一 14étäsilhe À; punah A— 15 mavdalotthitt À. —‏ 
Ar‏ هفةناأسازد 18 ع prauritiahäradreyäjihäkehae À. vyaceshitatn BH,‏ 16 












حاو 1 H mn ce À‏ ميد 30 تلا amavibhremamn‏ رو 
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Las jam B, — 25 je - bis B. no BF. bic cire A 


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pâtülan antarikshann ca da 
25 anäsadyaiva paryantam mahnto mabhase mana 
mahädero ya. ity nktva- cnkrate ها‎ tatah stavann 
26  madekabhaktir modrakyad abhüt pujyatamo lun 
sutare سم‎ ihamano bbüd apüjyag ca prjapatih 
27 | mé سمدم حفن‎ lolaksbhi dati Vagaa tar 
mama bhägah sihasramçuh توي‎ tava queismitie 
#8 Fes din lanoya para bhotra mama priya 
deham pitur mikarena tyaktavnty as bhiamini ١ 
ag sa hi vajñe suraganam samñnayya prajapatil 
ملسا‎ hf coke priqitägeshabandhaval 
50 tatra | vagilunaidite 
caham kapälamnäliti piträ te on nimantritah 
Bu tratkopadishtamargens mama krodhabhuva raakhals 
_ganenäküri dâkshasya kathaçesho mahotsaval) 
35 matparivädakopenn tyakia dakshabhava tunul) 
قلع‎ tu himagçailasya jatüsi yaçasam nidluh 
3% combhob çarirardhahars bhaviniyam tavatrnia 
iti çucräva çailendro naradaj janakas tava 
34 tatas tvim yauvanñrambhavibhramodyamamañjarim 
saparyäyai tapahsthasya dideça himaran mama 
54 bis atrantare tarakena bandikritajayagriyal 
معنب‎ tridaças tränar bhüvinam trayi me sulam 
35  tadartham atha çokrena preshito rativallabhal 
tuporanan samajushat sabharyo madhuna sa 
36 tatah kusumahasinyo vilolalikulaiakat 
ragadvihamgavalaya barin bärinye vibabbur latäls 
ntakapolasacchäye praudhatäm yati campake 


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3 3 


المي 
Ge‏ تكماءء iva:‏ مممتسقط açoke gadharige ca‏ 
netraprabhäkuvalayar yäsañgikusumänjalion Æ‏ 38 
kshipantim prauatim devi tram npacyam ahum parab Me‏ 


25 pargantamahato mama À. ln À. tapas tatah B. — 26 su 
dharmam A. — 7 dhäma B Ja tuhinaçailnsya Beuilheh B. 
= 53 hhaväni DB, — 34 bis dois par À — 5 atrénture Mirs- 
kens À. comajushab samäyün A. ع‎ 35 prabhub A. 


53 


53 


NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1883. 
bite سمط‎ nigitagrosya karnäntsparisarpinas 
Lkshyatär tvatkatäkshasva vätah smaraçarasva ca 
harshan me teadmokbämbhéfabhringalis tvayi sotsukà 
disbtils popata livanvakalloläkulità صصق‎ 
pranidhäya mana pagcid apaçyarn kusurnä سهد مس‎ 
bhoiñgamaurvyathitäravatirakreñkärakärmokau 
td akari ronma krodhäd mtha loeanavahnini 
aéganäpañgnvasali yenannñgo bhiavat smarah 
manastkshobhipavane plushte makaraketane 
lnjakopakripacokavyäkule tava cetasi 
dagdho mdhakadvishä roshat smaras tatrasmi käranam 
ذا‎ dhyätva tnpas Gvrami taptovaty asi bliämini 
mayÿi prashdasubhagän jéatrà te niceitim matin 
Yatah kritarihatam devi taväyam pranayäj janah 
Eee ماما‎ himavatoh tvadvivahnmahotsave 
te tarakavadhaikägra nonandur nandanaukasah 
Prapta maya viblramabhüh smarassmjivansushadhih 
vyamaaushasambandhän سدقي‎ citram kathän سقس‎ 
ودر‎ manasi valganti vismayainandasampadah 
جار‎ uktva vividhaçcarçan vidyadharadharablhuian 
atrantare samayatah pushpadunto gauagranih 
man mahegvaram drashium nondinñ dvari vavituh 
na kadacn miruddho lun ki etad ثلث‎ kautukat 
vayubhütal pravicyäntah svniram cuerava 二 my kathäm 
دودر‎ nus مقططهم‎ devyalk ketikalä snkhi 
Katharp tam eva dayitat pushpadantad athäcrinot 
açcarvaçrnvaganandaphüalliadradanpankaja 
am evakathayan magdhà prishtü girijaya jaya 









kabitsdhiarans D — 41 maurvimadhokarsrava B. — £a yanà-‏ مذ 
À,‏ تمتمهقط Lshobha B. blayakampakripa JB tva‏ 45 — .لا paugo‏ 
B.‏ سوبلا ماصع 48 — 1 vidrishé roshät À. Pirvati‏ مهما ؤلؤل ب 
misiic‏ و5 一 So diüry rt 是, 一 一‏ يلا me srbharänanda‏ 
dho 15‏ 


es 4 عي"‎ = ge 52 pa ل اح ف‎ 
一 : 
LA BHIHATEAT HAMANJANI. 427 


54 çrutvà وه‎ kupita devi babhüshe çaçgiçekharam 
ananyakarnita citra tvaya me kathitä مطامط‎ 
F5 pagynitam kath thayanty et rahab kridasu yoshitals 
ity ukiva kapatasmeracchannakopakulabhavat 
«in kopahäsatvishä 20 pranamanatagekhurals 
caçañkacado pyabhavad viçaçgañka kaladharals 
97 pushpadantals praviçyäntar vayubhulaly قم سقطلاما‎ 
١ cograva مطله مهم‎ me priviun ty ملة‎ dhürjatil 
58 pushpodantom athahayn bhrikutidhüman ibhramam 
çaçapa çailalanaya dudhati kopaparakam 
*5g martyalokam pat kshipram ir sata sanurile 
kärunyadainyasantrasasphuratkannkukundule 
Go ٠ حم‎ hi airvahanam yanti prabhünam agrite rushali 
prasida den mutrarthe mälyaran ولا‎ abhäsliata 
Gr  vayasyagapanirs apayactapranatacekharan 
kruddha bn api cudrh دبعي‎ ganaçekbharam 
Ga  vaksho dhanadaçcapena cinhyätaryäur ار‎ 
avaptab نلدوناقدسي‎ tvattahs ممطاشط‎ | 
63  kämabhütir هلحر‎ çapanirvanam lapsyase قانما‎ 
(kim kmromi ms kopo var dirgho nirvananishthural ) 
GA punns lun eva cu kathar سيفاسلاها‎ kanabhütimi 
cruivaive malyavan esha capasyhninn avapsyali 





65 it DEEE devi capamokshan akalpayat | 7” © 
ao calanmauts نموم إمتافقام لوو فملقنة‎ 
اذا‎ aksharavratais tuu krishiav ia vepatuls 





uote. cirasya çapena سقط ل سكف‎ avatiranyoh 

67  tadvritlantam هوه زفي‎ prishlah prüba . جلمد صلخا‎ 
kauçgambivasinah تصاتلبى‎ pulratan agrajanmanl; 

prayatah somadattasya pashpadhnto mahitale‏ قثا 

katyayanul grutidharas نظاها‎ vararucig va sal 

6g guninäm agramur loke nürmalliis Wibhir ucyate 


26 çagharah شاعنا‎ abhaval وذ — تآ‎ loké vishanno عمسم‎ ٠ 
يآ علشمسم‎ -一 سجوطاتعدمقع. رن‎ À صتقطلها دنا ع‎ ‘cürakatham À. 
63 kim karorni. عم غداء باقتسفط اهبا‎ se trouve. pas dans Bi, 一 ü4 دبا‎ 
vakahyati A. — 65 td vacitan devrcapasyantum B. vyakuls E. 


7. 


لحل 


79 


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3 
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1883. 

pralishthnnperc jte ممحمولقى‎ dikshipäpothe 
gunndhya ii مع‎ loke vicruto gunagauravat 
MT EINIQAVACO DICAMIYA LHUTI 1 

مات مالك ستمقرصا api babhüva‏ يماط 
pativirahakrica sam gamma‏ 

prayalatayä ca jayä عممها‎ cakära 


kshmendraviracitä säembrihatkathümañjaryan‏ ثلا 
kathäpithe kathavatärah‏ 


avatirya dharär çapat pushpadanto ganñgranih 
حبست‎ bhütea mahamatyo yoganandasya bhüpatelh 
mubhur nilsärasamsärakalpanäm kalayan dhivah 
katyñyanñbhidho drashtum prayayau vindhyaväsinim 
tapasi darçanum pragya devyas ldvacasa guhäm 
gatvipacyan malhabhütem pioacamenvactamn 
känabhütion tar asadya püjam prapye yathocitæm 
papraocha vikatäküram atavivasskurannen 
sa prisblah prähu vaksho ham papamitranishevanat 
capto dhanadhinäthens ghoram praptah piçcacatäm 
dam nirudakam sthanarm çushkukantahki pda pur 
Gapopanatar atyagram papenadhish{itarn maya 
bhavita çapamoksho me puslpadantasamägamat وا‎ 
gmagçanaasinal) cambhoh çrutam kathayalo maya 
nicamyaivamn vacas tasya Ççanaih katyayanalh kathärm 
sasmara pushpadanto كنز سحا‎ samvidain ästhitals 
känabhütis tatas témac chuçravadbhutaçälinim 
katham vidyädharendeanim saplanamn cakravartinäm 


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70 devi BE vishannacdtà 到, 33518 B. pravatadhiya ,ذا‎ 一 bri- 


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sa À — 4 dvijocitäm & — 5 Ahawärhipatinä B. 一 8 miçamyeti 
B-— ÿ âtearmcälinin H. 


LA BRIHATERATHAMANJART. نكل‎ 
10 سدح‎ abhyetya هلهم‎ mani brähimano اكلاوترةوأناعليبل‎ 
gmoadhynh croshyati tvattah تسمظطامط‎ etarn mayaditänn 
tu tua Gipantan asadyn bhavan sa eu | gamishyatalr 
ناه‎ katyüñyanah pralia kathänto tar udäradhi 
12 tyaktukümamn سنا‎ alakshyn sahas martyavigraham 
papraccha janmavrittintars kanabhatih kotühalat 
13 satena prishto kathayan nijam âçenryasarpkathüm 
drasbtum apy utsukah çambhum avapya nijrsamvidam 
14 kaugämbyäm abhavad viprah somadattiparabhidhah 
agnicarma çruteh kshetram pavitracaritaviatels 
19  Casyaliam vasadattäyam jatah çrutidharäbhidih 
*kätyñyanc vararucig جام‎ anvarthakrithvayal 
16  pauvanam mayi sampräple vite pitari تامع قم‎ 
pratigra yarthinau path viprau viviqatur gribam 
17 vyadindradattanimäanan tu mn mntimatäen varam 
سوك‎ vadriechaya Yitam nalarityänukärinnm 
15 7115001 ين‎ hante gitsbhiemnboidaun 
vismaÿam jagrmatur قل مجامطة‎ PSS يحب ادس‎ 
19 vicintyn vismitau ot un prahorshotg k 
vijéäya namndheyn atarann nv 
20  brahmanau العام بسع ة امنا متديك ام‎ 
karambho devayannc دع‎ claghynmanan babhüvatit 
21 tolas tuyos tu tannyau bhrantau vidyñrthinen mahion 
porn palaliputrakhyam kartikeyavarad gatau 
22 وول‎ varshad dvijad vo sta prapyeti shindacäsanann 
٠ prabhnshtavadanau tatra بلطف ةدعم‎ varshamandiram 
3د‎ “nivedyn jnnrmavrittantam varshopadhyayagehini 
avabhyüm guravrittantam Prisht prahn pripmvadi 





44 tapas À, — 13 apy B. — 14 ngnisumah B, kshatrums A. نس‎ 


6, — 16 bälasya mama külena ا‎ prayaçoittirthinan B. — 


17 008 D. varsu E. fato B. nauduvrititä À, — 18 vismayam etc. Cet 
hémistiche manque dans À. — ود‎ affa BR تالسعم‎ A هما‎ À. 
مسد سقس‎ À. — مد‎ devasomac B, dà- ghyñcäenn BR. وا‎ ätns 
这 Yo eva ال١‎ vurodgatim À, — +3 varshadvtje santi M. — +3 00 
سحتممتيم‎ B, spashii À. 


重用 ai) 


ARIFinills 31111211 ا‎ 


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430 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1585. 

24  comkarasväminamäbhüd bräbmano vedaparagah 
varshopavarshan tasyeman tanayaY بلعناى مجلم‎ 
(sammprapya idra atulin vigruto loknprrtali } 

25 kaniyan upavarsho هرو‎ mac bhartor dhoni bull: 
jyeshthag casav avijfano maurkhyad dénidryamandiran 

26  tainh kadacid vibhavonmatin taralucetase 
upavarshasya doyiti svayarn varshäya nistrapa 

27 bhakshyam jaghanamudeaükam vishodvartananirmitam 
dada prabrishtas انا‎ prapya هد‎ cn mahyam nynvedayat 


. 28  snantprayasacakilà rajaso vinivritiaye 


kurvanti citakäleshu strivas لها‎ vigatatrapah 

29 td vilokyasmi nirvinna Lys phütkrityn bhütale 。 
قط‎ bath mürkhabhoryaham ty acocam adhocmtk hi 

30  vimriçya lajjitah Een د‎ cakre tatas tapali 
varsho venasya bhagavan abhavad varado guhnh 

31 deyam crutidharayedam jüanam ity aptacasanal 
sarvajialum avapyäsau punah praptoh svamandirun 

33 il apidhyayinivakyam crutvavam pronatmt gural 
درس‎ çrutidhorahvane مودعم‎ bhrantau malo imäm 

33  kalona tvadgrihe matar drishto san tanayas دما‎ 
vatlurthanama matimän tava çrutidharals cul 

34 avi vararücig cayem traddatto varshamandiram 

vidyarthinah svastimanto gacchamah çamsa جلمد‎ çivam 

39 tabhyam abhyarthita conta kathampoid atha mama çicurn 
tatyüja saçrovadans pratyagravihitavralann 

36  hrishlas tadanugah prapya varshaveçma çanair aham 
tasmät prapyakhilan vedan vidyanam agrave bhavam 

3+ tutah kadncil ekante bhuktyottaranx avasthitah 


prish{ab pataliputriyam me gurul 
38 anavrishtihate غلقط‎ bralimana ERA trayal 


tisrah parityaj sa sur ie digantaram‏ مق قراط 
samppräpya, ele. Cet hémistiche manque dats À. — 15 jyeshine‏ 24 
tam älokya B. thütkritys B.‏ ود A 一 26 sarala B. 一‏ مامز tadavadhir‏ 
Bi —‏ موجه 33 — يلا À mahitalan‏ هما avocam À. — Ja crute‏ 


PR édit — 35 âdideciçrn بآ‎ 一 37 euya bukhio niarasihi- 
tab À. 


LA BRIHATRATH RER bal 
hemaläbhah sd ةقد لكين‎ ARMES varal ٠ 
ño bhenmi مع ري‎ sahasrena sa باداخلونا‎ 
kilena hikhyah دوزم مركم‎ janapriyals 
hu tasmin barärcanarate dütari vyaktim agale 
bhrantva digantün ajagemur bhikshartham le dvijas trayals 
دز‎  vijéaye jananivakyat putrakas tin malripati}s 
٠ pilarmm ca pitrivyau ca مإنافصط ملسا‎ bhyapüjayat 
43  sukhoshilas te çanakaih sambhogad driptatin pr 
kam va nabhinava lakshrmr variniva 
hâ RS ln 
+ svayarm rajyam avashthabhya sthasçame it niceitah 
45 te rindhyavasinipüjant apadiçyatmajam nripam 
ninyur güdham samadhaya tadvadhäya mahébhatsn 
46 “re vijääya gurünarp sa protikarapariämuklab 
vindhyätavin viveçaikas tyaktarajyo tha putrakah 
07 بورح ماده‎ ta pe tsham a SE" 
48 putrako py alavimi präpya nirjnnän dhairyasägarah 
amartyocitasupicñram avapa girikandaram 
49 bhrätror asurayoh paitrye dhane vividamänayol 
dhävater adhiko vege yab sa تسق‎ dhane لمزم‎ 
نز‎ iti tadvacasi vegagamane drutapaayoh 
upanahañ ca yashtim ca prüpa pâtram ca لها‎ sali 
51 yashlim samastanirmäne nabhagatyäm 7ت‎ 
مصاقم‎ nikhilibbogeshn sa prapyepsili 















53 | 
rt tn gerw tal 3 | 
54 anahau samäadhäya ratra utpatya khecaral 
让 age mandiragato tm privicya dadarça sal 
39 tnpe B— 43 وملسي‎ B. — 44 viginm B- 463 av B 
一 46 vrittikära ب بلا‎ 47 tha yatba بلا‎ 一 قن‎ aranyam 二 = 
ون‎ paitradhane B, ribhub A. 一 و5‎ tac en À 一 54 vamjaha A. 





. 一 54 iiya استحاق‎ gate اما‎ 8 
33 


Ga 
ba 


55 


07 


SOVEMBRE. DÉCEMBRE 1885. 





0 المي‎ 
A AE SA مي‎ iva 


Khecurair iva vinçastün manasikarshanaushadhinn 

pauvanodyänasamendhan viläsalatiküm iv 

tm vilokya sphuradratnakapicilokamantire 

sahansñ bodha yümy enarg sukhasuptäon ahar katham 

citranyastäm ira kshipram iti dhyanaparo bhavat 

cintdolayite tasmin bahil agit prasamgatul 

vamiko yämikam Fraha svairam nijahathäantare 

nidrämudritalolalocanarucim bhräjishn jishnukarnotpalüm 

ardhävrittanishedhahurmkritipadäm jrimbhabhiraman 
[mabah 

vab prprendomukhim svavam na sahasa kanthe sarna- 
[lambabe 

sa präyo موحستطاة‎ nidagdhavidhins srisbtals çilaputrabkal: 

ity akarnya prabrishto tha putrakah prabn vismitals 

kenäpi dhimats‏ مله evoddiçya sidhäktan‏ سمس 

y uktva pülaläm kanthe jagraha madanakulak 

navotkampikucanyastahastasvastikakañcukäm 

sa tena trüsacapulalocnnar vakulotpals 

kantänatänanambho;jà gajeneva sarajini 

visphuracchinnahäramauktikatäraki‏ عسوي 

smérnsmayabhayabbrantibhäjanan subasablhiavet 


evam pratiniçamn çyämi s SV TA GAS 
حدما‎ käntavasantens svairam s8 pushpitabhavat 


kälena sa parijfäto عرزت‎ pracchannakamukal 
ädaya pataläm vyomna prayayau jahnavitatarnn 
sukhoshitas tatra taya sevyamano tha putrakalh 
cakära oagaram yashiilekhhäbhir bomansandiram 


9 55 gänty À gatigamäm À. gatih sa مسقا‎ 8. — 66 smera I — 
57 san püdhäm B. kapilälokamandiran 8, — 58 nyastam B. nyasta 


AE, 


üm À.— 60 rucir À. purs À. stomayü À. prayah samayäya B. 


13 tasya مهدا‎ B.kenäpidhimats manquent dans À ب ع‎ 
63 AR B. — 64 clianna A. mahäblränti A. — 65 bhai- 


gioû DB. 一 67 yashtya À. 


05 


LA RRIHATRATHAMANJART. A4 
patalävocasà räjña putrakenñiha nirmitam 
iti pütalipatrakatha 
HIT. 


il grutyv guror vidyab prâpyn sarvah sukhoshital 


avaparm wpakocakhyam upavarshaguro sutam 
upakocam avapyäban nilanirajalocannm 


smarasämraÿyan abhajar bhajanam sukhasampuelaun 


vyadindradattasahite sarvajie mavyi victulé 


pâninir näma varshasya cishyah pürvan jadäcaval 
bipasä çarmkarat prapyn nova Loups ans var 
nn asbiau vivade me prativadi samo bhavat 
maya jité tatas Lasmin humkärena vimohayan 
jahära no harah kopad aindravyahkaranasmpttuon 
sahasa vismité lasmirns tapase kritamiocayals 
drashtum smaraharam سمععساط‎ varadum parvatipatun 
hiranyagaptanimno Cha vanijal prativecmanalh 
مامضنا‎ griharyayadhanam vinikshipyu gate mayi 
upakoça viralini navayauvanaçalini 
cratijna proshitayogyam vralam cakre Jérome 
väti علق‎ kadäcit lp tarinim bunsagaminim: 
imusvacéhäsbarmimerasphärghenavilisinien 
| nan قصلت‎ netranavolpaliq 
ssisisaiSyinin guñgäm wrajatin yamunam TYE 
yuva lakshmimadonmattah Lshapater املو ييه‎ 7 
purohitag ca mantri ca dadriculs 
tam rikshya mannx häveçästhiteshe witha prithak prithak 
teshu mantrisutal) praha pratharmarp bhaja miam iti 











68 vinirmitam لآ‎ mivecanam BH, 

, 4 aväpa upareci À. — 3 svarasñyajyam À. — 3 vyülendra sèr- 7 
موز‎ B. sarvajadäçayah À. — 5 مم‎ hurahkopäl manquent LT 

— 6 bharyans À. — 8 crotane B — ستمسمط و‎ À. 一 14 danda: 
mäsikah PB. — 13 manmathavegs A. 


E 


nd 1 


AA NOVEMBRE - DÉCEMBRE 1885. 
13 suñnât pratinivriliñ قد‎ vikshya samdhyäm upästhitam 
bhità mrishabhyadhad astu tritive hi samägamalh 
14  nicègame tava maya vareaitveti tam yayan 
tnsmat pratinivrittathe parohitam 
15 dvitivyayame yaminvyas tritiye bi vaçasmmi te 
uktveti tasmäd uttirnà dandapäcikum abhyadhät 
6 ١ tritiye hou tritiye mçe carvaryä vaçagäsmi te 
ii samviden àdhaya rukta عتما‎ nviçad griham 
17 kirnotpala iva موتك‎ vidha ya cakitekale جلتمب‎ 
prastatnpahnavah Papo nijabhartridhanarthinion 
18  Hhiranyagupio pi grihe mn ayacatn sa 
tritiye hni riçägeshe svädhana te smi kañkshità 
19 ityuktvû tam parijane kathüm سقاء‎ nynvedayat 
tatah praplas tôiliye hni nsyñ mantrivaro gril 
56 vianshtatdiparn säkarnpo viveça vivaço 
upakoça tain avadan nüsnüte tvayi me ratih 
1 111 tasyé تملع‎ suatum viveçandhagrihäntaram 
tatrodvartanam ädäya سملدززدظملتها ججحب مقي‎ 
33  lilipug cetikas lasya ممق‎ Batrani بلممتسقط‎ 
athanyasmin nicayane türoum prapte purohite 
23 mañjüshärtpar sandicya vivritarn dârukoshthakam 
Praviga prayica kshiprumn asau prüpté gribädhipah 
24 ity uktva koshthake jyeshihanm سوقط فيه‎ nyaveçayal 
kalalohärgaläm tasmin purohitam uväca ده‎ 
25 nésnato rhasi mam sprishtum iti s0 pi tatha kritals 
tusrims tailamashilipte triliyo pi samayayen 
26 سولق‎ smaravidagdhenn musdhah kena vidambitals 
purohite pi vinyaste tatraiva bhayavibvale 
37 36 pi kramena lenaiva piçacasadriçah kritah 
hiranyagupte samprüpte rülriçeshe vanigvare 
13 tam abhyadhäd 8. — .تا تيد لاد‎ — 15 dandaväsiham 县, 一 
16 tritiyamee B. ,نا درقلة‎ tenaviql 及 — جد‎ haayopi BE — 
18 tavadhiaüemi قط‎ kéhatih M. — 19 mijajane À. صقم‎ À. prapte E, 
mantrisulo À. — 24 vive- çâtha À. gribodiram مدو - ,قا‎ gaminah A, 
— دعملسة 3ع‎ vitatam B. yäto BE. — 34 upakocä B. datträ Hohär- 
galam نا‎ 一 26 iasmin A. mfrkhah ما‎ na vijambitah B. 


8 











06 


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18 


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LA BRIHATEKATHAMANJART. 435 
darubliande tathaivasai nihito Se 


athopakoga vanijarn s 
Lkoshthiakabhinukh abs so dE dt it 
hiranvaguptas Lim ah bhaja mam carul 
lava bhartra vonikshiptam vidyate subhru me dlanam 
sa crutvety avadat دعقا‎ érinvantu grihadevatalh 
bhütani بلموت جاجد‎ santu widyate smin dhanamg mama 
ity تحاط‎ snänakütena kritrü tam api kajjalaih 
dubpreksham abravit kslina kshapa gaccheti satvaram 
vanik. | janabhayät prayayou sarnvritänanalh 
ns ee marge kritakolübalaih grabliils 
iti rokshitacanitra gate tadmin manasvini 
prütar nandasya aripateh sarvüsthänasabbüm vayau 
upavarshasya duhità bhäryä vararaceh sati 
praptety Evaditi tatra münita bhüblhujävadut 
ديسا سنصناتض‎ vanija râjan mama bhartridhanam bahu 
myaslam hiranvaguptena pramanam adhuna nripal 
tatas tnsmin samahüte prapte vitathavadin 
upakoçavadad devu sakshinalh santi me grihe 
aniyantäm voa gribad devatuls Eushthahasthitäh 
pravaksbyanti yatha tattran ity uktv virarama si 
ذومة رسكيه‎ samanite mañjüshäkoshthake naraih 
vinyaste ca sabhamadhye punar aba pativrata 
bho bhob satatnpajarhäh satyam me brüta devatals 
kshipram dabarma mañjüshüm sakshye cen muunam 
[ahitamn 











çgruiveti bhitäs te prahuh: satyam asty eva te dhanam 


baste hiranvaguptasya sakshino tra trayo vayam 
ity akargyadbbutam surve Yismitis te sabhasadah 
dudriqus مها‎ samutpadys masbiliptam digambaran 
tato viditavrittantas سما‎ nigrihyn malupatih 


28 dundaräsihalh B, ود ب‎ mukham À — 3: قيش‎ À. — 33 lus. 
byamänä- À. koläbale janaih يلآ‎ | 34 daviti B. — 36 nyüsam قا‎ — 


38 ذا‎ B, جام وري حت‎ nayam vayam À. 一 upakorakhyà- 
Was = عل مرء-‎ / 


A 30 
A3 


#4 


NOVEMBBE-DÉCEMBRE 1885. 
dhanena dharmabhaginin upakogän apüjnynt 
atrantare varac chambhoh"smritavyäkaranc pr abam 
Srutva mijagrihodantarn probrishto gurum abhyagäm 


it upakoçhcaritan 
TV 


pratiçrutya guros سلما‎ hemakotim aham svayam 
vyädindradattasahitah prayälo nandabhüpatinn 
ekonam jatarüpasya yasya kolicatam grihe 
tasyatha nandanripater ekakolyarthinnh eanaih 
praviahtà nagarum brislhlä yasminn eva dine Ya 
tasminn eva dine daivat sa bhüpalo vyapadyata 
akalaçanisamkäçan tac chrutya dubkhita voyam 
dinaikajivané rajüo lobhäd سما‎ samasthitsh 
athendradaltih sammantrya saranyasya مس فيه‎ 
Yivega من زكر‎ vogena Cariram 
tasmin pravishie سيق قتعمافة‎ 计生 rahipatih 
(açgcaryakari lokasyo sarnsüracaritopamab} , 
vyädim nidhaya rkshürtham indradattakaleva 
pratyetya yacito raja sa زنط‎ Duel hp 
indradattasamavishtah suptotthitn ivätho sal 
mantrinnn cakataläkhyarn divatun ity ablhäshata 


Kenapy âvishtadebo yam 证 niçcitya buddhimän 


adähayat so tha narair su pretavigrahan 

(tato nandacarirastho ماعل‎ tidulhklhitalh [ 

indradatto rahab priba سهد‎ vyädim باملسيلدوسموة‎ 

ce bbatva katham lobbad ami thüdrakalevare 
asyami çakalalena nirdugdhe nijavigralhe 

ti dubkbäkulam vyadir aham eu nripatin çanaili 








à jivino بق‎ — 5 sumptrajya BR. 一 6 sa bhüpatib B. Le duixiome 
hémistiche manque dans 及 . 一 了 vyälam A idam datta À, — à 
بلسطشة‎ À. cokntäläksham A. — 4 adähavas mauntrivarah so 用 
tata, eh, bémistiche opus par À — 10 asmarchüdra À: 一 11 عرف‎ 
dasñavigrabah 1 


30 
31 


13 


2 
25 
aG 


27 


LA BRI HATEATHAMANJART A7 
vitaçokam sarmachisya ترك لها‎ mantritäm çritau 
dridhar mibaddhomülo pi vinaçobhayaçgañkitah 
تسناضلوة‎ nripolir varram ملمافعاب‎ vyacintayat 
voganando tha kilena mantrayitva cirarp mayn 
baddhvandhaküpe cikéhepa çohatalamg sutaih sabn 
بلدا مط‎ Patrasatam praha prapyaikapurushaiganam 

so gnatu yalr pratihüre çakto bhümipater تلد‎ 
açakta vayam ity ukte til sa لما‎ bluktaväms tada 
upavisakriqingaäg ca Le tatra nidhanam gatah 
voganando pi semprapya vibhütio ration äyavau 
kumbhesh ca karindranam kuceshu en ممع ف كعنم‎ 
gutave dakshinam dattva vimukho bhaynsuptatelh 
vyädir viraktahridayuh samaMmANtrya Nip vayau 
iti nandasye sacivyam präaplasya mama jähnavi 
bhakty babhüve varadä soda hemacatapraela 
راملا‎ kalens ksronakünitens mayñ nripam 
vibodhya gakatalo pi tata küpod vimokshitah 
punar inantripadar prapya NES sada 
pradadhyau manass vairamn çukatälo mahipatau 
kadacid atha gañgayamn karam pañcanijäñgulin 
darçayantamn nripo drishtra مسقم‎ apricchat sakautukalh 
adarçanar kararg mitva samdarçya svaigulidvnyam 
dear apy ablhédyau tishthantu pañcety aham athabhya- . 
it me buddhivibhavarm drishtea vismaynm syavul 
rajà ca çekaileg ca ve canye tatra nas NB 

ah s 





jrhyklor وما فة‎ ١ nniva EEE pi cg 

sa kadäcit سقومم‎ tuñgavalahhicikharasthitah 
tithipragne dijanmanam bhäshamänam açañkitäm 
vilokya krodhavidhuro bhrikutikutilanansh 


2 متم‎ À. نمسالقع‎ 11. — :6 yayub .ا‎ 一 وه‎ sambodhya 县。 
vivakshitah À, — 2252 جمد‎ À, — لمم ذه‎ B, — 23 cncaukalüem عط‎ 


NOVEMBRE. DÉCEMBRE. 1885.‏ كا 


38  brahmanasya vadhe kehipram dandupaçgikan 
sa tivracasanenäqu rajäädishtah purad bahib ١ 

minaya migrahasthannm bribmannm sembhramäkulim‏ وو 
krishyamänam mahakäyair dvijam alokya vartinani‏ 

30 jahäss vikrayanyasto malsyo vigatajivitah 
ta drialitr “mahud à açear an nivritto dandapäçikal 
(vvajijéapan muhipalun rajaa prishli vayam ex tat) 

34 cokatalaprabhritishu kshmäpater kshanam antike 
vismayadhyänamükeshu dhyatva prishto hamabbyadham - 

32  nivarçatäm madvacssä brähmuno vadhasahasat 
pravakissmy adbhotan pratar matsyahäsasya küranam 

33 ty abtvähan tripathagem gatva niginiçitadhih 

apriecham matsvahäsasya hetum prishlabravie ca sa 

34 vo yam cikharisamkacal gäkhävalayesarpkulah 
karälns tülavitapi channo tra groshyasi sthitah 

36  ity aharn tadgira güdharn sthitus tlataror adhah 
ardharatre mahokayamn apaçyan rajamicarin 

36  kritanuyatrum vikulakärai rakshusaputrakails 
di ptordhvakecanayanam külaratron ivaparam 

3+ tato matub pranayinüm nivida dimbharakshasam 
bhojanam dehi dehiti teshäm açrinavam girah 

38  pralar vigasitah putral sa vipro rüjaçasanat 
dinam ekam pariträto mantrinà mats palisatal} 

tasyaiva mamsaih shagmasar triptim Lens es‏ و3 
matuh crutreti papracehus te matsyasmili am‏ 

fo  sabravid irshynye raja mürkho dvijavadhe vibluh 
antahpurestiu stirüpün na velti purushäan stlutan 

 etan matsyena hasitam grutvaitad rakshasivacah‏ رق 
prätar viditavritiinto norendram avadarn rahal‏ 

ha ajatngmacruvadann devinim dayrta naral 
antabpureshu stirüpalh sthitis te ma dvije krudhab 











38 dandaväsilam B, puorädlapah À — 3o väsikah .ا‎ vyajijna- 
pan, ec, vors ous par À — Sa pravakshyamy يلا‎ — 37 prani- 
بل لبقت مه قشنا‎ — 39 vüsgunti À. — jo dvijavarair ماع نل‎ çma- 
cravo deva ذا‎ 


43 


45 
46 
07 
45 


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51 
55 


53 


LA BRIHATKATHAMANJARL: 439 


matsyasya hasite hetur Aya eva nareçvara 
crutveti tan naran دز‎ nijograhn privac ca th 


matsyahüsali 


atha kalena bhüpâle survasthünasamasthite 
بتمويتتهم‎ citravaicileye kritwi citrakaro viçat 

sa cittva citrasütrajñn râjanam dayitäsakham 

libek lun tekhäkuçalah pratibioban ivambuni 

tatah kadñcit tad rajüab pratimapatom adbhutnm 
apaçyam aham ekünte nütanäntahpure sthitan 

tatra sarvagunopetarp drishiva narapates tanum 
vidruddyotbhidham devim vilokya sphutalakshana 
manonmmanapramanaiing citravaicitryasiddhaye 
dhvütvähar tilakar tasya guhyadeçe nyaveçayam 
قمعا‎ sampürnalfvanyamn kadacid avalokya سما‎ 
citrastham mahishim raja cukopershyavinashtadhh 
jaghane lakshanam devyah kenedam upapaditam 
tan drishtva vihitmm manye prahety antabparagrayan 
deva kätyayanenedarn nyastarm mantrivarena te 

it varshavarac chrutvà cakatalsm uvaca sah 

papo vararacih kshiprar han yatam iti tadvacab 
pratigrihyaiva mäm etya çakaialo grihe vadat 

tava vadho dishtag citre tilakakarigal‏ هدرت 

kart na حا‎ asmi tadvakyarn tram hi devo na manushab 
ayatoena samarthas trac mihantum apakarimam 

it مطفوز‎ maya blitya rakshito si na gauravat 
durnayäbhihato raja dhruvam مداق‎ vinakshyati 

DuT ivakarnadhara érir mantrihina hi sidati 
asammikshitakaritiac chocyo nandas tvnyi vin 
semer räjüab ki kathô na çrulü لها‎ 








43 basans B, — yoganande maisvuhäsuh HE 一 44 äçnite H. 
— 45 vintaygitvé citrajno .لآ‎ — 46 ekügro EE — وق‎ tatah B — 
50 nädrisbhtra B, — 51 varshadharge D — 52 protiguhyena À. — 
53 devo ها‎ À. 


ee 
ناا‎ NOYEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
57 ity تلن‎ cakatälo mäm dhritvà güdham svamandire 
 hato smnyeti rajänarn coram hatvà vyajijfapat 
58  nigrihitar tu mam raaa jüatvà puraniväsinnh 
cuçucur dubkhassmtapta bandhuhin iamigam 
39  pracchannacar sauhardat tato ham avadam توه‎ 
çakatälam sakhe dishtya svabuddhya rakshito bhavan 
تن‎ asti me rakshaso mitrar sa hanti mama himsakäin 
bhuvata rakshito 5 ation vartamänens maddlite 
Ga ينث‎ uktvü diptanayanam dhysnsmäträd upasthitam 
karalakaravisphäramn rakshasam tam adorçayam 
ba tatas laddarçanad بلماساط‎ çokatalo bhyabhäüshata 
atrantare maya prishtah katliän adityavarmanal 
03 ädityavarmano فيكم بأمدزكم‎ svairavalité ya . 
apraptasamgama bhartra garbham âdhatta néstrapé 
64 sa tm vinashtacariträm jüitrantal 
vacasa çivavarmakhyan malsanontyf içañkata | 
05 如 中 vayasyasya nagaram nripater bhogavarmanal | 
güdhalekhodituvadhom baddbarmulo visrishtavan 
66 bhogavarmanam ôsidyn givavatmäpy açañkitah 
gudhalekhahitam rajüa viveda vadham ätmanah 
67 so brad bhogavarmünam وفرعت‎ chindhi ciro mama 
na cet prabhubhitodyuktah svayars chetsyümi mastakam | 
08 çrutveti vismitenaça prishio rüjñäbrnvit punah 
patarni yatra nihatns tatravrishtibhayamn bhavit | 
69 ty äkarnyn bhayad rajs viciatyn saha mantribhil | 
prayatnens svapuram visasarja main | en À 
70 atrantare عدم كباله‎ sthitan ontabpure marmrn 
achtyararma vijñays paçcattäpa samäayayau 


adityavarraakatha 






#8 cuçruvur B. 一 و5‎ rakshitas ravi B 一 ون‎ kuhäntare ءيقلا‎ — 
63 pur svairavati لظ قيقر‎ aväpta B — 65 güdhamäloditam À 
ساف لي‎ 11 7 66 étradhanms B — 7+ drutan يل‎ — 68 va- 
زات‎ À. — ون‎ pure BE, visasorja tar 县。 


LA BRITATRATHAMANIANL 
. 3 
‘city evam كلمرم مجعمط‎ madändha tijakuñjarah 
viçriükhalñ vinaçyanti patitäh smaraçasané 
2 kamncit kalam bhavän ästäm pracchanuo raadgrilie 
[saik Hum 
viçuddharn bhuvato bhävan bhüpo jaasyati sanugsh ' 
3 kathorn te rakshaso outram sbhavat kautukam ram 
ity سمه‎ çakalalenn prishto vicrabdhum sbhyadhäm 
4 tandasya rajüo nagare pratyaham danilapaçike 
bhakshite rakshasa pürvam dhrito هنا‎ tntpade kramat 
5 dandädhipatyam üsadyn räjüäham svavam arthina 
rakshasa ghorarüpena tenniva niçi samgatal 
ذا‎ sa conm uvacu cakitarn vañcanayogravigra als 
rüpenabhyadhika mari ki satyam kathyntäm it 
7 ya vasyabhimata loke sa tasyädhikarüpint 
sa nicomyeli لها‎ vakyam tushto me mitratam agat Te. 
8 jly uktya cakalalasyn vacasà prayatäçayah 
pradihyatamatramn sahasi sakshäd gañgam adarçayan 
3 هه‎ OA REA J Jananiva mm 
samaçrisya yayau haravalli nabhabçriyal 
10. kadacid atha ا‎ hariguptihhidhah stah 
تمصي‎ turamgnmaknshto Yivera mrigayärasat 
10 tnsmims tnmalagahane gajogandalimandalnaih 
mürcchite ca niraloke tasya ratrir avartata 
12 هلها‎ vanecarabhayad &ruhyæ torum asthite 
rajaputre samabhyayad rikshal simbabhayadrutah - ' 3 
13 tam eva larum arabyn tam uvaca vanecarüh 
مم‎ bhetavyam ديدج‎ bhratar vatsyavo rajanim iha 
14  karälakesarasalah spashtadamehtramçusamenvaih 
ipalayann iva مسنا‎ mpigendro yam upasthital 





à ورتين‎ B. — 4 väsike 8 rakshite À. مات‎ B 25 arpitah B. 1: 
käla D. — 7 yasyahi A. mad B — 8 prayatäsanah À. — g nabha 
À, 6, 一 مد‎ potraguptä À, ددح‎ vaniralokü D. — 15 torakshinn À. 
— 14 kesaravarolasad À. samjaynib À. cirdüls ذا‎ 


2 15 


لل 
17 
18 
15 
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ai‏ 


-二 ar- 


27 
25 


39 


,. Sasmära Miam vipatprüptah cakatälas tato vadat | NS 


NOYEMBRE-DÉCEMBRE 1885, 
ملكتم‎ bhaja svarätryardhamn rakshyamänal sakhe LD IT 
tvayi prabuddhe ratryardhann alarm svapsyannt mirblayal 
ti tadvacasä tatra supte rijastte harih 
riksham äha prasupto yam mar me Cyajyatam iti 
so vadad dhanta nihsattro harinñdhipate bhavan 
na hi miträdruhah papam câmye) janmacatair api 
ity uktva so pi sushvape pratibuddhe nripatmaje 
räjanyam ha sipho فتلا‎ tyajainam tram suhrin mama 
iti sirthavacah crutvä mitram suptam açañkitaon 
ütsañganyastamürdhänam rajasanur apatayat 
riksho tha pâtitas tena nakhair vishtabliya pâdapamn. - 
mttiroo balavan daiväd dahkha hi khalasamgatih 3 | 
çaçapa kupito bhyetya tam riksho vigatatrapam sh 


yo jôâsyati kathäm etam sa te tränam iti bruvan 


pravicya vigatacchäyah cokadats kshmäpater abhnt e 2 
Putrim unmädavidhuramn voganando vilokyn tam © h 


deva jivaty asin mantri hitah kütyäyanns tava 

cratreti nfipatih patram prähinot tam madantikan 
hatharp jñâtas trnyi eapah prishto ham iti bhübhuÿa 
yathà te tilakam vadhva baddham cety ablyadhäm ممه‎ 


قد 
ا 


athn rajanam nmantrya rajakaryaviraktadhil 

prapto Smi pâlalaparim acrausliam gribaceshtitans 
Yoganandena nilate لظتل‎ vyaktion gate trayi 

mal Le عدي‎ yayau انقلا‎ upakoçägnim äviçat 1 
upavarshena kathitam grutvety açanidarunam 

agamarn lapasa drashtum nibsañgo vindhyäväsinio 


> 
18 râjänam À. — قممطمه ود‎ pâlitas 8 dobkhäblih A; أنسقى ددح‎ ' 
dhravam À, — قو‎ budhapravaram À. 


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LE جد سيو‎ Eolien 
tatas tapovanastho han voganandapurohitenn 
varitam vadricchayäyätan aprechars kuutukükulah 
sa uvüca maya prishitas tai vate sa bhüpatih 
prajéaya cakatilenn saputro vinipätitah 
caranäghätakopena smülodduritakuçam pathi 
上 drislit kopanam vipram jfatva eraddhe mahipatel: 
nyavecayan moktacikham cinakyam mama duhisaliom 
upavishtan adhah pañktyäm cnkatälas هما‎ abravit 
räjfavamänito at sa cn jnjvaln tacgira 
cânakyanämn tenûatha çcakatalagrihe rabah 

vidhäya saptahät saputro nihato nripah 
vogänande yaçahceshe pürvanandasutas tatah 
candragupto vrito rajye camakvens mahaujasa 
evam antarjvaladvairals çakatälo mahipatim 
nipatya sanogarn buddhya tapase prayayau vanam 
çrutveti kalikallolasamsararaavavibhramam 
rudrantm agamum drashtom jaramaranavarinin 
ماما‎ devyah prasadena drishtas tram capamuktaye 
svasti te stu tanuim tyaktrü prayimy esha nijam padam 
sarpgatas tva gunädhyens na cirat prpsyasi çriyam 
uktvety amantrya sarmhristhah künabhütir vanam yayau 
maharshibhir mokshakahlih kriteñ hrishlñ ca pürvati 
sa tatro jéananirdhütivikamh svupacam yayun 


it vararucir ugraçapamukto 


ghanapatalad ten nirgatah çacinkal 
avikalanijabodhadugdhasindhuh 
civapadam etya babliüva a pe 





Ja procaca 了 — 33 matva 日: 一 55 camikya B 一 39 dhrito B. 
cânikyenn B. — 38 niyojya À. kalitälolasamsaräsars À. — مشا وة‎ 
متم‎ À. devi 8. 一 و‎ PrarisYimi ,ذا‎ priyam 8. 一 41 drishiri ca 


1 Fi, — ka sarvaira À, 村 一 好 mugdha À. — 一 iti kshemen- 


brihatkathivan vararaeiouktir nama 全.‏ لكر د 








pârvatiapad avatirya malhitalan‏ متحدراسم 
anatyah suciram bhütvà <ütavahanablhapatels‏ 
gurur gunavaiam lake gunadhya iti viceutah‏ 
apabhütim samasadyn Gapabandhäc anmcyata‏ 
jetismaral sa prishio tha kathänte Kanabhütina‏ 
nijavritlantam kathäm çrutvä haroditäm‏ موعن 
abhütam dakshiqntynsya dvijateh somaçarmanah‏ 
“atsagulmäbhidhan putrou crutärthà kanyaka tatlis‏ 
yate sabharye kälena tridivam somacarmani‏ 
crutürtha yauvanavati bhratrog cintavahäblavet‏ 
kadacid atha kanvyaira garbhini duhkhadä tnayok‏ 
babhüva sa piodumukhi garbhajrimblaskhaladgatih‏ 
lujjita‏ ملسم جد parasparam çañkitayor bhratrols‏ 
svayamypitüham nâgens talo me garbhasarnhhaval‏ 
ity ukEtwa dhyanam asthäya tayor nügam adlarçayat‏ 
so bravid vasakibhratur putro bam dayitä ea me‏ 
apad vidyädharavadhüh kanyeyam yuvayol svasa‏ 
bhavishyati gunadhikah‏ كرد ganävatärah patro‏ 
(ya cäpamoksham yuvayor darçaneon vidhäsyati)‏ 
د bhujange müm asûta‏ نادم uktvety adarçanann‏ 
majantmavadhiqupan cn vatsagulmau nijam tatah‏ 
ca me‏ للامسشل praptau vidyädharapadan küléna‏ 
tato miklilavidyänam açrayo vedapäragah‏ 
rte ER drashtum vato si ta tptirem‏ 
batragripavarm agenryarn kalividyägrayim kathäm‏ 
path Panyavaliadyitagitnnityadijivinim‏ 

knçcid حطة‎ ghanätodyatataradye sai kovidalh 
kagcit Priha prigalbho harn eka eva dhanärjane 


2 bandhñd vyammeyata B, — 3 narema samprishtäh À. bhivodi 
Fam 8- 一 8 سس ةبالق‎ B — 10 yub, Cet hémistiché manquo dané B 
— 45 全 caryam 15: ccayah B. pusvägrihadyüta تا‎ 





vecyägriheshu matimän dâtitiva bhaje smfitim 
15 çrinvann ii giras tatra nripamn. Varavanopamam 
praricya cshyasshite drishto ham سحا ممه‎ grital 
185 Latrn mantripadenn prapya drashtum تمجضةيلين‎ utiamann 
maya godävaritire kätyävanya verni 
١13 où çrotva kothamadhyo künabhütir uvaca tam 
catnvabanam abhikhyäm.kathar präpto nareçraral) 





"7120 iti prishito gunädhyas tarn provica vikacadyutih 





TL va çaktimati dut vallabhabhüt sitasmiti 


| Er 
2 yasyüh ممعصةطمطمطمامط‎ jajrimbhe تدز‎ smarah 
anandasindhau ae 


33 tatal kadwcid 5 
amodamandire مملقتطتلمط علما‎ 

33  devikucasthale raja phulle ca bakultsthale 
aarn emarodärah svairam harini härini 


14 rajapatri ratiçräntisrastakarpotpeli tutals 
avapa cidram adyane bals معاملما‎ 








0 sukhaprasuptäm shhyetya tn bhujamgo dagat kare 


PCT 


ramyap chinatti sahasa papah PE EN 
26 tava virahito raja virahs | 





brahmacaryavratal svapne dadarga es Givam 
27 sumhadhiradho vipine saptavarshah جلاعت‎ sthitals 
nputrusya sa te putro bhavishyati waran قتصقط‎ 
28 让 uktayantarn Ann pranatah camkararm nripah 
1 أدوجممه‎ 有 ذا‎ blue موده جسم‎ 


39 





13 عملاأسطافسس‎ 8 eanakair 13. - 16 5-3 سسااصه‎ À, — 17 Gi- 
shyah B. drisbtva D. — 19 s0 Gütavähanäbhikhyäm B — 21 chn- 
ciamitä B,— 3 :nanalasnigdbo À. kelihälah مثا‎ B.=— 33 phullo- 
calikucasthalé À, — 34 ةد — ذا قاتعسف‎ sx tuy D — وا قو‎ 
uktrà vükyam PB, — 29 shonda A. didrihshur FR, 


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7 
43 
1 


AS 


本 5 
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1 885. 





simlhibhiütvs قد‎ kanyä çieum harinnlocanam 
ajjanad imar käle matta eva mahäbalam 
traccharäpätaparyantacäpal präpto nijämn criyam 
itvadinam ämantrys çätayakshnm narecgvaral 
çätavsbanam sdäya putram präpa nijàm pürim 
ityanvarthäbhidhah käle dipakarpasuto nripali | 
rarnkslin vasadharn dhanvi dhairsabhäh catavahanals 
sa kadäcid varodyane vimâne pushpadhanvarnals 
vasante kaminikäntajalakelirato bhavat 

nishiñcan kañkanamaniechäyäçabalavarins 
aruninam stanatalion vijahära stnaropamah 

tatraikä mahishi najaa hata sâvegam ambunà 

ma modakena räjendra tädayety abhyadhän uripain 
çrutveti mürkho bhüpälah kshipram âhritamodaknh 
mu värineti devyäs معد هم‎ jñatvà brivarp yaynu 
cabdajñabhih sa devibhir bbrityaic crutiçalibhih 


hasitan manäg drishtyä babhüva bhricadubkhitah‏ مسد 


asprishtatirthasnlilai rajapauratapasviblils 

trilotanam anäridhya kathaïn vidyadhigamyate 

sa cokodgntisamtaptah “rautsaritasevakal 
avijñatamayo waidyais tasthau mauni divaniçu 

kalena çarvavarmakhyo mantri saha Dayä nripam 
Provaca rüjann asthäne ko yam <okagrabas tava 
svaÿim çikshitayä kim te vidyaya cakravartinnls 
vibudhäs trim nishevante pagya cakram ivecvaram 
athñham avadarn dhyütvya gunadhye سمط‎ yatharthavak 
panditar tram vidhasyami pañcabhir vatsaraie iti 


34 npipa B. kanyakäkämi B. — 33 pramukta À. — 34 ämantrya fi. 
7 


一 39‏ .8 مامقط 36 B, 一‏ سقرم 


42 مد‎ tha gokigni 8. — 45 yathärthavän 8 


. ع يلآ santarhäsam‏ مل 一‏ با قتع 


加 





49 


51 





Ra yadi mme na phalishieat‏ عند شي 
pratiffayets tapas vilokya varadam gubam‏ 

sa kätantrenn nripatim mäsaig cakre bahuçrutam 

tata: parajité mauni nripena sthätarn arthitah 
cabyabhyarm sahito dubkhad yato han dicam uttsräm 
tapasä tatra rudrani drishiä tadvnensä tatah 

tam asadyn gaté عمري‎ mayä jatih smrtissakhe 

jhatva PH SET rene Py abam 


paicacim D a Mt 





VIT. 


gunadhyeneti kathüitem çrutva sambrishiamänasah 


kaoabhütih panah praha mumukshub cépabandhanat 


tradägomannm adyaiva mitrena kathitnm niçi 

mama divyadrien dhanyam rakshnsä bhütrrarmann 

idam kathaya هنذا‎ tram vipularn kautukam hi me 

katham malyavän nämnë pushpadantah kathom‏ حسما 
[mu ssh‏ 

it Prishtab picscens gumadhyah praha divyadhih 

dvijägrahäre jähnaryäs tire babusuvarnake 

vipro pra re عو‎ babhüva  crutipäragah 

dvijal‏ لسري ا ب اا 0 مقط عا وده 

vaiçranaräbhidhas tesham nininda pitaram krudhä 


Sr rodranim drishtei عل‎ 
1 bandhanarn À. — 3 tévnt B. ca لود‎ 8 


30. 


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NOVEMBRE-DÉCEMBME 1885, 
وهنا‎ ty abliyetyn qrasadyn nddham agrajam 
ge tanayam mant مملماجى‎ va vacayan ٠ 

aa kanivän jyeshthag ca putralau tusya “رهزم‎ 
jagrnataa tapasa drashiuin devadevars trilocanatt 
vichtramalyavalayair aresyiträ mabieçraram 
tadvaran mälyavan فسهم‎ Yo bhavat-so han agrajah 
dhanyo parag ca vatadhir wararn prapya امع نأمط‎ 
Külens bhuktssumbhhogo ganatäm prapsyasiti sal 
candeamauler sara prapyn sidyarjanarnto moto 
sa kndacie chriyarn mama bhüpater vasuvarmanah 
dadarçca yauvanavaliqi tanayäm atanudyutir 
sâpi siarenäbhihatä tem rüpavncikrita | 
sabjñarn dantena تجعم لمجم‎ khagdiyatt muhur vyadhat 
sunjñanabhijfo vivacal pushpacipacilimukhaih 
tatsarn)üärtham upadhyayad vives saralicayal 
adyäne püshpadantakhye güdham sampit قجما‎ kpiti 
guroh çrutreti tatraiva prayatas هذا‎ avaptavän # 
tam ashdya sudhüsiktacarie iva käitarah | 
jograba kanthe sotkantham akanthasmaralälasah 
قد‎ babliäshe tam âänandid nmañdasmitasundaram 











عر 2 


| adbvivens dhimata 

crotveti ذه‎ vrisham mene tam vishänavivarjitnn 
tato bhayäpadlegens tyaltvi tar hamsagämins 

ayayau mügdhamanusä ramante na hi voshitals 
uras tadvivogägnitapitah 
aträntare vrajan-vyomni bhaguvän järvafipatih 
tar vilokya kripavishto devyi ca svayam arthitah 

eg pañcacüdakhyam ganar tadviñchitäptaye 
sa dhürjatisamadishtalh sauctyn bralimanantikann 





Le second hémistiche de 8 et le premier de ن‎ manquent dans A. 
ave varng À, — رو‎ velakumbham À — ود‎ attimadyotion لآ‎ 
4 سجنلامةكوهلنها‎ À — 17 inandumaodiean smarasandort ذا‎ 
prishta B, | 





4 لسع يق 
M re 7‏ 


| LA BRIMATRATHAMANTAR, | 49 
13 tam. Snmiigvidya : vihitabralimavesho jarann ليلل‎ |! 
جسمزتحل‎ minva vadhüveshar vasavarminim abhyagät | 
له‎ lan uvaca سخلةم ةلس‎ imam raksha وكناسحة‎ mnma 
ciratn valu sutam صقر‎ bhrantyi drakshyan bhütale 
35 ity ukto nyäsabhütän tan bhüito jagraha bhüpatils 
kanyakantahpure räjño dativà tm brahmano voyais 
15 sa räjapatrun dliñgys vadhüveshah çanair niçi 
prb kim تمكقم‎ vijiatas traya projñämadah kva te 
27 pur sapjäänabhijho سخلا‎ mürkho siti vidarmbitah 
tvayasmy avasare sublru sadû sarvo hi رتاس‎ 
38 ukiveti دمتست سوه‎ sundar ya sumentas كنا‎ 
yayay alakshital prütar dvijaveshadhran ganam 
8 39  Sano pi عمسيهها دجمل تسد وها‎ jarjarakritih 
مدان‎ Satva rajanam praplo jam tanayo man 
30  saushäm dehiti tac chrutva raja jiatvü ea tam gatäm 
cyenarüpens cakreqa çivir auçinarah purû 
5 31 parikshito blramanty evam devi iti bhayan si 
dvijun prasdyn pranatas tasmai dubitaran dadan 
Sa YU gonaprabhavena Peipya rajasutämn بلدزة؟3‎ 
سدرمه‎ utpadys جديمهها‎ malipalarn 
33 ganak so bhüt tayaivodyatinsamiaayh 
(so panapañkiyà mokshenn Lhavabhaktys Éronnath) 


ti pushpadantemälyavannänmakutha 


:WILL 


L 
1 وناب‎ gunadhyakathitam kännbhütir PA tam 
çonitena Likha kshiprup suptanam cakravartinam 
3  kathümg vidyadh هر‎ kathayami sthirotbhavn 
iti crutra blekhäqu saptalakshäny ananyadhih 


213 jvalün À. سمملدول‎ B. 一 :5 dhritri B — 26 praj 
jiite B. 一 قود جد‎ smaraçarath B, 一 39 ومس‎ B, 一 So لدم ع‎ > 
UE D, 一 3: nijam le 35 sopaua, Cot hémistiche 
جرحدجاك لمك اننا 103ل‎ À. 一 pashpadantamätyaranniroktih B, 


HR 2 


١5 
5 


























5 budhäs tyajanty nnisidya mürkhäc cäcarvanakshamälh 
crotäro naprasiddheshu rajate kva subhâshitam 
5 avamänivadhütäm tam jñatvà mani bribatkathäam 
(calyäyamänsm hridaye tarunim iva kanyakam) 
7  vyäkhyäya cisyasahito gunädhyo väcayat svayam 
jubävägnau mahäkopal patram patram anäratam 
8 tasmin vyäkhyätari katham nihçeshamrigupakshinah 
tyaktähäräh samabhyetya tasthuh süçruvilocanäh 
و‎  tatas tacchushkamänsägi nripatir bhriçam âturah 
10 drashtum tatas tad écearyam ayaltah catavahanah 
(pushpiçisbläm gunädhyena grathitäm açrinot kathän) 
؛١‎ lakshaïkageshäm âsädya tato râjà bribatkathäm 
13 sadà pürnah kva citémeuh kva drishtam amritam babu 
Eva Ya baramukhodgità labbyate nikhilä katha 
13  Gruträ gunädhyäd akhilam vrittantam koutukakulah 
yayau lacchishyasahitah samädiya brihatkathäm 
14  günodhyah paramajñanavalninirdagdhavigrahah 
mälyavatpädam äsidya vijahära baraprivals 
19 rajapi taccishyasamarpitagrir 
aviplapürvabhyadhikaprabhäval 
10  Lathäm trinetrinannpadmasatäm 
endraviracité ya brihatkathäyäm kathäpitharn 


sd” 


LA BRIHATRATHAMANJARE. 451 


BRIHATKATHAMANJARL 


PREMIER LIVRE. 
kathapitha. 


E. 
Comment ما‎ Brihatkathà descendit ici-has. 


{1-6} Puisse le dieu sur ln tête de qui la lune brille, telle 
qu'aux heures crépusculuires, rougie par هآ‎ laque des pieds 
d'Uma devant quil s'est prosterné, poisse Çiva vous protèger | 
Gloire à la grandeur des princes des poètes, miroirs des 
charmes de Sarasvaü, océans de lait d'où sort lambroisie 
des expressions délicates, réservoirs-de-nectar {lunes) pur 
qui s'épanouit l'esprit des honnètes gens! {(Méchantes gens 
et coquins sont races de mauvaises langues, hobiles à vous 
surprendre en faute: leur œil vous guette sans chigner jamais ; 
rien qu'à des voir, on frémit). La force plait : qui donc 
w'aunernit une œuvre où les couleurs éclatent? Quel est Le 
cœur où les multiples Üigures de rhétorique. n épandraient 
la joie? Que sera-ce donc d'un poème où le long enchaine- 
ment des belles expressions aux pointes aflilées, bien aimées 
(voisines) des oreilles comme les longs regards d'une belle 
(dont les yeux sont fendus jusqu'aux oreilles}, provoque les 
cris d'admiration des bons esprits? Et cest ainsi même que 
dans les Puranns où sont ex posées toutes les connaissances , 
et aussi dans Les Livres révélés si féconds en utiles enscigne- 
ments, est contée cette histoire : 

(5-29) H est un mont, pére de Çarvani, éclatant comme 
le sourire des Vidyadharis en leurs coquets manèges, et 
qui porte pour diadème la chute des flots de la fille de Juhnu, 
Avec la splendeur ttincclante de ses neiges, souriantes comme 


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452 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 


les rayons de l'astre des nuits, 这 illumine d'un éternel clair 
de lune la région du تجعزنا‎ des richesses, À voir la lune qui 
couronne la tête de بدت‎ on je prendrait pour l'Océan de 
lait dont les vagues soulevées cmbrasseraient les nues, Ses 
milliers de rayons élevés trompent les flamants des jardins 
du troisième ciel, qui les prennent pour des tises de lotus, 
Brisées dans leur choc contre le sommet de ses rocs, les 
cascades du Gange rebondissent en fines gouttelettes dans le 
ciel que soudain elles constellent d'étoiles, Dans ses vallées se 
jouent, avec des sourires d'écame, des rivitres dont les Yeux 
sont des lotus épanouis. Sur la plus septentrionale des cimes 
cristallines de ce mont, cime qu'on norme Kaïläsa, blanche 





comme un collier de perles, se divertissait fara, l'amant de 


la علانا‎ du mont. Sur وا‎ joue dé Gauri, lune: ود‎ reflète, inche, 
l'éclat du poison Été à In gorge du Dieu plus splendidement 
nor que le noir lotus. Les serpents de sn parure sont cotmme 
des çaivalas déserts par les finmants crânes qui ont pris pour 
une racine de lotus son croissant de lune, Suren tête. ln lune, 
enveloppée des vagues que soulèvent les cascudes de ln rivière 
divine, coûte la joie de se retrouver, comme à sa Naissance, 
dans une mer d'ambroisie, Tandis qu'il danse le tandava, js 
montagnes, couvertes de la cendre {ascétique| tombée cu 
cercle de ses bras, ressemblent au pie des neiges. (l'Hima- 
laya}: Le serpent de son collier tourne un regard oblique 
vers le paon de Skanda qui s'agit joyeusernent à ها‎ vue de 
son gosier noir comme un nuage. Les gouttes d'eau du Gange 
qui bouillonnent en lournoyant dans les cavités des crûnes 
sont comme des Nakshairas qui l'honorent par amour pour 
ها‎ lune, son dindème, Ses éclats de rire, d'une blancheur 
aussi éclatante que In mer de lait agitée, font à 1 éléphant di- 
vin du Kailisa comme une oreille dont il s'évente. 

(19-24) Un jour la fille du mont (Hinilaya), d'une voix 
qu'on eût prise pour un bourdonnement d'abeilles attirbes 
par son visage lotus, interrogea, dans une retraite uys 
térieuse , le dieu alangui par Les plaisirs amoureux: ٠ Lieu 
Par qui nait, se maintient et périt l'univèrs, de qu est sorti 








وا BRIPATRATHAMANIAE‏ مد 
عن te louer? Ma ponsèe désire‏ عل le Védn. qui est enpuble‏ 
enfarités par‏ كفل مقس récit des multiples‏ عل “démiment entendre‏ 
laomivh, récit que nol outre nn jimnis entends." Le‏ 
“dieu dont la lune est le dindèmo répondit à ln décsse aux‏ 
موف سن veux 'antilope, en ln plaçant dans son giron, avec‏ 
Qu'y at-il d'ignoré de toi, décsse clair‏ « :مامز gard épanoui de‏ 
de lunë de l'océan intelligence ? Toi dont lesourire est d'a:‏ 
broisie, tu es en effet ma propre vie en dehors de moi, " - |‏ 
«Jadis, curieux de me voir, moi l'infini, Hati et SR‏ )24-40( 
le dieu aux quatre visages allérent et dans les mondes souter- 1‏ 
limite‏ ما et dons l'atmssphère. Mais nnyant pas trouvé‏ كمته 
dé ma puissance que rien ne limite , ils chantèrent mon tloge‏ 
es éoriant : « C'est fui le grand dien (Mahädeva) s, Hart qui‏ 
n'avait de dévotion qué pour mot obtint par mon ordré les‏ 
plus grands honneurs, Mais Prajäpati qui m'avait demandé‏ 
مقاط dé devenir son fils ne reçut plus d'hommages, Toi, ma‏ 
aimée à lol vif, to es un corps de Vishon. Mod lot, &moi, > Œ‏ 
c'est le soleil aux mille rayons; le tien, c'est la lune, fente =‏ 
au pur sourire, Jadis quand tu étais ln fille «de Dak- a —‏ 
sha ét mon épouse, lu rejelas par courroux de cÔrps 1‏ 
ton père, à belle! Car un jour "quil 000002‏ عل كتمحذمة سا que‏ 
Offrait un werihee accompagné de grandes fètes, alürs que |‏ 
lès troupes des Suras et tous ses parents satisfaits entouraiènt NTI >‏ 
le Prajäpati, et qu'on entendait retentir les chants et lès 0‏ 
m'invitér &‏ قل danses des ballerines célustes, ton pere dédaignd‏ 
en m'appelant à l'enguilandé de cränesr. Un Gana, né de 一 NY‏ 
conduite à suivre, 2‏ ها ma colère et à qui ton courroux indiquait‏ 
ne resta plus qu'un‏ كذ détruisitsacrilice et granles fètes dont‏ 
souvenir. Initée par suite de mes reproches tu abandontis -二‏ 
le corps qui te venait de Diakshn : et ty maquis fille d'Hinif-‏ 
laya, réceptacle de toute splendeur : «Cette El qui te nait ne‏ 
moitié du corps de Cambhu», teflés furent. {es Fa- NE‏ ذا “est‏ 
bouehe 1‏ خا robes que Le roi des sommets, ton père, entendit de‏ 
de Närada. Puis, comme je me livrais à des austérités, l'Hi. -‏ 
mavat Le désignn podr mon servie, loi bouquet du jaretii dus |‏ 
coqueltaries de la jéanvsse naissante, C'est à ée moment que les à‏ 





54 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

dieux, dépouillés par Taraka du prestige de la victoire, ap- 
prirent qu'ils trouveraient un sauveur dans le fils qui naitrait 
de nous deux : sur l'ordre de Cakm le bien-aimé de Rati 
sinsinua dans mon ermitage avec sa belle ét Madhu son 
compagnon. Alors les linnes avec leurs sourires de fleurs, 
avec leurs tresses d'abeilles coqueites, avec leurs bracelets 
d'oiseaux chantants, se mirent à ravir le cœur. Le campaka 
prenait les teintes provoquantes qu'a la joue d'une bellé et la 
rougeur de l'açoka avait des ardeurs violentes comme le cœur 
des amants. Je te visalors, prosteraée, répandre devant moi 
des poignées de fleurs julouses des lotus de tes yeux éclatants. 
Tes regards obliques, et aussi les flèches de l'amour, aux 
pointes afhlées, qui frülent les extrémités des oreilles, me 
prirent pour leur cible, et regards, essaim d'abeilles 
de ton visage lotus, longtemps battus par les vagues de 
la beauté, tombèrent aves passion sur toi. Je concentru 
bientôt mon attention, et je vis عا‎ dieu qui s'arme de Heurs 
et dont l'arc, ayant pour corde une abeille, retentit du son 
aigu de ses bourdonnements. Alors, saisi de colère. je con- 
sumai du feu de mon regard les membres de l'Amour, 
qui eut désormais pour retraile les yeux des belles, Ainsi 
cousumé le dieu qui a pour enseigne le Makara, dont le 
soullle bouleverse Le cœur, ها‎ pensée se remplit de honte, de 
courroux, de pitié et de douleur, et tu pensas : «Si l'a 
mour. a déconsumé par l'ennemi d'Andhaka dans sa colère, 
à moi جا‎ faute! مااع د‎ te soumis à de dures sustérités. Je sus que 
ton âme, heureuse de me chérir, ne s occupait que de moi : 
l'objet de tous mes désirs était atteint, grâce à ton affection. 
Dans la demeure d'Himavat, où se célébraient les grandes fètes 
de lon maringe, les habitants des cieux, tout à ln pensée du 
meurtre de Taraka, se livrérent à ln joie, C'est ainsi que je 
lobtins , toi dont la besuté est irréprochable, rivière de l'am- 
broisie amour, plante sortie du sol charme et qui ressuscites 
l'amour. Écoute cette histoire variée, qui a trait au ciel et 
à la terre ensemble el qui éveille dans l'esprit égayé l'éton- 

sement ct la joie.» 


LA BRIHATEATHAMANJARTI. ASS 


(49-66) Çiva se mit alors à conter l'histoire aux maltiples 
mervoilles des sept Cakravartins, princes des Vidyadharns. À 
ce moment se présenta un des premiers entre les Ganas, l'or- 
 gueilleux Pushpadanta, qui voulait voir le Lieu, Nandi à la 
porte le repoussa : « Jamais où ne me refuse l'entrée, Que se 
passe-tl donc?» pensa-til, et, saisi de curiosité, 1l se trans- 
forma en soullle, entra et écouta librement le conte. La por- 
tière Jaya, folâtre amie de la déesse, entendit à son lour نت‎ 
récit de la bouche de Pusbpadanta, son amant. Le lotus de 
son visage tout épanoui d'entendre ces merveilles, Java, dans 
sa folie, raconts l'histoire à 1n Glle d'Himavat qui l'interro- 
gesit, La décsse irritée alla trouver le dieu qui a ln lune 
pour diadème : « Personne ne la connait cette histoire que 
tu m'as dite | Eh bien voici ces femmes qui la répètent en se- 
cret dans leurs jéux, » Son courroux, que voilait un sourire 
trompeur,débordait. À ce rireirrité le dieu courba sa tétedont 
le sommet porte la lune; il réfléchit et parle ainsi : «C'est 
Pushpacunta qui transtormé en souflle a pénétré jusqu'à nous 
et a entendu mes paroles; je n'ai point commis d'oflense envers 
lois; ainsi dit à son épouse le dieu dont Les cheveux ont la 
forme d'un fardeau. La fille d'Himavat üt alors venir Fush- 
padania, et sombre, les sourcils contractés, elle maudit le 
Gaun en proie aux feux de sa colère : « Tombe lout de suite 
au monde des mortels!s+ Ainsi s'écrin In dévsse, tandis que le 
génie aux pendeloques d'or tremblantes frémissait de pitié el 
de tristesse, car les colères des grands ne s'apaisent pas dés 
qu'elles ont frappé, « Gräce, déesse, pour mon amils s'écrin 
Malyavän en courbant la Lète, pour détourner la malédiction 
de son compagnon. Irritée, Budrüni maudit à son tour ce 
génie, vrai diadème des Ganas. «Lorsqu'un Yaksha, 
transformé en Piçaca par la malédiction du dieu des richesses , 
retiré dans les forèts du Vindhya et nommé Kanabhüti en- 
tendra de ta bouche ce récit que tu as entendu à la dérobée, 
alors la malédiction qui te frappe prendra fin, Mais que fais-je ? 
une telle colère n'est pas longue et le terme n'en a rien de 
rude! Puis quand Malyavan entendra ce récit de la bouche de 


١ نيك‎ 


١ NOVEMBRE-DÉCEMBHE 1885.‏ وؤد 
Künabhüti, alors viendra l'expiration de sa peine.» Telle fut‏ © 


la grâce que ln déesse accorda à leurs prières, tandis qu'ils 
baissaient la tête, le diadéme chancelant, leurs guirlanc 


trurmblant avec les abeilles qui s'y posent. Etils se mireol 
à frémir comme saisis par la troupe ipérissable des malé- 





dictions, 

.(66-fin), Hs étaient depais longlémps descendus tous deux 
sur terre pour subir leur châtiment, quand la lille de l'Hi- 
mavat interrogen sur leur sort le Scigneur aux trois yeux qui 

it : « O belle, Pushipadanta est devenu sur terre le fils 
du brahmane Somadatta, établi à Kaucçambi, Kätysyunsa, 
Cratidhoru, Vararuci : tels sont les trois noms dout on ap- 
pelle li-bns ce génie vertueux. Mülyaväan est né à Pratishiluana , 
duus le Dekkan. Ses grandes vertus l'ont renilu تنغ صما‎ sous 
le nom de Gunädhya.» لل‎ ces paroles du dieu dont unémon- 
tagnë اف‎ la résidence, Gauri se séntit le cœur ému de pitié. 
Et Jovä, armaigrie par le chagrin d'être séparée de son époux, 
se مدنا‎ à des austérilés en vue de se réunir à lui. 
Telle est dans la Brihatkathämañjart, ouvrage de Kshe- 
mendra, au livre appelé Anthäpütha, la Descente des Contes. 


LL. 
Légende de Fatahputra. 


(a-14} Descendu sur terre à ما‎ suite de ln malédiction, 
Pushpadanta, Le premier des Gars, devint ensuite le princi- 
pal ministre du roi Yogananda. Toujours et garde contre les 
Ulusions de ce monde où tout est vanité, ils'en alla, sous le 
nom de Kutyäyana, voir ها‎ déesse qui habite le Vindhyn. Ses 
austérités lui valurent de voir apparaitre la déesse; sur sos con- 
svils, le Gana entra dans une caverne où il vit un grand dé- 
ton, pressé d'une quantité de Piçacus, Is'appracha dé Rann- 


bhüti (eue c'était lui sous cet air monstruoux), roçut de lui 


les hommages pessorits et lui demanda pour quelle ruisanil 
habitait cotte forêt: L'autre à cette question répondit “Je 


= عن‎ NE SON ie Es لسع‎ 


5 
ليخ 0 عه‎ JR عي‎ 
A. 一 月 !لوب‎ pd ال‎ | r 4 
5 37 
ك7‎ 






Re MAN En 
LA BRIRATRATHAMANJAR I. 457 
suisun Yaksho : pouravoirfréquentédesméchants, le souverain 
des richesses m'a mandit ot m'a translormé en un horrible 
Pico, Ce bio privé d'eux, se, aux arbres desséchés et épi- 
”eg souris à ذا‎ malédiction, épouvantsble , est ma demeure 
depuis ma .متنا‎ La défirranee doit venir pour moi quan je 


rehcontrerai Pushpadanta: j'ai entendu Cambhu qui habite , 1 

= les cimetières le dires. A ces paroles, Kätyayann peu à pes 
| se rappela son histüire, reprit conscience de lurmème ct so trs 
dit: Je suis Pushpadanta. Ragabhüti apprit alors du bi Fluis- Vu 

toire toute pleine de murveilles des sept Gakravartins, princes ١| , LV 

des Vidyallhiaras. « Quand un brohmene voué au silence venu = # 

du Deékkan, Gonadhyn entend de ها‎ bouche cctte histoire 72 ra 

que je ما‎ conte, alors fui et loi vous serez délivrés de la ms- 
lédietion qui pèse sur vous. « Ainsi parla le généreux تلمكا‎ 8-7 
vous à ln En de son récit, Et Kämabhüti qui le voyait fort 5 
Aliens ds dépouiller auplus tôt son corps mortel linterro- 4 


gen avec curiosité sur نف‎ naissance ol ses aventures, Ni 
impatient qu'il lüt de revoir Çambhu, le génie qui avait | 
اند‎ conscience de ؤاضمه نمآ محصمغوصدتم]‎ son listoure mer: 


(añao) «1 y avait à Kouçambi on brabkmane nommé | 
Agoiçarman où encore Somadatla, vrai dépôt de la science + 
sicrée, pur dans ses aclions at dans ses œuvres Ties De san 7 
union avec Vasudatth noquit an enfant qu'on appela d'un 4 
nom significatif: Crutidhara (qui retient rien qu'à entendre). Le 
où encore Kätyayans où Vararuci. Cet enfant, «était moi, Un - 
jour, j'étmis nlors à L'âge de jeunesse ét j'avais perdu tic 
père, deux brubmanes qui voyagenient entrorent chez nous 
en quête d'un asile. [ls s'appelaient Fun Vyadi, l'autre An: 
déadatta, Or j'étnis allé par hasard nu spoctacle et je répétais 7 
le jen des acteurs nvec l'accompagnement de musique, de ١ 4 


chant et de gestes, Témoins de ce Hit, tous deux furent 

stupéfaits d'une mémoire si prompie et si Bdèle chee un 3 

jeune enfant, Pensifs, surpris. le regard épanoui de jaie, 5 

frappés de mon nom, ils dirent 4 ma mère : 31 dé 
lao-a4) ١117 voit à Vetasapura deux brahmanes de la rate 


RS‏ عدي 
NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1885.‏ 458 


de Vasishtha, fameux sous le nom de Karnmbha et de Deva- 
yana. كلا‎ eurent deux fils qui, avides de s'instruire, & mirent 
à parcourir jn terre. Arrivès par la faveur de Rärtikeva à la 
ville de Patalipatra, Skanda leur rendit cet oracle : « C'est dits, 
brahmanc Varsha que vous recevrez la science.» Les deux 
jeunes gens (c'était nous) allèrent, la joie sur le visage, à 
ln maison de Varsha. Nous disons qui nous sommes, notre 
histoire: alors هل‎ femme su doux langage du professeur 
_ Varshn nous racontn, sur notre demande, l'histoire de son 


لق 
brabmane nommé Camkarasvamin,‏ هن était‏ 11 )24-32( 
très versé dans la connaissance des Védas. Ce personnage au‏ 
grand éclat eut deux fils : Varsha et Cpavarsha. Upavarsha,‏ 
le plus jeune, était riche et de grand sens. Savant sans égal,‏ 
il était honoré de tous. L'ainé, qui est mon mari, était né‏ 
ba‏ سنا incapable de discernement; sa stupidité avait fixé chez‏ 
thte tournée par sa fortune, sans‏ ها misère, Un beau jour,‏ 
crainte ni honte, la femme d'Upararsha pétrit, pour son‏ 
beau-frère à l'esprit pou solide, an gâteau en forme de phallus,‏ 
reçut avec jnie, m'en para‏ ع1 11 fait de poison et d'onguents.‏ 
dit : « Les femmes qui craignent la fntigue du bain, pour‏ عدم ét‏ 
se débarrasser des souillures (mensuelles) font, sans aucun‏ 
scrupnle de pudeur, des gâteaux de ce genre pendant 3‏ 
saison fraîche, » À cette vue, prise de dégoût, la tête basse,‏ 
criant : « Ah! je suis morte!‏ مع je pleure, je tombe à terre‏ 
je suis la femme d'un foul» Alors Warsha se sentit pris de‏ 
honte: brasquement il partit et il se soumit à des austérités‏ 
qui ui valurent une grâce du seigneur Guhn. « La science,‏ 
dieu, que tu possèdes désormais, tu dois la com-‏ ع1 lui dit‏ 
moniquer à on Grutidhara. « Ainsi mis en possession de touté‏ 
science, Varsha retourna chez lui, »‏ 

7 (32-37) À ce récit de ها‎ femme du maitre, nous nous in- 
chinämes tons deux; puis nous primes congé du professeur 
pour parcourir la terre entière, sur son ordre, à ln re- 
cherche d'un Çrutidharn. Enfin, avec le temps, nous avons 
vu, d mère, dans ما‎ maison cet enfant qui mérite si bien son 


LA BRIHATKATHAMANJARI. a50 
pour y recevoir la science : souhaite nous bonne ehanee. « 
. Ma mère, qu'ils prinient, consentil, quoiqu'avec peine; 
elle me quitta toute en larmes, encore enfant, quand je venais 


de prononcer mes vœux. Bientôt après, j'arrivai, joyeux, en 


leur compagnie, à la demeure de Varsha; je reçus عل‎ lui tous 
les Védas: bref, je devins un puits de science. 

(37-48) « Un jour, après manger, comme nous étions seuls, 
je questionnai mon maître sur l'origine de Pütaliputra. Il me 
1 it: « Autrefois, à une époque où la sécheresse ruinait 
tout, trois brahmanes frères quittérent leurs trois épouses 
et changèrent de pays. Une d'entre elles qui était grosse 
accoucha à terme d'un Gls. L'enfant reçut de l'époux de Gauri 
le don de trouver toujours de l'or sur sa tète, Grâce aux 
mille pièces d'or qu'il recevait ainsi chaque jour, il frnit par 
monter sur le trône sous ke nom de Potrakn et régna chéri 
de ses sujets. Dévoué سم‎ culte de Hara, il devint fameux par 
sa libérolité; nos trois frères qui avaient couru jusqu'au bout 
du monde vinrent solliciter ses aumônes. Sur les indications 
de sa mère, le roi Putraka reconout son père et ses deux 
oncles, et joyeux les traits avec honneur. Comblés de pla 
sirs, ils passèrent peu à pen de la satisfaction à l'arrogance. 
Quel est l'homme qu'une fortune subite memivre pas comme 
de l'alcool ? Us se disuient en secret : si nous le fnisons tomber 
du trône, c'est nous qui y monterons et qui serons rois, Sous 
prétexte de rendre hommage à ln déesse qui habite le Vin- 
dhya, ils amenèrent leur fils et leur neveu dans un Heu 
écarté où ils avaient disposé des sicnires. Mais le roi pénétrn 
le dessein de ses parents: se venger d'eux lui répugnait; il se 
réfugia seul dans une forët du Vindhys, abandonnant ها‎ 
royauté. Ces liches brahmanes s'ermparérent du trône déserté 
par Putraka; mais ils ne tardèrent point à le perdre, baitus 
par des ennemis plus forts. 

(48-53) « Or, Putraka, vrai océan de courage, s'était en- 
font dans une forèt solitaire Il s'engagra dans un ravin de 


à 
上 Ter علا‎ 86 









So NOVEMBRE-DÉCEMBRE. ل‎ 85, 
مدني اص ها‎ , où jarnais mortel.ne لوجم‎ Deus 


0-0 " L 21 


dipulaiont l'héritage. paternel. «Que le vainqueur. à ln‏ بوه 


5-5 


avis جلا‎ se mirent à courir de toute la vitesse dis leurs ja: ER. 
Pendant ce temps, ilenleva les sandales, le bâlonset le vase, 


course obtienne toul le patrimoines lour dit-il,-et sur, cet 


٠ objets du Litige. Avec مماقط عل‎ on pouvait tout ;créer avec 


les sandales s'élever dans air, avec جا‎ vase avoir tons وغل‎ 
plats désirés. 11 se rendit à la ville d'Âynjñika, ot demeure 
en secret dans la maison d'une vieille femme qui le: traitn 
boanétement en retour de l'argent qu'il bn: fournissait chaque 
matin. | 

(93-68) « Un jour, 让 entendit vanter la Alle dirai Mua- 
hendravarman, personne de rare beauté, aux lèvres roses, 
nommée Patala. 11 chaussn les sandales, s'envole pendant 
la nuit comme un oiseau, et par عا‎ chemin de l'air pénétra 
dans le palais, Iaperçut la princesse : Elle était étendus sur 
une couche loule pure, sans nuire voile que sa لاسكا‎ en- 
dormie, pareille à la divinité lunaire cgarde dé sn route 
céleste: on eût dit le fleuveamour, où sourient Les flots grâces, 
ou quelque plante magique puissante à ravir les cœurs 
échappée an boc d'un oiseau, on encore جا‎ liane معلا سيمع‎ 


éclose dans le jardin jeunesse. Dès qu'il l'eut aperçue. dans 


le palais que rougissaient les feux étincelants des [Peerrerles , 
il songes : « Comment faire pour l'éveiller à l'instant. de ce 
sonaeil si cul qu'on la dirait pante sur un tableau e 


Tanilis que sa peusto faisait la balançoire, deux veilleurs de 


nuit cousaiont au dehors et l'un se mit à dire par. Lusard.: 
«Onebelle dontle sommeil à fermé les veux dclatants et عضت‎ 


 quets, dont les oreilles lotas ont une splendeur éclatante, 


dont ja bouche entr'ouverte et par là plus charmante encore 
laisse échapper des cris entrecoupés qui défendent. d'agir, 
dont le visage est pareil à la lune, qui la rencontre et عد عم‎ 


jelte aussitôt à son cou, celuidà est une.stalue de. pierre 


Con un Puotraku de pierre) faite comme de عتمطة‎ ot dos par 


un Créateur habile, s À ces mots. Potrakn joyeux el surpris 


se dit: « C'est moi qu'il désigne; il à raison: c'est un sagé, 





on | 


LA BRIHATEATHAMANIARI. 501 
quel qu'il soite; et, pris de passion il ssuta au coù de فلضوط‎ 
qui croisait ses mains comme un bouclier sur ses jeunes seins 
frémissants. Telle qu'on tapis de nymphéss sous les pas d'un 
éléphant, ses yeux agités d'émoi imitaient les Lis én désordre 
ot son gracieux visage incliné par son amant semblait un 
lotus qui se penche; telle que In nuit brune, les perles عل‎ son 
collier, étailes, scintilluient dispersées: soudain elle devint 
l'asile عل‎ l'amour, de ها‎ surprise, de la crainte et du trouble. 
Ainsi se livrant chaque nuit à l'amour (compagnon de l'Amour), 
son amant, printemps, la faisait épanduir, fleur, Mais à La 
longue, le roi éventa l'amoureux clindestin, Putraka prit 
alors avec lui Pütala et ها‎ conduisit à travers l'air jusqu'à ls 
rive ماعل‎ (Gañga) fille de Jahnu. 11 y coula d'heureux jours, 
entouré de soins par la belle. Il éleva üne ville avec des 
paluis d'or en les traçant sur le s0l avec son bâton. Cette 
ville, élevée par le roi Putraka sur la demande de Patala, 
c'est Pataliputra, te sanctuaire de la science. 


LIT. 
Histoire d'Upal oc. 


(1-8) C'est ainsi que je recevais de mon maître toutes les 
sciences , heureux de séjourner près de lui, Enfin j'épousai 
Upakogs , ها‎ fille du respectable Upavarsha. Dés que j'eus ob- 
tenu cette beauté dont les veux étaient pareils au lotus sombre ب‎ 
je devins le domaine de l'amour, le réceptcle du bonheur. 
Or, j'étais fameux par ma science universelle, ainsi que Vyñdi 
et Indradatin, quand un de nos condisciples ب‎ d'esprit obus, 
notnmé Panini reçut de Çamkara, à force d'austérités et de 
continence, une grammaire nouvelle. Pendant huit jours 
nous discuiämes tous deux nosthéories sans avantage marqué : 
à la fin je l'emportais quand Harn, inspirant le trouble par 
un fracas effrayant , fit disparaitre de ma mémoire le souve- 
عتم‎ même de ma grammaire Aindra. Pänini demeura stupé- 
fait: quant à moi, Je pris la résolution de vivre en nscète 

wi. 4 


IE قد هه نك‎ Robin 


aëg NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1385. 

afin de voir m'apparaitre l'époux بعل‎ Parrot, Blharga. le 
dieu destructeur de l'amour [om : qui en'avait ravi ls mé- 
moire) el qui accorde des grâces. ول‎ partis en remettant aux 
mains du marchand Hiragyagupta, mon voisin, l'argent né- 
oéssaire aux dépenses de ma maison. 

(844) Ainsi délaissée on pleine fraicheur de sa jeunesse, 
Upskoçä, qui connaissait les saints préceptes ,obserwa par.fi- 
délité gonjugale les pratiques qui conviennent à l'épouse dont 
le bien-aimé est au Loin. Or Le temps s écoulait. Un jour, cetle 
belle à ln démarche de flamant allait comme d'ordinure 
se plonger dans la Gañga:; semblable à ln Yarvuna. ses vêle- 
ments légers et transparents imituent le blanc sourire عم اهل‎ 
cume gonflée: ses henches, les bancs de sable: ses veux: le 
lotus frais éclos, son teint le bleu sombre des ondes. quand 
le chef de la police royale . jeune homme emvré de sa fortune: 
et aussi le chapelain du roi ainsi que son ministre, uper- 
curent ce bouquet de l'amour, À sa vue, chacun d'eux fut 
subjugné par ln passion. Le ministre! dit à Upakocë : « Ac 
corde moites faveurs avant tout autre. s Comme elle revenait 
du bain à l'heure du crépuscule, prise de peur, elle lui ré- 
pondit perfidement : « Soit! rendez-vous dans trois ] jours à la 
tombée de ها‎ nuit.» L'amoureux ainsi berné, elle s'en alla. 
Délivrée du ministre, elle dit au chapelain : « Dans trois 
jours à la seconde veille ماعل‎ out, je suis à ta disposition.» 
Sur ces paroles elle je quitta. Puis elle s'adresss ou chef de În 
police : + Dans trois jours, lui dit-elle, à ما‎ troisième veille 
dé la nuit, je suis à .توا‎ ٠ L'accord ainsi conclu, débarrassée 
des poursuivants, elle rentra chez elle, encore tremblanter 
et répandant en quelque sorte avec ses regards inquiets des 
lotus sur tous les poims de l'horizon. Elle alla ةع‎ 
Hiranyagupta un peu d'argent sur le dépôt que hi avait confié 


' Le teste désigne ici par mantrisuté «le fils du einistren le personnage 
appelé au vers précédent mantrin «le ministres. Cetie iaconséquence. tend 
enns doute à la Bçus cavalière dout Kabemendra traite le mie eh 
GE VI, Lo où ee ht de pb “lions ext بصضصط‎ 
quement appolé scrdülas «tigres. 





| 
LA BRIHATRATHAMANJARE 4617 


son mari. Mais Le coquin متم‎ le dépôt et réclams un rendes. 
vous cher elle en retour d'un versement : « Dms trois jours, 
lui dit-elle, معتمعع ل سه‎ quart dela غتسه‎ je t'appartiens , paisque 
je suis Libre et que tu me veux. » Puis elle conta à ses domes- 
tiques toute l'histoire. Le troisième jour venu, à la tombée de 
جا‎ ouit, le ministre se présenta en tremblant, pires qu'à ragret , 
dans La maison où toutes Les lumières étnient éteintes, Upa- 
koçä jai dit : « Je ne puis me livrer à toi sans que tu te sois 
baigné.s L'amoureux obéit et entra dans une chambre reti- 
réeet sombre pour y prendre un bain. Là, on l'endinst 
d'huile et de noir de fumée. Des servantes | en frottèrent 
les membres pendant an long temps. Mais voici qu'a la se- 
conde veille le chapelain arrive bien vite, La cat-se au bois, 
en forme de coffre, était ouverte. « Entre là-dedans, entre, 
dépéchetoi, crient les femmes au ministre; r'est le maître de 
Ex maison qui arrive. » Et Cpakocä fit entrer ce haut person 
nage duns ها‎ caisse, qu'elle ferme avec un verrou de fer. Elle 
dit ensuite au chapelainr + « Tu ne me toucheras pas avant de 
te baigner, ٠ À son tour à obéit. Tandis qu'on Le frottait d'huile 
et de noir, Le troisième survint. En vérité, quel est de roué 
d'amour qui pourrait duper même une innocente? On vous 
jette le chapelain tout eflaré dans le cofire. Par le mémepro- 
cédé, le chef de la police ne tarde pas, son tour venu, à 
préndre ane mine de Picica An dernier quart de la nuit, 
Hironyagaptn , cet excellént marchand , arrive. Le policier, à 
son tour, est enfermé dans la caisse au bois, Ujakoch frit كه‎ 
seoir غ1‎ marchand à son aise sur un besu siège et lui dit en 
ince du coffre + « Remets-moi l'argent que t'a confié mon 
mari.» Hirançagupts lui répond + « Livretoi d'abord à moi, 
femme à l'aimable sourire, L'argent que m'a remis Lon époux 
est à moi, 6 tdi dont Les sourcils sont beaux. » Alors Upakoca 
élève An voix : « Entendes-le, divinités domestiques! Démons, 
soyér témoins! ma fortune est chez cet homme.» Ensuite, 
sous prétexte d'un bain, elle le fit dgalément eaduire de noir, 
Quand il fat bien horrible à voir, élle Lui dit : « Voici la nuit 
passte, va-ten.» Le marchand partit bien vile au lever du 
ETF 






NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.‏ ذقنا 

jour, se couvrant le visage par crainte du monde, les vète- 
ments lout déchirés par les chiens qui l'escortaient en aboyant. 
Après le départ d'Hiranyagupta, Upakoça, qui ra sauvé 
son honneur avec tant d'intelligence, s'en alla dès le matin 
à la salle d'audience publique du roi Nanda. On, annonça 
que la fille d'Upavarsha, هل‎ verineuse épouse de Vararuci, 
était .ذا‎ Le roi lui fit bon accueil: elle prit ensuite ها‎ parole : 
«Mon mari, ditelle, a déposé sa fortune chez le marchand 
Hiranvagupta: cet homme le nie ; au roi de juger maintenant. 
Le marchand fut appelé, vint et mentit. « Eh bien! ملعن د‎ 
Upakoca, j'ai des témoins à la maison. Qu'on apporte mes 
dieux domestiques enfermés dans leur caïsse, Ils diront ce 
qui en esl.s Ayant ainsi parlé, elle attendit, Le roi, or 
donna à des serviteurs d'apporter le coffre désigné. On Le dé- 
pôsa au milieu de la salle, et l'épouse fidèle s'écrin: « Allons] 
divinités qui mérites tant d'égards, parlez! Dites L vérité! Je 
vous brûle à l'instant avec le coffre si vous gardez le silence 
qund je vous appelle en lémoignages. Épouvantés ils 
répondirent : «Qui, c'est vrai, ton argent est aux Imuains 
d'Hiranyagupta; nous en sommes les témoins. » À ces voix, 
à ce prodige, les assistants furent stupélaits. On ouvrit La 
caisse et les prisonniers parurent, frotiés de noir et tout 
nus. Le roi, informé de l'histoire entière, Les pumit, trastn 
Upakoçi comme sa sœur et l'honora de riches présents. En 
عم‎ même temps, par la faveur de Cambhu, le souvemur de 
ma grammaire me revint. À ها‎ nouvelle de ce qui se passait 
à ما‎ maison, je retournai joyeux chez mon maitre. 


LV. 
Le poisson qui rit — Hisuire d'Adityavarman. 


(113) Nous avions promis au maitre 10 millions de pièces 
d'or comme honoraires. Nous allimes, Vyadi, Indradatta et 
moi, wouver le roi Nanda qui possédait dans sun palais 
990 millions de pièces d'or, espérant obtenir de ja nos 
10 millions. Le jour même où joyeux nous entrames dans 


LA BRIHATRATHAMANTARE s65 


la capitale, le roi vint à mourir. Cette nouvelle , imprévus 
CGOE كنا‎ Cp de foudre, nous plongen dans ln tristesse. 
Noûs chérchions tous les moyens pour ramener un seul jour 
le oià la vié alin d'avoir notre argent. Enlu, sur nos con- 
toils, lndradatin, à l'aide de li magie, quitta son propre 
corps et entra sous În forme d'un souffle dans le corps du 
roi. Aussitôt anime d'une vie nouvelle, le monarque ressus- 
ينات‎ tout le monde de orier au prodige, comme s'il accom- 
plissait une nouvelle existence, Je luissai à Vyadi le soin 
de gurder le corps nbandonné d'Indradatia et j'allai de- 
mander au souverain le montaut des honormres de mou 
maitre, Le roi, en qui s'était insinué Indradatta, pareil à 
un homme qui sort d'un profond sommeil, dit سم‎ ministre 
Çakatüla : «Qu'on lui remetle celle somme.» Le ministre, 
esprit sagace, # dit : « Quelqu'un s'est glissé dans le corps 
du roi,» et il envoya des agents chargés de rechercher les 
cadavres et de les brüler tous, Le corps d'Indradatta fut dé- 
trait, et Indradatta condamné à garder celui de Nanda nous 
prit à part et nous dit avec des pleurs et des sanglots : « « Com- 
end! moi, غم‎ brmhimane, il va me falloir rester dans cé corps 
de Güdra que j'ai pris par convoilise, maintenant que Coka- 
täla a fait brûler mon propre corps! + Nous finimes, Vyadi et 
, toi, par consoler عع‎ malheureux ménarque abreuvé de cha- 
grin et nous l'aidämes, en qualité de ministres, à gouverner. 
(13-21) Mais, quoique son empire أن‎ établi sur des bases 
solides, Le roi, toujours inquiet pour sa vie, nourrissait des 
sentiments hostiles contre Cakalala. Après en avoir longue- 
. went délibéré avec moi, Yogananda (le fœux Nundn) se dé- 
cida à faire couvrir de chaines et jeter dans des oubliettes 
Gakatalo avec ses fils, en leur donnant de quoi nourrir un 
homme seul. L'ancien ounistre enchaîné dit à ses cent fils : 
«Que celui-là seul mange qui est capable de nous venger 
du lyrante — «Nous n'en sommes pas capables», répon- 
direntils. Et Cakatala dut se nourrir seul, landis que ses 
fils, amuigris par un Jong jeûne, succomibaient l'un aprés 
l'autre, Cependant Yogananda devenu riche se livra à la vo- 


466  NOVEMBRE-DÉCEMBREÉ 1885. 
lupté, tant en éléphants aux tempes larges qu'en femmes au 
sé honoraires et dont le cœur se détai des choses ter- 
restres où درفم‎ n'est mnmuable, dit adieu au hi et retourne 
chez lui, Or, comme j'étais seul ministre du roi Nanda, ها‎ 
fille de Jah, touchée de ma dévotion à son culte, m'ac- 
corda par faveur le don de cent pièces d'or par jour. À În 
où Calatile Fit sauvé des oubliettes, puis rappelé su poste 
de ministre, grâce à mo seule protection. 11 n'en resta pas 
moins au fond du cœur l'ennemi du ro. 

(21-24) Un jour, Yogananda vit flotter sur le Gange une 
main dont les cinq doigts s'offraient au regard. Comme il 
m'interrageail avec curiosité, je lis disparaitre cette main en 
lui présentant deux de mes doigts ot j'ajoutai : « لآ‎ en eut-il 
cnq en face, ces deux-la scout inséparables.s À cette preuve 
de vigneur de mon esprit, létonnement les pémétrn tous, 
Nanilu, ملقتخطقي)‎ et les autres assistants. 

(2433) En demeurant ninsi dans le corps du lou roi, 5 
pensée attachée عه‎ voluptés sensuelles, Indradatio oublin sa 
condition dé brahimnne et se laissa aller à la cruauté. Enivré 
et aveuglé par la fortune, tout entier au pluisir des sens, des 
vents même, tant il était jaloux, ne voyaient pas son sérail. 
Un jour, du haut d'une terrasse levoe, ilaperçut une de ses 
femmes qui interrogeait un brahmance sur la date du jour, 
sans In moindre inquiétude. Témoin du fait, le roi, dominé 
par la colère, les sourcils contractés, le visage bouleversé, عدت‎ 
donna au chef de ln police d'exécuter sur-le-champ ce brah- 
mans, Le magistrat, dés que le roi eût exprimé cet ordre , 
cmmena le #ممسطوعط‎ tout consterné à la pluce des exécutions 
en dehors de la ville, Tandis que Le malheureux s'avançait 
trainé pur des éléphants, un poisson mort, exposé en vente au 
marché, le vit et éclata de rire, À ln vue de ce grand prodige, 
lé chef de in police s'en retouraa vers lo voi, Le roi, informé, 
nous interrogen, Cakatals et les autres ofhciers du rot res- 
térent soudain muets de surprise, plongés dans leurs ré- 


LA BRIHATEATHAMANJARI. Ctrl 
flesions, Questionné à mot tour, je répondis : « Si vous m'en 
croyei, préservés ce bralimané d'uné exécution ainsi précipi- 
.عفن‎ Domain matin j« vous dira pourquoi le poisson à Ti.» 
Puis je m'en allai de nuit, l'esprit bien afilé, vers la rivière 
au triple cours ét je lui demandai pourquoi le poisson avait 
ti, Elleme répondit : « Tu vois ce palmier pareil à uhe mon- 
tagne, orné dé bracelets de brarches ét qui inspire la terreur: 
caché dû, tu entendras ce que tu désires, s Sur cét avis, jé 
m'installii en cachetté au pied du palmier. 

(55-44) À minuit, je vis une femelle noctambule au 
corps énorme, éscortée de petits Rikshüsas monstrueux à 
voir, liérissée, les yéux et les cheveux en فاستمخفلا‎ : on eût 
dit حا‎ nuit suprème du monde, Puis j'entendis les piaille- 
lemenls des petits Rükshasas qui criaient à leur mère د‎ 
« Donné-nous, dontenous à manger.s—« Demaiii, mes èn- 
fants, on va couper an morceaux, par ordre du roi, عن‎ brah 
mané que le ministre a préservé pour un jour à causé d'un 
poisson qui a ri. Avéc sa chair, vous auret de quoi biën manger 
six mais, més chéris, و‎ Les petits demandérent alors pourquoi 
le poisson avnil ri. C'est dit-elle, que ce roi qui, par jalousie, 
traite follement les meilleurs des brahmanes , ignüre que dans 
وه‎ sérail s'introduisent des hommes déguisés en femimes, 
Voili cé dont le poisson à ri.» Instruit par ces paroles de la 
Rakshas, je racontai, en secret, le lenclemain matin, loule 
l'histoire au roi, « Les amants de tes femmes, la barbe rasée, 
déguisésen femmes, s'introduisent dans ton sérail, Point de 
colère contre Le brahmane! Voilà, ن‎ roi, ce qui a fait rire le 
poisson, و‎ Sur ce récit, le roi fil saisir et punir les amanis 
élindestins et leurs belles. 

(44-55) Quelque temps après, lé roi ténait une audieñec 
publique, quand un peintre 4e présents, en se vüntant 
d'étre un artiste consommé, [nstruit dans les principes 
des maîtres. il représenta d'un pinécau habile le souverain et 
son épousé chêrie, ressemblants comme une image reflètée 
dus Peau. Un joûr,je vis, dansunt cofn retiré du sérail, ce mer- 
veilleux portrait du roi; lous Îles caractères spéciaux de sa 








À 


PE | | 1 1 | 


468 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
corps: seul, un signe plus mystérieux, dont je -suvais-les.di. 
mensions en longueur et en largeur, manquait : je m'en aper- 
كني‎ el je l'ajoutai pour compléter l'exactitude, Le roi remar- 
qua.ce détail du tableau qui rendait la reine plus gracieuse 
ncore, .ات‎ l'esprit égaré par la jalousie, il semporta et عل‎ 
manda aux gens da sérail : « Quel est celai qui à ajouté au 
portrait de la reine cette marque intime? Nul n'a pu de faire 
sans l'avoir vue.» Un eunuque lui répondit : « Cecoup de pin- 
ceau est l'œuvre de Kätyäyana, ton excellent ministre, » Ans- 
sitôt le prince dit à Cakatala : « Que le criminel Vararuci soit 
mis à mort sur-lechompls 

(92-63) Gakatala vint me trouver dans ma maison. « Le 
roi, me dit-il, fa condamné à mort pour avoir ajouté une 
marque au portrait, Je n exéculerai paint cette sentence, car 
qui Loffense; jo le sais et cette crainte m'a retenu plus que 
le respect. Le roi est perdu par son manque de sagesse: il 
عم‎ va pas tarder à périr : car, ainsi qu'un vaissesu sans pi- 
lole, une puissance sans ministres coule à fond. Nanda, qui 
ne fait rien de ce qu'il doit, privé de loi, ne sera plus bien- 
tôt qu'un objet de pitié, Ne sais-tu pas l'histoire du roi Adi- 
tyavarman?» Cakatala me Gt alors transporter en secret dans 
5 Iaiusopni puis il out à mort un voleur et annonça ay FO 
que j étais exécuté. Quand les habitants de la ville apprirent 
l'ordre du souverain et ma mort, ils pleurérent comme s'ils 
avaient perdu un parent. Une nuit, pris d'amitié pour Gaka- 
lala chez qui je vivais caché, je lui dis : «0 mon ami, votre. 
intelligence, par bonheur, vous a sauvé, car j'ai pour ami 
un Rakshasa qui tue quiconque veut me nuire. Vous vous 
êles préservé vous-même en m'épargnant.» À peine j'avais 
parlé que je fs par la seule force de ma pensée apparaitre ee 
Bäkshnsa, Tes yeux enflammés, la bouche énorme et béante. 
Effrayé à ce spectacle, Çakatüla me conta alors sur ma 
prière l'histoire d'Adityavarman. 












LA BRIHATEKATHAMANJART 169 
{63-70} pan de mot RS الا الجا‎ 
nocmée Svarrarali, devint grosse sans s'être anie à son mari 
Convaincu de sa mauvaise conduite, le roi, sur le rapport des 
gardiens du-sérail, soupconna de complicité son premier 
ministre Givavarman. 卫 lenvoya à la cour du roi Bhoga- 
varman, son ami, avec un ordre de le meltre à mort écrit 
en caractères secrets, onraciné qu'il était dans ses تفصوو نيام‎ 
Acrivé au palais de Bhogavarman, Givavarman, qui ne s'y عله‎ 
tendiit guère, allnit trouver la mort en vertu du sens caché 
des lettres royales. 11 كثل‎ alors à Bhogavarman : « Coupe-moi 
bien vite li tête, sinon, dans l'intérêt de mon maitre, je me 
la couperai moi-même, ٠ Le roi surpris lui demanda bien vite 
pourquoi, répondit : « Là où je tomberni mort, il y عمل ه‎ 
ger de sécheresse et de famine, Aussi, le roi effrayé de cette 
prédiction, après en avoir délibéré avec ses ministres, m'a 
envoyé à ‘grand soin et sous bonne garde jusqu'à ta ville, s 
En ce même moment, Adityavarman trouvait dns le sérail 
un botime déguisé en femme, et il se repéntit vivément de 
sa cruauté, 


ا 
iction. — Su délivrance finale.‏ 





Vararuei sauve le prince de La maléi 


(1-4) « C'est ainsi que les (éléphants-) rois, trop disposés à 
en croire leurs oreilles {secounnt leurs oreilles), avouglés | par 
l'orgucil du pouvoir [aveuglés par le mada}, franchissent 
toute borne {brisent leurs chaines) et se perdent, une fois 
tombés nu pouvoir de l'amour | pendant le rut). Reste quelque 
tempsesché à ton aise dans ma maison: le roi et sa cor ناسنا‎ 
ronl par savoir ton innocence. Mais comment le Rakshasa est-il 
devenu ton ami? Je suis curieux de l'apprendre.s À cette 
question de Çakataln, je me mis à raconter sans défiance 
cette histoire : 

(4-10) 11 y avait dans la capitale du roi Nanda un Rak- 
shasa qui, tous Les jours, dévorait le chef de la police. Dé- 
signé à mon tour pour cette fonction, j'accepltai sur les in- 


页 了 0 NÜVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
ce Rükshass à l'aspect effroyable. Sa vue me fit frémir. Fa- 
rouche, il me posu cette question insidieuse : « Quelle est La 
plus belle des femmes? Je répondis : « La femme qu'on aime 
est toujours la plus belle». Satisfait de ma réponse, le Fak- 
Gakatala , je كنا‎ par un effort de volonté apparaître la Gañga : 
à pdine eus-je pensé à elle qu'elle se montra. La rivière, qui 
couronne les tresses en forme de bourrelet du dieu dont la 
chevelure imite un fardeau, me consola comme فقن‎ mère, 
puis se rétira en grande hâte, onduleux collier de la nue Cri, 
[tea37) Un joor, Le مل علط‎ roi Nanda, nommé Harigapia, 
entrainé par son cheval, pénétra dans une forêt par fol amour 
dé هل‎ chasse, La nait vint le surprendre dans un sombre 
fourré de tamäalas où son cheval s'était abattu. élourdi par un 
essai d'abeilles qu'attirnient les tempes d'un éléphant. Par 
crainte des bêtes fauves, le prince monta sur un arbre. Un 
ours de la forët grimpa sur le mème arbre pour se préser- 
ver des lions, ét il dit au jeune homme : « Sois sans crainte, 
طقدت‎ frère; nus allons passer ln nuit ici, Vois-tu ce lion, 
roi des fauves, à ln crinière effrayante, qui dissipe l'obseu- 
غات‎ par l'éclat de ses dents éblouissantes, أدرها‎ au pied de 
Farbre? Dors à ton aisé une moitié de la nuit, je veilleraï sur 
li. La seconde moitié, سا‎ veilleras à ton tour, mon cher ami. 
et je godlerai un sommeil tranquille. » Le prince approuva la 
proposition et s'endormit, Le lion dit alors à l'ours : 
« L'homme est endormi, faisle tomber.» L'ours répliqua : à 
» Ru des animaux, tu n'as pas de cœur, Trahir un ami est 
un pêché que des centaines d'existences me sauraient expier. » 
Puis, son tour venu, il dormit tandis que le prince veillait. 
Le Bon dit alors au jeune homme : « Mon chor mi, fais-le 
donc tomber, هه‎ ce discours du lion, le prince fit tomber 
d'en haut son ami qui dormait sans erninte, ln tte posée 
sur son sein, L'ours ainsi précipité s'accrocha par les القع‎ 
3 Parbru et se releva de to sa foree , pur grand! hasard, 


car le contact dés méchants est toujours funeste, et, saisi 





i RICE | 





LA BRIHATKATHAMANJARE. A7} 
de ‘colère, maudit le prince qui avait perdu lhonneur. 
suuver. s Ainsi dibil, et le prince, bouleversé par cette malé- 
diction, retourna le matin à da ville, pâle, objet de douleur 
pour sou père. En voyant son fils troublé أن‎ abattu, Yoga- 
مده‎ donsson malheur pensa à moi. ÇGakutala lui dit alors 
« Roi, tan sage ministre, Ratyayaua est vivant. » À celle nou- 
velle, de roi envoyu son fils vers moi; comme je savais l'his- 
toire du tion et de l'ours, je la délivrai de ها‎ malédiction, 
Puis j'allni trouver Yogananda qui s'inclins tout confus. « Con- 
ment donc as-tu connu l'origine de cette malédiction? قصب‎ 
demanda-il. de répondis au monarque : « Comme j'avais عل‎ 
viné de signe de In reine.» 

(a7-31} Après ces événements, je dis adieu an rüi, et ln 
pensée détachée des affaires publiques, je revins à Patals- 
pütra où j'appnis ce qui s'était passé chez moi, « Le bruit s'é- 
tait répandu aux quatre coins du monde que Yogananda t'a 
vait fait périr : de douleur, ta mère est partie au ciel ét Upn- 
موقا‎ est montée sur le bücher,s À ce récit d'Uparursha qui 
me frappait comme un coup de foudre, je men allai, 
détaché de tout, pour voir à farce d'austérités la déesse qui 
habite عل‎ Windhya Ceux que consume le feu de l'absenée, 
cœux que brüle ln soif des richesses, la renonciation "au 
monde est pour eux une cascade qui leur verse l'ambroisie 
du conténtement et du bonheur. 

(31-38) Comme je séjournais dans l'ermitage, le chape 
lin de Yoganandn y vint par hasard. Je lui demandai les 
nouvelles nvec enriosité. IL me répondit : « Après lon départ, 
Çakataln par san intelligence a précipité du trône Yoga- 
nanils et ses fils. Un jour, le ministre vit, sur هل‎ route, tn 
brahinans en colère déracinant une tige de kuça qui lu 
avait blessé عا‎ pied: à ce trait, 1 le connut irascible. Le roi 
célébrait justement un eraddha; Çakatala y Bt entrer ce 
brahunane énergique, nommé Canakya, qui portait les che- 
veux dénoués. Le roi عل‎ Btasseuir au bas de La table. Cakatèln 
lai dit alors : ء‎ Le roi t'a traité de mépris. د‎ Le brahmant s'en 


433 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1985. 
Mamma de colère à cotte parole. Secrétement retiré dans ln 


mmison de Cokatala , il Gt périr en sopt jours par des pratiques 
magiques le roi et ses fils. Après la mort de Yoganands, le 
redoutable Canokya choisit pour régner Candragupta, fils 
du véritable Nanda. Et quand Cakatäln , inspiré par la haine 
qui le consumait, eut renvérsé le roi et sa famille, it s'en 
alla dans une forét vivre en ascète. | 
(38-42) À ce récit, frappant exemple de l'instabilité de 
l'océan des esistences, où s'agitent toujours les vagues hnines 
Jallai visiter Audrani qui préserve de la vieillesse et de 4 
mort. C'est là que, par la faveur de la déesse, je l'ai rencon: 
tré pour être délivré de la malédiction. Salut à toi! Müinte: 
nant que j'ai dépouillé mon corps, jé m'en vais repréndre ma 
condition propre. Bientôt tn rencontreras à ton tour Guna: 
dhya, et ln recouvrems fn dignité première,» Après ces 
adieux, Käünabhüti rempli فك‎ joie se retira dans une forêt. 
Et Pürvati fut heureuse d'enténdre les grands rishis conter 
sa délivrance. Ainsi dégagé par la science de sa transformn- 
ton passagère, le Gana reprit ses fonctions, Voilà comnient 
Vararuei fut Bbéré de la terrible malédiction, comme la 
lune qui sort du voile des nuages, et, parvenu au séjour de 
Giva, la mer de Init de sa science, revenue à son plein, n'eut 


plus de vagues. 





Lai di Ca 


VI. 
Histoire de Gonñdhya. 

(1-4) Par suite de ها‎ malédiction qu'avait prononcée Pär: 
vati, Mälyavan était tombé sur terre, Il y devinf bientôt 
le ministre du roi Çâtavähana, Objet de réspect même 
pour les plus vertueux, il réçut le nom dé Gunädhya, Enfin 
la rencontre de Känabhüti le délivra de هل‎ malédiction qui 
Tenchainail Rappelé au souvenir de son existence antérieure: 
iléntendit de la bouche de KRanabhütilles histoires dont Hara 
lait l'auteur: puis, sur ls demande du Yaksha , il raconta ses” 
aventures, Gunädhya dit : | 

(423) «l'était un brahmance nommé Som 





LA BRIHATKATHAMANJARE. 413 
ثانا‎ dans le Dekkan, qui avait deux fils : Vatsa et Gulma, et 
sa femme, La jeunesse de Cratürthä devint un sujet d'inquié- 
tudes pour ses deux frères. Ilarriva que sans étre mariée elle عمل‎ 
vint grosse; nouveau thagrin des jeunes gens. Son visage 
pälissait, sa démarche s'alourdissait à mesure que l'enfant se 
développait dans son sein. Chacun des doux frères se mit à 
soupoonner l'autre: elle qui s'en apercut leur dit alars saisie 
de honte : « Un Naga m'a épousée; c'est lui qui m'a rendue 
mère.» À peine eut-elle pensé au Näga quil apparut. ide 
suis, leur dit-il, عا‎ Gls do frère de Vasuki; ma bien-imée, 
qui, était une Vidyädhari, est, par suite d'une malédiction, 
devenue votre sœur sur ln terre. Le Gls qui naître d'elle, riche 
en vertus, sera l'avatar d'un Gana, Dès que vous l'aurez vu, 
vous serez Lous deux délivrés de jn mulèdiclion qui vous en- 
chaîne.» À ces mots, 这 disparut, Je maquis, et comme. ina 
naissance marquait la fin de leur malédiction, علا‎ retours 
nérent à leur condition première de Vidyädharas, et plus tard 
aussi ma mère. Dans ln suite, dépôt de toute science, en. pos- 
session des Védas, j'allai à ln capitale de Çatavahans pour 
voir de roi. 10-6 

(13-19) En entrant dans la ville, j'entendis le lang des 
ruestoutes les histoires merveilleuses quedébitaient, à lappur 
de leur art où de leur science, colporteurs, teneurs dejeux. 
chanteurs, acteurs, ete, L'un criait : Je connais ln, batterie, 
les bois, les cordes, les cuivres. Un ‘autre : Seul je sais les 
moyens de s'enrichir, Un autre : J'ai commencé par trals- 
quer sur une souris morte de la valeur d'un pois chiche, 
et aujourd'hui je donne de l'or par kotis à l'heure, Un autre 
encore : J'ai trafiqué sur les amoureux naïfs et riches dans les 
maisons de débauche: maintenant en homme sage, je pra- 
tique la lai et donne de tous côûlés, Parmi lous ces cris, 
j'allai jusque chez je roi pareil à Vaiçravaun, escorté de mes 
disciples. À peine m'eut-il vu qu'il ft de moi son ministre, 
Élevé à cette fonction, j'allai un jour sur le bord de la Go- 
davart voir un jardin merveilleux dû à Ratvayani... 


ww 


aa NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

Käünabhüti l'interrompit au-milieu de: son récit et lai‏ زود 
demanda : + Pourquoi lé roi portait-il ce nom de Cätavähenne ? «‏ 
Ainsi interrogé, Gunadhya au vif éclat répondit : ,‏ 

{20-35} + [l'était un roi nommé Dipakarpa tont dévoué-au 
culte de Hara. Son épouse bien-aimée était ln reine Gakti 
ati au blanc sourire, L'amour, grâce aux flèches de. sés re- 
Erds obliques, s'épanouissait vainqueur. Un jour, c'était ng 
printemps, saison dont la volapité est le fleuve. et la joie de 
palais , dont les abeilles sont l'escorté et Les مهنا‎ croissants de 
lune La parure; le roi, bean comme l'amour, goûtaif عا‎ par- 
Bit bonheur, sous un bosquet dé bakulas épanouis, appuyé 
sur les seins de la reine : fleurs et seins rivalisaient decharme- 
Les lotus qui ornaient les oreilles de جا‎ princesse étrient 
lombés, tant elle était épuisée de volupté; elle s'ondormit, 
un vent faible agitnitles boucles de ses cheveux. Pendant.ce 
calme sommeil, un serpent-la mordit à هل‎ main. Le büche- 
ron Temps se plalt وا‎ sa crunuté à briser en on-instant les 
plus belles choses. Séparé de sa favorite, consumé Far La 
douleur, عا‎ roi pratique la chasteté, Un jour il vit en songe 
Giva qui accorde des grâces, « Par ma fveur, lui dit le dieu, 
tu rencontres dans la forèt un enfant de sept ans monté sur: 
on lion: ce sera là ton fils, à toi qui men as pas.s Le roi 
مه‎ prosterna devant Camkarn qui lui parlait ainsi: puis il vit 
en marchant par la forêt un enfant qui avait un lion pour 
monture et qui fusaitretentin en s jouant une trompette faite 
de roseaux, Le roi, avide de: saisir d'enfant, sbuïttit d'une 
seule ècho le lion. Le lion tué se transfarma en un Yakshn : 
+ متسس"‎ délivré, dit-il, à roi, merci! Je عا كمد‎ Yaksha Cüta: 
sntrefais je marchais à la suite du Dieu des richesses: mais 
des munis m'ont maudit pour avoir enlevé une jeune fille, 
et m'ont transformé en lion. La jeune fille, métamorplhiiséer 
cmlionne, enfantu de mes œuvres cet enfant-aux veux de 
selle, dla force irrésistible, La malédiction fat aussitäé levée 
pour elle et voici qu'à mon tour, rmintenant que j'ai élevé cet 
enfant, ذا‎ Aèche me délivre: je suis rever à ma condition 
première, » Ensuite le roi dit adieu سد‎ Yaksha Gain, prit avec 





LA BRIHATRATHAMANJART. 47% 
lui l'enfant à qui Cats servait de monture et Femimenn clans 


sn هد © تنا ]تهت‎ 
) [دقذة‎ Lefils du roi ميصماهم؟0]‎ régns à son lour sous le 
l'énergie. Un jour, c'était au printemps, le roi, dans le pare 
charmant, palais de l'Archer aux traits fleuris, se jouait ai 
milieu de l'eau avec tout son sérail. Pareil à l'Amour, il 
s'amusait à lancer sur les seins de ces jeunes femmes une 
eau que nuançaient les feux des pierreries de ses bracelets: 
« Ne jette pas si fort de l'eau sur mat, Indra des roîiss, lui 
crinune des reines. Le roi, peu intelligent, fit aussitôt ap 
porter un gateau. «est de lou que je parle s, 6 éCrin 
la reine‘. Le roi fut alors saisi de confusion. À voir les 
reines savantes en grammaire et les domestiques instruits 
dans la Crati se moquer de son ignorance, une vive douleur 
le pénètra_ Comment rois, citoyens, ascètes, pourraient-ils 
acquérir la science sans toucher à l'eau des tirthas et sans se 
concilier ما‎ dieu aux Frois-Yeux? Consumé par un chagrin 
croissant, repoussant tous ses serviteurs, en proie à une mn- 
ladie inconnue des médecins, il restait silencieux jour ét nuit. 
Le ministre Garvavarman vint avec moi le trouver et lai انل‎ 
a Ù roi, quel est ce chagrin qui té saisit hors de propos? 
A quoi bon acquérir toi-même هآ‎ science, puisque هنا‎ es Cn- 
kravartin. Vois : les sages (dieux) t'honorent comme عا‎ sei- 
gneur Indre. s Je pris alors ls parole après mûre réflexion : 
«Je suis, disje, Gunädliya au parler véridique, En cinq ans, 
je veux faire de toi un savant. + Garvavarinan reprit : + En six 
mois, je prétends faire du roï un érudit: que tous tes pareils 
restent tranquilles ». J'éclatai de rire, ان‎ pris de colère je ré- 
pliquai bien foet :e Si tu parviens à tes fins, je m'engage âne 
plus parler les trois langues.» Garvavarman de répondre : 
. «Sijé ne remplis pas ma promesse, je veux porter dousenns 
tes souliers sur ma tète. » Cetengagement pris, Garvavarman: 
١ Le mol émodakenus, résultat de La combinanon eaphonque de smas | 
sudabenss (pas امع نمك‎ pris par be roi pour linstrumental de فحاصم‎ : 





4 
M 
470 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1845. 


à force d'austérités vit apparaître Gaha qui lui Gt une grâce. 
Au moyen du Katantra, le ministre instraisit le roi dans le 
délai Dxé. Vaincu, j'observai le silence, Le roi eut best me 
relenir, je partis avec deux disciples vers Le nord, chassé 
par ها‎ douleur, À force d'austérités Rudräni m'apparul: c'ést 
sur ses conseils que je t'ai rencontré, 6 mon ami, et que J'ai 
repris conscience de HO , désor mais affranchi de la malédie- 
ion. Grâce à la Déesse, j'ai appris un quatrième langage, le’ 
paiçäca, maintenant que j'ai dit adieu à l'apabhrarmça, an 
sanskrit et au präkrit, les trois dialectes que je n'ai plus le 
droit d'employer. 0 | 





VIL 
Origine du nom de Pushpadanta et de Mülyarün. 


(1-4) Le cœur réjoui au récit de Gunädhya, Känabhüti. 
impatient de secouer les liens عل‎ ls malédiction, lui dit + 
«Cette nuit méme , un Räkshasa de mes amis qui se connaît 
en astrologie, Bhütivarman, m'a annoncé l'heureuse nouvelle 
de ton arrivée. Et maintenant, mon cher, dismoi, car je 
suis curieux de le savoir, pourquoi tu l'appelles Mälyavän et 
l'autre Pushpadanta.» À cette question du Picäcs, عقون‎ 
dhya à l'intelligence merveilleuse répondit : 

(4-12) + Sur Les bords de la Gañga. Glle de Jabra, à Ba: 
husavarnaka, dans-un territoire concédé por le roi, vivañt le 
brahoane Govindndattn, versé dans În connaissance des 
livres sacrés. 11 avait cinq fils aussi besux qu'ignorants, Un 
brahmane de passage, nommé Vaicvänurs, qui les vit, dans 
leur folie, manquer م‎ tous les égards, bläma rodement leur 
père dans son emportement, Govindodatta لله‎ trouver le 
religieux irrité, apaisn son courroux et gémit sur ses enfants, 
dans son orgueil les évitant comme des Candalas, Alors l'aïné 
elle plus jeune des fils se sentirent pris de honte. Is s'én 
allèrent pour obtenir à force d'austérités une apparition 
du dieu des dieux, de Civa au triple œil. L'un d'eux offrit at. 
seigneur comme offrande de nombreux bracelets de guirlandes 


BRAHATEATHAMANTAR «7:‏ وبر 


temps, lui dit le seigneur, tesdésirs seront satialaits : lu dewien- 
dns un Gaga. » Ainsi favorisé, par celui dont ln lune-est-le 
diadème. avide. d'acquérir la science, sans autre, pensée que 
l'étude. il parcourut ها‎ terre et rencontra le professeur Ve- 





[TT FA 1 8 ال كن‎ 


(13-20). Un jour, il aperçut la jeune معنا‎ filé au vil éclat 
du roi Vnsuvarrann, La jeune fille, docile à la voix de Farm, 
fut séduite par la beauté du jeune homme, el, recourantau 
Inngage des signes, se mit à déchiqueter des fleurs (pushpa) 
entre ses denis {danta). Egaré par les flèches de l'archer aux 
traits de leurs. lé disciple au cœur simple ne comprit pas 5 
signe et en demanda l'explication à son mailre : « Elle te donne 
ainsi, d'une façon voilée ; rendez-vous au jardin Pusbpacdanta s. 
Ini-répondit عل‎ maitres il se rendit à ce jardin et la rencontra. 
Le-corps du timide élève semblait tout arrosé de néctar ;l lun 
sauts passionnément au CO, مع‎ pros à Un AMOUr muet. Er 
画 用 -ONECT 
consumais, répomditil, mais mon maitre, homme intelligent . 
me l'a expliqué.» À ces mots. la princesse juges que-son 
taureau manquait de cornes et sous prétexte d'une frayeur 





subite, ln belle à ls démarche de amant s'esquiva, Les 


femmes n'aiment point les esprits .كتمهم‎ Confus. accablé du 
pris de luismême , consumé par حل‎ douléur d'étre séparé 
d'elle, le regard perdu dans le souvenir do la princesse au 


visagede عمسا‎ 1 perdit Ja Lèle. , là 


{10-32} En ce mème moment, l'anguste époux de Prvai 
qui-passait dans l'air le vit, fat saisi de pitié, et, sollicité par 
ln Déesse. لذ‎ charges Le Gaga Pañeacüdn du soins de réaliser 
es veux. Désigoé par le dieu dont la chevelure imite on fax. 
deau, le Gana partit vers L'étudiant, ls consola , prit Lollure 
el جا‎ costume d'un vieux brahmans, déguisa , l'autre. et 
femme. se rendit chez. نعل‎ roi. Vasuvarman et, lui, dit: 
LLE 31 


1ermels 5 ésELdiie, 


as-tu compris le signe, d mou taureauls عله مس‎ me, 














LL 


CET NOVEMBRE-DÉCEMBARE 1885. 
a Voici ma bru; sois son gardién; je vais courir le monde à la 
recherche de mon fils parti depuis longtemps.» Le roi, ef. 
fravé. accepta le dépôt, Le brahmane ainsi introduit dans le 
sérail, 16 Gana partit, La nuit venue, هط‎ fausse jeune femme 
embmssa la princesse en lui disant doucement : «Eh quai, 
tu ne me reconnais pas! où donc est cette intelligenee dont 
ع سعد لوو‎ pour n'avoir pas cormpris un signe-de 
, tu m'as traité de sot. Vois-tu. ma Alle, au bon moment 
RL nie Puis, en compagnie de cette 
belle, vrai bouquet d'amour, 让 Sen alla de bon matin, sans 
étre vu, vers عا‎ Gana déguisé en brabmane. Le Game prit 
avec fui le jeune homme, et, la mine cassée, se rendit chez 
le roi: « Voici que j'ai retrouvé mou fils ; donne moi mn br» 
Le roi apprit alors qu'elle était partie, « Jadis, dit-il, Çakra, 
sous Le déguisement d'un faucon, a éprouvé Ci, fils d'Ugi- 
nara. Les dieux se plaisent à errer ainsi s, et saisi de crainte, 
لز‎ inclina devant le brahmane. et pour l'apaiser lui donna 
sa propre Bille. Ainsi mis en possession de جا‎ princesse par jn 
puissance du Gana, le jeune brahmane eut d'elle an fils qui 
fut Le roi Mahidharn. M devint dans ja suite un Gana appelé 


«Pushpadanta, en souvenir du signe qui indiquait le jardin, 


aprés que sa dévotion à Bhava l'eût élevé jusqu'a ot rang, 
affranchi des cinq su 全 es corporels.» 


VTIT. 


(1-19) Quand Gunadhya eut termine son récit, Kanabhüti 
bai dit : « Avec ton sang, écris au plus vite l'histoire des sept 
Cakravartins. princes des Vidyadharas. Attention! je com- 

mence. « Et sous sa dictée, Gunädhva, sans عد‎ laisser distruire 
un ii. écrivit en hâte sept cent mille vers L'œuvre ter- 
minée, il l'envoyan au roi Çatavahnna, Mais le roi, égaré 
par l'ivresse de ها‎ fortune, perdant toute retenue, n'en 
fit aucun cas, « C'est du paiçäca, dit-il; l'encre est du sang et 
le silence a rendu fou l'uuteur.s Ainsi parla le roi. Et qui 
pense à exsminer les choses à fond? Les sages les lnissent de 


LA BRIHATRATHAMANJART. 179 
côté sans y toucher, “et Îes sots sont incapables mème de es 
goûter: Sortanrde l'ordinaire? plus d'anditeurs! Où: estime 
Lou à son prix: dieu lang re Cia Là SP دعرو سي‎ 
que نحص عل‎ avait répoussé avec mépris la Brihatkatha, telle 
qu'une jeune fille frappée d'un trait au cœur, 1l se mit, en 
cotnpagnie de ses disciples , à la bre à haute voix, jetant au 
fur et à mesure chaque feuille dans le feu, sans s'arrèter, 
tant était vive sa colère. Ettandis qu'il lisait, toutes les bites, 
tous les oiseaux accoururént et, les veux en larmes, restè- 
rent ,شا‎ oubliant de manger. Et le roi, violemment irrité de 
n'avoir hs table que des viandes sèches, apprit par ses chas- 
seurs ce «qui desséchait ainsi le gibier. Cätavahann s'en vint 
donc-voir ce prodige et il entendit le conte transmis par Push- 
padlarita et écrit par Gunñdhya. Le roi obtint les-cent mille 
vers qui restaient encore de l'ouvrage, et les regardant et les 
كسما تامع‎ mot par mot, se Inménta. Ou est-il loujours dans son 
plein, l'astre aux froids rayons Où se prolonge-t-elle abon- 
dante, l'ambroisie } Ou trouver tout entier le conte ماعل تاعفد‎ 
bouche de Hara ? Quand Gunädhya, par le récit de sa propre 
histoire, eut satislnit la curiosité du roi, Gitavähäna partit en 
possession de ها‎ Brihatkatha, accompagné des RE MA 
Gunadhya délivré du corps par le feu ماعل‎ connaissance 
prème, reprit sa condition de Malyavan et se giant chéri 
de Hara, Quant au roi, afflermi dans son empire par les deux À 
disciples. devenu plus puissant que jamais, il se réjouit à à ré- 
citer ces contes, sanctifiés par la bouche lotus du seigneur aux 
Trois Yeux, qui bes a le premier racontés, 








LEE 


NOVEMBRE -DÉCEMENE 1885. .‏ : ووز 





L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE', | 


FAR 


M.J. HALEVTY. 


Origine et formation des l'alphabet perse,‏ .1 ؟ 


L'alphabet perse des inscriptions achéménides est 
la seule écriture cunéiforme qui ait été adaptée 4 Tex- 
pression d'une langue indo-européenne. Il fait son 
apparition avec Cyrus{(?), le fondateur de l'empire, et 
atteint le maximum de son extension sous le règne 
dé Darius Hystaspe; puis il décliné graduellement 
sous Xerxés el ses successeurs et s'éteint [rmale- 
ment à la mort de Darius Codoman et à l'avènement 
d'Alexandre le Grand. C'est en quelque sorte un 
météore épigraphique ayant brillé pendant un court 
espace de temps et réfléchi les vicissitudes de la dy- 
nastie qui lui donna l'existence. Outre ce mérite, il 
a encore celui d'être le seul alphabet du monde qui 
ait sa source dans un système syllabique. Son alpha- 
bétisme est, à la vérité, fort imparfait et bien des 


١ Voir Journal لاقنت‎ 1 août-sept.-octo مكحا‎ ١ 885 pe 011 


NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 48l 
traits du: syllabisme originel. y adhérent encore; tou- 
tefois, le principe fondamental de l'alphabet, l'ex- 
pression de la consonne séparée de la voyelle , 5 了 
fair jour. La reconnaissance de ce principe par Îles 
scribes perses est due à une particularité de l'idiome 
perse qui, contrairement aux idiomes sémitiques , ad- 
met les combinaisons de deux ou trois consonnes tu 
commencement des syllabes, circonstance qui eon- 
duit naturellement à concevoir la consonne comme 
une entité séparée et indépendante de la voyelle !. 





$ .د‎ Origine néo-babylonienne. 


M. Jules Oppert a été, si je ne me trompe, le 
premier à proclamer l'origine néo-bahylonienne de 
l'écriture perse. Le savant assyriologue, dont les im- 
portants :travaux sur les inscriptions ariennes sont 
connus de tous les orientalistes, à constaté dés 1858 
que l'idéogramme perse du roi, 2 (khsäyathiya), 
qu'on savait Lu مامد‎ n'était autre chose: que la copié 
un-peu môdiliée de lidéogramme royal bahylonien 
pa (sarru). Vingt-sept ans plus tard, dans une 
عاو‎ insérée dans le Journal lasiatique (février-mars 
1874, p. 298-245), M Oppert à été en mesure d'y 
ajouter une série de sept autres idéogrammes perses 

se rattéchant par leur forme aux idéogrammes cor- 
ب‎ cunéiforme babylonien , مع أنه‎ a tiré 
cette conséquence inéluctable que l'écriture perse 

| 

"Voir Mecherches critiques sur les originés de la civilisation px Ar 


IEEERE , P. 99: “Qi: 








8 UROVEMBRE DÉCEMBRE هرق‎ 70 
érivait du système babÿlotien: Ge résulte jar 
0 été sérieusement éonitesté et l'a pris Place 
pârmi les découvertes les plés D جد‎ æ le 
minent académicien. | 








$ 5. Mode de formation. 

Sr, pour le point de départ, 1 y a unranimitéentre 
les hommes compétents, l'accord n'existe plus énscé 
qui concerne fa facon dont l'alphabet perse dérive 
du type babylonien. On distingue deux opinions très 
diverses à cet égard. M. .ل‎ Ménant avait tenté dés le 
début , de rattacher les signes perses aux syllabes ba- 
byloniennes éiivalentes et il est revenu à da même 
idée dans un travail récent sur des langues perdues 
de la Perse et de l'Assyrie, sans nouvelles preuves à 
l'appui. La même opinion a été défendue par M. 46 
D" Deecke )2. D. M. G., XXXIF, 2 , 1878) et M: À: 
H. Süyee dans ln Z 57 Jar Keilschriftforschany 
(1884, .م‎ 19-27), où la comparaison s'exerce avec 
plus ou moins de vraisemblance sur un grand non: 
bre de caractères, sans parvenir toutefois à un it 
sultat d'ensemble, À cette explication par ذا‎ méthode 
phonétique, M. Oppert (ibidem, .م‎ 63- -G4), arguant 
de Ja dissemblance matérielle entre la plus grande 
partie des signes dans les deux écritures, persiste 
dans sa première explication qu'on peut appeler la 
méthode idéographique. D'après M. Oppert, les scribes 
perses auraient choisi trente-six mots pour lesquels 
ilexistait des idéogrammes babyloniens et ils auraient 
donné à chaque idéogramme la valeur dé la lettre 


NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 483 
qui commençait le mot perse correspondant. M. Op- 
pert-a réuni dans une table les trente-six idéogram- 
més. babyloniens qui auraient fourni les trente-six 
signes de l'écriture perse (Journ. as., L c., p. 142-243). 


Degré de vraisemblance des deux hypothèses.‏ .4 ؟ 

Avant. de se prononcer sur la valeur intrinsèque 
des. deux explications rivales, il sera utile d'en con- 
sidérér l'apparence générale et extérieure, afin d'éta- 
blir laquelle des deux paraît plus vraisemblable, À 
cette! question préliminaire, je crois que la réponse 
sera unanimement en faveur de la dérivation pho- 
nétique, D'abord, tous les alphabets dérivés que l'on 
connait jusqu'ici empruntent à l'écriture modèle 
les signes phoniques; pourquoi l'alphabet perse seul 
ferait-il exception? Ensuite, puisqu'il s'agit, nous 
dit-on, d'un choix prémédité d'une quantité déter- 
minée de mots perses et d'idéogrammes babylo- 
niens. il faudrait du moins nous dire comment il a 
pu se faire. Chose curieuse, l'impraticabilité du عورم‎ 
cédé apparait encore plus évidente dans la tiche de 
trouver les mots indigènes qui soient aptes à former 
les trente-six sons de l'idiome perse. Comment les 
inventeurs ont-ils pu connaître le nombre exact des 
sous que possède leur langue ? C'est précisément ce 
que l'homme illettré, quelque intelligent qu'il soit, 
ne peut jamais distinguer et, dans cette condilion, 
le choix des mots nécessaires devient pour lui une 
impossibilité absolue, En ce qui concerne le choix 
des idéogrammes correspondants en écriture babylo- 





“SA Ve NOVÉMBRE:DÉCEMBRE 188511 0 

miénne , bien qu'ilsoitstrietement possible! ne voit-on 
pbs dans quel embarrasil aurait jeté les scribes perses 
au -milien du nombre considérable de synonymes ? 
A moins de leur attribuer من‎ parti pris extraordinaire 
qui équivaudrait à l'arbitraire le plus illimité, مم‎ 
ne saurait jamais expliquer comment ils ont pu ac- 
complir une tâche aussi ardue. Ges réflexions seules 
suflisént déjà pour faire pencher la balance en fiveur 
de l'explication contraire qui ne donne aueune prise 
dax difficultés insurmontablés que nous venons d'ex- 

8 5. Examen de lu table comparative. | 


7 Quand on regarde de près la compusition dela 
table’ des comparaisons proposées pur عل‎ fondateur 
dé l'hypothèse idéographique! on ne peut pas s'em- 

pêcher de faire les observations suivantes : | 

La’ majorité des idéogrammes qui y ligurent,-ex- 
primént des rdées abstraites: telles sont:-souverain 

{x}, grand (3), puissant(8}, éléments{ Lo), édit(sah 

brillant (141, cinq {15}, matière (v6), récompense 

(21), mystère fa 5), parole | وله‎ },/mémoire (46 }, para- 

dis (27); renotmmée (28), bien (30), firmament(8 r}, 

éternité (32), temps de In vie (43); météore (#4). 

Le reste, quoique exprimant des idées concrètes. 
néglige la plupart des objets qui frappent naturelle- 
ment la vue أن‎ se rattache à ceux qui sônt moins 

PÉTOAPOULES. Ainsi, parmi les parles dur corps hu- 

main, il y a le talon (7), le eil (19), le poing (24 ); 

les “parties les plus importantes comme: a tête, Les 








NOTE SER L'ORIGINE: DE L'ÉCRITURE PERSE, ١ 4855 
“yeux, هل‎ bouche, les mains; les pieds, ete, fouten- 
qués, on rencontre la brique {a}, le tuyau (r8)4 le 
char {29}, le charbon {44}, mais ni la pierre, miun 
ustensile ; ni aucun des métaux. Tout celu ne manque 
pas de paraître bien singulier. Quand il s'agit de 
choisir. des: idéogrammes, on préfère d'ordinaire 
ceux qui figurent les objets les plus communs et 
les plus saillants. 

Les mots perses de cette table sont également de 
nature à provoquer de graves contestations, tantôt 
au sujet de leur emploi, tantôt à cause de la signili- 
cation qui leur est attribuée. Ainsi, touchant le pre- 
mier point, on est étonné de trouver entre ‘autres 
idée de u grand exprimée par le mot rare نايت‎ (5) 
au lieu du mot ordinaire vazarka (=>) 6t celle 
de u maisons par tacara (9) au lieu de hadis. Relati- 
vement à la signification, on remarquera que furryo 
(10) signihe seulement « quatre s et non « quatre élé- 
ments بد‎ que bévana (16) est lu tre v ét non «la ma- 
tibre ns que mathista (20) عل‎ plus grand », n'est pas 
absolument identique 4 uchefsn: que valustæ (27) 
seul ne signihie pas « paradis »; que zarutarnû ) 32| 1651 
le «tempsnet non l'u éternité»; que havana (35) est 
lé «mortier n au heu d'être le u sacrilice, J'aurais pu 
allonger cette énumération; je pense toutefois que 
cela suit pour mppuyer:mes remarques. 

١ Mais le côté le plus vulnérable de la thèse que 
j'examine: consiste évidemment dans les valeurs as- 
signées aux idéogrammes babyloniens qui corres- 


486, YAUNOVEMBRE-DÉCEMBRE) 1885. ب‎ 

pondraient aux. mots perses mis en regard. La liste 

qui-suil fera mieux comprendre le motif de mes hé: 

situtions 0: | 1 | | | ا‎ 
CAES 0 

corde, lien, êlre souverain. s‏ ص 

(a). baisser, suspendre, brique,‏ اماد 

= gi (7) pied, talon, 

LIT dar (8), mur, ville, puissant. 

TT su (in), CHA HALSSS 

lis (16), 





QE di (ar). paix, | ,مقط ات سمه عفار‎ 
EC cak {23}, côté, poing. 

pays (?). mystère.‏ ,|25( مساح 

— mu (14), nom, parole. 

œil, face , mémoire.‏ « سملي 
æ/— mar {19}, demeure, char,‏ 

as (41), malédiction, firmament.‏ ع 
vie.‏ ما pul (33), transporter, temps de‏ <{— 


Si l'on ajoute à cette liste les signes à sens dou 
teux comme sul($),ur (10}),e(11}.æ (27) زر‎ (a8}: 
Y (a) dont les figures cunéiformes sont inutiles à 
reproduire, on acquiert la conviction que vingt-trois. 
d'entre les trente-six signes comparés doivent abso- 
lament disparaître de la table et ne peuvent avoin 





NOTE SÜR L'ORIGINE DE L'ÉCAITURE PENSE. 487 
contribué encrien à du création de l'alphabet perse: 
Des tréire signes qui réstänt, six se trouvent dans la 
catégorie des mots trop cherchés ou inexactement 
rendus dont nous avons parlé plus haut: les sept 
suivants : kak (4) = karta «œuvre», ut (5) 一 تامس‎ 


usoléitn, KV (14) = thukhra «brillants, ya (15) = 


panca ueinqr, mis (13) = frâtha «multitude», pin? 
(25 }==lakthsa u fondement م‎ si(36)=thraviu corne 2, 
pourraient, avec un peu de bonne volonté, se prêter 
à l'explication que je discute, si, par malheur, le 
choix prémédité de ces mots par les scribes perses, 
désireux de représenter tous les sons de leur langue 
au moyen de leurs lettres initiales, n'était pasen lui: 
méme matériellement impossible, ainsi qu'on l'a 0 
dans le paragraphe précédent. | 
L'ensemble de ces considérations nous autorise 


done à conclure que l'alphabet perse ne doit pas son 


existence aux idéogrammes babyloniens, 


$ 6, Exposé de la thèse phonétique. 
Cette thèse a le double avantage de faire rentrer 


graphiques connus par la formation d'autres alpha 


bets dérivés et de ne laisser aucune place à l'arbitraire. 
En effet, pour que deux signes correspondent l'un à 
l'autre, il fut qu'il y ait entre eux analogie de son et 
analogie de forme; or, ces sortes de coincidences sont, 
trop rares pour que l'on puisse être embarrassé du 


chôix à faire. L'analogie phonique est le guide le plus” 


sûr pour découvrir le modèle babylonien. 11 s'agit 


| 0 1 a! 
EM | ut j D EN شذظر‎ 





488 l“''NOVEMBRE-DÉCEMBINE LS85 1100" 

quant aux signes perses qui expriméentiles sons kh ; th} 
fe, w, à, thr, lésquels sont inconnus à l'idiome de 
la Babylonie, ils ne peuvent pas avoir été puisés dans 
le système graphique de ce pays, mais doivent avoir 
été ajoutés par les scribes pérses: La comparaison 
peut done se restreindre à vingt-six consonnes seu- 
lement, Au sujet des rapprochements à faire. لت‎ fut 
prendre en considération les trois points suivants ا‎ 

1" Les signes perses employés devant une peu: 
Yent être rapprochés que de syllabes babyloniennes 、 
se terminant par u ou um, attendu que cette yoyelle 
est rarement indifférente en éeniture cunéiforme. 

رك Les signes perses qui s'emploient devant à,‏ “د 
et ceux qui forment de vraies consonnes doivent avoir‏ 
leurs modèles soit dans les syllabes babyloniennes se‏ 
soit dans celles où la voyelle pré:‏ نارين terminant par‏ 
cède la consonne,‏ 

3" Les formes diverses du mème signe babylonien 
peuvent produire divers signes perses qui expriment 
des sons analogues, 

Comme on le voit, ces règles de dérivation, justi- 
héesen.elles-mêmes, laissent fort peu de place à ! عه‎ 
bitraire; aussi nous hüterons-nous de les mettre en 
œuvre dans les investigations détaillées que nous 
abordons dans la suite. 


$ 7. Les transformations graphiques. 


En adoptant l'écriture cunéiforme, les sc 4 
perses ont largement simplifié les signes qui leur ser- 


NOTE SUR L'ORIGINE-DE L'ÉCHITURE PERSE. 489 
valent. de. modèles, L'examen du nouvel, ob 
permel de formuler les règles suivantes : 0 


. Aucun signe perse n'a moins de deux sHmants 
ni De de cinq. 


.-Les.croix, 4 et les ligues géminées ee 41 
nai conservées. Les premières se résolvent mi 
dinairement en 一 | 一, les secondes soit en deux 
lignes superposées, soit en une ligne unique »—: 
Le double ناماع‎ vertical, 2 est toujours réduit à une 


ligne simple ] 

3. Les pilons >, les elous obliques < et les petits 
crochets € deviennent habituellement de grands 
crochets €. 


h. Sayf une seule exception, deux elous. verti- 
caux TT ne suivent jamais un ou plusieurs clous عوط‎ 
rizontaux. Des combinaisons telles que TT ou a I | 


sont généralement évitces. 


5. Pour obvier à la confusion des signes à forme 
analogue, on emploie des moyens diacritiques : : dé- 
placement des éléments constitutifs, addition où 
diminution de traits, changement de traits obliqués 
où crochets en traits droits et dé traits droits en 
crochets. 

Tout ce mécanisme, d'ailleurs fort peu com- 
pliqué, sera mieux compris par l'analyse des signes. 


NOVEMBRE-DÉCEMBRE 18850000‏ 7 وود 
بهي "F8, Les consonnes nettes de ras M. su‏ 
L'écriture perse possède sept signes. de cette. ca‏ | 
gore. Voici comment ils ont été. formes :‏ 


{Au}. 11 vient du babylonien 1 kul m}; (8 clou 
oblique équivaut au crochet; la forme 二 二 投放 en 
est =], mais le clou horizontal a été éliminés à 
l'effet d'éviter la confusion avec Île signe 7 2 
(a, a). 

《一 qlu). Son modèle babylonien est مح‎ qu: 
l'un des 1 crochets, remplaçant les pilons أ‎ initiaux, 
est omis; les petits clous obliques qui terminent le 
caractère sont rattachés l'un à l'autre et couchés au- 
dessus des clous horizontaux. 
| IT du). C'est une forme simplifié du babylonien 
ET tu, dont le clou horizontal inférieur a été 
placé après les clous verticaux; le reste a été rejeté, 
aln de ne pas trop alourdir la forme. 

— | du) 11 est tiré du babylonien سير‎ du, dé- 
composé en trois clous horizontaux =, un crochet 
et un clou vertical ! ainsi : a de crochet à 
été transporté vers la gauche afin de le bien 1 
guer de ديح‎ miu). 

(= n{u), Il “es les traits éssentiels du bs- 
bylonien 2 nu(m}; les lignes obliques sont cou- 
chées de niveau ; le 1141 de droite est transporté 
4 gauche, et le clou vertical entiéréement omis, 


| T- min), Tous les traits du babylonien 4, TER 


LT!‏ !" دهع 


NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 491 
SAVOIT : =, 4, &: sont parfaitement conservés, mais 
disposés je l'ordre inverse : d'abord les trois 
obliques couchées dé niveau, ensuite le elou oblique 
complété en crochet, enfin le clou horizontal Inissé 
intact. La raison de cette disposition se comprend 
sans difficulté. Le signe babylonien devait donner 
régulièrement (=, mais cette forme coincidait 
par hasard avec le signe (5); il a donc fallu dépla- 
cer un de ces éléments, et comme le clou horizontal 
ne مد‎ joint pas facilement à un autre clou horion- 
tal, on a placé les deux premiers éléments vers la 
droite et de facon que le crochet s'interposit entre 
les clous incompatibles. 

—{{ ru). La forme babylonienne à laquelle il se 
rattache est = TIT, dont les deux petits clous ont £té 
agrandis et placés l'un à côté de l'autre: les trois - 
horizontaux ont été éliminés. 


$ .و‎ Les consonnes affectées des voyelles #, 


Îl existe cinq signes exprimant les consonnés de 
cette classe; le mode de leur formation sera compris 
par l'exposé ci-après : 

|] عد‎ ka, i). Ce n'est pas autre chose que le baby- 
lonien =T ka, dont le clou oblique a été mis de عنص‎ 
veau, ce qui devait donner |; mais comme. cette 
forme est propre au signe b, on a été obligé de trans- 
porter le clou vertical à gauche, de 4 |=. | 


{ff qla,i}. I a pour source le babylonien rs 
dont les معط ممه‎ perses ont rejeté la moitié supérieure ; 


agé NOVEMBRE-DÉCEMBRRE 1885. 0 0 
bn مجعم‎ , x été décomposé en quatre éléments : 
un clou horizontal =, deux clous verticaux T}, etun 
pilon v. équivalent à un crochet €; l'ensemble devait 
faire =—[<; mais comme l'emploi de deux clous ver- 
teaux après le clou horizontal n'est pas de: mise en 
écriture perse, on a fait changer de place aux deux 
éléments extrêmes, ainsi 4)! . 

1 da, à). Ce signe a été obtenu du épars 
A ta, que les seribes Perses ont décomposé en 
23 ا‎ de ee complexe, ils ont rejeté le groupe Ta 
du milieu, parce qu'il est contraire aux règles de 
transformation , et ils ont redressé le 4 restant; ce qui 
donne 111. Si le clou oblique était tranformé en 
crochet, ainsi = [{, on aurait pu le prendre pour 
l'expression des deux syllabes ba-ku, 

€ nla, à). La forme babylonienne 4 ni, sui- 
vant la façon perse, se décompose en TT, donnant 
ainsi un groupe impossible; en éliminant un clou 
vertical, on est tombe sur le signe TT. b: pour em- - 
pêcher la confusion, on a changé le يمك‎ vertical 
en crochet. 

=] re, à). Ha pour modéle le babylonien 
EE] ra, qui, suivant ln règle de simplification, se 
décompose en TT, le serond clou vertical, 
rendant le groupe impossible, a dû être retran- 


| 1] ma). Son modéle babylonien , JT ma , : 
été allégé du clou horizontal qui lui sert de base, 


NOTE SUR L'ORIGINE DE: L'ÉCRITURE PERSE. 403 
tinidis que 16 petit trait bôvisontal du milieu à “pris 
من‎ position verticale. 

NZ mi). La orme primitive de ee signe qui ré: 
pond à celle du babylonien QE mi, devait étre €, 
mais comme ee dernier signe coincidait avee l'idéo- 
gramme de « fils », on lui a adjoint un clou CHERE 
du côté gauche. 

|] di). Il se rattache au babylonien 22 qui 
exprime ja syllabe di; après avoir rejeté le clou 
oblique initial et mis de niveau le clou obliqué su- 
périeur, on a obtenu la forme | ب[‎ puis, les serihes 
perses ont réuni eusemble les deux clous verticaux 
du 有 droit. 

fr da). Le signe babylonien لس"‎ "1 da, après l'a- 
mission du petit crochet, fait ETT, et:se rencontre 
ainsi avec le signe précédent. Pour obvier à la confu- 
sion, on a fait remonter les lignes horizontales surles 
deux verticales, puis on à relranché deux des pré- 
mières, afin d'éviter les formes déjà placées, © 7 
et 5 fhr: de cette façon, ine reste que la forme pr. 

$ 10. Les consonnes mvariables. 

La formation des signes qui appartiennent à cette 
cjasse s'effectue par le mème procédé que les signes 
SEE jusqu'ici. 

= .م‎ I tire son origine du babylonien = pa, 
dép en 2 dont les trois clous horizontaux 
ont ete places sur la verticale du milieu, =; le qua- 
trième est allé renforcer celle-ci, en pesait la posi- 
tion verticale; de 14, la forme 2 

WL. 34 


amas قددز ل نوه‎ ds. 


NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1585+ 01‏ ند هون 

一 人 6. C'est purement et simplement le babylonien 
| ba, dont le trait horizontal du milieu a élé 
omis. L'origine de ce signe a été reconnue dès. le 
début des études cunéiformes. | 

-一 和 1 On y a reconnu depuis longtemps بها‎ co: 
pie du اليم‎ la babylonien, allégé de l'horizontale 
moyenne, | 

1) 5. 11 a pour modèle le babylonien 《人 48 les 
scribes perses n'en ont retenu que les trois premiers 
éléments, et ils ont rejeté les trois autres. 

[二 ,م‎ 11 se ramène encore au babylonien su, mais 
sous sa forme plus usitée, 2-2 ; d'après la règle, 
il devait faire ETT. complexe réservé à d (i}; pour 
l'en distinguer, la seconde verticale a dû être retran- 
chée, ce qui donne |; mais comme, cette forme 
est appropriée à la consonne r (a, 1}, on a déplace à 
gauche la verticale restante. 

{TT kh, Son type babylonien TS ha est d'a bord 
réduit suivant la règle à TT; ensuite , les seribes 
perses ont réuni les crochets à part et les verticales 
ñ part; de là, IT. 

1-1 3. Le 开 مع‎ babylonien devant donner 11 دك‎ 
perse, aurait prêté à confusion avec le chiffre TT, les 
scribes ont dû recourir au signe de la syllabe fermée 
En az, dont ils n'ont admis que les éléments 5 — 
fr qui avaient l'avantage de rappeler la forme de 
za: Mais comme le signe y est approprié à, .la 
voyelle à, la double ligne horizontale a été placée 


entre les deux verticales, d'où la forme [-=1, 


NOTE SÛR L'ONUIGINE DE L'ÉCAITURE PERSE. 4905 


Si. Les signes de formation secondaire. 


Pour représenter les consonnes que les Babyloniens 
ne possédaient pas, les seribes perses ont légèrement 
modifié les signes primaires qui exprimaient des sons 
analogues. En voici l'exposé détaillé : 

Le signe m{u), sous sa forme primitive <=. pro- 
duit, en changeant le crochet en ligne verticale, le 
signe 一 | 一 vla, u); celui-ci, placé debout et dimi- 
nué d'une verticale, donne le signe Ÿ v(i), où les traits 
supérieurs s'entrecroisent afin de diminuer la hauteur 
de ln lettre, Le fait d'assimiler l'une à l'autre les con- 
sonnes m et v se constate déjà dans le syllabaire baby- 
lonien, et les scribes perses, tout en cherchant à 
les différencier par la forme, en ont Hdélement ad- 
mis l'analogie. 

Le signe primitif du kh, ({<, couche sur 1e dos 
ses deux verticales entre les crochets, afin dé pro- 
duire Le 《四 Le mème signe primitif, diminué 
du dernier crochet, TT, exprime le son th. Cesigne 
nouveau change à son tour sa dernière verticale en 
crochet, et on obtient ainsi la figure |, qui rend le 
son f L'analogie des sons th et f s'observe déjà dans 
les formes des lettres grecques € et ®. 


La figure primitive de ,ع‎ y, sépare en deux Et 
sa doéble horizontale 0 ا‎ et les _superpose 
l'une à l'autre, alin de produire le signe F th, Ge- 


+ On sait que Le tk perse devient souvent À en persan; ملعم‎ prove 


Fanabogie des deux sons pour l'organe perse. 
33. 


LU UINOVEMBRE-DÉGEMBRE 1885.10‏ ووه 
lui=ci descend ensuite l'une des horizontales vers lu‏ 
نت عور droité, pour marquer le son‏ 

Le signe [2 رم‎ en changeant sa verticale en cro- 
chet =, qu'il fait précéder d'une horizontale, 
afin d'empêcher de le confondre avec = زهان‎ 
produit la figure عدت‎ qui exprime le son # (5): 


Le signe & s(u), enfin, donne naissance au eat- 
ractère = Ha, u), en descendant Ia ligne supé- 
Heure et en changeant Le premier crochet an une 
ligne droite, afin d'éviter la rencontre avec = r(w). 
Le nouveau signe =] transporte à son tour sa ligne 
horizontale vers la droite et produit ainsi le carnctèr 
. f@= y. L'analogie des sons y et # {j) est un fait ob- 
servé dans beaucoup de langues. 


$ 12. Formation des voyelles. 


La langue perse ne possède que trois voyelles : به‎ 
1, 有 Pour les exprimer, les scribes pérses n'ont pu 
faire usage des signes babyloniens afférents, par des 
wotifs purement graphiques. En effet, le Tf a فتك‎ 
forme faisant nécessairement |] en écriture perse, 
coïacidait exactement avec le chiffre à; les scribes 
ont recouru au signe de la syllabe aspirée ah. Ce signe, 
écrit ordinairement @T, se compose du carac- 
tre وم‎ hi et d'un élément 1 Tr; c'est 
cette dernière partié qui a été adoptée; mhis la ligne 
transversale a été placée au-dessus des trois verti 
cales, ce qui empèche de les confondre avec le chif- 
fre Y]T: de ذا‎ la forme جوم‎ Les deux autres voyelles 


NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 407 
éimpruntent leurs figures à celle-cr, afin مفعل‎ con- 
former à l'usage babylonien ,où le signe = ah 
se ككس اتا‎ dk et uk, En rattachant le troisième trait 
à la ligne supérieure, on a formé le y EL Le signe 
pour la voyelle دن‎ été obtenu en changeant la verti- 
cale de gauche en crochet, ainsi, pr. Gomme on 
le voit, les trois signes vocaux perses qui précèdent ب‎ 
expriment proprement les voyelles ah, ik, uh, et c'est 
seulement en faisant abstraction du À, qu'on a pu les 
employer en qualité de voyelles simples. Toutefois, 
l'inhérence coustitutive du 8 n'a pas été perdue de vuc 
par les seribes perses, qui s'en sont servi en mainte 
occasion, Ainsi, dans le nom du dieu national, Or- 
mazd, en ounéiforme, ppp ét = آر]-‎ Il 
vrr. Les soribes ont certainement eu l'intention de 
faire épeler Ah-a-ra-mez-dé, c'est-à-dire Aharamazdi 
et non Auramazdä, comme on l'a transcrit jusqu'à ce 
jour. De même, le mot {rl y — rl semence, 
rave n, doil se lranscrire tauhma, au lieu de tuuma. 
En ellet, le )ا‎ de ces vocables à toujours été bien 
senti dans la prononciation du peuple perse; cela est 
prouvé : 1° par les formes modernes, 5,4% Hr- 
muzd, << tokhm; 2° par les transcriptions ex au- 
ditu dés nations contemporaines; comparez le bahy- 
onien RIT MIE RE عق لاح‎ 14+ 
ur-ma-az-da', et le grec Aproxçuns 一 Aryaltauhma. 
Enfin, le nom géographique {UK ET] رن‎ <= 
rl 97١ € se transorit, sans aucun doute, Ha- 
rauhoudis; autrement les formes gréco-babyloniennes 


408 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885: 
Àpayarrla et 下 ذش‎ ta 2 《人 Aruhattt nau- 
raient jamais existé. L'espace me manque pour pro- 
duire les autres exemples de ce genre qui se cons- 
tatent dans les inscriptions perses. 

CONCLUSION. 

L'analyse qui précède met hors de doute que 
l'alphabet persé 4 sa sources dans les فقول‎ phoné- 
tiques des cunéiformes néo-babylomiens. La grande 
majorité des caractères perses, au nombre de vingt- 
quatre, est de formation primaire. À ce nombre ant 
été ajoutés six signes de formation secondaire etsix au- 
tres de formation tertiaire, ce qui parfait les trente-six 
signes de l'alphabet, On remarquera que le mode de 
dérivation est, en principe, le même que celui que 
nous avons signalé à propos d'autres écritures dé- 
rivées, entre autres les écritures indiennes, 

La physionomie néo-bahylonienne de l'écriture 
perse prouve que l'invention de celle-ci n'est pas an- 
térieure à la conquête de Babylone par Cyrus, car 
autrement, les scribes perses auraient pris pour mo- 
dèle l'écriture susienne qui était plus à leur portée. 
Peut-être ne date-t-elle que du commencement du 
règne de Darius, comme le soutient M. Sayce, qui 
considère l'inscription de Mourghab où le nom de 
Cyrus est mentionné, comme ayant été rédigée long- 
lemps après la mort du fondateur de l'empire 
perse. 


NOTE SUR L'ORIGINE.DE L'ÉCRITURE PERSE. 499 


st PR! 


 APPENDICE, 

La preuve que les Perses faisaient réellement 
usage du néo-susien avant l'invention de leur écriture 
particulière, ma été tout récemment fournie par 
l'inscription n° 7 dela planche XXV faisant partie de 
l'atlas qui accompagne l'ouvrage de Lajurd, sur le 
eulte de Mithra. Le cylindre, aujourd'hui au British 
Museum, contient un dessin grossier, représentant 
un cavalier coiffé d'un grand bonnet, pérçant de sa 
lance un lion rampant. L'inscription, rédigée en 
néo-susien porte, d'après la révision de M: Sayce, 
ce qui suit : 


1. Acer = Aya 

a. tu fu 
à. ser Pr fs de Fr- 
0 انلا‎ 

D. 下 -可 tus 

انان 13 


Le caractère perse des noms propres saute aux 
veux. Le groupe phr, fr est aussi rendu dans la 
version néo-susienne de l'inscription de Darius par le 
signé à pr: ainsi Pir-ra-da = Frada , Pir-ru-vur-ti-is 
= Fravartis (Phraortes). Le nom Phraates où Aphra- 
ütes نأك‎ nn des plus communs chez les indigènes عل‎ 
la Perse ancienne. 

D'autre part, l'inscription د‎ de Bisoutoun qui 
n'existe plus qu'en néo-susien et dans laquelle on à 
cru trouver l'annonce de la publication du £enda- 


١ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.‏ يون 
vestu pur Darius, me semble se rapporter plutôt à‏ 
l'invention de l'écriture perse, Le texte vaut la peine‏ 
d'étre cilé :‏ 

1, | Dur: كعنم‎ | (idéogr. royal} mon-re zu-u- 

2. min an Céromas-da-na | à ع‎ dip-pi-mus | 

3. ماءعا اميسل‎ hu-ud-da hur-ri-yu-nea 

À. 让 ini on-ri سب ابل تدعا‎ hn-tu- 

5. معان ان‎ ku-ud-da same سملم‎ ku-ud-du 

G. — huis fu-nd-da é-ip-pi hu-ud-da ناكأ‎ 

+. ساس‎ ri-lu-f Ra-ud-da ] ù ti- 

8. db ba وبا سسا ]نا‎ marais كمد ومسل‎ am 

امنا mar-ride‏ ا da-a-yuii‏ | وان لسن 7 

so. me | à din-giya | tai-sn-tum-bi تعد‎ 

Je traduis - 

Le roi Darius dit: sous ln protection d'Abhuramnadä, jai 
fait faire sulleurs des tablettes en aryen, qui n'existaient pas 
auparavant, Puis j'ai fait faire de grands écrits, de grandes 
collections pourvues de signatures el des bibliothèques: et 
(tout cela) a été écrit et je l'ai publié. Ensuite j'ai fail par- 
venir ces tablettes-là dans toutes les provinces et le peuple 
les à comprises. 


termine par quelques remarques philologiques :‏ عل 
daeikki (3) «autre» a ici le sens de lieu : «en autre‏ 
lieu, ailleurs»; hatuat (4-5) est le mot assyrien hattu,‏ 
pl. hattätu «style, écriture, écrit »; l'idéogramme su-‏ 
mes « corps » désigne naturellement dans ce contexte‏ 
les M$ «noms »‏ زه des corps d'écrits, des collections‏ « 
sont les signatures des ouvrages; e-ip-pt est le plu-‏ 
maison »; il s'agit évidemment de maisons‏ « م niel de‏ 
destinées à conserver les ouvrages dont il est question,‏ 
لأسا c'est-a-dire des bibliothèques; la formule riluik‏ 


NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 501 
à tibba bibraka répond à l'assyrien satèr bâri « écrit et 
publié LP 
On le voit, Darius est le vrai créateur de l'écri- 
ture et de la littérature perses qu'il protégea géné- 
reusement par l'établissement de bibliothèques dans 
les provinces aryennes de son empire, Ainsi, la men- 
tion des annales de la Médie et de la Perse dans le 
livre d'Esther répond à l'état réel des choses, Pour 
la date des écritures indiennes, le fait de la domina- 
tion presque exclusive de l'écriture cuncitorme en 
Babylonie, à l'avénement de Darius Hystaspe, fait 
bien voir que l'écriture arameéenne n'a pu pénétrer 
dans les provinces orientales de l'empire perse 
qu'après la mort de Darius Godoman. | 


ho ١  NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 





LES QUATRAINS 
DE BÂBÀ TÂHIR URYAN. 
EN FEHLEVI MUSULMAN, 


POBLIÉS, TRADUITS ET ANNOTEN 


PAR M. Grémenr HUART. 


me |)‏ كلك د 


L'anthologie poétique persane recueillie par Lutl- 
‘Ali-Beg et connue sous le titre de Atech-hédéi Azer! 
contient, sous La rubrique de la province de l'Iräq 
persique, quelques quatrains de Bill Tähir Uryän, 
qui sont, d'après le compilateur, en dialecte de Ré 
(zh). Ge dialecte, comme on peut s'en assurer à ln 
sample lecture, est fort voisie de ces patois du nord 
de la Perse qu'on a désignés sous les noms de guilek, 
mazendéranien, talyche, etc, Ge sont ces idiomes 
divers, apparentés de très près entre eux, que nous 
proposons, à l'imilation des auteurs orientaux, de 
réunir sous la dénomination commune de pehleut, à 
laquelle nous ajouterons l'épithète de musulman, pour 
éviter toute confusion avec ملاع‎ des langues anciennes 
de la Perse que l'on désigne communément sous ce 
nom: nous justiherons le choix de cette appellation 


١ Édition lthographiée à Bornbay. 1277 de lhégire. 


LES QUATRAINS DE BABA TAHPR YURYAN 505 
tout à l'heure !. Comme le provençal à l'égard du 
français, ce dialecte ou, si l'on veut, cette langue 
Sest maintenue seulement dans la bouche du peuple, 
et elle n'a guère d'autre littérature que des chants 
populaires. Le présent travail n'est qu'une très 
modeste contribution à létude d'un petit coûté, 
bien négligé jusqu'ici, du groupe des langues 1ra- 
Nous rangeons les dialectes de Réï, du Guilän, 
du Mazendérän et dés autres provinces avoisinant 
la Caspienne, et en général ceux du plateau cen- 
tral de la Perse actuelle, sous le nom générique de 
ملاعم‎ musulman, parce que cette dénomination 
s'est maintenue, én Orient, à travers les âges pour 
désigner l'ensemble de ces divers idiomes. IL est 
même fort probable que le pehlevi des auteurs mu- 
sulmans est une forme altérée de l'ancien: pehlevi, 
ayant subi fortement l'empreinte du persan m0- 
derne. Les investigations les plus récentes sur [TE 
pehlevi où médique, tel qu'on le trouve dans les 
commentaires de lAvesta et les livres historiques عق‎ 
rapportant à la période sassanide, tendent à en faire, 
non pas un intermédiaire entre le end et le persan 
moderne, comme on l'a cru longtemps, mais Un 
dialecte collatéral au persan des inscriptions ache- 
ménides, co-existant, par conséquent, avec la langue 
qui, sous une forme un peu dillérente, est encore 
١ La Commission du Journal, en publiant lintéressant travail de 


M. C. Huart, décline toute responsalilité dans La de Fauteur 
relative à ee qu'il nomme pehleri الت ننه‎ {Note dé La rédartion. | 


14 ‘ NOVEMBRE-DÉCEMBILE 1885. 

aujourd'hui la langue officielle de In Perse!, C'est 
exactement ce que disent les auteurs musulmans, 
qui font du pehlevi la langue de ها‎ Médie, tandis 
que le persan est celle de la Perse propre, Le Fihrist* 
notamment est on ne peut plus net, et son aflirma- 
tion ne laisse guère de place au doute : c'est, pour 
lui, ها‎ langue de la contrée de Fahla (forme arabe 
correspondant à un mot persan Pahla’}, nom qui 
embrasse cinq pays, à savoir : Ispahân, Réi, Hama- 
مدقل‎ , Mäh-Néhäwend, et l'Adherbaidjän, par consé- 
quent l'ancienne Médie (Iräg-adjémi où Djébäl des 
Arabes} et l'Atropatène*, Le dialecte du Khorassän, 
suivant le même passage, était la base de cette langue 
déré qui se parlait à ها‎ cour du roi et qui constituait 
la dingue de convention dont on se servait dans des 
différentes cités dont l'ensemble formait Gtésiphon. 
Les princes et les nobles employaient le dialecte su- 
sien où du Khouzistän entre eux et en particulier, 
ou bien dans leurs jeux et leurs divertissements, et 
avec leurs serviteurs; enfin les scribes et les agents 
de la correspondance parlaient le syriaque, mais un 


١ Voyez notamment M. de Harlez, Manuel in pehleer, Paris, 
١ ممق‎ pu ve, var, بعلت‎ de Dillon, duns le Journal asiatique , ET 
seplembes 186%, p. 272, 

١ Éd. Fluegel, LE, p.13. 

* Donnée d'ailleurs sous ها‎ forme ييلم‎ par le Farhénps Dréhän- 
quiré, éd, de Luknau, 1696, pi ui. 

* Co sont ces rensemmements, plus iurd déligurés comme à 
pars, qui forment la base de ceux que Ton retrouve chez les عتدما‎ 
cographes plus modernes, notamment dans le Borhdes Qt (radar. 
نهنا‎ turque d'Agim, p, هك .أن‎ de Farheng-s Déhéngnr ) وعدا‎ fond.) 


LES QUATRAINS DE BÂBA TAMIR ‘URYÂN. 50% 
syriaque particulier, mélangé de persan, le mime 
probablement qu'on écrivait an moyen de cette eryp- 
tographie en idéogrammes que les seribes avaient, 
selon toute apparence, héritée de leurs prédécesseurs 
assyriens, el à laquelle l'auteur du Fihrist, qui cite 
l'autorité d'Ibn-el-Moqalfa', applique particuliérement 
le nom de huzvarèch!. Les traductions en arabe des 
ouvrages de Manès, de Bardésane et de Marcion, 
faites par le même Ibn el-Moqaffa' sous le règne du 
khalife Mehdi, étaient. d'après Mas’oüdi, basées sur 
les textes pérsis et pehlemis *, c'est-à-dire, d'après 
définition du traducteur que vient de citer le Fihrist, 
en dialectes du Fars ét de l'Iräg-adjémi, autrement 
dit de la Perse et de la Médie. | 

La Bactriane est parfois comprise dans la mème 
dénomination: D'après l'Ulém-t Eslâm, la religion de 
Zoroastre est la « religion pehlevie*», En traduisant 
péhleré par médique, cette religion serait donc la 
religion médique: or, en tout cas, l'on sait qu'elle 
viént du nord. 

Depuis qué le persan moderne est devenu ln 
langue مالعل تلان‎ des royaumes qui se sont formes 
aux dépens de l'émpire des Arabes, le pehlevi a co- 
existé avec lui, et l'on en saisit des traces dans la lit- 


à Édition Fluegel, درل نا‎ 14. ligne 13 vi sur. 

s Prairies d'er, traduction de M. Barbier de Mevynard, +: VIE 
p, 29%: | 

» Dans les tetes relatifs à ln religion de Zoroaswe publiés par 
Olshamsen ét Mobl, بم‎ + du texte در كيى يملؤيركه زرتشعيان شر آن‎ 


DS مدقب‎ 


508 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. :: 
térature persne. Des chants pehlevis sont cités par 


ىق She‏ ذوش درس مقامات معنوى 


Le rossignol, perché sur la branche مل‎ cyprès, prenait 
hier une lecon de littérature mystique en récitant des chants 


Le même poëte dit encore :‏ 
تا حواجه كم خورد به غزلهاى يهلوى 


Les oiseaux du jardin riment des pluisanteries joyeuses, 
pour qué mon maitre عامط‎ le vin an son des cantilènes peh 


levés... 


Khädjé Abhari a composé des vers en langue 
peblevie, dont on peut trouver un fragment dans je 
Tarikhi-Guzidè*, Enfin ce nom a persisté jusqu'à nos 
jours. Polak appelle pehlevi les dialectes du nord? 
Les Guilanis donnent à leurs chants populaires le 


١ Häfia, Der Diwon, dl, Rosensweig-Schwannau, با‎ 11] p.64: 
علث‎ de Bombay, 1257, بم‎ +73. Je ne sais sur quelles autorités s'est 
appuyé M. Chodzko pour attribuer le dernier de ces vers à Sal 
(Popular poctry of Persia, p. 455.) 

* Ms. de ma collection, fol, 343 "و‎ Voyez, sur Abou-Bekr ben 
Tibir eLAbhari, le Nafañdt ul-Ons de Djâmi, ma. de ma cullsetion ب‎ 
fol, 8+ v°, 

5 #Doch hat sich in manchen Gegenden dus Pablevi noch rien 
باعلا‎ uüverflscht vom Arahischen erhalien, 40 in Masanderan , 
Takisch, Nätans {Gehirge bei Kaschan ke اماما‎ , Persien, عم‎ #68: 


LES QUATRAINS DE BÂBÂ TÂHIR ‘URYAN. 304 

nom de pileves 7 سيم‎ EMILE لم‎ 

poésies écrites en persan”, عه‎ qui prouve bien que 

c'est une différence de langue que ce mat indique. 

Le chanteur de profession qui récite ces poésies po- 
pulaires s'appelle pélevikhän 2: 

Nous pensons avoir suffisamment justifié le nom 
de pehleui musulman sous lequel nous réunissons les 
dialectes du nord de da Perse, et qui n'est, comme 
on vient de le voir, qu'un emprunt fait à l'usage cour 
rant de la langue persane. Les citations qui précé- 
dent prouvent, en eflet, que les Persans ont toujours 
désigné sous le nom de pehleri les dialectes parlés 
dans le territoire de l'ancienne Médie. À d'autres, 
plus érudits ou mieux informés, le soin de recher- 
cher la filiation qui unit ces idiomes modernes aux 
anciennes langues de l'ran. Nous nous bornerons à 
indiquer quelques rapprochements avec les dialectes 
encore parlés aujourd'hui, 

Les particularités les plus saillantes de la langue 
dé Babä Tâhir sont les suivantes : 

٠" Le changement presque constant لعل‎ long en 
: Dre: تومة‎ pour kel « livre ni كد,‎ pour JS à le: 
quel 2 » (talic ma Bin p- 26), surtout 
devant le عا فا ان‎ 5 «je me plainsi 
(comme en mazen SR p. 83); ساريون‎ pour 
١ Chodeko, Popular poctry of Persia, p. 454. 
؟‎ Chodæko, op. land, p. 474, note 3: 
١ Chodako, ul. opus, p. 478, uote 1. 


à Recherches sur les dialectes persans, par .كا‎ éresme; اعت‎ 
1453. 





508 _:/ NOVEMBRE-DÉCEMBRETrSES 2! 
ه سازبان‎ chamelier ». Toutelois-dans notre texte, ولك‎ 
loin d'être une règle absolue: il est probah e que lés 
>opistes Ont plus d'une fois rétabli Forthographre 
Persane Ge phénomène سل‎ changement de den oû 
est très fréquent, notamment en انوع ماها‎ devient 
où, 0, quelquefois # (Bér. p. 6}, tandis que’ d'au: 
tres fois il persiste, comme dans dsmän (Bér. جام‎ 
en taliche on trouve كايبان ص نما كواوتن‎ era 
van » (Bér, مور ;)48 .م‎ ٠ serpent» —sle(Bér. جه .ور‎ 
نان = ممه نون‎ npain n (Bér, p. 28), ) fan 
2° L'emploi de ; consonne pour ,ب‎ soit a com- 
mencement de ما‎ syllabe, soit à la fin de a تاقلل‎ 
fermée; par exemple dans les préfixes du verbe : 
وريزم‎ Pour بريزم‎ a je verserain; dans la préposition, L 
qui devient :وأ‎ dans des mots comme + تملأت‎ pour 
re init di, وديم صملا‎ pour pes ü Je verrai, les 
deux <>, celui du préfixe et celui de In racine, sont 
devenus deux .و‎ Comparez le tate où «eaun — «À, 
el var Uventu= رباد‎ le taliche ss “forêt” pour 
AIS (Bér. P- 19}; سبو‎ ١ pomme D — سيب‎ , et beau- 
Coup d'autres exemples, ainsi qu'en guilek, en maä- 
zéndérant, en Enebre (Bér. p. 101), en kurde, où 
l'on trouve لو‎ « lèvren 一 لب‎ (Bér: .م‎ 1204, Houtum- 
Schindler 1, p.97), ماله‎ = ne à (H.-Sch: p.48), 
khan = حواب‎ (H.-Sch. .م‎ 65), etc. son 
3° La suppression totvle de la: lettre à à da fin 
d'une syllabe fermée: il ven a de nombre exe 


9 A = 7 Eu | 
1 Houtam -Schindler, dans la Journal de la 03 “à f Eu, 7 alle 
male. 1 11. 1201000 LR 网 1 . 1١ هاا كد‎ «| NT 





11 





و 


LES QUATRAINS. DE BÂBÀ TÂHIR ‘URYAN. 509 
ples : سوته‎ pour us cbrûlén (de même en tali- 
che; Bér, .م‎ 26}; al pour ais soul uamassé n; 
ريده‎ pour = i VETSÉ CE آميته‎ pour Kiel ه‎ mêlé 05 
comme x) pour ax) «suspendu», ete. Cf. guilek 
ساتن‎ pour سالخعن‎ “fairen (Bér. p. 5g). Le mazen- 
dérani donne également سوتن‎ pour سيكس‎ (Bér. 
مم‎ 79); le même phénomène est constant en kurde 
(idem opas, .م‎ 134). 

Le s est presque toujours remplacé par uns,‏ فز 
comme dans l'ancienne orthographe persanc : 55‏ 
pour als «il saite, cf. taliche zodnèh «savoir»‏ 
.)26 .م (Bér.‏ 

5° ز‎ est fréquemment ج‎ ou 3 : سوجم‎ est pour 
سوزم‎ «je brûle» (cf taliche جير‎ djier pour ؤير‎ «sousn 
Bér. p. 26, 45; 5! pour 5} “des; e—5 pour زئم‎ “ je 
frappe», ibil.). On trouve, une seule fois, JS pour 
3! (voyez ci-après, n° xcvin). 

La conjugaison n'offre pas matière à d'amples re- 
marques. Nous ferons observer que la particularité 
la plus caractéristique, déjh relevée par M. Chodzko 
dans sa Grammaire persane, est l'emploi constant de 
ع‎ comme 3° personne singulier de l'indicatif présent 
du verbe être, au lieu de أست‎ . Cette forme existe en 
tate à côté de la forme pleine ul (Bér. .م‎ 12}; en 
guilek on trouve s وك‎ (Bér. .م‎ 63), de même qu'en 
guèbre. Le s se retrouve en kurde (Bér. p. 126|. 

La première personne du même verbe est ., mais 
avec le zhamma au lieu du fatha; il en est de même 
pour le sufhixe de ها‎ première personne dans les au- 

vi. +4 


BIEN in‏ 158 83 58 8ه هار 





bodom « ral harom x je faisw (— 
57 ses 1 ppm» pe 
parez le tate mkhououm “je veux n-(Bér, p:-5); mt 
ليق‎ “ je n'allai pas » (Bér. PF. 11}, ete. De 
méme | au prétérit du pérsi, umbert En de © 
dier, Z. D. M. G.,t. 36, p.81). 

Le suffixe de la 3' personne singulier de 和 
est souvent s, كنوه‎ parfois بو‎ au; ainsi nous avons, les 
formes ais konèh (= 353) u it faitu et ميكرو‎ mi-Keroi ; 
أبع‎ «il vient » et el (pour si); ss «il sait n et نرويو‎ 
“ne croit pas» à côté de ربزة‎ , 5 DS 3 
sy خورد , جرد‎ [ et beaucoup d'autres. Comparez le 
tate me | transerit mhhouu (Bér. p, 1 3) pour رمتخواضت‎ 
D. بد‎ DE لاعلا تيان‎ pour si {Bér. p.17} 

Les final de ka 3° personne du pluriel disparait 
totalement, comme en taliche, en mazendérani, en 
pârsi et dans certaines formes du guilek et au سيدا‎ 


sl eéxémiple, pyès pour Ris. 


| On sait peu de chose sur le poète dant nous nos 

occupons; on ignore rnèrne le temps où il a vécu; 
peut-être quelque document ignoré viendra-t-1}, am 
jour, révéler ce détail qui nous ‘échappé: tout عم‎ 
qu'il est permis d'inférer d'un passage du Nozhet el 
OQoloûb!, c'est qu'il est antérieur au var siècle de 
l'hégire (xzrw de l'ère chrétienne), Bäbi Tahir: était 


Ms, de ma collection, اذا‎ ١1 Hamdutlalh Mot auteur 
de cri ouvrage, ail mort dn +50 ةا‎ 





LES QUATRAINS DE BABA TAMIR TURYAN 51 
Orient; et quépourcels, tout le monde révère et 
réspeëte; peut-être ce nom de Uryän sous lequel il 
est parfois désigne, lui venmtal de ce que, comme 
beaucoupdeses congénères, 让 se promenait sans vé- 
téiments dans les bazars et-dans les rues. « Ibétait, 
dit l'Atech-kédé, originaire de da ville d'Hamadän, 
dontil futl'ornement-par sa sagesse etson érudition!; 
iest- mentionné dans bon nombre de livres, etest 
célébre-parmi les savants. Ge fut un poète mystique 
exalté شيد!‎  قشاع‎ , dans les vers duquel les transports 
de. Fame apparaissent bien, » Son tombeau, à Hn- 
اوم صقل هم‎ un des plus vénérés, au dire de 了 am 
dubah Mustauf?, On chante encore en Perse les 
vers mystiques de Bäbä-Tähir; mais, chose étrange, 
il y paraît: être devenu un des saints de cetle secte 
singulière des Ahki Hayg ou Nocairis de Perse sur 
lesquels le comte de (Gohineau nous a donné quelque 
hümibre. Sa sœur, Bibi Fâtiméh., est également l'objet 
de la vénération de ces sectäires 3, Pour les-uns, ses 
quatrains sont en dialecte louri*, pour les autres, 
en patois du Mazendérän ”; mais nous persons que 





١ wa dans le texte tn jeu de mots iniradaisihle, entre fm 
مق‎ squi sait معدم‎ et le nom même de la ville de Hamadôn. E 
ést asses singulier de voir مه‎ fou renommé pour sa sagesse! que 
n'en est-il parfuis de même en Occident ? 

ودبيو هذارات collection, Ê 19h r°:‏ هده el-Ooloub, os. de‏ ناجوز ؟ 

2 Comie de Gobinenn, Trou ans en .عنمل‎ p. 344. 

à Thu. 

5 Chodsko, Popular parte of Persur, p, 434. Les vers de Hal 


+4 


52 ‘' NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 1 
Lutf-Ali Beg, qui les range dans l'idiome de Réf, 
doit avoir raison contre ces autorités. 

Le texte que nous donnons ici comprend, non 
seulement les quatrains cités par l'Atech-kédè, au 
nombre de vingt-cinq, mais encore plusieurs autres 
retrouvés dans un manuscrit moderne appartenant à 
Mirzû Habib Icfahäni, savant persan bien connu de 
ses confrères d'Europe, et dont la compétence, en 
عب‎ de ne locaux persans, nous a été fort 

Ges fragment: supplémentaires proviennent de‏ .م 
diverses : sources qu'il n'a pas toujours été facile de‏ 
déterminer, telles que le Medjmu-i Fosahä de Riza-‏ 
وو Qouli-khän, publié à. Téhérân, et un ee!‏ 
primé à Bombay. Les corrections proposées sont‏ 
toujours indiquées avéc la plus grande rigieur, ”‏ 

LutÉ"Ali-beg (loco laud.) fait remarquer que les 
quatrains de Bâbä Tähir sont écrits « sur un mètre 
particulier»; en effet, notre poète a renoncé à la 
scansion traditionnelle des rubd' تفجو‎ pour adopter 
l'une des variétés les plus simples du mètre hazad). 





Tähir traduits par l'auteur de cet ouvrage ve se retrouvent point 
, parmi Îles quatrains publiés ici. 


LES QUATRAINS.DE BÂBA TAHIR/UBYAN 513 
Lu troll chaudes dl ent Act À 
رب و عمال‎ ducs bed tr لوجتو‎ 


ته كه نا By‏ 3 در خرابات 
ته كه سود وزيان خود نذون 
ou É usé‏ ضشيهات فيهات 


١ Toi qui n'as pas étudié la métaphysique, qui n'as 
jamais mis le pied dans un cabaret, toi qui ne con- 
nas pas tes propres intérêts, comment pourrais-tu, 
hélas! compter parmi les hommes de Dieu?’ 

D = تو‎ stois, On trouve كا‎ en guëbre pour ته‎ (Bér, 
p.108), ainsi qu'en kurde. dans des formes comme يم تا‎ 
bo-ta «à lois (Bèr. p. 149). تضوق‎ cnrresheand au pérsan 
تداق‎ par suite des transformations que nous ayons indiquées 
plus haut. مردون‎ est le pluriel de ا فرت‎ 


IL. 
ailes بيته كر دل ختده لب‎ 
رخش از خون دل شركز مشوياد‎ 


Sans toi, à ma maitresse! puissent les fleurs ne 
point croire au jardin; si toutefois elles le font, que 


Slh  ‘ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
personne n'aille jamais les sentir! Sans loi, si mon 
cœur venait à sourire, puisse-t-1l ne jamais effacer les 
regrets cuisants qu'il en ressentira! 

Ce quatrain nous offre une série de ‘précalifs en سوماق‎ 
alé est le persan كماتى‎ Lei ethe 3* vers indiquent 
que l'est bref dans ais. 


LEL 


aus sus = À kan‏ ذل كنع ايناد 

EN 5 —S JL زقم بر ديدة‎ 
+ Au secours! contre mon œil et mon cœur, deux 
calimités; car ce que voit l'œil, le cœur en garde la 
mémoire, Je me ferai un poignard à la pointe d'acier, 


et je men créverai les yeux pour que mon cœur soit 


libre, 





his. .كنم‎ #55 sont respectivement pour has , sé, 

53. Nous avons expliqué plus haut la présente du zharmma 

sur l'ovant-dernière letire de, san معنا‎ dela pronon- 
ciation persane besdzem. 


HW. 


قل نقش à lle‏ ياز 
Jus‏ خط مخالنت دو ls gts‏ 


LES QUATRAINS-DE BABA TALERURYAN, 515 


GE اودر‎ anas sys اشام‎ sen 
نشي يار‎ pelle 55 كه ون‎ 0 


La peinture, de tu-beauté ne peut sortir de ma 
mémoire, © mon amie; ni l'image de tes attraits; 
autour dé mes yeux, je placerai une barrière formée 
de mes cils, pour ممص عون‎ saug coule sans que ton 
image s'échappe, 6 mon amie ! 


Last ب‎ Das DDN إلى‎ — ER ainsi qua HAUTS le verrons 
plus. loin, 8%; اكع‎ le persan SR) 


V. 
جره اجازى يدم زقهم بع بير‎ 
سيم حشمى برد بريال موتير‎ 
شرو غافل مجر در كيهسارون‎ 
خوره تير‎ Ji هر آون غاقل لحبة‎ 
[magine-toi que) j'étais un faucon mâle; j'allais à 
la chasse, et là, un homme dé mauvais augure me 
lança une flèehe dans l'aile, Ipsouciant, ne vas pas 
te promener dans les montagnes; car celui qui y va 
sans s'en douter, ces flèches l'y atteindront sans qu'il 
le sente. | | 


Pour ppt forme qui se retrouvé an tate عفظط)‎ p. pi. et 
en guilek (Bér. p. 60} gs 1ه‎ le sens عل‎ « se promener » 
el non فل‎ paitres, commen persal, ee qui-n'aurail guëre 
de signification acceptable. أون‎ est pour “أن‎ | 


516 رن‎ NOVEMBRE-DÉCEMBRE.L885. 
out ” | 
ناممبى قلندر‎ RS موآن رنحم‎ 
| كرد كيتى‎ pro جو روز أيه‎ 
Les g , تي‎ 

Je suis le bohème mystique qu'on appelle galen- 
der; je n'ai ni feu, ni lieu, nul point d'attache. Le 
jour, j'erre autour du monde, et la nuit je m endors 
une brique sous la tête. 


on trouve en taliche be (Bér. p. 36).‏ : بوث est pour‏ ى 


répond au persan ss, par suite d'une sorte 1 شو “لفاس‎ 
= uit, COMITE en fliche (BE p. %a}. 


VIE 


سرشك از sous‏ بارانوم شو وروز 
نع كو ديرم نه re‏ ميكرو درد 
يحى ذونم كه نالونوم شو وروز 
Moi qui, nuit et jour, erre dans les déserts, je‏ 
verse sans cesse des larmes de mes yeux; je n'ai pour-‏ 
tant ni fièvre, ni douleur dans aucun membre: tout‏ 
ce que je sais, c'est que je me plains nuit et jour.‏ 


La forme وم‎ pour = est une seriptio plena, wb part. 
prés, de le. est une sorte d'antnalie, peut étre dae à 


LES QUATRAINS DE BABA TÂHIR URYAN. 517 
l'inadvertance des copistes. 5 pour تب‎ n'offre aucune diff- 
culté La forme de بحن‎ est curieuse; comparez le 
pârsi Aekerek « je fais» (Houtum-Schindler, die Parsen in Per- 
sien, dans la Zeitschrift der Deutschen Morgenläni. Geselbchaft, 
t XXXVI, 188a,p. 81),et le kurde (dialecte. qoüräni) ma 
شدي‎ «il fait» (H. Schindler, Beiträge sam kurdischen Wort- 
schatze, dans le même recueil, & XXXVIIE. 1884, .م‎ 100). 


VI. 
in أكر دسم فتى خونت‎ 
وويام_تا جه رنكى ايدل ايدل‎ 


Peut-être es-tu une lionne, une panthère, à ma 
belle! puisque tu es sans cesse en lutte avec moi. Si 
tu me tombes sous la main, je verserai ton sang pour 
voir de quelle couleur il est, à mon cœur | 


Ce quatrain est Le premier de-ceux qui sont cités dans 
l'Atech-kédé. Lg nous indique une forme ut pour أفتادن‎ . 
وويم‎ correspond lettre pour leitre à 所 se, 

LA. 
دل‎ pi) خداوتد! زبسس زازم‎ 
شو وروزآن در ازارم اين ذل‎ 
زيس ناليم از تاليدنم كس‎ 


JS y pire زهو بسائون كع‎ 


 ‘ NOVEMBRÉ-DÉCEMERE 1888.‏ كاد 
Ô seigneur! je suis bien allligé, 4 cause de ce cœur‏ 
qui me martyrise nuit et jour; dogs à gémi. et pour‏ 


ces plaintes, . . prends-le moi, car j'en suis dégoûté. 


Le mot كس‎ est jusqu'ici rebelle à toute analyse: nous 
Re son rôle dans ces vers. Lier ( ادع‎ l'impératif de 


A. 


دلا يولم )+ شرت Ra‏ نشيل 
م res‏ زم وين جم és‏ 


belle, vêtu de vétéments bleus, je pleure‏ قم لذ 
abandon: les chagrins qué tu me causes sont un‏ مما 
poids comme un vétement sur la robe. Je parle de‏ 
ل ton amour comme lé matin annonce le soleil,‏ 
puis le moment où nous sommes jusqu'à pere où‏ 
Isräbl. sounerx. de la trompette,‏ 





Tel qu'il nous est donné, ce qualrain est en persan pur. 


AL 


مو أم pres‏ 
يسوم عالم ار 人 pr‏ بال 


les deus sens du mot és amor s ot #sleihe,‏ مده de mots‏ مول" 





Je suis cet oiseau dé feu qui, en battant des ailes, 
embrase immédiatement tout un monde. Si un peintre 
traçait mon portrait sur la muraille, l'impression de 
ma figure seule suffirait à réduire en cendres la maison. 


Non élue correction nu texte, suggérée par Mirrû 
Habib | أخشقطماء‎ : l'original porte :غاجزين‎ qui est une fornve- 
étrange et offre ممغى مه‎ peu satisfaisant. On peut croire qu'il 
y o.dans ف‎ quatrain quelque allusion éloignes à la fable du, 


Phénix, 


"XII. 








Viens, illumine, une ouit, ma chambre; ne me 
laisse pas dans les transes du jour de ls séparation ; 
je jure par la double voûte de tes sourcils arqués, 
que les soucis sont mon seul compagnon depuis que 
je suis séparé de toi. | 

qui semblerait au premier abord correspondre à sp :‏ بورك 
se trouve commeinipératifde cat dans le-dinlecti kurde de‏ 
.)105 .م S6, village entre Kächân et lspshän (H.Sehindler,‏ 
. فشني persan pur: c'est l'impératif négatif de‏ مل تاوع مهيل 


 -: NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.‏ 530 
XIE‏ 
مسو DU 让‏ ول ar” oise‏ 
lis‏ أ سرك us!‏ بيش ديرم 
5 35 كن ثومة سر ذر بيش ديرم 


Je suis tout troublé en entendant cette parole : u Hs 
ont dit oui/ ». Car mes péchés sont plus nombreux que 
les fouilles des arbres. Lorsque, demain, les anges 
de la résurrection Hront le livre des actes humains, 
j'aurai mon livre à la main et j'en serai tout honteux, 

Le sens primitifde داو‎ est «arbres (cf le Dict. de Richard. 
son et le Borhdn-t Qt |; de est dérivé le sens de « gibet » 
qu'il a pris plus lard. On le retrouve en tate (Bér. p. #1); il 
devient ذاي‎ en taliche (Bér. p.25 et 48). Il a la forme ddr 
dans les dialectes kurdes (H. Schindier, Kurd. W'ortseh., 
p. 65). Fr pour دارم‎ comme plus haut, خونون‎ ay , تنام‎ 
riel qe كون‎ Ati pour خوان‎ AE (l'ange) qui lit le livre. 

ge équivaut à خوأننظ‎ 





XIV, 
M € بشم أز حاجيان‎ 
كه اين ديري بسه يا ديرت هم‎ 


Je men vais, je disparais, je sors de ce monde; 


LES QUATRANNS DE HABA TAB ‘URYAN. 521 
je vais à un endroil plus éloigné que Îa Chine et 
l'Indo-Chine; oui, j'irai là, et puis je demanderaï aux 
pèlerins qui reviennent de visiter In demeure sacrée 
si je suis allé assez loin, ou si je dois marcher encore. 

qui, dans tous les dialec-‏ ,شدن عل شوم est le persan‏ م 
tes, a conservé lé sens d'anllérs en méme temps qu'il 5 pris‏ 
el.‏ - 5 + بس décompose en‏ عد celui de «devenir», Aus‏ 


XV. 
بوره سوتم دلون فون ثا بتالم‎ 
ets Le allés آكر يليل‎ 
Venez, d amoureux épris de l'idéal, allons, gémis- 
sons, pleurons l'abandon de cette teudre rose! Allons 
au jardin avec-le rossignol amoureux, et si l'insen- 


sible ne pleure pas, nous, au moins, nous nous 
plaindrons | 


Ce quatrain porte le n° 3 dans le nombre de ceux qui 
sont cités par le Tezkére-i Azer. Le 1° vers a une variante : 
... ذلهاى 5 زعشق‎ asp, qui n'est pas satisfaisante. — La 
forme سوته‎ pour سيشقة‎ 1 été expliquée plus haut. شمن‎ 一 
pers. .هان‎ prés est pour ee be-rhevfm « allons », 


XVI. 
مزه ير اشك خونين تا كم بودم‎ 


Fe 


52 NOVEMBRE DÉCEMERE 1883. 
人 一 سوا كه‎ ji م كو دز‎ < 
تو كم أزدن ببرلق. واكم بينم‎ 
Seigneur! qui suis-je et vou qui suis-je! Jusques 
à quand aurai-je mes yeux trempés de larmes améres!! 
Si l'on me chasse, j'irai vers toi; mais toi, si tu ma- 
bandonnes, qui irai-je trouver? 


Fr est le persan 一 بسيو قال‎ CN deux mots. rorres- 
pond] à بسوىتو‎ VE ML, - براتى‎ = Sole “ils répoussent », 


X VIT. 
ناي > وجرا نمت ككازم‎ > 
Sabre أكرآون دردى‎ 2000 
Si tu viens, tu trouveras ici toutes les caresses de 
mon âme; situ ne viens pas, ton abandon me ré- 
duira à néant, Les soucis que tu peux avoir, mets-les 


sur mon cœur; je mourrai ou je brülerai, ou je pa- 
tenterur. 


Jci tous les sont remplacés par des ;, à l'exception du 
dernier hémistiche où ]ىه بسوحم‎ pour :بسوةم‎ d'ailleurs le 
texte porte à زلا يسا‎ où notre édition donne ,بسازم‎ change 


ment Tim é pur ln rime, 





LES QUATRAINS DE BABA TAHIR UBYAN, 523 
| | 1 | | , 
€ RU Ben ee 1 

جم ى. خواق ازين. mis Je‏ 

ls gl شر نهه شو‎ Le 

Je ferai. de tes deux boucles de بسسععطء‎ es 
cordes de mon violon; peux-tu me demander autre 
chose, dans l'état d'abattement où je suis? Toi qui 
n'as pas l'intention de vivre en paix avec moi, pour- 
quoi viens-tu, au ع تائم‎ dé chiqué nuit, me retrou- 
ver dans mon sommeil? 

La forme حو‎ pour كار‎ est rémarquables -peut-êlre este un 
oublidu copiste. إل عت‎ y +: dans ces vers une allusion ععبة‎ 
Leu commun des poètes d'Orient. qui consisle à représenter 

image de la bien-aimée venant visiter en songe son amant, 


XIX. 


بورة pu‏ دلون كرد ثم ei‏ 
عدن (PS‏ ويام Lt‏ كسفنايكم 

ترلزو اوريم ها pis‏ 
شرآن Cr Se‏ سنكيوتر ايم 


Venez, amants mystiques, réunissons-nous en 
cercle: cnusons familièrement et dissipons nos soi 


sgh ١ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 
.فك‎ (Tenez, par distraction,) faisons apporter une 
balance et pesons nos chagrins : plus nous serons 
amoureux, plus le plateau baissera. 

Ce quatrain nous donne dans le mot كريم‎ la 1" pers, pl 
de l'impératif de كرحن‎ ٠ faire». 


XX. 
اشيان بر كيانهدم‎ On 
Files خاماق بر‎ à باين‎ 
pi هم ازدر برانن سوتته‎ 
ته كر از در يران بر كيانهم‎ 


Dans ma pauvreté, qui irai-je trouver? À qui de- 
mander, dans mon état de vagabondage? (Si) tous 
me ferment leur porte, j'irai vers toi; mais si tu me 
repousses à ton tour, qui me recevra? 

Second quatrain de l'Atech-kédé. 

Les deux derniers vers se retrouvent presque textuellement 
dans je quatrain n° XVI. — Le mot كيانتم‎ se décompose 
saliér و‎ — La varinnte كم‎ 一 كم مرا‎ donnée par l'Atech-kedè 
parait préférable à » (au 4 hémmistiche}, qui est dans notre 


manuscrit. 





XXL 


بروى دلبرى جر ماتلسم 


LES OUATRAINSUDE BABA TAFIR ORYAN. 985 
TT, 55 


بن ]ا 11 


11 روبك 


+ 80 تمان‎ quelque penchant pour le visage de ma 
belle, ne m'empèche pas dé la voir, car j'en suis fol: 
lement épris, De grâce, chamelier, pousse tes cha- 
meaux moins vite, car je suis un attardé, abandonné 
par cette caravane, 

Remarquer la forme aflixe = correspondant au persan 


per sr ques) Leu est le persan ونع :ساويان‎ 5 équrvaut à 
ميران‎ impératif de continuité de وأنضن‎ « sa — Dans 
مر حدم . منعم‎ est عا‎ compliment diréct clé مكن‎ 


XXI 


Je suis cette mer qui est entrée dans un vase, ce 
point qui est entré dans, une lettre; à chaque mille- 
naire, il se montre un grand. homme, à la taille 
droite. Eh bien! c'est moi, cet homme, qui ai paru 
en ce siècle, 


25" quatrain de l'Atech-hdde. Notre manuscrit a, aux deux 
premiers hémistiches , cl pour :أن‎ on sait en effet que, 
mème en persan, عع‎ pronom démoustratif se prononce dn. — 

«L'Atech-kédè à انك‎ pour af, an 4° héemistiche. 
VE. LE 


DL LL LL: |‏ ونه مر جد فهر 


520  ‘ "NOVEMBRE: gear 


| 0 ١ 
LAPS RE nn 


ANS xx. 8 ét‏ وت 
ar SSSR En lag‏ 

à Joly La 5‏ امون 

ao} "pans af هرا ملعت"‎ 


Si nous sommes ivres-morts, nous sommes Îles 
tiens; si nonsn'avons plus ni force, ni xolonté, nous 
sommes lestiens. Guébres, chrétiens où musulmans, 
quelle que soit la secte à faquelle nous Uppartenions, 
nous somimes les tièns. 


Le Le" 


“ 二 
M الطب‎ 


à quatrain de l'Atech-kédé, qui donne les variantes su 
vantes : a pour أذ كو‎ de notre mannscrit: UE au lien de 


ul: au 3" hémistiche, وز مسطان‎ MA ds - 
| AXIV, 
gris خم آنان كه شر زامان ته‎ 
خون وا تد كين وا تمع نشنين‎ 
Heureux ceux-là, qui te voient sans cesse, conver- 
sent avec toi et sont admis. en ta présence! Si je n'ai 


pas la force d'aller te voir, au moins ] Iral voir ceux 
qui ont le bonheur de te contempler. 


5" quatrain de l'Atech-kédè. Les variantes n'ont pas d'im- 


LES QUATHAINS DE HÂHÀ TAHIR (URYAN. 547 


portance : ديت نين‎ POUr نك نى‎ Le , au 3° hém., et انار‎ 
au 4". تع‎ ls = persan :يأ تو‎ 5 est une crase pour يم‎ 5. 


XX V. 
مرا خوشتر زيوى سنبل ايو‎ 
بِشَوْ كيرم خيالش را در آغيش‎ 
et م بوى كل‎ 3! >= 
Le zéphyr qui a passé sous cette boucle de che- 
veux parfumée me parait plus agréable que l'odeur 
de la jacinthe. La nuit, je presse ton image sur mon 


cœur. et le lendemain, l'oreiller exhale une odeur de 
rose, 


N° 15 du recueil de Lutf*Ak-beg. Variunte ST pour nf: 
au 3" hémistiche, جو شو‎ pOur بشو‎ : correction pour شر شي‎ de 
امم‎ manuscrit qui est contra métram, خيالترا‎ au lieu de 
..خيالشرا‎ | 

| XXVI 

ds‏ ديرم كه بهبوذش مييو 
CMS‏ >- سوذش ES‏ 
يباخض ميدهم نش ميبرد باذ 
بو PA‏ تن انهم ذوذش هيبو 

J'ai un cœur qui ne sait pas ce qu'est la vie sage; 

j'ai beau lui donner des conseils, cela ne sert de rien. 
45. 


538 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1883. 一 

Si je le jette au vent, celui-ci refuse de l'enlever, et 
si je Le précipite dans le feu, il : n'en sort mème pas 
de la fumée. 


N° 7 de l'Atech-kéde, Variantes : 1" hémistiche, jls 3° خط‎ 


mustichit, بياخش‎ et, à la fin, ls, au lieu de sb. ماران‎ 
امعصفعتم‎ décomposer en أووا = نه أض‎ as. 


XXVIL. 
عدم أنكدوته ذونو‎ ail; نوا‎ 
عيار زر خالص يوته ذونو‎ 
plié Pl بوزة سوتم دلون‎ 
L'homme aflligé connait bien la mélodie des plain- 
tes, comme le creuset sait la valeur de l'or pur; ve- 
nez, cœurs épris des ardeurs mystiques, gémissons 


ensemble : celui-là seul qui y'a goûté connait l'extase 
de l'amour divin. 


6 de l'Atech hdd, — انى وتم‎ el سوته‎ sont respective 
ha OS et As qu, tandis que مه يوتى‎ conservé 
sa forme persane. ذونو‎ = persan 38 on trouve en taliche 

counéh « savoirs | Bèr, زائم :)54 بحر‎ «je sais ١ et عفد زأنى‎ 
voirs en kurde (Bér. p. 120 et 140; comp. Houtum-Schind- 
ler, ÆKurd. Wortrch., p: 71, v° zdnin). 


XXVIIL 
بعالير شعو مو يروانة نه‎ 
نم‎ Ales مو‎ se جهائرا‎ 


LES QUATRAINS DE BÂBA TAHIR ‘URYAN. 529 


جم مارون ومورون لانم gr‏ 
من بيجاردرا ويرانةٌ نعم 


IE n'y a point dans l'univers de papillon aussi 
étouedi, de fou aussi étrange que moi, Les serpents 
et les fourmis ont tous une retraite; mais moi je nai 
pas même, infortuné! le mur d'une maison en 
ruines. 

N° du Tezkerdi-Azer de تلط “لأسا‎ beg. Variantes : au 1 hé- 
mistiche, لجو من يكسوته ذل‎ 011 LT بعالهر‎ : ant 3", Ubb 
3 一 本 qui se décompose en Ai + بق‎ 
équivaut au persan sut : 


XXIX. 
ديرم زعشقت كيز ووبزه‎ 中 
مزه بر زم حيدم جمره‎ 
دل عاشق مثال حوب ترى‎ 
ريزة‎ Ales سرى سورة سرى‎ 


J'ai un cœur que ton amour a jeté dans une étrange 
confusion; quand je ferme mes paupières, il coule 
de mes yeux un torrent de larmes. Le cœur de l'amant 
est, en effet, semblable à un morceau de bois hu- 
mide, dont une extrémité brüle, tandis que l'autre 
verse du sang. 

N° 16 de l'Aterh-kädè. Variantes : 1 hém., عشق‎ 让 Ms 
خوبان كمي وجي‎ : 3“ bém., Les *3-:سيلاب‎ héne., UL 
au heu de Je: 4° hém., سوج‎ 时 LE y. 


So  NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. | 


XX. pal 
ai as دلم 35 قودائم‎ 
LAPS ين جرمم كد مو تد دوست‎ 

نه شوكت دوست دارة حالش Ki‏ 


Mon cœur est perpétuellement plongé dans les 
chagrins par ta faute; j'ai pour oreiller une brique 


et pour couche la terre, Mon crime est de t'aimer; 
n'est-il pas vrai que c'est là le sort que tu réserves à 
ceux qui sont tes amis? 


Le s dans زمينة . كينة‎ . etre. esi la 3° pers, sing. du verbe 


ER correspondant au Persam au |. ,كت ب‎ crase pour 
— Remarquez, dans la même pièce de vers, les formes 
مو‎ ël ديرم افق‎ et دارة‎ employées simultanément. 


XXXL 
بريشان سنبلان بر تاو مكه‎ 
نركيسان خوناو مكم‎ er 
وريق ته كه مهر ازما ورينئ‎ 
Ne recourbe pas tes cheveux épars, ne jette pas 
des regards sanglants de tes veux mi-dos. Tu es dans 


l'intention de rompre toute amitié aveë nous; oh! ne 
te hâte pas, le temps suffira à nous séparer. 





LES QUATRAINS DE BABA TAHIR 'URYAN. 53] 

Haut Ure aa, avec ممصم وليه‎ def. à cause du mè- 
tre, Cet impératif négatif de ل‎ pos est remarquable. Le 8" 

train de L'Atéchkedé à pour variantes, à ln rime, fe 


persan‏ > وري mots entre‏ عل aunjeu‏ ]1 :اشهاب ام بيخواب 
Que je rattache au persan Us‏ وريتى cp ét‏ 


XXXIL 


آكر دل دلبرة دلير جه تومم 
تر دل ازجه يومه 
ذل RUE‏ : أميهم PSE‏ 


Si le mot cœur veut dire la même chose qu'amanté, 
comment nommer celle-ci? Si lamante est on cœur, 
d'où vient ce dernier ? Quant à moi, je sais bien que 
mon cœur et ma bien-aimée sont si intimement unis 
que je ne les distingue plus l'un de l'autre, 


N° 14 de l'Atech-héde, Variantes : 1° hém., Sy > € à La 
rime, UNS: 2° hém., sb ذل را جه‎ ds: # ., égale. 
ment, 了 à lu rime. 


XXXIIL 
بيته. اشكم. زمركان .تر آيو‎ 
بر ايو‎ à pol Je a 
وروز‎ des بيته در كنم‎ 
ml نشيتم 5 5 كيم بر سر‎ 


Quand tu es absente, mes larmes coulent عل‎ mes 


538 NOVEMBRE-DÉCÉMBRE I8h5. 

cils humides, et mon espoir est sans [ruits, comme 
un palmier stérile. Sans toi, je reste assis, nuit et Jour, 
dans un coin solitaire, jusqu'à ce que ma vie soit 
terminée, 


n'y a guère à remarquer duns ces vers que lu orme 并 
= pers. AT; de al CE kurde 如 of (H-Schindler, Kund, 
Vortsch., p. 103]. 


AXXIV. 
بوهم تا بسك هتوم دلت را‎ 
در آنش حوب تراتنها نسوجه‎ 
Ton cœur, Ô cruelle! ne brûle pas pour nous; quoi 
d'étonnant? Est-ce qu'un rocher brüle? Moi, je con- 
tinuerai de brûler jusqu'à ce que j'eoflamme ton 


cœur, puisqu'un bois humide ne brüle pas seul dans 
le feu. 


Ici l'aoriste de سوجه 651 سوكتن‎ 一 persan Sig, 0 le cad- 
satif du même verbe يسوجوتم‎ 一 Ters- بسوزانم‎ . Le mot نبوة‎ 
= pers. نبود‎ doit étre باغسعامه سا‎ pour le mbtre. 


X X X V. 


pos qe JS je ps 


LES QUATHAINS-DE BABA TÂHIR 'ORYAN, 533 

17 ميذى ثم‎ 有 5 كيه‎ 
Dans le champ de ma pensée, il ne croît que des 
inquiétudes; dans mon jardin , il ne pousse que des 


fleurs de deuil. La plante du désespoir ne vit même 


pas dans mon cœur stérile !. 
11 se peut que اع كل ماتم‎ cdi كياء نا‎ soient dés noms 
de plantes; mais il n'est pas facile de les identihier. 
XXXVL 


5 بندم A5‏ خوم عونه 
وثر روى تو ويتم غم نمونهم 
آكر 53 دلمر كسمت مموين 
à d‏ درد.در عالم ميقه 
Sanstoi, mon cœur ne reste pas un instanl joyeux;‏ 
mais si j'aperçois ton visage, mes chagrins disparais-‏ 
sent. Si l'on partageait les soucis de mon: äme entre‏ 
toutes les âmes de l'univers, il n'en resterait pas une‏ 
seule mdemne.‏ 
محاينت 3° : عاق , N° 19 de l'Atech-kédè. Variantes : 1° hém.‏ 
, بيثم = représente le persan She, ot pus‏ وزع 一‏ 


١ C'esthdlire : Je n'ai méme pas le courage de lu désespérance. 


534 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885... 


Pr | 


XXXVIL à 
. M لكت حل‎ ER, 


pain r‏ نوينن روى زيبا 
جه ذونو دل كم خوبون در ALES‏ 
Quelle calamité, quelle calamité que le cœur! Les‏ 


yeux péchent et le cœur souffre; si les yeux n'avaient 


pas vu ce beau visage, comment le cœur aurait-il su 
où sont les belles? 


N° 18 de l'Atoeh-kédè. Variantes : 1° hém., 54: 2° hém., 
:مبنادق بكرن‎ d'hèm,, حشمان نديوى‎ ; 4" bem, بذع‎ 
et خوبان‎ 

À À À VIE. 
شاية‎ Loge mu حشمون‎ So قد كنا"‎ 
ads ته كت بالندة بالا‎ 
ai — 0 > &ls à) 
Toi qui as des yeux gracieusement entourés de 
surmèh, cette taille élancée qui ravit les esprits, ces 
cheveux noirs comme le muse qui descendent sur 


la nuque, es-tu donc sans parole pour te promener 
«insi étourdie? 


N° رد‎ de l'Atech-hédé. Variantes : 1 hém,, 一 حشمان‎ 


LES QUATRAINS DE BABA TÂHIR fURYAN. 685 
بمسان‎ 2° hèm., :دار باق‎ 4° hèm., كران نه , واج‎ — Le hé- 
mistiche est presque incompréhensible. als PE sær her 
du taliche واس‎ «mot» (Bèr. p. 52). de وأتو‎ vôton ٠ parler »; 
بدواج‎ signilie « mauvaise parole» [Bèr. p. 30). CE kurde 
wdtin et pârsitutmuin. Mais al semble un verbe à ln 3" pers. 
sing. de l'aoriste: nous le rapprochons de مسجريطن‎ 25€ Pro 
mener» que nous avons déjà rencontré avec ce sens. Cet ثانا‎ 
mistiche est rebelle à l'analyse, et notre traduction très con- 

XAXXIX. 


قزارانت جكر خون كردة ويشه 
شى Aid‏ أز mins 05e‏ 
Tu as ravi plus de mille cœurs; tu as plongé dans‏ 
l'aflliction plus de mille fmes. J'ai compté plus de‏ 
mille douleurs; mais cé qui na point été encore‏ 
nombre.‏ عن compté dépasse de beaucoup‏ 


N° 2. Variantes : 1" hém., نور به تيشق‎ 2 bm iis 和 ss; 


:شنو parait correspondre au persan‏ شاى ع ..ويشى , بسغط عم 


dans le méme hémistiche, il faudrail correctement, pour Va 


rime, écrire أشجردة‎ . 
X L. 
a كوهفسارون ضفتةٌ‎ MI 
a جو كنارون هفتةٌ‎ ENS 
Le sd se منادى فى كيم‎ 
a ris وفاى كلعذارون‎ 


53 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

Le colchique des montagnes ne dure qu'une se- 
maine, ainsi que la violette des bords de la rivière ; 
Je veux crier de ville en ville que la fidélité des 
belles aux joues rosées ne dure qu'une semaine. 


N°17. Variantes : 3° hém.. :كوهساران‎ 3", 3%. 一 及 e- 
marquer la crase de l'izdfét dans AM et Ress, où der et cher 


ne forment qu'une syllabe, 一 ى‎ correspond au persan بود‎ 
de même qu'en taliche {Bér. .م‎ 36). CF kurde اع‎ bdt (EL 
Schindier, Kard. Worth, p. 101). 


XLT 


gi أذزكم‎ Sy à ES 
GS بران ار خوارى اذكه‎ 

مو وآ أبن نهم ذل أذ كس نتسم 
دو عالم دل ته دارى از كه ترسى 


nous tues dans lés souffrances. qui crain-‏ كنا اث 
draistu? Si tu nous chasses misérablement , pour-‏ 
quOi aurais-lu peur? Avec mon pauvre petit cœur,‏ 
personne ne meffraie; comment serais-tu timoré .‏ 
toi qui as un esprit qui embrasse les deux mondes?‏ 


N° 20, Variantes : 1° hé, كشهان‎ + 2° hérn, نون‎ 3" bém., 
Fer مو‎ ds كشجون أر- .يباين نهة‎ correspond à ln 
phrase persune .آكر كشى مارا‎ 


LES QUATRAINS DE BÂBÂ TÂHIR [URYAN. 537 
١ 


دلا رأة تع يو js‏ ونخسشك à‏ 


بر افكن تاكم يارت كقرك a‏ 


Ô ma belle! tes voies sont pleines d'épines et 
d'obstacles, tandis que tu chemines au sommet du 
firmament, Situ peux arracher la peau, jette-la pour 
que ton fardeau en soit allégé. 


N° 21. Variantes : 3" hém., contra metre : Si. — Le 
diminutif du comparatif dans d,% ést à notcr. 


XLIII. 
ماننت في ى‎ ds Dose 
فى‎ à) sil À مدامم درت‎ 
| | مرا سوز وكدازه تا قيامت‎ 
ذونو قيامترا كه كن‎ [RES 


Par ces plaintes, ma pensée semble exhaler les 
douces notes de la flûte; li douleur que me cause 
ton abandon me poursuit toujours. Je continuerai de 
souffrir ét de peiner jusqu'à ها‎ résurrection des morts, 
et Dieu seul sait quand elle aura lieu. 

N' .وو‎ Variantes : 1" hém., بنك‎ ès (2); 3" hém. , :كدازت‎ 
4 hém., de «ؤوتو تا‎ 


 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885,‏ 538 
XLIV.‏ 
مسلمسمل زلف .بر رواريته ديرى 
كل وستبل يهم أمينه ديرى 

بريشان حون كرى .اون تار زلغون 
Tes cheveux tombent sur ton visage en boucles‏ 
ondoyantes: on dirait les roses et les jacinthes mélées‏ 
en fraiches guirlandes. Lorsque tu sépares les che-‏ 


veux de tes nattes, on trouve on cœur suspendu à 
chaque fil. 


.أن كرى أن hém.,‏ 3° نويتة hém.,‏ “د : N° 23. Variantes‏ 
XLV.‏ 
شر اون باغ كه Lis‏ سر 332 
مدامش باغيان géré‏ جكر نى 

RL‏ كندنش از بي واز بن 
Tout jardin dont les arbres ont la tête qui dépasse‏ 
les murs, plonge dans le désespoir le jardinier, qui‏ 
le soigne. H faut l'arracher, le déraciner de fond en‏ 


comble, quand même ses fruits seraient tous des 
rubis et des perles. 


N° 24 de T'Atech kédb. 


LES QUATRAINS DE BABA TAHIR 'URYAN. 539 
XLVL 
ol 
a كار شون‎ AN .وقل .هو‎ des 
.در تمسازن‎ is خوشا انان كه‎ 
à بهشت -جاودان باؤلز شون‎ 
Bienheureux ceux dont Dieu est l'ami, et dont 
toute l'occupation est de célébrer ses louanges par ces 
mots: با‎ Dis : il est le Dieu (unique)!» Bienheureux 


ceux qui sont perpétuellement en prières! Ils aché- 
tent par là le paradis éternel. 


Le troisième hémistiche nous donne un exemple de la 
troisiôme personne pluriel du verbe auxiliaire ن‎ 一 persan 
A SE ودر ممازن‎ persan تمازنك‎ 1 


ام ل 

مدامير دل بر آذر ديدة à y‏ 
À‏ ور اد عون حكن 

ببودت pl SN‏ يس از مرك 
ترا كر برسر as pile‏ 


[MO cœur est plein de feu, mes yeux pleins de 
larmes ; ma vie n'est qu'un vase rempli de tristesses 
et d'ennuis. Eh bien! si, après ma mort, tu viens à 
passer près de ma tombe, ton parfum me rendra 


la vie. 


540 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 18845. 
XLVIHIT 
مهريان شر دو سر بى‎ aus جو‎ 
3 كه يك سر مهربان درد سر‎ 
دل ليلى ازان شوريدهترنى‎ 
Pour que l'amour soit agréable, il faut qu'il sait 
réciproque, car un amour qui nest pas partagé ne 
peut engendrer que la douleur, Si Medinoun avait 


le cœur épris, celui de Leïla en concevait deux fois 
plus d'amour. 


N° ao de [ Atreh dde. 


يا ابا 


Si 25‏ جرخ لكر 
كم دائم pas‏ نهم ير نمك a‏ 


C'est grace à la tyrannie exercée par la fortune 
éhangeante que la lèvre de mes blessures me semble 
toujours imprégnée de sel. Mes soupirs montent sans 
interruption jusqu'aux cieux, mon corps gémit et 
mes larmes coulent jusqu'au poisson qui supporte le 
monde, 


LES QUATRAINS DE خشقط‎ TAHIR URYAN. SA 
L. 


عم دوران نصيب Le gl‏ بى 

a‏ آخر بدرمون درد شر كس 
Les soucis du monde sont le lot de notre me ;‏ 
se débarrasser de nos peines, c'est chercher la pierre‏ 
philosophale. Chacun trouve un terme à ses souf-‏ 
frances: notre cœur est fait de telle sorte que le seul‏ 
remède qui puisse le guérir, c'est l'anéantissement.‏ 


LH. 


à سيه نام كم كام سر نكون‎ 
à US توه رورم كه روزم‎ 
CCE 5 Lee 3 نشم خاو‎ 
à زدست دل كه يا رب غرق خون‎ 
Je suis bien malheureux de voir que ma fortune 
est à bas, et hien infortuné depuis que la roue a en- 
core tourné! Je suis devenu les épines et les ronces 
croissant sur la montagne de l'amour, grâce à mon 


cœur; puisse-t-il, à Seigneur, être plongé aujourd'hui 
dans le sang! 


55 — persan .تبأ‎ 
VI. 3h 


ps ss = 


SE  ——.. مذ6|6ه|إ/ ا‎ 


512 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885, 
LIL 
يودى جم بودى‎ do آكر درذم‎ 
بودى‎ A وكر غم اند بودى‎ 
:دو كرايك. بودى. جد بودى‎ (5 
Si ma souffrance n'était qu'une, elle serait peu de 
chose; si mes soucis étaient peu nombreux, que si- 
gnilieraient-ils) Je suis couché sur mon oreiller; de 


mon amie ou de mon médecin, si l'un des deux était 
présent, serait-ce si mal? 


Le mot ريق‎ au quatrième hémistiche. ligurant déja dans 
le premier, la rime est très imparfaite. 
LTEL 


à ST كه اشكم‎ el 
كو سوته دل. اشكش ته اين بى‎ us 
So ونه شامم حنون روزم‎ 


Je suis cé flambeau de cire qui laisse couler des 
larmes enflammées: n'est-ce pas là l'état de celui don 
le cœur brûle Toute ذا‎ nuit, je suis dévoré par Îà 
fièvre ardente, et je pleure tout le Jour; el c'est grâce 
à toi que mes nuits ot mes Jours se passent dé cette 
facon. 


LES QUATRAINS DE BÂBA TAUIR 'URYAN. 543 


LEV. 
à بهار ابو بهر 6 كلى‎ 
à بهر شائ عزاران بليلى‎ 
als بهر مرزى نيازم يا‎ 
à do مياد از مو بتر سوته‎ 
Le printemps vient; il y a des roses dans chaque 
jardin, des milliers de rossignols sur chaque branche. 
Je n'oserais pas mettre le pied dans tout pays; plaise 


à Dieu qu'il n'y ait pas d'amant mystique plus mal- 
heureux que moi! 


LV. 
3 فل تارك بسان ميشه آم‎ 
ms حب‎ webs سرشكم كر بوة‎ 
J'ai دزتا‎ cœur aussi fragile que lé verre, et je crains 
qu'il se casse si je soupire trop fort. Rien d'étonnant 


que mes larmes soient brülantes : je suis cet arbre 
dont la racine est plongée dans le sang. 


Au 5° hém.. » répond au persan بود‎ ConrmE plus laut 


.تبود à‏ نبوة 
.36 


544 7 XOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 


LVL 
اا ته ديرى‎ ln 2% 
آين 'ذرد أز شع ديرم‎ RS se ند ونم‎ 
Ô ma belle! c'est toi qui possèdes ma vié et mon 
cœur, més pensées secrètes et mes actes publics. Je 


sais d'où provient mon mal, mais ce que je‏ عم 
bien, c'ést'que tu en as seule Le remède.‏ 


LVIT. 


خور اثينى جهرةات أفروتءتربى 
tbe ai ji Al‏ دوتعتب بى 


Que ton visage, pareil au soleil, soit de plus en 
plus brillant, et que mon cœur n'en soit que plus 
percé par les traits de ton amour! Sais-tu d'où vient 
que l'éphélide de ta joue est noir? C'est que plus ou 
Sapproche du soleil, plus on brûle, | 


LES QUATRAINS DE RÂBA TAHIR 'URYAN. 545 


LVHEL 
تعب 5 شغخصيت أزما جه ديتدى‎ 


C3 SAR‏ اشنشت وحارت 
زمو بكذر شتر ديدى انه ديدى 
Depuis ce jour où tu nous a créés, Lu n'as Vu parmi‏ 
nous que désohéissance et péché. 0 Seigneur! pour‏ 
l'amour de tes douze imäms !, pardonne-moi; as-tu Vu‏ 
le chameau? Dis que tu ne Tas pas vu (fais comme‏ 
situ ne me connaissais pas)”.‏ 
LAX.‏ 
تون سرمقرب مو ان 





ma beauté nouvellement éclose, Ô ma belle aux‏ م 
où es-tu? Tahir est à Tago-‏ ب yeux poudrés de collyre‏ 
nie; où done es-tu, au moment où Je vais mourir?‏ 


١ Littéralement : «dés huit et quabrers c'est une adiition Ppar- 
fatement juste. | 

* Loeution proverbinle. La sagnsse oncutale ensaisne qu'il est 
parfois dangereux d'avoir va on chameau échappé, téméin Fapo- 
loge de Zadig et du cheval du voi علا‎ Babylone. 


550 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 





NOUVELLES ET MÉLANGES. 





SOCIÉTÉ ASIATIQUE. 


SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1885. 


La séance est ouverte à quatré heures et demie par M. E. 
Renan, président. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la ré- 
daction en est adoptée. 

Lecture est donnée d'une letire de M. Charmes, chef du 
secrétarint au Ministère de l'instruction publique , annonçant 
une allocation de 300 francs à ln Société. 

Sont reçus membres de la Société : 


M. Paronx:, interprète du gouvernement général, rus 
Saint-Angustin, 17, à Alger, présenté par MM. Bar- 
bier de Meynard et René Basset. 

M, ML-A, Durighello, antiqunire, à Saïda, présenté par 
MM. Barthélemy et J. Darmesteter, 


11 اكع‎ procédé à la nomination de la commission du Journal, 
Les membres de ها‎ commission en exercice sont rétlus. 





OUVRAGES OFFENTS À LA SOCIÉTÉ. 
# 


Par ها‎ Société, Transactions of the Asiatie Socrety of Japon, 
toute la collection d'octobre د‎ Sn à juillet 1895, 12 vol, el 
parte | سل‎ 13° vol, Yokohama. In". 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 547 

一 Proceedings of the Auiutie Society of Bengal, n°1, 2. 
+, 4.9, jenvier-mai 1559. Calcutta, [n-6". | 

一 Journal of the Asiatie Society of Bengal, partie philolo- 
gique, vol. LIV, part. HIL, n° 1-1, 1885, Calcutta. In-8°, 

-一 Idem, partie scientifique, vol LIL, part. Il, n° 5 
1884, Caloulta, In-8". 

Transactions of the American Plilologicul Assocutiôn ,‏ ب 
vol. XV, Cambridge. ln‏ ,1885 

The American Journal of archavalagy und of the history 可‏ ب 
the fine arts, n° 1-9, janvier-juillet, 18489, Baltimore. In-8”.‏ 

— Journal of the American Oriental Society, vol. XE, n° 3, 
1885. New-Haven, In-#°. 

一 Jourtetl and proccedings of the Humilton Association , 
1882-1883, vol. E, part. 二, Hatuilton, Canada, 1884. In-r2, 

— Heitschrift der Deutschn Morgenländischen Gesellschaft , 
1885, n° 4, Leipzig, In-8". 

__ Jutisché Studien, vol. XVIE, 3° el 3“ cuhier, Loipaig. 
1885. In". 

— Mitiheilungen der Deutschen Gesellchaft für Natur- and 
Vélkerkunde Ostusiens, 42° cahier, mai 1885, Yokohama. 

— Het Kongsimezen van Bornes, par M. le docteur de 
Groot. S'Gravenhnge, 1885: "قم‎ (Publié par عا‎ Aonin- 
glijk Institut voor de Taal- Land: عن‎ Volkenkande van Neder- 
ةماع فسملسهما‎ 

Bijdragen de ln, même société, part X, 44, SGra-‏ ب 
"ها .1889 vénhoge,‏ 

— Comptes rendus علا‎ lu Socité de géoyraplue, n° 13-14, 
1885, Paris. In-14. 

— Hulletin de ler Société die géographie , 1885, 2" trimeslré, 
Paris. lu-12. 

_ Bulletin de سا‎ Société khédieiele de géographie, 3° série , 
n° +, juin 1885, Le Cuire, In-B*. | 





- sas NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

Par l'Académie impériale des scionces de Saint-Péters | = 
bourg. Bulletin, ا‎ XXX. n° بد‎ avril 1885, Soint-Pétérs- 
bourg. In-4°. 1 

Par l'East Indin Office, danam Sakki or The Biography of 
Garu Nannk, founder of the Sikh religion, Dehra Dun, 1885. 
In-8°. Deux exertplaires. | 

The Journal ofthe Bombay Branch of the Royal Asiutie So- 
ciety. Extra number, Prof. Peterson's réport of the search وال‎ 
sunskrit mes, in the Bombay circle, 1883-1884, Bombay. 
In-8", 

二 so。 1,1885. An-8?, 

The Nirakte, ed. by Pandit Satravraia Sämacrami,‏ ب 
قن :1885 vol. IT, fase, VI: vol. IL, fase, TI‏ 

一 KA Médhew, by Pondit Chandrakänte Tarkälonkära . 
اسم‎ , 1885. In-8*. 

Mohammed‏ ممه Biograiphieul Dictionary of personewho‏ ب 
Hajar, fase. 6 (vol. Il, 8}, Calcottn, 1883. 1n:8.‏ مط[ by‏ 

— À catalogue of sanshrit mannscripts on the library of the 
Dekkan College, par Kielhorn et Bhandarkur, 1884. عتما‎ 

— Sélections from the records of hr Govértimaent of India, 
n° 66. Reports on publications issued and registered in the 
several provinces of British India during the year 1843. Cal- 
outta, 2885. In-8°. 

Foview of forest adrinistration in British Indie for the‏ ب 
“سمط .1885 by B. Ribbentrop, Simla,‏ ,1883-1884 دمر 

一 Annual administration reports of سلا‎ forest department 
(Southerx and northern cireles), Madras Presidemey, for the 
dfficiel year 1883-1884. Madras, 1885. In-f”. 

Par Je Ministère de l'instruction publique. École des 
langues orientales vivantes, Chneitomathie persank, par Ch. 
Scheler, 2 11, Paris, 1885. In-8* 

一 Supplément aux diétionnaires tunes, par À. GC, Barbier de 
Meynard, à 1 fase, [V. 1885. 5ط[‎ 





全 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 549 

Pour l'École française d'Athènes et de Rome. Étude sur 

Chistoire des sarcophuges chretiens, par René Grousset, Paris, 
1885. In-8°. jeun 

— وعلة مسد8‎ tuner scientifiques, V, 0° 3, 4:5,6, 7. 
Paris, 1885. mk 

— Bulletin de correspondance africuine 1884. fasc. VE, 
Algèr, 1884 In. 

— Jour des Savants, n°7 juin-octobre 1885: 

= Annales du musée Guimet, هذ‎ VIN, Le Yi King, traduit 
per P. L.F. Philastre, 1° partie. Pons. 1885. “سا‎ 

Par da rédaction. Reewe africaine, n° 130-173 (mars-avril, 
mai-juin, juilletaoût}, 1885, Alger. In-8". 

1885. In”, 

— Polyhiblion, partie techmque, 1° sie, À. XI, livr. 7, 
8, 9. 10 (juillet, août, septembre, octobre); partie littéraire, 
a" série, & XXI, د بد سنا‎ 3, À (juillet, août, septembre, 
octobre}, Paris, 1885. Inë”. 

— Johns Hopkins University Studies, a° séries II, 1884; 
34 séries VII, IX-X, Baltimore, août-septembre-octobre, 
1885, “سل‎ 

The Andian Antiquery, vol. XIV, octobre 1885, Bombay.‏ ب 
In-4".‏ 

Par l'éditeur. Revue critique, 1985, 1° semeste; 1° se- 
mestre, n° 27-45, Paris, librairie Leroux, In-8°. 

— Revue archéologique, 1885, “د‎ semestre; 3 semmesire . 

— Revue de l'Extréme-Orient, t Ill, 0° يه‎ avril-juin, 
1885, Paris, Leroux. 18-8" 

LIL, Paris, Leroux, 1685. In-8°. 

— Excursions ef reconnaissances (en Cochinchine), n° 2323- 
13 mursavril, mai-juin. Paris, Chllemel, 1885. .“نمل‎ 

— Annales ddr That , 11 1 Levde. عقو .1845 5 اانا‎ 





7 كن م تحت 


الف 


330 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 

Par l'auteur, China and the Rom Orient, by F. Hicth, 
Leipaüig et Munich, 1885, Inis. 

一 Bharat Rahasya, or Essuys on. 1e لمعيه‎ lien dé 
warfares of Andia, by Ramdns Sen, Calcutta, 1885 — 

— L'histoire des origines et du développement des custes de 
l'fnde, par Charles Schæbel. Paris. 1884. In-8°. - 

— Salomon Azubi, rabbin de Carpentras: lettres à Peirese, 
par Tamizey de Larroque et Jules Dukes. Paris, 1885. In-8”. 

— Account of a short journey oust of the Jordan, by Guy 
Le Strange, Londres , 1885, In-19. 

— Luerura dupuis sa fondation, par À. .نا‎ de Motylinski. 
Alger, 1885, In-5*. 

一 Kb el-Ahatdt alarabiya, spécimens d'écriture arabe. 
Bévrouth, 1885, In-12, (Deux exemplaires, | | 
. ب‎ Vodi Chrestomathie, von D' Alfred Hiebrandt, Berlin, 
1889. In-19. 

— Lettre sur deux derhams hamdänites inédits, par H. Sau- 
vaire, Mâcon, 2885. *قم]‎ 

一 Extraits de l ouvrage d'Et-Qalqachamdy, Marseille ,1885 , 
pat le même, Broch. in-8". 

Par M. Robert Cust. Olservations npor the grammatiedl 
structure cn use of the Umbundu, by Rev. Wesley M. Sioves 
1409. fu-18. 

一 Vocabalary of the Umbundu language, prepared by Rev. 
WW, 82 Sanders, 1885, In-5" 

Par Fauteur, The Anchityalumkara of Kshemenra , PA 
Peter Peterson, Bombay, 1885, Brochsin-8% 

Par le traducteur, Titulo de los señores de Tolonocupan 
(Titre généalogique des seigneurs de Toloticapan}, traduit 
de l'espagnol par M. de Charencey, Alencon, 1885. In-22. 

— Patents, Frida, Ceylan ,Straits-setlementsanid Hong: Kong, 
by H, RS ae Caleutta, 1885. la-18, 





1485 ln. 


يما 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 591 
, Par le Gouvernement des Indes néerlandaises. Noder- 


ndsehchinecsck Woordenbosk :.. in het Tsiang-isin diuilect, 
door ] G. Schlegel; L, 1, Leiden, 1885.:1n-8", 

Par MM. Barbier de Meynard et Stanislas Guyard. Trois 
comedies permines, عم لق‎ UN glossaire et des notes, Paris, Mai- 


sonneuve, 1-19 





SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1885. 

La sénnce est ouverte à quatre heures et demie par ML كا‎ 
Renan, président. 

Le procès-verbal de ها‎ séance précédente est lu; حل‎ rédae- 
lion envest adoptée, 

Lecture est donnée 中 une lettre du Ministre de l'instruc- 
on publique annonçant l'ordonnancement de ln somme de 
500 francs, montant du quatrième trimestre de la souscrip- 
tion du ministère. | 

Sont reçus membres de ها‎ Société : 


MM. Max ve Bencues, à Leipzig (membre à vie}, présenté 
par MM. Schefer et Barré de Laney ; 
Gauvor (Octave), géomètre au-service topographique, 


rue Rovigo, 8, à Alger, présenté par MM. Basset 
et Houdus. 


M. Zotenberg lit des extraits d'un mémoire sur l'origine 
du livre de Gulad et Chimus : roman arabe mentionné par 


les écrivains du “جر‎ siécle de l'hégire : Macoudi, Hamzah, Îe 
Fihrist, et qui offre cet intérét d'être arrivé aux musulmans 
par l'intermédiaire d'une rédaction chrétienne. La question 
de savoir s'il à existé du livre de Koliln et Dimnn d'autres 
traductions, lailes directement sur le sanscrit, que ln version 
pehlevie, donne heu à quelques observations de MM. Duval 
et Barbier de Meynarid. 

M. Halévy présente une interprétation nouvelle et quelques 
détails importants sur l'inscription de Teima. 11 lit enoo, le 
mot douteux lu RnYD et le rapproche du عق‎ de l'inscription 


a | 
而 = 只 


ل 


552 NOVEMBRÉ-DÉCEMBRE 1883. 
de Tyr. Le sons général de l'inscription seraït : « Les dieux 


de Téima nt donné un droit (lire 1973) à Çelem Shenib et 


à sa postérité, dans le temple du Çelem de Hagam: celui qui 
détruira ce Sipte, des dieux de Teima le déracineront de la 
face de Teima et voici ce qu'ont octroyé. .: etc, e 

M. Renan doute que l'inscription se rapporte a ‘on objet 
matériel désigné par le mot KNDO : le rapprochement avec 
l'inscription de TYyr peche en ce que celle-ci est placée sur 
l'objet lui-même, qui était un bassin offert à la divinité + ici 
ل‎ faudrait admettre que l'inscription est séparée de l'objet 
anquel elle se rapporte. D'ailleurs, ln lecture elle-même est 
cncore douteuse. A 

M. Halévy propose pour l'inscription de Ma“soüb le sens 
soivant : « Portique du côté du Levant et ses annexes (lire 
bot = hébreu 195%) construits par je magistrat (nn). Ma- 
Yak-Melik-Astart (nom propre, signifiant littéralement mes- 
sager de Melikastart) et son serviteur BaalHammon (nom 
d'homme identique au nom sai en l'honneur d'Astarté, 
dans le sanctunire d'El-Hammon À rad: Melikastart dans 
دا‎ 2° inscription d'Oumm el Avwärmd). 

M. Halévy croit retrouver trois nonvenux dieux DT 
dans les noms : ny, en grec Afy, qui aurait donné son nom 
à la ville de Palestine transcrite par les massorètes تدم مز‎ 
(ire PE ny Athé est seigneur): "د‎ ]D 其 Asir contenu dans 
le nom propre phénicien uw ox (Asir n gardé), dans le 
palmyrénien p2x2, formé comme 027 (Asir est grand), 
et dans بردتم‎ de l'inscription de Teima, différent d'Osiris: 
3° 0%, qui a donné son nom aux villes palestiniennes de 
Samarie, et de Shomron Meron, 3N70 OS (Shamar est 
noire seigneur) أء‎ à un nom d'homme phénicien de l'inscrip- 
tion de ES que M. Halévy Bt Fasor Shamar, 9089 اذل"‎ 
(Shamar aidera). 

La séance est levée à ci heures et demie. 








L À مم‎ 


NOUVELLES ET MÉLANGES. 553 0 





OUVRAGES OFFENTS À LA SOCIÉTÉ. 


Para Société. Proceedings of the Royal Creogr 
ciéty, n°12, décembre 2885, London. ب“قم]‎ 

一 Zeitschrift der Deutschen Morgenltndischen Get 
1885 .3* cahier, Leïpaig. In-8°. 

‘Par les éditeurs. Cochinchine frunçuise, excursions et recon- 
اليس‎ vol. 3 5* 4د‎ , judlet-août 1885, Saigon, impri- 

Par l'auteur. Étymoloqies latines et_fran 
Devic, Broch. “قم‎ 

Inscriptions sanscrites du Cambodge, par Auguste Barth,‏ جب 
etiranit des Notices et extraits, L XX VIL, 17 te. In-4°. At-‏ 
las Lana in-4". Paris, 1885.‏ 

Ibn Loyon's Lehrgedicht von dem spanisehk-arabüchen Land-und 
Gartenbau. (Extraitdes Comptes rendus de la Société royale des 
sciences de Saxe, classe de philologie et d'histoire, 1885. 
Broch. “قدصا‎ | | 

Par l'éditeur. Revue critique, 1885, n°43, 48. 49, Paris. 
Leroux. In-8". 

一 Revue archéologique, 1885, septembre-octabre, Paris, 
Leroux. [n-8", 

一 Polybiblion, parlie technique, novembre 1885, 11° 
livraison : partie lltéraire, novembre 1885, 5" livraison. 
In-8°. 

一 了 he Indian Antiquary, Bombay, novembre 1885. In-4”. 

Par ln Société des sciences de Batavia. Mealie. Requter of 

de generale resolultän van het Kastrel Batavin, 1631-1809, 
Tweecde-Deel, La Haye, 1885. In-f". 

一 Tijdschrift voor indische Taal- Land. en Volkenkundo , 
val. XXIX, ثم‎ 4,5, 6: vol. XXX. n° 1, 2, 1884: n°" 3, 
À: 1885. 

一 Notalen van de ælgemeene en Bestuursvergaderngen van 
het Batomirasch Grenoatsehup , vol. XXII. 1884. n°, 2, 3: 
vol, XXII, 18895, n° 1. 








9 
0 


55%  NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 


Par M. J. A. van der Chijs. Nederlandsch-indisch Plakuat- 
boek, 1603-1811; 1" partie, 1602-1642, 1885. In-8". 

Par M. A. Haga. Nederlandsch سسالا‎ Guinea en de Papoe- 
sche Eilanden, historische Brjdrage 1501-1883; 1" partie, 
1800-1817: 2° parlie, 1818-1883, 4 in-8°, 2884, Batavia, 
一 Vorhandüngen van het Batavinasch Gencotschap van 
Kunsten en Wetenschappen, partie XLV, 1° livraison. Batavia, 
1885. In-4°. 

Par le Gouvernement de 【Inde Archasologioal Survey of 
India, Report of a tour through Behar, Central Jadia, Pahavar 
and Fusufeur, by H. RW. Gorrick, vol. XIX, Calcutta, 
1885. In-8*, 

— Liste of sanserit mannseripts ên private Ubraries of Soathera 
Thin, by Gustav Oppert, vol. Il, Madras, 1885. 1n-8°. 

一 The sacred books of the Ewt, vol, XX, Vinuya Texts, 
translated from the PA, by 了 W,Rhys Davids and Hermann 
CHdenberg, part DE, the Kullavaggn, FV-XIT, Oxford, 1885. 
In-#°. 

一 Vol. XXIL, Jaune Sutras, translated from präkrit, by 
Hermann Jacobi, part 1. The Afdringa Sétra, the Kalpa 
“étre, Oxford, 1884, In-8". 

一 Vol, XXIV, Pahlavt Texts, translated by E W. West, 
part I, Oxford, , 185513 


مجلا ا و = 





TABLE DES MATIÈRES 
CONTENUES DANS LE TOME VI, VIT SÉRIR. 
(MRES ET TRADUCTIONS,. 
Sur ue version du cote de Bhampsinite. | M. G. Masreno.) 149 


Tsao-sien-iché, mémoire sur la Corée, par un Corcon anonyme, 
traduit pour la première fois du chinois, [M, F. Sonwuren. | 
Essai sur l'origine des écritures indiennes, (AL .ل‎ Harévr-|…. 
Notes de lexicographie berbère. (M. Rex Hasstr.).......... 
La Brihatkathäronfjun de Ksbemendra. (M. di. Sr Liv. 
Note sur Forigine de l'écriture perse. (M. 3, HarEYY | .… 
Les Quairains de Bäbà Téhir Urçän, (M CLEMENT Hiuar ا‎ 


NOUVELLES ET MELANGES. 


Procés-verbal de la séance génermle du #5 juin 1885,....... 
Tableau ول‎ Conseil d'administration, conformément aux no- 
minntions faites مسمل‎ l'assemblée générale du +5 juin 1685. 
sort sur los travaux du Conseil dé la Sociôté asiatique pen- 
dant l'année 1884-1885, fait à da séance annuelle de ها‎ So- 
ciété, ع1‎ 25 juin 1883, par MJumes Darmestéler......... 
Rapport de M. Garrez, au nom de la Commission des foruls, 
et comptes de l'année 1884.,,,.44444...sisseussse 
Rapport de 13 Commission des conseurs sur les comptes de 
l'exercice 1884, lu clans la séance générale du 35 join 1885. 
Liste des membres souscripteurs, par ordre alphabétique. . 


ba 
+44 
301 
307 
. 430 
- 301 


CE 


13 


33 


126 
147 


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1 


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L | * Le Gérimt : 





556 NOVEMBRE DÉCEMBRE 1885. 
Liste des membres nssocids étrangers, مسا‎ Find de 


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Liste des ouvrages publiés par la Société asiatique. … د‎ 2 - 145 
Gollection d'anisars orientaux; + + +..." ME" 








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Procès-verbal مل‎ la séance du 13 1885. Lane 546 


Procés-vechal de la séance مل‎ ne 








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